Bonjour à tous. Bienvenue à la réunion numéro 114 du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes.
Avant de commencer, j'aimerais demander à tous les députés et aux autres participants en personne de consulter les cartes qui se trouvent sur leur table et qui contiennent des lignes directrices visant à prévenir les incidents liés aux retours de son. Veuillez prendre note des mesures préventives suivantes mises en place pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, en particulier des interprètes.
N'utilisez que l'oreillette noire autorisée. Vous ne devez plus utiliser les anciennes oreillettes grises. Maintenez toujours votre oreillette à l'écart du microphone. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, posez‑la face vers le bas sur l'autocollant placé sur la table à cet effet. Merci à tous pour votre coopération.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride. J'aimerais formuler quelques commentaires à l'intention des députés et des témoins.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Conformément à l’ordre de renvoi du mercredi 29 mai 2024 et à la motion adoptée par le Comité le lundi 27 mai 2024, le Comité reprend l'étude du projet de loi .
J'aimerais formuler quelques commentaires à l'intention des députés sur la façon dont le Comité procédera à l'étude article par article du projet de loi . Cela va prendre quelques minutes, alors allez vous chercher un café.
Comme son nom l'indique, cette étude porte sur l'ensemble des articles dans l'ordre où ils figurent dans le projet de loi. Je vais aborder les articles les uns après les autres, et chacun fera l'objet d'un débat et d'un vote. S'il y a des amendements aux articles examinés, je donnerai la parole aux députés qui les auront proposés et ils pourront les expliquer.
J'aimerais rappeler aux membres du Comité que, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le jeudi 30 mai, tous les amendements doivent être soumis au greffier du Comité avant 16 heures le vendredi 7 juin. En conséquence, la présidence n'autorisera pas que l'on propose des amendements déposés après cette date ou qu'on en débatte. Autrement dit, seuls les amendements figurant dans la liasse d'amendements distribuée seront pris en considération.
Lorsque tous les députés qui souhaitent intervenir l'auront fait, l'amendement sera mis aux voix. Les amendements sont examinés dans l'ordre dans lequel ils apparaissent dans la liasse d'amendements.
En plus d'être correctement rédigés d'un point de vue juridique, les amendements doivent être admissibles d'un point de vue procédural. Le président peut être amené à déclarer un amendement irrecevable s'il va à l'encontre du principe du projet de loi ou s'il dépasse la portée du projet de loi — deux principes convenus par la Chambre lors de l'adoption du projet de loi en deuxième lecture — ou s'ils portent atteinte à la prérogative financière de la Couronne.
Les amendements ont été numérotés en haut à droite de la page afin d'indiquer le parti qui les a déposés. Il n'est pas nécessaire que quelqu'un appuie un amendement pour qu'il soit proposé. Une fois un amendement proposé, il faut le consentement unanime pour le retirer.
Au cours du débat sur un amendement, les députés sont autorisés à proposer des sous-amendements. L'approbation de l'auteur de l'amendement n'est pas requise. Les sous-amendements doivent être présentés par écrit. Nous ne pouvons examiner qu'un seul sous-amendement à la fois et celui‑ci ne peut pas être amendé. Lorsqu'un sous-amendement à un amendement est proposé, on commence par le mettre aux voix, puis un autre sous-amendement peut être proposé ou le Comité peut examiner l'amendement principal et le mettre aux voix.
Conformément à l'ordre adopté par la Chambre, si le Comité n'a pas achevé l'étude article par article du projet de loi à 18 h 30, le président accordera à chaque parti un maximum de cinq minutes pour chacun des amendements et des articles restants. Le Comité ne lèvera pas la séance tant qu'il n'aura pas terminé l'étude du projet de loi.
Enfin, si les députés ont des questions au sujet de la recevabilité procédurale des amendements, les greffiers législatifs sont là pour aider le Comité. Cependant, ils ne sont pas des rédacteurs juridiques et ne peuvent pas répondre aux questions juridiques.
Je remercie les députés de leur attention et je vous souhaite à tous une étude article par article productive du projet de loi , peu importe le temps qu'elle prendra.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux fonctionnaires qui sont avec nous.
Du Service canadien du renseignement de sécurité, nous avons Sarah Estabrooks, directrice générale, Politiques et relations étrangères.
Nous recevons également Maria R., analyste principale, Politique stratégique.
Pour le ministère de la Justice, nous avons Jennifer Poirier, avocate-conseil, Mark Scrivens, avocat-conseil, Karine Bolduc, avocate, et Kieran Dyer, avocat.
Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, nous avons Richard Bilodeau, directeur général, Saskia Van Battum, directrice, David McIntyre, directeur par intérim, et Fenton Ho, directeur général par intérim, qui se trouve apparemment dans la tribune du public.
Nous en sommes à l'étude article par article.
Conformément à l’article 75(1) du Règlement, l'étude de l'article 1 (titre abrégé) est reportée.
La présidence met en délibération l’article 2.
Aucun amendement n'a été déposé pour les articles 2 à 33. Avons-nous le consentement unanime pour les regrouper?
Des députés: Oui.
Le président: D'accord.
Les articles 2 à 33 sont‑ils adoptés?
(Les articles 2 à 33 inclusivement sont adoptés.)
(Article 34)
Le président: Nous passons donc à l'article 34.
Il s'agit de l'amendement BQ‑1.
Monsieur Villemure, souhaitez-vous le proposer?
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Merci, monsieur le président, pour cette question.
En ce qui concerne l'amendement proposé à l'alinéa d), « les processus politiques ou gouvernementaux des sociétés d'État fédérales ou provinciales », l'intention et l'interprétation sont que les définitions actuelles du projet de loi incluent les sociétés d'État, de sorte que notre interprétation — qui serait sujette à l'interprétation du commissaire, bien entendu — est que ces dernières sont déjà incluses dans la définition.
En ce qui concerne « les processus politiques ou gouvernementaux des universités ou des centres de recherche gouvernementaux », je dirais que l'amendement proposé va au‑delà de ce que nous voulions pour le registre de transparence. Ce dernier a pour but d'accroître la transparence des activités liées aux processus gouvernementaux et politiques, qu'il s'agisse de processus des gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux ou autochtones, mais ce qui est proposé va bien au‑delà de cela.
Je dirais qu'en ce qui concerne la recherche dans les universités, là encore, le champ d'application serait considérablement élargi. Il existe déjà un certain nombre d'initiatives et de programmes en place — tels que l'initiative Science en sécurité, le programme de sensibilisation du service et les nouvelles lignes directrices en matière de sécurité nationale pour les partenariats de recherche — qui visent à résoudre le problème de la sécurité de la recherche.
Les propositions de transparence relatives au gouvernement seraient très difficiles à appliquer dans le contexte d'une université, car elles viseraient les processus gouvernementaux et politiques des universités, ce qui est très différent des processus gouvernementaux ou politiques des gouvernements.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureux de proposer l'amendement BQ‑5 que, pour faire court, je vais appeler l'amendement de la double inscription, dont M. Bilodeau et moi avons déjà discuté.
Ce n'est peut-être pas la tradition, j'en conviens, mais il me semble que, quand on veut établir un lien entre deux parties, il est sage d'identifier les deux parties en question. Il est certain que les mesures ne seront pas les mêmes à tous les paliers. Par exemple, les universités pourraient décider d'utiliser un agenda plutôt qu'un gros système. Toutefois, dans le cas du titulaire d'une charge publique, je crois que la personne qui s'inscrira au registre comme commettant étranger aura un correspondant à l'autre bout, et c'est ce lien qui nous permettra d'établir une conséquence ou de déterminer si la relation est légitime. Si je n'ai qu'un seul bout, c'est-à-dire le commettant étranger, mais que je ne sais pas où se trouve l'autre bout, il est difficile de faire un lien et d'arriver à comprendre ce qu'il en est.
En comité, des gens nous ont dit que c'était une bonne idée. D'autres n'étaient pas certains, d'autres encore ont dit que c'était une mauvaise idée. Les avis étaient très partagés, mais il demeure que la double inscription fait partie des meilleures pratiques, non seulement dans le cadre d'un registre en matière d'ingérence étrangère, mais aussi de façon générale. Établir une double inscription garantit la possibilité d'identifier une source de manière beaucoup plus certaine.
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Monsieur le président, je pense que les intentions sont bonnes dans la mesure où si un État étranger essayait d'influencer le Canada et qu'un ancien titulaire d'une charge publique allait travailler pour lui, cela poserait un problème. Le hic, c'est que l'amendement est très général. Il dit simplement: « Il est interdit à tout ancien titulaire d’une charge publique de conclure un arrangement avec un commettant étranger [...] ».
Que se passerait‑il si cet arrangement était conclu avec l'un de nos alliés? La promotion de la démocratie est un travail que font de nombreux titulaires de charges publiques, et l'expérience du Canada pourrait en fait se révéler très utile. Il y a une distinction entre le travail impliquant des agents étrangers ou des influences externes et le travail important qui se fait pour promouvoir la démocratie à travers le monde. Or, cet amendement ne fait pas la distinction entre les deux.
L'autre réserve que j'ai, c'est que cette disposition est tout simplement trop générale et qu'elle ne règle rien. Si une personne, qu'elle soit ou non titulaire d'une charge publique, conclut un arrangement avec un commettant étranger pour influencer ou conseiller ce dernier, le commettant en question serait visé par le registre des agents étrangers ou devrait à tout le moins y être identifié.
Encore une fois, je pense que les intentions de l'amendement sont bonnes, mais que sa teneur est trop générale et qu'elle ne permet pas de distinguer entre ce qui est approprié et ce qui ne l'est pas. Du reste, le registre lui-même permettrait la divulgation de cette personne dans toute sorte d'arrangement avec un commettant étranger. Nous ne pouvons donc pas appuyer cet amendement tel qu'il est rédigé.
Lorsque j'ai lu ce texte pour la première fois, je me suis inquiétée de l'inscription automatique des membres de la famille et du fait que la définition des membres de la famille et des connaissances était vague. Compte tenu de certaines ingérences étrangères, il pourrait y avoir des conséquences imprévues si une personne qui n'a rien à voir avec une quelconque tentative d'influence étrangère était inscrite sur la liste par un parent, pour ainsi dire. C'était ma première préoccupation.
Toutefois, je vais peut-être m'adresser aux fonctionnaires.
Premièrement, est‑ce ainsi que vous l'interpréteriez? Deuxièmement, avez-vous d'autres réserves concernant ce lien?
Je sais que M. MacGregor a mentionné le modèle australien, mais il y a des différences, et je pense que cela concerne la définition de certains éléments. Encore une fois, j'ai quelques réserves, surtout si je pense aux témoignages que nous avons entendus sur des personnes qui avaient été intimidées. Je ne crois pas que l'intention du projet de loi est d'associer des parents en amont simplement parce qu'ils sont liés à une autre personne.
Pouvez-vous me donner des précisions à ce sujet?
D'accord. Y a‑t‑il d'autres observations?
Le sous-amendement est‑il adopté?
(Le sous-amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Cela nous ramène à l'amendement modifié.
Y a‑t‑il des observations sur l'amendement modifié?
L'amendement NDP‑9 modifié est‑il adopté?
(L'amendement modifié est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Il reste donc l'amendement CPC‑3.
Les amendements CPC‑3 et BQ‑10 ne peuvent pas être proposés.
Cela nous amène à l'amendement BQ‑11.
[Français]
Monsieur Villemure, la parole est à vous.
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La réponse est oui. J'aime répondre par l'affirmative.
Y a‑t‑il d'autres observations sur l'amendement G‑2?
Comme il n'y en a pas, l'amendement G‑2 est‑il adopté?
(L'amendement est adopté. [Voir le Procès-verbal])
(L'article 113 modifié est adopté.)
Le président: Aucun amendement n'a été proposé pour les articles 114 à 117. Avons-nous le consentement unanime pour les regrouper?
Des voix: D'accord.
(Les articles 114 à 117 inclusivement sont adoptés.)
Le président: Regardez-moi ça. Nous avons examiné tous les amendements, et il reste cinq minutes avant que nous ne nous transformions en citrouilles.
Le titre abrégé est‑il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: L'annexe 1 est-elle adoptée?
(L'annexe 1 est adoptée.)
Le président: L'annexe 2 est-elle adoptée?
(L'annexe 2 est adoptée.)
Le président: Le titre est‑il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Le projet de loi modifié est‑il adopté?
Des voix: D'accord.
Le président: Puis‑je faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Le Comité doit‑il demander la réimpression du projet de loi modifié pour l'usage de la Chambre à l'étape du rapport?
Des voix: D'accord.
Le président: Voilà qui met fin à la séance.
Je vous remercie tous de votre attention soutenue et de votre détermination à terminer le tout rapidement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'apprécie l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer sur cette motion. Je la trouve assez décevante après une réunion qui a porté sur un projet de loi très sérieux. M. Caputo a semblé rester silencieux sur ce point également, ce qui est intéressant, et a décidé, en ce qui concerne l'ingérence étrangère, qu'il préférait se concentrer sur les pitreries politiques.
Monsieur le président, bien que les bleus n'aient pas été publiés pour cette séance, il est très clair, parce qu'il y a une vidéo, que les conservateurs induisent en erreur, franchement, le Comité avec cette motion, parce que l'intervention de ne concernait très clairement le problème du brouhaha.
Je rappelle que était contrarié que j'aie chahuté M. Caputo, et a en fait interrompu l'interrogatoire de M. Gaheer. Il n'a pas été question du rapport présenté par le CPSNR. Il n'a pas été question dans cette interaction des conclusions et du rapport. Il s'agissait simplement du fait que M. Caputo était contrarié que je le chahute. C'est un point ironique, étant donné qu'au cours de cette même réunion, M. Cooper a été réprimandé par le président pour s'être emporté contre un témoin.
Je reconnais que le chahut n'est certainement pas idéal, mais cela arrive tout le temps, et je m'excuserais certainement d'avoir chahuté pendant l'intervention de M. Caputo. Toutefois, ce qui s'est passé après cette réunion, c'est que les conservateurs ont détourné l'interaction de la question réelle, qui était un débat sur le chahut, et l'ont transformée en quelque chose qu'elle n'est pas, et maintenant ils incluent le point concernant les excuses aux communautés de la diaspora et font de la question du rapport du CPSNR un sujet d'actualité.
Encore une fois, tout le monde peut regarder l'interaction et constater que les conservateurs n'ont pas soulevé la question des communautés de la diaspora ni celle de l'ingérence étrangère. Ils n'ont pas évoqué le rapport du CPSNR. Tout ce qu'ils ont dit, c'est qu'ils étaient contrariés que M. Caputo ait été interrompu par moi.
C'est cette hypocrisie que je trouve si flagrante, étant donné le manque de respect envers tous les députés, et en particulier de la part de certains conservateurs, en fait, l'auteur de cette motion, qui a chahuté et interrompu non seulement des députés libéraux, mais aussi des députés bloquistes et néo-démocrates à plusieurs reprises.
Nous pouvons mener un débat sur des questions liées au décorum, mais ce que je n'accepterai pas, c'est cette caractérisation erronée des événements, alors qu'il est très clair que les conservateurs n'ont jamais mentionné d'ingérence étrangère dans cette intervention. Je trouve désolant que l'on prétende maintenant qu'il s'agit de quelque chose qui ne l'est pas.
Je me suis demandé pourquoi les conservateurs essaieraient de déformer une information qui est clairement prouvée par le Hansard et par la vidéo, franchement, parce que toutes nos réunions sont enregistrées, et j'ai ensuite réalisé que c'est parce que les conservateurs préfèrent parler de moi et en faire un échange politique...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le président, cela m'a fait réfléchir. N'oublions pas non plus que lors de cette réunion, personne n'a remis en question le fait que l'interaction portait sur les menaces réelles et les problèmes réels auxquels les communautés de la diaspora sont confrontées en raison de l'ingérence étrangère. Cela ne faisait pas partie de l'interaction. Ce n'est qu'après coup, lorsque les conservateurs se sont emparés de Twitter pour déformer les faits et induire en erreur, que cette accusation a été formulée.
Cela m'a fait réfléchir à la raison pour laquelle les conservateurs essaieraient, après coup, de détourner l'attention de ce qui s'est réellement passé lors de cette réunion. J'ai commencé à me demander pourquoi les conservateurs préféraient se concentrer sur moi et avoir une interaction sur le chahut, comme ils me chahutent, l'ironie ne m'échappe pas, et non une vraie conversation sur les enjeux concrets liés à l'ingérence étrangère.
Eh bien, examinons certaines questions dont les conservateurs ne veulent pas que je parle. Je pense notamment au fait qu'en 2010, c'est le conseiller à la sécurité nationale de l'ancien premier ministre Harper, que nous avons entendu en tant que témoin sur l'ingérence étrangère, qui a conseillé et mis en garde contre les menaces très réelles d'ingérence étrangère. Pourtant, rien n'a été fait.
C'est sous le gouvernement de M. Harper que le Canada a été invité à se joindre aux autres pays du Groupe des cinq pour créer un comité parlementaire de surveillance de la sécurité nationale. Là encore, ce conseil a été ignoré.
En fait, le point essentiel de mon intervention auprès de M. Caputo était le fait qu'il ait parlé du CPSNR comme étant la seule raison pour laquelle nous sommes au courant de ces allégations. Mon interaction, parce que je ne pouvais pas comprendre qu'ils n'étaient pas conscients de l'ironie de la situation, a porté sur le fait que c'est le gouvernement conservateur qui a refusé de créer le CPSNR et qui, à un moment donné, au cours des dernières années, s'est fâché, a retiré des membres et en a remis d'autres en place.
Les conservateurs instrumentalisent maintenant le CPSNR quand cela les arrange, alors qu'ils ont refusé de l'établir... Je ne peux pas m'empêcher de dénoncer l'ironie de la situation actuelle. Lorsqu'on a demandé au pourquoi il n'avait rien fait pour lutter contre l'ingérence étrangère à l'époque où il était ministre des Institutions démocratiques, il a répondu en gros que ce n'était pas dans leur intérêt partisan d'agir en ce sens.
Lorsque nous avons présenté la motion visant à créer le CPSNR, les conservateurs ont voté contre. Nous avons alors mis sur pied un comité de surveillance non partisan visant à établir un mécanisme pour alerter la population canadienne des tentatives étrangères d'ingérence au sein de nos élections.
Monsieur le président, notre gouvernement n'a cessé de mettre en œuvre des mesures législatives pour lutter contre toutes les formes d'ingérence étrangère. Nous prenons cette question au sérieux depuis notre arrivée au pouvoir en 2015.
Je n'ai jamais cessé de dénoncer l'hypocrisie dont les conservateurs ont fait preuve sur cette question, et je trouve profondément offensant de déformer tout ce qui s'est réellement passé au sein du Comité. Les conservateurs tentent par tous les moyens de faire oublier leur bilan désastreux en matière de lutte contre les tentatives d'ingérence étrangère. Je trouve profondément offensant d'induire en erreur les communautés de la diaspora, qui ont une expérience très concrète de l'ingérence étrangère. Je trouve cela très inquiétant. Franchement, je fais confiance à la population canadienne pour voir clair dans les jeux partisans qui se déroulent ici aujourd'hui.
Je m'en tiendrai là, monsieur le président. Je trouve incroyablement décevant que nous devions même nous engager dans ce type de comportement partisan sur une question aussi importante. Toutefois, je ne resterai pas là à laisser passer la mauvaise interprétation de ce qui s'est réellement passé.
Heureusement, nous disposons des archives audiovisuelles et du Hansard pour mettre les choses au clair à ce sujet.
Je vais demander un vote par appel nominal.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je dois dire que je n'étais pas présent à la réunion en question, mais je trouve très hypocrite de la part des membres du Parti libéral de citer le témoignage de l'ancien directeur du SCRS, M. Richard Fadden, devant le Comité la semaine dernière, alors que ce sont des membres du Parti libéral, y compris l'actuel , M. Mark Holland, qui ont publié un rapport appelant à la démission du directeur Fadden en raison de ses commentaires, commentaires pour lesquels il a maintenant été disculpé. Ces commentaires évoquaient une menace d'ingérence étrangère au Canada, ainsi que les menaces qui pèsent sur les membres de notre classe politique. Il a même déclaré que certains parlementaires avaient été corrompus par des puissances étrangères. C'est ce qu'il disait déjà en 2010.
Je voudrais énumérer quelques-unes des recommandations que le parti libéral a formulées dans son rapport.
Que le ministre de la Sécurité publique et le Premier ministre soient tenus responsables des propos inacceptables tenus par le directeur du SCRS lors de l’entrevue […]
Que le gouvernement réfute catégoriquement les déclarations de M. Fadden et de présenter des excuses à la communauté chinoise ainsi qu’aux autres communautés culturelles du Canada visées et froissées par les allégations de M. Fadden à propos de l’ingérence étrangère grandissante dans la politique canadienne […]
Que le ministre de la Sécurité publique exige la démission de Richard Fadden [pour sa déclaration]
Que le Parlement blâme le ministre de la Sécurité publique et le Premier ministre pour avoir permis au directeur du SCRS d’aller au-delà de son mandat prévu par la loi en faisant, via les médias, des déclarations spectacles irresponsables semant le doute dans l’esprit de bon nombre de citoyens sur la probité et la loyauté d’élus municipaux et de ministres provinciaux.
Ce ne sont là que quelques-unes des choses que le Parti libéral du Canada a réclamées en 2010 lorsqu'il s'en prenait au directeur du SCRS, qui nous mettait en garde. Aujourd'hui, les députés ont le culot d'intervenir dans cette commission et de faire la leçon aux conservateurs sur les remarques de Richard Fadden. Pendant 14 ans, il a courageusement défendu notre pays et l'a protégé contre la menace d'ingérence étrangère, malgré la diffamation dont il a fait l'objet de la part des libéraux en 2010.
Je suis heureux de voir qu'il a été vilipendé aujourd'hui. Merci, monsieur le président.