:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais proposer une motion, puis je vais en parler, bien sûr. Elle a déjà été distribuée à tous les membres du Comité. Elle est ainsi rédigée:
Que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale tienne immédiatement une réunion de 3 heures, à la suite de l'étude du projet de loi C‑20, pour discuter des droits des victimes d'actes criminels et de la réévaluation et le transfert des délinquants dans les services correctionnels fédéraux.
Que le Comité invite à comparaître:
1. Le ministre de la Sécurité publique;
2. La commissaire du Service correctionnel du Canada, Anne Kelly, le sous-ministre de la Sécurité publique, Shawn Tupper, l'enquêteur correctionnel et l'ombudsman fédéral des victimes de Crime, Tim Danson;
3. Des représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada (SACC);
4. Des représentants du Syndicat des employés de la sécurité et de la justice (SESJ).
De plus, que le Comité invite immédiatement le ministre de la Sécurité publique et les fonctionnaires du ministère à comparaître devant le comité pendant deux heures, pour discuter du mandat.
Enfin, en vue d'obtenir de futurs témoignages de victimes, que le Comité tienne une réunion d'une heure à huis clos pour s'informer sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes.
[Traduction]
Il y a une petite faute de forme. Le « ministre de la Sécurité publique » ne devrait figurer que dans la deuxième section.
La raison pour laquelle je le propose, c'est qu'après avoir écouté très attentivement mes collègues libéraux et conservateurs, ainsi que Mme Michaud du Bloc québécois, il semble y avoir consensus pour tenir des réunions à ce propos. Les conservateurs ont insisté, si j'ai bien compris, pour qu'elles s'étendent sur six heures. Vous verrez que la motion prévoit six heures de réunions et la comparution du . L'invitation portera sur ce sujet, mais aussi sur tous les autres éléments de son mandat. Vous y trouverez également les observations de sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes.
J'espère qu'avec quelques ajustements, nous pourrons faire adopter cette motion et poursuivre notre étude du projet de loi . Nous accueillons des témoins ici, aujourd'hui, et je pense qu'ils pourront beaucoup nous éclairer de leurs lumières dans l'examen du projet de loi .
Après l'étude du projet de loi , nous aurions une réunion de trois heures avec les témoins proposés ici. Nous recevrions le , qui est invité à comparaître sur son mandat, qui comprend cette question, puis nous tiendrions une réunion à huis clos sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes.
J'espère qu'il y aura consensus, ici, et que nous pourrons avancer assez rapidement, pour passer ensuite au projet de loi ce soir.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Mme Lewis n'était pas ici il y a 48 heures, mais M. Genuis oui, et il se rappellera que j'ai donné préavis de cette motion il y a 48 heures. Même si c'est la raison pourquoi il invoque le Règlement, il sait que j'ai déjà parlé de cet enjeu, de cet amendement, de cette motion il y a 48 heures. Les conservateurs n'ont donc aucune excuse, aucun prétexte. Ils ont reçu un préavis de 48 heures, même s'ils sont en désaccord avec la décision de la présidence.
Pouvons‑nous examiner la motion, au lieu de perdre tout ce temps? C'est l'argent des contribuables, ce sont des dizaines de milliers de dollars qui ont maintenant été investis dans cette obstruction des conservateurs, alors que nous avons ici des témoins de la Sécurité publique et de la GRC. Ces gens ont des emplois du temps très chargés et sont ici pour répondre à nos questions sur le projet de loi . J'espère que les conservateurs ne vont pas gâcher une autre séance de comité, qui coûte des dizaines de milliers de dollars, et qu'ils vont permettre la discussion pour en arriver, je l'espère, à un consensus sur la motion.
Il y a 48 heures, j'ai donné préavis de ma motion, qui a été remise par courtoisie à tous les membres du Comité. Je dois dire que je suis soufflé par la tentative des conservateurs de prétendre que le préavis de 48 heures n'a pas été donné et de renverser la décision prise par le Comité il y a quelques minutes. Donc, je vous remercie, monsieur le président. Je vais parler de cette motion.
Je vais lire ma motion aux fins du compte rendu une deuxième fois, juste pour être certain que tout le monde l'a comprise et que l'erreur est corrigée:
Que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale tienne une réunion de trois heures, immédiatement à la suite de l'étude du projet de loi C‑20, pour discuter des droits des victimes d'actes criminels et de la réévaluation et le transfert des délinquants dans les services correctionnels fédéraux.
Que le Comité invite à comparaître:
1. La commissaire du Service correctionnel du Canada, Anne Kelly; le sous-ministre de la Sécurité publique, Shawn Tupper; l'Enquêteur correctionnel et l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels, Benjamin Roebuck; et l'avocat pour les victimes, Tim Danson,
2. Des représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada (SACC);
3. Des représentants du Syndicat des employés de la sécurité et de la justice (SESJ).
De plus, que le Comité invite immédiatement le ministre de la Sécurité publique et les fonctionnaires du ministère à comparaître devant le Comité pendant deux heures, pour discuter du mandat.
Enfin, en vue d'obtenir de futurs témoignages de victimes, que le Comité tienne une réunion d'une heure à huis clos pour s'informer sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes.
Après « Que le Comité invite à comparaître », il faut rayer la première ligne. C'est un doublon, alors j'ai corrigé la numérotation.
Cette motion s'appuie sur le consensus tiré de toutes les remarques qui ont été faites...
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je ne veux pas prendre plus de temps à ce propos. Je pense que, comme vous l'avez indiqué, cela fait trois réunions, au coût de dizaines de milliers de dollars de fonds publics, que les conservateurs — et je l'ai déjà mentionné — se disent d'accord avec une proposition dans nos discussions privées pour ensuite changer d'avis devant public.
Nous avons déjà eu cette discussion. Ma motion intègre ce que demandaient les conservateurs, ce que le gouvernement proposait et les remarques de Mme Michaud. À moins qu'il faille modifier certaines petites choses, j'espère que nous pourrons simplement passer au vote et aller de l'avant.
Si un membre du Comité estime qu'il faut continuer de débattre après les réunions que nous avons tenues sur cet enjeu, je serais d'accord, dans le même esprit que celui dont nous avons fait preuve au comité du patrimoine canadien. Tous les partis s'étaient alors entendus pour examiner l'enjeu de la sécurité dans le sport. Nous avions tenu une réunion initiale sur Hockey Canada, puis notre étude a duré environ six mois, comme le savent les gens qui ont suivi nos audiences sur Hockey Canada et Soccer Canada.
Je pense que tous les membres du Comité seront curieux d'entendre les témoins. De plus, nous entendrons le . C'est important pour lui de répondre à nos questions sur le sujet à l'étude et sur d'autres aspects de son mandat. Enfin, nous nous instruirons sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes, une approche qui a été très utile aux audiences du comité du patrimoine. Après tout cela, nous pourrons décider en tant que comité si nous voulons inviter d'autres témoins.
Mais pour l'amour du bon Dieu, mettons fin à cet incroyable gaspillage de ressources. Nous avons devant nous des témoins venant de divers horizons du domaine de la sécurité publique, qui sont ici pour répondre à nos questions sur le projet de loi . Préservons notre engagement envers la Chambre des communes et les Canadiens et présentons nos amendements sur le projet de loi C‑20, dans l'espoir de l'améliorer, pour pouvoir clore nos délibérations et le renvoyer à la Chambre. Voilà quelle est notre responsabilité. Comme les conservateurs l'ont indiqué, ils veulent faire cette étude, et c'est cette étude qui nous est maintenant proposée.
Étant donné qu'il est 17 h 45 et que c'est le quatrième jour d'obstruction, j'espère que les conservateurs vont accepter de procéder au vote et de voter pour cette motion, pour nous laisser ensuite présenter nos amendements importants visant à améliorer le projet de loi .
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, permettez-moi de présenter mes excuses à M. Bittle pour le commentaire que j'ai fait. Il ne favorise certainement pas les discussions sur la question que nous espérons résoudre. Il peut accepter mes excuses ou ne pas le faire. C'est son choix.
Je vais continuer à parler de la motion et de la discussion sur cette motion
Nous nous sommes tous mis d'accord autour de cette table — du moins je l'espère. Lorsque nous avons entamé le processus à la mi‑septembre, nous n'étions certainement pas favorables à ce que le Comité consacre du temps aux transferts, aux réévaluations de la cote de sécurité et à tout ce qui est lié à la question. Je pense que nous nous sommes rendus à l'évidence: nous devons organiser des réunions sur le sujet.
La question n'est pas tant de savoir qui nous allons inviter, car je pense que nous nous entendons sur la majorité des personnes à inviter dans le cadre de l'étude — nous pourrions ajouter un nom ou en retirer un, peu importe —, et nous n'avons pas beaucoup de temps.
Comme je l'ai dit l'autre jour, je ne vois pas pourquoi le gouvernement serait si préoccupé par la réalisation d'une étude dont la portée dépasse le seul transfert de Bernardo... Des dizaines de transferts d'individus similaires se produisent. Dans certains cas, il y a plus d'une condamnation pour meurtre — de multiples condamnations pour meurtre — et les individus sont transférés d'une prison à sécurité maximale à une prison à sécurité moyenne. Cela a des répercussions sur un nombre important de victimes et de familles de victimes au pays.
Je pense qu'il serait important que nous ne nous contentions pas de faire une étude pour la forme, mais que nous essayions au moins d'entendre les gens qui ont quelque chose à nous dire qui pourrait permettre au gouvernement de modifier la loi pour empêcher ces choses de se produire comme c'est le cas, et de faire réellement avancer les droits des victimes. C'est exactement ce dont il devrait s'agir.
J'appuie les efforts déployés par M. Julian pour présenter quelque chose qui soit presque réalisable. Je ne peux toujours pas accepter une réunion de trois heures. À mon avis, ce n'est pas suffisant pour entendre les personnes qui seront appelées à témoigner devant le Comité. Je demanderais à mes collègues d'envisager d'ajouter des heures aux réunions et nous pourrons alors passer à autre chose. Nous avons passé beaucoup trop de temps à en parler. Pour le public canadien, qui est gêné pour nous tous à cette table, des deux côtés, la question qui se pose est la suivante: Pourquoi le gouvernement se braque‑t‑il à ce point pour une période d'une heure ou deux? C'est la question que me posent des gens qui ont suivi nos travaux en ligne.
Pardon?
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Merci, monsieur le président.
Nous débattons depuis plus de six heures et demie de plusieurs motions qui portent toutes sur le même sujet. Nous avons entendu l'opinion de tous les partis ici. Je pense que les libéraux étaient de bonne foi en proposant une motion lors de la dernière réunion et que M. Julian est de bonne foi aujourd'hui en proposant un compromis, qui me semble raisonnable, dans le but de ne pas retarder davantage l'étude du projet de loi .
Je ne sais pas si c'est la même chose pour mes collègues du Comité, mais j'ai de la difficulté à regarder les témoins dans les yeux, parce que je suis gênée de les faire venir ici. Je sais que cela coûte extrêmement cher aux contribuables. Je ne sais pas si vous avez ces chiffres, monsieur le président. Peut-être que le greffier peut nous les transmettre. Il faut que nos concitoyens soient au courant de ce que nous faisons ici. Nous sommes en train de retarder l'étude d'un projet de loi très important.
Des gens nous écrivent. Chaque député ici a reçu des courriels de gens qui ont très hâte que nous étudiions le projet de loi . J'ai même rencontré des représentants qui s'inquiètent aussi à propos de l'étude du projet de loi , que nous devrons étudier après l'étude du projet de loi . Cette étude est donc aussi retardée. Je trouve cela extrêmement regrettable et irrespectueux envers les gens qui sont ici et qui ont certainement mieux à faire. Nous pourrions profiter de leur expertise pour étudier le projet de loi .
Cela dit, comme je le disais, je trouve que M. Julian propose un compromis acceptable. J'ai quand même quelques petites questions d'ordre technique. Je vois que, dans la version française, on dit: « Que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale tienne immédiatement une réunion de 3 heures, à la suite de l'étude du projet de loi [...] » Je me demandais si on voulait vraiment dire « immédiatement » plutôt qu'« après » l'étude du projet de loi . Dans la version anglaise, on dit « immediately after »; 'est peut-être dans la traduction que le sens s'est un peu perdu. Il serait possible de clarifier cela, sans nécessairement recourir à un sous-amendement, pour que ce soit clair dans la version française aussi.
J'ai aussi une question concernant la réunion d'une heure à huis clos qui est demandée pour s'informer des méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes. Je me demande dans quelle optique cela serait fait, puisque les gens que nous recevrions au Comité ne sont pas nécessairement des victimes. Je m'interroge sur la pertinence de cette heure supplémentaire.
Pour ce qui est de l'amendement de M. Shipley, si nous voulons tenir trois réunions là-dessus, nous retournons à la case départ. Je pense que c'était un compromis acceptable que de recevoir le ministre pour une séance de trois heures et une autre de deux heures. Cela fait quand même cinq heures de débat là-dessus. Quant à la comparution de l'ancien ministre de la Sécurité publique M. Mendicino, ce dernier a perdu son ministère, et je pense que nous pouvons le laisser tranquille. Ce n'est pas à lui de répondre à des questions là-dessus. Cette motion prévoit déjà que l'actuel vienne répondre à nos questions.
Je suis prête à voter sur l'amendement et sur la motion pour que nous puissions passer à l'étude du projet de loi , mais si M. Julian pouvait répondre à mes questions, je lui en serais reconnaissante.
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Je vais le faire, monsieur le président. Je voulais dire, en ce qui vous concerne, qu'il ne s'agit par d'une doléance personnelle. C'est une inquiétude quant à l'intégrité de nos processus qui devrait dépasser les opinions que nous avons les uns des autres ou des partis auxquels nous appartenons.
Maintenant, j'espère que je vais être en mesure de dire quelque chose sur la présence des témoins ici en temps et lieu, et les règles me permettent bien sûr de le faire dans des circonstances normales.
La motion présentée au Comité par M. Julian propose qu'un certain nombre de personnes témoignent devant le Comité: le; la commissaire de Service correctionnel Canada; le sous-ministre de Sécurité publique Canada; l'enquêteur correctionnel du Canada; l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels; M. Tim Danson; un ou des représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada; et un ou des représentants du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice.
D'après mes calculs, il s'agit de huit personnes ou organisations. Les organisations vont envoyer plusieurs personnes à la même réunion, comme c'est souvent le cas. Il est proposé que toutes ces personnes soient invitées à une seule réunion de trois heures. J'estime que ce sont les bonnes personnes ou organisations à entendre dans l'affaire du transfert de M. Paul Bernardo d'une prison à sécurité maximale à une prison à sécurité moyenne, mais je ferai valoir respectueusement que les entendre tous pendant une réunion de trois heures n'est fondamentalement pas la bonne façon de traiter le sujet.
Un certain nombre de choses doivent être d'abord en place. D'abord, il faudrait que toutes ces personnes soient libres le même jour. Si on nous dit, par exemple, que le syndicat n'est pas disponible cette journée‑là mais un autre jour et que le est libre le jour où le syndicat ne l'est pas mais ne l'est pas à d'autres jours, le Comité devra alors organiser cette réunion, cette seule réunion que permet la motion, à un moment où le ministre ou le syndicat n'est pas disponible, alors qu'il serait manifestement plus logique de tenir ces réunions à des dates différentes et de laisser une certaine flexibilité au comité pour s'adapter à la disponibilité des différentes personnes que nous voulons entendre.
Le...
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D'accord. Merci, monsieur le président.
Je serai heureux de suivre cette consigne, comme toute autre directive, par respect pour nos bons interprètes. J'ai pensé que certains députés aimeraient peut-être que je passe rapidement sur le fond de mes commentaires, mais je comprends l'importance des deux langues officielles.
[Français]
Il est important que nos propos soient compréhensibles dans les deux langues. Je vais parler un peu plus lentement.
Merci, monsieur Schiefke.
[Traduction]
Globalement, le Parti conservateur est d'avis qu'il est extrêmement important que le Comité fasse le travail nécessaire pour faire la lumière sur ce qui s'est passé dans le contexte du transfert de M. Bernardo, non seulement parce que nous devons découvrir ce qui s'est passé dans ce cas, mais aussi parce que nous savons qu'il y a eu des cas antérieurs où des personnes ont été transférées et où les familles n'ont pas été correctement informées. Le public a exprimé de vives inquiétudes.
Je me souviens d'un certain nombre de débats concernant des cas de ce genre dans les années passées. Ces débats ont été très animés, je pense, et c'est compréhensible. À l'époque, les conservateurs ont adopté, je crois, des positions de principe sur ces questions, mais elles ne semblent pas avoir entraîné de changement de la part du gouvernement. Dans chacun de ces cas, le gouvernement a dit: « Oh là là, que s'est‑il passé? Quelqu'un devrait se pencher là‑dessus. » Ces propos viennent des gens qui ont la responsabilité de diriger notre gouvernement, ou qui sont censés avoir cette responsabilité.
Il est important que le Comité fasse le travail qui est nécessaire pour découvrir ce qui s'est passé dans le cas du transfert de M. Bernardo, pour aller au fond des choses, mais aussi pour nous assurer que nous ne nous retrouverons pas ici dans 12 ou 18 mois à devoir discuter d'un autre cas comme celui‑ci, où les familles n'ont pas été correctement informées du transfert dans un établissement à sécurité moyenne d'une personne très dangereuse et violente. Faisons le travail maintenant pour pouvoir réellement résoudre le problème, et faisons‑le sérieusement.
Cette discussion rend certains députés mal à l'aise et il y en a parmi nous qui trouvent embarrassante la discussion sur le bilan du gouvernement en matière de justice pénale, mais après huit ans, nous devons aller au fond des choses et déterminer pourquoi cela s'est produit à maintes reprises et comment nous pouvons faire en sorte que cela ne se reproduise plus. C'est ce qui nous motive à pousser et à insister, en ayant recours aux règles régissant notre comité, pour que l'on tienne cette discussion de façon appropriée, que l'on entende les personnes qui ont besoin d'être entendues et que l'on aille au fond des choses. Il serait malheureux que nous revenions sans cesse sur cette question parce que nous ne l'avons pas réglée de façon définitive. Ce serait malheureux du point de vue des travaux du Comité et, de façon plus importante, du point de vue du bien-être de la population, qui suit certainement ce dossier avec beaucoup d'inquiétude.
Ce que nous tentons de faire, c'est amener le Comité à faire ce travail qui nécessite, selon nous, la tenue de trois réunions, afin de pouvoir aller entièrement au fond des choses.
En fait, monsieur le président, j'aimerais proposer un sous-amendement dans ce contexte, parce que j'estime qu'il permettrait d'harmoniser davantage l'amendement avec la partie du libellé dont nous avons déjà parlé.
Le sous-amendement que je veux proposer consiste à ajouter les mots « au moins » devant le mot « trois ». L'amendement modifié se lirait comme suit: « Que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale tienne au moins trois réunions », et le reste demeurerait inchangé. J'espère que trois réunions suffiront, mais pour les raisons dont j'ai parlé plus tôt, le fait est que nous ne pouvons pas toujours contrôler l'horaire des gens et qu'il peut arriver que nous prévoyions trois réunions, mais qu'une personne que nous devons entendre ne soit pas libre ces jours‑là.
Par respect pour notre estimé président, je pense que nous voulons lui offrir la plus grande souplesse possible en ce qui concerne la planification de ces réunions. En exigeant au moins trois réunions, nous nous assurons que la question sera traitée avec tout le sérieux nécessaire et que nous disposerons de la souplesse qu'il nous faut pour établir le calendrier des réunions.
Pourquoi est‑il important de tenir au moins trois réunions? En examinant le texte de la motion originale de M. Julian, j'ai compté huit personnes ou entités qu'il veut entendre. À notre avis, il faut entendre au moins un neuvième témoin, à savoir . Nous avons dit antérieurement qu'il pourrait y avoir d'autres témoins, en plus de ceux énumérés dans la motion, que les partis ou les membres du Comité souhaitent proposer et qui peuvent également être pris en considération.
Les huit entités ou personnes mentionnées dans la motion originale de M. Julian sont les suivantes: l'actuel ; la commissaire du Service correctionnel du Canada; le sous-ministre de la Sécurité publique; l'enquêteur correctionnel; l'ombudsman fédéral des victimes de crime, Tim Danson; des représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada; et des représentants du Syndicat des employé‑e‑s de la Sécurité et de la Justice. Soit dit en passant, cela ne tient pas compte de la possibilité qu'au cours de la discussion, d'autres personnes ou certaines victimes demandent à comparaître. D'après ce que je comprends, nous ne savons pas qui seraient ces personnes, mais nous devrions certainement envisager la possibilité que d'autres personnes, au cours de la discussion, expriment leur volonté de comparaître.
Il est question d'au moins huit personnes ou entités. Nous proposons une neuvième personne, car il est logique que le ministre responsable de la décision, au moment où la décision a été prise, soit invité à comparaître. On a déjà mentionné, bien sûr, que le Comité ne peut pas obliger des gens à comparaître, alors, dans le pire des cas, si les élus invités à comparaître — et le — décidaient de ne pas comparaître, je dirais que ce serait malheureux, mais nous aurions quand même sept personnes à convoquer pour une réunion.
La motion de M. Julian prévoit en tout trois réunions, à savoir une pour entendre tous les témoins, une pour entendre des représentants de la Sécurité publique sur d'autres questions et une autre à huis clos pour tenir une séance d'information sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes.
Comme l'a dit mon collègue, M. Motz, nous trouvons utile la séance d'information d'une heure, mais tenir une séance d'information à huis clos visant à informer les députés sur ce genre de méthodes n'est pas la même chose que tenir une audience publique. La séance d'information ne devrait pas faire partie des trois réunions que nous voulons tenir pour aller au fond des choses. Cette séance d'information sur les méthodes de questionnement qui tiennent compte des traumatismes ne servira pas exclusivement à nous préparer à la discussion. Elle constituera, je pense, de façon plus large, un moyen d'informer le Comité concernant ce qui est prévu au programme et ce qu'il est important de prendre en considération dans les cas ou les situations de la sorte.
J'essaie simplement de comprendre la logique de la motion. On souhaite pouvoir interroger le sur son mandat global. Il y a tellement de questions liées à la sécurité publique qui font l'objet de discussions publiques en ce moment au pays — qu'il s'agisse de la criminalité, de l'ingérence étrangère ou de bien d'autres questions —, mais cela ne change rien à la nécessité de faire venir le ministre pour discuter avec lui de cette question précise. C'est en fait sous-entendu dans la motion originale de M. Julian, car elle vise à inviter ce groupe de personnes en particulier, qui comprend le ministre, au sujet de la question à l'étude, ainsi qu'à inviter séparément le ministre de la Sécurité publique à propos d'autres questions.
Nous sommes d'avis que nous devons examiner sérieusement la question du transfert des détenus. Nous ne voulons pas ajouter d'autres réunions à celles consacrées à d'autres sujets. Nous voulons tenir au moins trois réunions pour étudier la question du transfert de criminels dangereux dans une prison à sécurité moyenne et la question de savoir comment les membres des familles, les représentants des familles, etc. sont avisés ou inclus dans la conversation.
Je dois dire en tout respect que, selon nous, les gens qui nous ont élus voudraient que nous allions au fond de cette question, qui constitue un problème récurrent. Les débats qui ont eu lieu concernant différents cas nous montrent bien que c'est en effet un problème récurrent. Nous voulons nous assurer d'aller au fond des choses et d'examiner la question sérieusement, et cela exige de tenir le nombre de réunions nécessaires.
Si l'on tient une seule réunion pour entendre toutes ces personnes ou tous ces groupes, disons huit ou neuf personnes ou groupes, il faudrait que ce soit une réunion de trois heures. Normalement, les réunions du Comité sont des réunions de deux heures. Par conséquent, le Comité ne peut pas nécessairement décider qu'il tiendra une réunion de trois heures. Il devra peut-être consulter la Chambre des communes, les whips et d'autres personnes, selon les priorités des autres comités, pour voir si cela est possible. Il n'est pas logique de dire que ce sera nécessairement facile ou automatique. Cela limite le moment où la réunion peut avoir lieu. Cela signifie que nous ne nous réunirions pas durant notre plage habituelle. Je pense que c'est assez évident. Affirmer tout de suite que ce sera une réunion de trois heures met en péril l'idée que c'est une étude qui pourra avoir lieu et qui pourra s'effectuer dans un délai raisonnable.
J'essaie aussi de voir à quoi pourraient ressembler les combinaisons possibles de témoins. L'une des façons de procéder est de diviser une réunion de trois heures en trois segments d'une heure, de sorte que nous ayons un groupe de témoins au cours de la première heure, un autre groupe au cours de la deuxième heure et un dernier groupe au cours de la troisième heure. Si nous avons neuf témoins, nous pourrions certainement dire que nous aurons en moyenne trois témoins par heure et que nous allons procéder de cette façon.
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Monsieur le président, je ne pense pas que la présidence avait pris une décision, et je ne l'avais pas non plus contestée. Je ne faisais que souligner quelques éléments de contexte.
Je reviens à la question précédente dont je discutais. Comment pourrions-nous mettre en œuvre la version originale de la motion de M. Julian? La motion telle qu'elle est rédigée suppose que nous recevrons huit témoins, ou neuf, avec un témoin qui pourrait être ajouté. Si nous envisageons la possibilité que le ministre ne se présente pas, ce sont huit ou neuf personnes ou groupes qui témoigneront. Je disais que si nous souhaitons accueillir neuf personnes ou groupes différents pendant une même réunion de trois heures, nous pourrions avoir trois témoins ou groupes par heure.
Voici à quoi cela ressemblerait. Un groupe, par exemple, pourrait être composé du ministre, du sous-ministre et de la commissaire du Service correctionnel du Canada. Ensuite, l'Enquêteur correctionnel et l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels et M. Tim Danson comparaîtraient tous ensemble. Il faudrait ensuite que les représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada, du Syndicat des employé‑e‑s de la Sécurité et de la Justice et l'ancien ministre, M. Mendicino, témoignent en même temps. Dans tous les cas, nous nous retrouverions avec des groupes un peu étranges.
Mon collègue soulignait simplement qu'il est normal et attendu que les ministres se présentent seuls, et je suis d'accord. Je pense aussi que ce serait une bonne idée que M. Danson comparaisse seul et puisse disposer de tout le temps dont il pourrait avoir besoin pour faire sa présentation et répondre à nos questions.
Je précise simplement que le cadre qui a été établi dans la motion de M. Julian nous oblige à composer ces groupes étranges de témoins, où des gens qui ont une expérience et des points de vue très différents sur un même sujet devront témoigner ensemble et peut-être même débattre entre eux ou se concentrer sur des éléments très différents de la question. De façon générale, ce n'est pas ainsi que nous agissions dans les comités auxquels j'ai siégé par le passé. Nous nous demandions, en premier lieu, s'il y avait des témoins qui devraient témoigner seuls, compte tenu de la nature de leur expérience ou de leur fonction. Dans le cas de l'ancien ministre et de M. Danson, je pense qu'il va de soi, compte tenu de leurs expériences et de ce qu'ils apportent au sujet, qu'ils comparaissent seuls ou, dans le cas du ministre, avec les fonctionnaires qu'il voudrait emmener avec lui pour l'appuyer.
Je ne pense pas qu'il serait sérieux, dans le cadre de nos travaux, de composer des groupes de témoins comme ceux que j'ai évoqués. Bien entendu, je me méfie de ce qui se passe ici. Pourquoi devrions-nous réunir tous ces gens et tous ces groupes en une seule réunion de trois heures?
Ensuite, si nous tenons trois séances consécutives d'une heure, nous aurons très peu de temps pour poser des questions aux témoins après leurs déclarations liminaires. S'il s'agit d'une séance d'une heure et qu'il y a trois témoins, nous pouvons estimer, en restant conservateur, que chaque témoin disposera de cinq minutes pour sa déclaration préliminaire. Encore une fois, puisqu'il s'agit de questions délicates, nous voudrons peut-être leur donner plus de temps. En effet, dans ce genre de situation, je pense que notre approche devrait tenir compte des traumatismes, surtout avec les victimes ou leurs représentants. Nous ne devrions pas être trop à cheval sur le temps de parole que nous accorderons aux témoins. Si un témoin est en train de partager des réflexions très personnelles sur l'incidence de certains événements sur sa vie, le Comité et/ou le président pourraient décider de lui donner plus de temps pour qu'il puisse terminer son intervention.
Si nous accordons, en théorie, un minimum de 15 minutes à trois témoins ou groupes de témoins pour leurs déclarations préliminaires — mais il est plus probable que ce sera 20 minutes, car les gens ont tendance à dépasser le temps imparti, et nous devrons tenir compte d'autres éléments de contexte —, et qu'il faut ensuite prendre de cinq à dix minutes entre chaque groupe de témoins...
M. Peter Julian: J'invoque le Règlement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je reconnais avoir déjà prononcé le chiffre. Je me corrigeais parce que j'ai dit le chiffre « neuf », et je voulais donner l'heure juste. Mon commentaire était relativement simple et bref. Je voulais apporter cette précision. C'était un petit détail.
Ce que je voulais dire, monsieur le président, c'est que si nous voulons accueillir ces témoins, nous pourrions leur réserver trois blocs consécutifs d'une heure. Inévitablement, nous devrons faire une pause de cinq à dix minutes entre chaque groupe. Un groupe partira et un autre arrivera. Les gens vont se serrer la main, etc. Nous disposerons donc d'environ 55 minutes par groupe de témoins, dont presque 20 minutes seront allouées aux déclarations préliminaires. Il nous restera donc 35 minutes pour les séries de questions. Cela signifie probablement que chaque parti disposera d'un seul tour, et que deux ou trois minutes supplémentaires seront accordées à chaque parti à la fin.
Nous sommes censés étudier la question de manière sérieuse, mais nous nous retrouverons dans une situation où nous accueillerons trois témoins ou groupes de témoins — dans la plupart des cas — qui voudront parler de beaucoup de choses importantes. Les membres de chaque parti devront alors condenser tout ce qu'ils voudront dire ou toutes les questions qu'ils pourraient vouloir poser dans une seule série de questions. Ils auront peut-être un peu plus de temps à la fin.
De toute évidence, cela n'est pas sérieux. Je ne veux pas critiquer ou insulter qui que ce soit. Il se peut que la motion ait été présentée avec les meilleures intentions du monde. Cependant, si vous la décortiquez et que vous vous demandez de combien de temps nous allons disposer pour poser nos questions et obtenir les réponses de trois témoins aux points de vue très différents, vous constatez que nous aurons un tour, avec deux minutes supplémentaires à la fin, au mieux. Ensuite, nous essaierons de passer rapidement au prochain groupe de témoins et nous suivrons le même processus avec, encore une fois, très peu de temps. Puis, il y aura un autre changement de groupe, et nous répéterons le même exercice dans un très court laps de temps, et enfin, la réunion sera terminée. Cette façon de procéder est absurde.
La solution de rechange que nous pourrions adopter... En théorie, il existe de nombreuses possibilités. Je suppose que nous pourrions demander aux neuf groupes de rester assis pendant trois heures, mais je ne pense pas que ce sera possible. Il existe une autre solution, et j'ai fait partie de comités qui... J'ai été vice-président du Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine. Ce comité organisait souvent des réunions de trois heures. Nous devions donc réfléchir à la manière d'organiser notre temps dans ce contexte‑là. En règle générale, nous procédions de deux manières. La première consistait à avoir trois blocs consécutifs d'une heure. Nous devions donc changer de groupe de témoins très rapidement et avions peu de temps pour poser des questions, comme je l'ai expliqué. L'autre méthode consistait à accueillir deux groupes pendant une heure et demie chacun, ce qui nous permettait d'accueillir plus de témoins: quatre ou cinq groupes par créneau d'une heure et demie.
Si nous accueillons quatre ou cinq groupes de témoins en même temps, cela signifie que nous pourrons avoir plus de séries de questions, bien que je ne pense pas que ce sera beaucoup plus. Dans un tel cas, nous pourrons entendre toutes les déclarations préliminaires, et ensuite, nous disposerons, peut-être, d'une heure pour les questions. Nous aurons, grosso modo, deux séries de questions. Cependant, il arrive souvent que nous souhaitions consacrer un tour entier à un seul groupe de témoins. Avec cette méthode, nous ne pourrons poser nos questions qu'à deux des quatre ou cinq groupes de témoins. Je ne pense pas que...
De façon générale, je pense que c'est une bonne idée d'accorder à chaque parti un tour par témoin. De cette façon, nous avons assez de temps pour interroger un seul témoin par tour et nous avons la certitude que... bien entendu, nous pourrions faire autre chose. Nous pourrions utiliser plusieurs tours pour poser nos questions au même témoin, ou passer d'un témoin à l'autre pendant un seul tour. Je pense toutefois que la règle générale que j'ai évoquée est bonne pour un comité qui fait preuve de sérieux et qui veut aller au fond des choses.
Nous pourrions aussi procéder au cas par cas. Un témoin pourrait comparaître pendant une demi-heure, et d'autres témoins pourraient comparaître pendant une heure et demie. Cependant, dans un cas comme dans l'autre, nous entasserions les témoins dans un créneau, et nous ne pourrions permettre à certains témoins, pour lesquels il serait tout à fait indiqué de le faire, de comparaître seuls.
Si nous prenons la peine d'inviter l' à comparaître devant le Comité... J'espère qu'il acceptera. S'il accepte de comparaître, mais que nous lui disons que nous voulons qu'il reste assis pendant une heure et demie pendant que nous interrogeons de nombreux autres témoins qui ont des choses importantes à dire sur le sujet, nous ne ferons pas preuve de respect envers son temps ou son choix de comparaître devant le Comité. Agir de la sorte serait insensé; je pense que c'est assez évident.
Monsieur le président, après vous avoir exposé les inévitables difficultés auxquelles nous serons confrontés si nous empruntons cette voie en ce qui concerne les témoins, je ne peux que me demander pour quelle raison la motion propose un plan qui ne peut en aucun cas fonctionner. Peut-être que M. Julian, de concert avec les personnes avec lesquelles il négociait à ce sujet, a travaillé rapidement et n'a pas bien réfléchi au déroulement de chaque réunion? Ou peut-être que quelqu'un l'a fait? Peut-être que quelqu'un du parti ministériel a évalué la situation et s'est dit: « Voilà une question embarrassante pour nous. Les conservateurs insistent pour que nous en parlions. Nous allons faire de la gestion de crise, pour ainsi dire, et en parler le moins possible. »