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Je vous remercie, madame la présidente et membres du Comité, de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui.
Les Territoires du Nord-Ouest comptent 11 langues officielles, à savoir le chipewyan, le cri, l'anglais, le français, le gwich'in, l'inuinnaqtun, l'inuktitut, l'inuvialuktun, l'esclave du Nord, l'esclave du Sud et le tł̨ıchǫ. La capacité de converser dans une langue autochtone varie de moins de 200 pour l'inuktitut à plus de 2 200 pour le tł̨ıchǫ. Si ces nombres peuvent sembler peu élevés dans un contexte national, il est important de souligner que, dans nos plus petites collectivités, la plupart des résidants parlent une langue autochtone.
La loi qui s'applique, c'est‑à‑dire la Loi sur les élections et les référendums, n'exige actuellement rien d'autre que le nom et la photo du candidat sur le bulletin de vote. Comme les membres du Comité le savent peut-être, aucun parti politique n'est représenté à l'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest, et les efforts pour introduire un régime de partis ont, jusqu'à présent, été infructueux.
En 2016, le gouvernement territorial a apporté des modifications à la Loi sur les statistiques de l'état civil, afin de permettre l'enregistrement des noms à l'aide de caractères autochtones et de signes diacritiques, au lieu de l'alphabet romain. Même si ces modifications ne sont pas encore entrées en vigueur, certains résidants ont commencé à reprendre des noms autochtones. Comme quelqu'un l'a dit lors du débat sur les modifications:
... cela ouvre également la voie à l'auto-identification des peuples des Premières Nations. Vous savez, l'ironie de notre existence en Amérique du Nord et sur la scène mondiale, c'est que nous avons tous des noms anglicisés et des noms chrétiens. Notre culture n'est pas vraiment reflétée dans nos noms anglais. Cela donne donc l'occasion aux gens de se distinguer à titre de membres des Premières Nations et d'Autochtones partout dans le monde.
En vertu de notre loi, le formulaire de mise en candidature exige qu'un candidat indique le prénom et le nom de famille sous lesquels il est communément connu dans sa collectivité. Il n'est pas nécessaire de présenter un document délivré par le gouvernement, et le bulletin de vote reflète le nom tel qu'il est indiqué dans le formulaire de mise en candidature. La figure 1 est un exemple de ce à quoi ressemblerait notre bulletin de vote avec les noms autochtones.
Lors du référendum de 1992 sur la frontière entre le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest, la question du référendum a été traduite dans 10 des 11 langues, le cri étend l'exception, car l'interprétation n'a pas pu être assurée dans le délai imparti pour le référendum. La proclamation et les directives pour les électeurs ont également été produites en 10 langues. Selon les langues couramment parlées dans la circonscription électorale, le bulletin de vote pouvait comporter jusqu'à quatre langues. La figure 2 présente le bulletin de vote en anglais, en français et en inuktitut qui a été utilisé dans les circonscriptions de l'Arctique de l'Est.
Je terminerai ma déclaration en évoquant certains des problèmes auxquels nous faisons face lorsque nous produisons des documents dans les langues officielles. Le bureau des langues qui a été utilisé lors du référendum de 1992 n'existe plus. Il n'y a donc plus de guichet unique pour la production de matériel dans toutes les langues officielles. Nous dépendons donc d'entrepreneurs individuels qui n'ont pas toujours le temps de produire rapidement les documents nécessaires. Le coût de la traduction des documents peut également varier considérablement, en fonction des tarifs exigés par les fournisseurs de services. De plus, la terminologie peut varier considérablement entre les dialectes d'une même langue, de sorte que tous les locuteurs ne comprennent pas nécessairement les documents produits dans cette langue officielle. La figure 3 présente des exemples de trois dialectes d'esclave du Nord dans la région du Sahtu, qui traduisent tous le mot « vote ».
Enfin, il faut veiller à ce que des outils orthographiques appropriés soient installés sur les ordinateurs pour prendre en charge les polices de caractères autochtones. En effet, les paramètres par défaut des logiciels de traitement de texte peuvent présenter les polices autochtones en utilisant des signes diacritiques incorrects. La figure 4 illustre quelques exemples de ce qui peut se produire lorsqu'on ouvre un document en utilisant les paramètres par défaut.
Je me ferai un plaisir de répondre aux questions du Comité. Je vous remercie, madame la présidente.
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Qujannamiik Iksivautaq. Je vous remercie, madame la présidente et membres du Comité, de m'avoir invité à comparaître devant vous dans le cadre de votre étude sur l'ajout des langues autochtones sur les bulletins de vote des élections fédérales.
C'est un honneur pour moi de vous parler du travail que fait mon bureau pour promouvoir et faire progresser l'inuktitut dans la démocratie du Nunavut, non seulement à titre d'obligation en vertu de la Loi électorale du Nunavut, mais simplement parce que les Nunavummiuts comptent sur nous pour obtenir des renseignements dans leur propre langue.
Les bulletins de vote sur lesquels nous exprimons notre choix démocratique constituent un outil important dans le processus de vote. Nos bulletins de vote indiquent les noms des candidats dans l'une ou l'autre des langues officielles du Nunavut, soit le français, l'anglais et l'inuktitut qui, comme l'ont précisé certains des intervenants précédents, comprend l'inuktitut, qui s'écrit en syllabique, et l'inuinnaqtun, qui s'écrit en alphabet romain, c'est‑à‑dire l'alphabet que nous utilisons en anglais et en français.
Les noms en inuktitut sont personnels et profondément ancrés dans les coutumes et la culture inuites. Nous comptons sur les candidats pour nous indiquer l'orthographe et la translittération de leurs noms. Ceux‑ci sont communiqués à notre bureau pendant la période de déclaration et ils sont inscrits sur le bulletin de vote.
Heureusement, mon bureau a la capacité interne de veiller à ce que chaque nom écrit en inuktitut syllabique représente fidèlement le choix du candidat. Cette capacité est également nécessaire pour lire les bulletins de vote en blanc, afin de s'assurer que le choix de l'électeur — écrit dans n'importe quelle langue officielle, y compris en syllabique — est enregistré avec exactitude. J'ai fourni au Comité quelques exemples de nos bulletins de vote multilingues.
Koana. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Je vous remercie, madame la présidente. C'est très gentil à vous.
J'ai pris connaissance des témoignages des deux dernières rencontres du Comité, ce qui m'a permis de faire un lien avec ce dont il est question aujourd'hui.
J'aimerais remercier les témoins des précisions utiles qu'ils ont apportées, notamment quant à l'organisation d'une élection et aux décisions prises quant à la façon d'inscrire le nom des candidats sur les bulletins de vote.
Cela étant dit, j'aimerais avoir leurs observations sur ce qui est proposé dans l'étude que le Comité a entreprise.
Selon ce que je comprends, il faut déterminer ce que nous pouvons faire pour démontrer l'inclusion des autochtones, compte tenu du processus de vérité et réconciliation, par des moyens qui sont réalistes, réalisables et, évidemment, qui reflètent les valeurs de la démocratie.
M. Dunbar, je crois, mentionnait plus tôt qu'il y a déjà 20 ans, on avait proposé d'inclure la photo des candidats sur le bulletin de vote afin de permettre à tous les électeurs, au Québec et au Canada, qui ne maîtrisent pas bien leur langue maternelle ou qui sont analphabètes, de savoir qui étaient les candidats. Les questions sur lesquelles les membres du Comité se sont penchés lors de ses dernières séances concernaient peut-être des problèmes liés à des omissions, à des erreurs, et ainsi de suite.
J'aimerais prendre les cinq minutes qu'il me reste pour entendre le point de vue de chacun des témoins à ce sujet.
Monsieur Dunbar, quelle serait la première étape que nous devrions suivre pour que nos recommandations démontrent notre intérêt envers l'ajout des langues autochtones sur les bulletins de vote dans le cadre du processus de vérité et réconciliation?
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Nos échanges ont été très fructueux et absolument passionnants.
Au nom des membres de PROC, je voudrais remercier nos témoins d'avoir comparu aujourd'hui et de nous avoir fait part de leurs opinions. Nous avons eu une conversation des plus stimulantes.
Si quelque chose vous vient à l'esprit plus tard, n'hésitez pas à écrire à notre comité. Je peux vous assurer que ses membres recevront avec joie tous les conseils et toute l'information que vous pourriez nous fournir, forts de votre vaste expérience.
Je vous souhaite un agréable restant de journée. Quant à nous, nous sommes impatients de poursuivre cette importante étude. Je vous remercie.
La présidente: Nous poursuivons notre étude sur les langues officielles sur les bulletins de vote. Au cours du deuxième volet de notre séance, nous entendrons la députée du Nunavut, Mme Lori Idlout. Bienvenue devant le Comité.
Ce volet s'ouvrira sur votre déclaration d'ouverture, que nous sommes impatients d'entendre.
Nous procéderons ensuite aux tours de questions de chacun des partis, en veillant à ce que le Parti conservateur dispose de plus de temps.
Monsieur Vis, je commencerai par vous, et si vous souhaitez partager votre temps avec quelqu'un d'autre, libre à vous de le faire. Nous accorderons ensuite la parole aux libéraux, puis au Bloc, pour terminer avec le NPD.
Madame Idlout, bienvenue devant PROC.
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[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ, ᐋ ᖁᔭᓐᓇᒦ ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᑎᑕᐅᒐᒪ ᑕᒡᕙᓂ ᐊᒻᒪᓗ ᖁᕕᐊᓇᖅᓯᒪᐃᓐᓇᖅᑐᖅ ᓈᓚᑦᓱᓂ ᐊᓯᖏᓐᓂ ᑕᒪᓐᓇ ᐱᒻᒪᕆᐅᒻᒪᑦ ᐅᖃᐅᓯᕆᔭᕗᑦ.
ᐃᓅᓪᓗᖓ ᖃᐅᔨᒪᐃᓐᓇᖅᓯᒪᔪᖓ ᑕᐃᒪᓐᖓᓂ ᐅᖃᐅᓯᕐᓗ ᐱᖅᑯᓯᕐᓗ ᑲᑎᓐᖓᒻᒪᑕ, ᑖᓐᓇ ᐋ ᖃᐅᔨᓴᕐᓂᕆᔭᕗᑦ ᐋ ᐅᔾᔨᕆᑲᑕᐃᓐᓇᖅᓯᒪᔭᕋ ᐋ ᐊᕕᑦᑐᖅᑕᐅᓯᒪᓇᓱᖅᑑᔮᕐᒪᑦ ᐅᖃᐅᓯᖅ ᐋ ᐅᖃᐅᓯᓕᕆᓂᖅ ᓂᕈᐊᕐᓂᐅ ᒥᒃᓵᓄᑦ ᐋ ᐃᓱᒪᔪᖓ ᑖᓐᓇ ᐋ ᐊᕕᒃᑕᐅᓇᓱᒃᑎᓪᓗᒋᑦ ᐅᖃᐅᓰᓪᓗ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᓇᓗᓇᖅᑑᔮᓐᖏᒻᒪᑦ ᐋ ᖃᓪᓗᓈᓐᖑᖅᑎᑕᐅᓇᓱᓚᐅᖅᓯᒪᓂᒃᑎᓐᓄᑦ ᐃᑎᓂᖓᓐᓂ, ᐋ ᓯᕗᕐᓕᕐᒥ ᓂᕈᐊᕆᐊᖅ-ᑐᖅᑐᑦ ᐊᒥᓲᕙᓚᐅᖅᑑᒐᓗᐊᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᒥᓲᕌᓪᓚᓚᐅᖅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐋ ᐊᒥᓲᕈᓐᓃᖅᐸᓪᓕᐊᓂᖓ ᑕᑯᓯᒪᐃᓐᓇᖅᑕᕗ ᑕᐃᒪᓐᖓᓂ, ᐋ, ᑐᓵᓚᐅᕋᑦᑕᐃᓛᒃ ᓯᕗᓕᖅᑎ ᐋ ᓄᓇᕗᑦ ᑐᓐᖓᕕᒃᑯᑦ ᐊᓗᑭ ᑰᑎᖅ ᐅᖃᓚᐅᕐᒪᑦ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃ-ᑯᒡᒎᖅ ᓂᕈᐊᓚᐅᖅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐊᒥᓲᓐᖏᑦᑐᑯᓘᓚᐅᕐᒪᑕ ᓄᓇᕗᒻᒥ ᓂᕈᐊᖅᑐᑦ 34ᐳᕐᓴᓐᑦᑐᐃᓐᓇᐅᓚᐅᕐᒪᑕᒎᖅ, ᐋ, ᓇᓗᓇᐃᖃᑕᐅᒍᒪᒻᒥᔪᖓ ᐃᒪᓐᓇᑎᒋ ᓄᓇᕗᑦ ᑐᓐᖓᕕᒃᑯᑦ ᓂᕈᐊᓚᐅᖅᑎᓪᓗᒋᑦᑕᐅᖅ 17.5 ᐳᕐᓇᓐᑦᑐᐃᓐᓇᐅᓚᐅᕐᒥᒻᒪᑕ ᓂᕈᐊᕆᐊᖅᑐᖅᑐᑦ ᑕᐃᒃᑯᓄᖓ. ᑕᒪᓐᓇ ᖃᐅᔨᓴᕐᓂᕆᔭᕗᑦ ᐋ ᓴᖅᑭᔮᖅᑎᑦᑎᑦᓯᐊᓪᓚᑦᑖᕐᓂᐊᕈᓂ ᓈᒻᒪᑦᓴᖃᑎᒌᓕᕐᓂᕐᒥᒃ ᐋ ᓂᕈᐊᕐᓂᖅ ᐊᒥᓱᕐᖑᓪᓚᑦᑖᓂᐊᖅᐸᑕ ᐊᑐᓪᓚᑦᑖᕆᐊᓕᒃ ᓈᒻᒪᑦᓴᖃᑎᒌᓕᕐᓂᖅ, ᐅᖓᑖᒎᒃᑲᓐᓂᕆᐊᖃᖅᑐᒍᑦ ᑎᑎᕋᖅᓯᒪᓐᖏᑐᐃᓐᓇᖅᑐᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐋ ᑐᓵᔨᑕᖃᕆᐊᖃᕐᒪᖔ ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᑦ ᐊᓪᓚᐃᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓪᓚᖓᔪᐃᑦ. ᓯᕗᕐᓕᕐᒥᒃ ᑕᑯᓐᓇᖅᑎᑦᑎᔪᒪᕗᖓ ᓄᓇᕗᒻᒥ ᐊᑐᖅᑕᐅᓲᑦ ᐋ ᓲᕐᓗ ᐋ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᐅᐃᕖᑎᑐᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐊᑐᖅᑕᐅᔪᑑᓂᐊᖅᐸᑕ ᓈᒻᒪᔾᔮᖏᑦᑐᖅ ᐋ ᐊᓯᖏᓐᓂ ᐅᖃᐅᓯᖅᑕᖃᕐᓂᐊᖅᐸᑦ ᓴᖅᑭᔮᖅᑎᑕᐅᓕᖅᑐᒍᑦ ᐱᑕᖃᕐᒪᑦ, ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᐋ ᐅᖃᐅᓯᖏᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅᓲᑦ ᐊᓯᖏᓐᓂ ᐊᒻᒪᓗ ᐋ ᓈᒻᒪᑐᐃᓐᓇᕆᐊᖃᕐᖏᒻᒪᑦ ᓴᖅᑭᔮᖅᑎᓐᓂᐊᕈᑦᑎᒍ.
ᓄᓇᕘ ᐅᓂᒃᑳᕈᑎᒋᓂᐊᕋᒃᑯ ᓲᖃᐃᒻᒪ ᐊᑐᖅᓯᒪᒐᒃᑯ ᐊᒥᓲᔪᑦ ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑦ ᐃᓱᒪᖅᓱᕈᓐᓇᕐᒪᑕ ᓂᕈᐊᕐᓂᕐᒥᒃ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᓐᓂᒃ ᐊᑐᕐᓗᑎᒃ ᓲᕐᓗ ᐊᕕᑦᑐᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᓄᓇᕗᑦ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᓐᓄᑦ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᑲᑐᔾᔨᖃᑎᒌᖏᓐᓄᑦ ᓂᕈᐊᕐᓂᐊᕌᒐᒥᒃ ᓲᖃᐃᒻᒪᑦ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᒋ-ᒐᒥᔾᔪᑦ ᐋ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ ᑕᐃᒪᐃᓚᐅᓐᖏᑦᑐᐃᑦ ᑭᓯᐊᓂ 2021ᒥ ᑕᒪᓐᓇᐃᓚᐅᖅᑐᐃᑦ ᑐᓴᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐱᓇᓱᒋ-ᐊᖅᓱᒋᑦ ᐊᔪᓐᖏᓐᓂᐊᕐᒪᖔᖅ ᖃᐅᔨᒋᐊᕋᓱᒃᓱᑎᒃ. ᑖᒃᑯᐊ ᓂᕈᐊᕐᕕᐅᓂᐊᖅᑐᑦ ᑎᑎᕋᐅᓯᖏᑦ ᖃᓂᐅᔮᖅᐸᐃᑦ ᓴᖅᑭᔮᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅᑐᑦ ᐋ ᑎᑎᕋᖅᓯᒪᔭᖏᑦ ᐋ ᓯᓛᐱᒃᓯᖑᓂᕋᖅᑕᐅᔪᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖓ ᐋ ᑖᓐᓇ ᐊᑐᖅᑕ-ᐅᖏᓐᓇᐅᔭᓐᖏᑦᑐᖅ, 2021 ᑭᓇᒃᑰᒻᒪᖔᑕ ᐊᒥᓲᒻᒪᖔᑦᑕ ᓈᓴᐅᑎᖏᑦ ᑕᑯᓪᓗᒋᑦ ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑦ ᐃᒪᓐᓇᑎᒋ ᐃᓄᖃᐅᖅᑎᒋᔪᖅ 36,858 85ᐳᓴᓐᑦᖑᓪᓗᑎᒃ ᐃᓄᐃᑦ, ᑖᒃᑯᐊ ᐋ ᓄᓇᓖᑦ 25ᖑᓪᓗᑎᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᕕᑦᑐᖅᓯᒪᓪᓗᑎᒃ ᐱᖓᓱᓂᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᓇᒻᒥᓂᖅ ᐊᔾᔨᒌᓐᖏᑦᑑᑎᒃᑯᑦ ᐊᑦᓱᕈᕐᓇᖅᑐᒃᑰᓲᖑᒐᓗᐊᑦ ᓲᖃᐃᒻᒪᑦ ᓂᕈᐊᖅᑐᓕᕆᓂᖅ ᐱᒻᒪᕆᐅᖃᑕᐅᒐᓗᐊᖅᑎᓪᓗᒍ ᐊᑦᓱᕈᕐᓇᒃᑰᕈᑕᐅᓲᖅᑕᐅᖅ. ᑐᑭᓯᐅᒪᑦᓯᐊᕆᐊᖃᒻᒪᕆᑉᐳᒍᑦ ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ ᐋ ᐊᔾᔨᒌᓐᖏᑦᑑᑏᑦ ᐋ ᐋᖅᑭᕆᐊᕈᑎᖏᑦ ᐱᒻᒪᕆᐅᓂᐊᕐᒪᖔᑦ ᐋᖅᑭᒋᐊᕈᑎᖃᕐᓂᐊᕐᒪᖔᑦᑕ.
ᐊᑕᐅᓯᕐᒥ ᐅᓂᒃᑲᐅᑎᖃᕐᓂᐊᖅᐳᖓ ᓲᕐᓗ ᐋᕐᓂᐊᕐᕕᓕᐊᖅᑐᑦ ᐊᒥᓱᒻᒪᕆᐊᓗᐃᑦ 100ᖏᓐᓂᒃ ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑦ ᐋ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᖃᑦᑕᕐᒪᑕ ᐃᖃᓗᓐᓄᑦ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᖃᓪᓗᓈᓄᑦ ᐋᓐᓂᐊᕐᕕᓕᐊᖅᓱᑎᒃ, ᑖᒃᑯᐊ ᐋᓐᓂᐊᕐᕕᓕᐊᖅᑐᑦ ᓂᕈᐊᕈᒪᒐᓗᐊᖅᑎᓪᓗᒋᑦ ᓄᓇᕗᒻᒥᑦ 2021ᒥ ᐋᒡᒑᖅᑕᐅᖃᑦᑕᓚᐅᖅᑐᑦ ᓲᖃᐃᓐᒪᒎᖅ ᐃᖃᓗᒻᒥᐅᑕᐅᓐᖏᒻᒪᑕ ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑕᐅᒐᓗᐊᖅᓱᑎᒃ, ᐊᐃᑦᑖᖑᓚᐅᖅᐳᖅ ᓂᕈᐊᕈᓐᓇᖅᑎᑕᐅᓚᐅᓐᖏᒻᒪᑕ. ᐋ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᑲᔪᖅᑎᒃᑲ ᐋ ᓇᓗᓇᐃᖅᑕᐅᒐᒥ ᐃᑲᔪᖅᓱᑎᒃ ᑭᓯᐊᓂ ᓂᕈᐊᕆᐊᖅᑐᕈᓐᓇᖅᑎᑦᓯᓚᐅᖅᑐᑦ ᖃᐅᔨᒪᓐᖏᑦᑐᒍᑦ ᖃᑦᓯᑦ ᓂᕈᐊᕈᓐᓇᖅᑎᑕᐅᓚᐅᓐᖏᒻᒪᖔᑦᑕ, ᑖᓐᓇ ᓴᖅᑭᔮᕈᑎᑐᐃᓐᓇᐅᑎᐊᖅᑐᖅ ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑦ ᐊᑦᓱᕉᑎᖃᐃᓐᓇᕆᐊᖃᓲᖑᒻᒪᑕ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᕈᒪᑎᓪᓗᒋᑦ. ᓄᓇᕗᒻᒥᐅᑦ ᐊᓯᐅᔨᓪᓗᐊᖏᑦᑐᑦ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᒥᓐᓂᒃ ᓂᕈᐊᕈᒪᒃᐸᑕ ᐊᐅᓪᓚᕆᐊᖃᖅᑎᑕᐅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐋᓐᓂᐊᕐᕕᒻᒧᑦ.
ᐋ, ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑐᓕᕆᓂᕐᒥᑦᑕᐅᖅ ᓇᐃᓈᕐᓗᒍ ᐅᖃᐅᓯᕆᓂᐊᕐᒥᒐᒃᑯ ᐊᒥᓲᒻᒪᑕ ᐃᓐᓇᐃᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓐᓇᐃᑦ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ ᐅᖃᓕᒫᕈᓐᓇᖏᑦᓱᑎᒃ, ᑖᒃᑯᐊ ᓂᕈᐊᕆᐊᖅᑐᕐᓂᖅᐸᑕ ᓂᕈᐊᖅᑐᓕᕆᔨᒃᑯᓐᓄᑦ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᔪᓐᓇᖏᑦᑐᑦ ᓲᖃᐃᒻᒪ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᖏᑦ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐅᐃᕖᑎᑐᑦ ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᑐᐃᓐᓇᐅᒻᒪᑕ. ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓐᓇᑯᓗᐃᑦ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᔭᕆᐊᖃᕋᓗᐊᖅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐊᓯᖏᓐᓄᑦ ᐃᑲᔪᖅᑕ-ᐅᓪᓗᑎᒃ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᑐᑭᓯᓐᖏᑦᓱᑎᒃ ᖃᓄᖅ ᓂᕈᐊᕈᓐᓇᕐᓂᐊᕋᓗᐊᕐᒪᖔᑦᑕ ᑲᔪᓯᓲᑦ, ᑕᒪᓐᓇ ᐱᒻᒪᕆᐊᓘᒻᒪᑦ ᐋ ᐃᑲᔪᕆᐊᖅᑐᖅᑎᑕᕆᐊᖃᓚᐅᖅᑕᕗᑦ ᐃᓐᓇᖁᑎᖅᐳᑦ ᑖᓐᓇ ᓇᓗᓇᐃᕈᑎᒃᑲᓐᓂᑐᐃᓐᓇᖅᑐᖅ ᐃᓐᓇᖅᐳᑦ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᓪᓘᓐᓃᑦ ᐅᐃᕖᑎᑐᓪᓘᓐᓃᑦ ᐅᖃᓕᒫᕈᓐᓇᖏᒻᒪᑕ. ᑲᓇᑕᒦᑎᓪᓗᑕ ᑖᓐᓇ ᓈᒻᒪᖏᑦᑐᖅ , ᑖᒪᓐᓇ ᓈᒻᒪᑦᓴᖃᑎᒌᓕᕐᓂᐅᖏᑦᑐᖅ, ᐱᖃᑖ ᐅᖃᐅᓯᕆᖃᐅᖅᑐᕈᒪᑐᐃᓐᓇᕐᒥᔭᕋ ᑖᒃᑯᐊ ᓈᒻᒪᒃᓴᖃᑕᐅᓚᐅᓐᖏᒃᑐᑎᒃ ᐅᖃᕈᒪᒐᓗᐊᖅᐸᑕ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᓄᑦ ᓲᕐᓗ ᑖᒃᑯᐊ ᓰᑉ ᕇᑑᕐᓂᓐᖕ ᐋᐱᓱᕐᖑᓂᕋᖅᑕᐅᔪᓄᑦ ᑐᑭᓯᔭᐅᒐᔭᓐ-ᖏᑦᑐᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᑦ ᖃᕐᓗᓈᑎᑐᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐅᐃᕖᑎᑐᑦ ᐅᖃᖅᑐᐃᓐᓇᐅᓲᖑᒻᒪᑕ ᑐᓵᔨᖃᓐᖏᒃᑯᑎᒃ ᓇᒧᑦ ᓇᓗᓇᐃᕆᔪᓐᓇᖏᑦᑐᑦ ᐃᓱᒫᓘᑎᖃᕐᓂᖅᐸᑕ.
ᖃᓪᓗᓈᖑᑎᑕᐅᓇᓱᓚᐅᓐᖏᑎᓪᓗᒋ ᓱᓕ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᑦ ᐊᓪᓚᐃᑦ ᐊᓪᓚᖓᔪᑦ ᐃᓄᐃᓪᓗ ᓇᒻᒥᓂᖅ ᐋ ᓯᕗᓕᖅᑎᒋᔭᑦᑎᓐᓂ ᓇᓂᓯᖃᑦᑕᓚᐅᖅᓯᒪᔪᒎᒐᓗᐊᖅ, ᓲᕐᓗ ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᓕᖏᓐᓂ ᐋ ᓇᓂᓯᖃᑦᑕᓚᐅᖅᑐᑦ ᐊᔪᓐᖏᓐᓂᖏᓐᓄᑦ ᓲᕐᓗ ᐊᖑᓇᓱᑦᑎᑦᓯᐊᕙᐅᒻᒪᖔᑦ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᐋᒻ, ᒥᖅᓱᑎᑦᓯᐊᕙᐅᒻᒪᖓᑦ ᐊᓯᖏᓐᓂᓪᓘᓐᓃᑦ. ᒫᓐᓇᒧᑦ ᓯᕗᓕᖅᑎᖃᖅᑐᒍᑦ ᐃᓅᔪᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖅᑎᒍᑦ ᓇᓗᓇᐃᖅᑕᐅᓯᒪᔪᓂᒃ ᓯᕗᓕᖅᑎᐅᔪᓂᒃ, ᑕᐃᒪᓐᖓᓂᒃ ᓂᕈᐊᖅᑕᐅᓚᐅᖅᑎᓪᓗᖓ ᖃᐅᔨᔭᕆᐅᓚᐅᕐᒥᔪᖓ ᐋ ᐊᓪᓚᐃᑦ ᐅᐃᑦᓲᐃᑎᓐᖑᓂᕋᖅᑕᐅᔪᑦ ᓇᒻᒥᓂᖅ ᐊᑐᓲᖑᒻᒥᔪᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓚᒌᑎᒍᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐳᕐᑎᔅᑲᓚᒻᐱᔭᒥᐅᑕᐃᑦ ᓂᕈᐊᖅᑕᐅᖏᑦᓱᑎᒃ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓚᒋᔭᕐᒥᓐᓂᒃ ᒪᓕᑦᓱᑎᒃ ᓯᕗᓕᖅᑎᖃᓲᖑᒻᒪᑕᒎᖅ ᑖᒃᑯᐊ ᓯᕗᓕᖅᑎᖏ ᓇᓗᓇᐃᖅᓯᔪᓐᓇᖅᓱᑎᒃ ᖃᓄᐃᑦᑑᔭᕆᐊᖃᕐᓂᐊᕐᒪ-ᖔᑕ ᓄᓇᓕᒋᔭᕐᒥᓐᓂᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᖃᐅᔨᒪᔭᕆᐊᖃᓪᓚᕆᑦᑐᒍᑦ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᖏᑦ ᓱᕋᑦᑎᖅᑕᐅᓂᐊᕈᑎᒃ ᐃᑲᔪᖅᑐᕆᐊᖃᖅᑕᕗᑦ ᓯᕗᓕᖅᑎᐅᓂᕐᒥᒃ ᓂᕈᐊᖅᑕᐅᓂᕐᒥᓐᓂᓪᓗ ᓲᖃᐃᒻᒪᑦ ᐊᖏᖅᓯᒪᑉᐸᑕ ᑖᓐᓇ ᐊᖏᖅᓯᒪᓂᖓ ᓇᓗᓇᐃᖅᓯᒪᑦᓯᐊᕆᐊᖃᕐᒪᑦ. ᑐᑭᓯᖃᑎᒌᓕᖅᐹᓪᓕᖅᑐᐃᓐᓇᐅᒋᐊᖃᖅᑐᒍᑦ ᑕᒪᑉᑕᑦᓯᐊᖅ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᖃᓄᖅ ᐊᐅᓚᓂᖃᓚᐅᕐᒪᖔᑦᑕ ᑲᓇᑕ ᓴᖅᑭᓚᐅᕐᓇᑎᒃ ᑕᒪᓪᓇ ᑐᑭᓯᑦᓯᐊᕈᑦᑎᒍ ᓈᒻᒪᑦᓴᖃᑎᒌᓕᑦᓯᐊᑲᓐᓂᕐᓂᐊᕋᑦᑕ.
ᒫᓐᓇᐅᔪᖅ ᐃᓕᑦᓯᓐᓄᑦ ᐊᒥᓲᓐᖏᑦᑐᓂᒃ ᐱᖁᔨᕗᖔᕈᑎᓂᒃ ᐅᖃᐅᓯᖃᕈᒪᕗᖓ, ᓯᕗᕐᓕᖅ, ᐃᓕᑉᐹᓪᓕᕆᐊᖃᖅᐳᒍᑦ ᓂᕈᐊᖅᑐᓕᕆᔨᒃᑯᑦ ᓄᓇᕗᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᑦᓯᐊᖅ ᖃᓄᖅ ᐱᓕᕆᐊᕆᓂᖃᓲᖑᒻᒪᖔᑦᑕ. ᒪᕐᕈᐊᑕ ᐋ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᑖᕆᐊᓖᑦ ᐋ ᑖᒃᑯᐊ ᑐᓵᔨᐅᔪᓂᒃ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᑐᓵᔨᖃᖅᑎᑕᐅᓗᑎᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᓂᕈᐊᖅᑐᓕᕆᔨᕐᔪᐊᑯᓃᓐᖔᖅᑐᓂᒃ ᑐᑭᓯᐅᒪᖃᑎᒌᓐᓂᐊᕐᒪᑕ ᑖᒃᑯᐊᓗ ᓂᕈᐊᖅᑐᓕᕆᔨᕐᔪᐊᒃᑯᑦ ᖃᐅᔨᒪᑦᓯᐊᒃᑲᓐᓂᓕᕐᓗᑎᒃ ᖃᓄᖅ ᐃᑲᔪᖅᓯᑲᓐᓂᕐᓂᐊᕐᒪᖔᑕ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᓴᐳᔾᔨᑲᓐᓂᕐᓂᐊᕈᑦᑎᒍ ᓯᕗᓂᒃᓴᒃᑎᓐᓄᑦ. ᑕᒪᓐᓇᑦᑕᐅᖅ ᐱᖓᔪᐊᑦ ᐋ ᖃᓄᖅᑑᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᕆᐊᓕᒃ ᐃᓱᒫᓘᑎ-ᖃᕐᓂᖅᐸᑕ ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓐᓇᕆᔭᖅᐳᑦ ᐅᒡᕙᓘᓐᓃᑦ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ ᐅᖃᕈᓐᓇᖏᑦᑐᑦ ᓇᒧᑦ ᐅᖃᕆᐊᖅᑐᕈᓐᓇᕐᒪ-ᖔᑦᑕ ᑐᑭᓯᐅᒪᔭᐅᒃᑲᓐᓂᕆᐊᓕᒃ ᐋᖅᑭᒋᐊᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᕆᐊᓕᒃ. ᑎᓴᒪᑦ ᐋ ᖃᐅᔨᓴᖅᑕᐅᑦᓯᐊᒃᑲᓐᓂᖅᑑᔮᕆᔭᕋ ᖃᓄᖅ ᐊᐅᓚᓂᖃᓲᖑᒻᒪᖔᑦᑕ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᑖᓐᓇ ᑲᓇᑕᒥ ᐃᓱᒪᖅᓱᕈᓐᓇᑎᓪᓗᑕ ᓈᒻᒪᑦᓴᖃᑎᒌᓕᑦᓯᐊᒻᒪᕆᓐᓂᐊᕈᑦᑕ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᓂᒃ. ᑭᖑᓪᓕᖅ ᑖᒃᑯᐊ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ ᐃᒃᐱᓐᓂᐊᕆᑦᓯᐊᒃ-ᑲᓐᓂᕆᐊᓖᑦ ᓄᓇᖃᖅᑳᖅᓯᒪᔪᐃᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ ᑖᓐᓇ ᑐᑭᓯᐅᒪᔭᐅᒃᑭᐊᑲᓐᓂᖅᐸᑕ ᓈᒻᒪᖃᑎᒌᓕᑦᓯᐊ-ᑲᓐᓂᕐᓂᐊᕋᑦᑕ ᓯᕗᓂᒃᓴᑦᑎᓐᓄᑦ, ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᐅᖓᑖᒎᖅᑎᑕᐅᓵᕋᒪ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Merci de m'avoir invitée à témoigner. J'ai aimé écouter d'autres témoins parler de cette question importante.
En tant qu'Inuite, j'ai toujours su que la langue et la culture sont intimement liées, et la tentative du système d'isoler la langue dans le contexte d'un scrutin m'intrigue.
Je crois que la tentative de séparer la langue et la culture montre encore une fois les conséquences du colonialisme. Le taux de participation électorale était peut-être initialement élevé, mais il a diminué et est demeuré faible pendant des générations.
La présidente de Nunavut Tunngavik Inc., Aluki Kotierk, a souligné qu'aux dernières élections fédérales, le taux de participation au Nunavut n'a été que d'environ 34 %. Le taux de participation aux élections de Nunavut Tunngavik Inc. était d'environ 17,5 %.
Je dois dire que le Nunavut a montré qu'on peut employer avec succès l'inuktitut pendant des élections, en plus de l'anglais et du français.
Il y a un précédent sur le plan procédural, mais comme je l'ai souligné, il ne suffit pas en soi d'assurer la participation autochtone en employant des langues autochtones. Les électeurs se font accueillir au bureau de scrutin par un employé d'Élections Canada qui parle anglais ou français. Un aîné ne comprend peut-être pas ce qu'il dit, et il doit donc habituellement compter sur la gentillesse de quelqu'un d'autre.
Je vais parler de ce que j'ai vécu et observé au Nunavut. De nombreux électeurs nunavummiuts jouissent de la liberté de pouvoir voter dans leur langue maternelle pendant des élections territoriales, ou dans le cadre du scrutin d'une organisation inuite désignée. C'est leur droit.
À l'exception d'un projet pilote pendant les élections fédérales de 2021, ce n'est pas la norme. Les bulletins de vote présentaient des noms inuktituts translitérés approximativement ainsi que des noms épelés phonétiquement en écriture syllabique. Ce n'est pas une norme.
Selon le recensement de 2021, le Nunavut compte 36 858 habitants, dont 85 % sont inuits. Il y a 25 collectivités au Nunavut. Chacune d'elles et chaque région a ses propres difficultés et vit ses propres expériences au moment de voter. Il est impératif de comprendre qu'il s'agit de problèmes complexes sans solutions simples.
Un exemple concret est la conséquence du transport des patients. Des centaines de Nunavummiuts sont obligés de se rendre à Iqaluit ou dans le Sud pour recevoir des services et des traitements médicaux. À Iqaluit, ces patients voulaient exercer leur droit de vote en 2021. Même s'ils habitaient au Nunavut, ils ont été refoulés parce qu'ils n'étaient pas résidants d'Iqaluit. On leur a donc refusé leur droit fondamental de voter. Grâce à l'aide de mon équipe de campagne, certains ont pu voter, mais ils sont nombreux à ne pas avoir pu le faire. C'est un exemple de la façon dont les Nunavummiuts doivent constamment se battre pour exercer leurs droits fondamentaux. Ils ne devraient pas perdre leur droit de vote lorsqu'ils se déplacent pour recevoir des soins médicaux.
Je vais résumer mes observations au sujet de la dotation. Il y a beaucoup de locuteurs inuktituts unilingues, surtout des aînés inuits. En tant que locuteurs unilingues le jour du scrutin, un aîné doit présenter une pièce d'identité appropriée. Ils sont reçus au bureau de vote par un employé d'Élections Canada qui parle anglais ou français. Les aînés ne comprennent peut-être pas ce que l'employé dit. À moins qu'une âme charitable les aide, ils se rendent au bureau de scrutin sans savoir quoi faire. Sauf dans le cadre du projet pilote d'Élections Canada décrit plus tôt, le bulletin de vote est toujours en anglais ou en français. La plupart des aînés ne parlent ni anglais ni français.
Pendant ma campagne électorale, lorsqu'il est devenu évident qu'il n'y aurait pas d'inuktitut sur les bulletins de vote, j'ai dû expliquer aux gens que mon nom était celui dans le centre, entre deux autres candidats. C'est inacceptable dans un Canada moderne. Ce n'est pas une réconciliation.
Le processus de plaintes procure un autre exemple. Au moment de présenter une plainte au directeur général des élections, lorsqu'aucune interprétation ou traduction n'est offerte, il arrive souvent qu'un aîné dépende de quelqu'un d'autre. Il est parfois inutile de porter plainte parce que la personne qui reçoit la plainte ne parle carrément pas la même langue.
Avant le colonialisme, les Premières Nations, les Métis et les Inuits avaient leurs propres moyens d'identifier les aînés. Dans les petits camps, les Inuits établissaient le leadership en fonction des compétences exemplaires des chasseurs, des scieurs ou des couturières. Les Inuits ont encore des leaders locaux qui représentent de manière unique leur culture et leur mode de vie.
Depuis mon élection, j'ai entendu parler des chefs héréditaires des Wet'suwet'en. Les chefs du territoire en Colombie-Britannique ne sont pas élus comme ceux dans le système colonial qui a été créé, celui des bandes indiennes. La plupart du temps, les chefs héréditaires exercent leur pouvoir sur l'utilisation des terres. Je suis certaine que nous avons tous entendu parler de la violation de leurs droits et du pipeline qui traverse leur territoire sans consentement.
Nous devons apprendre à respecter du mieux que nous le pouvons la gouvernance autochtone pour que le Canada respecte ses engagements en matière de réconciliation.
En tant que témoin devant votre comité, je veux présenter les recommandations suivantes pour que des mesures concrètes soient prises immédiatement.
Premièrement, il faut apprendre d'Élections Nunavut, qui a une vaste expérience de la tenue d'élections dans quatre langues officielles.
Deuxièmement, Élections Canada doit engager des interprètes-traducteurs autochtones à temps plein pour les communautés autochtones qui en ont besoin. Cette mesure aidera le ministère à acquérir l'expertise et les connaissances nécessaires en matière de langues autochtones pour des élections à venir.
Troisièmement, il faut simplifier le processus de plaintes pour permettre aux Autochtones unilingues d'exprimer leurs préoccupations. Il faut rendre le processus très clair et l'améliorer.
Quatrièmement, il faut réaliser une autre étude sur la gouvernance autochtone dans la démocratie du Canada en tant qu'autre forme de réconciliation.
Enfin, la cinquième recommandation consiste à s'assurer que le gouvernement du Canada respecte les cultures autochtones pour gagner la confiance nécessaire à une véritable réconciliation.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé.
[Traduction]
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie pour votre témoignage, madame Idlout, et aussi pour votre initiative.
Je vais revenir à la question que j'ai posée à la commissaire des Territoires du Nord-Ouest et aussi au témoignage devant nous du directeur général des élections.
Élections Canada semble avoir une formule unique. J'aime toujours dire que nous sommes la somme de nos expériences. Certains diraient que nous sommes victimes de nos expériences.
Il semble que puisque nous avons deux langues officielles coloniales au Canada, on s'efforce toujours, peu importe l'endroit au pays, d'avoir des documents entièrement accessibles dans les deux langues officielles. C'est une bonne chose.
Ce que j'ai entendu de la part de notre premier groupe de témoins aujourd'hui, et ce que je vous ai entendu dire, surtout dans votre échange avec M. Vis, c'est que vous voulez une reconnaissance et du respect grâce à l'ajout de langues autochtones dans les documents, y compris les bulletins de vote, lorsque c'est approprié. Vous remarquerez que je n'ai pas utilisé le mot « seuil ». Je ne cherche pas à... m'amuser avec un pourcentage qu'on peut soudainement atteindre, mais plutôt à parler de situations où c'est approprié.
Ai‑je bien compris ce que vous voulez? Dans la négative, veuillez...
En 1995, j'ai vécu un moment très important dans ma vie. À l'âge de 18 ans, pour mieux me faire respecter au Québec et au Canada, je me suis sentie obligée d'apprendre l'anglais, ce que j'ai fait à Hawaï. Or, ce que vit la communauté autochtone d'Hawaï est complètement différent de ce que nous vivons ici. Là-bas, nous étions unis et j'ai même appris l'hawaïen à l'école secondaire. Pour moi, cela faisait partie de la culture.
Au Canada, nous avons deux langues officielles, mais je me rends compte aujourd'hui que c'est souvent difficile comme parlementaire, même en français. Je n'appelle pas cela du mépris, mais nous pouvons percevoir encore aujourd'hui que nos différences mènent à un bris dans le dialogue. C'est pour cela que je suis ici et que je suis membre du Bloc québécois. Je peux donc très bien comprendre les étapes à franchir.
Les témoignages de nos témoins portaient davantage sur les gestes pouvant être posés en amont pour reconnaître les différentes langues — nous parlons de 16 langues —, pour favoriser le renouveau de leurs cultures et susciter de la fierté pour ces dernières.
Il y a quelques jours, j'ai visité à La Conception, dans ma circonscription de Laurentides—Labelle, un futur centre culturel autochtone qui s'appelle Kina8at, où nous allons faire découvrir et marier nos cultures pour faire aimer nos différences.
Madame Idlout, j'aimerais avoir vos commentaires sur les résultats que nous obtiendrons.
Pensez-vous que nous allons avoir franchi une belle étape dans ce processus de vérité et réconciliation?
:
Merci, madame la présidente.
Comme toujours, je vais m'adresser à la présidence pour toutes mes questions.
Madame Idlout, je tiens à vous remercier de votre travail ici et de vos propos d'aujourd'hui. Vous avez toute mon admiration. La discussion que nous avons aujourd'hui est vraiment importante.
Je suis réellement émue par ce que vous avez raconté dans votre témoignage, à savoir que vous avez littéralement dû dire à vos électeurs: « Mon nom est celui du milieu, sur le bulletin de vote. » Cela nous rappelle à quel point il peut être difficile de sentir qu'on a le droit de voter, si tout ce qu'on sait en entrant dans la salle est que le deuxième nom inscrit sur le bulletin, au moyen de symboles inconnus, est celui de telle ou telle personne. J'ai également trouvé très intéressante l'idée d'avoir des photos à côté des noms.
J'aimerais vous poser une question, dont voici la première partie. Que pensez-vous des photos à côté du nom? Est‑ce que cela aide aussi les personnes qui ont d'autres difficultés?
Par ailleurs, comment allons-nous voir la population autochtone se mettre à voter davantage? Je représente plus de 20 communautés des Premières nations. Le taux de participation aux élections dans leurs propres nations est très élevé, soit environ 90 %. Ils sortent et votent, mais quand il s'agit d'élections fédérales, c'est beaucoup plus faible.
À votre avis, qu'est‑ce qui empêche les électeurs autochtones de voter, et que peut‑on faire pour augmenter le taux de participation électorale dans ces communautés?
:
C'est une excellente question. Je vous remercie.
Il s'agit bien entendu d'apprendre à comprendre combien le colonialisme a eu des répercussions profondes, surtout en ce qui concerne le scrutin. Comme je le mentionnais, les membres des Premières nations, les Métis et les Inuits ont été forcés de renoncer à leur vision du monde. Lorsqu'Élections Canada embauche du personnel, celui‑ci doit être informé des traumatismes. S'ils ne sont pas informés des traumatismes, leur comportement va sembler très colonial. Ils ont tellement l'habitude de donner des ordres aux gens et de leur dire quoi faire, ce qui est le symbole même des comportements coloniaux envers les membres des Premières nations, les Métis et les Inuits.
Je pense que l'exercice de ce droit de vote peut susciter moins d'intérêt quand on vote pour des personnes qui feront finalement partie de ce système. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le dialogue que nous devons entretenir consiste en partie à rendre la réconciliation réelle. Quelles sont les choses tangibles que nous pouvons faire pour montrer que nous essayons de faire mieux pour les membres des Premières nations, les Métis et les Inuits?
Je conçois que le taux de participation soit beaucoup plus élevé quand il s'agit de membres des Premières nations, car ils savent que ces groupes vont se battre pour leurs droits. Vous savez que ce que vous voulez, c'est quelqu'un qui vous représente et qui se battra pour vos droits.
Pour répondre à la deuxième partie de la question, je pense que nous devons mieux travailler, en tant que parlementaires. Ce qui me frappe toujours lorsque je retourne dans ma circonscription, c'est, d'abord, à quel point mes électeurs sont reconnaissants de ma visite dans leurs communautés, mais aussi à quel point ils sont mal informés des services qui leur sont offerts dans leurs communautés.
Les gens semblent encore mal comprendre ce que fait Service Canada ou ce que peut faire Élections Canada. Je pense qu'en tant que parlementaires, nous pouvons tous travailler à mieux informer nos électeurs des services qu'ils devraient obtenir, des services auxquels ils peuvent s'attendre de la part du gouvernement du Canada, et à faire en sorte que les lois, les politiques et les programmes reflètent mieux les besoins culturels des membres des Premières nations, des Métis et des Inuits.