Bienvenue à la 64e réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes.
Nous allons commencer par reconnaître que nous nous réunissons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin.
La réunion d'aujourd'hui se déroulera en format hybride conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 juin 2022. Des députés siègent en personne dans la salle et d'autres à distance à l'aide de l'application Zoom.
Conformément à l'ordre de renvoi du jeudi 23 juin 2022, le comité reprend son étude du projet de loi , Loi modifiant certaines lois et d'autres textes en conséquence (armes à feu).
Le comité reprend son débat sur l'amendement G‑3.2. Je souhaite maintenant la bienvenue aux fonctionnaires qui sont parmi nous aujourd'hui, encore une fois.
Du ministère de la Justice, nous avons Marianne Breese, Paula Clarke et Phaedra Glushek, toutes les trois avocates à la Section de la politique en matière de droit pénal.
Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, nous avons Rachel Mainville-Dale, directrice générale par intérim, Politiques des armes à feu.
De la Gendarmerie royale du Canada, nous avons M. Rob Daly, directeur, Politique stratégique, Programme canadien des armes à feu; et Mme Kellie Paquette, directrice générale, Programme canadien des armes à feu.
Merci de vous joindre encore une fois à nous. Nous sommes impatients d'entendre votre précieuse contribution à mesure que nous procédons.
Nous allons poursuivre avec la liste d'intervenants de notre dernière réunion. M. Motz avait la parole. Cependant, comme il est absent, nous allons poursuivre avec Mme Damoff, qui sera suivie de Mme Michaud puis de M. Julian.
Madame Damoff, allez‑y, s'il vous plaît.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires de leur grande disponibilité. Au cours des derniers jours et des dernières semaines, nous avons eu plusieurs conversations qui nous ont fait comprendre qu'aucune définition ne permettrait de couvrir entièrement tous les cas de figure. Le Bloc québécois comprend la difficulté de créer une définition qui satisferait tout le monde. En effet, si nous parlions à cinq intervenants différents, ils nous donneraient cinq différentes interprétations ou définitions qui seraient satisfaisantes à leurs yeux; si nous parlions à une centaine d'intervenants, ils nous donneraient une centaine de définitions différentes.
Voilà où nous en sommes. Je l'ai mentionné à la dernière rencontre, mais je salue encore une fois le courage du gouvernement, qui a retiré la dernière version de l'amendement et qui a décidé de mener des consultations auprès de différents groupes. Je pense que c'est ce qui aurait dû être fait dès le départ.
De notre côté, nous avons aussi tenu des consultations et, comme je viens de l'expliquer, il serait juste de dire que chaque personne consultée nous a proposé une définition différente. Nous comprenons qu'il ne s'agit pas d'une tâche facile, mais je pense que nous pouvons quand même tenter d'améliorer cette définition.
Je tiens à souligner aussi que le retrait du terme « fusil de chasse » de la définition française, bien que cela puisse sembler anodin, rassure beaucoup de chasseurs, qui ont autre chose à faire dans la vie que de suivre les travaux de notre comité. La simplification de la définition vient également faciliter la communication avec le public.
À mon avis, cette définition est acceptable, mais, comme je l'ai dit, je pense qu'elle pourrait être meilleure. J'aimerais que le Comité explore la possibilité de l'améliorer en fonction des commentaires qu'il a reçus depuis la diffusion de la nouvelle définition, mardi dernier, tant de la part de la société civile que de la part des fonctionnaires qui sont ici.
Les victimes des nombreuses tueries qui ont eu lieu au Canada suivent nos travaux, tout comme les chasseurs, les Autochtones et les gens de la société civile; tous méritent que nous tentions d'adopter la meilleure définition possible pour protéger le public et pour permettre aux chasseurs de pratiquer leur passion sans entraves.
Lors de la dernière réunion, M. Motz a posé de bonnes questions sur les conséquences du libellé employé au sous-alinéa 84(1.1)e)(ii) proposé, où il est question d'une arme « conçue à l'origine avec un chargeur détachable d'une capacité de six cartouches ou plus ».
Premièrement, la conception est l'étape qui précède la commercialisation. Ainsi, l'expression « à l'origine » semble implicite. Il semble exagéré d'affirmer qu'une arme deviendrait soudainement illégale si quelqu'un, quelque part d'autre au Canada, décidait de commercialiser un chargeur de plus grande capacité pour cette arme.
Selon mon interprétation, la formulation actuelle met l'accent sur l'intention du manufacturier, ce qui semble plutôt impossible à faire. De facto, on s'en remet donc à l'arme telle que manufacturée à l'origine et, en réalité, au chargeur qui accompagne l'arme. Autrement dit, comme je l'ai mentionné lors de la dernière réunion, un manufacturier pourrait commercialiser au Canada une arme avec un chargeur de cinq cartouches et, quelques jours ou semaines plus tard, commercialiser aux États‑Unis une version de cette arme avec un chargeur de 30 cartouches.
J'ai quelques questions à poser aux représentants de la GRC.
De quelle façon peut-on déterminer si l'intention du manufacturier n'a pas toujours été de commercialiser l'arme avec un chargeur de 30 cartouches? Est-ce que vous avez accès aux documents des ingénieurs qui ont conçu l'arme, par exemple, ou est-ce que, en fonction de la définition proposée en ce moment, votre analyse se baserait plutôt sur l'arme telle qu'elle vous arrive?
Je ne sais pas si ma question est claire. Elle s'adresse peut-être davantage à Mme Paquette.
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Le deuxième aspect que je veux aborder, c'est la capacité d'une arme à accepter un chargeur de six cartouches ou plus, compte tenu de la conception du chargeur original et, donc, de l'intention précédant la commercialisation.
Voici la recommandation, en anglais, de la Commission des pertes massives, qui s'est penchée sur les événements survenus en Nouvelle‑Écosse:
[Traduction]
Le gouvernement fédéral devrait modifier le Code criminel afin d'interdire toutes les armes de poing semi-automatiques et tous les fusils et carabines semi-automatiques qui tirent des munitions à percussion centrale et qui sont conçus pour recevoir des chargeurs amovibles d'une capacité de plus de cinq cartouches.
[Français]
La définition proposée par le gouvernement est proche de cela, mais elle présente quand même une différence de taille: on n'y parle pas du tout de la capacité à accepter un chargeur de six cartouches ou plus, mais plutôt de la conception d'origine. Comme je l'ai souligné plus tôt, et comme M. Motz l'a souligné également, au bout du compte, c'est la capacité d'une arme semi-automatique au moment de sa commercialisation au Canada qui pourrait être le facteur décisif pour déterminer si elle est légale ou non, plutôt que les chargeurs qu'elle peut accepter.
Une arme d'abord commercialisée avec un chargeur de 10 cartouches aux États‑Unis serait illégale, au Canada, même avec un chargeur de cinq cartouches. Dans le cas inverse, cependant, elle serait légale au Canada. Même si l'arme était commercialisée aux États‑Unis d'abord avec un chargeur de cinq cartouches, puis avec 30 cartouches quelques semaines plus tard, et qu'elle était ensuite commercialisée au Canada avec un chargeur de cinq cartouches, la conception d'origine demeurerait un chargeur de cinq cartouches, peu importe qu'il y ait eu une prolifération des chargeurs de 30 cartouches au sud de la frontière.
Évidemment, il faut rappeler que la définition proposée par le gouvernement ne s'applique pas aux armes actuelles, mais plutôt aux futurs modèles, comme l'a mentionné Mme Paquette. Il n'y a donc absolument aucun effet sur les armes existantes, peu importe la définition retenue. Je ne sais pas si les questions que poseront nos collègues conservateurs aujourd'hui iront dans cette direction, mais le demandait lors de la rencontre précédente. Selon ma compréhension de la définition, le fusil Lee‑Enfield ne serait pas inclus, puisqu'il existe en ce moment et que la définition s'appliquerait de façon prospective.
L'argument que nous avons entendu pour justifier de ne pas retenir la définition proposée par la Commission des pertes massives, c'est qu'une commercialisation future d'un chargeur de haute capacité par un tiers, donc par quelqu'un d'autre que le manufacturier d'origine, pourrait mener à une interdiction rétroactive. Or, ce n'est pas le cas. Ce que nous comprenons, c'est que la GRC ne procède pas à une réévaluation de la classification d'une arme s'il n'y a pas eu de changements législatifs ou réglementaires. Cet argument peut donc être rejeté.
Revenons à la proposition de la Commission, qui vise à interdire les armes selon leur aptitude à accepter un chargeur de haute capacité, plutôt que selon l'intention initiale du manufacturier lors de la commercialisation. Est-ce qu'une telle définition viendrait vraiment asphyxier davantage l'entrée d'armes semi-automatiques au Canada? À notre avis, non, car plusieurs armes semi-automatiques à percussion centrale avec des chargeurs détachables sont déjà conçues de façon à ne pas pouvoir accepter des chargeurs de grande capacité.
Je vais vous donner un exemple concret. Je vais tenter de décrire l'arme. J'ai l'image devant moi, mais je ne peux malheureusement pas m'appuyer sur un support visuel. Il s'agit de la carabine Browning BAR Mark III, une arme légale au Canada en ce moment. Bien entendu, la définition proposée par le gouvernement ne s'appliquerait pas à cette arme, parce que cette définition serait prospective, mais je la donne en exemple pour un éventuel modèle similaire. Donc, cette carabine de chasse semi-automatique a un chargeur détachable de trois ou quatre cartouches, selon le calibre, soit .300 Winchester Magnum ou .308 Winchester, mais elle n'est pas conçue pour accepter des chargeurs de plus grande capacité. Le logement du chargeur est fermé par une portière qui retient le chargeur et il n'y a pas d'extrusion avec cette portière qui permettrait un chargeur de plus large capacité. Autrement dit, il serait physiquement impossible d'y rattacher un chargeur de plus grande capacité sans modifier l'arme elle-même.
Dans ce contexte, il est complètement invraisemblable que le manufacturier propose lui-même des chargeurs de plus large capacité pour ce modèle. S'il voulait commercialiser un modèle à plus grande capacité dans un autre pays, il créerait carrément un autre modèle avec des caractéristiques légèrement différentes quant au logement du chargeur. C'est exactement ce qu'a fait Browning aux États‑Unis en commercialisant une version à cartouche amovible de la même arme, pour permettre un chargeur de 10 cartouches.
Autrement dit, selon la définition proposée par la Commission des pertes massives, si l'arme était commercialisée au Canada d'abord avec un chargeur de cinq cartouches, cette version américaine serait évaluée séparément par la GRC et aurait son propre numéro, puisqu'il ne s'agit pas du même modèle. Dans le cas de la définition proposée par le gouvernement, l'arme serait permise si et seulement si le chargeur original ne contenait pas plus de cinq cartouches. Or, selon la définition dont nous parlons, soit celle de la Commission, l'arme ne pourrait pas être commercialisée au Canada, puisqu'il n'y aurait pas de contraintes physiques pour empêcher un chargeur de plus grande capacité. Je pense que cette nuance est quand même importante, puisque nous parlons toujours de futurs modèles.
Maintenant, oublions ce modèle américain et revenons au modèle commercialisé au Canada, la carabine BAR Mark III, avec un chargeur détachable de trois ou quatre cartouches.
Seules des entreprises tierces pourraient, possiblement, proposer des solutions de rechange pour des chargeurs de plus haute capacité. Là encore, il faudrait modifier l'arme pour qu'elle accepte ces chargeurs. Le risque de prolifération de tels chargeurs de haute capacité au sud de la frontière pour ce type d'arme est donc bien moindre. Autrement dit, en remplaçant l'expression « a été conçue à l’origine avec » par « est conçue pour accepter », cette arme serait légale et il serait improbable de trouver un chargeur de haute capacité au sud de la frontière.
À l'argument du gouvernement selon lequel, advenant l'apparition d'un chargeur de plus haute capacité, on interdirait rétroactivement ce type d'arme, je note que la GRC ne va pas réévaluer une arme sans qu'il y ait eu de changements législatifs. L'argument voulant qu'on doive considérer d'éventuels effets pervers indépendants de la volonté des utilisateurs ou des manufacturiers n'est pas valide, à mon avis, parce que ce n'est tout simplement pas de cette façon que fonctionne le système de classification.
Je reviens donc à la recommandation de la Commission des pertes massives, c'est-à-dire bannir la possibilité que l'arme accepte un chargeur de plus grande capacité, contrairement à la proposition du gouvernement, qui se limite à l'intention initiale du manufacturier. Autrement dit, on parle d'une contrainte physique qu'on retrouverait sur l'arme, par opposition à une intention, uniquement prouvable selon l'ordre de la commercialisation sur les différents marchés des chargeurs pour l'arme.
Exerçons de la pression pour que les manufacturiers se conforment à la loi, plutôt que de leur ouvrir nous-mêmes la porte menant à d'éventuels contournements.
C'est pourquoi je vais proposer un sous-amendement afin de modifier l'amendement G‑3.2 du gouvernement. Le greffier a déjà des copies de ce sous-amendement pour tous mes collègues. J'espère que ceux-ci y seront favorables. Je pense que cela va améliorer le projet de loi et, je l'espère, répondre aux préoccupations dont nous ont fait part les personnes qui ont survécu aux trop nombreuses tueries ayant eu lieu au Canada.
Je peux faire la lecture du sous-amendement ou attendre que tout le monde l'ait sous les yeux.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de nous avoir accordé quelques minutes pour examiner le sous-amendement. Étant donné que cela nous ramène un peu au libellé qui était proposé en novembre, je ne pourrai pas l'appuyer. Plusieurs éléments de l'amendement proposé en novembre n'étaient pas faciles à comprendre. Je sais que le ministère a fait un bon travail de consultation. Alors, même si je sais que le sous-amendement s'appuie sur de bonnes intentions, je ne crois pas qu'il remplisse l'objectif de clarté qu'il est important d'atteindre dans le cas de cette disposition.
Je vais donc voter contre le sous-amendement.
[Traduction]
Je veux également parler de la question du temps au Comité. Mardi, il nous a fallu deux heures et demie pour examiner un amendement.
Vous savez aussi bien que moi que, lorsqu'on fait le calcul, 145 amendements multipliés par deux heures et demie donnent 390 heures. J'ai déjà dit que nous avons besoin d'un plus grand nombre d'heures par semaine pour vraiment faire avancer le dossier, surtout à la lumière de l'urgence entourant les armes fantômes et du fait que les forces de l'ordre souhaitent que ces mesures soient prises.
Lorsqu'on prend ce nombre d'heures, soit 390, alors que nous siégeons seulement quatre heures par semaine, on se retrouve avec 90 semaines de séance. Comme je l'ai dit mardi, au rythme où nous progressons, nous allons terminer l'étude article par article en octobre 2024.
Comme nous n'avions pas terminé cet amendement à la fin de la journée mardi, nous parlons plutôt — étonnamment, monsieur le président — d'environ octobre 2026. À notre rythme actuel, il nous faudrait trois ans et demi pour faire l'étude article par article du projet de loi. Puisqu'il est important de protéger les victimes de violence conjugale, de s'occuper des armes fantômes alors qu'il y en a exponentiellement plus, d'après ce qu'on dit, d'un bout à l'autre du pays... Il ne fait aucun doute qu'aux États-Unis, où on compile ces statistiques, nous voyons une hausse marquée du nombre d'armes fantômes. C'est la raison pour laquelle l'administration Biden a sévi et que plus de 20 000 de ces armes ont été saisies l'année dernière.
C'est une urgence. Je suis d'accord pour dire que le gouvernement a déposé à l'automne des amendements flous qui expliquent ce retard.
Je pense qu'on ne guérit pas le mal par le mal. Nous devons vraiment faire avancer le dossier et terminer l'étude article par article afin que les forces de l'ordre possèdent les outils dont elles ont besoin pour lutter contre les criminels qui se servent de ces armes fantômes et d'armes qui ne laissent pas de traces.
J'espère obtenir le consentement unanime à ce sujet, monsieur le président.
J'aimerais proposer, par consentement unanime, car c'est la seule manière possible, que nous demandions 20 heures supplémentaires de séance la semaine prochaine. Nous aurions ainsi 24 heures la semaine prochaine pour faire l'étude article par article. Je ne pense pas que nous puissions attendre des années avant que le projet de loi soit adopté. Nous devons aller de l'avant.
J'espère que nous aurons le consentement unanime pour procéder ainsi, pour demander 20 heures supplémentaires de séance la semaine prochaine, lesquelles s'ajouteraient aux quatre heures qui sont déjà prévues.
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Merci, monsieur le président.
Maintenant que nous avons réglé le sous-amendement, j'ai encore des questions. J'espère que le Comité et les témoins me donneront une certaine latitude, car je n'étais pas ici lors des discussions précédentes sur cet amendement. D'après ce que je vois ici, j'ai quelques questions. Je suis propriétaire d'armes à feu et j'ai donc de la difficulté à faire confiance à un processus qui offre une définition, mais pourtant encore une façon de la contourner.
Si je lis l'amendement correctement dans le contexte de la loi actuelle, je vois qu'il ajoute tout simplement l'alinéa, après l'alinéa d) dans le Code criminel, dans la définition d'« arme à feu prohibée » et le paragraphe qui serait avant. L'alinéa d) dit « arme à feu désignée comme telle par règlement ». C'est l'autre processus.
En dépit de tout ce que nous avons dit sur l'ajout de l'alinéa e) à la définition d'« arme à feu prohibée » dans le Code criminel sous le paragraphe 84(1), il est encore possible de déclarer de manière ponctuelle qu'une arme à feu, qu'elle soit visée ou non par la définition dont nous discutons aujourd'hui, est une arme à feu prohibée, comme cela a toujours été le cas. Je pense que c'est ce qui frustre vraiment les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois. C'est une méthode que quelqu'un quelque part peut utiliser, d'un seul trait de plume, pour arbitrairement... l'autre processus.
Pour le compte rendu, je mentionne que, en tant que propriétaire d'armes à feu, je suis vraiment frustré que nous consacrions autant de temps à discuter d'une définition qu'un processus permet de totalement contourner. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas confiance. Même si nous parvenons à un consensus sur cette définition, ce n'est pas la seule façon grâce à laquelle je peux, en tant qu'acheteur, propriétaire, propriétaire d'entreprise ou fabricant... Il n'y a aucun moyen de savoir, en lisant la loi — dans l'éventualité où l'amendement serait adopté —, si une arme d'épaule sera prohibée, à autorisation restreinte ou autre... Je trouve cela frustrant.
J'ai des questions, car cela s'applique aux armes à feu Remington. Je vais m'en servir comme exemple. Le fabricant Remington reprend ses activités. Il a fabriqué les modèles 742, 7400 et 750. Les témoins présents ici aujourd'hui savent de quelles armes il s'agit, n'est‑ce pas? On parle généralement de la série de fusils de chasse semi-automatiques Remington. Nous sommes tous d'accord là‑dessus. Est‑ce que je me trompe? Savez-vous de quel fusil je parle?
Madame Paquette, comprenez-vous? Bien.
De toute évidence, ce fusil a déjà été conçu. On s'en sert depuis des décennies. En général, êtes-vous d'accord? Le modèle 742 a été remplacé dans la production par le modèle 7400, qui a été remplacé à son tour par le 750.
Souscrivez-vous généralement à ce que je dis?
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La question du chargeur est une question totalement distincte selon moi. Malheureusement, ce n'est pas clair, et la première chose que nous devrions régler avant de discuter de tous ces changements législatifs, c'est la modification qui porte sur les chargeurs. Tout ce que nous avons à l'heure actuelle, c'est ce qui se trouve dans le règlement, plus ce que le a dit qu'il ferait. Cela signifie que je dois deviner, en tant que parlementaire, à quoi va ressembler la modification législative ou réglementaire sur les chargeurs.
Remington reprend maintenant ses activités. L'entreprise a annoncé qu'elle allait créer une autre série d'armes à feu. Hypothétiquement, je suppose qu'elle ne va pas réinventer la roue. Disons que l'entreprise crée le modèle 800, avec de petits changements dans la conception. Ce n'est pas le 742, le 7400 ou le 750. Donnons-lui un chiffre et disons que c'est le 800, un fusil semi-automatique. Remington va fabriquer un chargeur de 4 cartouches, un autre de 10 et un troisième de 20 pour ensuite commercialiser le fusil.
J'aimerais savoir comment vous interpréteriez cette mesure législative, dans l'éventualité où elle serait adoptée, pour le Remington 800, si c'est ainsi qu'on décide de l'appeler, un fusil qui serait conçu et fabriqué après l'adoption du projet de loi, s'il est commercialisé avec ces chargeurs et que l'entreprise obtient un brevet après l'entrée en vigueur de la mesure. Le Remington 800 serait vendu avec un chargeur de 4, 10 ou 20 cartouches, qui serait interopérable sur les différentes plateformes, comme c'est le cas pour presque toute la plateforme 700. Quelle serait votre interprétation? Recommanderiez-vous de recourir à un décret, ou peu importe le processus utilisé, pour que cette arme à feu, le modèle Remington 800, soit prohibée?
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Oui. Merci, monsieur le président. Vos propos sont très clairs.
Je tiens à préciser que je n'essaie pas de mettre qui que ce soit ici dans une situation injuste... Je ne suis pas hostile de quelque façon que ce soit. J'essaie de me rassurer en me disant que si le dérivé, disons, du modèle 800... parce que nous avons de l'expérience avec ce fabricant d'armes à feu en particulier. Il y a le modèle 742, qui a été modifié et remplacé par le modèle 7400, qui lui‑même a été modifié et remplacé par le modèle 750. Remington n'a pas réinventé la roue, soyons honnêtes.
C'est la raison pour laquelle j'ai choisi d'utiliser cet exemple hypothétique dans ma série de questions. Je vous comprends, mais je dois prédire ce que cette loi va faire à l'avenir. Il est de mon devoir, en tant que parlementaire, de savoir quelles seront les répercussions futures d'une modification législative, et je dois donc poser des questions hypothétiques. Je pense être aussi juste et aussi raisonnable que possible.
Je suis d'ailleurs convaincu que si Remington sortait un modèle 800 ayant subi des modifications aussi mineures que celles du modèle 750 par rapport au 7400 — parce que Remington concevait à l'origine des chargeurs de cartouches à 10 et à 20 coups —, le critère du sous-alinéa (ii) serait rempli. Cependant, l'arme à feu doit remplir les trois critères, n'est‑ce pas? Nous savons déjà que ce modèle satisfait au critère du sous-alinéa (i) parce qu'il « tire des munitions à percussion centrale de manière semi-automatique ».
Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il satisfait au critère du sous-alinéa (i), et je pense qu'il remplit également le critère du sous-alinéa (ii). Ainsi, le seul espoir pour Remington de vendre son modèle 800 sur le marché canadien serait de faire en sorte que l'arme à feu ne remplisse pas le critère du sous-alinéa (iii). Si ce modèle est conçu et fabriqué... Je pense que nous en avons déjà discuté. Si ce modèle est « conç[u] et fabriqu[é] à la date d'entrée en vigueur [de l']alinéa ou après cette date » — et dans l'exemple que je vous ai donné, ce modèle est conçu et mis en marché après l'entrée en vigueur de l'alinéa —, vous aurez, selon moi, un fusil de chasse qui sera désormais prohibé au Canada.
Y a‑t‑il quelque chose qui m'échappe, ou y a‑t‑il moyen, monsieur Daly... Il serait absurde qu'une carabine Remington 800 soit désignée comme étant prohibée et qu'un modèle 750, qui est pratiquement identique, soit légal au Canada. Ce scénario est‑il envisageable? Comment la loi serait-elle interprétée pour qu'une situation aussi insensée ne se produise pas?
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Il est tout à fait approprié, monsieur le président, de parler de la quantité de temps qui a été consacrée à cet amendement, comme le député le sait.
L'amendement lui‑même se compose de sept phrases. Nous en avons reçu le libellé il y a quelques jours. Je me souviens que, pendant les années du gouvernement Harper, nous avions reçu un projet de loi omnibus de 500 pages, dont nous avons dû débattre 24 heures plus tard. Aujourd'hui, après un préavis de quelques jours, on refuse de mettre aux voix un amendement de 7 phrases, alors que 145 autres amendements attendent encore d'être examinés. Il me semble plutôt évident que nous sommes en présence d'une véritable obstruction. Étant donné l'ampleur et la portée de la question importante des armes fantômes, et compte tenu de ce que réclament les forces de l'ordre, je pense qu'il s'agit d'un véritable problème. Nous devrons trouver d'autres solutions à cette obstruction.
En ce qui concerne l'amendement lui-même, je remercie les fonctionnaires. Ils ont répondu très clairement aux questions. À mon avis, dans certains cas, il s'agit de questions qui ont été répétées ou qui sont de nature rhétorique. Hypothétiquement, la mise en œuvre survient une fois que nous avons des dispositions législatives, puis réglementaires. Pour en venir au fait, quand on pose des questions qu'il vaudrait mieux poser aux dernières étapes, après l'adoption du projet de loi... Je ne pense pas que ce soit la bonne façon de procéder.
Je souligne la quantité de temps incroyable qui a été consacrée à ce débat cette semaine, à un moment où le Comité devrait aller de l'avant. Si les conservateurs ne sont pas disposés à ce que le Comité tienne des réunions supplémentaires, je pense que nous devrons trouver d'autres solutions.
Je voterai en faveur de cet amendement.
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Merci, monsieur le président.
L'intervention de Mme Damoff ne sera peut-être pas nécessaire, mais nous verrons bien.
La position des conservateurs, c'est que cette définition reste imparfaite pour de nombreuses raisons, y compris celles évoquées avec éloquence par mon collègue M. Calkins. Cette définition comporte une part d'incertitude. Elle laisse également entendre que les carabines et les fusils de chasse seront interdits à l'avenir.
Par ailleurs, le gouvernement actuel a apparemment laissé la porte ouverte en proposant la création d'un conseil consultatif et un examen parlementaire obligatoire de la définition. Nous ne savons pas ce que les libéraux recommanderont, mais ils ouvrent certainement la porte à une future définition révisée qui interdirait les carabines et les fusils de chasse. N'oublions pas ce que le a déclaré il n'y a pas si longtemps. Il a dit: « [...] nous allons devoir retirer certaines armes à feu » qui sont utilisées pour la chasse.
Les conservateurs continueront de demander des comptes au gouvernement libéral. Nous continuerons de défendre les chasseurs et les tireurs sportifs respectueux des lois afin que leurs carabines et fusils de chasse ne leur soient pas retirés.
Afin d'apaiser les inquiétudes que M. Julian a soulevées à de nombreuses reprises, je dirai que les conservateurs sont prêts à voter sur cette question.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je serai bref.
Je signale que le député néo-démocrate initial du Comité, , a proposé cet amendement, et que c'est son anniversaire aujourd'hui. J'espère qu'il s'agit là d'une motivation supplémentaire pour les membres du Comité. Je suis sûr qu'il serait ravi que vous appuyiez son amendement, tout comme la communauté d'utilisateurs d'armes à air comprimé de type Airsoft.
Nous parlons en ce moment d'enjeux très sérieux. Nous disposons du cadre, grâce à ce projet de loi. J'ai mentionné précédemment les problèmes liés aux armes de type Airsoft, aux échappatoires pour les fabricants, que l'amendement que nous venons d'adopter permettrait de resserrer. Ce sont des enjeux importants et sérieux.
Ce qui a été signalé par la communauté d'utilisateurs d'armes de type Airsoft — et il s'agit de personnes qui utilisent ces armes à des fins récréatives —, c'est que le projet de loi les traite d'une manière qui n'est vraiment pas appropriée.
L'amendement aurait pour objet de supprimer l'article 1, ce qui permettrait tout de même au gouvernement d'envisager une éventuelle approche réglementaire. Nous comprenons que le gouvernement a la capacité de prendre des règlements. Comme vous le savez, monsieur le président, les membres de la communauté d'utilisateurs d'armes de type Airsoft ont fait preuve d'une grande ouverture en comparaissant devant notre comité et en discutant avec les membres du Comité afin d'indiquer qu'ils sont prêts à accepter une réglementation concernant les armes de type Airsoft, mais le fait est que l'article 1 actuel aurait des répercussions sérieuses sur les utilisateurs d'armes de type Airsoft, ainsi que sur un certain nombre d'entreprises de l'ensemble du pays.
Au nom d', qui est un fervent défenseur des utilisateurs d'armes de type Airsoft, j'aimerais proposer cet amendement. J'espère qu'il recevra le soutien de tous les membres du Comité.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier M. Julian au nom de . Je sais qu'il a beaucoup travaillé sur ce dossier.
Je tiens à saluer l'industrie des armes de type Airsoft, qui s'est montrée incroyablement disposée à collaborer avec nous afin de réglementer ce secteur.
Toutefois, je suis préoccupée par les carabines à air comprimé de type Airsoft. Ce sont des armes que nous avons vues dans l'armurerie, et je m'inquiète de leur capacité à être transformées.
Bien que nous ne soyons pas en mesure de soutenir l'amendement, nous ne nous mettrons pas en travers de votre chemin.
Si j'ai bien compris, le gouvernement peut prendre des règlements concernant les questions que vous avez mentionnées, monsieur Julian. L'industrie a comparu devant nous et a affirmé qu'elle ne voyait pas d'inconvénient à ce que nous envisagions de réglementer l'âge des utilisateurs de ces armes, ainsi que le transport et l'entreposage des armes. Ils ne veulent pas que ces armes de type Airsoft se retrouvent entre les mains d'enfants, qu'elles soient apportées dans une école et utilisées pour tuer un autre enfant, parce que ces enfants ont pris possession de la carabine de type Airsoft de leurs parents.
Je tiens à remercier sincèrement l'industrie, car il a été incroyablement agréable de travailler avec elle. Ils se sont exprimés de façon très concise et ont proposé des solutions.
Je vous remercie d'avoir proposé cet amendement, monsieur Julian.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie M. Julian d'avoir présenté cet amendement et, par la même occasion, je remercie , avec qui le Comité a travaillé auparavant sur cette importante question.
Comme l'a dit Mme Damoff, nous avons pu constater, en visitant la chambre forte de la GRC, à quel point il peut être facile de convertir une arme à air comprimé en véritable arme à feu, puisque des pièces d'armes à feu peuvent très bien s'emboîter dans des pièces d'armes à air comprimé. En revanche, comme mes collègues l'ont mentionné, je pense que c'est exagéré de prohiber les armes à air comprimé dans le cadre du projet de loi .
De plus, quand des représentants de l'industrie sont venus témoigner devant le Comité, ils se sont montrés très conciliants et se sont dits ouverts à l'idée que l'industrie soit réglementée. Justement, je peux citer M. Brian McIlmoyle, directeur de l'association Airsoft au Canada, connue sous le nom d'ASIC. Quand il est venu au Comité, il a dit ceci dans ses remarques préliminaires:
Le meilleur moyen d'atténuer ces risques serait d'interdire l'achat d'armes à air comprimé aux personnes de moins de 18 ans, pour empêcher les enfants de s'en procurer à l'insu de leurs parents. De plus, l'obligation de faire signer une exonération ou une reconnaissance légale et de remettre du matériel éducatif clair permettrait de sensibiliser les parents et les jeunes adultes à la responsabilité importante et au risque mortel qui sont associés à la possession de matériel de tir à microbilles.
Il a aussi dit qu'il était prêt à aller plus loin en faisant la proposition suivante:
[...] l'ASIC propose l'adoption d'un régime d'autoréglementation semblable à celui de la United Kingdom Airsoft Retailers Association et d'une loi analogue à la Violent Crime Reduction [Act] du Royaume‑Uni, selon laquelle il faut être membre d'une association de tir à microbilles pour posséder une arme à air comprimé. Ce type de mesures augmenterait les coûts administratifs, mais ce serait faisable et la communauté est prête à en parler.
Il a ajouté ceci:
Les mesures que nous proposons découlent de positions communes de la Fédération sportive d'airsoft du Québec, la FSAQ, de l'Airsoft Association of British Columbia et de la Canadian Sporting Arms and Ammunition Association, la CSAAA.
Je salue au passage la FSAQ, avec laquelle nous avons travaillé.
Il a terminé sa présentation en disant ceci:
Nous proposons au Comité d'autoriser le gouverneur en conseil à collaborer avec des organismes consultatifs comme l'ASIC pour établir une réglementation qui définirait de manière plus complète et plus précise les termes « réplique » et « arme à air comprimé ». Nous souhaitons aujourd'hui convaincre le Comité de travailler avec notre communauté à la recherche d'une solution.
Cela m'amène à poser une question aux fonctionnaires.
Peut-on nous confirmer si le gouvernement a la possibilité, en ce moment, de réglementer les armes à air comprimé sans que ces dernières soient mentionnées précisément dans le projet de loi ? Existe-t-il quelque chose, en ce moment, qui permet au gouvernement de réglementer les armes à air comprimé?
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C'est ce que je souhaitais dire avant de m'emballer en déclarant que la motion était adoptée. Je suis très enthousiasmé par toutes les motions que nous avons adoptées au cours des dernières minutes.
Je me joins également à vous pour souhaiter un joyeux anniversaire à . Je crois que tous les membres du Comité veulent lui souhaiter un joyeux anniversaire. Le passage d'une autre année est toujours une bonne nouvelle. Merci à tous.
L'amendement BQ‑2 ne peut pas être proposé, car il vise les mêmes lignes que la motion qui vient d'être adoptée.
De même, l'amendement CPC‑2 ne peut pas être proposé.
Cela nous amène à l'amendement G‑5.
Oh, oui, j'ai oublié une partie très importante.
L'article 1 est‑il adopté?
(L'article 1 modifié est adopté. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Nous allons maintenant passer à l'amendement G‑5, qui est inscrit au nom de .
Madame Damoff, vous avez la parole.
Comme mon collègue, , n'est pas là en ce moment, je vais faire ce que M. Julian vient de faire et proposer l'amendement en son nom. Je sais que c'est une question qui lui tient à cœur, ainsi qu'à M. Schiefke.
Nous avons déjà adopté un amendement concernant les armes fantômes, les armes à feu imprimées en 3‑D ou, comme la police les appelle, je crois, les armes à feu fabriquées par des particuliers.
Pour que vous soyez au courant, monsieur le président, je précise que je proposerai les amendements en l'absence de M. Noormohamed, à moins que M. Schiefke ne veuille proposer l'un d'entre eux.
Ces amendements sont extrêmement importants pour les forces de l'ordre, et j'espère que tout le monde en convient. Ces amendements insèrent les mots « pièce d'arme à feu » dans différents articles de la loi afin de garantir que ces armes à feu imprimées en 3‑D et fabriquées par des particuliers ne puissent pas être utilisées pour commettre un crime.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que tous ceux d'entre nous qui ont visité l'armurerie de la GRC ont été choqués par la rapidité et la facilité avec laquelle il est possible d'imprimer en 3‑D la boîte de culasse, ainsi que par la facilité avec laquelle on peut se la procurer.
Cet article porte sur le traitement des données informatiques et sur les systèmes informatiques utilisés dans le cadre de nouvelles infractions. Il s'agit d'un nouvel article, et il est extrêmement important pour faire face à l'augmentation des armes fantômes. Autrefois, il fallait faire appel à un armurier pour créer ces boîtes de culasse. Grâce à l'impression 3‑D, ces pièces ont pu être créées instantanément ou littéralement en quelques minutes, pendant que nous étions dans la salle.
Mes collègues ont peut-être des questions à poser aux hauts fonctionnaires afin de clarifier cet enjeu. Cet amendement porte sur l'ajout d'infractions relatives à l'impression 3‑D. Il transformera également le Canada en un chef de file mondial en matière de lutte contre les armes fantômes.
J'ai parlé de cette question au cours de notre dernière réunion. Lorsque j'ai rencontré l'inspecteur Michael Rowe à Vancouver, il m'a dit que ces armes étaient les armes préférées des tueurs à gages. Elles sont en train de devenir les armes préférées des gangs. Cet amendement nous donne, à nous les législateurs, l'occasion de devancer le crime organisé au lieu de le rattraper. Il donne aussi à la police les outils dont elle a besoin pour poursuivre ceux qui fabriquent ces armes à feu, parfois dans une demeure ou un quartier résidentiel.
J'espère que mes collègues soutiendront cet amendement.
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Merci, monsieur le président.
Je vais soutenir cet amendement. J'ai eu l'occasion de rencontrer la GRC à Surrey, en Colombie-Britannique, et j'ai pu constater dans quelle mesure l'utilisation d'une imprimante 3D associée à certains logiciels, des éléments d'armes à feu obtenus légalement, sans permis de possession et d'acquisition, et la possession de munitions, tous ces éléments réunis... Les représentants des forces de l'ordre ont indiqué qu'il était difficile, avec la législation actuelle, d'assurer un suivi approprié.
Comme je l'ai mentionné à maintes reprises, et je sais que les forces de l'ordre l'ont également mentionné, dans les rues de ce pays, dans certaines régions comme la mienne, le nombre d'armes fantômes a augmenté de façon exponentielle au cours de la dernière année ou des deux dernières années. Ce problème n'évolue pas lentement, il explose. Vingt mille armes fantômes ont été saisies aux États-Unis, et l'administration Biden prend des mesures. Le Canada doit prendre des mesures similaires et donner aux forces de l'ordre les moyens de sévir contre les criminels.
Essentiellement, le projet de loi est en train de devenir un projet de loi qui réprime les comportements criminels. Les dispositions relatives aux armes fantômes sont d'une importance vitale à cet égard. Nous devons sévir contre les criminels, éliminer leurs sources et nous assurer qu'ils ne disposent pas d'armes à feu non retraçables. C'est évidemment un danger pour le public. C'est un danger pour nous tous, c'est pourquoi je vais soutenir cet amendement.
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Merci, monsieur le président.
Comme mon collègue, M. Ruff, je pense en fait que c'est le genre de choses sur lesquelles nous devrions nous concentrer, au lieu de nous en prendre aux propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi, mais ce n'est que mon avis.
J'ai quelques questions au sujet de cet amendement. Avant d'être ici, j'étais professeur titulaire et j'enseignais la technologie des systèmes informatiques dans un collège local. L'informatique est un domaine dans lequel j'ai oublié plus de choses que je n'aurais probablement dû en savoir au départ. C'était il y a 17 ans, et la technologie a énormément évolué.
Je ne vois pas le mot « sciemment » dans le paragraphe 102.1(1) proposé ou les mots « avec intention » dans le paragraphe (2). Je suis un ancien programmeur informatique, un analyste des systèmes, un administrateur de base de données. Je ne connais pas tous les fichiers qui se trouvent sur mon ordinateur. Je pense que vous, les témoins assis autour de cette table, ne connaissez pas tous les fichiers qui se trouvent sur vos ordinateurs.
Ne devrions-nous pas inclure un libellé qui dit que vous devez posséder ces données « sciemment »...? Il serait très facile pour toute personne ayant une quelconque compétence technique — et ce n'est plus mon cas — d'envoyer un fichier sur un ordinateur, d'envoyer un robot, d'envoyer quoi que ce soit de ce genre sur un appareil, et tout à coup, vous faites circuler des données, ou votre machine fait circuler des données, et vous n'êtes absolument pas au courant. C'est le cas pour la pornographie, mais aussi pour les plans techniques d'armes à feu.
Je n'ai pas vu ce libellé. Quelqu'un peut‑il me rassurer et confirmer que les termes « sciemment » et « avec intention » figurent dans cet amendement?