:
Je déclare la séance ouverte.
Je demanderais aux médias d'arrêter d'enregistrer. Merci.
Bienvenue à la 133e réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un mode hybride.
J'aimerais rappeler les points suivants aux participants.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Il faut adresser tous les commentaires à la présidence. Les députés doivent lever la main s'ils veulent parler, qu'ils participent en personne ou par Zoom. Le greffier et moi allons faire de notre mieux pour gérer l'ordre des intervenants.
Avant de passer au budget supplémentaire des dépenses, je dois vous parler de deux choses concernant les ébauches de budget que je veux régler rapidement pour les députés.
Le greffier vous a remis deux ébauches de budget. L'une d'elles date de la semaine dernière et concerne notre étude sur l'ingérence par des agents de l'Inde, pour un total de 21 250 $. L'autre date d'hier et porte sur notre réunion actuelle sur le budget supplémentaire des dépenses (B), pour un total de 500 $. Y a‑t‑il des questions ou des commentaires?
Plaît‑il au Comité d'adopter les deux budgets?
Des députés: D'accord.
Le président: Merci.
L'autre enjeu concerne notre ébauche de rapport sur le problème croissant du vol de voitures au Canada. Le greffier vous a remis le jeudi 28 novembre la nouvelle recommandation 42, préparé par les analystes à la suite de notre réunion à huis clos du mardi 26 novembre. Y a‑t‑il des questions ou des commentaires?
Plaît‑il au Comité d'adopter la recommandation 42?
Allez‑y, madame Michaud.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les analystes de leur travail sur cette recommandation.
Pour ma part, je ne trouve pas que cela rejoint l'esprit de ce que cherchaient les conservateurs, au départ, au moyen de ces recommandations. Ces recommandations jouent beaucoup dans les champs de compétence des provinces et du Québec. Pour le Bloc québécois, ce sera difficile de les adopter ou de les accepter.
Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres partis, mais, pour ma part, je ne pourrai pas voter en faveur de ces recommandations.
:
D'accord. Nous reparlerons de l'ébauche de rapport, puisqu'un débat pourrait s'élever. Nous allons poursuivre avec la réunion d'aujourd'hui.
Conformément à l'ordre de renvoi du 18 novembre 2024, le Comité entame son étude du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025.
Je souhaite la bienvenue aux témoins pour les deux heures.
Nous accueillons Erin O'Gorman, présidente; et Ryan Pilgrim, dirigeant principal des finances de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Nous accueillons Daniel Rogers, directeur; et Jérome Laliberté, dirigeant principal des finances et sous‑directeur de l'administration du Service canadien du renseignement de sécurité.
Anne Kelly, commissaire; France Gratton, sou‑commissaire principale par intérim; et Tony Matson, commissaire adjoint et dirigeant principal des finances, Services corporatifs du Service correctionnel du Canada.
Tricia Geddes, sous‑ministre; et Patrick Amyot, sous‑ministre adjoint et dirigeant principal des finances du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile.
Joanne Blanchard, présidente; et Claudine Legault, dirigeante principale des finances de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.
Michael Duheme, commissaire; et Samantha Hazen, dirigeante principale des finances de la Gendarmerie royale du Canada.
Veuillez noter que le se joindra aux fonctionnaires durant la deuxième heure.
Je crois comprendre que le ministère de la Sécurité publique, la GRC et l'ASFC vont présenter un exposé.
J'invite maintenant Mme Geddes à présenter son exposé de cinq minutes maximum.
Merci.
:
Bonjour, monsieur le président. Merci beaucoup.
Bonjour, honorables membres du Comité.
Merci de m'avoir invitée aujourd'hui à vous parler du budget supplémentaire des dépenses (B) concernant Sécurité publique Canada.
Comme vous êtes nombreux à le savoir, nous sommes un ministère très occupé qui soutient un certain nombre d'organismes, mais aussi nos propres programmes. Notre mandat porte sur les frontières, la traite de personnes, le narcotrafic, le système correctionnel, la sécurité nationale, la protection civile, etc.
[Français]
Alors que mes collègues parleront du budget de leur organisation, je parlerai du budget des programmes et des activités qui relèvent du mandat du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. Le financement que nous demandons aujourd'hui permettra à notre ministère de poursuivre son travail vital sur les questions les plus importantes pour les Canadiens.
[Traduction]
Je vais juste vous donner quelques exemples.
Nous demandons aujourd'hui 45,8 millions de dollars pour que Sécurité publique Canada et l'ASFC continuent de lutter contre le vol d'autos. Bien que les chiffres au début de 2024 montraient une baisse de 17 % du nombre de vols d'autos comparativement à l'année précédente, nous savons que les réseaux criminels s'adaptent rapidement et que nous devons être préparés.
[Français]
Nous sollicitons également des fonds supplémentaires afin de réaliser des investissements importants dans les stratégies de maintien de l'ordre, de contrôle des frontières et de prévention des gangs dans les collectivités. Notre objectif est de réduire le nombre d'armes à feu entrant dans nos collectivités et celui des crimes commis avec des armes à feu dans les collectivités les plus à risque.
[Traduction]
Nous nous efforçons également de rendre nos collectivités plus sûres grâce au tout premier plan d'action canadien de lutte contre la haine. Ce plan d'action comprend le programme de sécurité communautaire du Canada. Ce programme remplace le programme de l'infrastructure de sécurité et fournit un financement à durée limitée aux organismes privés sans but lucratif qui risquent d'être la cible de crimes motivés par la haine.
Parmi les bénéficiaires admissibles, on compte les lieux de culte, les établissements d'enseignement privés reconnus par les provinces et les territoires, les refuges pour les victimes de violence fondée sur le sexe, les centres communautaires, les cimetières, les garderies et les espaces de bureau et d'administration. Ces dépenses budgétaires de 14,9 millions de dollars nous permettront de poursuivre ce travail, qui devient crucial, surtout dans le contexte de la hausse des crimes haineux attribuables aux tensions géopolitiques.
Notre portefeuille comprend également la protection civile et la gestion des urgences. Les accords d'aide financière en cas de catastrophe sont un élément clé de ce volet. Ils nous permettent de fournir une aide financière aux provinces et aux territoires en cas de catastrophes naturelles de grande ampleur, comme nous l'avons fait cet été après les inondations survenues au Yukon et l'hiver dernier à la suite d'importantes tempêtes de neige en Nouvelle-Écosse. Ce programme sera d'une importance capitale, surtout que le nombre de phénomènes météorologiques extrêmes ne cesse d'augmenter. Ainsi, nous voulons réaffecter 800 millions de dollars d'une année précédente à ce poste.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, ce ne sont là que quelques exemples, mais je tiens à vous remercier encore une fois de m'avoir invitée à parler de l'importance du financement pour aider Sécurité publique Canada à remplir son mandat, qui consiste à assurer la sécurité de tous au Canada.
[Français]
Je vous remercie.
:
Bonjour, monsieur le président.
Honorables membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui du budget supplémentaire des dépenses (B) de la GRC pour l'exercice 2024‑2025. Je suis accompagné de Sam Hazen, notre dirigeante principale des finances.
Je vais d'abord vous donner un aperçu de la GRC et de sa structure financière, pour situer la discussion d'aujourd'hui sur le budget supplémentaire des dépenses (B).
[Français]
La Gendarmerie royale du Canada, ou GRC, est le service de police national du Canada. C'est une organisation complexe, qui s'occupe de faire appliquer la loi aux niveaux communautaire, provincial, territorial et fédéral. Elle s'acquitte également d'obligations internationales, telles que les missions de paix et l'établissement de relations avec des partenaires de l'étranger, notamment ceux du Groupe des cinq aux États‑Unis, au Royaume‑Uni, en Australie et en Nouvelle‑Zélande.
La GRC compte environ 32 000 employés, dont les deux tiers sont des policiers assermentés; l'autre tiers est constitué de membres civils non assermentés et de fonctionnaires. Ces employés fournissent des services de police de première ligne dans le cadre de 165 contrats conclus avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux, ainsi que dans 600 communautés autochtones du Canada.
[Traduction]
Nous sommes chargés de contrer des menaces criminelles de plus en plus graves et complexes au Canada, dans des domaines comme le terrorisme et l'extrémisme, la drogue et le crime organisé, la sécurité nationale, les services de protection et l'intégrité des frontières.
Comme vous le savez, l'intégrité des frontières est sur toutes les lèvres depuis quelques semaines, et je tiens à assurer aux membres du Comité que nous continuons notre travail avec les partenaires de notre portefeuille et les forces de l'ordre partout au pays, ainsi qu'au sud de la frontière, pour nous assurer d'être bien prêts à répondre à toute préoccupation frontalière.
[Français]
La GRC fournit également à ses partenaires chargés de l'application de la loi des services de police opérationnels spécialisés, notamment des formations avancées, la fourniture de permis de port d'armes et des services d'enquête et de police scientifique.
Je voudrais souligner que le travail accompli à la GRC en 2024 s'est appuyé sur les progrès importants déjà réalisés dans la modernisation des services de police, afin de réagir à la menace en constante évolution et de transformer la culture de l'organisation de façon à renforcer la confiance. Cela signifie qu'il faut constamment trouver des moyens de mieux nous occuper de nos employés, de traiter tous nos clients avec dignité et respect et d'effectuer notre travail de police de manière à inspirer toujours plus confiance.
[Traduction]
Nous savons qu'il faut du temps pour qu'un changement réel et durable s'opère et qu'il y a encore beaucoup à faire.
Par le Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025, la GRC s'attend à avoir accès à 721 millions de dollars, principalement attribués aux éléments suivants: 440 millions de dollars iront aux Programme des services de police contractuels afin de tenir compte de l'importance croissante de ce programme et de permettre la poursuite de la prestation du programme; 45,4 millions de dollars seront réservés en financement anticipé, puisque le Canada assumera la présidence du G7 en 2025, pour effectuer des visites des lieux, entreprendre la planification et la coordination de la sécurité et commencer à acquérir l'équipement de sécurité nécessaire; 26 millions de dollars seront affectés à la prestation de services de protection de personnalités publiques; 16 millions de dollars serviront à financer des enquêtes criminelles liées à l'ingérence étrangère; 7,6 millions de dollars seront destinés à la poursuite des activités à l'appui de la Stratégie canadienne de prévention du passage de clandestins; et enfin, 2,4 millions de dollars serviront à appuyer les efforts du Canada pour aider à résoudre la crise de la sécurité en Haïti.
Sur ce, je tiens à remercier encore une fois le Comité de m'offrir l'occasion de vous rencontrer. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais aussi décrire le financement qui a été prévu pour l'Agence des services frontaliers du Canada, ou ASFC, dans ce budget supplémentaire des dépenses.
[Traduction]
Dans le cadre d'un engagement pris en 2021 afin de recapitaliser l'infrastructure portuaire, l'ASFC a reçu l'autorisation de construire jusqu'à 24 nouveaux points d'entrée terrestres au moyen d'un budget de 481 millions de dollars.
[Français]
Ces investissements amélioreront l'expérience des voyageurs qui traversent la frontière, fourniront aux agents des services frontaliers une infrastructure et une technologie améliorées et appuieront la sécurité. L'ASFC reçoit 23,1 millions de dollars dans ce budget supplémentaire des dépenses (B) afin de terminer la planification et de commencer les travaux de construction au point d'entrée de Saint‑Bernard‑de‑Lacolle.
[Traduction]
Jusqu'à présent, nous avons apporté des améliorations à l'infrastructure des points d'entrée de Fraser, en Colombie-Britannique; de Bloomfield, au Nouveau-Brunswick, et de Ste-Aurélie, au Québec.
[Français]
Des travaux sont en cours à deux autres points d'entrée, soit celui de Saint‑Bernard-de-Lacolle et de Wild Horse.
[Traduction]
Le Plan d'action national pour lutter contre le vol de véhicules du gouvernement décrit les mesures que nous prenons pour perturber, démanteler et poursuivre le crime organisé. Il s'appuie sur nos réussites et nos efforts de collaboration avec nos partenaires provinciaux, territoriaux, municipaux et privés, à la suite du Sommet national pour lutter contre le vol de véhicules, qui s'est tenu en février dernier.
[Français]
La première mise à jour trimestrielle du plan d'action a été publiée le 16 octobre.
[Traduction]
À ce jour, en 2024, l'ASFC a intercepté plus de 2 100 véhicules volés, ce qui dépasse déjà le total de l'année dernière, qui était de 1 806.
[Français]
Nous travaillons en étroite collaboration avec le service de police approprié, coordonnons nos efforts, menons des opérations conjointes et partageons des informations au sein de groupes de renseignement.
[Traduction]
Les 30,8 millions de dollars prévus dans le budget supplémentaire des dépenses comprennent des fonds pour améliorer notre capacité de renseignement, affecter des agents des services frontaliers aux gares de triage de la région du Grand Toronto, augmenter le nombre d'examens d'exportation que nous entreprenons et évaluer les nouvelles technologies, entre autres choses.
Enfin, l'ASFC aurait accès à 2,1 millions de dollars pour une unité de surveillance du marché pour les mesures de recours commerciaux. Grâce à ce financement, l'ASFC mettra régulièrement à jour les valeurs normales pour s'assurer que les droits reflètent fidèlement les niveaux actuels de dumping.
[Français]
Voilà les principaux points du budget supplémentaire des dépenses pour l'ASFC.
Je vous remercie de votre attention.
Je dois dire que cela n'a jamais été porté à mon attention. C'était une nouvelle information pour moi lorsque je l'ai lue dans le journal.
Lorsque nous rencontrons nos agents aux points d'entrée terrestres et aériens et aux ports maritimes, nous parlons souvent des difficultés qu'ils observent, de la façon dont nous pouvons mieux les aider dans leur travail et de la réorganisation des ressources pour faire face aux menaces changeantes qu'ils constatent.
Cela n'a pas été porté à mon attention. Si c'est un problème, je serai heureuse d'entreprendre le travail nécessaire pour remédier à toute contrainte législative. Il reviendrait évidemment au Parlement de prendre une décision finale à cet égard. Je suis ouverte à tout ce qui peut nous rendre plus efficaces à la frontière, mais ce n'est pas quelque chose que j'ai...
:
Merci, madame O'Gorman.
Vous avez mentionné tout à l'heure que vous savez, bien sûr, que l'ASFC n'a pas compétence entre les ports. C'est la GRC qui en est responsable. Vous êtes au courant de ces limites, bien sûr. Nous avons évidemment entendu les doléances de la patrouille frontalière américaine qui déplore que plus de 20 000 personnes traversent la frontière entre les points d'entrée pour se rendre aux États-Unis, c'est assurément un problème connu.
Ma question s'adresse au commissaire de la GRC, en particulier. La GRC a compétence entre les points d'entrée, bien sûr, et je m'inquiète des limites de nos effectifs pour assurer le maintien de l'ordre sur 9 000 kilomètres de frontière si l'ASFC ne peut pas l'appuyer dans ses efforts entre les points d'entrée.
Je crois qu'on a récemment annoncé que 25 % des agents de la GRC du Canada atlantique seront transférés à la frontière. Cette information relayée par les médias est-elle exacte?
:
J'en ai parlé un peu dans ma déclaration préliminaire et je me ferai un plaisir de vous en dire un peu plus à ce sujet.
Il s'agit d'un programme très important. L'année dernière, la popularité du programme auprès des dirigeants communautaires a été si grande que nous avons décidé de modifier en profondeur le Programme de financement des projets d'infrastructure de sécurité communautaire pour les intégrer au nouveau Programme de sécurité communautaire du Canada. Il y a des changements importants qui y ont été apportés, notamment pour nous permettre d'aider les communautés qui auraient besoin d'embaucher des gardiens de sécurité, par exemple. La réaction à ce programme a été très impressionnante.
Je dirais qu'il est malheureux que ce soit nécessaire. Le fait que l'antisémitisme, l'islamophobie et ce genre de problèmes soient en hausse au Canada préoccupe beaucoup notre ministère et tout le monde au sein des organismes de notre portefeuille. Nous avons mis en place ce genre de mesures pour pouvoir soutenir les communautés qui en ont le plus besoin.
De plus, vous avez mentionné notre centre canadien. Nous menons des recherches très importantes sur la prévention et fournissons du financement aux principaux dirigeants communautaires pour qu'ils travaillent à la prévention de ce type d'incidents, d'abord et avant tout, puis à la réduction de la radicalisation menant à la violence qui inquiète nos communautés.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous de votre présence ici. Nous sommes toujours heureux de vous recevoir.
Mes premières questions s'adresseront à M. le commissaire de la GRC.
Vous avez mentionné, tout à l'heure, le chemin Roxham et le déplacement d'effectifs. Mme Dancho avait fait référence à un article de Radio‑Canada ayant rapporté ce qui suit:
Dans une note interne obtenue par Radio‑Canada, la direction de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la région de l’Est‑du‑Québec assure que « chaque programme contribuera à hauteur de 25 % de ses effectifs en matière de membres réguliers pour soutenir [la protection et l’intégrité de la frontière] ».
Évidemment, c'est dans la foulée des menaces du président élu des États‑Unis, M. Trump, d'imposer des tarifs douaniers de 25 %, et de la sortie du , qui a dit que le Canada allait renforcer la sécurité à la frontière.
Cela m'a rappelé la situation qu'on a vécue au chemin Roxham. À l'époque, beaucoup d'agents de la GRC y avaient été déployés.
Qu'est-ce que cela signifie quand on fait appel à des agents d'autres secteurs pour les emmener à la frontière, par exemple? Il y a quelques mois, on parlait de contrôle des armes à feu et du fait qu'il y avait énormément d'importations illégales d'armes à feu. On se demandait où étaient les agents de la GRC. On avait l'impression qu'ils étaient tous déployés au chemin Roxham pour s'occuper des migrants irréguliers.
On veut sécuriser davantage la frontière, et c'est tant mieux, mais je pense que d'autres solutions pourraient être utilisées.
Quelles sont les conséquences de déplacer ainsi des agents de la GRC? Cela a-t-il des conséquences pour d'autres luttes qui sont menées en parallèle à celle de la sécurité à la frontière?
:
Je vous remercie de votre question.
Bien entendu, quand on mobilise des ressources pour répondre à une priorité, cela a des conséquences ailleurs. Tout comme d'autres corps de police, on assigne les ressources selon les priorités. Mme Erin O'Gorman a mentionné la même chose tantôt.
Au Québec et en Ontario, la frontière entre les points d'entrée relève des services de police fédérale. On assure également une présence de la police fédérale partout au pays.
Cela nous ramène donc à la question de Mme Dancho sur le fait de retirer des gens de détachements qui assurent la sécurité de première ligne. Or, avant de redéployer des agents de la GRC qui sont affectés aux services de première ligne, on va d'abord chercher des ressources dans nos services de police fédérale.
Comme je l'ai dit tantôt, les priorités sont changeantes et il faut déployer les gens en fonction de ces priorités.
Madame O'Gorman, une des solutions qui apparaissent idéales est de permettre aux agents des services frontaliers de patrouiller entre les postes frontaliers, comme peut le faire la GRC. Hier, le président du Syndicat des douanes et de l'immigration, M. Mark Weber, a envoyé une lettre au ministre de la Sécurité publique, , en disant que les membres du syndicat étaient prêts à faire ce travail et qu'ils avaient l'expertise nécessaire pour le faire. Il a aussi dit que les lois canadiennes pourraient permettre aux agents des services frontaliers de faire ce genre de chose, mais qu'un décret adopté en 1932 les en empêchait.
Il faudrait donc un peu de volonté politique de la part du ministre pour laisser tomber ce décret et permettre aux agents des services frontaliers d'aller patrouiller et de prêter main-forte entre les postes frontaliers.
Avez-vous eu connaissance de ces demandes du syndicat et des agents? Pensez-vous que cela pourrait être une bonne solution pour sécuriser les frontières?
On parle beaucoup de la sécurité de la frontière, dans l'actualité. Le gouvernement du Canada vient d'annoncer qu'il s'arrime aux États‑Unis pour réduire les heures de service à certains postes frontaliers. Cela a des conséquences dans certaines circonscriptions québécoises, où les heures de service de certains postes frontaliers seront réduites à partir du 6 janvier prochain. Cela envoie un message plutôt contradictoire, puisqu'on dit, en même temps, qu'il faut augmenter le nombre d'agents aux postes frontaliers et entre ceux-ci.
Quand je l'ai signalé au gouvernement, on m'a dit qu'on avait décidé de réduire les heures de service de certains postes frontaliers dont les chiffres démontraient qu'il n'y avait pas énormément de passages. Toutefois, ces chiffres n'ont pas été ventilés par heure.
J'imagine que vous n'avez pas cette information devant vous, mais pourriez-vous transmettre au Comité les chiffres concernant le nombre de passages aux postes frontaliers de Trout River et de Herdman, par exemple, pour savoir à quel moment les gens traversent la frontière? On nous a dit qu'il y avait parfois seulement deux passages, après 18 heures.
:
Je voulais simplement obtenir des précisions, car ce n'est pas quelque chose que l'on associe habituellement au SCRS. Je vous remercie.
J'aimerais maintenant m'adresser à Mme Kelly du Service correctionnel du Canada.
J'ai rencontré les dirigeants du syndicat qui représente vos agents correctionnels. Je suis persuadé que vous êtes bien au fait de leurs revendications. Dans la ventilation détaillée des demandes que vous formulez dans le budget supplémentaire des dépenses, je vois 58 millions de dollars pour « couvrir les dépenses attribuables aux changements dans le volume de la population carcérale et aux fluctuations des prix », ainsi que 29,7 millions de dollars pour « la stabilisation des activités relatives aux accidents de travail ».
Madame Kelly, j'aimerais simplement savoir comment vous entendez utiliser ce financement que vous nous demandez pour répondre aux vives préoccupations du syndicat quant à la sécurité au travail.
Le mois dernier, j'ai fait l'essai du simulateur de réalité virtuelle qui nous transpose directement dans leur environnement de travail. Les risques de blessure sont très élevés dans ce domaine, tout comme les besoins en matière de soins en santé mentale. J'aimerais savoir comment ces fonds seront utilisés pour répondre aux préoccupations tout à fait fondées du syndicat.
:
En ce qui concerne le financement, les 29,7 millions de dollars correspondent en fait à une augmentation des coûts liés aux prestations d'indemnisation des accidentés du travail. Voilà à quoi cet argent va servir.
Pour ce qui est de votre question sur la sécurité du personnel, j'ai moi aussi mis le casque de réalité virtuelle pour constater que ces gens‑là travaillent dans un environnement extrêmement difficile.
Lors des réunions patronales-syndicales que nous tenons à l'échelle nationale, nous discutons régulièrement de la sécurité du personnel. Nous donnons de la formation à nos agents, nous leur fournissons l'équipement nécessaire et nous évaluons les menaces et les risques auxquels ils sont exposés.
Je dois cependant vous avouer que les drones nous causent de plus en plus de maux de tête. L'utilisation de drones a augmenté de 271 % au cours des dernières années, ce qui est énorme. Lorsque nous réussissons à saisir des articles largués de cette manière, nous devons malheureusement souvent constater qu'il s'agit de drogues et parfois d'armes, ce qui contribue à faire augmenter la violence dans nos établissements.
En ce qui concerne les drones, nous multiplions les investissements dans le cadre d'une approche à plusieurs niveaux.
:
Il ne me reste qu'une minute et j'aimerais poser une question à Mme Geddes, du ministère de la Sécurité publique.
J'ai remarqué que les 800 millions de dollars que vous demandez pour les « Accords d'aide financière en cas de catastrophe » s'ajoutent aux 550 millions de dollars qui, je crois, avaient déjà été alloués à ce titre. C'est plus de 100 % de ce qui a déjà été affecté, ce qui portera nos engagements financiers totaux à 1,3 milliard de dollars.
Il est évident que les coûts liés aux changements climatiques ne cessent de croître. J'aimerais simplement savoir si le ministère fait des prévisions à ce sujet.
Ces 800 millions de dollars de l'an prochain vont-ils se transformer en 1 milliard ou 2 milliards de dollars l'année suivante?
J'estime essentiel que les contribuables puissent vraiment savoir à quoi s'en tenir quant à la manière dont le ministère s'y prend pour prévoir les besoins à venir.
Je vais maintenant m'adresser aux représentants de l'ASFC.
Madame O'Gorman, nous avons pu entendre les préoccupations soulevées par M. Weber, le président du syndicat de nos agents frontaliers, qui souligne que le problème du passage, aussi bien vers le nord que vers le sud, se situe entre les points d'entrée. Votre compétence à cet égard est limitée. La GRC nous indique qu'il n'y a pas de plan immédiat de redéploiement de ses ressources entre les points d'entrée pour freiner l'afflux aux États-Unis de personnes en provenance du Canada, ce qui est la principale préoccupation de la nouvelle administration américaine.
Quelles discussions avez-vous eues avec la GRC en vue d'étendre votre champ de compétence et d'élargir le mandat de l'ASFC de manière à pouvoir resserrer les mailles du filet entre les points d'entrée? Y a‑t‑il eu des pourparlers à ce sujet?
Je tiens à souligner que 20 jours se sont écoulés depuis que le nouveau grand manitou des frontières, Tom Homan, a indiqué qu'il s'agissait d'un problème majeur qu'il allait avoir avec le Canada.
Il y a plus d'une semaine, le président élu Trump a annoncé des droits de douane dont on a tout lieu de craindre les répercussions sur notre économie. Je n'ai tout simplement pas l'impression qu'il y a une action immédiate pour déployer de nouvelles ressources de la GRC ou de l'ASFC entre les points d'entrée, ce qui semble poser actuellement problème pour les Américains. C'est une situation qui me préoccupe.
Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez?
:
Il y a plusieurs choses à dire à ce sujet. Nous collaborons au quotidien avec la GRC pour l'exécution de nos mandats respectifs. De mon niveau et jusqu'à celui des agents de première ligne, nous nous connaissons tous et nous parlons les uns avec les autres.
La migration clandestine est en baisse constante. Je ne suis pas en train de dire que le phénomène n'existe plus; l'ASFC traite chaque jour les demandes d'asile de réfugiés qui sont arrivés par voie aérienne ou terrestre. Je dis cela simplement pour que vous compreniez bien que, jour après jour, nous assurons la mise en œuvre de l'Entente sur les tiers pays sûrs. Ainsi, des gens venant des États-Unis demandent l'asile au Canada. Nous devons alors déterminer si leur situation les exempte de l'application de l'Entente sur les tiers pays sûrs. Si ce n'est pas le cas, nous les renvoyons aux États-Unis. Les Américains font la même chose de leur côté. Je pense qu'il est important de souligner que nous appliquons l'Entente sur les tiers pays sûrs aux points d'entrée, et que cela fonctionne.
Pour ce qui est de la situation entre les différents points d'entrée, nous mettons en commun nos données de renseignement et nos informations permettant le ciblage. Nous travaillons au sein d'équipes intégrées de la police des frontières avec la participation des États-Unis. Il y a également des groupes de travail sur la police des frontières du côté américain auxquels contribuent des agents de la GRC et de l'ASFC.
Quant à savoir si nous allons patrouiller alors que nous ne sommes pas autorisés à le faire... Il n'en demeure pas moins que j'ai la ferme conviction que, du point de vue du renseignement et de la mise en commun de l'information, nous faisons le nécessaire en tout temps, partout au pays.
Je remercie tous les responsables de leur présence aujourd'hui.
Je voudrais simplement faire un commentaire avant de poser mes questions.
Lorsque j'ai commencé à siéger au Comité de la sécurité publique et nationale en 2016, mon adjointe Ellen et moi-même étions les deux seules femmes dans la salle. Tous les députés, tous les employés et tous les gens assis autour de la table étaient des hommes. C'est quelque chose de voir aujourd'hui un éventail d'élus et de représentants ministériels beaucoup plus diversifié qu'il ne l'était lors de mes débuts au sein de ce comité. C'est simplement une observation que je me suis faite lorsque nous avons tous pris place.
Monsieur le commissaire, j'ai vu dans les médias sociaux une publication d'un candidat conservateur au sujet des compressions à la GRC. C'était en réaction à un courriel que vous auriez envoyé à vos membres. Pouvez-vous nous confirmer que les membres réguliers en uniforme de la GRC ne sont pas visés dans le cadre de l'initiative Dépenses publiques responsables?
:
Je vous remercie de la question.
À la base, toute personne qui veut avoir accès à de l'information très secrète doit obtenir une habilitation de sécurité au niveau correspondant. Une telle autorisation de sécurité, qu'elle soit au niveau très secret, secret ou autre, permet à une personne d'avoir accès à l'information si elle en a besoin. C'est la manière dont les renseignements classifiés sont communiqués à l'intérieur et à l'extérieur du gouvernement.
Par ailleurs, le SCRS peut avoir recours à des mesures de réduction de la menace qui lui permettent, dans certains cas, et sous réserve d'un critère s'inscrivant dans un cadre juridique, de divulguer de l'information à quelqu'un qui n'a pas d'habilitation de sécurité afin d'atténuer une menace. Ainsi, la personne à qui nous communiquons les renseignements n'a pas besoin d'une habilitation de sécurité, mais cela nous limite quant aux informations que nous sommes en mesure de lui communiquer, parce qu'il y a un critère juridique à respecter pour déployer une telle mesure de réduction de la menace.
C'est une façon assez particulière de communiquer de l'information, mais ce n'est pas le seul moyen à notre disposition. C'est donc la principale différence entre les deux.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais justement poursuivre la discussion sur le projet de loi avec Mme Geddes.
C'est formidable d'entendre que les mesures que nous avons adoptées sont parmi les meilleures au monde, mais encore faudrait-il qu'elles soient en vigueur. Malheureusement, près d'un an après l'adoption du projet de loi , elles ne le sont toujours pas.
Le gouvernement a également promis de mettre en œuvre le Programme d'indemnisation pour les armes à feu de style arme d'assaut cet automne. Ce programme n'a toujours pas été mis en œuvre et, ce vendredi, on va souligner le 35e anniversaire de la tragédie de l'École polytechnique, un bien triste anniversaire.
Le groupe de femmes, de survivantes, de familles des victimes demande, depuis une trentaine d'années, que le gouvernement interdise pour de bon les armes d'assaut de style militaire. Un décret a été adopté, il y a quelques années, et a banni quelque 1 500 modèles, mais il en reste toujours sur le marché.
Dans le cadre du projet de loi , vous le savez très bien, la définition d'une arme prohibée est évolutive. Cela veut dire qu'il ne touche qu'aux armes qui seront conçues après la date d'adoption de la loi, ce qui fait que des centaines de modèles sont encore sur le marché.
Le groupe PolySeSouvient et plusieurs autres groupes craignent qu'un propriétaire d'armes à feu qui a un modèle prohibé puisse le revendre au gouvernement pour ensuite prendre l'argent de la revente et se procurer un modèle similaire qui serait toujours en circulation. PolySeSouvient a dit que c'était bien beau de mettre en place un programme de rachat, mais que c'était complètement inutile si cela permet de racheter des modèles toujours en circulation.
Je crois que votre gouvernement est sérieux en ce qui concerne cette promesse de programme de rachat. Toutefois, avant de le mettre en place, va-t-on s'assurer qu'il existe une interdiction complète des armes d'assaut de style militaire pour empêcher un gaspillage de l'argent des contribuables? En effet, cet argent de revente pourrait être utilisé par les propriétaires. Il faut s'assurer qu'on exerce vraiment un contrôle efficace des armes à feu.
Nous avions proposé la création d'un comité qui pouvait faire le tri entre les armes qui sont toujours en circulation, à savoir quelles armes sont peut-être raisonnablement utilisées pour la chasse et lesquelles ne le sont pas.
Il semble qu'il soit trop tard pour créer ce comité. Je crois que la GRC a l'expertise nécessaire pour établir quelles armes à feu sont utilisées ou non pour la chasse. Des gens sont venus témoigner au Comité, et il semble que, par exemple, des communautés autochtones utilisent les fusils de type SKS pour chasser.
Ce dossier a-t-il avancé? Quand le gouvernement aura déposé son programme de rachat, y aura-t-il une interdiction complète des armes d'assaut de style militaire?
:
Il y a toute une série d'éléments dans cette question, alors je vais essayer d'y répondre rapidement, car je sais que notre temps est limité.
Quant à votre dernière question, il y a évidemment un travail très important que nous devons encore faire pour faire mettre en œuvre le projet de loi et tous les amendements à la réglementation qu'il prévoit, y compris, comme nous l'avons mentionné, certaines dispositions importantes sur la violence fondée sur le sexe qui, à mon avis, sont essentielles.
La deuxième partie concerne le Programme d'indemnisation pour les propriétaires d'armes à feu. Comme il a déjà été indiqué ici, notamment par le ministre, le programme prévoit deux phases.
La première phase consiste à acheter toutes les armes à feu dont le commerce est actuellement interdit, et cela se fera bientôt.
La dernière partie de votre question portait sur d'autres modèles d'armes à feu qui doivent être évalués. Je peux vous assurer que les employés de la sécurité publique travaillent en étroite collaboration avec le Centre des armes à feu de la GRC pour être en mesure d'identifier rapidement les autres modèles des armes d'assaut. Nous continuerons de consulter d'autres experts dans la mesure du possible.
:
Merci, monsieur le président.
Mes questions sont destinées à la GRC. Comme je n'ai que deux minutes et demie, je poserai mes deux questions d'entrée de jeu.
J'ai rencontré des représentants de la FPN, la Fédération de la police nationale, en octobre, je crois, et ils m'ont dit qu'ils aimeraient voir le renforcement du Programme des services de police fédéraux. Ils ont bien raison, car le Comité est très conscient des dangers que pose le crime organisé, qu'il s'agisse des vols de voitures, du trafic de drogues, de la traite de personnes, et j'en passe. C'est une menace très réelle.
Monsieur le commissaire, ma première question porte sur la façon dont vous travaillez avec le syndicat pour répondre à cette demande particulière.
Mon autre question porte sur le coup de filet au super-laboratoire situé à Falkland, en Colombie-Britannique. Dans une vie antérieure, j'étais planteur d'arbres, et je connais très bien Falkland, en Colombie-Britannique. C'est tout un choc de découvrir un laboratoire de cette ampleur dans cette petite collectivité rurale. Après avoir fait des recherches, je sais maintenant que le crime organisé s'intéresse vivement aux précurseurs. Bientôt, il y aura un chimiste assez compétent pour utiliser des produits offerts en vente libre.
Pouvez-vous nous parler un peu du défi auquel la GRC est confrontée? Je sais que vous mettez continuellement à jour la liste de précurseurs utilisés pour fabriquer des drogues comme la méthamphétamine et le fentanyl. Comment relevez-vous le défi lorsque des chimistes qualifiés peuvent utiliser des produits offerts en vente libre à monsieur et madame Tout‑le‑monde?
:
Monsieur le président, en ce qui concerne la première partie de la question sur la police fédérale, des travaux ont été menés au cours des dernières années pour déterminer comment nous pouvons accroître la capacité de la police fédérale en examinant la façon dont nous formons nos recrues.
À l'heure actuelle, toutes les recrues sont envoyées à notre école à la Division Dépôt à Regina en Saskatchewan, quelle que soit leur fonction. Je pense que nous faisons un très bon travail pour préparer nos policiers pour les réalités du terrain, mais cela ne fait pas grand-chose pour les fonctions liées à la police fédérale. Ce que nous envisageons, c'est d'offrir une voie professionnelle différente au sein de l'organisation. Ainsi, les gens auraient le choix de travailler sur le terrain ou d'évoluer au sein de la police fédérale. Les gens intéressés par cette deuxième voie recevraient une formation appropriée pour la police fédérale.
En ce qui concerne votre deuxième question, le rôle des chimistes est bien connu, que ce soit dans la production de la méthamphétamine ou du fentanyl. C'est un défi. Les labos sont habituellement situés dans des régions isolées, mais nous faisons du bon travail pour lutter contre ce problème avec l'ASFC, la USBP et la DEA en échangeant des renseignements et en coordonnant nos efforts.
Il suffit de constater le succès que nous avons eu avec le FBI dans le cas de l'ancien planchiste olympien canadien qui est toujours en cavale. Son réseau de trafic de drogue a subi un sacré coup cet automne, et nous y avons contribué. Les trafiquants exportaient du fentanyl au Canada depuis les États-Unis.
:
Merci, monsieur le président.
Chers collègues, merci de nous accueillir. J'espère que vous vous êtes montrés gentils et aimables envers les hauts fonctionnaires qui ont comparu avant moi. J'espère que ce même élan de gentillesse se poursuivra au cours de la prochaine heure.
Monsieur le président, permettez-moi d'abord de vous féliciter de votre élection à la présidence de cet important comité. Je vous souhaite bonne chance.
Blague à part, je tiens à remercier les fonctionnaires qui font partie de mon équipe. Ce sont les poids lourds du portefeuille de la Sécurité publique. Je suis heureux qu'ils aient pu être ici à 11 heures.
Comme vous le savez, monsieur le président, j'assistais à une réunion du Cabinet qui est toujours en cours, et je vais malheureusement m'excuser à 13 heures pile parce que, comme vous le savez, les chefs de l'opposition rencontrent le pour parler des frontières et de la sécurité frontalière. Une rencontre avec le président élu Trump est prévue pour vendredi, et on m'a demandé de faire le point. Si vous me voyez partir, ce sera pour cette raison.
Je vous présente maintenant Dan Rogers et Joanne Blanchard. Joanne a assumé la présidence de la Commission nationale des libérations conditionnelles, et Dan est le directeur du SCRS, et je pense qu'ils serviront les Canadiens de façon exceptionnelle. C'est la première fois que nous comparaissons tous les trois ensemble devant votre comité. Je suis heureux d'être ici avec eux.
[Français]
En mars dernier, quand j'ai témoigné devant ce comité pour discuter de mon mandat, nous avons parlé du travail accompli par le gouvernement pour arrêter les criminels qui tentent d'introduire clandestinement de la drogue et des armes dans notre pays ainsi que des efforts déployés pour lutter contre le vol de voitures. Nous avons aussi discuté de l'ingérence étrangère et de la nécessité de présenter et d'adopter un projet de loi visant à doter le Service canadien du renseignement de sécurité d'outils modernes pour protéger le Canada. Depuis ce temps, les organismes chargés de l'application de la loi au Canada ont fait un excellent travail.
Au cours des deux dernières années, l'Agence des services frontaliers du Canada, ou ASFC, a intercepté plus de 13 tonnes de drogue illégale aux points de passage terrestres partout au pays. En 2023, l'ASFC a saisi plus de 900 armes à feu prohibées et plus de 27 000 armes. En juin 2024, les forces de l'ordre, partout au pays, ont participé à une opération nationale visant à réprimer la fabrication et le trafic d'armes à feu fantômes. Environ 440 armes à feu, traditionnelles et imprimées en 3D, et 52 imprimantes 3D ont été saisies.
[Traduction]
De plus, comme le savent mes collègues, en octobre dernier, les forces fédérales de la GRC en Colombie-Britannique ont démantelé le laboratoire de drogue le plus important et le plus sophistiqué du Canada. C'est l'excellent travail que la GRC et ses partenaires accomplissent chaque jour dans tous les coins du pays. Le volume de fentanyl et de précurseurs saisi dans ce seul super-laboratoire représentait 95 millions de doses potentiellement mortelles de fentanyl qui auraient empoisonné nos collectivités ou été exportées.
En ce qui concerne les vols de voitures, un sujet sur lequel votre comité s'est penché, d'ailleurs, l'Agence des services frontaliers du Canada a intercepté plus de 2 000 véhicules volés dans les gares de triage et les ports cette année seulement, ce qui dépasse déjà le travail de l'année dernière, mais nous reconnaissons qu'il reste évidemment du travail sur la planche. Les premières tendances pour 2024 montrent une réduction de 17 % des vols de voitures, mais nous savons que ces chiffres demeurent obstinément élevés.
De plus, en octobre dernier, la GRC a pris la mesure sans précédent de publier des conclusions concernant l'implication d'agents du gouvernement indien dans des activités criminelles graves en sol canadien. Grâce à cette annonce et aux mesures subséquentes prises par le gouvernement et les organismes d'application de la loi, pour citer le commissaire de la GRC — il est un peu maladroit de le citer lorsqu'il est assis à la table, mais cela le flattera —, il y a eu une « réduction importante » de la menace à la sécurité publique.
De plus, vous verrez dans le budget supplémentaire des dépenses que vous avez sous les yeux, monsieur le président, que notre gouvernement investit 16 millions de dollars pour soutenir les enquêtes criminelles de la GRC liées à l'ingérence étrangère. Ces mêmes estimations montrent que le budget du SCRS augmentera de plus de 53 millions de dollars cette année. Bien que les ventilations détaillées des dépenses du SCRS relèvent du secret pour des raisons évidentes, je peux dire que les outils à la disposition du SCRS ont été renforcés et modernisés avec l'adoption du projet de loi , et je remercie mes collègues du Comité du bon travail que nous avons accompli ensemble dans ce dossier.
Ce financement essentiel permettra au SCRS de continuer à protéger les Canadiens contre des menaces comme l'extrémisme violent et l'ingérence étrangère. Par rapport à il y a 10 ans, le SCRS et la GRC disposeront de budgets bonifiés de 48 % et de 101 % respectivement sous la direction de notre gouvernement pour le travail important effectué pour le compte des Canadiens. Je pense que ces investissements et les résultats obtenus témoignent de la préoccupation que nous partageons tous par rapport à la sécurité publique.
Au dernier exercice, le gouvernement a proposé une hausse de 637 millions de dollars des budgets du ministère de la Sécurité publique et des organismes du portefeuille. Pour l'exercice en cours, c'est plus de 2 milliards de dollars. Les investissements prévus dans ce budget supplémentaire des dépenses permettront de lutter contre le vol de voitures, de poursuivre la lutte menée par le gouvernement et les organismes partenaires contre l'ingérence étrangère, d'accroître la présence policière et le travail d'enquête auprès des personnes victimes de haine violente et de continuer à assurer la sécurité des collectivités partout au pays.
[Français]
Notre gouvernement continuera de faire des investissements responsables pour assurer la sécurité de notre pays.
J'espère que nous pourrons compter sur le soutien de tous les parlementaires et des membres de ce comité afin d'adopter rapidement les crédits du budget supplémentaire des dépenses qui est devant vous.
[Traduction]
Vous ne serez guère étonnés d'apprendre que je suis très enthousiaste à l'idée de répondre aux questions de mes collègues. J'en trépigne d'impatience. Je faisais même le décompte, comme pour les jours ouvrables avant Noël. Vous ne pouvez pas imaginer, monsieur le président, à quel point je suis heureux d'être ici avec vous ce matin.
Quelle est l'étape immédiate en ce qui concerne le nombre de redéploiements?
Vous ne pouvez pas me dire combien d'agents vous allez redéployer. Le commissaire n'est pas non plus au courant d'un plan de redéploiement, et la présidente de l'ASFC n'a reçu aucune demande de votre part pour ce qui est d'augmenter le nombre de personnes sur le terrain. Il ne semble pas y avoir de mesures immédiates de prévues.
Je vous rappelle que la date fatidique tombe dans 48 jours. Nous voyons se dessiner à l'horizon un tarif de 25 % et une récession économique, et il n'y a pas de plan concret, d'après ce que je vous entends dire, pour dépêcher des agents sur le terrain afin de répondre aux préoccupations des Américains. À l'heure actuelle, nous ignorons le nombre d'agents de la GRC ou de l'ASFC qui seraient redéployés dans les zones entre les points d'entrée.
:
Encore une fois, madame Dancho, je ne pense pas que vous vouliez parler à la place du commissaire ou de la présidente de l'ASFC.
Je leur ai posé des questions à ce sujet, il y a probablement un mois et demi ou deux mois, et à plusieurs reprises depuis l'élection du président désigné Trump. Comme vous l'avez souligné, la préoccupation initiale concernait un afflux potentiel de personnes qui arrivent à la frontière du sud vers le nord. C'est l'affaire qui a captivé les Canadiens il y a quelques semaines. Vous avez constaté, à la lumière des propos tenus par le président désigné il y a une semaine, que les problèmes liés au fentanyl suscitent également des préoccupations.
J'ai reçu des conseils du commissaire de la GRC et de la présidente de l'ASFC concernant les ressources supplémentaires, notamment au sujet du personnel que nous pourrions recruter, embaucher et redéployer, ainsi que de l'équipement.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie le ministre et les fonctionnaires de témoigner.
Cette dernière série de questions donne à penser que nos frontières n'ont fait l'objet d'aucun investissement ou mesure de protection, et que nous ne cherchons à les sécuriser que dans 48 jours.
Je trouve cette perspective ridicule, d'autant plus que même dans le budget supplémentaire des dépenses que nous examinons ici, sur lequel nous nous serions penchés avant une élection américaine, il y a des investissements effectués à notre frontière.
Monsieur le ministre, ma question comporte deux volets.
Premièrement, le commissaire, qui a témoigné dans notre groupe de témoins précédent, a parlé de la capacité de pointe et souligné qu'il n'y a pas encore de renseignements qui donnent à penser qu'une augmentation est nécessaire. Cependant, si la situation évolue, la GRC est prête. Cela fait donc partie des mesures préparatoires.
Deuxièmement, il y a également des mesures de sécurité frontalière auxquelles nous voulons travailler avec les Américains, particulièrement en ce qui concerne les armes qui entrent à la frontière. En ce qui concerne les préoccupations du président désigné Trump au sujet de la sécurité des frontières, elles concernent la frontière sud, où il y a eu plus de 2,1 millions d'entrées. Que faisons-nous non seulement pour sécuriser nos frontières des deux côtés, mais aussi pour augmenter les ressources?
Le fait est que nous faisons continuellement ce genre d'investissements. Nous avons toujours eu à cœur de veiller à ce que notre partenariat avec les États‑Unis soit important, et l'importation d'articles comme les drogues illégales et les armes à feu est bidirectionnelle.
:
Madame O'Connell, je pense tout comme vous que le gouvernement s'est occupé du maintien de la sécurité et de l'intégrité de la frontière au cours des 10 dernières années.
Vous avez souligné, par exemple, les investissements continuellement effectués sur un certain nombre d'années. Par exemple, il y a 10 ans, le budget du SCRS était de 550 millions de dollars; dans ce budget des dépenses, il sera de plus de 764 millions de dollars. Le budget de l'Agence des services frontaliers était de 2 milliards de dollars en 2014; il sera maintenant de 2,8 milliards de dollars. Le budget de la GRC était de plus de 2,8 milliards de dollars en 2014, et avec ce budget des dépenses, il sera de plus de 5,7 milliards de dollars. Nous avons continué à faire des investissements, mais nous admettons, comme nous l'avons dit publiquement, qu'il y a toujours plus à faire.
J'éprouve la plus grande admiration pour l'excellent travail qu'effectuent tous les organismes représentés à la table afin de protéger les Canadiens et assurer leur sécurité. J'ai personnellement vu la GRC et l'ASFC assurer la sécurité à la frontière. J'ai assisté à des séances d'information de nos amis du SCRS qui permettent à la GRC et à l'ASFC d'être prêtes, comme vous l'avez souligné, à recevoir des renseignements qui leur permettent de prendre des décisions opérationnelles en utilisant leur jugement.
Enfin, madame O'Connell, je pense que vous avez posé une bonne question. Une conversation a eu lieu à Mar‑a‑Lago vendredi soir. Nous avons une préoccupation commune. Nous avons dit au président désigné Trump et à ses futurs secrétaires du Cabinet que le Canada comprenait parfaitement la lutte contre le fentanyl. Nous avons le même objectif qu'eux: démanteler les gangs criminels et les cartels mexicains et empêcher l'arrivée de produits chimiques précurseurs provenant principalement, mais pas exclusivement, de la Chine. C'est un travail qu'effectuent quotidiennement les hommes et les femmes qui sont représentés à cette table avec moi et les gens qui travaillent pour eux. C'est un travail très important dont nous devrions être fiers, car il se fait en grande partie avec des partenaires américains.
Je pense que la conversation que nous avons eue avec les Américains vendredi soir était révélatrice, car nous avons tous fait le point sur les équipes intégrées de la police des frontières, par exemple. Le commissaire me corrigera si je me trompe sur le plan géographique, mais la province de Québec a une équipe intégrée de la police des frontières. Des partenaires de la Sûreté du Québec, par exemple, participent à ce travail. Ce modèle est repris dans d'autres régions du pays. L'ASFC est un partenaire.
Il s'agit d'un effort constant et actif auquel énormément de gens prennent part. Prenant acte, comme l'a dit Mme Dancho, de la menace d'applications tarifaires potentiellement dévastatrices pour les Canadiens et l'économie canadienne, nous devons montrer aux Canadiens — et, par voie de conséquence, à nos amis américains — que ce travail est en cours et que nous sommes prêts à intervenir de manière visible également.
:
Une fois encore, madame O'Connell, vous posez une bonne question.
Sur une période de neuf ans, notre gouvernement, comme je l'ai indiqué, a augmenté le budget de l'ASFC de plus de 800 millions de dollars. J'ai des échanges continus et actifs avec Mme O'Gorman, la présidente, au sujet des besoins de l'ASFC.
J'ai reçu la liste de Noël de l'ASFC et de la GRC, qui demandent des ressources supplémentaires qui, selon elles, appuieraient ce travail, mais si la présidente a des détails précis sur les niveaux de dotation, je l'inviterai, si le temps le permet, à fournir ces renseignements.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Leblanc, je vous remercie d'être des nôtres. C'est toujours un plaisir de vous recevoir au Comité permanent de la sécurité publique.
Au lendemain de l'élection de M. Trump, le 7 novembre dernier, j'ai eu la chance de m'adresser à vous au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Certaines déclarations de M. Trump concernant l'expulsion de millions de migrants, qui pourraient très bien essayer de venir au Canada, m'avaient inquiétée et je vous avais alors posé des questions sur la sécurité de nos frontières. À ce moment-là, vous me disiez que tout allait bien, que vous aviez un plan, qu'on n'avait pas besoin de prévoir quoi que ce soit et que, s'il y avait une crise, vous la géreriez en temps et lieu. C'est un peu ce que vous m'aviez répondu.
La semaine dernière, vous avez dit que, compte tenu de la menace de M. Trump de hausser les tarifs douaniers de 25 %, vous aviez l'intention d'investir davantage à la frontière, d'augmenter les effectifs, le matériel, les drones, les hélicoptères. Bref, au bout du compte, les choses n'allaient peut-être pas si bien que vous le croyiez et vous n'étiez peut-être pas assez prêts. C'est ce que j'en comprends.
Je comprends aussi que l'on veuille augmenter les effectifs à la frontière, parce que, selon un article récent de Radio‑Canada, il n'y aurait peut-être que six agents par quart de travail pour couvrir un peu plus de 160 kilomètres de la frontière canado-américaine. C'est très bien. On comprend que la GRC a le mandat d'agir entre les postes frontaliers.
Par contre, comme j'en parlais à M. le commissaire tout à l'heure, quand on décide de déplacer des effectifs, donc d'envoyer plus d'agents de la GRC à la frontière, cela a évidemment des conséquences sur d'autres ministères, sur d'autres luttes qui sont menées dans d'autres domaines de la sécurité publique. Justement, le président du Syndicat des douanes et de l'immigration, M. Mark Weber, mentionnait que les agents ou membres du syndicat avaient l'expertise pour patrouiller entre les postes frontaliers et qu'ils aimeraient pouvoir le faire.
En fait, dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et la Loi sur les douanes, il n'y a rien qui empêche les agents de l'Agence des services frontaliers de le faire, mais c'est plutôt un décret qui les en empêcherait. Il semble que ce décret date de 1932. C'est ce que M. Weber a écrit dans une lettre qu'il vous a envoyée, hier.
D'après vos déclarations un peu plus tôt aujourd'hui, cela ne vous semble pas une priorité d'élargir le mandat de l'Agence des services frontaliers pour permettre aux agents de patrouiller entre les postes frontaliers et de prêter main-forte aux agents de la GRC.
Dans la situation actuelle, alors qu'il semble que la sécurité aux frontières soit une priorité, pourquoi ne pas permettre aux agents de l'Agence des services frontaliers qui ont l'expertise d'aller patrouiller entre les postes frontaliers?
:
Madame Michaud, je vous remercie des 25 questions que vous venez de poser.
Je me rappelle bien vous avoir dit, le lendemain de l'élection américaine, que je n'étais pas inquiet, devant une éventuelle recrudescence de migrants du sud vers le nord, car la GRC et l'Agence des services frontaliers étaient prêtes. Je n'ai pas changé de point de vue sur cette question.
Cela dit, vous avez raison au sujet des commentaires émis par M. Trump, il y a une semaine. À ce moment-là, le défi, c'était la lutte contre le fentanyl. C'est sur ce sujet que portait notre discussion à Mar‑a‑Lago, vendredi soir.
Les Américains sont inquiets quant au nombre de personnes qui essaient d'entrer aux États‑Unis à partir du Canada. Il faut donc leur assurer, tout comme aux Canadiens, que nous pouvons faire baisser les chiffres et être un partenaire de premier ordre dans la lutte contre le fentanyl, comme je l'ai dit. Je pense que c'est toujours le cas.
Vous avez soulevé une autre question intéressante, à savoir le mandat des agents des services frontaliers comparativement à celui des agents de la GRC.
Je suis entièrement d'accord avec vous. S'il se présentait une urgence ou des circonstances opérationnelles qui nécessiteraient la réaffectation des agents policiers par le commissaire Michael Duheme et son commandant au Québec, par exemple, elle risquerait d'avoir priorité sur d'autres enquêtes. Ce ne serait pas l'idéal et ce serait un défi.
Par contre, c'est le genre de défis que nous relevons depuis des dizaines d'années en gérant les menaces. C'est pourquoi nous allons augmenter le nombre de recrues à la Division dépôt de l'École de la GRC à Regina. Le commissaire a déjà fait énormément de progrès à cet égard et les tendances dans ce domaine sont encourageantes. Par contre, le recrutement ne se fait pas du jour au lendemain.
Je trouve intéressante l'idée de se pencher sur le mandat de l'Agence des services frontaliers. J'ai eu des discussions informelles à ce sujet avec la présidente de l'Agence des services frontaliers et le commissaire, il y a plusieurs mois, bien avant l'élection américaine.
Cela dit, il reste à savoir si ce serait souhaitable. J'ai visité le Collège des services frontaliers, à Rigaud. L'entraînement s'y fait très bien. Toutefois, on ne peut pas recruter des centaines d'agents des services frontaliers du jour au lendemain, mais il s'en ajoute 500 chaque année.
:
Moi aussi, j'ai été un député de l'opposition. Je comprends la façon dont vous posez vos questions, et vous le faites très bien.
Cependant, vous avez raison pour ce qui est des heures d'ouverture à certains postes frontaliers. Je crois comprendre que la présidente de l'Agence a répondu à cette question pendant que j'étais à une réunion du Conseil des ministres. J'ai aussi répondu à une question à ce sujet posée par un de vos collègues à la Chambre des communes. Les heures d'ouverture ont été harmonisées à celles des postes frontaliers de nos partenaires américains.
Ce sujet fait l'objet de discussions depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années. On pense que cela augmente la sécurité. Par exemple, si les Américains ferment unilatéralement leur côté de la frontière pendant certaines heures et qu'une personne traverse la frontière, selon l'Entente sur les tiers pays sûrs, on pourrait l'appréhender et la renvoyer aux États‑Unis. Or, s'il n'y a personne au poste frontalier de l'autre côté de la frontière, faudrait-il l'emmener à un poste de la Sûreté du Québec dans un petit village au Québec?
L'harmonisation des heures d'ouverture est une façon d'augmenter la sécurité. Par ailleurs, l'Agence des services frontaliers tient ce genre de discussions depuis longtemps avec son partenaire américain. On m'a assuré que cela ne nuit en rien à la sécurité à la frontière.
:
Je n'ai peut-être pas présenté les choses sous un jour favorable. Je les ai peut-être présentées sous un jour moins sombre, parce que comme je l'ai indiqué, nous avons augmenté les ressources de l'ASFC.
J'admets toutefois, monsieur MacGregor, que nous devons en faire plus et que l'ASFC a une énorme responsabilité. Les genres de menaces qui se manifestent à la frontière comprennent la traite de personnes, la contrebande d'armes à feu et la drogue. Le travail de renseignement criminel occupe 200 enquêteurs à l'ASFC. Ces agents accomplissent un travail extraordinaire, mais je partage entièrement l'avis que vous avez exprimé et celui du président du syndicat, qui a déclaré publiquement que nous pouvons continuer d'accroître les ressources humaines.
C'est exactement ce dont j'espère parler publiquement au cours des prochaines semaines, en admettant que nous pouvons continuer d'en faire plus. Je pense que nous avons apporté du soutien. J'espère que nous avons appuyé le bon travail de l'Agence, mais nous n'avons pas fini, et j'espère que nous pourrons compter sur votre soutien à cet égard, car nous en ferons plus.
:
Merci, monsieur le ministre.
J'aimerais parler de votre récente rencontre avec le président désigné à Mar‑a‑Lago. Je pense qu'une grande partie de ce qui se passe au Canada est une réaction aux propos du président désigné. Qu'allons-nous faire?
Vous devez toutefois vous rappeler qu'à titre de ministre de la Sécurité publique, votre priorité absolue, ce sont les Canadiens de ce côté‑ci de la frontière. De notre côté de la frontière, nous sommes très préoccupés par ce qui entre dans notre pays. Il y a des conséquences au Canada au fait de vivre à côté du plus grand fabricant d'armes légères au monde.
Monsieur le ministre, comment avez-vous profité de cette occasion pour exprimer les préoccupations du Canada, en ce qui concerne particulièrement l'afflux d'armes à feu illégales qui se retrouvent dans plusieurs grandes villes du Canada?
:
C'est exactement ce dont nous avons parlé — presque dans ces mots — avec le président Trump et ses futurs secrétaires de Cabinet vendredi soir à Mar‑a‑Lago.
Le a dit, lorsqu'il a parlé de ses préoccupations concernant, par exemple, le fentanyl, les produits chimiques précurseurs et les drogues, que nous nous inquiétons depuis longtemps de la contrebande d'armes à feu illégales au Canada. La GRC et l'ASFC m'en ont parlé.
Nous devons travailler avec nos partenaires américains. Nous avons indiqué au président désigné que c'est quelque chose que nous voulons faire en partenariat avec les Américains. Le FBI et la U.S. Customs and Border Protection ont un rôle à jouer. L'ASFC, comme je l'ai souligné, a fait du bon travail dans ce domaine, mais encore une fois, nous devons continuer d'examiner la question, car ce problème a des conséquences dévastatrices pour les agents d'application de la loi et les citoyens des villes de toutes tailles du pays.
Il a beaucoup été question du fait qu'il s'agit d'un problème bilatéral et binational. Nous avons parlé de la cocaïne et de la méthamphétamine qui entrent au Canada en provenance des États‑Unis. Nous voulions faire comprendre aux Américains que non seulement nous partageons leurs préoccupations, mais que nous avons aussi les nôtres.
:
Je vous remercie de ces précisions.
J'aimerais maintenant passer à l'adoption du projet de loi .
Cette mesure, qui a reçu la sanction royale le 31 octobre, autorise l'établissement d'une commission d'examen et de traitement des plaintes du public.
Comme vous le savez, monsieur le ministre, de nombreux Canadiens noirs, racisés et autochtones ont eu des interactions négatives avec nos services de police et à la frontière. Disons que la création d'une telle commission est réclamée depuis longtemps. La création de cette commission suscite beaucoup d'intérêt. Cette initiative apportera beaucoup de certitude lorsqu'elle commencera à être mise en œuvre.
L'entrée en vigueur dépend d'une annonce du gouverneur en conseil. J'aimerais que vous informiez le Comité, monsieur le ministre, des mesures que vous avez prises à titre de ministre pour effectuer l'établissement de cette commission.
J'aimerais simplement connaître les échéances et les projections budgétaires, et savoir quand les Canadiens peuvent s'attendre à ce que cette commission soit mise en place.
:
C'est toutefois une priorité entre les points d'entrée. Vous ne vous engagez pas nettement à redéployer les ressources de la GRC ou à accroître le nombre d'agents sur le terrain.
En fait, quand Mme Michaud a dit qu'il n'y a pas assez d'agents de l'ASFC, vous avez dit que vous n'étiez pas d'accord avec elle. À cet égard, pensez-vous qu'il y a en fait suffisamment d'agents de l'ASFC? Si c'est le cas, j'en conclus que vous n'augmenterez pas le nombre d'agents de l'ASFC sur le terrain.
Comme vous le savez, notre chef, , s'est engagé à travailler avec les forces de l'ordre provinciales pour redéployer certains agents afin de sécuriser la frontière entre les points d'entrée et à élargir le mandat de l'ASFC pour qu'elle travaille également entre les points d'entrée.
Nous tenons mordicus à accroître le nombre d'agents sur le terrain, mais je ne vous ai pas entendu vous y engager, notamment dans votre réponse à Mme Michaud. Il n'y a pas d'engagement à augmenter maintenant le nombre d'agents sur le terrain. Ce ne sera certainement pas avant le 20 janvier, d'après ce que vous avez dit.
:
Merci, monsieur le ministre.
Je suis heureuse que vous ayez abordé la question des compressions, car j'ai passé en revue tous les rapports annuels, jusqu'aux années de Paul Martin, si vous pouvez le croire. Selon les données des rapports annuels, il semblerait que durant les 10 années de Harper, l'ASPC a créé 1 700 postes et reçu des investissements supplémentaires d'un demi-milliard de dollars. En fait, toujours selon les rapports annuels, au cours de la dernière année, nous nous sommes assurés d'avoir 336 travailleurs supplémentaires en première ligne.
Comme vous le savez, pendant la même période, nous avons cherché à équilibrer le budget. Harper a éliminé le déficit. Nous avons eu une diminution de 26 % des crimes violents, comparativement au bilan de votre gouvernement, monsieur le ministre, qui affiche une hausse de 50 %. Nous avons maintenant la plus importante accumulation de dettes de l'histoire. À vrai dire, lorsqu'on combine la dette de tous les gouvernements qui vous ont précédés, on n'obtient pas la dette accumulée par le vôtre.
Il est intéressant de voir que pendant les deux premières années du mandat de votre gouvernement, à l'ASPC, vous avez supprimé 237 postes de première ligne occupés par des personnes sur le terrain, puis encore 450 en 2020‑2021. En fait, vous avez fait revenir, en 2017, le nombre d'emplois à l'ASPC aux taux de 2008. Il est intéressant de voir que le gouvernement Harper a équilibré le budget et réduit la criminalité, alors que c'est tout le contraire en ce qui vous concerne. Je vais certainement défendre sept jours par semaine le bilan du gouvernement Harper à ce sujet.
Je suis consciente que vous avez la conviction d'avoir un plan. Nous n'avons pas entendu d'engagement par rapport aux chiffres. Vous avez été invité à Mar‑a‑Lago parce que vous faisiez du bon travail à la frontière. En fait, c'est tout le contraire, n'est‑ce pas?
Nous avons de graves problèmes à la frontière. Vous ne nous donnez pas l'impression de déployer des efforts pour que des agents de la GRC soient immédiatement redéployés pour sécuriser la frontière, pour qu'il y ait plus d'agents de l'ASFC sur le terrain ou pour travailler avec l'ASFC afin d'élargir son mandat. Encore une fois, on ne sait pas trop quel est votre plan.
Vous avez parlé de la technologie. Très bien; nous sommes d'accord là‑dessus. Vous n'avez toutefois pas pris d'engagements concrets. Dans les faits, les Américains ne voient pas de mesures qui seront prises à cette fin avant le 20 janvier. C'est préoccupant, car nous nous exposons à des droits de douane de 25 % et à une récession d'ici là.
Je suis peut-être obsédée par les chiffres et le nombre de personnes sur le terrain, mais vous n'avez pris aucun engagement à cet égard. C'est ce que les Américains utilisent pour nous menacer.
Je vais tout simplement répéter la question: y a‑t‑il une augmentation du nombre d'agents de la GRC et de l'ASFC sur le terrain entre les points d'entrée, oui ou non?
:
Madame Dancho, ce qui n'est pas plus clair, c'est l'infopub que vous venez tout juste de faire pour les médias sociaux.
Vous avez parlé de Harper qui a éliminé son propre déficit, après avoir hérité d'un énorme excédent de Ralph Goodale. Vous avez parlé d'augmenter le nombre d'agents de l'ASFC, ce qui est une bonne chose. L'ASFC a vu le jour en 2003, après les événements du 11 septembre, et il n'est donc pas étonnant que lorsque M. Harper est devenu premier ministre, l'ASFC, en 2006, en 2007 et en 2008, ait commencé à élargir ses activités pour faire son bon travail. Par conséquent, nous sommes certainement heureux que M. Harper ait procédé ainsi pendant ses premières années. Il est toutefois dommage qu'à la fin de son mandat, il ait décidé de faire des compressions.
Encore une fois, madame Dancho, c'est ce que vous répétez sans cesse. J'espère que vous aurez un bon extrait vidéo, mais comme je l'ai dit publiquement ainsi qu'à Mar‑a‑Lago, et comme le l'a dit, nous allons évidemment augmenter le nombre d'agents de l'ASFC et de la GRC « sur le terrain », pour reprendre vos mots.
Je tiens à être prudent. Vous avez dit que la GRC n'a pas redéployé de ressources ou pas affecté de nouvelles personnes à la frontière. Je ne doute pas du tout que le commissaire de la GRC et la présidente de l'ASFC réaffecteront un nombre adéquat d'agents à la frontière, en fonction de la menace. Les deux m'ont confirmé qu'ils sont parfaitement prêts sur le plan opérationnel pour faire face à une éventuelle menace. La bonne nouvelle, c'est que nous allons travailler avec eux afin qu'ils aient encore plus de ressources humaines.
C'est la réponse précise à votre question. La réponse est que nous allons effectivement renforcer les ressources humaines, mais nous utiliserons également des technologies, qui peuvent aussi être très efficaces.
Est‑ce que j'ai moi aussi cinq minutes et 45 secondes, monsieur le président?
Monsieur le ministre, merci de votre dernière réponse.
J'entends constamment mes collègues conservateurs dire certaines choses, et je dirais que ce n'est pas parce que le président désigné Trump dit quelque chose que c'est nécessairement vrai. C'est la raison pour laquelle je pense que votre voyage là‑bas pour vous assurer que la nouvelle administration connaît les faits sur la frontière était très important.
Depuis que je suis députée, nous avons toujours eu des discussions sur la frontière. Je suis personnellement très fière de nos investissements. Le seul sujet de discussion qui était abordé lorsque nous avons pris le pouvoir la première fois, c'était les compressions effectuées dans le cadre du Plan d'action pour la réduction du déficit. Elles visaient l'ensemble de l'appareil gouvernemental, mais plus particulièrement la sécurité publique, alors qu'on aurait pu s'attendre à ce que ce soit une priorité du gouvernement précédent puisqu'ils en parlent tout le temps, monsieur le ministre.
Nous n'avons pas parlé des vols de voitures. Le gouvernement Harper a retiré le scanner qui se trouvait au terminal intermodal de Brampton, alors que notre gouvernement a tenu un sommet national sur les vols de voitures. À l'époque, lorsque j'ai demandé au chef du service de police régional de Peel, M. Nish, ce que nous pouvions faire, il a dit que c'était exactement cela.
Je me demande si vous pouvez parler un peu des investissements que nous avons faits pour nous attaquer aux vols de voitures et des progrès que nous réalisons dans ce dossier très compliqué.
:
Madame Damoff, je vous remercie de la question, et je partage totalement votre préoccupation et les préoccupations de collègues qui m'ont parlé de l'augmentation du nombre de vols de voitures au cours des dernières années.
Vous avez raison de dire que nous avons organisé un sommet à Ottawa avec des dirigeants des forces de l'ordre de partout au pays ainsi qu'avec les ministres provinciaux et territoriaux de la Sécurité publique. Je suis très heureux que nos collègues des grandes provinces, le Québec et l'Ontario, où c'est un problème, aient participé.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration liminaire, les gens de l'ASFC — avec évidemment des partenaires de la police — ont fait beaucoup de bon travail, grâce à l'information qu'ils reçoivent, et 2 000 véhicules volés ont déjà été retrouvés cette année. Les tendances nationales vont peut-être indiquer une baisse, nous l'espérons, pouvant atteindre 17 % pour les six premiers mois de 2024.
À l'échelle nationale, au Québec, par exemple, le nombre de véhicules volés a diminué de 36 %. Une diminution à partir d'un taux élevé est préférable à une augmentation continue, mais ce n'est certainement pas notre objectif. Je reconnais donc que nous n'avons pas fini le travail dans ce dossier, madame Damoff. Nous avons apporté des modifications au Code criminel afin d'offrir d'autres outils aux forces de l'ordre et aux procureurs pour lutter contre les vols de voitures. Nous avons amélioré l'échange de renseignements et l'information échangée entre les organismes d'application de la loi fédéraux, provinciaux et municipaux.
Le commissaire a participé récemment à une réunion d'Interpol en Europe et m'a parlé du très bon travail fait par les agents de la GRC pour échanger de l'information avec Interpol et du nombre de vérifications qu'ils effectuent auprès de services de police étrangers à Interpol. Je suis certain qu'il pourrait vous donner des précisions à ce sujet.
À propos des technologies de balayage, j'ai eu l'occasion de voir un appareil de balayage à rétrodiffusion dans une gare intermodale avec des collègues de Brampton.
Ne riez pas, monsieur le commissaire. Je pense que c'est le bon terme.
C'est un appareil de la GRC, qui l'a prêté à l'ASFC. Un agent de la GRC faisait fonctionner l'ordinateur qui se trouve à l'intérieur. Il peut être déplacé le long des conteneurs en acier dans une gare intermodale et il peut examiner deux conteneurs superposés. S'ils sont censés contenir de la pâte de tomate, mais qu'il contient plutôt des enjoliveurs et des roues de camion et d'automobile, l'appareil à rétrodiffusion permet de le voir.
Il existe toutes sortes de technologies intéressantes qui aident à intercepter les véhicules volés avant leur arrivée au port de Montréal. Elles sont beaucoup plus efficaces et beaucoup moins coûteuses, et il est beaucoup plus rassurant pour la personne de récupérer son véhicule là plutôt que de le trouver enterré sous neuf conteneurs dans un des ports les plus achalandés du pays.
La présidente de l'ASFC a de l'information sur des technologies précises. Je suis certaine que vous serez tous intéressés.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, j'ai abordé cette question avant votre arrivée, mais vous savez que ce vendredi marquera le triste 35e anniversaire de la tuerie de Polytechnique. Votre gouvernement, vos prédécesseurs et vous-même avez promis une interdiction des armes d'assaut de style militaire aux victimes et à leurs familles, y compris aux victimes d'actes commis par tous les autres types d'armes à feu. Toutefois, cette interdiction n'est pas complète. En 2020, je crois, Bill Blair a mis en place un décret qui interdisait 1 500 armes. Ensuite, il y a eu le projet de loi , mais la définition d'« arme prohibée » est évolutive et ne s'applique donc qu'aux armes qui seront conçues après l'adoption du projet de loi. Cela fait que quelques centaines de modèles restent en circulation.
Ce qui fait peur aux gens, en ce qui concerne le programme de rachat que vous avez promis pour cet automne, ou sa première phase, du moins, c'est que les gens puissent revendre leur arme prohibée au gouvernement et utiliser cet argent pour acheter un modèle similaire qui est toujours en circulation. Cela rendrait inefficace la mesure de contrôle des armes à feu et, surtout, ce serait un gaspillage d'argent public.
Comme plusieurs personnes, je m'attends donc à ce que vous dévoiliez la première phase du programme de rachat bientôt. Peut-on s'attendre à ce qu'il y ait une interdiction complète des armes d'assaut de style militaire avant que ce programme de rachat voie le jour?
:
Je vous remercie de votre question, madame Michaud.
Je partage tout à fait les préoccupations que vous venez de décrire. J'ai eu la chance, en compagnie de mon collègue Jean‑Yves Duclos et d'autres, de rencontrer à plusieurs reprises Mmes Nathalie Provost et Heidi Rathjen, de PolySeSouvient. Je suis tout à fait conscient du triste moment qui sera souligné ce vendredi.
Vous avez aussi raison de dire que nous nous sommes engagés à interdire ces armes. Le décret initial, mis en place par M. Blair, a interdit plus de 1 500 types d'armes. Je ne veux pas vous corriger, mais je veux juste m'assurer qu'on comprend bien en quoi consiste la première phase du programme de rachat des armes à feu. Il s'agit d'aller chercher ces fusils d'assaut prohibés de type militaire dans les magasins de fusils, comme Cabela's, qui en ont en stock. Ce processus est déjà commencé. Des projets pilotes et des tests ont été faits à la GRC; le gouvernement a déjà récupéré certains de ces fusils que les détaillants avaient en stock, et les fusils ont été détruits. J'ai vu la photo du premier fusil qui a été détruit à la suite de la première phase.
Par contre, vous avez raison: c'est au cours de la deuxième phase qu'on va aller chercher ces fusils chez les particuliers. La Sûreté du Québec va beaucoup nous soutenir. Nous allons aussi indemniser ces gens, puisque nous reconnaissons que nous rendons illégaux des items qui étaient légaux auparavant. À ce moment-là, le prochain décret, qui complétera la liste de fusils prohibés, devra effectivement avoir été annoncé, pour qu'il n'y ait aucune échappatoire. Quand les gens vont recevoir un chèque, ils ne pourront pas retourner chez Cabela's pour acheter la version moderne du fusil que nous venons de rendre illégal. Nous allons éliminer cette échappatoire avant que les gens reçoivent l'argent.
Au cours des prochains jours, j'aurai quelque chose à dire sur les prochaines étapes. On a parlé d'un comité d'experts ou de conseillers techniques qui vont travailler avec la GRC, et cet autre processus est déjà en cours. Ce comité est en place et a déjà tenu des rencontres. Il y en a eu la semaine dernière, je crois.
Je suis conscient des délais que vous avez soulignés, et je suis convaincu que nous allons les respecter. Je vous donnerai des détails au cours des prochains jours et vous tiendrai au courant avec plaisir, parce que vous avez bien appuyé ce que nous avons cherché à faire ensemble. M. MacGregor, son prédécesseur, M. Julian, et vous-même avez été des interlocuteurs importants.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, nous avons eu une réunion très productive avec des membres du Syndicat des agents correctionnels du Canada, ou SACC, en octobre, et j'ai eu auparavant l'occasion de visiter l'établissement à sécurité moyenne Mountain et l'établissement à sécurité maximal Kent en Colombie-Britannique. J'ai donc eu non seulement un tour sur place avec des membres du Syndicat des employé‑e‑s de la Sécurité et de la Justice, ou SESJ, mais aussi ces réunions productives avec le syndicat qui représente les agents correctionnels.
Ces tours m'ont permis de comprendre que même de petites choses comme de la nourriture de meilleure qualité peuvent avoir un effet considérable sur la façon dont la population carcérale se comporte, mais les deux syndicats m'ont beaucoup parlé d'importantes préoccupations en matière de sécurité. Grâce à l'expérience de réalité virtuelle du SACC, je sais que c'est un milieu de travail unique. Tant pour les détenus que pour les membres de la fonction publique qui travaillent dans ces établissements, nous voulons que le milieu soit sécuritaire.
J'ai posé des questions à ce sujet à Mme Kelly, mais je veux encore m'en tenir à vous. Le personnel a des préoccupations bien réelles à propos de la sécurité dans le milieu de travail. Il a des préoccupations bien réelles à propos de faire correspondre leurs salaires à celui d'autres membres, comme les agents de la GRC.
J'aimerais que vous me disiez, monsieur le ministre, ce que vous faites personnellement pour défendre les membres du SESJ et du SACC afin que l'on donne suite à leurs demandes, compte tenu des défis uniques de leur milieu de travail?
:
Monsieur MacGregor, merci de votre question réfléchie.
Je suis heureux de dire que je souscris entièrement aux commentaires que vous avez formulés dans votre préambule et lorsque vous avez posé la question relativement au bon travail effectué par les membres de ces deux syndicats dans des circonstances dangereuses et difficiles. J'ai également vu la présentation de réalité virtuelle.
J'ai eu le privilège de visiter ces établissements correctionnels, pas encore dans votre province — j'espère m'y rendre au cours des prochaines semaines —, mais dans d'autres régions du pays. Le pénitencier de Dorchester, qui a ouvert ses portes dans les années 1880, je crois, se trouve dans ma circonscription. était député d'arrière-ban lorsque cet établissement a ouvert ses portes.
Des députés: Ha, ha!
L'hon. Dominic LeBlanc: En tant que député de l'opposition et simple député ministériel, j'ai visité le pénitencier de Dorchester et le Centre de rétablissement Shepody chaque année pour voir le travail remarquable accompli par ces femmes et ces hommes remarquables.
Je le dis à la commissaire et à ses collègues toutes les fois que j'ai la chance de visiter un établissement. Je partage totalement votre préoccupation. Je l'ai entendu directement de... Dans chaque établissement que je visite, monsieur MacGregor, je prends le temps de rencontrer les représentants syndicaux élus, et, dans une autre réunion, je rencontre la direction et le personnel. Bien entendu, je visite l'établissement, mais je m'assois avec les représentants syndicaux qui ont été élus par les braves femmes et les braves hommes qui travaillent là afin d'entendre leurs préoccupations.
Il y a deux semaines, j'ai rencontré les représentants nationaux. La CSN et le SACC participaient à des réunions de renégociation de conventions collectives.
Je regarde la commissaire. Je veux m'assurer que... J'ai une bonne nouvelle. La m'a envoyé un texto en fin de semaine pour me dire qu'ils sont parvenus à une entente de principe avec le SACC.
Je ne sais pas à quel point c'est public, mais c'est une bonne nouvelle, car on m'a parlé des préoccupations qui portent précisément sur la question des salaires qui ne correspondent pas aux salaires des agents de la GRC. Je ne connais pas les détails de l'entente, mais on m'a dit qu'on est parvenu à une entente de principe à la table de négociation.
La commissaire m'a dit hier qu'il y a encore du travail à faire. Je n'ai peut-être pas le bon terme bureaucratique. Est‑ce une « entente générale »?
C'est une entente globale. Je lui ai aussi parlé d'un jet privé que Bombardier a fabriqué à Montréal, mais je pense que c'est autre chose.
Il y a une entente globale, monsieur le président. Espérons que la commissaire va en régler les derniers détails. C'est donc une bonne nouvelle, monsieur MacGregor.
Je vais aborder un dernier point pour terminer, car je vois le président et je m'apprête à partir pour aller rencontrer les chefs des partis de l'opposition.
Je pense qu'il est important de souligner que les femmes et les hommes qui travaillent pour le Service correctionnel du Canada sont invisibles de bien des façons. Nous parlons beaucoup de l'ASFC et de la GRC. Or, les agents du Service correctionnel du Canada doivent être invisibles; c'est leur travail. S'ils sont trop visibles, les choses ne tournent pas bien.
Les employés du service correctionnel font un travail remarquable dans certaines des circonstances les plus difficiles qui soient. J'aimerais que les Canadiens comme vous et moi voient ce bon travail et reconnaissent ce qu'ils font pour assurer la sécurité du pays. Je tenais à le dire publiquement.
Merci, monsieur le président.
:
Monsieur le président, cela ne vous étonnera pas que je ne sois pas tout à fait d'accord avec ce qu'avance notre collègue.
Je pense bien avoir parlé de ce que fait le gouvernement pour soutenir la GRC et l'ASFC et pour faire respecter les règles à la frontière. Nos activités à la frontière sont menées en grande partie en partenariat avec nos collègues américains. Cela ne dispense toutefois pas le gouvernement d'examiner en tout temps ce qu'il pourrait faire de plus. Il s'agira parfois de renforcer les effectifs, parfois d'améliorer la technologie.
Il faut aussi voir les choses en face. Le président élu des États-Unis dit vouloir imposer un tarif de 25 % sur les biens exportés au sud de la frontière. Il y a quelques années, ils ont imposé un tarif de 10 % sur l'acier et l'aluminium, et nous savons combien cette mesure nous a fait mal. Cette fois‑ci, les tarifs annoncés sont d'un autre ordre de grandeur.
Un gouvernement responsable ne manquerait pas, je l'espère, de montrer au prochain gouvernement américain combien il prend cette question au sérieux et qu'il est prêt à en faire plus, en partenariat avec lui. Quatre jours après que le président élu a fait ses commentaires, nous avons dîné avec lui à sa résidence en Floride le vendredi de l'Action de grâce. Pour nous, c'est un signe positif.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la commissaire, comme vous le savez, dans les prisons fédérales pour femmes, environ la moitié des détenues sont autochtones. Le ministre et moi avons beaucoup discuté de l'Initiative sur les services correctionnels communautaires justement destinés aux Autochtones.
Près de chez moi, il y a une organisation qui a voulu profiter de cette initiative. Healing of the Seven Generations a demandé du financement en juillet 2023 pour venir en aide à des détenues autochtones qui se réinsèrent dans la population générale. Or, cette organisation n'a pas eu de nouvelles du SCC avant le mois d'octobre 2024. Leur projet devait être lancé le premier janvier de cette année.
Voici donc ma question. Que peuvent faire le SCC et éventuellement le ministère de la Sécurité publique pour répondre dans un délai raisonnable à des organisations comme Healing of the Seven Generations? Nous sommes certainement tous les deux d'avis que cette organisation offre des services très importants.
:
Merci, monsieur Morrice.
Chers collègues, je vois que vous vous préparez à partir, mais nous n'avons pas encore adopté le budget supplémentaire des dépenses.
Messieurs MacGregor et Motz, pourriez-vous revenir s'il vous plaît?
Y a‑t‑il consentement unanime pour adopter en bloc les crédits qui relèvent de notre mandat, prévus au Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025?
Des députés: D'accord.
Des députés: Avec dissidence.
Le président: Il y a consentement, mais avec dissidence.
AGENCE DES SERVICES FRONTALIERS DU CANADA
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..........9 960 644 $
ç
Crédit 5b—Dépenses en capital..........23 978 963 $
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés avec dissidence)
SERVICE CANADIEN DU RENSEIGNEMENT DE SÉCURITÉ
ç
Crédit 1b—Dépenses du programme..........50 053 928 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence)
SERVICE CORRECTIONNEL DU CANADA
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement, subventions et contributions..........489 611 180 $
ç
Crédit 5b—Dépenses en capital..........17 244 248 $
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés avec dissidence)
MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE ET DE LA PROTECTION CIVILE
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..........48 715 520 $
ç
Crédit 5b—Subventions et contributions..........841 206 506 $
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés avec dissidence)
COMMISSION DES LIBÉRATIONS CONDITIONNELLES DU CANADA
ç
Crédit 1b—Dépenses du programme..........1 384 858 $
(Le crédit 1b est adopté avec dissidence)
GENDARMERIE ROYALE DU CANADA
ç
Crédit 1b—Dépenses de fonctionnement..........371 640 529 $
ç
Crédit 5b—Dépenses en capital..........138 808 100 $
ç
Crédit 10b—Subventions et contributions..........37 433 666 $
ç
Crédit 15b—Prestations de santé et d'invalidité pour les membres de la Gendarmerie royale du Canada..........7 222 776 $
(Les crédits 1b, 5b, 10b et 15b sont adoptés avec dissidence)
Le président: Dois‑je faire rapport à la Chambre des votes sur les crédits?
Des députés: D'accord.
Le président: Parfait. Merci.
La séance est levée.