:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme vous l'avez mentionné, je suis accompagné de plusieurs personnes du ministère de l'Environnement, de Parcs Canada et de l'Agence d'évaluation d'impact du Canada.
[Traduction]
Je suis heureux de rencontrer aujourd'hui les membres du Comité pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2023‑2024 pour mon portefeuille, qui comprend Environnement et Changement climatique Canada, Parcs Canada et l'Agence d'évaluation d'impact du Canada.
Je ferai tout d'abord un survol de ce budget, après quoi mes fonctionnaires et moi-même serons ravis de répondre à vos questions.
[Français]
Avant tout, j'aimerais souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel de la nation algonquine anishinabe, dont les membres sont depuis longtemps les gardiens de l'environnement que nous partageons aujourd'hui.
Les Canadiens et les Canadiennes ont encore beaucoup de défis à relever. Ils sont notamment préoccupés par le coût de la vie, avec raison. Hélas, les changements climatiques aggravent la situation. Le coût de l'inaction est énorme. Si nous ne luttons pas contre les changements climatiques, nous pourrions assister, d'ici 2025, à un ralentissement annuel de notre croissance économique de 25 milliards de dollars, selon l'Institut climatique du Canada. Voilà pourquoi notre plan climatique n'est pas qu'un simple plan pour l'environnement. En effet, c'est un plan qui vise à assurer la stabilité économique du pays.
Nous ne pouvons pas parler de la lutte contre les changements climatiques sans parler de la nature. Les solutions fondées sur la nature sont une pierre angulaire de notre plan d'action climatique. Je pense, entre autres, à notre programme 2 milliards d'arbres, au Fonds des solutions climatiques axées sur la nature et à notre engagement à protéger au moins 30 % des terres et des eaux d'ici 2030, en partenariat avec les peuples autochtones, les provinces, les territoires et plusieurs autres.
Cela m'amène à vous parler de l'importance de travailler en étroite collaboration avec les peuples autochtones. Depuis longtemps, ils sont des chefs de file en matière d'intendance environnementale, de développement durable et de gestion des ressources naturelles. Nous avons beaucoup à apprendre d'eux.
Nous sommes déterminés à soutenir le leadership autochtone dans le domaine de la conservation, grâce à des mesures comme le programme Solutions climatiques naturelles dirigées par les Autochtones, afin de contribuer à la protection des écosystèmes, des espèces et des cultures pour les générations à venir.
Les dépenses que je vais maintenant présenter sont conformes à ce besoin urgent de mesures climatiques et de protection de la biodiversité.
Permettez-moi de souligner quelques importantes augmentations prévues dans le budget supplémentaire des dépenses (C) pour quelques initiatives clés.
D'abord, on prévoit une hausse de 18,5 millions de dollars pour la mise en œuvre de l'Agence canadienne de l'eau et du Plan d'action sur l'eau douce. L'eau douce est évidemment essentielle à la vie sur Terre. Elle fournit de l'eau potable, permet la culture d'aliments et soutient les écosystèmes. Il s'agit d'une ressource que nous tenons souvent pour acquise, ici, au Canada, mais il faut absolument la protéger.
[Traduction]
Selon les agriculteurs de la Colombie-Britannique et d'ailleurs ainsi que les analystes dans l'industrie, les fluctuations météo extrêmes nuisent aux rendements céréaliers et à ceux d'autres cultures, au même moment où un certain nombre d'agriculteurs abandonnent le secteur; la seule solution est donc de s'adapter à l'aide de la technologie.
[Français]
Le Plan d'action sur l'eau douce, qui a été renouvelé et renforcé, soutiendra des mesures adaptées aux situations régionales visant à remettre en état et à protéger les Grands Lacs, le fleuve Saint‑Laurent, le lac Winnipeg et d'autres plans d'eau d'un océan à l'autre.
Ensuite, on prévoit une hausse de 5 millions de dollars pour soutenir l'accélérateur de sécurité alimentaire de l'Initiative d’adaptation pour l’Afrique. N'oublions pas que les changements climatiques et la perte de biodiversité ne connaissent pas de frontières. Cette contribution s'appuiera sur les efforts déployés par le Canada pour lutter contre l'insécurité alimentaire, en investissant dans un mécanisme destiné à faire croître les petites et moyennes entreprises agricoles innovantes en Afrique.
Par ailleurs, on prévoit une hausse de 3,3 millions de dollars pour la négociation et la mise en œuvre d'accords fondés sur les droits des Autochtones. Au Canada, les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont touchées de manière disproportionnée par les répercussions des changements climatiques. Ces communautés savent reconnaître les signes de déséquilibre dans l'environnement. Cet investissement permettra au gouvernement du Canada de mettre en œuvre l'accord de reconnaissance des droits des Musqueams, notamment, conclu avec la bande indienne de Musqueam, ainsi que l'accord sur l'intendance et les sciences environnementales du passage Burrard, conclu avec la nation Tsleil‑Waututh.
De plus, on prévoit une hausse de 3 millions de dollars pour promouvoir la santé des populations prioritaires de baleines en péril au Canada. Cet investissement permettra de renouveler les activités antérieures axées sur la protection des baleines en péril, grâce à une prise de décision fondée sur des preuves scientifiques et technologiques. Il permettra aussi de renouveler les programmes de protection des baleines, y compris la coordination, la mise en œuvre et l'application des interventions de gestion.
Enfin, on prévoit une hausse de plus de 37 millions de dollars pour répondre aux besoins d'intervention en cas de feux de forêt. Cette augmentation a aidé Parcs Canada à compenser partiellement les dépenses extraordinaires qui ont été engagées en raison de la saison historique des feux de forêt de 2023 pour répondre au nombre et à l'intensité sans précédent des incendies qui ont fait rage dans divers lieux canadiens administrés par Parcs Canada.
Par contre, je dois noter que les efforts de l'Agence Parcs Canada se sont fait sentir bien au-delà des frontières des lieux qu'elle administre.
[Traduction]
Pendant huit ans, nous avons examiné toutes les pistes possibles afin de trouver des moyens de réduire la pollution par le carbone et d'assainir l'air et l'eau au Canada, tout en faisant croître notre économie, en créant de bons emplois et en mettant en place une énergie abordable, fiable et propre. Nous poursuivrons nos efforts, pour nos enfants et les générations qui suivront.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs de la fonction publique, c'est toujours agréable de vous voir, tout comme vous, monsieur le ministre. C'est toujours agréable de vous parler.
Monsieur le ministre, vous avez commencé en parlant du coût de la vie. C'étaient presque vos premiers mots. Qui dit coût de la vie dit dépenses du gouvernement, évidemment, et ces dépenses doivent être contrôlées.
À la suite d'une demande de renseignements de mon collègue M. Mazier, nous avons reçu le bilan des dépenses engagées par le Canada lors de sa participation à la conférence du 29 janvier à Dubaï. Le chiffre ne comprend pas tout, puisqu'il y avait d'autres informations à venir, mais on parle d'une dépense totale de 1 353 307,09 $. En ce qui vous concerne, monsieur le ministre, votre transport en avion a coûté aux contribuables 13 239,83 $.
Quand vous étiez à bord de l'avion pour vous rendre là-bas, avez-vous pensé au coût de la vie pour les citoyens?
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C'est une bonne question.
Dans ma déclaration préliminaire, j'ai parlé du fait que nous détenons environ 20 % des réserves mondiales d'eau douce. Parfois, je pense que nous tenons cela pour acquis, mais présentement — au moment où nous nous parlons — l'eau est rationnée en Alberta pour les habitants, les agriculteurs et le secteur privé, c'est‑à‑dire les entreprises. Il y a des éleveurs, pas seulement en Alberta, mais dans toutes les Prairies, qui vendent leur bétail à cause des sécheresses. Ils n'ont tout simplement pas suffisamment d'eau ou de nourriture à leur donner.
Même si notre nation est riche en eau douce, il y a beaucoup de choses que nous devons faire pour la protéger et pour veiller à ce que, dans l'avenir, compte tenu de nos activités — surtout les activités industrielles, mais aussi celles du secteur agricole — nous ayons en place des mesures permettant de réduire au minimum l'impact de ces activités sur nos réserves d'eau douce.
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Nous nous sommes engagés à Glasgow, dans le cadre de la COP26 — où des pays comme le Canada et bon nombre de nos partenaires du G20 ont été encouragés à faire leur part pour financer la lutte contre les changements climatiques — nous avons agi: nous avons doublé notre engagement en matière de financement pour le climat pour investir 5,3 milliards de dollars sur cinq ans, et 20 % de ce montant va aux solutions axées sur la nature.
Nous savons que, dans la lutte contre les changements climatiques, la nature est notre meilleur et plus fort allié. Quand nous protégeons un milieu humide qui sert à filtrer notre eau, nous savons que le milieu humide fera cela pour un sixième du coût de la construction d'une usine qui ferait la même chose. Une fois que le milieu humide est protégé, il n'est pas nécessaire de l'entretenir. Vous n'avez pas à investir d'autres fonds pour le maintenir à niveau comme vous seriez forcé de le faire avec une usine. Malheureusement, ce n'est pas possible de faire cela tout le temps, mais chaque fois qu'il est possible d'utiliser la nature, c'est le meilleur investissement que nous pouvons faire pour lutter contre les changements climatiques.
Je peux vous parler de certaines de nos initiatives. Essentiellement, un milliard de dollars de notre financement climatique seront utilisés pour les solutions axées sur la nature. J'ai récemment annoncé un investissement de 15 millions de dollars pour soutenir l'Ocean Risk and Resilience Action Alliance, ou ORRAA, et le Global Fund for Coral Reefs, ou GFCR. Nous savons que les récifs de corail sont très touchés par les changements climatiques.
Le Canada appuie largement un certain nombre d'initiatives à cet égard, en ce qui a trait évidemment aux solutions axées sur la nature.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être ici parmi nous. Je vous souhaite la bienvenue au Comité.
Je remercie aussi tous les fonctionnaires qui vous accompagnent.
Vous avez beaucoup parlé de l'eau avec Mme Taylor Roy. Je vais donc vous poser des questions sur ce sujet.
J'aimerais vous parler particulièrement de l'eau provenant de Chalk River, où se trouve la fameuse installation de gestion des déchets près de la surface. Le site est interdit au public depuis les 80 dernières années, au moins. Ce site se trouve tout près de la rivière des Outaouais. C'est un environnement qui offre une source d'alimentation en eau potable à des millions de Québécoises et Québécois, ainsi que pour de grands mammifères.
Vous me direz que les questions liées à Chalk River et aux déchets nucléaires relèvent de votre collègue . Toutefois, il y a des aspects qui touchent l'environnement, notamment la richesse faunique, qui est remarquable; la forêt abrite trois espèces de chauves-souris menacées, des oiseaux migrateurs en péril, ainsi que des tanières actives d'ours noirs. De plus, une zone humide se trouve à être l'habitat de tortues mouchetées désignées par le Canada comme une espèce menacée depuis 2006. La Loi sur les espèces en péril relève du ministère de l'Environnement et du Changement climatique, et c'est directement en lien avec le dépotoir de Chalk River.
Monsieur le ministre, allez-vous intervenir pour qu'une évaluation d'impact environnemental à l'échelle régionale soit au moins faite pour ce projet, que j'ai le goût de qualifier d'insensé?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le ministre et tous les fonctionnaires de leur présence aujourd'hui.
Monsieur le ministre, vous avez dit que les Canadiens et les Canadiennes sont préoccupés par la crise du coût de la vie et par la crise climatique. Vous avez mentionné qu'on prévoit un ralentissement économique de 25 milliards de dollars à cause des changements climatiques.
Hier soir, des centaines de jeunes d'un bout à l'autre du Canada ont participé avec nous à une séance de discussion ouverte sur un groupe de jeunes pour le climat. Il y avait des députés de tous les partis — dont Mme May et M. van Koeverden, qui ont assisté à la discussion —, et nous avons vu que les jeunes avaient un appétit réel pour ce genre de programme transformateur. Ils veulent vraiment trouver une réponse.
Si le gouvernement veut sérieusement lutter contre la crise climatique et soutenir les jeunes pour qu'ils puissent entrer sur le marché du travail de demain, avez-vous songé à financer ce genre de choses?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être ici avec nous. Je remercie également votre belle équipe aussi.
Moi aussi je suis très fière du travail que vous faites tous.
Je voulais revenir à ce que vous avez dit en introduction. Vous parliez de l'importance des peuples autochtones dans l'atteinte des objectifs et des cibles du Canada en matière de biodiversité, par exemple. Je le sais, parce que nous nous en sommes parlé. Nous avons travaillé avec votre équipe.
Concrètement, il y a des résultats. Vous avez alloué des budgets à des projets. L'Outaouais va peut-être être l'une des premières régions du Canada à se doter d'un plan d'action pour atteindre les cibles. Ce plan sera mené par la communauté anishinabe de Kitigan Zibi. C'est grâce à vous. C'est grâce au travail que vous faites et à la priorité que vous y accordez. Comme on le dit en bon québécois, les bottines suivent les babines. Merci.
Je vous invite à raconter cela dans d'autres régions qui voudraient se doter d'un tel plan. Qu'est-ce que les programmes que vous avez mis en œuvre avec les peuples autochtones vont concrètement donner pour le Canada?
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Effectivement, il y a eu de nombreuses études.
La semaine dernière, j'étais en Nouvelle‑Écosse, où j'ai rencontré des fermiers, notamment. Les coûts de la tempête Fiona, qui a détruit les champs pour les fermes bovines et les fermes laitières, soit les champs qui servaient à produire de la nourriture, représentent des centaines de milliers de dollars par ferme. Cela, c'est l'impact d'une seule catastrophe, sans compter les inondations qui ont inondé les champs. La Nouvelle‑Écosse a connu les pires inondations de son histoire en plus de connaître les pires feux de forêt.
Il y a de nombreux effets aux changements climatiques, et c'est très diversifié d'un bout à l'autre du pays. À certains endroits, il y a trop d'eau; à d'autres endroits, il n'y a pas assez d'eau, comme dans les Prairies, où on vit une sécheresse qui perdure. Le couvert de neige a été très faible cette année, surtout dans les Prairies. Dans l'Est, cela a été un peu mieux. En Colombie‑Britannique, c'est très problématique. L'ensemble de l'industrie des vignobles a été gravement affectée par les changements climatiques encore cette année. On voit les effets de plus en plus graves des changements climatiques dans le secteur agricole année après année.
Hélas, la réponse du Parti conservateur est de créer davantage de pollution et de la rendre gratuite, d'avoir davantage de changements climatiques et d'impact des changements climatiques, en plus d'abolir les programmes d'aide au secteur agricole. Je trouve que cette réponse manque un peu de jugement.
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Comme il a cette information, je lui poserai la question au cours de la deuxième heure.
Monsieur le ministre, j'aimerais que nous parlions du plafonnement des émissions, une promesse faite en 2021, on s'en souvient. Or nous n'aurons rien, en principe, avant 2030. Il est prévu d'accorder des droits d'émission aux multinationales, les mêmes qui ont engrangé des profits records en 2022.
Les alliés naturels du ministre se sont prononcés. Selon la Fondation David Suzuki, « le cadre [permet] à l'industrie de contourner la réduction réelle de ses émissions ». D'après Équiterre: « le cadre manque d'ambition et de rigueur. Il comporte trop d'échappatoires ». Selon Greenpeace, « [c]e n'est pas le plafond d'émissions ambitieux dont nous avons besoin pour nous engager sur la voie de l'élimination progressive [...] des combustibles fossiles ».
J'ai envie de vous demander une chose. Votre collègue a souligné que ses rencontres avec les lobbyistes de l'Alliance nouvelles voies ont été importantes dans le cadre de la rédaction des détails du plafond.
Ces lobbyistes vous ont-ils rencontré? Ont-ils eu le même poids auprès de vous qu'auprès du ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre?
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J'aimerais vraiment voir l'analyse du gouvernement.
En 2023, 18,5 millions d'hectares de forêt ont brûlé d'un océan à l'autre à cause des feux incontrôlés. C'est astronomique et sans précédent; c'est plus que le double de la superficie qui a brûlé lors de la précédente saison des feux de forêt la plus grave.
Sans compter les coûts relatifs à la santé et les dommages causés aux propriétés privées, le coût s'élèverait à un milliard de dollars, selon un rapport. Même si 35 millions de dollars semblent une grosse somme, ce ne sera peut-être pas suffisant pour affronter un problème aussi énorme pour les Canadiens. Des gens doivent être évacués de chez eux. Nous avons vu des enfants s'étouffer à cause de la fumée.
L'une de nos propositions concernait la création d'un effectif national de pompiers, qui serait en mesure de lutter contre les feux incontrôlés. Nous savons que la responsabilité de combattre les feux de forêt incombe aux provinces, mais cela surpasse rapidement les équipes quand nous assistons à un nombre d'incendies sans précédent, et nous savons qu'il y aura de plus en plus de saisons de feux de forêt sans précédent. Cet effectif pourrait aussi travailler toute l'année, pour éclaircir les forêts et assurer le genre de gestion qui, avec de la chance, permettrait d'empêcher des conséquences catastrophiques.
Je serais curieuse de savoir ce que votre gouvernement pense de cette proposition.
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Merci, monsieur le président.
Merci au ministre et aux fonctionnaires de leur présence. C'est merveilleux de voir l'équipe en personne.
Je voudrais revenir sur le budget, notamment en ce qui concerne les investissements scientifiques et le transfert au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et au domaine des sciences biophysiques.
La semaine dernière, j'ai participé à un événement dans ma circonscription avec M. Paul Hebert. Il a reçu la médaille Franklin en reconnaissance de ses recherches sur la biodiversité dans le domaine des sciences de la terre et de l'environnement. Il est l'un des quatre Canadiens seulement à avoir reçu cette médaille en 200 ans. Il a mis au point un système de suivi de l'ADN, que ce soit dans l'air, dans l'eau ou grâce au séquençage de l'ADN des animaux.
Je sais, monsieur le ministre, que vous avez participé au cadre mondial de la biodiversité. En 2022, nous avons accueilli la COP15, et je sais que vous avez travaillé avec les partenaires internationaux pour freiner et renverser la perte de biodiversité. M. Hebert travaille sur le suivi de la perte de la biodiversité. En fait, il étudie les prévisions liées au cycle de vie et non pas des prévisions météorologiques, et pour ce faire, il développe une plateforme. Pourriez-vous expliquer au Comité comment le gouvernement collabore avec le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal?
La COP15, qui a mené à l'adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, est qualifiée par de nombreux journalistes, scientifiques et militants comme l'« Accord de Paris sur la nature ».
La première fois que la conférence des Nations s'est engagée à protéger au moins 30 % des terres et des eaux d'ici 2030, le pourcentage n'a pas été donné au hasard. Il était fondé sur des recherches sur la biodiversité équivalentes à celles effectuées par le GIEC. De toute évidence, c'est non pas un plafond, mais un plancher. C'est au moins 30 % des terres et des eaux.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 2015, le Canada ne protégeait même pas 1 % de ses océans et de ses côtes. Nous en sommes aujourd'hui à près de 15 %, et sommes sur le point d'atteindre notre objectif de 30 % pour 2030. Nous sommes un peu sous les 14 % pour les terres, et, depuis 2021, nous avons investi massivement; 4 milliards de dollars pour la protection de la nature, dont 2,3 milliards de dollars sur cinq ans pour le patrimoine naturel bonifié du Canada, dans le cadre duquel nous avons signé un accord avec un certain nombre de provinces et de territoires, notamment la Nouvelle-Écosse, le Yukon et la Colombie-Britannique. Nous avons fait une annonce historique concernant notre engagement à travailler ensemble pour atteindre le 30 % d'ici 2030, et nous travaillons avec un certain nombre d'autres gouvernements sur ces accords bilatéraux.
Nous investissons des montants historiques, mais il ne s'agit pas seulement d'investissement. Nous devons travailler avec des partenaires. Je parlais plus tôt avec Mme Chatel de la conservation menée par les Autochtones, qui est essentielle, mais nous devons et souhaitons également travailler avec nos collègues des provinces et des territoires.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pendant que j'écoutais la dernière question, je pensais aux réunions auxquelles j'ai participé et à celles que j'ai présidées avec des organisations comme Feed Opportunity et le Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire. Je n'ai jamais caché que j'ai grandi dans des logements communautaires et que je voulais travailler au sein du gouvernement pour enrayer la pauvreté. En réalité, je pense que la pauvreté est une option, un choix politique qu'ont fait les gouvernements successifs.
Lorsque j'entends les conservateurs parler des banques alimentaires, comme ils le font souvent — ce qui est compréhensible puisqu'elles doivent aujourd'hui composer avec un volume plus important que jamais —, j'ai un problème avec la façon dont ils formulent leurs questions. En effet, quand je rencontre des représentants du Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire ou d'autres organisations de lutte contre la pauvreté, personne ne me donne de recommandations sur la tarification du carbone. Si mon collègue Michael Kram a entendu autre chose de la part de la Regina Food Bank, j'aimerais que l'on en parle. J'aimerais avoir les témoignages et les données probantes des experts en réduction de la pauvreté de la Saskatchewan, qui sont peut-être différents de ceux des experts en réduction de la pauvreté auxquels j'ai parlé en Ontario.
Mon père habitait à Regina. J'allais souvent le voir. Les championnats nationaux du sport que j'aime se sont souvent tenus au lac Wascana, et j'ai passé beaucoup de temps là‑bas. J'adore Regina; c'est une superbe ville. Je viens à l'instant de suivre la Regina Food Bank sur Twitter pour voir qui d'autre elle suit. Effectivement, elle suit Feed Opportunity et le Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire, et j'ai pensé qu'il serait pertinent de mentionner certaines des recommandations qu'elle a formulées.
Elle a présenté un mémoire, dans le cadre des consultations prébudgétaires, comme le font souvent les organisations de lutte contre la pauvreté, comme la Daily Bread Food Bank et le Centre Maple Leaf pour la sécurité alimentaire. Toutes ces organisations demandent régulièrement au gouvernement fédéral d'examiner différents choix stratégiques. Aucune banque alimentaire ni aucune organisation de lutte contre la pauvreté auxquelles j'ai parlé — et j'en rencontre fréquemment — n'a recommandé d'éliminer la tarification de la pollution.
La semaine dernière, je participais à un programme avec M. Andrew Scheer, qui a comparu plus tôt, et j'ai présenté un certain monsieur Peter Gilmer. Je m'adresse à mon collègue de la Saskatchewan: nous allons passer une ou deux semaines à la maison, en avril, et je vous implore de faire des recherches sur Peter Gilmer. Il habite à Regina. C'est un expert en réduction de la pauvreté de votre ville. Vous le connaissez peut-être déjà.
Peter Gilmer a dit que l'élimination de la tarification du carbone en Saskatchewan aurait en fait des répercussions désastreuses sur les travailleurs à faible revenu de Regina. C'est cité. Il cherche par son travail à enrayer la pauvreté. Aucune des organisations que j'ai rencontrées n'a laissé entendre ou dit que la tarification du carbone est une des principales causes de l'inflation alimentaire ou que l'élimination de la tarification de la pollution aiderait les familles à faible revenu. Je le dis aux fins du compte rendu.
J'aimerais aussi remercier les responsables qui sont présents aujourd'hui. J'aimerais donner à M. Tremblay l'occasion d'en dire un peu plus sur le travail que son équipe a fait pour s'assurer que le rabais sur la taxe sur le carbone accordé aux Canadiennes et aux Canadiens concernant la tarification de la pollution tient compte des dépenses liées à la tarification du carbone, surtout pour le quintile inférieur des travailleurs du Canada.
La tarification du carbone a été largement perçue comme un bon outil et un mécanisme efficace de réduction de nos émissions. Un certain monsieur William Nordhaus a remporté le prix Nobel en montrant que la tarification du carbone est la façon la moins coûteuse et la plus efficace de réduire nos émissions.
Nos émissions diminuent, et ce, depuis 2015. C'est une bonne nouvelle pour le Canada. Je sais que les conservateurs ont fait campagne en proposant d'augmenter les émissions, mais leur chef Andrew Scheer manquait de leadership. Il l'a dit encore une fois à la télévision, hier; il a dit que le Canada devrait pouvoir augmenter ses émissions, ce qui est absurde. Ce n'est pas notre objectif. Ce n'est pas pour cela que les Canadiennes et les Canadiens ont voté en 2015, en 2019 ou en 2021. Les Canadiens croient fermement que nous devrions être un chef de file dans la lutte contre les changements climatiques et que nous devons réduire nos émissions. Je ne sais pas comment les aspirations déçues de l'ancien chef du Parti conservateur ont pu revenir dans le débat politique contemporain, mais les revoilà; comme des zombies, elles ne meurent pas.
Monsieur Tremblay, parlez-nous un peu de ce que nous avons fait pour nous assurer que la tarification de la pollution n'a pas d'effet négatif sur le prix des aliments ou sur les Canadiens à faible revenu.
Un ou deux faits me viennent à l'esprit.
Comme l'a souligné notre ministre adjoint, il y a deux chiffres importants qui sont pertinents dans notre discussion, et ils ont été publiés par la Banque du Canada et divers économistes. Pas plus tard que l'année dernière, la Banque du Canada a dit que la tarification du carbone était responsable de moins de 0,15 % de l'inflation chaque année. Options politiques, qui est, comme vous le savez tous, un groupe de réflexion non aligné, vient de publier cette année un rapport qui indiquait que, au plus, la tarification du carbone contribue à une augmentation de 0,33 % du prix du panier d'épicerie. Nous savons que les effets sont négligeables.
Pour répondre à votre question: pourquoi est‑ce le cas...
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Je vous remercie de votre réponse.
Je vais maintenant me tourner vers les représentants de l'Agence Parcs Canada.
Madame, messieurs, bonjour.
Ressources naturelles Canada est responsable du fameux programme de plantation de 2 milliards d'arbres, et l'Agence demande 37 millions de dollars pour les fonds destinés aux besoins en matière de lutte contre les feux de forêt.
Pouvez-vous me dire quelle proportion des forêts sous la responsabilité de Parcs Canada a été décimée par les feux de forêt, en 2023?
Je vous pose cette question parce que, quand on replante des arbres, il ne faut pas répéter les erreurs du passé qui ont fait que les feux de forêt se sont répandus facilement. Les arbres qu'on plante doivent être diversifiés.
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Merci. C'est exactement là où je voulais en venir, monsieur le président.
Êtes-vous au courant de l'étude qui indique que, en fait, comme l'a dit un témoin de notre étude sur l'eau, les PFAS sont un problème grave? De nombreuses pailles de rechange ont une forte teneur en PFAS; elles contaminent donc notre environnement.
Avez-vous exploré d'autres options, de façon que, lorsque vous prendrez une décision au sujet d'une politique sur les pailles, par exemple, ou que vous interdirez autre chose, puisque le Plastics Summit se tiendra bientôt... Y a‑t‑il eu une analyse économique concernant les solutions de rechange, comme les sacs de plastique par rapport aux types de polymères utilisés dans les autres sacs?
Est‑ce que cela a été fait, et pouvez-vous en informer notre comité?
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Monsieur le président, Parcs Canada est la seule force fédérale de lutte contre les incendies au Canada. Nous travaillons sur les terres que nous administrons et en collaboration avec les pompiers provinciaux et territoriaux à l'échelon des provinces et à l'étranger. Nous comptons plus de 300 pompiers affectés à différentes fonctions: commandement sur le lieu de l'incident, lutte directe contre l'incendie et soutien.
Les fonds envisagés — plus de 37 millions de dollars dans le budget supplémentaire des dépenses — compensent partiellement les quelque 90 millions de dollars que Parcs Canada a dépensés l'année passée au nom des Canadiens pour gérer et se préparer aux feux de forêt et pour les combattre.
Nous menons des activités visant à prévenir les feux de forêt grâce aux programmes « FireSmart » et à des brûlages dirigés. Nous le faisons nous-mêmes en planifiant avec les collectivités et les partenaires autochtones pour bien nous assurer d'utiliser le savoir et les connaissances scientifiques.
Mme Darlene Upton est ici pour parler davantage du programme de lutte contre les incendies si vous avez davantage de questions.
Outre le coût financier, j'aimerais vraiment attirer l'attention du Comité sur les coûts liés à la perte de vies humaines de ces incendies — non seulement pour les collectivités, les partenaires autochtones et leur famille, qui sont sur le terrain et qui ont vécu l'horreur de ces feux, mais aussi pour nos employés. Beaucoup de nos employés vivent dans ces collectivités et ont dû dire au revoir à leur famille lorsqu'elles ont été évacuées. Ils sont restés pour aider. En 2023, la plupart des membres de notre équipe de lutte contre les incendies ont été hors de chez eux et ont fait de quatre à sept quarts de travail pendant 70 ou 98 jours...
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Respectueusement, monsieur Hubbard, le rapport du comité d'experts a été complètement ignoré par l'agence et par le ministre. Si ces recommandations avaient été acceptées, nous serions revenus au cadre des compétences fédérales de 1975. Nous avons beaucoup rendu hommage au très honorable Brian Mulroney, et il est évident que, quand le gouvernement Mulroney a adopté le régime d'évaluation d'impact environnemental, celui‑ci était tout à fait constitutionnel.
Si nous nous étions appuyés sur les conseils du comité d'experts — nous pouvons toujours le faire —, nous aurions un régime tout à fait constitutionnel qui irait très bien de pair avec des projets de loi fédéraux; or, actuellement, nombre d'entre eux ne sont plus examinés du tout.
Juste pour le bénéfice du Comité, je souligne le paragraphe 242 de l'arrêt dont il est question, qui indique que, par le passé, des milliers de projets de loi fédéraux faisaient l'objet d'un examen, chaque année, mais que, après l'adoption du projet de loi omnibus sur le budget, le projet de loi , en 2012, ce nombre a chuté à 70 par année. En d'autres termes, le gouvernement en faisait moins, et la Cour fédérale a jugé qu'il se comportait de façon très inconstitutionnelle.
Je n'admets pas du tout vos preuves, monsieur Hubbard, selon lesquelles le ministère s'est servi ou a tenu compte du rapport de Mme Gélinas, et je vous encourage vivement à en tenir compte immédiatement.
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Les répercussions de la tarification sur le comportement des gens sont un phénomène largement documenté, et c'est une des raisons pour lesquelles le gouvernement a choisi cette option. Cela a été documenté, et il n'y a aucun doute à ce sujet.
Nous continuons également à surveiller les résultats, mais il n'est pas seulement question de la tarification du carbone; il est question d'autres mesures dont nous devons tenir compte.
Il y a aussi le fait que les gens examinent parfois... C'est ce que M. Moffet essayait de souligner, c'est‑à‑dire que le statu quo n'est pas sans incidence sur les coûts. Ce point a été souligné dans certaines analyses faites en Europe, et il est important.
Le statu quo coûte de l'argent, et il va coûter encore plus d'argent aux Canadiens et à la planète en général. Nous l'avons constaté l'an dernier. Nous étions plus à même de le constater; je crois que personne ici ne le niera. Donc, lorsque nous examinons ces éléments, nous devons également penser aux risques liés au fait de ne prendre aucune mesure comparativement aux risques liés au fait de prendre des mesures.
Lorsque nous prenons ce type de mesures, nous tentons de minimiser les répercussions négatives sur la population. C'est pourquoi, comme nous l'avons mentionné plus tôt, le gouvernement a décidé de structurer la tarification du carbone de cette manière pour s'assurer d'une solide redistribution, qui profitera aux personnes qui en ont le plus besoin.
C'est ainsi que les choses se passent. Les modèles sont des modèles, au bout du compte. Nous devons les comparer aux faits, et c'est ce que nous faisons année après année; nous vérifions qu'ils s'appliquent aux faits.
Oui, nous allons dans la bonne direction, mais, bien entendu, comme certains d'entre vous l'ont dit, il y a encore du travail à faire.