Bienvenue à la 77e séance du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du vendredi 25 novembre 2022, le Comité poursuit l'étude du projet de loi , Loi établissant la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public et modifiant certaines lois et textes réglementaires. Aujourd'hui, le Comité reprend l'étude article par article.
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride, conformément au Règlement. Les membres sont présents en personne dans la salle et à distance à l'aide de l'application Zoom.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Je donne la parole à M. Shipley.
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Merci, monsieur le président.
J'espère que tout le monde a passé une bonne fin de semaine.
Monsieur le président, j'aimerais proposer une motion qui a été inscrite au Feuilleton la semaine dernière. Je vais vous la lire:
Que le Comité tienne trois réunions de deux heures chacune, immédiatement après l'étude du projet de loi C‑20, sur les droits des victimes d'actes criminels, le reclassement de cote de sécurité et le transfert des délinquants au sein du Service Correctionnel Canada, incluant le transfert de Paul Bernardo d'une prison à sécurité moyenne à une prison à sécurité maximale.
Que le comité invite à comparaître:
1. La commissaire du Service correctionnel du Canada, Anne Kelly; le sous-ministre de Sécurité publique Canada, Shawn Tupper; l'enquêteur correctionnel; l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels;
2. Les représentants des familles et amis des victimes, notamment Tim Danson;
3. Les représentants du Syndicat des agents correctionnels du Canada (SACC) et du Syndicat des employé‑e‑s de la sécurité et de la justice (SESJ).
De plus, que le comité invite immédiatement le ministre de la Sécurité publique et les fonctionnaires du ministère à comparaître pendant deux heures pour discuter de son mandat.
Enfin, que le comité tienne une réunion à huis clos d'une heure afin d'être informé sur les pratiques d'interrogation en comité de victimes ayant subi un traumatisme, en vue de se préparer à recevoir de futurs témoignages de victimes.
J'aimerais dire quelques mots à ce sujet.
J'espère, monsieur le président, que nous nous sommes entendus là‑dessus. Il y a eu beaucoup de discussions. Nous y avons consacré beaucoup de temps. Je pense que cela couvre tout ce que, je l'espère, tous les partis ont voulu, y compris certains ajouts et certaines suppressions. Je n'ai rien à ajouter. Je pense que nous avons d'autres choses à faire, et j'aimerais voir où cela nous mènera aujourd'hui.
Merci.
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Je remercie M. Shipley d'avoir essentiellement présenté de nouveau la motion que le NPD a présentée à la dernière réunion pour nous sortir de l'impasse du dernier mois.
Monsieur le président, vous avez parlé de reprendre l'étude du projet de loi , mais en réalité, nous n'avons pas encore examiné un seul article du projet de loi, malgré le fait que nous y travaillions depuis plus d'un mois, à cause de l'obstruction des conservateurs. Je dirais, à l'exception de quelques arguties — et j'ai hâte d'entendre ce que mes collègues ont à dire à ce sujet — que cette motion est essentiellement la même que j'ai présentée il y a quelques semaines.
Ma question à mes collègues conservateurs est la suivante. Pourquoi leur a‑t‑il fallu un mois pour essentiellement convenir du bon sens de ce que le NPD soumettait à ce moment‑là? Cela dit, mieux vaut tard que jamais. Si les conservateurs ont fini par entendre raison, tant mieux.
Le projet de loi , pour toute une série de raisons, doit être examiné attentivement. Au cours des dernières semaines, nous avons dû renvoyer plusieurs témoins, ce qui a coûté des dizaines de milliers de dollars aux contribuables. Ils ont tous un travail important à faire, et nous les avons retenus ici, essentiellement, pour entendre un député conservateur faire de l'obstruction.
Si le Comité est d'accord pour adopter cette motion, c'est tant mieux. Je regrette seulement que les conservateurs aient attendu un mois avant de l'adopter.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je suis bien contente que ce dossier soit réglé.
Mon but n'est vraiment pas de repousser davantage l'étude du projet de loi , mais il y a d'abord une étude importante que j'aimerais proposer au Comité. J'en ai déjà parlé à mes collègues avant la réunion.
Je vais lire l'avis de motion que je veux déposer, monsieur le président, puis je vous demanderai de vérifier s'il y a consentement unanime pour que nous en débattions aujourd'hui. Je ne pense pas que ce sera un très long débat, car tout le monde semble s'entendre sur la question, mais le consentement unanime est quand même nécessaire.
La motion vient à l'instant même d'être envoyée au greffier. La voici:
Considérant l'augmentation vertigineause du nombre de vols de voitures au Canada et considérant que le port de Montréal, le plus important dans l'est du Canada, est une plaque tournante pour l'exportation de voitures volées, que le Comité entreprenne une étude, conformément à l'article 108(2) du Règlement, sur le phénomène grandissant des vols de voitures au Canada ainsi que sur les moyens mis en œuvre par le gouvernement fédéral pour lutter contre cette activité criminelle;
que l'étude comprenne six réunions;
que le Comité invite à comparaître les ministre de la Sécurité publique, ainsi que d'autres témoins selon les besoins du Comité;
que le Comité fasse rapport de ses recommandations à la Chambre;
et que le gouvernement donne une réponse au Comité à la suite de la réception du rapport.
Monsieur le président, dois-je obtenir le consentement unanime tout de suite avant de pouvoir m'exprimer sur la motion, ou est-ce le contraire? Quelle est la procédure à suivre?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie mes collègues.
Comme je l'ai dit, le vol de véhicules et leur exportation subséquente sont un phénomène grandissant au Canada, et le port de Montréal est la plaque tournante de cette exportation. Il ne s'agit pas seulement de voitures qui ont été volées au Québec. De fait, 60 % des voitures volées qui se retrouvent au port de Montréal ont été volées en Ontario. Ces voitures arrivent dans des conteneurs scellés et sont par la suite exportées dans des pays d'Afrique, du Moyen‑Orient et d'Europe.
Dans la dernière année, le phénomène a doublé au Québec: il se commet environ 1 000 vols par mois. Dans la dernière année, les compagnies d'assurances ont versé aux consommateurs près de 1 milliard de dollars en indemnités. Cela devient un problème qui touche tout le monde. Je pense que chacun d'entre nous ici connaît au moins une personne qui s'est fait voler son véhicule.
Le gouvernement a une responsabilité en cette matière, car l'Agence des services frontaliers du Canada relève de lui. Selon le syndicat de ses employés, l'Agence ne ferait pas de ce dossier une priorité. En fait, il serait au bas de sa liste des priorités.
Il y a seulement cinq agents au port de Montréal pour fouiller plus de 580 000 conteneurs par année. La machine à rayons X censée scanner les conteneurs fonctionnerait une fois sur deux. Il y a un manque évident de personnel et de matériel, de même que de volonté et de collaboration.
Si je parle de collaboration, c'est parce qu'une escouade mixte a été mise sur pied en mars 2022. Cette escouade est composée du Service de police de la Ville de Montréal, du Service de police de l'agglomération de Longueuil, de la Sûreté du Québec, de la GRC et d'Équité Association, un organisme qui se voue principalement à contrer l'exportation de véhicules volés. Or, l'Agence refuserait de participer à cette escouade. Pourtant, seule l'Agence a le mandat d'ouvrir un conteneur pour fouiller son contenu en cas de doute. Elle ne le ferait pas toujours, malgré le fait qu'on lui signale que certains conteneurs sont à haut risque.
De toute évidence, l'Agence et le gouvernement du Canada ont une responsabilité. Des reportages ont été faits la semaine dernière et en fin de semaine sur ce dossier, et tant l'Agence des services frontaliers du Canada que le refusent de répondre aux questions des médias. Si nous les invitions à comparaître devant notre comité, nous aurions l'occasion de leur poser ces questions plutôt difficiles et d'avoir des réponses. Il faudrait que le gouvernement nous explique comment il entend régler le problème de vol de voitures, un fléau qualifié par certains de crise nationale.
Comme je viens de le dire, j'en ai discuté avec mes collègues auparavant. Je sais que le programme de notre comité est assez chargé, et je suis la première à avoir hâte de discuter du projet de loi . Toutefois, ce serait génial que nous adoptions cette motion aujourd'hui, ce qui nous permettrait d'inscrire cette étude à notre liste de choses à faire et de l'entreprendre le moment venu. Beaucoup de citoyens attendent des réponses dans ce dossier.
J'espère que mes collègues voteront en faveur de ma motion.
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Merci, monsieur le président, et merci à ma collègue du Bloc d'avoir présenté cette motion. Je l'appuie entièrement.
On sait que l'Ontario et le Québec ont été particulièrement ciblés par le crime organisé. Les vols d'automobiles ont augmenté d'environ 50 % depuis le début de l'année, comparativement à l'an dernier, et 90 % des véhicules volés en Ontario et au Québec se retrouvent dans le port de Montréal. Chaque jour, à Toronto, plus de 50 voitures sont volées, et les cas de piraterie routière sont de plus en plus répandus.
L'impact sur la sécurité publique est important, et je suis tout à fait d'accord. En fait, dans ce contexte, je pense que nous devrions également inclure la possibilité de passer une journée au port de Montréal pour obtenir des renseignements de première main et prendre connaissance de l'expérience des agents de l'ASFC à cet endroit, pour voir ce qui se passe sur le terrain.
Merci.
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J'appuie pleinement cette motion, monsieur le président. Je suis content que Mme Michaud l'ait proposée aujourd'hui. On parle d'un élément crucial dans le dossier de la lutte contre le crime organisé.
Présentement, dans le port de Montréal, le port de Vancouver et d'autres ports au pays, il manque d'inspections, ce qui a assurément des répercussions sur notre capacité à démanteler des réseaux criminels. On n'a pas les ressources nécessaires, car le gouvernement a été négligent à cet égard. En effet, depuis 20 ans, on voit une diminution des ressources allouées au système portuaire.
Cela a aussi des conséquences sur la sécurité des gens, parce que cela rend possible l'établissement d'un centre de contrebande au Canada, que ce soit par le port de Montréal ou par le port de Vancouver.
Il est donc extrêmement important que nous nous penchions sur cette question. Il serait également important d'aller au port de Montréal et au port de Vancouver afin de constater jusqu'à quel point on a manqué de sérieux quant au nombre d'inspections nécessaires pour permettre aux policiers de faire contrepoids aux réseaux criminels.
Il y a un manque d'inspections des deux côtés, tant pour l'exportation que pour l'importation de marchandises. Les syndicats ainsi que les travailleurs et les travailleuses du système portuaire l'ont indiqué à plusieurs reprises.
J'appuie donc pleinement la motion visant à faire cette étude. Il est important que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale se penche sur le problème, de même que sur les solutions et les investissements nécessaires pour contrer ce fléau.
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Merci, monsieur le président.
C'est un problème extrêmement grave, et j'aimerais remercier ma collègue du Bloc d'avoir présenté cette motion.
Lorsque le occupait le poste, nous avons pu visiter une installation de l'ASFC à l'aéroport Pearson. C'était probablement il y a six mois, je crois. Nous avons pu voir quelles mesures sont prises pour empêcher la contrebande et pour prévenir le vol de voitures.
La région d'où je viens, la région de Peel — qui comprend Mississauga, Brampton et Caledon — est particulièrement touchée. Nous avons probablement le plus haut taux de vols de voitures au pays. C'est un problème dont mes électeurs me parlent constamment. J'en entends parler tous les jours. J'aimerais certainement voir les mesures qui sont prises au port de Montréal. Je serais également en faveur d'une visite au port. C'est un problème que j'ai soulevé auprès de nos homologues provinciaux et du service de police local.
Je suis très favorable à cette motion.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'appuie totalement la motion mise en avant par ma collègue Mme Michaud. Il s'agit d'un sujet qui a des répercussions sur les familles, non seulement sur leurs finances, alors qu'on sait très bien que les primes d'assurance augmentent chaque année, mais aussi sur leur qualité de vie.
[Traduction]
Dans ma circonscription, Vaudreuil—Soulanges, chaque semaine, des voitures sont volées. Des gens se réveillent et ne peuvent se rendre au travail. Des parents sont incapables de conduire leurs enfants à l'école.
C'est un problème qui touche les Canadiens, peu importe où ils se trouvent au pays. Je remercie mon honorable collègue d'avoir présenté cette motion.
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Merci, monsieur le président.
Dans un esprit de consensus, je tiens également à dire que j'appuie cette motion. C'est un problème qui me touche personnellement, car mon véhicule a été volé. Je l'ai récupéré grâce à la technologie de localisation que de nombreux constructeurs installent dans leurs véhicules. Malheureusement, une grande partie de cette technologie de suivi s'obtient par abonnement. Si vous ne payez pas votre abonnement, vous n'aurez pas cette capacité très importante pour récupérer votre véhicule. Je pense que c'est un aspect très important dont nous devons également discuter, à savoir les nouvelles technologies qui peuvent permettre de récupérer les véhicules volés.
Il s'agit d'un enjeu national, car non seulement il fournit un capital immense au crime organisé, mais il fait augmenter les primes d'assurance pour tous les Canadiens. La crise du coût de la vie est bien réelle en ce moment, et la dernière chose dont les Canadiens ont besoin au moment où leurs paiements hypothécaires et leur panier d'épicerie augmentent, c'est d'une augmentation de leurs primes d'assurance touchant un bien qui leur est essentiel pour se rendre au travail et subvenir aux besoins de leur famille. Il ne s'agit pas seulement d'une question de sécurité publique, mais aussi d'une question essentielle liée au coût de la vie. Si le gouvernement fédéral présente un plan d'action solide pour exercer un effet dissuasif sur le vol de ces véhicules, je pense que tous les Canadiens en profiteront sous la forme d'une baisse des primes d'assurance et d'un sentiment accru de sécurité dans nos collectivités. Ce qui est peut-être le plus important, c'est que cela nuira considérablement aux capacités financières du crime organisé.
Je suis tout à fait d'accord. Je remercie ma collègue d'avoir présenté cette motion.
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Merci, monsieur le président.
Je vais également appuyer cette motion. Je remercie notre collègue du Bloc d'avoir soulevé cette question.
J'ai deux choses à ajouter rapidement, après quoi nous pourrons probablement passer au vote.
C'est un problème très grave. J'ai été abasourdi d'apprendre que les résidents de Toronto installent maintenant leurs propres bornes escamotables mécaniques aux extrémités de leurs propres entrées comme seule façon d'empêcher le vol de leur voiture dans leur entrée. C'est tout simplement ahurissant. Le coût de ces bornes à lui seul doit être astronomique, mais c'est nous en sommes rendus là.
J'ai aussi entendu dire que cela semble être l'apanage du crime organisé — je suis certain que nous en apprendrons davantage dans le cadre de notre étude. Ils passent des commandes de voitures, ce qui est troublant pour moi. Ils veulent six voitures de tel modèle et cinq de tel autre modèle, et c'est presque comme s'ils magasinaient ces voitures.
C'est un problème très grave. Je suis d'accord avec ce que tous mes collègues ont dit aujourd'hui. Lorsque nous en serons à cette étude, j'ai hâte d'en apprendre davantage à ce sujet.
Je vais appuyer cette motion.
Merci.
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Merci, monsieur Shipley.
Comme il n'y a plus d'intervenants, je suggère que nous passions au vote.
(La motion est adoptée.)
Le président: La motion a été adoptée. Félicitations.
Nous allons maintenant accueillir les fonctionnaires qui sont avec nous. Ils sont disponibles pour répondre aux questions concernant le projet de loi, mais ne feront pas de déclaration préliminaire.
De l'Agence des services frontaliers du Canada, nous accueillons Cathy Maltais, directrice, Direction des recours. De la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada, nous accueillons Joanne Gibb, directrice principale, Direction des opérations et des politiques stratégiques, et Lesley McCoy, avocate générale. Du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, nous accueillons Randall Koops, directeur général, Politiques internationales et frontalières; Martin Leuchs, gestionnaire, Division politiques frontalières; et Deidre Pollard-Bussey, directrice, Politiques en matière de police; et de la Gendarmerie royale du Canada, Kathleen Clarkin, directrice, Programme national de recrutement, et Alfredo Bangloy, commissaire adjoint et dirigeant de la responsabilité professionnelle.
Merci à tous de vous être joints à nous aujourd'hui.
J'aimerais faire quelques commentaires à l'intention des membres du Comité sur la façon dont les comités procèdent à l'étude article par article d'un projet de loi. Beaucoup d'entre nous l'ont déjà vécu, mais pour certains d'entre nous, c'est un processus tout nouveau.
Je ne vais pas tout lire. Je vais simplement vous donner un aperçu de certains points.
Il s'agit d'un examen de tous les articles qui figurent dans le projet de loi, dans l'ordre. Je vais mettre chaque article aux voix l'un après l'autre, et chaque article peut faire l'objet d'un débat et d'un vote. S'il y a des amendements à suggérer à l'article en question, je vais donner la parole au député qui le propose, et qui pourra l'expliquer. L'amendement pourra ensuite faire l'objet d'un débat. Lorsque plus aucun député ne voudra intervenir, l'amendement sera mis aux voix. Les amendements seront examinés dans l'ordre où ils figurent dans la liasse que chaque membre a reçue du greffier. S'il y a des amendements corrélatifs, ils seront mis aux voix ensemble.
En plus d'être rédigés correctement, sur le plan juridique, les amendements doivent également être recevables sur le plan de la procédure. La présidence peut être appelée à déclarer des amendements irrecevables s'ils vont à l'encontre du principe du projet de loi ou s'ils dépassent la portée du projet de loi, qui ont tous deux été adoptés par la Chambre lorsqu'elle a adopté le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, ou s'ils contreviennent à la prérogative financière de la Couronne.
Si vous voulez rayer complètement un article du projet de loi, la bonne chose à faire est de voter contre cet article le moment venu, et non de proposer un amendement pour le supprimer.
Étant donné qu'il s'agit du premier exercice pour de nombreux nouveaux membres, le président va procéder lentement pour permettre à tous les membres de suivre les délibérations comme il se doit. Si, au cours du processus, le Comité décide de ne pas voter sur un article, cet article peut être mis de côté par le Comité afin que nous puissions l'examiner plus tard dans le processus.
Les amendements sont numérotés dans le coin supérieur droit pour indiquer le parti qui les a présentés. Il n'est pas nécessaire qu'un comotionnaire propose un amendement. Une fois que votre amendement aura été proposé, vous aurez besoin du consentement unanime pour le retirer.
Pendant le débat sur un amendement, les députés peuvent proposer des sous-amendements. Ces sous-amendements ne nécessitent pas l'approbation de l'auteur de l'amendement. Un seul sous-amendement peut être étudié à la fois. Ce sous-amendement ne peut pas être modifié.
Une fois que chaque article aura été mis aux voix, le Comité se prononcera sur le titre du projet de loi en soi. Une ordonnance de réimpression du projet de loi pourrait être nécessaire, et ainsi de suite.
Je remercie les députés de leur attention et je souhaite à tous une étude article par article productive du projet de loi .
Très bien, conformément au paragraphe 75(1) du Règlement, l'étude de l'article 1, le titre abrégé, est reportée.
(Article 2)
Pour l'article 2, nous allons commencer par l'amendement CPC‑0.1.
Monsieur Lloyd, voulez-vous intervenir à ce sujet?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais faire un bref commentaire sur les sept derniers amendements des conservateurs.
Le fait que les rédacteurs doivent rédiger le projet de loi à l'envers et à l'endroit entraîne un coût important pour les contribuables. Si les conservateurs présentaient sept amendements qu'ils n'avaient pas l'intention de proposer, j'estime que c'est malheureux. Les conservateurs sont pourtant les premiers à déplorer le gaspillage. C'était une perte de temps.
Comme je l'ai dit plus tôt, le fait que nos témoins attendent depuis un mois est aussi révélateur d'une stratégie que je ne comprends tout simplement pas.
Cela dit, je tiens à remercier nos témoins d'être venus, d'avoir été patients dans le dernier mois et d'avoir répondu à nos questions. Je suis certain que mes collègues auront des questions.
J'aimerais proposer l'amendement NDP‑1. Il fait en sorte que la Commission comprenne des représentants des communautés autochtones, noires, racisées et du Nord. Comme vous le savez, monsieur le président, cela correspond à la recommandation 3, à la page 18 du rapport intitulé « Racisme systémique au sein des services policiers au Canada », qui est à l'origine de cet amendement. En réalité, la réponse du gouvernement à ce rapport indique également qu'il est dans l'intérêt du public que la Commission comprenne des représentants de groupes qui ont tendance à être marginalisés par le système de justice et, souvent, par nos institutions. Ils sont aussi souvent surreprésentés dans le système carcéral.
Par conséquent, l'amendement NDP‑1 vise à assurer cette diversité à tous les niveaux de la Commission. Espérons que la Commission fonctionnera beaucoup plus efficacement que les structures existantes.
Je suis certain que mes collègues auront des questions.
Au nom du NPD, je propose cet amendement.
Encore une fois, ma question porte sur l'aspect pratique et la possibilité. Nous savons que l'intention est honorable. Sur le plan pratique, qu'avez-vous à dire à ce sujet et au sujet du fait que des membres de la Commission pourraient représenter les collectivités d'où pourraient provenir les plaintes?
C'est l'intention de cet amendement. Il s'agit de s'assurer que les enquêteurs et les autres personnes, je crois, sont au courant des besoins de chacune de ces collectivités, et qu'ils sont au courant de... et je suppose que la composition de la Commission se fera suivant un scénario différent.
Je ne peux pas parler de l'intention qui sous-tend le libellé proposé par M. Julian, mais encore une fois, lorsque je l'ai lu, j'étais préoccupé par la façon dont cela se traduirait dans la pratique.
Je suis contre le fait que l'on suspende continuellement la séance. J'ai participé à plusieurs reprises à d'autres études article par article, ainsi qu'à la mise en œuvre de la loi d'exécution du budget, et même si je comprends qu'il s'agit d'un projet de loi complexe, ce n'est pas la première fois que nous étudions des projets de loi complexes. Nous avons pu entendre les justifications des gens qui ont fait des recommandations. Nous pouvons continuer à lire les amendements pour que les fonctionnaires puissent les entendre et faire leurs commentaires. Cependant, le fait de suspendre continuellement les travaux chaque fois — pas seulement dans ce cas‑ci, mais aussi lorsque d'autres amendements sont proposés — ne fait que nuire à notre capacité d'adopter ce projet de loi.
Je pense que nous devons pouvoir en discuter. Nous avons la traduction simultanée. Des fonctionnaires sont présents. Nous pouvons faire autant de relectures qu'il le faut. Cependant, je ne pense pas qu'il soit raisonnable de suspendre continuellement la séance pour faire imprimer des documents pour quelques mots changés, compte tenu de ce qu'il nous reste à faire. Pour les prochaines réunions, si nous avons des amendements mineurs, nous pouvons essayer de nous préparer avec des copies papier supplémentaires.
Au cours de mes huit années d'expérience, je n'ai jamais vu cela, une situation où il n'est pas possible de simplement continuer à discuter des amendements et de ce qu'ils signifient. L'amendement a été remis à tous les députés. Nous pouvons le relire pour qu'il figure au compte rendu autant de fois que nécessaire pour que tout le monde ait bien compris, mais je pense que de suspendre la séance ne nous permettra pas de progresser de façon productive dans l'étude de ce projet de loi.
:
Je veux m'assurer de bien comprendre.
Tout à l'heure, il me semble avoir entendu M. Koops répondre à M. Julian que les mots que le précédent sous-amendement proposait d'ajouter étaient de trop et qu'il valait mieux remplacer « gouverneur en conseil » par « ministre ». C'est d'ailleurs ce que cherche à faire le sous-amendement que nous examinons maintenant.
M. Gaheer veut quand même garder:
[Traduction]
« Lorsqu'il fait des recommandations pour la nomination des membres de la Commission... »
[Français]
Selon ma compréhension des propos de M. Koops, il faudrait laisser le texte comme il est et seulement remplacer « gouverneur en conseil » par « ministre ». Le texte commencerait donc de la façon suivante: « Lorsqu'il nomme les membres de la Commission, le ministre cherche à refléter [...] »
Est-ce bien cela, monsieur Koops, ou est-ce que l'ajout des mots proposés est essentiel, dans ce cas-ci?
:
Merci, monsieur le président.
Effectivement, il s'agit de deux rôles différents. Dans ce libellé-ci, on dit que les membres de la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public sont nommés par le gouverneur en conseil. Dans une autre disposition, on dit que les recommandations viennent du ministre. Le sous-amendement de M. Gaheer rassemble ces deux fonctions, et c'est pourquoi je l'appuie. Je pense que cela renforce la proposition du Bloc québécois, de même que celle qui a été faite par le NPD tout à l'heure, où il est question de prendre en considération des « facteurs comme l'égalité des genres et la surreprésentation de certains groupes dans le système de justice pénale, notamment les peuples autochtones et les personnes noires ». C'est un élément très important.
Dans l'ensemble, ces deux modifications rendent le projet de loi plus fort. Il s'agit d'une amélioration importante et cela me satisfait.
:
Merci, monsieur le président.
Le problème, qui est également signalé par la Breaking Barriers Together Association, concerne l'inconduite à l'externe et à l'interne. Pour nous assurer que les employés, ceux qui sont au service de l'ASFC et de la GRC, qui donnent tellement à notre pays, d'être... Pour que la Commission soit à l'abri des risques de conflits d'intérêts, l'amendement NDP‑3 propose l'ajout de ce qui suit:
est le proche parent d'un membre, au sens du paragraphe 2(1) de la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada, proche parent s'entendant au sens de l'article 33 du Règlement du Canada sur les normes du travail;
Nous avons déjà adopté un article qui précise clairement qu'un membre de la Commission ne peut pas être membre de la GRC, mais que la famille immédiate pourrait aussi, je crois, donner lieu à ce conflit d'intérêts. Nous devons, dans l'intérêt des agents de la GRC et de l'ASFC, veiller à ce qu'il n'y ait pas de risque de conflit d'intérêts.
C'est pourquoi je propose l'amendement NDP‑3.
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Merci, monsieur Shipley.
Voici la décision de la présidence. Le projet de loi établit la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public et modifie d'autres lois et textes réglementaires. Le projet de loi dit que certains pouvoirs sont donnés à la Commission, dont le président a le rang et les pouvoirs d'un administrateur général de ministère. L'amendement vise à donner au président tous les pouvoirs d'un agent de la paix, ce qui est une nouvelle notion qui dépasse la portée du projet de loi adopté par la Chambre à l'étape de la deuxième lecture.
On peut le lire à la page 770 de la troisième édition de l'ouvrage La procédure et les usages de la Chambre des communes: « Un amendement à un projet de loi renvoyé à un comité après la deuxième lecture est irrecevable s'il en dépasse la portée et le principe. »
De l'avis de la présidence et pour la raison expliquée à l'instant, je déclare l'amendement irrecevable.
L'article 5 est‑il adopté?
(L'article 5 est adopté avec dissidence.)
(Article 6)
Le président: Nous en sommes à l'article 6 et à l'amendement CPC‑3.
Monsieur Shipley, voulez-vous proposer l'amendement?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
La question des normes de service a été soulevée régulièrement par les représentants syndicaux qui sont venus ici au nom des employés. En réalité, les enquêtes prennent des mois, voire des années. Nous avons besoin de normes de service plus strictes et nous devons veiller à ce que les préoccupations et les plaintes soient réglées rapidement par la GRC et par l'Agence.
Ce que propose essentiellement l'amendement NDP‑6 à cet égard est que:
La Commission, la Gendarmerie et l'Agence traitent et règlent les plaintes déposées en vertu de la présente loi dans l'année qui suit la date de leur dépôt...
Il permet également une certaine latitude:
...ou à l'intérieur de tout délai plus long que la Commission estime indiqué. »
Mais il fixe une limite à ce que devraient être les normes de service. Cela s'applique aussi bien aux plaintes internes qu'aux plaintes externes. Cela changerait évidemment la donne. Comme nous le savons, monsieur le président, justice différée est justice refusée.
Je propose l'amendement NDP‑6 pour instaurer ces normes de service minimales. Cela donne quand même à la Commission la possibilité de prolonger le délai au‑delà de cette date, au besoin.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je comprends la nécessité de normes de service. Il est absolument nécessaire de fixer des délais aux enquêtes avant que des décisions soient prises ou même que soient produits des rapports destinés aux plaignants, aux victimes, etc.
Ce que je ne crois pas nécessaire, et ce qui me préoccupe vraiment, c'est que les syndicats participent au processus décisionnel de la Commission. Il faut traiter les plaintes, c'est important. J'estime cependant que la négociation de conventions collectives dans le cadre de ce processus serait assez problématique.
Je suis d'accord avec l'idée d'une norme, et c'est ce dont il est question dans l'amendement CPC‑5, mais j'estime que, dans cette perspective, cela interdit effectivement toute participation des syndicats au travail de la Commission. Cela pourrait aussi être interprété comme un conflit d'intérêts.
:
Je voudrais m'opposer au sous-amendement de M. Gaheer. Comme nous l'avons vu au cours de nos audiences sur le projet de loi , la commission des plaintes n'a jamais pu obtenir suffisamment de financement et de ressources. C'est un problème. Notre système judiciaire et notre processus de traitement des plaintes sont sous-financés. Pour instaurer ce cadre, nous avons besoin de normes de service minimales offrant une certaine souplesse.
Le paragraphe 8(3) que M. Gaheer propose de supprimer donne à la Commission la possibilité de prolonger le délai au besoin. En fait, c'est une question de ressources. À l'heure actuelle, notre système judiciaire et notre processus de traitement des plaintes ne disposent pas de ressources suffisantes.
Je signale, à l'intention de ceux qui disent que cela pourrait coûter de l'argent, que plus de 30 milliards de dollars par an sont placés dans des paradis fiscaux de l'étranger. Selon le directeur parlementaire du budget, c'est l'argent des impôts. Des ressources devraient y être consacrées. Si nous voulons une commission des plaintes qui travaille efficacement pour la population, pour l'ASFC et pour les employés de la GRC, nous devons fixer des normes de service minimales significatives. Un an, c'est long, mais ce n'est pas exagéré, et la Commission a la possibilité de prolonger cette période à son gré.
Je suis contre un sous-amendement. Je pense qu'une norme de service d'un an doit absolument être envisagée et assortie de ressources. En fait, si ce projet de loi est adopté sans cette norme de service, le délai de traitement de ces plaintes sera prolongé indûment. Je répète que justice différée est justice refusée.
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J'aimerais poser une question aux fonctionnaires, à un représentant de la GRC ou à Mme Gibb, de la Commission.
Je suis d'accord avec M. Julian sur la nécessité de fixer des normes de service pour que les enquêtes se déroulent correctement et rapidement autant que possible, mais on nous a dit, au cours de l'étude, que certaines enquêtes prennent beaucoup de temps. Au fil des ans, mon bureau a reçu des plaintes de la part de membres de ma circonscription au sujet du temps qu'il leur a fallu pour obtenir des réponses de la Commission, et je suis donc d'accord.
Le Comité a entendu des témoins parler du manque de ressources qui rendrait la situation problématique. Nous savons que le financement accordé à cette nouvelle commission améliorée, en comptant l'ASFC et la GRC, est terriblement insuffisant de l'avis de la Commission, et j'aurais tendance à être d'accord.
Cela dit, j'aimerais avoir votre point de vue sur le sous-amendement, madame Gibb, et savoir s'il convient. Nous avons les amendements CPC‑5 et CPC‑6, qui portent aussi sur les normes de service, et nous nous demandons si tout cela rend compte de la réalité.
Si nous prévoyons un délai de six mois ou d'un an à partir de... Je sais que vous pouvez demander une prolongation — je comprends —, mais de quelle réalité le Comité devrait‑il tenir compte pour que les lignes directrices prévues dans la loi vous permettent de faire votre travail?
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Je crois qu'il faut préciser de quelle partie du processus de traitement des plaintes on parle. S'il s'agit de l'enquête initiale, la plupart des plaintes sont déposées par la GRC. Celle‑ci est assujettie à une norme de service interne de 90 jours, et non pas d'un an, pour l'enquête.
Mais, si on parle d'une plainte depuis le moment où elle est déposée jusqu'au moment où la Commission l'examine, dans les cas où il y a un rapport provisoire — c'est‑à‑dire quand la Commission n'est pas satisfaite de la façon dont la GRC a traité la plainte — ou qu'un rapport est envoyé au ministre et au commissaire, et que celui‑ci a ensuite six mois pour répondre... Dans ces cas‑là, je ne dirais pas qu'il serait impossible de respecter un délai d'un an, mais ce serait difficile quand on sait que le commissaire a six mois pour répondre à notre rapport. Il faudrait que le rapport soit déposé et fasse l'objet d'une enquête et que la Commission dispose des 60 jours accordés au plaignant pour demander cet examen, pour procéder à l'examen, rédiger le rapport et l'envoyer au commissaire, qui lui-même dispose ensuite de six mois.
Ces détails sont utiles pour distinguer les plaintes dont il est question.
Il me semble que ce délai de 365 jours est encore une norme de service tout à fait appropriée, compte tenu de la moyenne de traitement à ce stade‑ci. Comme je l'ai mentionné plus tôt et comme il est indiqué au paragraphe 8(3) proposé, que M. Gaheer a suggéré de retirer de l'amendement, il est question de 365 jours. Je pense qu'il est logique que nous établissions ces normes de service, tout en permettant à la Commission de prolonger ce délai si elle le souhaite, bien sûr.
Cependant, à mon avis, il serait logique d'établir une norme de service, car elle obligera le gouvernement à investir les ressources nécessaires. Au cours de nos audiences du printemps dernier, les témoins ont souvent mentionné le manque de ressources. Ce que le gouvernement y affecte ne permet pas d'accomplir le travail. Je pense que, dans notre rôle de législateurs, nous devons dire très clairement au gouvernement qu'il faut des ressources suffisantes pour que la Commission des plaintes puisse faire son travail, et cela dans l'intérêt des agents de la GRC, de ceux de l'ASFC et, ce qui est tout aussi important, sinon plus, dans l'intérêt du public.
Tout d'abord, je tiens à souligner qu'en effet, nous devons établir certaines normes de service. J'ai toutefois quelques questions à poser à ce sujet.
La première est la suivante: en ce qui concerne le libellé « La Commission, la Gendarmerie et l’Agence traitent »... Est‑ce un langage parlementaire habituel?
Ma deuxième question concerne la définition de « règlent ». Lorsque nous parlons de régler une plainte... Je suis sûr qu'il est parfois impossible de régler des plaintes. Est‑ce que cela signifie que le plaignant est satisfait du règlement de sa plainte, ou simplement que vous avez terminé le processus?
Ma troisième et dernière question est la suivante. À la deuxième page, on dit que la plainte doit être réglée « dans l'année » ou « à l’intérieur de tout délai plus long que la Commission estime indiqué ». Est‑ce même une norme législative que de dire: « Oui, vous devriez le faire en un an, mais si la Commission juge qu'il est indiqué d'y consacrer plus de temps, l'enquête pourra durer plus longtemps ».
Ce sont mes trois questions. Merci.
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Je ne parlerai pas du langage parlementaire standard. Je vais laisser Sécurité publique répondre à cette question.
Pour ce qui est du règlement de la plainte, cela signifie que l'enquête est terminée, à mon avis. Cela n'indique pas nécessairement que le plaignant est satisfait. Je suis sûre que les plaignants ne sont pas toujours satisfaits, mais l'enquête en est arrivée à sa pleine conclusion. Par conséquent, la plainte est réglée.
Pour répondre à votre question, il s'agit certainement de donner à la Commission un pouvoir discrétionnaire. Quant au libellé et au déroulement réel du processus... À l'heure actuelle, nous savons qu'il nous faut même plus que 90 jours. Je vous dirai que la plupart du temps, dès le départ, nous savons que nous ne respecterons pas la norme de service d’un an si la plainte est renvoyée à un examen et qu’il faut produire un rapport provisoire. Ces plaintes‑là ne sont pas nombreuses. Il y en a environ 350 par année.
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C'est exact, mais si la plainte est renvoyée à la Commission, il faut y ajouter le temps de la Commission, parce que dans certains cas, on procède à une nouvelle enquête.
Pour en revenir à ce que disait M. Julian, en réalité — et je vous parle d'expérience — nous ne pouvons souvent pas terminer une enquête en six mois. Ces 128 jours représentent une période de quatre mois. Toutefois, si la plainte est renvoyée à la Commission et que celle‑ci y donne suite, ce qui est l'objet de ce projet de loi, l'enquête pourra durer six, huit, dix mois, un an ou même plus.
Lorsque vous avez comparu devant le Comité, madame Gibb, nous avons discuté de vos normes de service, de vos moyennes une fois que vous recevez une plainte — pas de celles de la GRC. Selon vous, quelle norme de service réglementée serait‑il raisonnable d'imposer à la Commission pour terminer les enquêtes?
Le règlement de la plainte est une tout autre question. J'ai remarqué que lorsque l'enquête sur la plainte est terminée et que l'on a envoyé les conclusions au plaignant, si vous voulez, bien souvent un nouveau processus se déclenche, un suivi et une sorte de règlement. L'enquête est terminée, et le plaignant en connaît le résultat. Devrions-nous séparer ces deux processus? Cela retarde le règlement. Si nous utilisons ce mot, si nous disons que nous allons « régler » la plainte... On commence par mener une enquête. Puis on informe le plaignant des résultats. Ensuite, le règlement complet de la plainte... Comme vous l'avez dit, le plaignant n'est pas nécessairement satisfait, mais pour régler entièrement la plainte, il faut probablement prolonger le délai.
À votre avis, quel libellé devrait répondre aux attentes de la communauté que nous servons sur ces questions de plaintes auprès de la Commission?
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Je pense qu'il serait utile d'établir une norme de service pour les enquêtes sur les plaintes déposées à la GRC ou à l'ASFC, pour cette première instance.
La Commission suit sa propre norme de service. Une fois que nous recevons la plainte à examiner, nous suivons nos normes de service. Nous devons faire rapport chaque année au Parlement, qui veut savoir si nous respectons ces normes de service. Le processus est déjà bien établi. Nous ne respectons pas toujours nos normes de service, mais nous nous efforçons de le faire.
Il me semble que bien souvent, c'est l'enquête de première instance qui pose problème, qui prend beaucoup de temps. Ces retards découlent d'une multitude de raisons. Il arrive que les plaignants ne se rendent pas toujours disponibles lorsque la GRC veut les interroger et discuter de leur plainte, ce qui prolonge ce délai de 90 jours.
Quant à ce que je disais tout à l'heure, le libellé semble désigner le délai commençant à la date de la plainte jusqu'à son règlement. Toutefois, cela risque d'étendre ce délai jusqu'à la fin de l'examen. Si nous devions régler la plainte en un an, d'après mes calculs, la Commission n'aurait qu'un mois environ pour obtenir les renseignements de la GRC, les examiner et rédiger son rapport au commissaire, si le plaignant n'est pas satisfait. Toutefois, si l'on sépare les deux instances et que l'on exclut les plaintes qui font l'objet d'un examen, il serait peut-être utile de limiter le délai à l'enquête initiale jusqu'à l'envoi de la réponse initiale au plaignant.