Bonjour, chers collègues.
Nous tiendrons une séance d'information publique sur le fonds Accélérateur net zéro pendant la première heure.
Nous entendrons des fonctionnaires du ministère de l'Environnement et du ministère de l'Industrie, ainsi que le commissaire à l'environnement et au développement durable.
On me dit qu'il n'y a que deux déclarations préliminaires, l'une de Francis Bilodeau et l'autre du commissaire DeMarco.
Sans plus tarder, nous allons commencer par M. Bilodeau, si cela vous convient.
Avant de commencer ma déclaration, je tiens à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe. J'aimerais prendre un moment pour remercier le peuple anishinabe et rendre hommage à ses aînés.
[Français]
Je tiens vraiment à remercier les membres du Comité de nous donner l'occasion de présenter plus en détail l'Accélérateur net zéro du Fonds stratégique pour l'innovation et de répondre à vos questions sur l'Accélérateur et ses objectifs.
[Traduction]
Sachez que mes collègues d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada et moi-même sommes reconnaissants que l'audit mené par le commissaire à l'environnement ait suscité un tel intérêt pour le programme. J'espère qu'en répondant à vos questions aujourd'hui, je pourrai fournir plus de précisions sur le mandat et les activités de l'ANZ.
C'est donc dans cette optique et conformément à la demande formulée par votre comité du 4 juin qu’ISDE a fourni des copies de toutes les feuilles de modalités ainsi que des ententes de contribution signées dans le cadre de l'ANZ et une copie de l'outil de suivi de l'ANZ. En raison de la nature délicate de certains des renseignements qui vous ont été communiqués, nous pourrons discuter de ces documents plus en détail pendant la partie à huis clos de la réunion.
Le changement climatique est un défi complexe, et l'ANZ s'y attaque au moyen d'une solution à multiples facettes reposant sur trois piliers.
Le premier pilier consiste à décarboner les secteurs à fortes émissions. Le deuxième, c'est accélérer la transformation industrielle. Le troisième est de faire progresser le développement des technologies propres et l'écosystème des batteries du Canada. L'outil de suivi de l'initiative ANZ fournit un aperçu détaillé des progrès réalisés au chapitre de ces piliers d'investissement. Les projets signés à ce jour, tous piliers confondus, devraient générer des réductions d'émissions d'environ 11,2 mégatonnes.
Dans le cadre du premier pilier, l'ANZ encourage les grands émetteurs à investir massivement pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à court terme. Ces efforts de réduction des GES de ce secteur renforcent également notre avantage concurrentiel dans une économie mondiale en décarbonisation. À ce jour, trois accords, notamment avec Algoma et ArcelorMittal Dofasco, ont été signés pour décarboner l'industrie sidérurgique et devraient générer des réductions d'environ 7,2 mégatonnes.
Au‑delà de ces projets signés, d'autres projets de grands émetteurs sont en cours et continuent d'avancer grâce à la diligence raisonnable. Nous nous attendons à ce que ces projets ajoutent jusqu'à 10 mégatonnes de réductions supplémentaires.
[Français]
Ces grands projets de transformation nécessitent le soutien du gouvernement. Ce soutien aide les entreprises à diminuer le risque de leur investissement et à réduire considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre à court terme, tout en demeurant financièrement viables dans un marché concurrentiel.
Néanmoins, la prise de décisions d'une entreprise repose sur plusieurs facteurs. Les obstacles à une décision finale d'investissement incluent des coûts initiaux élevés, une faible maturité des projets, des risques associés à l'adoption de nouvelles technologies et une évolution des coûts des matériaux et de la main-d'œuvre.
Les projets du pilier 1 constituent la cible principale de l'audit du commissaire. Cependant, l'Accélérateur soutient également des projets qui favorisent le développement des technologies propres, ainsi que la transformation des entreprises et des secteurs industriels en vue d'atteindre les objectifs de carboneutralité d'ici 2050. Les projets des piliers 2 et 3 présentent une réduction estimée de quatre mégatonnes, découlant à la fois des réductions sur place et du déploiement des technologies propres.
[Traduction]
Les projets financés dans le cadre des piliers 2 et 3 de l'initiative ANZ comprennent Svante, une entreprise de construction d'équipement de captage et de stockage du carbone. Svante, dont l'usine se situe à Burnaby, en Colombie-Britannique, répondra aux besoins en matière de captage et de stockage du carbone des secteurs dont la décarbonisation s'avère plus difficile, notamment le ciment, l'acier et le pétrole et le gaz, ici au Canada et dans le monde entier. Le déploiement de la technologie novatrice de Svante devrait permettre de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre au Canada et ailleurs dans le monde. Le marché du captage du carbone a le vent en poupe, et la réglementation en place au Canada, aux États-Unis et en Europe met en évidence la demande croissante pour ces technologies.
Pour faire progresser le développement des technologies propres et l'écosystème canadien des batteries, l'AZN a investi dans des projets tels que le projet de fabrication d'éléments de batterie PowerCo de Volkswagen et celui de fabrication de véhicules électriques de GM. Ces projets sont essentiels au développement d'un solide écosystème canadien de véhicules électriques.
[Français]
Tout comme les projets de véhicules électriques qui aident à construire la chaîne d'approvisionnement et à assurer l'avenir du secteur automobile canadien, l'Accélérateur net zéro contribue à transformer l'économie canadienne en faisant progresser les technologies propres émergentes telles que les petits réacteurs modulaires, la fusion nucléaire, le captage et la séquestration du carbone, les avions de nouvelle génération et bien d'autres, et ce, partout au Canada.
Pour tous les projets financés par l'Accélérateur, Innovation, Sciences et Développement économique Canada veille au respect des obligations contractuelles et des exigences de performance définies dans l'initiative. Lorsque l'Accélérateur est en mesure d'évaluer des réductions considérables de gaz à effet de serre à la suite d'un projet, les accords de contribution comprennent des obligations de réduire ou de respecter les normes d'intensité des émissions. Ces accords comprennent aussi des dispositions qui imposent des conséquences si les seuils minimums ne sont pas atteints. Les réductions de gaz à effet de serre sont contrôlées et suivies au moyen de rapports d'avancement.
[Traduction]
Au‑delà des avantages environnementaux, les investissements de l'Accélérateur net zéro favorisent des activités économiques considérables. Depuis le lancement de l'ANZ, les entreprises se sont engagées à créer et à maintenir plus de 36 000 emplois et plus de 14 000 postes de travail coopératif.
Il y a également eu des engagements en recherche et développement totalisant 4,5 milliards de dollars. Ce ne sont pas des chiffres négligeables. En effet, ils soulignent l'impact essentiel que les projets financés par l'ANZ peuvent avoir sur l'économie canadienne en plus de soutenir les objectifs climatiques mondiaux.
J'espère que les documents qui ont été soumis au Comité brosseront un tableau plus clair du principe général d'investissement qui sous-tend l'ANZ.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné la parole.
:
Monsieur le président, je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter de notre rapport sur l'initiative Accélérateur net zéro du Fonds stratégique pour l'innovation, qui a été déposé au Parlement en avril 2024.
Je tiens moi aussi à reconnaître que cette audience se déroule sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagné aujourd'hui de Nicolas Blouin, le directeur qui a dirigé l'équipe d'audit.
L'initiative Accélérateur net zéro vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en incitant les industries canadiennes à décarboner leurs activités. Notre audit portait précisément sur le secteur manufacturier. Nous avons cherché à déterminer si Innovation, Sciences et Développement économique Canada avait géré l'initiative afin de décarboniser les industries manufacturières conformément aux objectifs climatiques du Canada, en accordant toute l’importance voulue à l’optimisation des ressources.
[Français]
Nous avons constaté qu'Innovation, Sciences et Développement économique Canada n'avait pas réussi à attirer les plus grands émetteurs industriels du pays.
Au moment de l'audit, seulement 15 des 55 entreprises ayant produit le plus d'émissions avaient présenté une demande de financement en vertu de l'initiative, et 2 entreprises avaient signé un accord. Le processus de demande est long et complexe, et il demande aux entreprises 407 heures de travail en moyenne. Cela n'a sans doute pas aidé le ministère à attirer un plus grand nombre de demandeurs.
Seuls deux grands émetteurs et quinze plus petits avaient signé un accord de contribution, pour une valeur totale de 3,2 milliards de dollars. Cependant, seulement cinq de ces entreprises avaient signé un accord pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces engagements ne s'élevaient qu'à 6,2 mégatonnes de gaz à effet de serre, ce qui représente moins de 1 % des émissions totales du pays.
[Traduction]
Nous avons également constaté qu'il n'existait pas de politique industrielle de décarbonation visant à mobiliser l’ensemble des organismes gouvernementaux concernés. Une telle politique donnerait à Innovation, Sciences et Développement économique Canada une meilleure idée des industries qui ont le plus besoin de fonds pour réduire leurs émissions.
Notre audit a mis en lumière des lacunes importantes, et le ministère a fourni des réponses vagues à nos recommandations. Je m’inquiète par conséquent de ce que le ministère prévoit faire pour remédier à ces lacunes.
[Français]
Monsieur le président, c'est ainsi que se termine mon allocution d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Dans ma présentation, j'ai parlé des trois piliers de l'Accélérateur. Le premier pilier vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre à plus court terme, donc d'ici à 2030. Jusqu'à présent, nous avons investi dans trois grands émetteurs. Nous nous attendons à ce qu'il y ait un impact plus direct et immédiat sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre nos objectifs de 2030.
Le deuxième pilier, qui porte sur la transformation industrielle, vise à aider les secteurs industriels à faire la transformation dont ils ont besoin pour réduire la courbe des gaz à effet de serre.
Enfin, le dernier pilier, qui porte sur les technologies propres, vise à bâtir les technologies qui permettront non seulement au Canada, mais aussi au monde d'avoir les technologies nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux de réduction des gaz à effet de serre. Dans mon mot d'ouverture, j'ai d'ailleurs parlé de l'exemple de Svante, une compagnie qui capture les gaz à effet de serre.
Il y a effectivement eu des investissements importants dans l'écosystème des batteries et des véhicules électriques. Au Canada, environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre viennent du transport. À l'échelle mondiale, le transport est aussi une source importante d'émissions. Les efforts qui seront déployés pour avoir les technologies permettant de réduire ces émissions sont cruciaux pour l'atteinte des objectifs mondiaux.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les témoins, je vous remercie de votre présence. Je vous en suis reconnaissante.
Je suis ici en remplacement de Mme Pauzé. L'Accélérateur net zéro ne m'est pas très familier. Je comprends que ce programme a été mis en place pour encourager ou inciter les entreprises canadiennes à contribuer aux efforts de réduction des gaz à effet de serre à l'échelle nationale. Le gouvernement a ciblé une fourchette de réduction des gaz à effet de serre de 40 % à 45 % d'ici 2030. Si j'ai bien compris, le programme prévoit investir 8 milliards de dollars pour une réduction de 19 à 20 mégatonnes de gaz à effet de serre.
Monsieur le commissaire à l'environnement et au développement durable, je m'intéresse particulièrement aux constatations de votre audit. Vous avez eu des critiques assez importantes par rapport à la méthode de calcul des réductions des émissions, ainsi qu'au suivi qui est fait, ou moins fait dans ce cas-ci, avec les différentes entreprises.
L'une de vos constatations, justement, est que l'Accélérateur ne permet pas d'attirer les plus grands émetteurs du Canada, du fait que le processus est peut-être trop long et trop complexe pour obtenir le financement. On parle d'un processus d'une durée moyenne d'un an et huit mois. Considérant cela, pensez-vous que l'Accélérateur atteint son objectif d'aller chercher les plus grands émetteurs, qui pourraient faire un plus gros effort de réduction des gaz à effet de serre? Pouvez-vous nous en parler davantage?
Selon vos observations, monsieur DeMarco, de quelle façon le gouvernement fait-il le suivi auprès des entreprises pour s'assurer que les subventions données mènent effectivement à une diminution des gaz à effet de serre? Je parle du suivi fait par les personnes qui chapeautent le programme, par l'entremise du ministère de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, ou du ministère de l'Environnement et du Changement climatique.
De quelle façon peut-on s'assurer qu'il y aura, en effet, une diminution des gaz à effet de serre émise par l'entreprise, une fois la subvention octroyée? Un suivi serré est-il fait? Si c'est le cas, quelle est la façon d'effectuer ce suivi ou de faire les calculs? Le fait que la méthode de calcul ou de suivi utilisée en ce moment ne correspond pas aux normes internationales est aussi, je crois, l'une de vos constatations.
Avez-vous des préoccupations à cet égard? Je vous laisse nous l'expliquer.
:
Je vous remercie de la question. Il y a deux éléments de réponse.
Le premier concerne le statut légal du bureau du vérificateur général, ou BVG, dans sa propre loi.
Deuxièmement, il y a les paramètres selon lesquels les documents sont fournis. C'est régi par une entente de confidentialité, à laquelle le Comité ne sera pas assujetti à la deuxième séance. Dans le contexte de notre obligation envers les intervenants, nous devons les consulter et leur demander la permission. C'est ce que nous avons fait.
En ce qui concerne la nature du document, 300 pages peuvent sembler beaucoup, mais c'est sur plusieurs milliers de pages. Les renseignements sont presque identiques dans les sections qui ont été caviardées, et ils concernent principalement les énoncés des travaux.
:
Oui, je le ferai avec plaisir.
Comme vous le voyez aujourd'hui, plus d'un ministère participe à l'initiative pangouvernementale visant à atteindre la cible de 2030, mais à certains égards, chacun agit en vase clos.
Pour le gouvernement du Canada, une politique horizontale de décarbonisation industrielle serait un plan d'ensemble pour guider tous les différents ministères, y compris les deux qui sont ici aujourd'hui, mais aussi RNCan, par exemple. Le plan orienterait leurs efforts pour déterminer où il est préférable d'investir pour optimiser l'argent des contribuables canadiens.
Il s'agit essentiellement du plan d'ensemble qui combinerait tous les différents éléments des divers programmes de subventions du Canada à ce chapitre. En l'absence d'un plan global, on craint que chaque ministère travaille trop en vase clos, ne maximise pas ses ressources et n'agisse pas d'une manière jugée cohérente entre tous les programmes.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, chers collègues.
Mesdames et messieurs les témoins, soyez les bienvenus à votre parlement canadien.
Rappelons que nous sommes ici pour parler de 8 milliards de dollars qui proviennent de l'argent des contribuables. Rappelons aussi que le programme que nous analysons aujourd'hui s'appelle l'Accélérateur net zéro et que son objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre qui sont ciblées de 40 à 45 % d'ici 2030. Les documents publics auxquels nous avons accès actuellement ciblent directement une entreprise étrangère, soit la compagnie Volkswagen, qui a reçu des contribuables canadiens 700 millions de dollars.
Monsieur Bilodeau, je ne veux pas avoir le secret de la Caramilk. Je ne veux pas savoir comment ils vont fabriquer les batteries, où ils vont les fabriquer, ni quelle va être la technologie qu'ils utiliseront. Votre objectif est de réduire les émissions. Ma question est claire: de quel pourcentage les émissions de gaz à effet de serre seront-elles réduites à l'aide des 700 millions de dollars provenant de l'argent des contribuables qui ont été donnés à cette entreprise étrangère?
:
Je vais prendre cette décision.
Je dirais qu'il y a en effet une répétition, mais c'est la prérogative de l'intervenant. Si l'intervenant estime que la répétition fera ressortir de nouveaux aspects de la question au fil du temps, il pourra en faire sa stratégie. Je comprends quelle est la tactique...
M. Gérard Deltell: Ce n'est pas une tactique. C'est un fait.
Le président: Non, non. Ce que je dis, c'est que c'est acceptable, en ce qui concerne les questions. Vous pouvez le faire.
M. Gérard Deltell: Je vais le faire. Bien sûr.
Le président: En fait, je ne suis pas d'accord avec le rappel au Règlement de Mme Chatel. Vous pouvez poser la question autant de fois que vous le voulez, parce que c'est peut-être une façon de secouer un peu l'arbre.
Poursuivez.
:
Soyons très clairs, car la question s'adresse à tout le monde.
Monsieur Bilodeau, ce n'est pas à vous que je m'en prends, mais à l'ensemble de l'œuvre. Dans la lettre de mandat concernant l'initiative Accélérateur net zéro, il est indiqué qu'on veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45 %. Ce n'est pas moi qui invente un chiffre. Ma question n'est pas basée sur une réponse qu'on n'a pas, mais plutôt sur une lettre d'intention, une lettre de mandat, où il est indiqué que vous avez pour objectif de réduire les émissions de 40 à 45 %. Or, vous n'êtes pas capable de préciser la réduction que vous atteindrez par l'intermédiaire d'une entreprise à qui vous avez donné 700 millions de dollars.
Les Canadiens ont appris récemment qu'un fonds d'investissement dans les énergies vertes, un fonds de développement de technologies durables, s'élevait à 500 millions de dollars. De ce montant, 390 millions — presque quatre dollars sur cinq — n'ont pas été gérés selon les règles et l'éthique. Les Canadiens ont le droit de se poser des questions pour savoir comment il se fait qu'on ne puisse obtenir les chiffres.
J'aimerais aborder un autre sujet, à savoir Lion Électrique. Il est question ici de 50 millions de dollars. Comme vous le savez, malheureusement, Lion Électrique éprouve de grandes difficultés, dont personne ne se réjouit. Un peu plus tôt cette semaine, le maire de Saint‑Jérôme a donné son opinion sur la question. Il a rappelé qu'il y a trois ans, l'entreprise avait eu la visite de Justin Trudeau, dans l’usine de Lion même, pour annoncer un programme d’aide à l’achat d’autobus par les transports scolaires au Canada, mais que ce programme n'avait jamais vraiment marché. Ce sont 50 millions de dollars, et ce n'est pas moi qui dis que le programme n'a jamais eu lieu, mais le maire de Saint‑Jérôme.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être venus aujourd'hui.
Pour ma part, je vous remercie de protéger l'intégrité de ces contrats contre les jeux partisans. Je n'ai jamais dirigé une entreprise multimilliardaire, mais je pense que je serais plutôt réticent à fournir tous les détails de ces contrats, compte tenu de la toxicité des diverses législatures au cours des dernières années.
Je trouve important que ces sociétés aient des ententes de financement. Je pense également qu'il est important que nous obtenions des rapports et des renseignements en temps opportun et qu'ils soient examinés. Je trouve que nous l'avons très, très bien fait. Je suis également heureux qu'il soit important de protéger l'intégrité de ces renseignements confidentiels entre une organisation de plusieurs milliards de dollars et une nation. C'est également important pour notre compétitivité. Nous ne voulons pas que les entreprises disent à l'avenir: « Je ne veux pas être utilisée à des fins partisanes. Je veux simplement faire des affaires. »
Dans le cas de la décarbonisation de l'industrie sidérurgique dans ma région, à Hamilton, nous sommes très reconnaissants des améliorations que cela apportera à notre pollution atmosphérique. Je sais aussi que, tout près de Milton, à St. Thomas, il y aura une énorme croissance de l'emploi grâce à l'usine de Volkswagen et à d'autres usines de la région.
Je dirai qu'au cours des dernières semaines, en particulier, le chef du Parti conservateur, , a parlé d'emplois. Lorsqu'on leur demande quels sont leurs plans pour réduire les émissions et lutter contre les changements climatiques, ils ne répondent qu'une seule chose, et c'est la technologie. Je pense immédiatement à des technologies comme la décarbonisation de notre industrie sidérurgique, l'amélioration de l'électrification et le travail vers des techniques de fabrication industrielle plus propres à grande échelle.
Pourriez-vous nous parler de la création d'emplois? Je sais que cela ne relève pas nécessairement directement de votre mandat, mais la ceinture de rouille en Ontario a...
:
D'accord, monsieur van Koeverden.
Pour être équitable, dans certaines de ces réponses, M. Bilodeau a fait allusion...
Je vais devoir suspendre la séance. Chaque fois que je le fais, nous perdons du temps pour la réunion.
M. Bilodeau a mentionné qu'un des piliers du programme était directement lié à la création d'emplois. Bien entendu, la transition verte fait partie intégrante de tous les efforts pour passer à une économie verte. Je ne consacrerais pas trop de temps aux emplois, mais ce n'est pas entièrement exclu.
Allez‑y, monsieur van Koeverden.
:
Je sais que les conservateurs aimeraient que tout soit très, très simple. Je sais aussi qu'ils ont apporté 360 pages vierges qui montrent qu'ils ont fait énormément de recherche à ce sujet.
Cela ne se limite pas seulement à la réduction de nos émissions. Il faut investir dans l'économie verte. C'est la raison pour laquelle nous répétons sans cesse que lorsqu'on n'a pas de plan pour l'environnement, on n'a pas de plan pour l'économie.
Dans ce contexte, c'est tout à fait vrai. Notre secteur manufacturier dans le Sud-Ouest de l'Ontario est un grand émetteur. Il en a toujours été un, mais comme nous le savons, nous avons perdu beaucoup d'emplois dans la Rust Belt. C'est là que j'ai grandi et où je vis. Je dirais que le gouvernement investit maintenant dans un environnement très concurrentiel.
Le caractère concurrentiel de l'Inflation Reduction Act des États-Unis nous a essentiellement fait savoir que nous devions investir pour attirer ces emplois et ces investissements dans ces nouvelles technologies.
Pouvez-vous parler plus précisément des emplois à St. Thomas dans le contexte de l'importance de ces investissements pour l'industrie sidérurgique, en particulier à Hamilton et à Algoma?
:
Je vais demander à Mme Tanton de parler plus précisément de St. Thomas dans un instant.
Pour brosser un portrait plus complet, notre chiffre s'appuie sur les ententes conclues jusqu'à maintenant. Nous estimons qu'environ 36 000 emplois seront créés et que les engagements concernant la recherche et développement dépasseront 4,5 milliards de dollars.
Il est important de reconnaître que nous voyons un changement majeur dans le milieu industriel, et une partie de l'objectif consiste à appuyer le Canada dans notre transition économique. Les investissements comme celui de Volkswagen, même si la somme de 700 millions de dollars est importante, ne représentent que 10 % du total des investissements faits au Canada.
Le programme comprend certainement un objectif à court terme, notamment en ce qui concerne le pilier 1 et les objectifs de réduction se chiffrant en mégatonnes, mais il comprend aussi sans aucun doute un objectif plus vaste relativement à la restructuration de l'économie et à la mise au point de la technologie qui aidera le Canada et le reste du monde à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Bilodeau, lorsque je posais mes questions à M. DeMarco, vous n'aviez pas l'air tout à fait d'accord sur ce qu'il disait. Alors, je vous laisse la chance de répondre vous-même à ces questions: je vais vous les poser en rafale et vous laisser le reste de mon temps de parole pour y répondre.
Il reste à peu près cinq ans pour atteindre la cible de 2030. Pensez-vous qu'on est en voie de réduire les émissions d'entre 19 et 20 mégatonnes de gaz à effet de serre avec cet investissement de 8 milliards de dollars?
Êtes-vous d'accord sur le fait que le processus est trop long et complexe pour certaines entreprises désirant bénéficier de ce programme? Si tel est le cas, pourquoi, selon vous?
Pourquoi cette initiative n'attire-t-elle pas les grands émetteurs, ceux qui devraient, selon moi en tout cas, réduire le plus leurs émissions de gaz à effet de serre?
:
Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins.
Je vais poser mes questions à M. Bilodeau.
Merci de comparaître encore une fois devant le Comité, monsieur DeMarco.
La dernière fois que vous étiez ici, nous avons parlé de l'écart entre les politiques qui sont lancées et l'obtention de résultats en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. J'aborde la question sous deux angles différents.
Premièrement, j'ai déjà assuré le fonctionnement de fours électriques à arc dans des aciéries. Ils sont massifs. Lorsqu'un four ne fonctionne plus, l'aciérie se retrouve au point mort. Par conséquent, à propos du moment opportun pour adapter ces fours, il faut parfois attendre des années avant d'en avoir un dans le calendrier de production. J'ai également assuré le fonctionnement de séchoirs dans des usines de béton, et c'est très semblable: lorsque le séchoir cesse de fonctionner, l'usine est au point mort. Donc, dans le cas des grands émetteurs au pilier 1, nous parlons de nous attaquer au cœur de leurs activités, et ce n'est pas une chose facile à faire.
La deuxième partie de mes observations portera sur le travail fait avec les conseils d'administration. J'ai siégé au conseil de sociétés internationales. La filiale canadienne a un directeur général. Il faut demander du capital pour sa région, et il faut le dépenser et apporter les améliorations qu'on a présentées au conseil afin de les faire approuver.
Il faut donc passer par des conseils d'administration et la production. Pouvez-vous nous parler concrètement du défi auquel font face les entreprises qui essaient de mettre en œuvre les programmes de carboneutralité que nous proposons?