Bienvenue à la 38e réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes. Il est important de souligner tout d'abord que nous nous réunissons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin.
Conformément à l'ordre pris par la Chambre le 25 novembre 2021, la séance se déroulera dans une formule hybride. Des députés siègent en personne et d'autres se joignent à nous au moyen de l'application Zoom.
Suivant l'ordre de renvoi du jeudi 23 juin 2022, le Comité entreprend l'étude du projet de loi , Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en conséquence (armes à feu).
Nous recevons deux groupes de témoins.
Au cours de la première heure, nous accueillerons des représentants d'Airsoft au Canada, soit son directeur, Brian A. McIlmoyle, ainsi que deux de ses membres, Nicholas James Martin — qui je crois témoignera par vidéoconférence — et Ziming Wan.
Soyez les bienvenus.
La deuxième heure sera consacrée aux organismes Médecins pour un meilleur contrôle des armes à feu, dont les porte-parole seront la Dre Najma Ahmed, le Dr Philip Berger et la Dre Julie Maggi, et Canadian Sporting Arms and Ammunition Association, qui sera représentée par son président, Wesley Allan Winkel.
Nous vous remercions de participer aux travaux du Comité.
Je vais sans plus tarder donner la parole aux témoins.
Nous allons débuter avec la déclaration d'Airsoft au Canada, pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Brian McIlmoyle. Je suis le directeur de la Saving Airsoft in Canada Association, ou ASIC, et je témoignerai en compagnie de deux de nos membres, Ziming Wan et Nicholas Martin, qui participent à la séance par vidéoconférence.
Merci de votre invitation à comparaître devant le Comité.
Le tir à microbilles, ou airsoft, est un sport dont les adeptes se comptent par dizaines de milliers au Canada. Il rallie des gens d'horizons différents, sans considération de genre ou d'orientation et peu importe qu'ils parlent anglais ou français, ou qu'ils soient des amateurs, des enthousiastes, des compétiteurs ou des collectionneurs. Le tir à microbilles est pratiqué dans le cadre de reconstitutions et de simulations militaires, ou de congrès d'animés où les participants se déguisent en personnages. Les entreprises du secteur emploient plus de 1 400 personnes, et c'est aujourd'hui une journée très importante pour elles.
Au Canada, la pratique récréative du tir à microbilles est une industrie qui a une valeur annuelle de 220 millions de dollars, dont plus de 46 millions proviennent de l'achat de biens et de matériel, et plus de 36 millions de la production d'événements et de l'activité touristique dans les petites villes où ils ont lieu le plus souvent. Le projet de loi , dans sa version actuelle, signerait la fin de cette industrie.
Sur les 9 milliards de dollars que représente le secteur canadien du cinéma, du jeu vidéo et des médias annuellement, à peu près 5 milliards proviennent de films où on peut voir des armes à feu et du matériel de tir à microbilles. En 1993, le projet de loi interdisait les armes factices en caoutchouc. Les armuriers de l'industrie cinématographique nous ont dit qu'ils dépendent entièrement des détaillants canadiens de matériel de tir à microbilles à cause des délais de livraison le lendemain imposés par les studios. Il est primordial pour les armuriers de pouvoir accéder directement à ces détaillants pour éviter des retards de plusieurs semaines des productions.
On nous a dit qu'après le tir accidentel qui a tué Halyna Hutchins, la demande d'armes à feu réelles des productions hollywoodiennes a chuté de 60 %, et leur utilisation d'armes à air comprimé a augmenté de 40 %. Certains syndicats de l'industrie cinématographique militent pour l'utilisation exclusive d'armes à air comprimé. Dans l'industrie cinématographique canadienne, 66 % environ des armes factices sont à air comprimé. Les armuriers que nous avons consultés estiment que le projet de loi , dans sa version actuelle, ferait du Canada un choix beaucoup moins attrayant pour ces productions qui, je le rappelle, représentent 5 milliards de dollars.
Nous comprenons bien les préoccupations des organismes d'application de la loi. Quand nous les avons consultés, ils nous ont dit qu'ils sont préoccupés au premier chef par le risque de confusion entre les armes à air comprimé et les armes réelles, surtout quand des jeunes et des enfants sont en cause. Durant leur formation, les policiers apprennent qu'ils doivent traiter tout ce qui ressemble à une arme comme une menace mortelle. Nous avons vu par le passé que c'est arrivé avec des pistolets Nerf ou en blocs LEGO, des trépieds d'appareil photographique ou des instruments de musique. Il faut prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter les incidents potentiellement tragiques autant pour les policiers que pour les personnes qui utilisent incorrectement une arme à air comprimé, par accident ou par négligence.
Le meilleur moyen d'atténuer ces risques serait d'interdire l'achat d'armes à air comprimé aux personnes de moins de 18 ans, pour empêcher les enfants de s'en procurer à l'insu de leurs parents. De plus, l'obligation de faire signer une exonération ou une reconnaissance légale et de remettre du matériel éducatif clair permettrait de sensibiliser les parents et les jeunes adultes à la responsabilité importante et au risque mortel qui sont associés à la possession de matériel de tir à microbilles.
Nous pensons que ces mesures éviteraient la majorité des appels à la police concernant l'utilisation accidentelle et négligente d'une arme à air comprimé. Elles nous placeraient aussi sur le même pied que la plupart de nos pairs à l'échelle internationale.
Si nous sommes prêts à aller plus loin, l'ASIC propose l'adoption d'un régime d'autoréglementation semblable à celui de la United Kingdom Airsoft Retailers Association et d'une loi analogue à la Violent Crime Reduction du Royaume-Uni, selon laquelle il faut être membre d'une association de tir à microbilles pour posséder une arme à air comprimé. Ce type de mesures augmenterait les coûts administratifs, mais ce serait faisable et la communauté est prête à en parler.
Les mesures que nous proposons découlent de positions communes de la Fédération sportive d'airsoft du Québec, la FSAQ, de l'Airsoft Association of British Columbia et de la Canadian Sporting Arms and Ammunition Association, la CSAAA.
La nouvelle définition de « dispositifs prohibés » dans le projet de loi signerait la fin de la pratique sportive du tir à microbilles puisqu'il en résulterait un changement de la classification juridique de la grande majorité des armes à air comprimé au Canada. Une catégorie plus large de produits, qui englobe notamment les pistolets de paintball, les armes à plomb et les fusils à fléchettes en mousse Nerf, serait aussi touchée à divers degrés par le projet de loi C‑21.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi rendrait illégaux l'achat, la vente, l'importation, l'exportation et la cession d'armes à air comprimé. Il prévoit la possibilité de confisquer ces armes sans offrir de recours judiciaire. Les propriétaires actuels se retrouveraient avec un dispositif prohibé et devraient se soumettre aux lois applicables.
De toute évidence, la réglementation des armes à air comprimé porte à confusion, et elle n'est pas très claire non plus pour les fabricants, les importateurs, l'Agence des services frontaliers du Canada, l'ASFC, et les autorités policières. Sur le plan juridique, ces armes sont visées par de multiples dispositions du Code criminel et de la Loi sur les armes à feu, et elles font l'objet de divers cas de jurisprudence dans lesquels les définitions ainsi que les critères qualitatifs et quantitatifs divergent.
Nous proposons au Comité d'autoriser le gouverneur en conseil à collaborer avec des organismes consultatifs comme l'ASIC pour établir une réglementation qui définirait de manière plus complète et plus précise les termes « réplique » et « arme à air comprimé ». Nous souhaitons aujourd'hui convaincre le Comité de travailler avec notre communauté à la recherche d'une solution.
Je vous remercie du temps que vous nous consacrez, monsieur le président. Je répondrai volontiers à vos questions.
Les blessures et les décès causés par les armes à feu représentent un problème urgent de santé publique. Selon L'Association médicale canadienne, les blessures et les accidents causés par des armes à feu constituent une cause importante de décès prématurés et évitables au Canada. En 2020, une étude réalisée en Ontario a révélé que sur une période de 15 ans, il y a eu près de 6 500 blessures par arme à feu, dont 42 % ont été mortelles. Une autre étude menée en 2020 au Canada indique que de 10 à 20 % des patients qui ont subi une blessure par arme à feu restent avec un handicap permanent.
Les blessures causées par les armes à feu pèsent lourdement sur notre économie et notre système de santé publique. Beaucoup de mes patients ne retournent jamais au travail ou à l'école parce qu'ils sont incapables de surmonter le traumatisme physique ou émotionnel qu'ils ont subi. Les conséquences sont désastreuses pour les familles et les communautés. Les Canadiens ont pressé les gouvernements d'agir contre cette menace pour la santé et le bien-être de la population.
La prévention des blessures et des décès par arme à feu soulève un défi multidimensionnel, qui demande des solutions fondées sur des données probantes. Pour sauver des vies, le Canada a besoin du et de l'interdiction permanente des armes d'assaut. Les constats incontestables de recherches examinées par des pairs un peu partout dans le monde attestent que la restriction de l'accès aux armes sauve des vies. Plus les mesures sont rigoureuses, plus elles garantissent un environnement sûr. C'est irréfutable.
Le Canada a du pain sur la planche. Nous sommes au 9e rang parmi les 36 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques pour la mortalité liée aux armes à feu.
Les armes à feu sont utilisées pour blesser et pour tuer. C'est pourquoi les armes d'assaut, qui peuvent tuer et mutiler un très grand nombre de personnes en quelques minutes, n'ont aucune raison d'être au sein de nos communautés. L'interdiction de ces armes ne rendra pas forcément notre société moins violente, mais elle fera en sorte que la violence sera moins mortelle. La preuve en a été faite en Australie, en Suisse, et même aux États-Unis.
Un fusil SKS, qui appartient à une catégorie semblable d'arme qui n'est pas visée par le décret, a été utilisé récemment pour tuer deux policiers à Toronto. La législation doit absolument interdire de manière claire tous les fusils semi-automatiques.
L'organisme Médecins pour un meilleur contrôle des armes à feu appuie également l'interdiction de la vente et de la cession d'armes de poing. Il ressort d'études menées à l'échelle internationale que les femmes sont cinq fois plus susceptibles de mourir des suites d'un acte de violence conjugale si une arme, qui est le plus souvent une arme de poing, se trouve dans la maison. En 2019, l'Observatoire canadien du féminicide a établi que pour la majorité, les assassinats de femmes et de filles signalés ont été commis avec une arme à feu. Toutes les armes à feu, y compris les armes de poing, peuvent servir de moyens d'intimidation et de contrôle.
La criminalité armée n'est pas commise seulement avec des armes de poing introduites au pays clandestinement en provenance des États-Unis. L'auteur de la fusillade de masse de Danforth avait volé l'arme de poing utilisée dans un magasin spécialisé de la Saskatchewan.
Nous appuyons la disposition relative au drapeau rouge, qui permet de faire un signalement et une intervention rapide. Les membres des familles, les médecins et les personnes inquiètes ont besoin d'un processus efficace de signalement et de confiscation des armes à feu quand une personne présente un risque pour elle-même et pour autrui.
Au Canada, les suicides comptent pour 75 % des décès liés aux armes à feu. La présence d'une arme dans la maison triple, voire quadruple le taux de suicide chez les adolescents. Les données provenant d'autres pays montrent que les dispositions qui autorisent les interventions rapides contribuent réellement à réduire les suicides par arme à feu.
Qui dit tentative de suicide ratée dit survie. C'est pourquoi la restriction de l'accès à des moyens létaux sauve des vies. Il est très rare qu'une personne qui utilise une arme à feu dans l'intention de s'enlever la vie rate son coup.
Des mesures axées sur la sensibilisation de la population et un processus confidentiel facile d'accès pour la confiscation d'une arme à feu renforceraient le projet de loi. L'État de New York permet à ses citoyens de soumettre une demande en ligne qui sera examinée par un juge dans les 24 heures. Nous exhortons le gouvernement fédéral à collaborer avec les provinces et les territoires afin d'obliger les médecins à signaler les personnes présentant un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.
Pour ce qui est de l'interdiction des répliques, c'est une bonne mesure, mais elle est insuffisante. Les armes qui n'utilisent pas de cartouches à poudre sont suffisamment rapides et puissantes pour que le projectile pénètre la peau et les yeux. Elles sont une source de blessures pour les enfants et les jeunes. Nous demandons instamment au gouvernement d'établir un cadre réglementaire rigoureux pour contrôler ces armes. Nous recommandons aussi d'exiger une mise en garde et des étiquettes informatives sur toutes les armes et les minutions au point de vente, comme on le fait déjà pour les produits du tabac et d'autres types.
Le gouvernement doit investir dans les déterminants sociaux de la santé. J'ai vu à quel point les effets combinés de l'accès aux armes à feu et des pièges dans lesquels les enferment la pauvreté, le racisme et le manque de possibilités peuvent détruire la vie des jeunes. Je sais que le gouvernement a tendu l'oreille aux communautés. Il doit maintenant agir.
Je termine en rappelant qu'il serait tout à l'avantage du Canada de mieux comprendre la réalité des blessures liées aux armes à feu. Le projet de loi devrait prévoir une étude nationale sur les armes à feu et un centre sur les politiques qui explorerait les solutions existantes et potentielles afin de réduire les préjudices liés aux armes à feu.
Depuis 20 ans, je traite des patients dont la vie a été dévastée par des blessures causées par des armes à feu, et j'essaie de soutenir les familles laissées derrière, dont la douleur est incommensurable. Tout ce que nous vous demandons, c'est de protéger les Canadiens contre les blessures et les décès par arme à feu.
Merci de m'avoir écoutée aussi patiemment. Je suis accompagnée de mes collègues, la Dre Maggi et le Dr Berger, et nous répondrons volontiers à vos questions.
Merci.
Je m'appelle Wes Winkel et suis président de la Canadian Sporting Arms and Ammunition Association. Les membres de notre conseil d'administration agissent à titre bénévole. Je représente plus de 4 100 entreprises titulaires d'un permis au Canada, qui emploient plus de 40 000 personnes. Une étude réalisée en 2018 a établi que notre industrie contribue pour 8,5 milliards de dollars à l'économie du pays, dont 2,6 milliards de dollars proviennent des activités de tir sportif.
Le projet de loi , tel qu'il est libellé actuellement, pourrait accroître nos pertes de 20 % encore. Nous avons essuyé des pertes de 20 % après le décret du 1er mai et maintenant, avec le gel du marché des armes de poing et les interdictions visant les armes à air comprimé, nous anticipons des pertes globales de 30 %. Plus de 15 000 emplois risquent de disparaître au Canada. Des entreprises canadiennes ont déjà investi des millions de dollars pour se conformer à la réglementation et au cadre réglementaire stricts qui lui ont été imposés, et elles ont fait un travail remarquable pour empêcher les armes de tomber dans les mains de criminels. Dans plus de 90 % des cas, des stratagèmes criminels sont utilisés pour l'acquisition d'armes de poing à des fins criminelles; se fait par des stratagèmes criminels; elles ne proviennent pas de sources légales.
L'Association canadienne des chefs de police s'est prononcée contre le gel des cessions d'armes de poing parce que, à son avis, il n'aura aucune incidence sur l'utilisation d'armes à feu à des fins criminelles au Canada. On se trompe de cible en fragilisant notre industrie. Il est pratiquement impossible pour nous de nous adapter à la rapidité et au volume des réformes réglementaires. Nous avons consacré un nombre incalculable d'heures à la formation de notre personnel et à essayer de maintenir notre conformité à la réglementation changeante.
Nous demandons certains compromis et allégement de certaines dispositions du projet de loi C‑21 et de la réglementation en vigueur. Notamment, à l'instar de notre prédécesseur de l'industrie des armes à air comprimé, nous pensons que la définition de « réplique » doit être modifiée. Nous invitons le Comité à consulter cette industrie et à trouver un moyen pour que les policiers puissent différencier les armes à air comprimé des armes réelles, et nous réitérons la recommandation concernant l'interdiction d'achat avant 18 ans.
Nous demandons l'abolition du gel de la cession d'armes de poing pour les particuliers. Au Canada, le nombre de propriétaires d'armes de poing autorisées et légales est probablement le plus élevé dans le monde. Elles sont utilisées par des tireurs sportifs qui fréquentent des champs de tir où la pratique est très sûre et absolument inoffensive pour la population canadienne. Un très grand nombre de personnes participent aux activités offertes dans ces milieux sûrs, et les entreprises s'assurent que seuls les titulaires de permis ont accès à ces armes. Nous demandons au gouvernement de ne pas interdire aux particuliers autorisés et titulaires d'un permis d'acheter des armes à feu, mais plutôt de trouver un moyen de restreindre l'accès. Le gouvernement doit faire en sorte que les particuliers dûment autorisés puissent continuer de se procurer des armes et de pratiquer leur sport. Le nombre de permis pourrait être limité, mais il faut trouver des solutions qui nous permettront de continuer de vendre des armes et d'en échanger entre nous.
Nous demandons également au Comité d'examiner la possibilité d'appliquer les exceptions visant les tireurs olympiques à tous les adeptes du tir de compétition. Des tireurs sportifs canadiens participent à des compétitions internationales comme celles de la Single Action Sporting Saccade, de l'International Practical Shooting et de l'International Defensive Pistol Association. Ces compétitions de renommée mondiale attirent des tireurs qualifiés qui ont voué leur vie à leur sport. Ils respectent les règles de sécurité et se sont toujours conformés à la réglementation gouvernementale. S'en prendre à cette communauté ne réglera pas le problème des armes dans les milieux criminels.
Nos entreprises demandent en outre au gouvernement d'éliminer la disposition sur le déclassement des armes à feu dans le projet de loi . Le gouvernement a établi que certaines armes à feu poseraient un risque plus élevé pour la société selon qu'elles sont rangées dans les catégories des armes prohibées ou à autorisation restreinte. Il serait tout à fait illogique d'éliminer le déclassement de ces armes. S'il a été établi que la sécurité publique sera mieux protégée si les armes passent de la catégorie des armes prohibées à celle des armes à autorisation restreinte, pourquoi imposer ces restrictions? Les entreprises ont dépensé des milliers de dollars pour former des armuriers et acquérir du matériel de production d'armes afin d'assurer leur déclassement en toute sécurité. Il n'existe aucune raison, à ce stade‑ci, d'imposer des restrictions.
Le document sur les modifications proposées à la réglementation énonce trois autres éléments qui pourraient faire l'objet d'un décret. Nous demandons des précisions sur ces éléments avant leur mise en œuvre, de même qu'une vaste consultation avec l'industrie, et notamment sur la restriction proposée concernant la capacité des chargeurs. Si une limite de cinq cartouches est imposée pour toutes les armes à feu, l'industrie ne pourra pas poursuivre ses activités.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de nous offrir leurs perspectives uniques.
Ma première question s'adresse à Médecins pour un meilleur contrôle des armes à feu.
J'ai été vivement intéressé par votre déclaration selon laquelle, dans 75 à 80 % des cas, les décès par arme à feu au Canada sont attribuables à un suicide. C'est aussi ce que j'ai trouvé en faisant mes propres recherches. Au cours de notre dernière réunion, le ministère nous a dit que le projet de loi contribuerait à réduire les suicides par arme à feu. Pourtant… Avez-vous entendu parler de l'étude évaluée par les pairs dans laquelle Jean Caron a fait la démonstration, en 2004, que le contrôle des armes à feu contribue effectivement à réduire la prévalence de ces suicides, mais pas le taux de suicide global. Malheureusement, les gens trouvent d'autres moyens de s'enlever la vie.
À mon avis, il faut mettre l'accent sur les politiques qui visent à réduire le taux de suicide global. Nous connaissons les problèmes actuels en matière de santé mentale. Ce qui nous est proposé pourrait réduire les suicides commis avec une arme à feu, mais avez-vous des données qui indiquent que le taux global de suicides sera réduit?
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Je vous remercie de votre réponse.
Pour les quelques minutes qui me restent, je me tournerai vers nos amis de l'industrie airsoft.
Je crois que tout le monde dans cette salle comprend que les armes airsoft ne tuent personne, mais qu'elles font tuer des personnes à cause de leur apparence. Il arrive qu'elles ne soient pas utilisées comme prévu et il arrive aussi que leur apparence incite des policiers à réagir comme ils le devraient face à ce qui ressemble à une arme mortelle.
Je ne pense pas que quiconque ici veuille faire cesser votre activité. Qu'est‑ce que votre industrie est prête à faire pour aider à faire en sorte que les armes airsoft que vous fabriquez ou que vous utilisez ne soient pas confondues avec des armes mortelles?
Il a été question de reconfiguration tout à l'heure, mais une arme reconfigurée pour perdre en puissance ne ressemble en rien à une arme airsoft.
Nous ne voulons pas faire cesser votre activité. Nous voulons arriver à quelque chose qui ne cause pas la mort de personnes. Par conséquent, dites-nous ce que vous êtes prêts à envisager afin que nous puissions trouver des moyens de travailler ensemble pour que les personnes qui pratiquent ce sport ne puissent pas, par inadvertance, devenir la cause du décès d'autrui, notamment de jeunes gens.
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Je vous remercie de me permettre de répondre à votre question.
En fait, nous avons consulté beaucoup de policiers en service actif dans de nombreux organismes dans tout le Canada, et le consensus est que nous aimerions réduire le nombre de ces accidents pour commencer. Le consensus est également que, généralement, lorsque cette situation difficile se présente, le facteur déterminant n'est pas le fait qu'une personne ait ou n'ait pas un objet qui ressemble peut-être à une arme à feu; le consensus est que le facteur déterminant est le langage corporel et l'attitude affichée par la personne dans la situation.
Il y a aussi eu beaucoup de cas où des objets qui n'étaient manifestement pas des armes à feu ont été confondus avec des armes à feu. Sean Arbuthnot, directeur fondateur d'ASIC, notre organisation, en est un exemple. On l'a fait mettre à terre sous la menace d'une arme dans une ville à cause d'un trépied d'appareil photo qui ne ressemblait même pas à une arme à feu.
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Je suis plutôt d'accord avec vous. Je trouve particulier que mes collègues du Parti libéral disent qu'ils ne veulent pas mettre fin à vos activités et qu'ils veulent trouver un terrain d'entente, mais qu'ils ne vous aient pas consultés.
À mon avis, l'approche de la Fédération sportive d'airsoft du Québec, avec laquelle vous travaillez probablement, est très constructive et raisonnable, puisque votre industrie, celle du tir à microbilles, est extrêmement touchée par le projet de loi. Au lieu d'enlever en bloc les articles qui touchent à votre industrie, vous proposez des amendements. Pour trouver un compromis, vous vous êtes notamment basés sur ce qui se fait en Californie et dans la législation britannique.
J'imagine que vous êtes d'accord sur les recommandations de la fédération québécoise, mais j'aimerais que vous nous en parliez davantage. Selon vous, jusqu'où devrait aller le projet de loi pour encadrer davantage votre industrie, sans complètement mettre fin à ses activités?
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C'est une autre très bonne question.
La communauté et l'industrie de l'airsoft fonctionnent depuis très longtemps sans réglementation et une des choses que nous voulons obtenir dans ce processus, c'est la mise en place d'une réglementation claire, de manière à ce que non seulement les joueurs, mais aussi les importateurs et les détaillants sachent tous à quoi s'en tenir et puissent prévoir les résultats. C'est un des plus gros problèmes de l'airsoft en général parce qu'il passe entre les gouttes. La communauté est florissante depuis très longtemps et elle a pris l'ampleur que je mentionnais tout à l'heure, mais il est très vrai que ce projet de loi est une occasion d'éliminer ces risques et de mettre en place une réglementation claire.
Ce que nous proposons — et nos collègues de la fédération québécoise sont d'accord aussi —, c'est un âge minimum de 18 ans pour l'achat, une exonération au point de vente indiquant clairement les responsabilités et dangers potentiels qui vont de pair avec la possession de ces armes et, en plus de cela, un marquage et un étiquetage clairs sur ces produits afin que les personnes qui les achètent connaissent leurs responsabilités et sachent qu'il leur incombe de veiller à ce qu'ils soient utilisés en toute sécurité et dans le respect de la loi.
De plus, l'application d'une réglementation claire nous permet de fournir clairement cette information aux utilisateurs finals, aux importateurs, aux exportateurs, aux acheteurs et aux détaillants. Ce que nous espérons vraiment obtenir ici, c'est, si je puis dire, de dissiper le brouillard et d'arriver à une réglementation claire et à une voie clairement tracée pour notre industrie.
Les membres du Comité disent qu'ils ne veulent pas détruire notre activité, mais ce projet le ferait, complètement et de manière définitive, et sans réglementation claire, il est désastreux que ces choses arrivent aux nombreuses personnes qui ont investi les économies d'une vie dans des entreprises et qui ont acheté des biens...
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Winkel, on entend souvent votre association ou ses membres dire que ce n'est pas en arrêtant un honnête citoyen propriétaire d'armes à feu qu'on va empêcher un criminel de tirer sur quelqu'un. Nous sommes plutôt d'accord avec vous là-dessus. Nous sommes aussi d'accord avec vous qu'il y a un problème de trafic d'armes illégales. C'est ce qui cause des morts ou des blessés dans des villes comme Montréal, en ce moment. On le voit beaucoup dans les médias.
Cependant, il ne faut quand même pas oublier que les armes légales demeurent dangereuses et qu'il est normal et nécessaire qu'on continue de les encadrer. Nous ne disons pas qu'il faut toutes les enlever partout et toujours, mais il est normal d'encadrer un objet qui peut tuer quelqu'un, car ce n'est pas banal.
Il faut rappeler que des fusillades ont été perpétrées par des propriétaires légitimes d'armes à feu. On n'a qu'à penser à Polytechnique, au Collège Dawson ou à la mosquée de Québec. Il y a aussi eu des fusillades à Fredericton, à Moncton et à Vernon.
Êtes-vous conscient du fait que des groupes militants craignent que cela arrive de nouveau et qu'un autre propriétaire légitime d'armes à feu pourrait commettre l'irréparable?
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Évidemment que je suis conscient que des groupes s'y opposent.
Avec tout le respect que je vous dois, nous parlons d'éliminer tout le secteur des armes de poing. Vous avez dit que ce n'est pas ce que nous cherchons à faire, mais ce n'est pas vrai. Nous limitons complètement la vente d'armes de poing à tous les propriétaires autorisés.
J'aimerais aussi dire que nous avons une situation où ces articles sont sérieusement limités, alors que tous ces propriétaires sont approuvés par la GRC. Y a‑t‑il des situations sûres à 100 % avec une arme? Non. Cela n'existe pas. À nous de faire de notre mieux pour que le moins d'armes possible tombent entre les mains de criminels, et il me semble que l'industrie fait un très bon travail à cet égard.
Nous utilisons une énorme quantité de ressources pour essayer de limiter les moins de 10 % d'armes à feu qui sont acquises légalement et nous n'utilisons pas nos ressources pour nous attaquer aux 90 % qui ne sont pas acquises légalement. En attendant, nous éliminons un secteur qui pèse 8,5 milliards de dollars dans notre économie et qui représente beaucoup d'emplois, et nous ne pouvons pas minimiser ces faits. Le coût est énorme pour l'ensemble de notre économie et pour les personnes qui ont participé à cette industrie toute leur vie, en toute légalité.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'éclairer le Comité dans cette étude.
Je commencerai par Airsoft au Canada.
Cet été, mon concitoyen Jon Bell m'a emmené à la Victoria Fish and Game Protective Association et m'a fait enfiler une tenue d'arbitre. J'ai assisté à une de vos compétitions. Vous avez raison. Je suis d'accord avec vos observations préliminaires. Il y avait des personnes de tous âges, de tous profils démographiques, qui étaient venues passer un bon moment en plein air. Je comprends très bien votre sport.
Il est évident que les personnes qui s'y adonnent sont très passionnées. Comme en témoigne la campagne jusqu'ici, elles ont très envie de parler au Comité. Je salue donc vos efforts en ce qui concerne cet engagement politique.
Avec le libellé actuel du projet de loi , une arme airsoft devient tout à coup une arme prohibée. Je sais que c'est aux fins d'articles du Code criminel — le trafic d'armes, la possession d'armes en vue d'en faire le trafic, et ainsi de suite, il s'agit donc d'articles précis —, mais quel effet cela a‑t‑il sur un propriétaire qui apprend que, tout à coup, son arme va être classée dans les armes prohibées? Quel est cet effet de découragement?
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Monsieur MacGregor, merci de votre question.
Quelques-unes des questions qu'on nous pose en ce moment visent à savoir ce qui va arriver une fois le projet de loi adopté. Que se passera‑t‑il si les propriétaires décident de vendre leur arme? Manifestement, ce sera illégal en vertu du Code criminel parce que ces armes seront classées comme prohibées.
L'effet de découragement immédiat est qu'on nous a dit que nous pouvons garder les armes que nous avons et que nous pouvons les utiliser, mais d'après la version actuelle du projet de loi , l'article 117.03 du Code criminel habilitera les policiers à confisquer à vue les armes airsoft. Aucun motif n'est nécessaire; ils n'ont pas à avoir de raison ou de cause probable. Ils n'ont besoin de rien.
La crainte est que, s'ils se rendent sur un terrain de paintball et qu'ils font une partie d'airsoft, un policier pourrait se présenter et leur prendre leur bien, et il n'y a aucun moyen de le récupérer.
La crainte est que nous...
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Puis‑je vous interrompre? Je suis désolé. Mon temps de parole est limité.
Vous avez formulé quelques propositions utiles à l'intention du Comité dans vos observations préliminaires. Vous avez recommandé d'imposer un âge minimum de 18 ans pour l'achat, et l'exonération relative aux risques qui ferait comprendre à l'acheteur la responsabilité qui va de pair avec la propriété d'une telle arme.
Cependant, quand je vois le libellé du projet de loi , j'essaie d'imaginer comment insérer vos modifications, étant donné la teneur actuelle du projet de loi C‑21, parce que nous ajouterions un paragraphe au Code criminel — plus précisément, le paragraphe 3.2 après le paragraphe 3.1 existant de l'article 84.
Êtes-vous arrivés à un libellé pour les aspects techniques? Pensez-vous que cette clause existante puisse être convenablement modifiée pour tenir compte de ce que vous espérez obtenir? Je suppose qu'en fait, je vous demande si vous pouvez éclairer le Comité quant à la façon dont vous souhaiteriez voir cette clause réécrite.
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J'ajouterai rapidement quelque chose.
Peut-être que je me trompe, mais je ne vois pas de disposition dans ce document qui permette aux médecins de faire un signalement en se fondant sur leur interaction avec un patient. Ce serait, selon moi, quelque chose d'important à discuter parce que rien, au fond, dans ce texte ne parle de pouvoir enfreindre le principe de confidentialité.
Ensuite, il me semble que le fait de pouvoir voir un juge de toute urgence et la formation des juges font partie des éléments importants de lois efficaces permettant aux forces de l'ordre de confisquer rapidement des armes à feu.
Enfin, il me semble qu'il faudrait veiller à ce qu'il n'y ait pas de stigmatisation accrue des maladies mentales et à se fonder sur des facteurs de risque et pas sur un diagnostic de maladie mentale, ce qui, à ce que je crois comprendre, n'est pas prévu. Cela fait partie de la formation nécessaire.
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Je vous remercie de votre réponse. Si vous pensez à autre chose, vous pouvez nous le faire parvenir par écrit.
J'aimerais passer rapidement — parce que je vais manquer de temps — à mes amis d'Airsoft.
J'ai reçu dernièrement un courriel. Je ne mentionnerai pas le nom de l'expéditeur. Il est de Barrie. Son courriel est un peu long, mais je vais vous en lire quelques paragraphes et vous demander si, à votre avis, c'est ce qui se passe normalement, parce que je ne pratique pas l'airsoft. Des membres de ma famille l'ont pratiqué dans le passé, mais je ne sais pas grand-chose sur ce sport.
Je vais paraphraser ce qui dit mon concitoyen: « C'est vraiment un sport d'équipe qui réunit des joueurs venus de tous horizons, et il forme une communauté qui accepte toutes sortes de personnes rassemblées autour d'une passion commune. Je crois aussi qu'il peut aider à éloigner les jeunes des écrans et des jeux vidéo, et à leur faire passer un après-midi dehors à jouer, à pratiquer un sport qui exige un effort physique ainsi que la prise de décisions importantes. L'airsoft m'aide personnellement dans ma vie de tellement de façons, y compris avec ma sobriété. Il y a tellement de choses positives à propos de ce sport! Je fais de la compétition avec une équipe très active chaque semaine, mais je joue aussi avec une équipe appelée AAA, pour « Airsoft Addicts Anonymous ». Nous nous rencontrons normalement au moins une fois par mois, et l'équipe continue de croître encore et encore. L'airsoft est pour tout le monde, et il n'y a aucun aspect négatif. Il ne devrait pas figurer dans ce projet de loi.
« Cela me brisera le cœur si le projet de loi est adopté et que les générations de joueurs actuelles et futures sont privées de ces possibilités parce que leur sport favori est banni pour des raisons que nous ne trouvons ni légitimes ni convaincantes. »
La lettre est beaucoup plus longue, mais j'en resterai là.
Qu'en pensez-vous et pouvez-vous me dire quelques mots sur le type de personne qui pratique ce sport au Canada?
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Je vous remercie de me donner l'occasion de répondre à cette question.
Je suis actif dans la communauté depuis 2005. J'ai vu des gens... surtout des jeunes hommes, parce que la population est plutôt composée de jeunes hommes qui participent à l'airsoft, le jeu qui utilise des armes à air comprimé, bien que cela s'élargisse maintenant. L'attrait s'élargit. J'ai vu de jeunes hommes changer sous mes yeux en l'espace de quelques années, passer de l'état d'habitants de sous-sols qui ne voient pas la lumière du jour à celui de jeunes hommes autonomes qui deviennent des leaders et des mentors à part entière.
C'est ce qui me pousse à continuer à m'impliquer. Je suis bien plus âgé que la plupart des gens qui pratiquent l'airsoft, mais c'est ce qui me pousse à oeuvrer dans cette communauté: la transformation qui se produit chez les jeunes hommes et les jeunes femmes qui y participent. C'est inspirant à voir.
Il existe peu d'occasions pour les jeunes d'acquérir des compétences en leadership, et c'est l'un des environnements où cela se produit. Ils acquièrent de la confiance et apprennent à interagir avec d'autres dans un esprit de collaboration et de coopération. Toutes ces compétences sont acquises et développées sur le terrain d'airsoft. La transformation de jeunes gens en adultes, en entrepreneurs, en créateurs d'entreprises et en travailleurs pour payer leur passe-temps est vraiment quelque chose à voir.
L'impact est très important, et cette lettre est un très bon exemple du genre de choses que nous entendons tous les jours.
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Merci, monsieur le président, et merci à tous nos témoins d'être ici.
Docteure Ahmed, je crois vous avoir entendu dire que vous deviez partir à 17 h 25, alors je vais commencer par vous.
Je tiens à vous remercier, tout d'abord, de vos efforts de soutien. Je sais que vous avez subi de nombreuses attaques, vous et les autres médecins, de la part du lobby canadien des armes à feu. Ce que vous avez vécu est horrible parce que vous avez préconisé des mesures de santé publique. Je sais que les médecins ont examiné le fardeau des blessures dues aux accidents de voiture et ont préconisé le port de la ceinture de sécurité, qu'ils ont examiné le tabagisme et ont préconisé des lois sur le tabagisme, et que le fardeau des blessures dues aux armes à feu est assez élevé. Vous avez mentionné le suicide. Nous savons qu'en matière de violence sexiste, les femmes qui vivent dans un foyer où il y a une arme à feu sont plus susceptibles d'être contrôlées par la coercition.
J'ai eu une longue conversation avec le Dr Alan Drummond au sujet des lois sur les signaux d'alarme, et je sais que vous avez mentionné que vous êtes en faveur de ce que contient le projet de loi. Le Dr Drummond m'a expliqué, entre autres, que le signal d'alarme relève de nombreuses compétences, y compris celles des provinces et de votre société des médecins et chirurgiens. S'il y a un danger évident et immédiat, le médecin peut appeler la police ou retenir quelqu'un à l'hôpital, mais s'il soupçonne qu'il y a un danger pour lui-même ou pour les autres, le rapport n'est pas obligatoire, et cela ne relève pas du cadre législatif fédéral. Est‑ce bien cela?
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Oui. Comme vous le soulignez à juste titre, la situation est compliquée, car la législation sur les armes à feu est de compétence fédérale, mais la réglementation des médecins et le système de soins de santé relèvent des provinces. Vous avez raison, et je vais céder la parole à la Dre Maggi, qui pourra expliquer la responsabilité des médecins à l'égard des personnes qui représentent un risque immédiat pour elles-mêmes en vertu de la Loi sur la santé mentale.
Dans l'état actuel des choses, il n'y a aucun moyen pour un médecin, s'il s'inquiète de la sécurité d'une femme au foyer ou s'il craint qu'une personne ne se suicide avec une arme à feu, de faire retirer l'arme à feu.
Il existe de nombreuses autres situations dans lesquelles nous avons l'obligation de faire un rapport. Par exemple, si ce soir je vois dans la salle de traumatologie une personne qui a été blessée alors qu'elle conduisait son véhicule en état d'ébriété, j'ai l'obligation de le signaler. De même, si nous sommes préoccupés par le fait qu'un enfant est maltraité chez lui, nous avons l'obligation de le signaler, mais il y a des lacunes, comme vous le soulignez.
Je vais passer la parole à la Dre Maggi, qui aura peut-être d'autres remarques à faire à ce sujet.
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Merci, monsieur le président.
J'ai une question pour les représentants de Médecins pour un meilleur contrôle des armes à feu.
J'ai lu, dans un article de La Presse publié en 2019, les déclarations d'un chirurgien-traumatologue de l'Hôpital général de Montréal, le Dr Andrew Beckett. Celui-ci souligne que tous les cas ne sont pas médiatisés et qu'il reçoit à l'hôpital environ un patient blessé par balle par semaine. C'est probablement ce qui l'a incité à militer pour un meilleur contrôle des armes à feu.
Selon lui, « il faut voir les blessures et les morts par arme à feu comme une crise de santé publique. Cette crise est de plus en plus grave au Canada, mais totalement évitable. » Il voit sa prise de position « [...] dans une perspective de santé publique comme celles qui ont mené au port obligatoire de la ceinture de sécurité en voiture ou à celui du casque à vélo. Ce sont des mesures qui sauvent des vies ».
Madame Maggi, à votre avis, le gouvernement voit-il suffisamment la prolifération des armes à feu comme un problème de santé publique dans sa façon d'aborder le problème et le projet de loi ?
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Merci, monsieur le président.
Je vais consacrer le reste de mon temps à Airsoft au Canada. C'est la seule fois que nous vous recevons devant notre comité.
Lorsque le Comité a été suspendu, nous parlions de ce que le Royaume-Uni a utilisé. Vous avez mentionné deux catégories d'articles airsoft. Certains sont, je suppose, transparents et ne ressemblent évidemment pas à une véritable arme à feu, et puis il y a une catégorie plus professionnelle. Dans d'autres administrations, comme la Californie, je crois que celle‑ci exige un embout orange à l'extrémité du canon.
Pour ce qui est de l'apparence, je sais que de nombreux adeptes de ce sport ont dépensé beaucoup d'argent pour acquérir des armes d'airsoft qui ressemblent vraiment à des armes réelles. C'est très important pour des secteurs comme l'industrie cinématographique, lorsqu'il s'agit d'utiliser une réplique pour reconstituer une scène historique, par exemple.
Je suppose que cela pourrait se faire au moyen de règlements, mais avez-vous réfléchi à la manière dont nous pourrions modifier l'apparence des armes airsoft, même lorsqu'elles sont transportées, afin qu'il soit tout à fait évident de quoi il s'agit lorsque quelqu'un les porte? Elles pourraient être dotées d'un embout orange pour ne pas être confondues avec autre chose lorsqu'une personne va de son lieu de résidence à l'endroit où elle pratique ce sport.
Pouvez-vous ajouter quelque chose à cette conversation?
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Nous reprenons nos travaux.
Pour la gouverne de tous, nous avons un arrêt définitif dans 35 minutes, alors nous ferons tout ce que nous pourrons dans ce laps de temps.
Nous allons commencer par souhaiter la bienvenue aux témoins.
Nous avons avec nous, de l'Association des sports de tir du Canada, Tony Bernardo, qui est dans la salle avec nous. Par vidéoconférence, de la Fédération sportive d'airsoft du Québec, nous avons Yannick Guénette, premier vice-président, et François Gauthier, deuxième vice-président.
Écoutons les déclarations de nos témoins, en commençant par M. Bernardo.
Monsieur Bernardo, allez‑y, s'il vous plaît. Vous avez cinq minutes.
Bon après-midi, mesdames et messieurs. Je m'appelle Tony Bernardo. Je suis le directeur exécutif de l'Association canadienne du sport de tir. Nous avons 62 ans et, depuis notre création, nous n'avons jamais eu un seul accident mortel sur un champ de tir, ce qui n'est pas mal.
Pour respecter les cinq minutes qui me sont allouées et par souci de brièveté, je vous renvoie à mon curriculum vitae pour plus de détails.
Les personnes qui utilisent des armes à feu à l'heure actuelle ne sont pas les propriétaires légitimes qui ont enregistré leurs armes, vérifié leurs antécédents, suivi une formation, et qui entreposent leurs armes en toute sécurité. Ce ne sont pas les personnes qui commettent des crimes violents. Ce sont des gens qui utilisent des armes de contrebande en provenance des États-Unis. C'est la grande majorité des armes utilisées dans les crimes, des armes de poing.
Il y a toutes sortes de lois en vigueur actuellement auxquelles ces personnes ne se conforment pas, donc ajouter plus de lois pour les propriétaires légitimes n'aura aucun impact sur les criminels, qui ne se soucient pas des lois. Ils commettent toutes sortes de crimes, y compris le meurtre.
Selon Chris Lewis, ancien commissaire de la Police provinciale de l'Ontario, l'interdiction des armes de poing détenues légalement ne réglera pas le problème.
Le président de la Fédération nationale des policiers, Brian Sauvé, a déclaré dans son témoignage: « Les ressources devraient accorder la priorité à l'utilisation criminelle des armes à feu dans le cadre d'une stratégie coordonnée qui combine efficacement la prévention, l'application de la loi et les programmes sociaux. »
Le sous-commissaire de la GRC, Stephen White, a déclaré dans son témoignage: « Dans les faits, parmi les armes à feu saisies au pays l'année dernière — plus de 30 000 —, le Centre national de dépistage des armes à feu du Programme canadien des armes à feu n'a retracé qu'un très petit pourcentage des armes de poing et autres armes à feu. »
S'exprimant devant ce même comité en février 2022, Mark Weber, président national du Syndicat des douanes et de l'immigration, a témoigné: « L'exemple le plus éloquent est peut-être celui des opérations en mode ferroviaire: selon les propres données du syndicat, en 2019, seul un millionième de toutes les marchandises importées par voie ferroviaire a été véritablement examiné. »
Permettez-moi de le répéter: « ... un millionième de toutes les marchandises importées [...] a été véritablement examiné ». La réalité est que nos capacités opérationnelles actuelles dans le domaine ferroviaire sont pratiquement inexistantes.
En date du mois dernier, les médias ont rapporté que 661 récidivistes, tous arrêtés pour avoir commis d'autres crimes graves, ont également été accusés de 1 514 chefs d'accusation pour avoir enfreint des ordonnances d'interdiction d'armes à feu, mais notre refuse de lever le petit doigt pour réparer le système canadien d'ordonnances d'interdiction d'armes à feu, qui est en panne, afin de régler ce grave problème de sécurité publique.
L'Association des sports de tir du Canada, notre organisation, est même allée jusqu'à présenter un système pour remédier au problème des ordonnances d'interdiction d'armes à feu, mais le gouvernement actuel n'a donné aucune réponse, rien du tout.
Ces experts vous ont tous exposé le problème. Ils vous ont décrit la soi-disant science pour réduire les crimes par armes à feu. C'est juste devant vous. Ils vous l'ont dit. Pourquoi ce gouvernement ne les écoute‑t‑il pas? Pourquoi dirigez-vous les efforts de ce gouvernement du Canada contre les personnes respectueuses de la loi, au lieu de les diriger contre l'utilisation criminelle de ces objets? Il semble clair que le gouvernement est engagé dans une chasse aux sorcières contre des millions de citoyens canadiens qui respectent la loi, et cela soulève la question suivante: « Pourquoi? »
J'aimerais également parler de la dévaluation et de la confiscation des armes de poing. Il est clair que ce projet de loi ne se contente pas de geler les armes de poing ou leurs transferts; il impose leur destruction fiscale et finalement leur confiscation sans indemnisation. Pire encore, il ne les confisque pas à moi; il prend la voie lâche de la confiscation de milliards de dollars de biens aux conjoints en deuil laissés derrière lorsque leurs proches périssent. Il vole littéralement de grosses sommes d'argent — de grosses sommes d'argent — dans les poches des veuves et des veufs au moment où ils sont le plus vulnérables. Il laisse à un autre gouvernement le soin de s'occuper de cette question obscènement immorale.
L'Angleterre n'a pas procédé ainsi. L'Australie non plus. Même la Nouvelle-Zélande a eu le courage d'indemniser ses citoyens. Cependant, ce gouvernement choisit d'ignorer l'expérience de nos partenaires du Commonwealth et la common law britannique.
Même ce gouvernement a reconnu à quel point c'était une erreur lorsqu'il a promulgué le décret de mai 2020 confisquant les armes à feu modernes de sport et de chasse. Ils ont promis une indemnisation fondée sur la juste valeur marchande pour le vol de ces armes à feu. Quelle est la différence? Les armes à feu de mai 2020 que vous voulez me retirer — les armes de poing — vont provenir de ma veuve éplorée.
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Merci, monsieur le président, et bonjour à tous et à toutes.
Je suis accompagné de mon confrère, M. François Gauthier.
D'entrée de jeu, permettez-moi de préciser que la Fédération sportive d'airsoft du Québec, ou FSAQ, est favorable au contrôle des armes à feu légales et illégales qui auraient été acquises légalement ou par des moyens illicites. Toutefois, du fait que les marqueurs de tir à microbilles, ou airsoft en anglais, ressemblent à de vraies armes à feu, le tir à microbilles est directement visé par le projet de loi et sa survie est en péril. C'est aussi le cas de plusieurs petites et moyennes entreprises partout au Québec et au Canada. Nous tenons donc à nous dissocier officiellement du lobby des armes à feu, car la majorité des adeptes de tir à microbilles du Québec et du Canada ne sont pas propriétaires d'armes à feu et n'ont pas l'intention de le devenir. Les gens qui pratiquent cette activité le font principalement dans un but de divertissement, comme pour les jeux de grandeur nature à saveur plus réaliste.
La FSAQ désire collaborer avec le gouvernement et les autorités compétentes afin de retirer le tir à microbilles des balises du projet de loi C‑21 et trouver une voie de passage qui permettra à notre communauté de continuer à pratiquer notre sport dans un encadrement sécuritaire ou légiféré.
La FSAQ a été créée en 2018, au terme d'une rencontre regroupant plusieurs parties prenantes du monde du tir à microbilles. Notre but premier, qui est toujours le même à ce jour, est de promouvoir la synergie et l'épanouissement entre les joueurs, les organisateurs et les détaillants dans un cadre sécuritaire.
La FSAQ a pour mandat d'établir une reconnaissance sportive officielle et de représenter la communauté auprès des diverses instances gouvernementales, comme ce fut le cas en 2020, lorsque la FSAQ a fait le pont entre la communauté québécoise de tir à microbilles et le gouvernement du Québec dans le cadre des mesures sanitaires imposées à la suite de la pandémie de la COVID‑19. Nos échanges ont permis de démontrer que le tir à microbilles est une pratique sportive sécuritaire qui respecte les recommandations émises par la santé publique.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi viendra priver les amateurs de leur sport, qui est pratiqué par des dizaines de milliers de citoyens québécois et canadiens de toutes les couches sociales, nationalités et générations. C'est sans compter les retombées économiques de la pratique du tir à microbilles un peu partout au pays. C'est une communauté inclusive, respectueuse et diversifiée, à l'image du Québec et du Canada. Notre sport permet de tisser des liens, de garder la forme et de nous dépasser. Pour ces raisons, la FSAQ vous demande respectueusement de prendre en considération les répercussions que le projet de loi C‑21 aura sur les honnêtes citoyens et citoyennes qui pratiquent le tir à microbilles.
À la suite d'une consultation élargie auprès d'organisations, de la communauté et de représentants internationaux au Japon, en Grande‑Bretagne, en Californie et dans plusieurs autres pays où la réglementation entourant les armes à feu est plus sévère qu'au Canada et où la pratique du tir à microbilles est permise, la FSAQ a préparé une série de recommandations visant à encadrer la pratique sécuritaire de cette activité, ce qui assurera sa survie et celle des milliers d'emplois y étant rattachés. Vous trouverez dans notre mémoire des pistes de solution concernant notamment l'âge minimum recommandé pour l'achat des marqueurs, le transport des marqueurs, l'apparence des marqueurs ainsi que la création d'instances fédératives et sportives pour assurer une supervision, pour ne nommer que celles-ci.
La FSAQ encourage le gouvernement à suivre l'exemple de plusieurs pays qui l'ont fait, en travaillant conjointement avec nous et les représentants de l'industrie du tir à microbilles afin de trouver une voie de passage vers un encadrement sécuritaire et législatif, qui permettra la pratique de notre sport sans en altérer le côté réaliste, immersif et récréatif.
Nous tenons à remercier le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de nous permettre de témoigner devant lui des principaux défis que le projet de loi C‑21 pose pour notre sport. Nous vous réitérons notre volonté et notre ouverture à travailler ensemble afin de trouver une solution viable pour permettre la poursuite de la pratique du tir à microbilles au Québec et au Canada, qui a cours depuis les années 1990.
Merci de votre attention.
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Vous avez mentionné deux ou trois choses. Vous êtes dans cette industrie depuis de nombreuses années, des décennies.
J'ai travaillé avec ma collègue d'en face, Mme Damoff, pendant des années sur ce sujet avant de faire partie de ce comité. Je sais qu'elle est bien intentionnée et je sais que le gouvernement est bien intentionné, mais nous avons des divergences d'opinion non seulement sur cette question, mais sur d'autres également. Le pays est divisé sur cette question, et je crois que c'est parce que les gens ne comprennent pas les lois actuelles que nous avons, et elles fonctionnent.
De votre point de vue, pourquoi avons-nous une si grande divergence sur...? Nous avons un besoin énorme de contrôle des armes à feu, et pourtant il y a des gens qui sont tout aussi passionnés, qui croient les preuves qui leur sont présentées et qui disent que nous n'avons pas besoin de ce contrôle des armes à feu; nous avons besoin d'un contrôle des armes à feu, mais pas de ce qui est proposé. Que répondez-vous à cela?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord remercier les témoins de leur participation à notre panel.
Ma question s'adresse à M. Guénette.
En tant qu'ancien policier, je comprends que même si les fusils airsoft ne sont pas capables de tuer des gens dans la plupart des cas, il y a de graves risques pour la sécurité lorsque les agents de la paix ne peuvent pas distinguer un fusil airsoft d'un vrai fusil. S'ils ne savent pas si c'est une véritable arme, ils n'ont pas d'autre choix que de supposer que c'est effectivement une vraie arme. Par conséquent, des personnes possédant des armes airsoft ont tragiquement perdu la vie.
En tant qu'experts des sports d'airsoft, comment proposez-vous de différencier les armes d'airsoft et les répliques d'armes des vraies armes? Peut-être par des couleurs vives ou un indicateur quelconque. Que recommandez-vous?
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Merci, monsieur Guénette.
On parle souvent de la ressemblance entre une vraie arme et une arme à air comprimé utilisée pour le tir à microbilles, qui est un jouet. Il est difficile de les différencier.
De nos jours, tout ressemble à une arme à feu, comme un trépied pour appareil photo ou certains outils de construction. Au Québec, quelqu'un avait appelé la police pour dire qu'une personne avait une arme dans les mains. Pourtant, quand le policier est intervenu, il a vu que cette personne avait en fait un outil dans les mains. Ce sont des choses qui arrivent et il est difficile de nos jours de distinguer une arme à feu de ce qui n'en est pas une.
Comme l'a dit mon collègue M. Guénette, nous préconisons une forme de marquage des armes de tir à microbilles et une certaine réglementation, notamment pour leur transport. La loi pourrait aussi se montrer plus stricte envers les personnes qui sortent une arme de tir à microbilles ou quoi que ce soit pouvant avoir l'air d'une arme à feu dans un but non récréatif. Comme nous l'avons dit dans le mémoire que nous avons déposé, nous sommes ouverts à l'idée d'ajouter certains marquages aux armes de tir à microbilles pour que l'on puisse plus facilement les distinguer de vraies armes à feu.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Messieurs Guénette et Gauthier, je vous remercie d'avoir accepté notre invitation à témoigner aujourd'hui; nous vous en sommes reconnaissants. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques mois. C'est à ce moment-là que vous m'avez fait découvrir ce sport, que je ne connaissais pas du tout et que, selon moi, le projet de loi cible de façon assez injuste.
Plus tôt, j'ai salué l'approche adoptée par Airsoft au Canada. J'aimerais vous transmettre le même message: vous avez opté pour une approche constructive. Dans votre mémoire, que j'ai lu, vous proposez des pistes de solution, un juste milieu. Cela nous permet de tenir un dialogue constructif, et je vous en remercie.
J'ai beaucoup aimé les questions posées par mon collègue M. Schiefke. Cependant, j'aurais encore plus aimé que le gouvernement vous les pose avant de déposer le projet de loi . En effet, j'ai l'impression que le gouvernement n'a pas consulté votre industrie et qu'il propose des mesures un peu floues.
J'aimerais vous poser des questions à cet égard. Vous avez parlé de la définition de ressemblance donnée dans un document que le gouvernement nous a remis pour nous expliquer sa façon de procéder. Le gouvernement dit vouloir prohiber les armes à air comprimé qui ressemblent à de vraies armes à feu.
Comment se situent les fabricants et les détaillants d'équipement de tir à microbilles à cet égard? Que pensent-ils de cette définition?
À mon sens, la distinction entre ce qui ressemble à une arme à feu et ce qui n'y ressemble pas est assez floue. Je pense qu'il faudra que ce soit défini dans le projet de loi. Quand le Comité a reçu les fonctionnaires il y a deux semaines, ces derniers n'avaient pas l'air de savoir ce qu'ils veulent dire dans la loi. Or, avant de légiférer sur ces questions, qui sont assez importantes et qui peuvent avoir de grandes conséquences sur votre industrie, il faudrait que ce soit clair.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la définition de ressemblance? Comment pourrait-on modifier les armes à air comprimé qui sont très similaires à de vraies armes à feu avant qu'elles arrivent sur le marché?
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Vous avez tout à fait raison.
La première mouture du projet de loi a sans doute permis à plusieurs personnes sur la Colline du Parlement de se familiariser avec le tir à microbilles. Cela nous donne une bonne occasion de prendre position.
La définition de ce qui ressemble à une arme à feu est assez subjective. En effet, à partir du moment où il y a un canon, c'est-à-dire quelque chose de long avec une ouverture au bout, ou quelque chose qui ressemble à une poignée, presque tout le monde, dans presque toutes les situations, pense qu'il s'agit d'une arme à feu.
Notre première recommandation serait d'enlever les mots « ou auquel on a voulu donner cette apparence » qui se retrouvent sous la définition de « réplique » au Code criminel, telle que modifiée par le paragraphe 1(1) du projet de loi actuel. À notre avis, c'est vraiment là où le bât blesse et c'est le plus important problème que nous pose le projet de loi C‑21.
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Oui. Je dis simplement que le projet de loi ne change rien à cela.
Lorsque des représentants de la Sécurité publique ont comparu devant notre comité pour notre première réunion sur ce projet de loi, je les ai interrogés à ce sujet, car on a parlé de l'exemption des entreprises. Je leur ai fait confirmer que les gammes d'armes à feu...
Par exemple, dans ma propre circonscription de Cowichan-Malahat—Langford, la Victoria Fish and Game Protective Association, selon l'interprétation de ce projet de loi par la Sécurité publique, serait autorisée à posséder légalement une cache d'armes de poing, que les gens pourraient venir utiliser dans leur champ de tir sous la supervision légale d'un détenteur d'un permis d'armes de poing.
Êtes-vous au courant de cela?