:
Merci beaucoup de votre aimable présentation, monsieur le président. Cela me fera plaisir de venir aussi souvent que ce sera possible.
Je vous remercie de votre invitation à comparaître aujourd'hui.
[Traduction]
Je suis accompagné d'un certain nombre de fonctionnaires du ministère de l'Environnement et du Changement climatique. Christine Hogan est sous-ministre, et Paul Halucha est sous-ministre délégué. Linda Drainville est sous-ministre adjointe, Direction générale des services ministériels et des finances.
Terence Hubbard est président de l'Agence canadienne d'évaluation d'impact.
Andrew Campbell est vice-président principal, Opérations, et Catherine Blanchard est dirigeante principale des finances de Parcs Canada.
J'aimerais reconnaître que nous sommes ici réunis sur le territoire traditionnel de la nation algonquienne Anishinabe.
[Français]
Comme vous l'avez dit, monsieur le président, il s'agit de ma première réunion avec vous à titre de ministre de l'Environnement et du Changement climatique. J'étais impatient d'avoir cette conversation avec vous toutes et tous concernant les sommes demandées pour Environnement et Changement climatique Canada, pour l'Agence Parcs Canada et pour l'Agence d'évaluation d'impact du Canada dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2021‑2022. Comme bon nombre d'entre vous le savent, le budget supplémentaire des dépenses (C) représente l'ultime chance pour les ministères et organismes de modifier leurs budgets principaux des dépenses pour 2021‑2022.
Tout comme vous, je considère que les responsabilités qui m'incombent dans le cadre de mon portefeuille sont plus que capitales. Nous comprenons bien que la santé et le mieux-être des Canadiens et des Canadiennes dépendent d'un environnement sain et d'une économie saine. La prise d'engagements ambitieux n'a jamais été aussi opportune et essentielle que maintenant.
[Traduction]
Par conséquent, il m'incombe, au titre de mon mandat, de mettre en oeuvre le plan climatique renforcé du Canada; d'appliquer la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité; de mettre de l'avant un plan de réduction des émissions à l'appui de notre objectif de 2030 visant à réduire les émissions de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005; et d'accélérer davantage l'action climatique pour atteindre la carboneutralité d'ici 2050 et limiter à 1,5 °C la hausse des températures moyennes mondiales .
[Français]
Depuis 2016, notre gouvernement s'est engagé à affecter plus de 100 milliards de dollars à l'action climatique et à la protection de l'environnement. Cela comprend 60 milliards de dollars au titre du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, du plan Investir dans le Canada et d'autres initiatives; 15 milliards de dollars en vertu du plan climatique renforcé; 15 milliards de dollars dans le cadre du budget de 2021; et 20 milliards de dollars au titre d'autres initiatives, comme le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID‑19 et le financement permanent pour le transport en commun.
Nos efforts ne se limitent pas à la réduction des émissions. Nous travaillons également à adopter une approche pansociétale pour l'adaptation aux répercussions des changements climatiques.
De plus, nous protégeons et conservons les habitats naturels essentiels à la biodiversité. Le but est de conserver le quart des terres ainsi que des eaux intérieures et des océans du Canada d'ici 2025 et d'augmenter cette proportion à 30 % d'ici 2030.
[Traduction]
Mon ministère s'efforce également de régler le problème de la pollution, pour veiller à ce que nos eaux demeurent propres et salubres, et de continuer de fournir des prévisions météorologiques fiables. En outre, les organismes qui relèvent de mon portefeuille réalisent des évaluations d'impact et contribuent à faire en sorte que la population canadienne ait accès à la nature et aux sites historiques.
Tous ces travaux, et bien plus, sont essentiels afin de créer les conditions requises pour assurer un Canada plus résilient, plus équitable et plus prospère.
Et ils reposent sur le Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2021‑2022 que nous examinons aujourd'hui.
[Français]
Pour Environnement et Changement climatique Canada, la demande budgétaire du ministère représente une augmentation nette de 48,6 millions de dollars. Cette modification porterait les autorisations totales du ministère à 2 milliards de dollars.
[Traduction]
La principale demande de financement comprend 9,8 millions de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des secteurs du transport et des déchets. Ce financement servira à renforcer et à mettre en œuvre les règlements sur les émissions de gaz à effet de serre et les exigences relatives aux émissions nulles. Il nous aidera également à élaborer, à mettre en œuvre et à appliquer la réglementation fédérale sur le méthane des sites d'enfouissement, ainsi qu'à prendre des mesures supplémentaires pour soutenir le détournement des aliments et la récupération d'énergie à partir des déchets biodégradables.
Une demande de 7,3 millions de dollars est présentée pour aider à retourner les recettes du système de tarification fondé sur le rendement aux administrations d'origine, comme l'exige la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre. Ces fonds seraient affectés à l'exploitation d'un programme visant à réduire les émissions industrielles de gaz à effet de serre et à soutenir les projets d'électricité propre.
Une partie de cette demande soutiendrait le travail d'élaboration conjointe avec les bénéficiaires autochtones afin de retourner une partie des recettes des redevances réglementaires sur les combustibles fossiles, connues sous le nom de redevance sur les combustibles, dans les administrations où l'approche de filet de sécurité fédéral est en vigueur, à savoir l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et l'Ontario. Ces fonds fourniront un soutien souple et à long terme aux initiatives autochtones de lutte contre les changements climatiques.
On prévoit aussi 7,9 millions de dollars pour établir le bureau de transition de l'Agence canadienne de l'eau. Je sais que vous avez entendu parler de l'Agence canadienne de l'eau. Elle travaillera avec les provinces et les territoires, les collectivités autochtones, les autorités locales, les scientifiques et d'autres intervenants pour trouver les meilleures façons de s'assurer que notre eau demeure propre, saine et bien gérée. Le bureau de transition définira la portée de l'Agence canadienne de l'eau, en plus de préparer et d'assurer la création de l'Agence.
[Français]
Comme les membres du Comité le savent, aucune nation ne peut parvenir à elle seule à effectuer la transition plus que nécessaire vers une économie à faibles émissions de carbone, résiliente au climat et respectueuse de la nature. Nous devons toutes et tous y contribuer. La somme de 6,5 millions de dollars qui est demandée pour mettre en œuvre le programme de financement international de lutte contre les changements climatiques du Canada vise à aider les pays en voie de développement à accomplir cette transition.
Je suis certain que tous les membres du Comité savent également très bien que l'ouest du pays a été frappé par des vagues de chaleur et des inondations records cette année. Un montant d'un peu plus de 3,2 millions de dollars est prévu pour soutenir la résilience aux incendies de forêt et aux inondations. Ces fonds contribueront à la production de données et de cartes sur les plaines inondables pour les collectivités canadiennes les plus à risque d'être inondées. Ils soutiendront également les activités de prévention, d'atténuation, d'intervention et de planification liées aux inondations.
[Traduction]
Monsieur le président, vous avez peut-être entendu parler de l'Optique des changements climatiques. Il s'agit d'un outil qui vise à appuyer la prise en considération des aspects climatiques, économiques et sociaux dans le processus décisionnel du gouvernement. Le budget des dépenses comporte une somme de 1,9 million de dollars pour créer et exploiter un centre d'expertise sur l'Optique des changements climatiques et aider un groupe central de ministères à mettre à l'essai et à implanter l'Optique des changements climatiques.
Il s'agit là de quelques points saillants du Budget supplémentaire des dépenses (C) d'Environnement et Changement climatique Canada. Le budget comporte également plusieurs transferts entrants et sortants ainsi que des réaffectations et des subventions à l'égard desquelles les membres pourront m'interroger aujourd'hui.
[Français]
Je vais maintenant m'attarder à l'Agence Parcs Canada.
Dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) 2021‑2022, l'Agence veut accroître ses niveaux de référence de 14,8 millions de dollars. Cette somme comporte 7,5 millions de dollars pour renforcer la capacité opérationnelle de prévention et d'intervention relativement aux incendies dans les aires protégées administrées par Parcs Canada. Concrètement, il s'agit notamment d'assurer la sécurité des visiteurs, de construire des installations et de préserver les biens naturels et culturels.
[Traduction]
Parcs Canada contribue de bien des manières à la réconciliation avec les peuples autochtones.
Une somme de 2,1 millions de dollars est prévue pour accroître les ressources et la capacité du lieu historique national des Épaves‑du‑HMS Erebus‑et‑du‑HMS Terror. Cet investissement offre une formidable occasion pour Parcs Canada et les Inuits de travailler ensemble à l'une des plus grandes et des plus complexes initiatives archéologiques de l'histoire du Canada.
De plus, un montant de 1,5 million de dollars vise à soutenir une approche plus proactive et plus opportune pour les négociations avec les Autochtones sur l'exercice des droits ainsi qu'à réduire les risques de litiges, à établir des partenariats et à faire avancer les priorités mutuelles.
La demande budgétaire comporte également une subvention pouvant atteindre 1,75 million de dollars à l'intention de la Première Nation des Dénés Yellowknives afin de concrétiser l'engagement de l'Agence de créer la réserve de parc national Thaidene Nëné. Elle prévoit également une somme de 400 000 $ pour faire progresser la réconciliation avec les Innus du Labrador et poursuivre les travaux pour une entente sur les répercussions et les avantages de la gestion concertée de la réserve de parc national Akami-Uapishkᵁ — KakKasuak — Monts Mealy. De plus, une somme de 250 000 $ permettra la ratification d'une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits avec la Kitikmeot Inuit Association concernant des lieux historiques nationaux dans la région du Nunavut, y compris le lieu historique national des Épaves‑du‑HMS Erebus‑et‑du‑HMS Terror.
La demande budgétaire comprend également une somme de 1 million de dollars afin de promouvoir les visites et la protection des lieux historiques nationaux administrés par Parcs Canada et de soutenir une relance du tourisme sécuritaire et durable. Des transferts avec d'autres ministères fédéraux figurent également dans la demande budgétaire, pour une somme totale d'environ 400 000 $.
[Français]
J’aimerais maintenant diriger l'attention des députés vers l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.
L’Agence est chargée de réaliser des évaluations d’impact en vertu de la Loi sur l'évaluation d’impact, qui est entrée en vigueur en août 2019. L'Agence examine les grands projets au Canada afin de déterminer s’ils contribuent à la durabilité, en tenant compte des impacts environnementaux, économiques, sociaux et sanitaires à long terme des propositions de projets.
L’Agence est également responsable des évaluations en cours qui ont été amorcées au titre de l’ancienne Loi canadienne sur l’évaluation environnementale, qui était entrée en vigueur en 2012.
[Traduction]
S'il est approuvé, le Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2021‑2022 fera passer les dépenses totales approuvées de l'Agence de près de 82 millions de dollars à environ 82,8 millions de dollars. Cette augmentation comprend un transfert de 1 million de dollars en provenance d'Environnement et Changement climatique Canada, principalement pour soutenir le travail effectué par l'Agence pour gérer le financement du Réseau régional d'information et de surveillance, dans le cadre de l'initiative du bassin versant de la rivière des Outaouais menée par Environnement et Changement climatique Canada et la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Elle comporte également un transfert sortant de 155 000 $ au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie pour contribuer aux subventions qui soutiendront ultimement le nouveau système d'évaluation d'impact.
[Français]
Avant de terminer, j’aimerais souligner que j’estime énormément votre dévouement et votre contribution en vue d'assurer la santé et le bien‑être de l'environnement, de l'économie et de toute la population canadienne.
Je suis impatient de travailler avec vous.
Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
C'est un plaisir de revoir M. Carrie.
Il y a plusieurs points à aborder. La transition vers les véhicules électriques est essentielle pour l'environnement. Elle l'est aussi pour le secteur de l'automobile, comme vous le savez bien. La concurrence est au cœur des investissements que fait le gouvernement. Donc, le et le ministère de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique ont travaillé en étroite collaboration avec les gouvernements principaux — en particulier celui de l'Ontario — afin de soutenir les usines de montage qui se sont engagées à faire la transition, à leurs usines au Canada, vers la production de véhicules électriques.
De plus, nous cherchons à exploiter l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Nous disposons d'un solide avantage stratégique en ce qui concerne les minerais critiques, et il est primordial de faire venir ces chaînes d'approvisionnement au Canada et de les lier à l'assemblage.
Nous avons ici deux objectifs stratégiques à l'échelle du gouvernement. Le premier vise la transition et la réduction des émissions du secteur. Un autre objectif tout aussi important est le maintien et même le renforcement des mandats de nos usines d'assemblage au Canada, et le maintien de leur capacité de fournir les emplois solides et bien rémunérés que ces usines offrent actuellement. Cette transition est vraiment essentielle.
Le ministre a parlé des partenariats avec les dirigeants pétroliers et gaziers, et du fait qu'il les a rencontrés. Nous nous réunissons également avec des dirigeants du secteur de l'automobile.
Quant à la cohérence réglementaire, je tiens à mentionner que nous sommes alignés sur les États-Unis. Les normes nord-américaines demeurent absolument essentielles à la concurrence pour d'autres motifs, comme vous le savez bien, monsieur, en ce qui concerne notre capacité de continuer de décrocher des mandats. Nous veillons de très près à ce que les normes CAFE et les émissions de qualité de l'air soient harmonisées entre les deux pays.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins qui sont restés parmi nous.
Je vais faire une rapide mise en contexte à propos du Fonds de réduction des émissions, de Ressources naturelles Canada. Quand le commissaire M. DeMarco est venu témoigner devant le Comité, il a dit que c'était un fouillis complet et que cela ne servait pas du tout à réduire les émissions. À mon avis, c'est le ministère de l'Environement et du Changement climatique qui doit être responsable de suivre les sommes pour s'assurer qu'elles contribuent à l'atteinte des bons objectifs.
Je vais maintenant parler des sommes sur le plan international. J'ai des chiffres en main.
Depuis un peu plus de cinq ans, le Canada a consacré 2,6 milliards de dollars à une cinquantaine de projets. C'est sous la rubrique de « La participation du Canada au financement international de la lutte contre les changements climatiques ». C'est parfait, cela fait partie des engagements du Canada.
De 2021 à 2026, on va y consacrer 5,3 milliards de dollars. Encore une fois, c'est positif et cela fait partie des engagements que nous avons pris en vertu des accords internationaux.
Cependant, quand un ministère ou une organisation gouvernementale met sur pied de tels fonds, encore une fois, je pense que c'est au ministère de s'assurer que l'argent sert vraiment à réduire les émissions.
Y a-t-il un système de reddition de comptes concernant ce fonds, qui aura totalisé 8 milliards de dollars?