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Je déclare ouverte la deuxième réunion du Comité de l'environnement et du développement durable de la 44
e législation.
Nous siégeons aujourd'hui en format hybride. Je souhaite la bienvenue à tout le monde.
Je vous rappelle qu'on ne peut prendre de photo ni de capture de l'écran pendant la réunion et qu'on doit suivre certaines directives de la régie interne. Premièrement, on doit respecter une distance physique de deux mètres et porter un masque non médical lorsqu'on circule dans la salle. Je vous prierais, si vous êtes dans la salle, de porter votre masque en tout temps, sauf lorsque vous prenez la parole, évidemment. Vous avez du désinfectant pour les mains, au besoin. J'aimerais aussi souligner que, en raison des circonstances actuelles, nous avons été avisés qu'on ne peut recevoir qu'un adjoint par parti, et non un adjoint par député. Je vois que cette directive est respectée.
Je ne vous apprends pas grand-chose, parce que vous êtes tous expérimentés et que les témoins ont tous déjà comparu, mais je dois mentionner que vous pouvez utiliser la langue officielle de votre choix. Veuillez demeurer en sourdine jusqu'à ce que je vous donne la parole.
[Traduction]
C'est à peu près la marche à suivre.
Avant de commencer, nous disposons de cinq minutes pour les travaux de notre comité, c'est‑à‑dire, essentiellement, l'adoption du rapport du comité directeur. Êtes-vous tous d'accord pour l'adopter?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie Mme Pauzé. J'aime bien son point de vue pour essayer de nous ramener à nos devoirs. Une motion dilatoire à cette fin pourrait, je crois, être considérée comme recevable. Je proposerais comme motion que nous remettions à plus tard la discussion de notre motion, ce qui, je le répète, est exactement ce que j'ai présenté au Comité, et c'est également la motion que nous examinions au cours de la dernière législature.
Rien n'a changé, sinon, tout à coup, aujourd'hui, à la dernière minute, la volonté de M. Albas de réduire le nombre de réunions pour une étude indispensable qu'entreprendrait notre comité sur, notamment, l'Agence canadienne de l'eau, qui devrait faire rapport ensuite au Parlement. Je voudrais bien voir ce qu'elle fait. L'eau est un enjeu.
Je suis d'accord avec M. Duguid. Il faut des réunions pour cette discussion, mais, manifestement, elle sera plus longue que prévu. Voilà pourquoi je la reporterais à notre prochaine réunion.
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Merci, monsieur le président. C'est avec plaisir que nous témoignons devant le Comité ce matin.
Je tiens à reconnaître que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anichinabé.
Je suis accompagné aujourd'hui de Kim Leach, de James McKenzie, de David Normand et de Michelle Salvail, qui étaient responsables des rapports déposés à la Chambre des communes le 25 novembre 2021.
Tout d'abord, je donnerai un aperçu du rôle du commissaire, puis je présenterai les constatations des rapports. Le Bureau du vérificateur général du Canada réalise des audits de performance, notamment des audits liés à l'environnement et au développement durable. Ces audits sont dirigés par le commissaire, qui est nommé par la vérificatrice générale. Nous examinons si les activités et les programmes des organisations fédérales sont gérés avec le souci de l'économie, de l'efficience, de l'efficacité et des effets sur l'environnement. Nous fournissons aux parlementaires de l'information objective et factuelle ainsi que des avis d'experts.
Au nom de la vérificatrice générale, le commissaire fait rapport au Parlement au moins une fois par année sur des questions liées à l'environnement et au développement durable qu'il estime devoir porter à l'attention du Parlement. Dans les faits, je compte présenter des rapports deux fois par année. Tous ces rapports sont soumis à l'étude de votre comité.
Le commissaire aide le Bureau du vérificateur général du Canada à intégrer, selon les besoins, les questions liées à l'environnement et au développement durable dans tous ses travaux. Cela comprend la prise en compte des objectifs de développement durable des Nations unies au moment de choisir, de concevoir et de réaliser des audits de performance. Ces objectifs sont un secteur prioritaire pour l'ensemble des travaux du Bureau.
[Français]
Selon la Loi fédérale sur le développement durable, le commissaire examine aussi la version préliminaire de la Stratégie fédérale de développement durable et formule des commentaires à ce sujet. Après la mise en œuvre de la Stratégie, nous surveillons dans quelle mesure les ministères et organismes fédéraux contribuent à l'atteinte des objectifs définis dans la stratégie fédérale globale et dans la stratégie ministérielle individuelle, et nous en rendons compte. Nous examinons également la justesse des renseignements dans les rapports d'étape sur la mise en œuvre de la stratégie du gouvernement fédéral.
Le commissaire gère le processus de pétitions en matière d'environnement au nom de la vérificatrice générale et présente un rapport à ce sujet. Grâce à ce processus, la population canadienne peut poser directement aux ministres fédéraux des questions précises de compétence fédérale liées à l'environnement et au développement durable, et les ministres sont tenus de répondre.
De plus, comme vous le savez, la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité est entrée en vigueur en juin 2021. Selon la Loi, le commissaire doit examiner la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement du Canada pour atténuer les changements climatiques, y compris les initiatives visant à atteindre la plus récente cible du gouvernement en matière d'émissions de gaz à effet de serre, en faire rapport et formuler des recommandations.
Passons maintenant à nos récents rapports. Le premier rapport sur lequel je veux me pencher présente les constatations de notre audit du Fonds de réduction des émissions pour le secteur pétrolier et gazier. Ce fonds faisait partie des mesures mises en place par le gouvernement du Canada en réponse à la pandémie de la COVID‑19. Il visait à réduire les émissions nocives tout en préservant les emplois et en attirant des investissements dans les sociétés pétrolières et gazières.
Nous avons constaté que le programme avait été mal conçu, car il n'établissait pas de lien entre le financement reçu et les réductions d'émissions nettes provenant d'exploitations classiques de pétrole et de gaz côtières et infracôtières. Par exemple, pour les deux tiers des 40 projets financés par le Fonds de réduction des émissions, les sociétés ont indiqué dans leur demande que le financement leur permettrait d'accroître leur niveau de production. Or, lorsque la production augmente, les émissions découlant de cette production augmentent aussi, et ces augmentations n'ont pas été prises en compte dans les projections de Ressources naturelles Canada.
Pour aider le Canada à atteindre les cibles nationales de réduction des gaz à effet de serre, Ressources naturelles Canada devrait veiller à ce que ses politiques, programmes et mesures soient fondés sur des estimations fiables de réduction des émissions attendues.
[Traduction]
Passons maintenant au prochain rapport. Dans cet audit, nous avons examiné si Environnement et Changement climatique Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada avaient collaboré, en adoptant une approche axée sur les risques, pour réduire la prolifération d'algues causée par l'excès de nutriments dans trois bassins hydrographiques du Canada. Les trois bassins que nous avons examinés sont le lac Érié, le lac Winnipeg et le Wolastoq, ou fleuve Saint-Jean.
Le Canada s'est fixé comme objectif d'accroître la production agricole durable, ce qui pourrait augmenter le ruissellement de nutriments. L'excès de nutriments peut entraîner une prolifération démesurée d'algues, ce qui peut produire des toxines dangereuses pour l'être humain, le bétail, les animaux de compagnie et les animaux sauvages.
Nous avons constaté que les deux ministères étaient sur la bonne voie. Toutefois, les ministères pourraient avoir un plus grand impact sur la qualité de l'eau douce s'ils coordonnaient mieux leurs activités scientifiques et leur échange d'information avec d'autres organisations chargées de la gestion des ressources en eau.
Pour le prochain rapport, comme chaque année, nous avons évalué les progrès de certaines organisations fédérales dans la mise en œuvre de leurs stratégies de développement durable en nous attardant sur la transparence et la reddition de comptes dans les rapports. Nous avons passé en revue les mesures des ministères et des organismes ayant contribué à trois objectifs fédéraux, soit: « Côtes et océans sains », « Lacs et cours d'eau vierges » et « Alimentation durable ».
Dans l'ensemble, la qualité des rapports sur les mesures prises pour atteindre les objectifs fédéraux était médiocre. Les ministères et organismes n'ont pas présenté de résultats pour près de la moitié des mesures énoncées dans les rapports. Lorsque les rapports comportent des lacunes, il devient difficile pour les parlementaires et la population canadienne de comprendre les progrès réalisés à l'égard des engagements pris par le Canada en matière de développement durable.
[Français]
Nos récents rapports comprenaient aussi le Rapport annuel sur les pétitions en matière d'environnement . Entre les mois de juillet 2020 et de juin 2021, nous avons reçu 14 pétitions qui soulevaient des questions dans divers domaines, dont la biodiversité, les changements climatiques et les substances toxiques, notamment.
Je me tourne maintenant vers notre dernier rapport, qui n'est pas un audit, mais un sommaire des leçons tirées des mesures par le Canada pour lutter contre les changements climatiques depuis 1990.
Après plus de 30 ans, les émissions de gaz à effet de serre, qui ont des effets dommageables sur le climat, sont en hausse au Canada. En dépit des engagements répétés du gouvernement visant à réduire ces émissions au pays, celles-ci ont augmenté de plus de 20 % depuis 1990.
Au cœur du rapport se trouvent huit leçons tirées de l'action et de l'inaction du Canada pendant la crise climatique, qui perdure.
La première leçon est l'importance du leadership. Un leadership et une coordination plus efficaces sont nécessaires pour faire progresser la lutte contre les changements climatiques.
D'autres leçons portent sur le besoin de réduire la dépendance aux secteurs à fortes émissions, d'apprendre à s'adapter aux effets des changements climatiques, d'accroître la sensibilisation du public, d'investir dans un avenir résilient face aux changements climatiques, d'agir pour donner suite aux cibles climatiques, et non seulement d'en parler, de faire participer toutes les parties prenantes à l'action climatique et de protéger les intérêts des générations futures.
[Traduction]
Pour conclure, le gouvernement fédéral doit obtenir des résultats concrets en matière de protection de l'environnement et de développement durable — pas seulement des mots et des promesses non tenues. Les engagements du Canada en matière d'environnement ne sont pas assez souvent accompagnés des mesures nécessaires pour protéger l'air, le sol, l'eau et la faune pour les générations actuelles et futures. Il est urgent d'inverser cette tendance.
J'ai bon espoir que vous nous inviterez, ainsi que les représentantes et représentants du gouvernement, à comparaître devant votre comité pour chacun de nos audits, et à tout autre moment où nous pourrons appuyer vos travaux. Le recours à nos travaux d'audit ainsi qu'à l'expertise et aux avis des représentantes et représentants des ministères et des organismes et d'autres parties prenantes aide votre comité à accroître la reddition de comptes. En demandant aux ministères et aux organismes de présenter au Comité des plans d'action pour la mise en œuvre de nos recommandations et de toute recommandation formulée par le Comité, vous aiderez également à faire progresser les questions liées à l'environnement et au développement durable, au nom de la population canadienne.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions du Comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et bienvenue à vous, monsieur le commissaire.
Permettez-moi de commencer par dire que je suis un fier Albertain qui reconnaît le travail acharné et l'engagement des travailleurs du secteur des ressources naturelles du Canada, et je suis reconnaissant parce que nous, Canadiens, avons la chance de posséder ces trésors.
C'est ce qui fait de nous une nation et qui est à la base de notre contribution exceptionnelle, non seulement pour nos citoyens, mais aussi pour le monde entier. Qu'il s'agisse d'agriculture, de foresterie, d'exploitation minière ou d'exploitation pétrolière et gazière, les Canadiens ont toujours recherché le juste équilibre entre l'environnement et la croissance. Tous les Canadiens devraient donc se réjouir de la protection de notre environnement par une bonne gestion de notre eau, de notre sol et de notre air. Je crois que ce rapport témoigne de l'importance de cet aspect.
Je vis au nord du 49e parallèle, assez loin au nord. On a dit que les changements de latitude impliquent des changements d'attitude. Je comprends les problèmes des milieux urbains à forte densité et l'amour des îles paradisiaques isolées, mais je comprends aussi le caractère unique de notre pays. Les aménagements spéciaux qui permettent la réalisation de projets hydroélectriques, la technologie canadienne unique qui permet la production d'énergie nucléaire, et l'industrie pétrolière et gazière de classe mondiale qui génère l'énergie mobile qui nous permet de vivre dans ce vaste pays, qui couvre six fuseaux horaires et qui part de points aussi éloignés que le sud que la Californie, jusqu'au pôle Nord, voilà le Canada que j'aime.
Étant membre du comité des comptes publics, je reconnais également le travail de votre bureau. J'aimerais parler du Rapport 4 : Fonds de réduction des émissions — Ressources naturelles Canada. Plus précisément, pour le Programme côtier, on fait des hypothèses particulières sur le bénéfice potentiel des déclarations gouvernementales.
J'aimerais commencer par la pièce 4.1, qui montre la réalité: les émissions ont augmenté de 2016 à 2020. Je crois que le commissaire a déjà mentionné la différence entre 1990 et aujourd'hui. Cependant, si vous examinez la cible linéaire pour 2030, vous constaterez qu'il y a eu une baisse à compter du point 2005‑2006 et du point 2010. Par coïncidence, le point le plus bas, en 2010, correspond à l'époque où les conservateurs de Harper étaient au pouvoir.
Le modèle de la pièce 4.4 montre ce qui se passerait, avant 2020 et à partir de cette date, si ni le programme fédéral de réduction du méthane ni le Programme côtier n'étaient mis en œuvre. Il montre ensuite des trajectoires descendantes, illustrant les réductions attendues de chacun de ces deux programmes. Cela figure dans le rapport, mais j'ai également remarqué que la source est le World Resources Institute et qu'elle date de 2014. L'autre graphique dont j'ai parlé est en fait un graphique de 2021.
Nous émettons certaines hypothèses selon lesquelles il y aurait des réductions attendues grâce à la conformité à ce règlement fédéral sur le méthane, ou au Programme côtier pour lequel vous dites qu'il est difficile d'essayer de savoir exactement ce qui s'est passé. Au paragraphe 4.32, il est question de la surestimation des réductions d'émissions attribuables au Programme côtier, et au paragraphe 4.33, on indique que les estimations n'ont pas tenu compte du chevauchement des programmes et, comme votre analyse l'a indiqué, qu'elles ne sont pas exactes.
Ma question est la suivante. Si ces programmes sont malavisés et ne permettent pas d'atteindre les cibles, un programme qui encourage l'innovation en fonction des réalités uniques du Canada en matière de gaz à effet de serre ne serait‑il pas plus logique, en ce sens qu'il permettrait de reconnaître les progrès réalisés dans les ressources énergétiques renouvelables et non renouvelables? Votre ministère a‑t‑il la capacité de faire le suivi de telles mesures?
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Honorables membres du Comité, je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour parler de la contribution d'Agriculture et Agroalimentaire Canada au rapport intitulé
Activités scientifiques dans certains bassins hydrographiques du commissaire à l'environnement et au développement durable.
AAC accueille favorablement les conclusions du commissaire dans le cadre de notre engagement à poursuivre une amélioration continue. Nous continuerons de travailler avec nos collègues d'Environnement et Changement climatique Canada en vue d'améliorer l'échange d'information et la collaboration. AAC et ECCC vont mettre à jour leur protocole d'entente sur les sciences et rétablir les comités scientifiques mixtes nationaux et régionaux. Nous examinerons ensemble nos objectifs et projets de recherche ministériels respectifs pour chacun des bassins hydrographiques.
De plus, nous suivrons de près nos activités de sensibilisation et de transfert des connaissances pour garantir que nos partenaires externes obtiennent l'information dont ils ont besoin. Ces comités scientifiques mixtes nous permettront de trouver de nouvelles occasions de coordonner nos recherches. Notre objectif commun est d'aider les agriculteurs et les transformateurs alimentaires canadiens à demeurer des chefs de file mondiaux dans le domaine de l'agriculture durable.
Les agriculteurs canadiens font partie de la solution à l'égard des changements climatiques. Les agriculteurs contribuent déjà à la protection de l'environnement et de la qualité de l'eau en appliquant des pratiques durables comme le clôturage, la plantation d'arbres et la réduction du travail du sol.
Chez AAC, nous aidons les agriculteurs à protéger notre sol et nos ressources en eau pour les générations futures.
Au cours des trois dernières années, nous avons réuni des chercheurs, des agriculteurs et d'autres intervenants pour former des réseaux collaboratifs de recherche appelés laboratoires vivants. Ensemble, ils mettent au point et testent des pratiques et des technologies agricoles durables qui permettent de réduire l'empreinte environnementale des exploitations.
La recherche a lieu directement dans les champs des agriculteurs. Les agriculteurs peuvent en constater les résultats en temps réel et adopter des pratiques innovantes rapidement, et ils partagent leur savoir à l'échelle du Canada pour que d'autres agriculteurs apprennent de leurs pairs à appliquer de nouveaux outils et de nouvelles approches d'intendance pour réduire les émissions; bâtir des sols sains; accroître la production et améliorer l'habitat faunique.
Il y a actuellement des laboratoires vivants en activité à travers le Canada, notamment à l'Île-du-Prince-Édouard, au Québec, en Ontario et dans l'est des Prairies. À l'Île-du-Prince-Édouard, des agriculteurs et des chercheurs travaillent ensemble pour trouver les meilleures méthodes d'épandage d'engrais dans le but de réaliser des économies, d'améliorer l'environnement et de réduire les gaz à effet de serre. Au Québec, des agriculteurs, des chercheurs et des membres des Premières Nations étudient des cultures de couverture en vue d'empêcher l'érosion du sol. Au Manitoba, ils captent et stockent l'eau à la ferme pour éviter le ruissellement d'éléments nutritifs tout en semant des plantes qui attirent des pollinisateurs.
Le modèle des laboratoires vivants est aussi la pierre angulaire de notre nouveau programme Solutions agricoles pour le climat, lequel soutiendra des réseaux de collaboration régionale partout au pays pour trouver à la ferme des solutions judicieuses sur le plan climatique.
L'approche des laboratoires vivants est une façon nouvelle d'accélérer l'élaboration de pratiques et de technologies agricoles durables partout dans le monde, et elle a été approuvée par les ministres de l'Agriculture du G20. Nous sommes heureux que le commissaire reconnaisse les laboratoires vivants comme un modèle de collaboration dans la planification et l'exécution des projets.
Nous allons nous inspirer de l'approche collaborative des laboratoires vivants et appliquer ses meilleures pratiques de gestion à nos projets en cours avec des partenaires, notamment d'autres ministères comme ECCC.
En résumé, Agriculture et Agroalimentaire Canada souscrit aux recommandations de l'audit. Nous accueillons favorablement les conclusions du commissaire dans le cadre de notre engagement à poursuivre une amélioration continue, et nous allons prendre des mesures pour améliorer l'échange d'information et la collaboration avec ECCC.
Mon collègue Matt Parry, qui est aussi des nôtres aujourd'hui, pourra répondre à vos questions sur les progrès du ministère dans la mise en œuvre des stratégies de développement durable.
Je vous remercie de nouveau de votre invitation. Nous attendons avec intérêt les échanges à venir.
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Bonjour à tous et merci de m'offrir l'occasion de témoigner devant vous.
Comme je l'ai indiqué un peu plus tôt, je parle depuis Ottawa, territoire non cédé du peuple algonquin-anishinabe.
Dans son plan relatif aux changements climatiques, le gouvernement du Canada s’est engagé à décarboniser tous les secteurs économiques d’ici 2050, notamment en fixant un prix sur la pollution par le carbone, en renforçant le règlement en vigueur sur le méthane et le règlement sur les combustibles propres, et en plafonnant les émissions dans le secteur du pétrole et du gaz.
Le Fonds de réduction des émissions s'inscrit dans ce plan et fait partie d’un ensemble complet d’outils nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques du gouvernement, soutenir les emplois, et favoriser et exploiter les occasions que présente l'économie à zéro émissions nettes.
Lancé en 2020 en tant que mesure d’intervention relative à la COVID‑19, le programme visait à assurer la réduction continue des émissions de méthane à un moment où les prix de l’énergie étaient à leur plus bas et à maintenir les emplois pendant une période difficile. Cet objectif a été atteint. En un peu plus d’un an, 142 millions de dollars ont été investis dans 93 projets. La majorité d'entre eux concernaient des petites et moyennes entreprises de l’Ouest canadien, où ils ont eu une incidence bénéfique sur les économies locales de collectivités telles qu’Estevan, Brandon et Slave Lake. Ces projets devraient permettre de réduire les émissions de 4,7 mégatonnes au cours des 12 premiers mois suivant leur achèvement, ce qui équivaut au retrait de la circulation de plus d’un million de voitures.
Bien que la pandémie se poursuive, nous sommes d’accord avec la vérification du commissaire à l’environnement et au développement durable, selon laquelle la conjoncture économique depuis l’introduction du programme il y a un peu plus d’un an a changé. Nous allons continuer d'évoluer. La situation continuera d'évoluer.
L’apport du commissaire, des intervenants de l’industrie et des organisations non gouvernementales concernant le programme est fort précieux et fabuleusement bien accueilli. En fait, depuis le lancement du programme, le ministère a apporté des changements périodiques pour améliorer sa mise en œuvre.
Le rapport d'audit nous a aidés à relancer le programme le 19 janvier. Nous avons reçu le rapport d'audit qui est devenu public le 25 novembre. Je voudrais porter à votre attention trois faits en particulier.
D'abord, nous avons limité la portée aux seuls projets qui visent à éliminer entièrement la mise à l'air et le torchage intentionnels des émissions de méthane. Ce sont ces projets qui seront retenus au cours de la troisième période d'inscription.
En outre, nous avons renforcé les critères appliqués pour miser sur les projets qui offrent le meilleur rendement de l'investissement du point de vue des réductions d'émissions.
Enfin, nous assurons une plus grande transparence pour que les projets entraînent des réductions qui contribuent aux réductions des émissions de méthane du Canada. Ces changements amélioreront encore le programme à partir de ses fondements, en tenant compte des conditions actuelles.
Nous vous remercions de nous avoir offert l'occasion de vous parler du sujet aujourd'hui. Il s'agit d'un programme qui comporte quelques questions d'ordre technique, mais j'ai la chance d'être accompagnée par Debbie Scharf, directrice générale de la Direction des carburants propres, qui est ici pour parler avec moi.
Je m'arrêterai là. Je suis impatiente de répondre à vos questions.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, honorables membres du Comité.
Pour éviter toute perte de temps, permettez-moi de dire deux choses. Nous sommes nous aussi d'accord avec les recommandations du commissaire et étions impatients de vous rencontrer aujourd'hui pour discuter du rapport.
Je m'appelle Hilary Geller et je suis sous-ministre adjointe de la Direction générale de la politique stratégique à Environnement Canada. Je suis directement responsable du développement durable, dirigeant notamment les travaux du gouvernement dans le cadre de la stratégie de développement durable du gouvernement fédéral. En outre, ma direction générale dirige, par l'entremise de ses bureaux régionaux, la prestation de divers programmes de gestion de l'eau douce dans les Grands Lacs, le lac Winnipeg et la rivière Saint-Jean/Wolastoq.
Nous gérons également la collaboration d'Environnement Canada avec le ministère des Finances en ce qui concerne certaines initiatives relatives au climat, comme les finances durables.
Je suis accompagnée aujourd'hui par mon collègue Doug Nevison, sous-ministre adjoint par intérim de la Direction générale des changements climatiques.
Se joint également à nous Vincent Ngan, directeur général des politiques horizontales, de l'engagement et de la coordination à la Direction générale des changements climatiques. Nous nous ferons tous un plaisir de répondre à vos questions sur ce rapport.
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Le Fonds de réduction des émissions a le potentiel d'être un exemple d'incohérence stratégique en raison du refus du ministère d'examiner la situation globale des émissions nettes.
Vous avez entendu le chiffre de « 4,7 mégatonnes » de réductions des émissions. Vous avez entendu parler hier au comité des ressources humaines de 97 % d'émissions additionnelles, mais tant qu'on ne tient pas compte des répercussions de la production ou de la production continue ou de la hausse de la production, on n'obtient pas de chiffre net, et si le chiffre net est presque nul ou est négatif en raison de hausses de la production, il y a alors une incohérence sur le plan stratégique.
Si, dans la pratique, les émissions nettes sont réduites, alors c'est un projet louable tant et aussi longtemps qu'il tient compte de la rentabilité par tonne. Donc, oui, il donne un exemple de potentiel d'incohérence stratégique, dans ce cas‑ci, surtout parce que les parties concernées n'examineront pas les émissions nettes et continueront d'examiner les émissions de l'équipement sans tenir compte de l'ensemble de l'installation et de toutes les installations qui sont assujetties au financement.
Jusqu'à ce que nous adoptions cette approche d'émissions nettes, nous pourrions ne jamais voir la courbe s'abaisser au Canada, car si nous n'examinons pas la situation dans son ensemble, nous pouvons avoir des programmes qui semblent ajouter de la valeur, mais la courbe des émissions globales continue néanmoins de monter. Nous devons examiner la situation de façon globale.