:
Merci. Je suis heureuse d'être de retour.
Merci, madame la présidente, de nous inviter à témoigner devant vous aujourd'hui.
[Français]
J'aimerais tout d'abord souligner, comme vous l'avez aussi mentionné, que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel du peuple algonquin.
[Traduction]
Nous sommes ravis de comparaître cet après-midi afin de discuter du Budget supplémentaire des dépenses (A) pour le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, plus précisément dans la mesure où il relève de mes responsabilités en tant que ministre des Relations Couronne-Autochtones.
Je suis ici avec Daniel Watson, notre nouveau sous-ministre, qui n'a jamais témoigné devant vous, je crois. Il travaillait à Parcs Canada avant, alors il connaît bien la réconciliation. Je suis aussi accompagnée d'Alex Lakroni, qui est dirigeant principal des finances, des résultats et de l'exécution. Ils travaillent tous deux au ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord Canada.
Nous comparaissons dans le contexte des changements continus apportés à l'organisation et aux responsabilités ministérielles en vue d'honorer notre engagement à remplacer les structures coloniales conçues à une autre époque pour un autre type de relation.
Comme vous le savez, pour mieux soutenir l'engagement de notre gouvernement à renouveler les relations avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis, en s'appuyant sur la reconnaissance et la mise en oeuvre des droits, le respect, la collaboration et le partenariat — comme l'a fait valoir le premier ministre dans les lettres de mandat de tous les ministres —, le premier ministre a annoncé la dissolution de l'ancien ministère des Affaires autochtones et du Nord en août 2017.
La dissolution d'Affaires autochtones et du Nord Canada reflète les recommandations formulées par la Commission royale sur les peuples autochtones, et les deux nouveaux ministères répondent déjà mieux aux besoins distincts des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
La Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits a déjà été intégrée au nouveau ministère des Services aux Autochtones, et la ministre Philpott, qui comparaîtra devant vous plus tard aujourd'hui, se concentre à améliorer les résultats pour les peuples autochtones et à offrir des services plus efficaces qui tiennent compte des différences et qui sont axés sur la prévention.
Je me concentre à faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones en réparant des injustices historiques de longue date, tout en accélérant nos travaux pour aider les peuples des Premières Nations, les Inuits et les Métis à mettre en oeuvre leurs visions d'autodétermination.
[Français]
Nous sommes résolus à nous éloigner d'une approche fondée sur le refus des droits, au profit d'une approche qui reconnaît et affirme ces droits.
[Traduction]
Afin de soutenir cette vision, nous collaborons avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis en vue de créer un nouveau cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits des Autochtones. Les partenaires autochtones s'entendent tous, entre autres, sur le fait que le cadre doit comprendre des mesures de reddition de comptes afin de s'assurer que le Canada met en oeuvre entièrement les traités et les droits des Autochtones, et qu'il agit avec transparence.
Notre engagement continu fait fond sur plus de 100 séances auxquelles j'ai participé personnellement — avec plus de 1 700 participants — et qui ont été tenues d'un océan à l'autre pour s'assurer que le cadre reflète les points de vue des peuples autochtones.
[Français]
Nous consultons continuellement nos partenaires et nous progressons ensemble. Nous sommes absolument déterminés à faire de ce cadre une réussite.
[Traduction]
En août 2018, le a accepté la responsabilité de diriger le travail effectué par le gouvernement dans le Nord, ce qui comprend une nouvelle politique canadienne à l'égard de l'Arctique. Je me centre sur le renforcement et le renouvellement de la relation entre le gouvernement fédéral et les Autochtones du Nord. Le ministre LeBlanc et moi collaborons très étroitement pour garantir que les politiques pour le Nord sont élaborées par les habitants du Nord pour les habitants du Nord et qu'elles représentent les points de vue uniques des peuples autochtones dans le Nord de manière à respecter leurs traditions et leurs identités distinctes sur le plan culturel.
Ces initiatives et d'autres garantissent que nous comblons l'écart socioéconomique entre les peuples autochtones et les Canadiens non autochtones, que nous faisons progresser la réconciliation et que nous apportons des changements fondamentaux pour faire avancer l'autodétermination.
Le Budget supplémentaire des dépenses (A) reflète une augmentation nette de 1,7 milliard de dollars, ce qui porte le total des crédits pour 2018-2019 destinés au ministère à 4,9 milliards de dollars. Ces fonds demandés visent pour la plupart à régler des litiges de longue date et à soutenir des mesures concrètes d'autodétermination, y compris 155 millions de dollars pour le règlement lié à la rafle des années soixante, 666 millions de dollars pour les revendications particulières en vertu des Traités Williams, 239 millions de dollars pour la revendication particulière sur les avantages liés à l'agriculture de la nation crie de Little Red River et 53,9 millions de dollars pour d'autres règlements à l'amiable. On reportera 116 millions de dollars au Fonds de règlement des revendications particulières et on consacrera 129 millions de dollars à la mise en oeuvre de la relation de gouvernement à gouvernement avec la Fédération des Métis du Manitoba.
[Français]
La rafle des années 1960 est un chapitre sombre et douloureux de l'histoire du Canada.
[Traduction]
Les 155 millions de dollars demandés financeront le règlement approuvé, qui règle les questions soulevées par l'affaire la plus longue liée à un litige et à des recours collectifs connexes en cours. Les survivants ont aussi indiqué qu'ils souhaitaient rétablir le lien avec leurs collectivités; c'est pourquoi le règlement comprend 50 millions de dollars destinés à la fondation pour appuyer la guérison, les activités commémoratives, l'éducation, les langues et la culture.
Le gouvernement sait que d'autres réclamations ne sont toujours pas réglées et il est résolu à réparer les autres blessures subies par d'autres enfants autochtones à la suite de la rafle des années soixante.
La demande de financement de 666 millions de dollars vise à verser des paiements de règlement aux sept Premières Nations visées par les Traités Williams, ce qui réglera le litige Alderville. Les Premières Nations visées par les Traités Williams se battent devant les tribunaux depuis plus de 25 ans pour réparer les injustices visant les droits liés aux indemnisations, à l'utilisation de la terre et aux récoltes qui remontent à 1923.
Plus tôt ce mois-ci, on a célébré le règlement de ces revendications de longue date dans le cadre d'une cérémonie émouvante à laquelle j'ai eu l'honneur d'assister avec les chefs des Traités Williams, des membres de la collectivité et le gouvernement de l'Ontario. Ce règlement, obtenu par le dialogue et le partenariat, comprend une indemnisation financière, la reconnaissance des droits de récolte visés par les traités et le droit à des terres de réserve supplémentaires.
[Français]
Le Canada et l'Ontario ont aussi présenté leurs excuses pour les répercussions négatives engendrées par ces traités.
[Traduction]
Comme la chef Kelly LaRocca l'a dit, « cet accord de règlement marque le début de la guérison pour nos peuples ».
Le Canada a également mené des négociations avec 21 Premières Nations pour régler des revendications particulières où l'on alléguait que le Canada avait omis d'offrir des avantages liés à l'agriculture en vertu du Traité no 8.
[Français]
Des accords ont été signés avec 18 Premières Nations et les fonds ont été versés.
[Traduction]
Les 239 millions de dollars contenus dans le Budget supplémentaire des dépenses visent à financer le règlement avec la nation crie de Little Red River, l'une des trois dernières Premières Nations parmi les 21 qui attendent toujours un versement.
Comme ces exemples concrets en témoignent, le gouvernement comprend que la meilleure façon de corriger des erreurs historiques et de régler des différends passés est la négociation, plutôt que le litige. Je crois aussi qu'il est important de mentionner que ces règlements règlent des obligations juridiques du gouvernement du Canada. Nous croyons que le fait de régler de façon générale les litiges à l'extérieur des tribunaux, en plus d'être la bonne chose à faire, est aussi la façon la plus responsable et la plus efficace de gérer les fonds publics. Les règlements négociés sont souvent moins coûteux, et permettent en plus de réaliser des investissements dans la guérison, les activités commémoratives, le bien-être et des initiatives culturelles, en plus de l'indemnisation.
[Français]
Nous allons aussi de l'avant dans des relations renouvelées de nation à nation, de gouvernement à gouvernement, ainsi qu'entre la Couronne et les Inuits.
[Traduction]
Le financement demandé de 129 millions de dollars vise à mettre en oeuvre la relation de gouvernement à gouvernement avec la Fédération des Métis du Manitoba. Cette somme comprend un financement en vue de soutenir la capacité de gouvernance et d'aider la Fédération des Métis du Manitoba à passer d'une corporation à un gouvernement et à mettre en oeuvre sa vision pour une plus grande autodétermination. Ses négociations avec le gouvernement du Canada représentent les premières négociations d'autonomie gouvernementale entre le Canada et la collectivité métisse au sud du 60e parallèle et elles comprendront des discussions en vue d'établir une relation financière à long terme avec un gouvernement autonome.
Le financement demandé par l'intermédiaire du Budget supplémentaire des dépenses (A) soutient les engagements de nos gouvernements à respecter les traités, à régler les revendications par la négociation et à accélérer l'autodétermination des Autochtones.
Je vous exhorte à approuver ce Budget supplémentaire des dépenses et je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie encore une fois de votre présence, madame la ministre, et merci aussi au sous-ministre Watson et à M. Alex Lakroni.
Bienvenue.
Vous vous souvenez peut-être qu'il y a environ un an, le 30 novembre, la première question que je vous ai posée était la suivante:
Deux ministères, plus de personnel, plus d'argent... Donnez-moi une idée du nombre d'employés supplémentaires que nous avons maintenant et des montants additionnels. Pouvez-vous faire le point rapidement à ce sujet? Évidemment, les responsabilités sont partagées en deux, ce qui signifie que vous recrutez davantage. Combien cela coûte-t-il?
Si vous me permettez de continuer, il y a un an, le 30 novembre 2017, vous avez répondu:
J'aimerais apporter une correction, à savoir que nous ne divisons pas un ministère en deux. Nous avons dissous un ministère, parce que tous les gens extraordinaires qui travaillaient pour nous n'avaient qu'un mandat: travailler pour AANC. AANC n'existe plus. Nous allons créer deux ministères entièrement nouveaux, dont la fonction définira la forme, comme nous l'avons dit, selon les besoins.
Aujourd'hui, sur l'avis de convocation, j'en vois quatre, pas deux. Comment cela fonctionne-t-il? Combien cela coûte-t-il réellement aux contribuables canadiens? Il y a un an, le 30 novembre, vous avez dit deux, et aujourd'hui, il y en a quatre: la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Affaires indiennes et du Nord canadien, la ministre des Services aux Autochtones, ainsi que Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord, qui sera dirigé par M. .
Éclaircissez-nous, s'il vous plaît, madame la ministre.
:
Merci, madame la présidente, de votre accueil et de l'occasion qui m'est donnée d'être avec vous aujourd'hui.
Je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel du peuple algonquin.
C'est un plaisir de rencontrer à nouveau les membres du Comité. Je tiens tout d'abord à vous remercier du travail remarquable que vous effectuez.
[Français]
Je vous suis reconnaissante de votre rapport sur les feux de forêt et la sécurité en matière d'incendie dans les réserves. De plus, j'attends avec impatience les résultats de votre étude sur les soins de longue durée dans les réserves.
[Traduction]
La semaine dernière, comme vous le savez, le nous a rappelé dans son énoncé économique de l'automne que le gouvernement du Canada s'engage à assurer la croissance de la classe moyenne, ce qui veut dire créer un environnement pour aider les peuples autochtones à avoir accès à des possibilités qui leur permettront de se joindre à la classe moyenne florissante.
Il est de notoriété publique que les personnes qui font face depuis très longtemps à certains des désavantages économiques les plus importants au pays sont les Autochtones. Je peux assurer aux membres du Comité que nous travaillons fort à changer cette réalité des peuples autochtones au Canada. Nous avons fait de grands progrès dans notre travail pour combler les lacunes socio-économiques des peuples autochtones.
Je serai heureuse de répondre à vos questions sur les progrès réalisés à ce jour.
[Français]
Aujourd'hui, je vais donner un aperçu des fonds associés à mon ministère dans le Budget supplémentaire des dépenses (A), ce qui est essentiel pour combler les importants écarts socioéconomiques entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada.
[Traduction]
Comme vous le savez, en janvier 2018, nous avons établi cinq domaines prioritaires interreliés pour lesquels Services aux Autochtones Canada joue un rôle important. Il s'agit des services aux enfants et aux familles, de l'éducation, des résultats en matière de santé, de l'infrastructure et de la prospérité économique.
Même si les crédits budgétaires de 2018 sont pris en compte dans le Budget principal des dépenses du Secrétariat du Conseil du Trésor, j'aimerais prendre un moment pour décrire certaines des façons dont ce financement appuie ces priorités.
Nous devons réagir à la crise humanitaire associée au trop grand nombre d'enfants autochtones qui sont pris en charge. Le budget de 2018 prévoit l'octroi de plus de 1,4 milliard de dollars en nouveau financement sur six ans pour financer les services à l'enfance et à la famille des Premières Nations. Nous collaborons en ce moment avec des partenaires autochtones ainsi que les provinces et les territoires pour réformer les services à l'enfance et à la famille, en mettant l'accent sur la prévention et l'idée d'assurer la sécurité des enfants et de garder les membres de la famille ensemble. Cela comprend le fait d'envisager d'élaborer conjointement des options relatives aux lois fédérales sur les services à l'enfance et à la famille et de favoriser l'exercice de la compétence sur ces services par les communautés autochtones.
Nous devons également nous pencher sur les lacunes inacceptables des résultats en matière de santé dans les communautés inuites et des Premières Nations partout au pays. Pour aider à combler ces lacunes, le budget de 2018 comporte une somme de plus de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans, à compter du présent exercice, et de 149 millions de dollars par année par la suite, pour les programmes de santé. Ce financement sera destiné aux approches particulières aux Inuits pour prévenir le suicide et éradiquer la tuberculose. Ces sommes nous aideront aussi à aborder la crise des opioïdes dans les communautés des Premières Nations.
Pour ce qui est de l'éducation des Premières Nations, au sujet de laquelle nous savons que les taux d'obtention de diplôme ne correspondent pas à ceux des Canadiens non autochtones, nous avons réalisé des progrès à l'égard de l'élaboration conjointe d'une réforme en matière de politique sur l'éducation mettant l'accent sur l'autodétermination en éducation. Nous avons aussi construit et rénové des écoles et augmenté le financement des programmes postsecondaires.
Un autre domaine prioritaire consiste à aborder la nécessité d'une infrastructure. Le budget de 2017 et le budget de 2018 offrent un financement de 1,5 milliard de dollars pour des stratégies de logement fondées sur les distinctions: une stratégie de logement des Premières Nations élaborées conjointement, une stratégie de logement dirigée par les Inuits pour les Inuits du Nunavik, du Nunatsiavut et de l'lnuvialuit; et une stratégie de logement de la nation métisse.
[Français]
De plus, le budget de 2018 offre 172,6 millions de dollars sur trois ans pour fournir de l'eau potable propre et salubre dans les réserves. À ce jour, nous sommes sur la bonne voie pour lever, d'ici mars 2021, tous les avis à long terme concernant la qualité de l'eau potable. Nous en avons déjà levé 75 et il en reste 66. Ces renseignements et toutes les mises à jour sur les changements apportés aux avis sur la qualité de l'eau potable sont affichés sur notre site Web.
[Traduction]
J'aimerais consacrer quelques minutes à notre cinquième priorité, celle de la prospérité économique. Le gouvernement du Canada est déterminé à établir une nouvelle relation financière avec les communautés des Premières Nations, qui progressera vers l'attribution de financement adéquat, prévisible et durable. Cette relation s'inspirera de solutions créées conjointement pour appuyer l'autodétermination et la reddition de comptes des gouvernements des Premières Nations envers leurs citoyens.
À cette fin, le gouvernement du Canada est d'accord avec les Premières Nations qui ont dit que la Loi sur la transparence financière des Premières Nations doit être remplacée par une approche respectueuse envers la relation de reddition de comptes entre le Canada et les Premières Nations. C'est pourquoi nous allons de l'avant avec les partenaires des Premières Nations quant à l'élaboration conjointe d'un cadre de reddition de comptes mutuels, qui était une recommandation du rapport sur la nouvelle relation financière produit avec l'Assemblée des Premières Nations et publié en décembre 2017.
Le ministère et l'Assemblée des Premières Nations ont récemment mis sur pied un comité conjoint sur les relations financières, qui donnera des conseils sur cet important travail d'élaboration conjointe. Le comité communiquera des recommandations à compter du printemps 2019.
Permettez-moi de me tourner maintenant vers le Budget supplémentaire des dépenses (A).
[Français]
Services aux Autochtones Canada a besoin de fonds immédiats pour continuer à réaliser son mandat de combler les lacunes socioéconomiques et de faire progresser l'autodétermination.
[Traduction]
Ce budget tient compte d'une augmentation nette de 1,23 milliard de dollars, ce qui porte à 10,9 milliards de dollars le total des crédits pour 2018-2019 destinés à mon ministère. La plus importante part de cette augmentation, 1,18 milliard de dollars, est tirée du crédit 10, Subventions et contributions, et vise principalement l'eau et les autres infrastructures, ainsi que le principe de Jordan. J'aborderai trois de ces initiatives.
Des fonds de 423 millions de dollars seront fournis pour le Programme amélioré pour l'approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées des Premières Nations et pour surveiller et analyser l'eau potable des communautés dans les réserves. Ce financement est essentiel pour poursuivre notre travail prioritaire dans ce domaine. Les projets comme l'amélioration et la réparation des usines de traitement des eaux usées et la formation des opérateurs au moyen du Programme de formation itinérante sont appuyés par ce type de financement.
Le principe de Jordan veille à ce que tous les enfants des Premières Nations aient accès aux produits, aux services et aux soutiens sociaux, en santé et en éducation dont ils ont besoin, au moment opportun. Le financement de 323 millions de dollars appuiera la prestation de soins en vertu du principe de Jordan. Depuis l'adoption du principe, sa portée s'est accrue pour s'appliquer également à tous les enfants des Premières Nations qui vivent dans une réserve ou hors réserve. De juillet 2016 à septembre 2018, plus de 165 000 demandes de soutien et de services ont été approuvées conformément au principe de Jordan.
Pour surmonter la crise des infrastructures dans les communautés des Premières Nations, nous demandons une somme de 287 millions de dollars en financement au moyen de ce budget. Le financement sera consacré aux besoins essentiels en infrastructures, y compris le logement, et aidera les communautés à planifier conformément aux cycles de construction. Grâce à ce financement, les communautés pourront envisager des approches innovatrices et nouvelles pour respecter leurs besoins en logement et en infrastructure.
le Budget supplémentaire des dépenses (A), s'il est approuvé par le Comité, influera directement sur la vie des gens, d'une manière qui favorisera la réconciliation.
Je vous remercie et serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie beaucoup de poser la question et de vos bons mots.
J'aimerais souligner que tout ce que nous avons réussi à accomplir est le fruit d'un effort collectif entre les ministères, les partis et les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis au pays. Nous sommes heureux de commencer à voir des progrès concrets.
La rencontre que j'ai eue la semaine dernière avec les jeunes de la nation Nishnawbe Aski a été extraordinaire. Ils étaient tous tellement inspirants, dynamiques, optimistes et éloquents. Ils se sont entretenus avec le , ce qu'ils ont été très heureux de pouvoir faire, et ils ont discuté précisément de certains points que vous avez mentionnés.
L'un deux, dont je serais très heureuse de vous parler, est le programme Choose Life. Un des beaux côtés de Choose Life est qu'il a été conçu par et pour les jeunes de la nation Nishnawbe Aski. Il se voulait une réponse aux taux très élevés de suicides. Ils nous ont dit qu'ils savaient ce dont les jeunes de leur nation avaient besoin pour être optimistes et résilients, et ils nous ont demandé s'ils pouvaient préparer un programme qui, selon eux, allait vraiment aider les jeunes. Ils ont fait une demande de financement fondée sur le principe de Jordan, et nous avons pu les aider.
Le programme connaît un succès incroyable. À l'heure actuelle, 47 des 49 Premières Nations l'utilisent. C'est un programme qui redonne un espoir incroyable aux jeunes. Il comporte diverses approches, comme passer du temps avec des aînés, apprendre les façons de faire traditionnelles, se familiariser avec l'histoire de leurs peuples et bâtir la résilience culturelle dont ils ont tant besoin. Ils passent aussi du temps dans la nature et sur les rivières où ils apprennent à pêcher et à chasser. Cela les aide beaucoup à se donner ce que la aime appeler « une identité culturelle bien affirmée », un élément si important pour qu'une personne ait une grande estime de soi.
Les jeunes disent eux-mêmes que cela les aide beaucoup et sauve des vies, et ils ont supplié le de leur permettre de poursuivre le programme.
Je pourrais continuer encore longtemps de vous parler des éléments positifs que le principe de Jordan permet d'accomplir. Au Manitoba, par exemple, d'où est originaire la présidente, c'est un programme tout à fait différent qui a été conçu et qui est baptisé « My Child, My Heart », et encore une fois, il est mené par et pour les Premières Nations, et cela change totalement la vie et les perspectives d'avenir de ces jeunes.
:
Merci beaucoup d'avoir posé cette question.
Vous avez tout à fait raison. Cette nécessité de veiller à ce que tous les Canadiens aient accès à de l'eau potable est une question qui interpelle tous les Canadiens. Partout où je vais au pays, je suis toujours étonnée de constater que c'est un enjeu qui ne préoccupe pas que les peuples autochtones, mais les Canadiens non autochtones aussi. Nous avons fait des progrès pour lesquels je suis reconnaissante. C'est une bonne nouvelle dont il faut se réjouir, mais il reste encore beaucoup à faire.
Néanmoins, vous avez raison. Nous avons compris très vite qu'au fur et à mesure que les avis à long terme concernant la qualité de l'eau potable étaient levés, de nouveaux avis s'ajoutaient. C'est quelque chose dont j'ai pris conscience lorsque j'ai commencé à travailler pour ce ministère. Nous avions élaboré un plan solide pour chacun de ces avis à long terme. Cependant, ce que nous avons omis de faire d'entrée de jeu, c'était de chercher à savoir qui était à risque et quelles collectivités étaient susceptibles de tomber sous le coup d'un avis à long terme sur la qualité de l'eau.
Je suis heureuse de vous annoncer que nous avons également investi davantage dans la prévention et que nous avons accordé plus d'attention aux collectivités où nous croyons que le système est vulnérable. Nous avons également fourni davantage de ressources pour les systèmes présumés vulnérables afin que des correctifs puissent être apportés avant qu'il ne soit trop tard. Nous travaillons aussi directement avec les collectivités pour nous assurer qu'elles disposent de l'équipement de construction dont elles ont besoin.
Cependant, c'est souvent un problème qui va au-delà de la simple question de l'équipement. Il faut en outre se pencher sur le plan de fonctionnement et d'entretien de la collectivité. La collectivité dispose-t-elle d'opérateurs d'usine de traitement des eaux dûment qualifiés? Ces opérateurs reçoivent-ils de l'aide pour les inciter à rester dans la collectivité et voir les choses à long terme? En fait, il faut une approche assez globale.
Je ne dirais pas qu'il n'y a pas de revers de temps à autre. Il arrive aussi que les délais soient quelque peu modifiés. Ce sont des choses que nous surveillons de près. Je dois saluer nos fonctionnaires, qui ont vraiment formé une équipe très solide et qui veillent à ce que nous soyons en mesure de soutenir les collectivités.
:
Merci de votre question.
Il est bien entendu quelque peu difficile de répondre dans le contexte d'une situation hypothétique. S'il y a une chose que j'ai apprise, c'est que chaque collectivité a sa conjoncture bien à elle. Oui, il y a des endroits où il y a de multiples avis à court terme, mais il faut vraiment creuser pour connaître la réalité et ce qui se cache derrière.
À Stouffville, il y a beaucoup de nids de poule sur la route où nous vivons. Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé, mais de temps en temps, ils font des travaux sur la chaussée et je reçois un petit avis sur le seuil de ma porte pour m'informer de ne pas consommer d'eau pendant les 48 prochaines heures parce qu'ils travaillent sur les conduites principales. Ce sont des choses qui se font partout au pays. Les avis à court terme sur la qualité de l'eau potable vont et viennent. Récemment, il y a eu un glissement de terrain qui a contaminé l'eau souterraine dans une collectivité et nous avons dû émettre un avis préventif à court terme.
Même lorsque tous les avis à long terme concernant la qualité de l'eau potable seront levés, il y aura toujours des avis à court terme. C'est la nature de la santé publique et des systèmes d'approvisionnement en eau.
Néanmoins, vous avez tout à fait raison. Si, en tant que ministère, nous constatons qu'une collectivité donnée émet beaucoup de ces avis, cela signifiera que nous devrons nous enquérir de la situation et déterminer si le système est sur le point de lâcher. Paul et son équipe s'assurent que nous avons des ressources pour ces systèmes vulnérables. En outre, ils évaluent s'il est opportun d'élaborer un plan de mise à niveau, voire d'envisager l'installation d'un tout nouveau système.
:
Merci, madame la présidente. À moins qu'il n'y ait consentement unanime pour doubler mon temps de parole, je vais devoir le partager à parts égales avec M. Waugh, alors je vous prierais de me couper la parole quand je serai rendue à deux minutes et demie. Je vous remercie.
Merci, madame la ministre.
Je vais relater une anecdote, mais je tiens à souligner que cela est représentatif de beaucoup de situations. Il y a environ un mois, j'ai passé quelque temps en soirée avec le Bear Clan Patrol, et j'ai vu ses membres s'occuper d'une femme qui avait été agressée sexuellement. Il y avait beaucoup de compassion de leur part et ils ont fait ce qu'il fallait pour escorter la femme jusqu'à l'hôpital. Je les ai vus s'occuper de violence conjugale. J'ai aussi vu des gens leur dire: « Merci beaucoup d'être là. »
Le Bear Clan Patrol est constitué d'importants groupes de bénévoles qui sortent par temps glacial, à Winnipeg, et qui font un travail absolument incroyable. En 2016-2017, ils ont reçu 100 000 $. Pour 2017-2018, ils ont reçu un courriel dans lequel on leur disait « il y a une demande écrasante de financement pour s'attaquer aux problèmes qui touchent les Autochtones en milieu urbain. Par conséquent, Services autochtones Canada [...] ne lancera pas de nouvel appel de propositions, alors que nous travaillons avec des partenaires [...] », et ainsi de suite. Essentiellement, le courriel disait: nous sommes en train de mener des consultations, et les 100 000 $ que vous avez reçus l'an dernier ne seront pas disponibles cette année.
Je trouve cela ahurissant. Lorsque je vais dans les villes d'un peu partout au pays, je me fais un point d'honneur de m'enquérir de ce que font nos organismes autochtones en milieu urbain. Pour être franche, je pense que ce sont des laissés-pour-compte.
Parlons-en. Comment votre ministère peut-il agir de la sorte? Ces bénévoles ramassent des seringues et ils recherchent des êtres qui sont morts de froid derrière des bennes à ordures... Il y en a des centaines. On leur dit: « Nous ne pouvons pas vous donner 100 000 $ pour que vous puissiez avoir quelqu'un qui va coordonner tout cela ou mettre de l'essence dans vos camions. »
Nous dépensons près de 100 millions de dollars pour une enquête et, parallèlement à cela, nous avons ce groupe de gens de la base, ces gens remplis de compassion qui font toutes ces choses. Dites-moi comment votre ministère peut répondre: « Désolé, mais nous sommes en train de mener des consultations. »
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Merci de votre question et merci d'avoir attiré l'attention sur l'excellent travail que fait le Bear Clan. Je suis consciente de l'importance de ce qu'il fait. C'est l'un des nombreux organismes exceptionnels d'un peu partout au pays qui travaillent avec les peuples autochtones en milieu urbain.
Je suis tout à fait d'accord avec vous pour dire qu'il y a encore beaucoup à faire pour soutenir ces organisations hors du commun. Vous savez probablement très bien que, par le passé, les gouvernements fédéraux, y compris le gouvernement précédent, n'ont pas fait d'investissements majeurs pour appuyer les programmes destinés aux peuples autochtones en milieu urbain. C'est une donnée objective.
Je suis heureuse de dire que nous continuons d'augmenter le financement des programmes urbains pour les peuples autochtones, et que ce financement considérable a permis de soutenir un grand nombre de programmes partout au pays, y compris le travail formidable qu'accomplissent de nombreux centres d'amitié.
Je reconnais qu'il faut faire plus. En ce qui concerne le Bear Clan, je suis heureuse d'avoir entendu, tout comme vous, qu'ils ont trouvé une solution à court terme grâce à l'argent que leur a accordé leur gouvernement provincial, ce que je trouve fantastique.
Je pense que tous les ordres de gouvernement ont la responsabilité de répondre aux besoins des peuples autochtones en milieu urbain, et c'est une bonne chose que nous travaillions avec eux. Nous cherchons des moyens d'en faire plus pour la suite des choses, et je serais ravie d'entendre vos suggestions à cet égard.