:
Merci, Madame la Présidente, de cette occasion que vous m'offrez de participer à l'examen du projet de loi que mène votre comité alors que nous nous retrouvons de nouveau sur le territoire traditionnel non cédé des Algonquins.
[Français]
Je comparais également devant ce comité au nom de mon honorable collègue le .
[Traduction]
Je sais qu'au nom de tous les membres du comité, nos pensées et nos souhaits sont avec lui. Nous lui souhaitons tous de se rétablir rapidement, mais nous voulons également qu'il prenne le temps de guérir et de revenir défendre les droits des habitants du Nord de même que les enjeux auxquels est confrontée cette région, en plus d'accomplir son travail important auprès des provinces et des territoires.
Comme vous le savez, le projet de loi propose de modifier à la fois la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et la Loi fédérale sur les hydrocarbures.
En ce qui concerne la LGRVM, le projet de loi vise principalement à annuler la décision prise par le gouvernement précédent, en vertu du projet de loi , de fusionner de manière arbitraire quatre offices des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie en un super-conseil. Cette décision violait les ententes de revendications territoriales et sur l'autonomie gouvernementale des peuples autochtones protégées par la Constitution et s'est retrouvée devant les tribunaux.
Le projet de loi vise également à réintroduire un certain nombre de changements positifs mis de l'avant par le gouvernement précédent par le truchement du projet de loi et qui n'ont pas été mis en oeuvre du fait de l'injonction imposée par les tribunaux, dont l'objectif principal était d'empêcher l'imposition du super-conseil.
[Français]
La Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie comprend quatre offices des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie, qui sont au coeur des ententes sur les revendications territoriales globales et l'autonomie gouvernementale de plusieurs gouvernements et organismes autochtones locaux.
[Traduction]
Ceci crée un régime intégré de cogestion des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie et confère une mesure de certitude juridique à nos investisseurs dans le secteur du développement des ressources de la région.
Le projet de loi a été adopté par le gouvernement précédent en 2014.
[Français]
Parmi les autres changements, il a fusionné les offices des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie en une seule entité.
[Traduction]
La loi a immédiatement été contestée devant les tribunaux. Il fut allégué qu'elle contrevenait aux ententes de revendication territoriales et sur l'autonomie gouvernementale des peuples autochtones.
Au début de 2015, la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest a accordé une injonction suspendant la proposition de restructuration du conseil, au même titre que d'autres amendements réglementaires à caractère positif inclus dans le projet de loi . Plutôt que d'améliorer le processus réglementaire touchant la vallée du Mackenzie et d'accroître le niveau de certitude juridique pour les promoteurs et les investisseurs, l'approche adoptée par le gouvernement précédent a eu pour effet que ces réformes réglementaires touchant la LGRVM prévues au projet de loi se retrouvent devant les tribunaux.
Comme nous l'avons déjà dit devant le présent comité, notre gouvernement est d'avis qu'un secteur des ressources développées de manière durable est essentiel au succès de l'économie canadienne et que, pour autant que nous nous y prenions correctement, celui-ci servira de fondement important de la croissance de l'économie et du marché de l'emploi dans l'avenir. Pour libérer ce potentiel économique, il convient d'assurer la durabilité de l'environnement et de faire intervenir en tant que partenaires égaux les communautés autochtones touchées.
[Français]
La situation présente est insoutenable, car elle crée une incertitude juridique, et les changements réglementaires positifs sont maintenant immobilisés devant les tribunaux.
En novembre 2015, des discussions avec les organisations et les gouvernements autochtones des Territoires du Nord-Ouest ont été entamées au sujet de l'adoption par le gouvernement de modifications législatives visant à régler cette question.
[Traduction]
Le projet de loi a été élaboré après consultation avec les gouvernements et les organisations autochtones, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, l'industrie et leurs conseils de cogestion des ressources.
Le projet de loi permettra de régler le litige concernant la restructuration des conseils en plus de rétablir les éléments de politique positifs du projet de loi dont l'entrée en vigueur est actuellement bloquée par l'injonction. Il réinstaurera la confiance avec les partenaires autochtones des Territoires du Nord-Ouest, respectera leurs ententes de revendications territoriales et sur l'autonomie gouvernementale protégées par la Constitution, en plus de rétablir la sécurité juridique pour ce qui concerne le développement responsable des ressources.
Je pense que le premier ministre McLeod des Territoires du Nord-Ouest et que le grand chef George Mackenzie ont très bien résumé la situation dans une lettre commune qu'ils ont envoyée le 24 avril 2019 et dans laquelle ils tenaient les propos suivants : « Nous espérons que le projet de loi C-88 passera rapidement à travers le processus législatif et qu'il recevra la sanction royale dans ce Parlement. Les répercussions négatives du statu quo sont significatives. » [traduction]
Madame la Présidente, nous avons des copies de cette lettre pour les membres.
En ce qui concerne la Loi fédérale sur les hydrocarbures, le projet de loi propose de soumettre au gouverneur en conseil de nouveaux critères pour interdire aux titulaires de permis d'exploration de même qu'aux titulaires de licence de découverte importante existants d'exercer des activités pétrolières et gazières, tout particulièrement dans l'intérêt national.
[Français]
Il gèlerait également les conditions des permis existants dans les eaux extracôtières de l'Arctique pour la durée d'une telle interdiction.
[Traduction]
La notion d'« intérêt national » fait référence aux objectifs et ambitions nationaux d'un pays, qu'ils soient de nature économique, militaire ou culturelle : il ne s'agit pas en soi d'un concept législatif inédit. On retrouve dans la législation canadienne et plus spécifiquement dans celle du Nord de nombreuses références à la notion d'intérêt national.
À titre d'exemple, l'expression figure à l'article 51 de la Loi sur le Yukon ainsi qu'à l'article 57 de la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest. Dans les deux lois, le gouverneur en conseil peut interdire toute utilisation des eaux ou le dépôt de déchets dans les cas où il estime que l'utilisation des eaux ou le dépôt des déchets est incompatible avec l'intérêt national.
La décision qui a consisté à imposer un moratoire sur les nouveaux permis d'exploitation des ressources pétrolières et gazières extracôtières dans l'Arctique dans les eaux fédérales était une décision fondée sur les risques, compte tenu des effets potentiellement dévastateurs d'un déversement et des connaissances scientifiques limitées portant sur le forage dans cette région. Il importe de se rappeler qu'à l'époque, il n'y avait aucune activité de forage dans la mer de Beaufort et aucun plan réaliste ne prévoyait que l'on entreprenne de tels travaux à court ou à moyen terme.
[Français]
Le moratoire a été annoncé dans le cadre d'un examen scientifique quinquennal et d'une consultation sur les détails de cet examen.
[Traduction]
Les communautés des Territoires, autochtones et du Nord sont des partenaires du processus d'examen à base scientifique, tandis que d'autres parties, au rang desquelles figure l'industrie, sont activement consultées. Le résultat du processus d'examen guidera les prochaines étapes en ce qui concerne les activités extracôtières dans l'Arctique. Dans les discussions que nous avons eues au sujet de la mise en oeuvre du moratoire, les représentants de l'industrie ont indiqué qu'il était essentiel de maintenir les conditions des permis existants touchés en ce qui concerne les activités extracôtières dans l'Arctique.
Les modifications proposées tant à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie qu'à la Loi fédérale sur les hydrocarbures sont essentielles pour s'assurer de la mise en place d'un régime de développement des ressources responsable, durable et équitable dans les Territoires du Nord-Ouest et l'Arctique.
[Français]
Je vous encourage à adopter le projet de loi , et je suis disposée à répondre à vos questions.
:
Merci, Madame la Présidente, et merci à vous, Madame la Ministre, ainsi que les fonctionnaires du Ministère.
Madame la Ministre, l'une des tâches primordiales de ce projet de loi, comme vous l'avez indiqué, consiste à annuler les modifications apportées par l'ancien gouvernement conservateur dans le cadre de la en 2014. Comme vous l'avez souligné, celle-ci prévoyait le regroupement des quatre offices des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie en un seul et même organisme. À l'époque, le Parti libéral s'était montré en faveur de cette mesure, y compris le actuel, et même votre secrétaire parlementaire, la députée Jones, qui est ici présente avec nous ce matin.
Je vais citer les propos qu'elle avait tenus à l'époque :
Le Parti libéral souhaite que les Territoires du Nord-Ouest puissent obtenir l'indépendance qu'ils recherchent. Nous voulons qu'ils puissent prendre des décisions concernant l'environnement, l'exploitation des ressources, la gestion des affaires, la croissance et les possibilités de réussite sur leur propre territoire.
Cette citation date de 2014.
En fait, ces commentaires contredisent directement le projet de loi , qui étend les pouvoirs conférés au Cabinet d'imposer des moratoires sur le développement énergétique et d'inclure la notion d'intérêt national, laquelle, pour être bien franc avec vous, n'a jamais véritablement été clairement définie.
Je ferais remarquer que le de l'époque, lorsqu'il a instauré le moratoire, ne se trouvait même pas au pays. Il se trouvait à Washington, D.C., quand il a parlé du moratoire dans le Nord et, à l'époque, les élus du Nord avaient eu moins d'une demi-heure pour se précipiter en vue d'en venir à cette décision.
Si vous me le permettez, je dirai également quelques mots sur ce qui s'est passé hier soir au Sénat, puisque cela a d'importantes ramifications pour le Nord canadien et les moratoires portant sur le développement du Nord, en permettant au Nord de prendre ses propres décisions en matière d'environnement et d'économie. Nous avons déjà été témoins à de nombreuses reprises de ce type de paternalisme de la part du présent gouvernement lorsqu'il est question de développement énergétique, non seulement en ce qui concerne les habitants du Nord, mais également, comme nous avons pu le constater hier soir, en ce qui concerne les Premières Nations.
Nous avons pu le constater hier soir au Sénat, avec le projet de loi : l'interdiction des pétroliers en Colombie-Britannique. Comme vous le savez, Calvin Helin est le PDG d'Eagle Spirit Energy Holdings, un groupe dirigé par des Autochtones. Il a vivement critiqué ce type de moratoire imposé par votre gouvernement à Ottawa. En réponse à ces interdictions, il a déclaré ce qui suit : « Est-ce là ce qu'est supposé représenter la réconciliation au Canada? »
Cette déclaration faite hier soir par Calvin est lourde de sens, et nous l'avons constaté hier soir au Sénat, puisqu'ils se sont prononcés contre le projet de loi . Nous verrons bien ce qui se passera à son retour à la Chambre des communes.
Nous parlons d'une approche « imposée par Ottawa ». Pourrions-nous faire en sorte que les décisions touchant l'environnement et l'économie soient prises par les représentants du Nord plutôt que de privilégier une approche en vertu de laquelle « Ottawa sait mieux que quiconque ce qu'il faut faire »?
Merci, madame la ministre, d'être avec nous ici aujourd'hui.
Nous voici à quelques semaines de la fin de la présente législature. La portion du projet de loi concernant la vallée du Mackenzie était prévue avant les élections, mais il nous a néanmoins fallu quatre ans pour parvenir là où nous nous retrouvons aujourd'hui. Je me demande à quoi ce délai est imputable. L'avant-projet de loi était terminé en janvier 2017 et il a fallu attendre 16 mois de plus pour que nous puissions examiner celui-ci à la Chambre des communes.
Aujourd'hui, nous nous précipitons. Nous accueillons des témoins pendant une journée et nous ne pourrons rencontrer une longue liste de témoins: la Première Nation Akaitcho de Salt River, les Métis des Territoires du Nord-Ouest, la Première Nation K'atl'odeeche , la Chambre de commerce des Territoires du Nord-Ouest, la Nation dénée, Alternatives North et Ecology North. Je pense qu'il aurait été utile d'entendre toutes ces personnes, mais, comme nous sommes si pressés... et nous venons à peine d'entendre ce qui se passe au Sénat. Dans quelle mesure ce projet de loi sera-t-il même adopté au Sénat, compte tenu de ces contraintes de temps?
Lorsque j'examine ce projet de loi, qui constitue l'amalgame de deux projets de loi bien différents, qui recueille les faveurs de certains groupes et l'opposition d'autres groupes, je me demande pourquoi on a décidé de les lier ensemble. Je suppose que cette décision explique peut-être dans une certaine mesure le retard. Il s'agit là d'un projet de loi important que beaucoup d'entre nous souhaitons voir adopter. Nous aimerions tous que le transfert des responsabilités dans les Territoires du Nord-Ouest devienne réalité, comme vous le soulignez, de sorte que les parties intéressantes du projet de loi sont mises en suspens.
Je me demande si vous pourriez commenter cet aspect de l'échéancier. Je ne sais pas quoi dire. Cela me dépasse.
:
Merci, Madame la Présidente, et merci à la ministre ainsi qu'à toutes les personnes qui ont comparu avec vous.
Il s'agit d'une mesure législative très importante pour nous. Nous travaillons sur ce projet, à différents titres, depuis plusieurs années.
J'estime que la façon dont le processus de réglementation de la structure du conseil ainsi que la structure de celui-ci, dans les Territoires du Nord-Ouest, constituent indiscutablement un modèle pour les autres administrations. Mes collègues de l'Alberta et de la Saskatchewan pourront probablement examiner cette question attentivement et en venir à la conclusion qu'il présente des avantages. Je ne retrouve pas de participation des gouvernements autochtones dans d'autres administrations, pas même au sein de l'Office national de l'énergie, là où des places sont réservées aux peuples autochtones.
Je pense qu'il s'agit d'un modèle que des personnes du monde entier ont souhaité examiner, et que certaines d'entre elles envisagent de retenir. Il fonctionne bien et il a offert de bons résultats. Il recueillait les faveurs de l'industrie, des gouvernements autochtones au même titre que du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Le gouvernement précédent de l'époque a jugé bon apporter des modifications. Ces modifications ont été apportées sans tenir compte des citoyens qui avaient donné naissance à ce type de système.
J'éprouve un certain émerveillement en écoutant mes collègues de l'autre côté parler du moratoire. Lorsque se sont déroulées les discussions avec les conservateurs, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les populations des Territoires du Nord-Ouest sur le thème du transfert des responsabilités, ils n'étaient même pas disposés à ce que l'on aborde la question de la mer de Beaufort, ou celle des champs pétrolifères de Norman Wells.
Je pense que le moment était bien choisi pour instaurer un moratoire puisque nous étions confrontés à un moratoire naturel. Le moratoire n'a pas simplement résulté de l'adoption de cette mesure. Les prix du pétrole ont également été un facteur important. En 2011, l'ensemble du système a été annulé pour la mer de Beaufort. En 2012, quelque 7 millions $ ont été dépensés au total. En 2013, il n'y avait pas de programme. En 2014, le programme a été reporté. En 2015, le programme a été reporté.
En cinq ans, 7 millions $ ont été dépensés de sorte que personne ne parviendra à me convaincre du fait que le Nord a véritablement su profiter de cette situation. Je peux vous affirmer que les Territoires du Nord-Ouest n'ont profité ni d'argent ni de redevances, puisqu'il était interdit d'aborder cette question.
J'entends maintenant des préoccupations, mais il me semble qu'elles tiennent à la mise en application de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Le fait de faire participer les peuples autochtones à la gestion des terres ainsi qu'à la prise de décisions au chapitre de la gestion des ressources et à la mise en oeuvre des traités modernes relève indiscutablement de la mise en application de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. J'aimerais entendre des commentaires à ce sujet. Seriez-vous d'accord avec cela?
:
Madame la Ministre, l'intervenant précédent a parlé de la Loi fédérale sur les hydrocarbures et du moratoire. Je pense que les citoyens doivent savoir que l'on s'intéressait véritablement à ce que les conditions prévalant dans la mer de Beaufort soient revues avant que l'on ne poursuive.
Lorsque je me rends dans les petites communautés de Paulatuk, Ulukhaktok, Sachs Harbour et Tuktoyaktuk, je discute avec beaucoup de gens dont le style de vie est très traditionnel. Ils sont encore largement tributaires de l'océan, de la pêche, de la chasse et de ce genre d'activité pour parvenir à gagner leur vie et à compléter leurs revenus.
Nombreux sont ceux qui veulent profiter d'un emploi traditionnellement associé aux activités propres à l'industrie gazière et pétrolière. En même temps, ils souhaitent que l'on procède de façon stratégique. Entreprendre l'examen fondé sur des données scientifiques qui se déroule actuellement avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement fédéral et les Inuvialuits est la bonne chose à faire. Ce processus se poursuivra de manière ininterrompue. Les sociétés pétrolières disent toutes – et nous les avons entendues le dire – que les prix du pétrole ne sont pas adéquats. Ils ne sont actuellement pas adéquats mais elles ne veulent pas renoncer à leurs permis tant que la situation n'aura pas changé et que ne pourront pas être réalisées des activités d'exploration dans l'avenir.
Ce facteur a été pris en compte et je pense qu'il est tout à fait pertinent de veiller à ce que nous nous comprenions tous bien. Nous avons besoin de ce projet de loi. Il permet de rassurer les gouvernements autochtones quant au fait que nous allons délaisser le concept de super-conseil et entreprendre de discuter d'autres aspects réglementaires qui permettront de rendre l'ensemble du processus plus efficace. Cet aspect sera, lui aussi, bien reçu.
Certains de ceux-ci sont très simples. La capacité de maintenir un quorum représente un aspect important et on pourrait penser que cette question ne suscite aucun débat. Pourquoi devons-nous l'intégrer au système? Nous devons le faire parce que tel ne fut pas le cas la dernière fois. J'ai travaillé avec des conseils qui ne pouvaient pas fonctionner, qui ne pouvaient pas procéder à un examen parce qu'ils n'avaient pas de quorum, le gouvernement de l'époque n'ayant pas effectué les nominations. Certains conseils ont dû attendre des mois et cela n'a pas été positif. Je pense que les trois éléments clés sont très importants.
Le financement des intervenants fera-t-il partie du réseau de soutien? Pour que l'ensemble de ce processus fonctionne bien, nous avons besoin de cette composante. Pouvez-vous parler de cette question?
:
Il n'y en avait pas eu depuis cinq ans et maintenant nous allons pouvoir faire en sorte qu'il puisse y en avoir, en toute sécurité.
Je pense aussi que c'est très excitant si l'on tient compte de la vision qu'a Nellie Cournoyea pour la région, la conception du tourisme et le type d'infrastructure dont a parlé le député McLeod, l'objectif étant de veiller à ce que l'on dispose d'hôtels et de lieux où chacun puisse brancher sa remorque. Voilà un scénario très excitant.
Dans toutes les consultations que nous avons menées sur le cadre de politique du Nord et de l'Arctique, l'association minière nous a indiqué que non seulement celle-ci a besoin d'une infrastructure, mais qu'il faut assurer de la formation de sorte que ces jeunes puissent avoir un emploi pour prendre part à la construction de celle-ci. Cela, me semble-t-il, est extraordinairement enthousiasmant.
En parallèle, avec l'écotourisme, le tourisme autochtone, ces jeunes gens qui veulent se sentir à l'aise sur terre comme sur l'eau et sur la glace se voient offrir l'occasion de partager leurs connaissances avec tous les Canadiens du Nord. Il s'agit-là d'une formidable opportunité et lorsque je m'assois et que je discute avec les jeunes de toutes ces régions, je pense qu'il y a de l'espoir pour l'avenir et un authentique enthousiasme à l'égard de celui-ci.
Il y a l'université Dechinta à Yellowknife, où les enfants apprennent dans des classes en plein air. Voilà un exemple de ce genre de possibilité.
J'espère que vous tous, en tant que comité, vous assurerez de vous y rendre éventuellement pour promouvoir la beauté du Nord, l'espoir et l'enthousiasme de certains de ces jeunes qui souhaitent faire partie de leur gouvernement, devenir des fonctionnaires plus tard, assurer le bon fonctionnement de leur système de santé, nourrir les enseignants et ainsi de suite.
:
Merci, madame la présidente. C'est une discussion intéressante.
Le député d'en face a fait mention d'une route dans la région de Beaufort Delat. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons refait la route de Fort Smith, un projet qui était sur les planches à dessin pour nous dans le nord depuis 20 ans. Nous allons amorcer la construction de la route de Whati en septembre, avec une coentreprise qui appartiendra au gouvernement tlicho.
Nous effectuons des travaux sur la route de la vallée du Mackenzie, une route où il n'y a eu aucun travaux pendant toute la durée du mandat de l'ancien gouvernement. Nous effectuons des travaux au barrage Taltson. Nous réalisons des études qui nous aideront à déterminer les investissements que nous allons y faire. Nous effectuons des travaux dans le corridor de la province géologique des Esclaves. Tous ces projets vont de l'avant, et tout cela est vraiment intéressant.
Par contre, lorsque nous réalisons ces initiatives, il faut adopter une approche globale. Lorsqu'on a fait la route entre Inuvik et Tuk... Je pose quand même ces questions: Pourquoi le gouvernement fédéral n'a-t-il pas adopté une stratégie pour s'assurer que tout avait été pris en compte? Pourquoi devons-nous nous débattre pour avoir des parcs de stationnement ou des terrains de camping pour aider les hôtels à être rentables? Rien de tout cela n'a été pris en compte. Je crois que nous avons raté une occasion et que nous essayons de faire du rattrapage. Il faut s'en occuper.
Je crois surtout que ces décisions apporteront de la certitude. Comme je le disais auparavant, tous les niveaux de gouvernement sont d'accord avec cela. Mais surtout, l'industrie est d'accord. L'industrie a affirmé qu'elle a besoin que l'on règle les problèmes de propriété foncière. Elle a besoin que l'on règle la question de l'autonomie gouvernementale. Elle a besoin qu'il y ait une certitude dans le processus de réglementation. Êtes-vous d'accord que cela permettrait d'y arriver?
:
Bonjour, distingués membres du Comité.
Je m'appelle David Wright et je témoigne ce matin au nom du Conseil tribal Gwich'in.
Le grand chef Bobbie Jo Greenland-Morgan vous transmet ses excuses, mais vous remercie sincèrement de votre invitation et se réjouit de pouvoir formuler des commentaires sur le projet de loi . Je dois ajouter que je suis également désolé de ne pas pouvoir témoigner en personne. Si des difficultés techniques devaient se produire pendant ma présentation, n'hésitez pas à m'interrompre le temps que l'on règle les problèmes.
Pour vous mettre en contexte, j'ai déjà été avocat-conseil du Conseil tribal Gwich'in et j'aide actuellement le conseil pour ce dossier particulier. En raison des contraintes de temps, je serai bref, mais je suis disposé à répondre à vos questions au fur et à mesure de ma présentation.
Je commencerai par une brève mise en contexte, des points d'information sur les Gwich'in, avant de passer à trois points succincts au sujet du projet de loi .
Comme plusieurs d'entre vous le savent, les Gwich'in sont le peuple autochtone le plus septentrional d'Amérique du Nord. Les Gwich'in occupent depuis des temps immémoriaux des territoires répartis dans ce qui constitue aujourd'hui le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et l'Alaska. En 1921, les chefs et les notables des Gwich'in, Fort McPherson et Tsiigehtchic, qu'on appelait autrefois rivière Artic Red, ont signé le Traité no 11 avec des représentants de la Couronne. En 1992, les Gwich'in ont signé l'Entente sur les revendications territoriales globales des Gwich'in avec le Canada et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Le Conseil tribal des Gwich'in, que j'appellerai aujourd'hui le CTG, a été créé en 1992 afin de représenter les Gwich'in pour la mise en oeuvre de l'entente sur les revendications territoriales et la protection des droits et des intérêts des Gwich'in dans la région du delta du Mackenzie et au-delà. Depuis la signature de l'entente sur les revendications territoriales, le CTG et les quatre organisations communautaires de revendications territoriales — désignées généralement comme organisations Gwich'in — ont travaillé très fort pour mettre en oeuvre les revendications territoriales.
Un peu comme les Tlicho et les Sahtu, les Gwich'in ont un droit de cogestion issu d'un traité. Ce droit comprend les exigences du chapitre 24 de la revendication territoriale qui établit l'Office des terres et des eaux Gwich'in.
En ce qui a trait au projet de loi en particulier, le CTG est présent aujourd'hui pour exprimer son appui à une adoption rapide de ce projet de loi. Je ferai valoir trois points particuliers qui concernent tous la partie 1 du projet de loi, où il est question de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Le premier point est que l'adoption du projet de loi dans des délais raisonnables revêt une grande importance pour les relations Couronne-Autochtones et la réconciliation. Votre étude du projet de loi C-88 se fait dans ce contexte plus large de mise oeuvre d'ententes sur les revendications territoriales.
Votre étude du projet de loi et de son contexte de mise en oeuvre fait partie d'un parcours qui a été parsemé d'obstacles pour chacune des parties au traité. Le Canada a perdu la confiance des groupes autochtones en de nombreuses occasions. À cet égard, on pourrait malheureusement citer de nombreux exemples, mais certainement l'exemple typique des changements problématiques que le projet de loi a tenté d'instaurer. Je parle bien sûr de la création du super conseil et de l'élimination des offices des terres et des eaux de Gwich'in, Tlicho et Sahtu qui s'en est suivi.
Comme vous le savez, le gouvernement actuel s'est engagé à éliminer ces changements problématiques au projet de loi . Il s'agit d'un engagement extrêmement important pris par le Canada envers les collectivités autochtones des Territoires du Nord-Ouest. Il représente un pas en avant important pour rétablir la confiance. En fait, le processus de consultation sur le projet de loi a contribué à rétablir en partie la confiance entre le Canada et le CTG. Ce regain de confiance serait compromis par tout nouveau retard ou, au pire, par un échec de l'adoption avec célérité de ce projet de loi.
J'ouvre une parenthèse: Il y a déjà eu beaucoup de consultations sur ce projet de loi, et je suis certain que des représentants du Canada vous le confirmeront ce matin. Outre cette négociation de gouvernement à gouvernement, le CTG et le conseil d'administration du CTG n'ont ménagé aucun effort pour étudier les changements proposés à ce projet de loi et en discuter.
Le deuxième point est le suivant: alors que le CTG laissera aux Tlicho le soin de discuter cet après-midi du litige et de l'injonction de la Cour empêchant la mise en place du super conseil, le CTG réitère qu'il était très heureux du résultat obtenu par les Tlicho devant le tribunal. Le CTG est d'avis que l'adoption du projet de loi est une prochaine étape cruciale.
Si le projet de loi n'est pas adopté, non seulement le Canada n'aura pas respecté son engagement envers les collectivités autochtones des Territoires du Nord-Ouest, mais ces collectivités seront dans l'obligation de s'en remettre à des recours judiciaires coûteux, interminables et acrimonieux, ce qui porterait atteinte à cette relation de traité et au projet plus vaste de réconciliation. De plus, cela créerait une incertitude réglementaire qui ne serait à l'avantage de personne, puisque l'architecture pour l'évaluation des projets dans la vallée du Mackenzie demeurait alors fluide.
Le projet de loi est un pas en avant pour améliorer la certitude dans la vallée du Mackenzie, et un pas qu'il faudrait franchir maintenant selon le CTG.
Troisième et dernier point, pour les membres du comité qui s'intéressent aux réformes qui ne sont pas comprises dans le projet de loi dans sa forme actuelle, le CTG affirme respectueusement que ce n'est pas le moment d'apporter de tels changements. Il est plutôt temps d'apporter les changements importants au projet de loi C-88, particulièrement dans la partie 1, afin que les partenaires du traité moderne des Territoires du Nord-Ouest puissent aller de l'avant au-delà de la menace du super conseil et de la toxicité d'un procès.
Cependant, les membres du comité seront sans aucun doute rassurés de se rappeler qu'il existe une occasion de réviser plus en profondeur la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Comme les membres de ce comité et d'autres témoins vous l'ont confirmé, un nouvel examen de la LGRVM fait partie de la révision de la loi prévue après la période de cinq ans suivant le transfert de responsabilités, et d'une révision plus générale de la loi annoncée précédemment.
Par exemple, si les membres souhaitent inclure une référence explicite à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, cela pourrait faire partie de la prochaine révision. De la même façon, la révision aura vraisemblablement lieu lorsqu'il y aura enfin une certitude quant aux changements qui pourraient être apportés dans le cadre de la Loi sur l'évaluation d'impact proposée, pour le régime dans le sud du Canada. Par exemple, des changements en ce qui a trait aux échéanciers, aux facteurs à prendre en considération dans une évaluation et aux paramètres de prise de décision pourraient tous faire partie d'une révision ultérieure.
À ce titre, il sera logique de revoir la LGRVM plus tard, afin peut-être d'assurer une harmonisation entre les régimes d'évaluation de projet du nord et du sud.
Tout cela pour dire qu'il existe une soupape, ou une aire de stationnement, pour des idées qui vont plus loin que la version actuelle du projet de loi . La discussion au sujet de l'inclusion possible de ces idées dans le projet de loi est, en tout respect, inappropriée à l'heure actuelle et il serait préférable de l'orienter vers ce futur processus qui, nous le souhaitons, sera un processus auquel les collectivités autochtones pourront apporter leur entière collaboration.
Voici les mémoires préparés par le CTG pour aujourd'hui, mais je serais très heureux d'en discuter pendant la période de questions. Je précise que s'il y a des questions particulièrement techniques ou de nature politique, je pourrais m'abstenir d'y répondre, mais j'y répondrais plus tard, après avoir pu en discuter avec la direction et le personnel technique du CTG.
Merci.
[Le témoin s'exprime en déné ainsi qu'il suit:]
Mahsi cho.
[Les propos du témoin sont traduits ainsi:]
Merci.
:
Merci beaucoup, et bonjour à tous. Je suis très heureuse qu'on m'accorde le temps de présenter cette déclaration. J'entrerai donc dans le vif du sujet puisque le temps presse.
Pour vous mettre un peu en contexte, je suis la grande chef Gladys Norwegian, élue pour représenter la Première Nation Dehcho. Nous sommes un organisme représentant huit Premières Nations et deux associations locales de Métis dans la région de Dehcho des Territoires du Nord-Ouest.
Les collectivités des Premières Nations de Dehcho sont reliées entre elles par la langue, les croyances culturelles, les pratiques, la généalogie et les principes. Nous faisons partie de la nation des Dénés et nous vivons sur nos terres et selon nos propres lois et notre propre système de gouvernance depuis des temps immémoriaux.
Notre pays comprend les territoires ancestraux et les eaux des Dénés du Dechcho. C'est le Créateur qui nous y a installés comme conservateurs et gardiens de nos eaux et de notre territoire. Nous partageons donc la responsabilité de la gestion du territoire.
Nous comprenons que le comité est réuni ici aujourd'hui pour étudier le projet de loi , qui, entre autres, incorpore les amendements à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Je suis ici pour vous faire part de nos réflexions sur ces amendements. Ces amendements auraient des conséquences importantes sur la façon dont notre territoire, nos ressources et nos droits seraient touchés par tout développement au sein des territoires de nos Premières Nations membres. Nous sommes reconnaissants de la possibilité qui nous est offerte de présenter notre point de vue.
Je voudrais d'abord dire que de manière générale, la Première Nation Dehcho n'a pas été partie au régime de gestion de la vallée du Mackenzie. Nous sommes toujours en négociations avec le Canada sur les enjeux touchant les territoires et les ressources dans notre région; pendant ce temps, nous sommes toutefois visés par la LGRVM et nous devons par conséquent faire face à la situation actuelle.
Cela étant dit, j'aimerais préciser que nous estimons que les amendements proposés sont positifs et constituent un pas dans la bonne direction. S'ils devaient entrer en vigueur, ils permettraient de réaliser une meilleure évaluation environnementale et d'adopter des mesures de protection pour les développements réalisés dans la région de Dehcho.
Ils annuleront notamment les amendements inacceptables de 2014 qui auraient éliminé les conseils régionaux de cogestion. Ces conseils ont été négociés dans le cadre des traités modernes, mais l'ancien gouvernement avait tenté de les remplacer par un super conseil unique. Ces amendements font maintenant l'objet d'une injonction intentée par notre voisin, le gouvernement Tlicho, qui est partie au traité moderne et qui est censé être un partenaire dans le processus de la LGRVM. Nous sommes d'avis que le super conseil n'aurait jamais dû être enchâssé dans la loi et que ces dispositions doivent être annulées.
Les amendements à l'étude dans le projet de loi stipulent clairement que les membres du conseil nommés à un comité d'audition comprendront un nombre égal de représentants du gouvernement autochtone et de personnes nommées par les gouvernements populaires. En prévoyant cette disposition, les amendements proposés contribueront à rétablir l'équilibre dans le mode de fonctionnement de la LGRVM et feront en sorte que la voix des membres autochtones du conseil sera entendue. Ce point n'est pas exagéré.
La gestion responsable de notre territoire et de nos ressources est un devoir sacré pour notre peuple. Dans le contexte de notre relation de traité, nous sommes préparés à travailler avec d'autres gouvernements, mais nous refusons désormais d'être bâillonnés et tenus à l'écart.
La nouvelle modification prévoit également la mise en place d'un régime de recouvrement des coûts auprès des promoteurs ainsi que d'un régime administratif, pour les certificats délivrés à l'égard de projets de développement, qui s'appuie sur des amendes et d'autres pénalités. D'abord, du point de vue des PND, cette mesure empêchera les promoteurs hésitants ou moins sérieux qui n'ont pas d'analyse de rentabilisation solide d'aller de l'avant avec des demandes réglementaires. Deuxièmement, elle permettra de s'assurer que le régime est appliqué et que les projets de développement avancent conformément à des conditions précises. Les conditions offertes aux PND et à d'autres, aux termes des modifications, leur donneront la possibilité d'exercer de l'influence. Les modifications autorisent des intervenants, comme les PND, à témoigner devant l'Office et à demander des changements pour produire des certificats permettant d'imposer des conditions à un projet déjà approuvé.
Malgré les aspects positifs du projet de loi, pendant le temps qu'il me reste aujourd'hui, les PND aimeraient que nous formulions quelques recommandations sur les sujets suivants.
Je ne me suis pas chronométré, alors je me demande combien de temps il me reste.
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Bonjour à vous et à nos gens de Western Arctic.
Je vous remercie de me donner l'occasion de parler du projet de loi . Au début, je ne l'ai pas appuyé, mais après en avoir discuté avec mes collègues des Territoires du Nord-Ouest, en particulier notre bon ami, le premier ministre Bob McLeod, je l'appuie, mais je déclare avec force que, pour aller de l'avant, nous approfondirons les échanges et la consultation avec les gens du Nord au sujet des décisions et des mesures législatives futures qui nous touchent. Par exemple, au début du mandat du gouvernement actuel, le a mis en place, sans nous consulter, un dur moratoire extracôtier qu'il nous a imposé sans nous donner un préavis.
De plus, nous devrions obtenir des parts ou des redevances de tous les projets de développement à venir, comme les provinces.
Il se peut aussi que nous soyons confrontés aux effets du projet de loi , lequel risque de faire en sorte qu'il sera de plus en plus difficile de progresser et d'entraîner un développement économique dans l'ensemble de notre région et dans l'ensemble du Canada.
Je voulais être ici pour témoigner en personne, parce qu'il est toujours préférable de voir à qui on parle. Cela dit, il est toujours préférable de voir ce de quoi on parle, alors j'invite effectivement tout un chacun à venir regarder ce qui se passe. Jetez un coup d'oeil aux effets de vos décisions dans le Nord, dans notre région. Venez y jeter un coup d'oeil et vous mettre à notre place pendant un certain temps pour voir si vous êtes capables de vivre comme ça.
Tuk est depuis longtemps une ville pétrolière et gazière. Depuis le premier boom pétrolier, ou encore la chasse à la baleine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, nous avons grandi avec l'industrie. Les travaux pétroliers et gaziers dans notre région n'ont pas eu d'impact sur l'environnement, et nous avons profité des emplois, des programmes de formation et des débouchés offerts lorsque l'industrie exerçait ses activités à Tuk et partout dans le Nord, dans toute la région.
Jamais, en plus de 100 ans, l'économie de notre région et de tout le Nord n'a été aussi difficile pour l'industrie pétrolière et gazière ainsi que pour le développement en général. Les écologistes sont contents, mais venez jeter un coup d'œil. Venez voir ce que vous faites à notre peuple. Le gouvernement a transformé notre région en pays d'assistés sociaux. Nous sommes des Inuvialuit, des gens fiers qui aimons travailler et nous débrouiller tous seuls plutôt que de dépendre de l'aide sociale.
Je remercie le ciel parce que nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement Harper et que nous avons fait construire la route toutes saisons qui mène à Tuk. Elle a été ouverte à la circulation en novembre 2017, pour ceux d'entre vous qui n'en ont pas entendu parler, et nous sommes en train d'apprendre à travailler avec les touristes. Nous savons tous que ce n'est pas l'argent et les emplois auxquels nous étions habitués et que nous avons appréciés à l'époque du pétrole et du gaz.
Je vois l'industrie revenir. J'appuie ce projet de loi parce que j'espère qu'il arrangera les choses pour nous à un peu plus long terme, si le projet de loi ne flanque pas la pagaille, comme ce semble être le cas.
Si vous voulez discuter du projet de loi, je pourrais revenir et vous proposer d'échanger sur le sujet plus longuement, mais pour l'instant, je vous remercie pour votre temps.
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Merci, madame la présidente.
Oui, Michael, le gouvernement de l'époque, il y a quelques années, quand c'est arrivé à Yellowknife... C'est ce que nous aurions dû faire. Ça aurait dû accompagner l'entente parce que maintenant, nous voulons participer à la prise de décisions.
C'est ce dont le Hameau s'assure, il s'assure que la demande peut aller de l'avant au nom de l'IRC, l'Inuvialuit Regional Corporation, dirigée par Duane Smith. J'espère que cela sera inclus, parce que les décisions que vous prenez ici touchent beaucoup de gens. Comme je l'ai dit, le tourisme est en plein essor en ce moment. Nous accueillons jusqu'à 17 000 personnes à Tuk, et notre collectivité ne compte que 1 000 résidents. C'est comme un aquarium.
Dorénavant, il faut transmettre les décisions concernant la mer de Beaufort à l'IRC, en passant par le Hameau de Tuk. Nous sommes ouverts à l'industrie pétrolière et gazière. Nous avons travaillé avec cette industrie depuis les années 1970, 1980 et 1990, avant qu'elle aille sur la côte Est. Comme l'a dit le maire de ma ville, venez voir ce qui se passe dans notre collectivité. Nous avons construit la première route d'accès menant à la 177 afin d'ouvrir la route toutes saisons qui relie Tuk à Inuvik.
Vous voyez qu'il y a beaucoup de potentiel, mais nous ne voulons pas nous faire prendre ici. Je suis désolé de l'avoir dit comme ça. Les décisions que vous prenez touchent des gens, et vous devez voir les conséquences pour porter des jugements comme ceux-là.
Merci, Mike.
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Merci beaucoup, madame la vice-présidente.
D’abord, merci de m’avoir offert l’occasion de participer. C’est un honneur pour moi de comparaître devant un de vos comités ou un des comités sénatoriaux. J’espère pouvoir apporter une contribution au débat actuellement en cours sur cette question.
Pour être bien franc, j’ai témoigné sur cette question à trois occasions distinctes: deux fois devant le comité de la Chambre des communes, une fois en juin 2009 et une autre en janvier 2014; puis, devant le comité sénatorial en décembre 2013. Je me suis fait poser les questions sur certains des enjeux à un moment donné, mais nous verrons comment tout se déroule aujourd’hui.
Je suis ici aujourd’hui pour expliquer mon rapport intitulé Road to Improvement. Je suis sûr que vous avez toutes et tous eu l’occasion de le lire. Ça vous a peut-être même endormi la nuit. C’est correct. Comme vous le savez, ce rapport m’avait été commandé par l’ancien ministre Chuck Strahl, qui était le ministre responsable d’AANC. J’avais reçu le mandat de produire ce rapport à l’automne 2007. Je devais y formuler des recommandations sur de possibles améliorations aux systèmes réglementaires en place dans le Nord, du moins au nord du 60° parallèle.
Le processus dans lequel je me suis engagé pendant l’hiver 2018 a été de passer la majorité de mon temps dans le Nord, surtout à Yellowknife. Je ne me suis pas rendu au Nunavut ou au Yukon, ayant préféré concentrer mes efforts dans les Territoires du Nord-Ouest. En passant, le processus consistait à rencontrer toutes les personnes qui étaient prêtes à me rencontrer... Tous les organismes de réglementation, les gouvernements territorial et fédéral, des fonctionnaires, des groupes autochtones et, à l’époque, les groupes du traité. J’étais prêt à rencontrer toute personne souhaitant me parler de cette question.
Nous avons fini par faire suivre ces discussions d’une table ronde à Yellowknife, où nous avons invité tous les participants à venir entendre ce que j’avais entendu et à me dire ce que nous devrions recommander dans ce rapport. La table ronde a commencé par une prière de Mme Gabrielle Mackenzie-Scott, qui présidait l’OEREVM à l’époque. J’aimerais simplement vous lire cette prière parce que c’est important et ça porte sur ce dont nous discutions. Elle a déclaré que la prière était d’examiner le système réglementaire pour voir s’il était possible de créer des emplois tout en assurant une protection totale et entière de l’environnement. Les principes fondamentaux étaient de protéger l’environnement et de veiller à ce que les personnes vivant dans cette partie du monde soient celles qui prennent les décisions touchant le développement des ressources. Les thèmes étaient clairs.
Le deuxième thème, au-delà de celui de veiller à la mobilisation des populations du Nord, était d’assurer que les organismes de réglementation faisaient l’objet d’améliorations pour les rendre prévisibles et efficaces. Pour aborder ces thèmes, il a été décidé à la table ronde que je devrais formuler des recommandations à trois égards. Premièrement, prendre le pouls local des résidents pour assurer que les décisions étaient prises dans le Nord. Deuxièmement, apporter des changements structurels aux organismes de réglementation pour les rendre efficaces, responsables et ainsi de suite. Troisièmement, modifier certains processus des organismes de réglementation.
La rétroaction des résidents, une suggestion fondamentale, et c’était d’ailleurs la principale recommandation dans mon rapport, était que les plans d’aménagement de tous les territoires, particulièrement des régions visées par un traité dans les Territoires du Nord-Ouest, devaient être complétés. Il y avait eu des délais, mais ils devaient être complétés. C’est là où la voix du Nord devait se faire entendre.
Des changements structurels devaient être apportés, car on reconnaissait que, si les plans d’aménagement des territoires étaient complétés, les organismes de réglementation exerceraient une fonction différente, une fonction beaucoup plus technique à l’égard de l’environnement, de la sécurité et d’autres questions de nature technique. Donc, il faudrait réduire le nombre d’organismes de réglementation.
La recommandation qui semble avoir attiré le plus d’attention et probablement celle sur laquelle je serai interrogé est de réduire le nombre d’offices des terres et des eaux de trois à un seul méga office, comme on l’a plus tard appelé. Ma position était, et nous étions tous d’accord à la table ronde, que si les plans d’aménagement des territoires étaient complétés, il ne serait pas nécessaire que chaque organisme régional, voire région visée par un traité, ait un organisme régional. Il en faudrait plutôt un seul pour l’ensemble de la vallée du Mackenzie.
À ce stade-ci, je devrais souligner que la recommandation concernant la réduction du nombre d’organismes se divisait en deux parties, dont l’une prônait une réduction complète, tandis que l’autre était que la nature quasi judiciaire du processus décisionnel relèverait d’un seul Office d’examen des répercussions environnementales de la vallée du Mackenzie, mais que les activités administratives relèveraient des traités locaux.
La question a souvent été soulevée à savoir de qui provenait l’idée. Je ne sais pas de qui provenait l’idée. Chose certaine, elle provenait de nos discussions en table ronde. Il n’y avait certainement aucune surprise lorsque j’ai présenté mes recommandations, car tout avait été clairement débattu en table ronde en présence de toutes les personnes intéressées.
Ensuite, comme c’est ma coutume, ayant gravité autour de l’appareil gouvernemental depuis longtemps, je me suis assuré de m’entretenir avec les leaders non pas de tous les groupes, mais de la plupart des groupes, pour les informer de la teneur de mes recommandations à venir. Ils m’ont dit que c’était correct. Ils n’appuient pas nécessairement mes recommandations publiquement, mais ils ont néanmoins pensé que mes recommandations étaient bonnes. En fait, à un moment donné pendant la table ronde, je me suis fait dire de déposer un rapport honnête et franc. En d’autres termes, ils m’ont dit de faire preuve d’audace.
Voilà ce qui complète mon mot d’ouverture. J’ai un mot de la fin que j’aimerais ajouter plus tard, après la période de questions.
Merci, Madame la Vice-présidente.
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Bonjour, honorables membres.
Mon nom est Joe Campbell. Je siège à l’exécutif de la Northwest Territories and Nunavut Chamber of Mines, dont je suis vice-président pour les Territoires du Nord-Ouest. Je suis ici pour vous présenter les observations de la chambre concernant le projet de loi .
Je suis également président exécutif de TerraX Minerals, une petite société d’exploration cotée en bourse qui est actuellement à la recherche d’or autour de la ville de Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest. De plus, je suis président d’une société de conseil géologique qui fournit des services à l’industrie minière mondiale. Pour le compte de cette société, j’ai agi comme conseiller expert pour l’Association inuite Kivalliq au Nunavut dans le cadre d’un examen environnemental de développements miniers. Mon expérience de travail diversifiée est donc pertinente à ma comparution ici en ce qui concerne le projet de loi .
J’aimerais pouvoir vous dire que la superposition de charges de travail personnelles est l’exception. Cependant, c’est pratique courante dans l’industrie minière, où les risques opérationnels sont élevés et joindre les deux bouts est un défi constant. Ces défis atteignent un sommet dans les Territoires du Nord-Ouest — la principale cible du projet de loi . Le climat rigoureux y est certainement pour quelque chose, mais un enjeu encore bien plus important auquel nous faisons face est le manque d’infrastructure, qui contribue à une augmentation des coûts de développement et des délais et rend le rêve d’être un leader dans la production des métaux dont l’économie verte a besoin exactement cela, c’est-à-dire un rêve.
Les règles du jeu ne sont pas égales dans le Nord. Nous sommes confrontés à des coûts plus élevés et à des règlements plus contraignants de tous les ordres de gouvernement — local, autochtone, territorial et fédéral. Malgré ces difficultés, l’industrie minérale persiste et assure des milliers d’emplois, alimentant l’économie du Nord de milliards de dollars en dépenses d’entreprise et en taxes et impôts, tout en contribuant à bâtir l’infrastructure régionale. Le domaine minier demeure le seul secteur privé viable qui empêche les Territoires de Nord-Ouest de devenir un État totalement dépendant de l’aide sociale.
L’industrie minière a réalisé de grands progrès avec des communautés autochtones, en créant des milliers d’années-personnes en emplois, en soutenant une vague de nouvelles entreprises autochtones et en générant un flux de millions de dollars de taxes et de redevances au profit non seulement de gouvernements populaires, mais aussi de gouvernements autochtones. L’industrie minière a eu un effet marqué de catalyseur en créant une classe moyenne au sein des communautés autochtones du Nord.
Cette économie a été achetée avec une très petite empreinte, car l’activité minière ne touche qu’environ 0,005 % de la superficie des Territoires du Nord-Ouest. Pourtant, l’industrie minière est la seule industrie ayant l’obligation réglementaire de fournir une description de projet exhaustive qui détaille l’ensemble des impacts environnementaux et sociaux, les plans d’atténuation de ces impacts, incluant des ententes sur les répercussions et les avantages, ainsi que des plans de fermeture pour remettre la région à son état naturel. Nous faisons connaître les coûts de ces plans de fermeture bien avant de forer le premier trou. Je parierais que des développements immobiliers résidentiels seraient carrément paralysés par de telles contraintes.
L’activité minière ne représente pas une menace dans ce monde très réglementé et nos mines sont exploitées selon les normes les plus rigoureuses. Nous pouvons coexister avec l’environnement. C’est la vision du Nord canadien et ça devrait fournir les principes directeurs de cette législation.
Malgré ce dossier et les personnes honorables qui en sont responsables, l’industrie minière est diabolisée par des ONG et, souvent, par nos propres gouvernements. Chaque nouveau texte législatif a pour effet de hausser l’effort pour contraindre ou prévenir le développement des ressources, parfois expressément dans la législation, mais la plupart du temps sous la forme d’une hausse insidieuse de l’inefficacité réglementaire qui contribue à augmenter les coûts et les échéanciers du processus et à accroître l’incertitude des investissements dans le domaine minier.
Soyons clairs. Le but premier de ce projet de loi est de réglementer notre industrie. Pourtant, cette industrie est accusée d’avoir des motifs intéressés si nous formulons des commentaires — commentaires visant à faire apporter des changements à des questions qui nous touchent directement. Permettez-moi d’affirmer clairement que nous ne nous opposons pas à l’esprit du projet de loi . Pour attirer des investissements dans le Nord, nous considérons qu’il est nécessaire d’avoir des règles de droit claires et fermement établies pour guider notre développement.
Voulons-nous plus de certitude, plus de clarté et plus de rapidité de processus que ce que prévoit le projet de loi ? Bien sûr, mais je ne suis pas ici pour autant pour prôner un seul office ou encore pour recommander des raccourcis dans le processus. Cependant, je vais affirmer que l’incertitude légiférée et l’augmentation des coûts de processus sont contre-productives à la réglementation du développement. Sans aucun doute, c’est inclus dans le projet de loi pour prévenir le développement.
En ce qui concerne la certitude du processus, veuillez saisir cette occasion pour modifier la législation afin de promulguer les articles 3.18 et 3.19 de la loi sur le transfert de responsabilités comme promis dans la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. En abordant le besoin de transférer la pleine responsabilité pour la LGRVM au gouvernement territorial, nous habiliterons les habitants du Nord à prendre leurs propres décisions. Cela coordonnera le processus et nous débarrassera du manque de reddition de comptes et de l’ambivalence qui plombent le processus à l’heure actuelle.
En ce qui concerne les coûts, veuillez ne pas prévoir le recouvrement des coûts dans le projet de loi . Le projet de loi renferme des dispositions détaillées relativement au recouvrement des coûts, notamment les paragraphes 79.4, 90.31, 109.3 et 142.01 proposés sur le recouvrement des coûts. On s'attend à ce que l'industrie assume ces coûts, mais nous ne les contrôlons pas. Le gouvernement fédéral habilite les conseils d'administration, qui contrôlent les activités et les délais. Puis, après avoir tiré tous les leviers, ils se retournent et réclament la récupération des coûts du processus dont ils sont entièrement responsables.
Si vous pensez que ces coûts ne sont pas importants, veuillez consulter les articles de 124 à 128 de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et les modifications correspondantes dans le projet de loi . Après plusieurs années d’études fondamentales et de consultations, tous les projets miniers ont fait l’objet d’un examen environnemental assorti d’un délai minimal d’environ 18 mois. En pratique, une conclusion est rarement atteinte dans ce délai. À titre d’exemple, le gouverneur en conseil peut accorder une prolongation du délai à l’infini en se fondant sur le sous-paragraphe 128(2.3) de la Loi.
De plus, le comité de révision peut geler un calendrier d'examen pour demander au promoteur de lui fournir davantage de renseignements, sans qu'il n'y ait de restriction quant au nombre de fois où il peut faire cela. Des demandes de prolongation peuvent être soumises au conseil par toute partie intéressée. Aucune industrie, à l'exception de l'industrie du pétrole, ne vit quotidiennement avec le spectre de processus réglementaires interminables. Et maintenant, vous vous attendez à ce que nous en payions le prix.
Dans le projet de loi , le seul contrôle écrit sur la définition d'un coût applicable concerne les services « prescrits ». Personne sur la planète ne signerait un contrat selon ces termes, mais on s'attend à ce que l'industrie encaisse cela tout en relevant tous les autres défis financiers supplémentaires qu'implique le développement du Nord.
L'industrie ne peut supporter le fardeau du recouvrement des coûts, en particulier lorsque nous ne sommes pas en mesure de contrôler le processus ou le budget correspondant. Jusqu'à ce qu'une mine soit construite, nous n'avons aucune source de revenus. Plus précisément, nos investisseurs n'en assumeront pas les coûts. Pas d'investissement, pas de développement, pas de recouvrement des coûts.
Pour conclure, j'aimerais dire que notre industrie fournit les produits que vous utilisez dans votre vie de tous les jours. L’économie verte reposera sur les métaux rares extraits de la terre par notre industrie. L'industrie minière est et restera la colonne vertébrale de l'économie du Nord du Canada et fournira des emplois intéressants, en particulier pour les collectivités autochtones.
Bâtir un avenir prospère pour le secteur minier profite à ces collectivités du Nord. Ne promulguez pas une loi qui diminue cette croissance.
Merci d'avoir écouté. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions ultérieurement.
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Merci, madame la vice-présidente.
Bonjour. Je m'appelle Mark Brooks. Je suis le spécialiste principal du pétrole et du gaz dans l'Arctique auprès du Fonds mondial pour la nature-Canada. Je souhaite remercier le comité de m'avoir invité à parler du projet de loi . Nous soumettrons des commentaires écrits en plus de cette présentation orale. Je parlerai plus particulièrement des modifications proposées à Loi fédérale sur les hydrocarbures.
Tout d'abord, j'aimerais dire quelques mots au sujet de mon organisation, le Fonds mondial pour la nature. Ce fonds est l'une des plus grandes organisations de conservation indépendantes au monde, et compte des projets dans plus de 100 pays. Nous avons des bureaux un peu partout au Canada, y compris dans l'Arctique, et nous collaborons avec les communautés locales, les peuples autochtones et d'autres groupes dans le but de trouver des solutions aux problèmes environnementaux qui importent le plus pour les Canadiens.
Permettez-moi d’abord de dire que le Fonds mondial pour la nature-Canada est d’avis que le développement économique soutenu par les communautés est d’une importance vitale pour l’Arctique. Toutefois, le cadre d’intervention en cas de déversement de pétrole du Canada dans l’Arctique, y compris dans la région de la mer de Beaufort, présente des lacunes importantes pour ce qui est des capacités, de l’information et du financement, ce qui rend les activités pétrolières et gazières extracôtières particulièrement risquées à l’heure actuelle.
Je tiens également à souligner la position de notre organisation sur la nécessité de moderniser les lois régissant les activités pétrolières et gazières extracôtières au Canada, y compris la Loi fédérale sur les hydrocarbures, qui n'a pas été fondamentalement mise à jour depuis des décennies et tend à favoriser le développement industriel au détriment d'autres solutions possibles.
La Loi fédérale sur les hydrocarbures a plus de 30 ans. Son principal principe consiste presque exclusivement à accélérer la mise en valeur des ressources pétrolières au détriment d'autres solutions. Les priorités actuelles telles que la conservation, les droits des peuples autochtones, les changements climatiques, la sécurité maritime et d'autres questions ne sont pas mentionnées dans le cadre stratégique de cette loi. La modernisation complète de la loi ainsi que de l'ensemble du régime de réglementation du pétrole et du gaz est attendue depuis longtemps.
En ce qui concerne le projet de loi , il propose, comme vous le savez bien, une modification à cette loi, qui permettrait au gouvernement d'interdire à tout titulaire de licence de commencer ou de continuer tout travail ou activité autorisé en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada si le gouverneur en conseil estime qu'il est dans l'intérêt national de le faire.
Le Fonds mondial pour la nature-Canada a quelques inquiétudes concernant ce projet de loi. Des questions ont été soulevées au sujet de son calendrier et son but précis, questions qui, à notre avis, devraient également préoccuper les membres du Comité. Tout d’abord, laissez-moi revenir en arrière et préciser le contexte. Bien sûr, cela a déjà été abordé aujourd'hui, mais la déclaration des dirigeants conjoints Canada-États-Unis de décembre 2016 prévoyait un moratoire sur les nouveaux permis d'exploration de pétrole et de gaz dans les eaux de l'Arctique canadien. Cela a été suivi par un an de consultations privées à huis clos entre le gouvernement et les détenteurs de licences de pétrole et de gaz afin de discuter de leurs intérêts. Les groupes d’intérêt public et les organisations de la société civile n’étaient ni invités ni autorisés à participer à ces réunions. Les résultats des négociations n'ont pas été rendus publics.
À l'issue de ces consultations, en octobre 2018, le gouvernement du Canada a annoncé son intention « de geler les modalités des permis [d'exploration] existants dans les zones extracôtières de l'Arctique pour maintenir les droits existants, de remettre le solde des garanties financières liées aux permis aux titulaires de permis concernés et de suspendre toutes les activités d'exploitation du pétrole et du gaz pendant la durée du moratoire ».
Onze licences d'exploration dans la région de Beaufort vont expirer au cours des prochaines années. Le gouvernement pourrait simplement laisser ces licences expirer de leur propre chef, probablement sans entraîner aucune responsabilité de sa part, et collecter des centaines de millions, voire des milliards de dollars, en garanties financières confisquées pour des travaux promis conformément aux conditions des licences, mais non réalisés. Cet argent pourrait être utilisé pour effectuer des investissements importants dans le Nord.
Au lieu de cela, le gouvernement présente un projet de loi modifiant la Loi fédérale sur les hydrocarbures par l'intermédiaire du projet de loi , qui vise à interdire les activités pétrolières et gazières pour des raisons d'intérêt national. Cet intérêt n'est pas défini, et nous ne comprenons pas pourquoi il faut établir un pouvoir étendu.
Parallèlement, dans la Gazette du Canada de la semaine dernière, le gouvernement a annoncé son intention de délivrer de nouveaux permis d'exploration dans la mer de Beaufort à compter du 10 juillet 2019 afin de remplacer les permis existants. De notre point de vue, la modification proposée dans le projet de loi semble être un moyen de garantir, après un an de négociations privées avec l'industrie, que les titulaires de licences ne perdent ni leurs droits ni leurs garanties financières liées aux permis, bien qu’ils n’aient pas réussi à effectuer les travaux requis conformément aux conditions de leurs licences d’exploration.
Les prolongations aux conditions de licence d'exploration sont expressément interdites par la Loi fédérale sur les hydrocarbures. À notre avis, si le gouvernement utilisait le projet de loi pour préserver les droits des titulaires de licence et prolonger la durée des licences, cela constituerait un abus de pouvoir relatif aux prolongations. Comme indiqué, accorder des prolongations signifierait également que les titulaires de licence ne perdraient pas leurs garanties, même s'ils ne peuvent ou ne veulent pas mener à bien le travail qu'ils se sont engagés à accomplir. Étant donné que les entreprises éviteraient des pertes financières substantielles, on pourrait soutenir qu’il s’agit, en réalité, d’une forme de subvention indirecte versée à l’industrie par un gouvernement qui s’est engagé à éliminer toutes les subventions inefficaces destinées à l'industrie du pétrole et du gaz.
Les titulaires de licence peuvent faire valoir qu'ils ont le droit de demander une prolongation de licence et un remboursement des garanties financières, car le moratoire de 2016 sur le pétrole et le gaz dans les eaux de l'Arctique et l'examen ministériel de 2015 de la Loi fédérale sur les hydrocarbures ont créé une incertitude réglementaire. Cependant, l'examen de cette loi n'a duré que 10 mois, et le moratoire ne s'appliquait pas aux licences existantes.
Je tiens à souligner ce point, car je ne suis pas sûr que le problème ait été soulevé ce matin: le moratoire ne s'appliquait pas aux licences existantes. L'annonce faite par le gouvernement à l'époque, en 2016, indiquait ceci: « Les permis exploratoires pourraient donner lieu à d'importantes découvertes d'ici leur échéance. »
À titre d'exemple, la Compagnie Pétrolière Impériale Ltée détient deux des plus importants permis d'exploration dans la mer de Beaufort, qui expireront tous deux dans un an et demi. Malgré la possession de ces permis depuis septembre 2010, L'Impériale n'a effectué aucun travail d'exploration à notre connaissance. Chevron, un autre détenteur de licence de la région de Beaufort, a mis ses plans en suspens en 2014, invoquant une chute des prix du pétrole. Ces titulaires de licences, ainsi que d’autres, semblent avoir spéculé lorsqu’ils ont soumissionné pour ces licences il y a des années. Maintenant que le délai imparti pour leurs intérêts expire, ils semblent vouloir que le gouvernement proroge leur mandat et préserve leurs droits, ce que le gouvernement semble vouloir faire. Ce n'est pas acceptable à notre avis.
En plus d’être injustifiée, cette tentative de préservation des droits et d’extension de la durée des licences constitue une menace pour le milieu marin arctique sensible. Un déversement d'hydrocarbures provenant d'un navire ou l'éruption d'un puits dévasterait le milieu marin environnant, détruisant potentiellement l'habitat des ours polaires, des phoques, des morses et des oiseaux de mer, ainsi que du béluga, du narval et des baleines boréales. De plus, des recherches indiquent que les tests sismiques peuvent nuire gravement à la faune marine, dont dépendent de nombreux Inuits pour leur subsistance. Toutefois, dans l’Arctique canadien, il n’existe actuellement que des équipements d’intervention d’urgence limités qui n'offrent pas la capacité suffisante pour faire face à un déversement majeur de pétrole ou à l’explosion d'un puits d'une manière adéquate. De nombreuses communautés côtières n'ont accès qu'au matériel d'intervention de base de la Garde côtière canadienne en cas de déversement d'hydrocarbures.
Nous pensons que rien ne justifie que le gouvernement prolonge les conditions des licences et rembourse les garanties financières aux titulaires de licences. De plus, nous sommes profondément préoccupés face à l'intention déclarée du gouvernement de réémettre des licences d'exploration identiques comportant des durées prolongées avant que le Canada ne soit suffisamment préparé aux risques liés aux activités pétrolières et gazières extracôtières. Jusqu'à ce que les technologies de récupération et de nettoyage du pétrole dans les eaux glacées se soient améliorées et que le Canada soit mieux préparé à ces activités, les forages dans l'Arctique canadien ne devraient pas se poursuivre.
Des mesures immédiates, comprenant des investissements substantiels et davantage de recherche pour combler de nombreuses lacunes en matière de données, doivent être prises pour fournir une capacité d'intervention et un soutien en matière d'infrastructure adéquats si des activités pétrolières et gazières en mer devaient avoir lieu dans l'Arctique canadien.
Merci encore de m'avoir invité aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Tout d'abord, merci beaucoup, monsieur, pour cette question.
La réponse à la première partie de votre question est non, je n'ai reçu aucune instruction ni aucun conseil de la part du ministre Strahl. Je dois dire, juste pour être clair, que le ministre Prentice m'a nommé pour faire ceci, mais qu'il a ensuite été nommé à un autre portefeuille et que le ministre Strahl a pris la relève. À aucun moment, ils ne m'ont donné d'autres instructions que d'essayer d'améliorer les processus réglementaires dans le Nord. Il y avait des plaintes, alors ils m'ont demandé d'améliorer les choses par tous les moyens possibles.
En ce qui concerne l'origine de l'idée, comme je l'ai mentionné dans ma déclaration liminaire, je ne peux pas vous dire qui a proposé le concept pour commencer. C'est peut-être moi. Mais je ne suis pas un gars très créatif, alors je doute que ce soit moi. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, si le plan dont nous avons parlé avait été suivi, qui consistait à faire en sorte que les plans d’utilisation des sols soient approuvés à l’avance, vous pouviez alors consulter les organismes de réglementation et essayer d'en faire des organismes de réglementation techniques véritables.
Pour que cela soit le cas, vous deviez avoir une certaine capacité. Tous les conseils régionaux ne pouvaient pas avoir cette capacité; ils auraient alors été transformés en un seul conseil capable de faire le travail qui devait être fait par un organisme de réglementation. Est-ce que cela répond à votre question?
Ce que croit cette Chambre et les sociétés minières travaillant dans le Nord, c'est que le gouvernement fédéral doit s'engager, en ayant un intérêt national — une vision nationale — quant à la façon dont nous allons mettre le Nord en valeur.
Si vous allez à l'aéroport de Yellowknife, dirigez-vous vers la route située au bout de l'entrée et regardez vers le nord; il n'y a rien jusqu'à la côte. C’est là un obstacle majeur au développement dans le Nord, et qui limite la capacité des habitants du Nord à tirer profit des ressources dont ils disposent. Nous devons avoir une vision pour pouvoir intégrer ici ces intérêts.
En particulier, si nous examinons les métaux verts, comme je l'ai mentionné déjà, il y a une raison pour laquelle il n'y a que des mines de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest. C'est que nous pouvons transporter ce produit dans notre poche arrière. Si je veux m'engager dans un développement quelconque, si je veux exploiter du lithium ou d'autres métaux rares ou du cobalt — et il y a une mine, dont le principal élément est le cobalt, qui attend la délivrance de son permis — ce sont des mines dont les produits exigent d'être transportés en vrac vers le sud en provenance du nord. Je ne peux pas faire ça sans infrastructure, j'ai donc les mains liées.
Quand j'ai dit que c'était un rêve pour nous de participer à l'économie verte, je voulais dire que sans infrastructure, c'est un rêve, et cela sans parler de la question de l'énergie. Toutes les mines du Nord fonctionnent au diesel. Toutes les collectivités isolées du Nord utilisent du diesel. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que nous ayons une économie verte alors que nous devons verser du diesel dans nos générateurs pour les faire fonctionner.
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Je vais laisser M. McCrank terminer à ce sujet. Je voulais simplement préciser, en lisant votre rapport, que vous aviez quelques options en ce qui concerne la restructuration.
La première option consistait à supprimer les conseils régionaux, mais elle comprenait une restructuration fondamentale nécessitant l’accord de toutes les parties. Je pense que dans votre rapport, il y avait en fait une phrase qui disait que c'était peut-être souhaitable, mais que ce serait très difficile à réaliser. Ensuite, vous avez l'option deux, qui consistait simplement à modifier la loi tout en conservant les conseils régionaux. Vous avez mentionné que leurs tâches ou leurs mandats pourraient être quelque peu différents de ceux qu'ils ont actuellement.
Cependant, dans le projet de loi , le gouvernement précédent avait choisi votre option deux, mais avait supprimé les conseils d'administration, ce qui explique pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Je me demandais simplement si vous pouviez faire un commentaire à ce sujet.
Vous avez dit que votre première recommandation était évidemment de terminer les plans d'utilisation des terres. Pensez-vous que le projet de loi était prématuré, dans la mesure où l'on n'a pas attendu que tout ce travail difficile soit fait avant de procéder à cette restructuration?
Peut-être pourriez-vous également terminer vos commentaires sur les raisons pour lesquelles nous sommes ici aujourd'hui. Vous avez dit que les groupes locaux étaient largement favorables à ce que vous proposiez. Cependant, dès que le a été publié, ils étaient devant les tribunaux. De toute évidence, il y avait une certaine déconnexion là-bas. J'aimerais juste connaître vos commentaires sur cette situation.
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Je ne peux pas spéculer sur ce qui s'est passé. J'aurais aimé savoir ce qui se passait à huis clos lors des consultations privées d'une année entre le gouvernement et l'industrie. Le Fonds mondial pour la nature-Canada a demandé aux Affaires autochtones et du Nord de tenter de le savoir. Nous voulions participer ou au moins connaître les résultats de ces consultations, mais nous savons simplement ce que le public sait et qui découle de l'annonce faite en octobre 2018: les licences seraient gelées et les droits sur ces ressources seraient protégés.
Par conséquent, je ne peux pas dire, et c'est pourquoi je dis dans mon exposé que cela semble être... Nous ne pouvons que spéculer sur ce que nous savons et ce que nous savons, c'est que les prix du pétrole étaient trop faibles pour rendre le pétrole et le gaz rentables dans l’Arctique. Il y a un certain désaccord à ce sujet, mais le seuil de rentabilité semble se situer autour de 100 dollars le baril, et nous sommes loin de ce montant.
Vous avez tout à fait raison, et je tiens à le souligner une fois de plus. Le moratoire ne s'appliquait qu'aux nouvelles licences, ce qui signifiait qu'il n'y aurait plus de nouvelles parcelles de terre pour lesquelles soumettre une offre. Cependant, comme je l'ai dit, il existait déjà 11 permis d'exploration et des dizaines et des dizaines d'attestations de découverte importante dans la région de Beaufort et de l'Extrême-Arctique, au moyen desquels les entreprises étaient libres de poursuivre leurs travaux. Les attestations de découverte importante ne sont pas assorties d'un délai. Elles sont illimitées; les entreprises ont donc autant de temps qu’elles le souhaitent. Comme je l'ai dit, la durée du permis d'exploration est de neuf ans, mais rien dans ce moratoire n'empêche une entreprise de travailler en vertu de ces permis.
Comme je le dis, les licences d'exploration peuvent donner lieu à des découvertes importantes dans les délais impartis, de sorte que nous ne savons pas pourquoi le gouvernement introduit ce nouveau pouvoir d’intérêt national. Il semble qu'il soit utilisé pour prolonger les durées de ces licences, ce qui coïncide alors, comme je l'ai dit, avec la délivrance de nouvelles licences sur quatre ans annoncée dans la Gazette du Canada.
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Merci madame la présidente. Permettez-moi de dire que si nous avions eu à vous demander de déménager dans les Territoires du Nord-Ouest, nous aurions eu un vrai gouvernement McLeod.
Bon après-midi et merci de m'avoir invité à comparaître devant le Comité permanent dans le cadre de l'examen du projet de loi, la Loi modifiant la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et la Loi fédérale sur les hydrocarbures. J'aimerais partager avec vous un aperçu de l’histoire récente des Territoires du Nord-Ouest qui concerne tout particulièrement les zones extracôtières des Territoires du Nord-Ouest et la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Les Territoires du Nord-Ouest comptent 44 000 habitants répartis dans 33 collectivités sur plus de 1,3 million de kilomètres carrés. Nous sommes une région unique où vivent et travaillent des peuples autochtones et des personnes non autochtones, qui gouvernent ensemble leurs communautés, et où la moitié de notre population s'identifie comme membre des Premières Nations, des Inuits ou des Métis. Cette combinaison de peuples autochtones et non autochtones vivant et travaillant ensemble a donné un gouvernement public où les actions et les décisions sont soutenues, dès le départ, par les points de vue et les priorités des Autochtones du Nord.
Une grande partie de l'histoire moderne de notre territoire peut être liée au développement des ressources. Cela remonte aux années 1920, avec la découverte de pétrole dans la région du Sahtu. Aujourd'hui, notre économie dépend encore beaucoup de la mise en valeur des ressources, car les mines, le pétrole et le gaz représentent plus de 25 % de notre produit intérieur brut.
Depuis 1984, les gouvernements du Canada et des Territoires du Nord-Ouest ont été parties à six revendications autochtones réglées. La plupart de ces ententes sont des revendications territoriales qui reconnaissent officiellement les droits des gouvernements autochtones de gérer les terres et les ressources de leur région et de bénéficier de leur propriété. Les droits des Dénés et des Métis de la vallée du Mackenzie sont énoncés dans la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, qui a été promulguée en 1998 et qui prévoit un régime de gestion intégrée des ressources pour les terres et les eaux de la vallée du Mackenzie.
Depuis plus de 20 ans, cette loi est un modèle de coopération public-autochtone qui est reconnu dans le monde entier pour sa gestion des terres, des eaux et d'autres ressources des Territoires du Nord-Ouest. Le modèle de cogestion est issu des trois ententes de revendications territoriales de la vallée du Mackenzie protégées par la Constitution. Nous vous avons fourni un petit document intitulé « Aperçu de la LGRVM », ainsi qu'une carte du territoire. La LGRVM s’applique à toutes les régions des Territoires du Nord-Ouest situées à l’extérieur de la région la plus septentrionale, la région visée par la Convention définitive des Inuvialuit, qui adopte une approche différente de la gestion des ressources et des terres.
La LGRVM garantit à la fois la transparence lors des examens de projets et la prise en compte des aspects économiques, environnementaux et culturels lors de l'évaluation de projets. Cette loi prévoit également l'examen des projets d'infrastructure dirigés par le gouvernement et oblige nos deux gouvernements à respecter le même haut niveau de responsabilité que l'industrie.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest veut s'assurer que nous avons un système de réglementation progressiste qui fonctionne pour la population des Territoires du Nord-Ouest et les gouvernements, et qui attirera également des investissements dans l'industrie. Le projet de loi cherche à faire avancer de nombreuses modifications modernes à la LGRVM qui ont été adoptées pour la première fois en 2015 dans le projet de loi .
Ces modifications touchent le pouvoir de diriger des études régionales pouvant examiner les effets d’un développement à l’échelle régionale, le pouvoir d’élaborer une réglementation en matière de sanctions administratives pécuniaires pouvant être utilisée pour promouvoir le respect des obligations, et l’établissement de certificats de développement, qui deviennent de plus en plus courants dans l'ensemble du Canada. Ce sont là des outils qui visent à assurer la mise en œuvre des évaluations environnementales et des analyses d’impact.
Telle était l'intention de ce projet de loi lorsque le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement du Canada ont signé un accord de transfert des responsabilités en 2013. Toutefois, les modifications prévues dans le projet de loi ne sont jamais entrées en vigueur en raison d'une injonction d'un tribunal concernant un article du projet de loi C-15 qui aurait regroupé les quatre conseils régionaux des eaux et des terres en un seul et même conseil.
Le projet de loi cherche donc à faire avancer les modifications prévues au projet de loi de nouveau, tout en préservant chacun des conseils régionaux des terres et des eaux. Nous considérons que le projet de loi C-88 est un projet de loi non partisan. Il veille à ce que les ententes de revendications territoriales soient pleinement mises en œuvre en maintenant les conseils régionaux, et il prévoit également des modifications modernes appuyées par plusieurs parties. Comme vous pouvez le constater, la LGRVM est également très différente des autres lois sur l’évaluation de projets actuellement à l'étude.
La LGRVM est bien établie et permet aux gouvernements autochtones et publics de travailler ensemble depuis 20 ans pour gérer le développement des terres et des ressources. Les modifications proposées à la LGRVM dans le projet de loi renforceraient la certitude quant au développement responsable des ressources dans les Territoires du Nord-Ouest. Cette certitude est essentielle à notre territoire si nous voulons continuer à travailler avec les gouvernements autochtones du territoire pour attirer un développement responsable des ressources.
Je voudrais aussi aborder brièvement les changements proposés dans le projet de loi touchant la Loi fédérale sur les hydrocarbures. Cette loi est celle qui définit les modalités de délivrance des droits d'exploration pétrolière dans l'océan Arctique, qui relève toujours de la compétence du gouvernement fédéral.
Malheureusement, le Canada a imposé unilatéralement un moratoire sur les nouvelles licences d'exploitation pétrolière et gazière en mer en 2016, sans consulter les gouvernements territoriaux autochtones ou publics.
Bien que déçus de la manière dont le moratoire a été imposé, nous reconnaissons également que le Canada a besoin de fournir une base juridique sur laquelle mettre en œuvre ce moratoire.
En tant que gouvernement, nous nous concentrons actuellement sur la cogestion des eaux et des ressources extracôtières de l’Arctique dans les Territoires du Nord-Ouest. Nous travaillons avec le gouvernement du Canada et d'autres partenaires à l'examen quinquennal du moratoire. Nous voulons également nous assurer que l'examen s'appuie sur des données probantes et évalue les différentes régions de l'Arctique individuellement, car la région de Beaufort en particulier a bénéficié de nombreuses années d'études.
Nous nous attendons vraiment à ce que cette disposition de la Loi fédérale sur les hydrocarbures soit une mesure à court terme et à ce que le Canada respecte son engagement de mettre au point un régime de cogestion des ressources extracôtières comparable à celui de l’Atlantique. Nous avons besoin de cet accord pour faire en sorte que les habitants du Nord prennent des décisions éclairées en matière d’exploration et de mise en valeur du pétrole et du gaz dans nos zones extracôtières, y compris lorsque des décisions seront prises quant à savoir si, quand, où et comment cela se produira.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est favorable à l'adoption rapide du projet de loi . Il peut y avoir de graves conséquences si nous n'adoptons pas ce projet de loi du vivant de ce gouvernement et que nous maintenons le statu quo. Les modifications à la LGRVM sont en cours depuis cinq ans et nous ne voulons plus de cette incertitude liée à notre régime de réglementation. Il y a des promoteurs qui envisagent d'investir dans la mise en valeur des ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest. Tout le monde bénéficie d'une certitude réglementaire.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les gouvernements autochtones travaillent ensemble pour bâtir notre économie territoriale. L’adoption du projet de loi et la préservation des conseils régionaux des terres et des eaux, conformément aux engagements pris dans les ententes sur les revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale, constituent une grande partie de ceci.
Merci beaucoup.
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Merci et bonjour. Je vais juste entrer dans ma présentation.
Au nom du gouvernement tlicho, nous vous remercions de nous avoir invités à Ottawa pour parler du projet de loi . Il est très important que tous les chefs tlichos soient ici personnellement pour souligner à quel point ce projet de loi est vital pour nos collectivités, nos territoires et nos relations régies par les traités.
M'accompagnent aujourd'hui le chef Nitsiza de Whati, le chef Wedawin de Gamèti et le chef Football de Wekweèti. Les gardiens de la loi pour les Tlicho, Bertha Rabesca Zoe et Paul Bachand du cabinet d’avocats Pape Salter Teillet, sont à la disposition du public pour répondre aux questions juridiques et techniques qui pourraient être posées.
Nous considérons que ce projet de loi confirme une promesse dans le traité faite directement au peuple tlicho. Nous exhortons la communauté à agir rapidement et résolument pour que le projet de loi entre en vigueur au cours de la présente session du Parlement.
En ce qui concerne le droit issu de traité à la cogestion, il est nécessaire que le comité comprenne la portée de l'Accord tlicho et ses liens avec le projet de loi . L'Accord tlicho a été signé en 2003 et est en vigueur en 2005.
L'Accord tlicho est essentiel aux documents clés de l'histoire moderne du peuple tlicho. Il s'agit d'un traité moderne qui bénéficie de la protection de l'article 35 de la Constitution canadienne. Il énonce nos droits et nos compétences sur les terres tlichos et sur nos territoires traditionnels. La signature de notre accord, il y a plus de 15 ans, a marqué un tournant décisif dans l'histoire des Tlichos, des Territoires du Nord-Ouest et de tous les Canadiens.
L'Accord tlicho confirme que le gouvernement tlicho a compétence sur plus de 30 000 kilomètres carrés de terres tlichos. Les citoyens tlichos exercent également des droits ancestraux, y compris des droits de récolte, sur l’ensemble des vastes territoires traditionnels de Mowhi Gogha De Niitlee. Au cœur des terres de Mowhi Gogha De Niitlee se trouve la zone visée par la gestion de l'environnement et des ressources de Wek'èezhii, qui couvre environ 160 000 kilomètres carrés.
La cogestion des ressources naturelles dans la région de Wek'èezhii est un élément essentiel de l'Accord tlicho. La cogestion est essentielle pour régler la question des intérêts qui se chevauchent et déterminer les compétences du gouvernement tlicho, des autres gouvernements autochtones et des gouvernements publics.
La protection de l'environnement tout en faisant la promotion du développement et de l'utilisation responsables des ressources est une préoccupation de tous les gouvernements responsables dans le Nord. Les deux côtés de cette équation sont très importants pour nous. En vertu de l'Accord tlicho, le gouvernement tlicho est cogestionnaire et décideur conjoint en ce qui concerne les terres, les eaux et les ressources renouvelables et non renouvelables au sein de la région de Wek'èezhii.
L’Accord tlicho prévoit la cogestion, en partie par la création de conseils régionaux des terres, des eaux et des ressources renouvelables. Le gouvernement tlicho, d'autres organisations intergouvernementales et le gouvernement public y sont tous représentés.
Le gouvernement tlicho a le droit, par traité, de nommer 50 % des membres de tous les conseils de cogestion au sein de la région de Wek'èezhii. Cela inclut l'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii, qui est la pièce maîtresse du régime de gestion des terres et des eaux de cette région.
Nous représentons aujourd'hui le gouvernement tlicho afin de veiller à ce que ce régime de cogestion efficace et représentatif soit préservé et renforcé conformément à notre traité moderne.
Je vais maintenant passer le micro au chef Nitsiza de Gamèti, qui poursuivra cette présentation.
Merci de m'avoir écouté.
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Merci, grand chef, et merci, madame la présidente.
La constitution et le mandat de l'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii sont définis dans l'Accord tlicho. L'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii a un double mandat réglementaire, à savoir la préservation de l'environnement et le développement et l'utilisation des ressources. L'Accord tlicho obligeait le Canada à adopter une loi relative à l'office des terres et des eaux. C'est ce qu'il a fait en 2005 en adoptant la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, après une longue consultation avec le gouvernement tlicho.
À notre avis, vous devez connaître ces trois caractéristiques principales de l'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii. Il met en œuvre les droits issus de traités et représente la cogestion dans le cadre des mesures prises. Et renforce les capacités, l'expérience et la confiance des résidents de la région de Wek'èezhii. Il a été établi que l'Office remplissait bien sa fonction et qu’il agissait efficacement dans l’intérêt public.
La Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest a été adoptée en 2014. Cette loi modifierait la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie en vue d'éliminer l'Office des terres et des eaux du Wek'ezezhi ainsi que le régime de cogestion des traités sans avoir mené une consultation sérieuse avec le gouvernement tlicho ou d'autres gouvernements autochtones.
L'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii et d'autres conseils des Territoires du Nord-Ouest seraient remplacés par un seul super-conseil. Au lieu de nommer 50 % des membres du conseil, comme le stipule l'Accord tlicho, le gouvernement tlicho ne nommerait qu'un seul des 11 membres de ce super-conseil. Les modifications apportées à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie pourraient faire en sorte que les décisions concernant le Wek'èezhii soient potentiellement prises par un groupe du super-conseil au sein duquel il pourrait n'y avoir aucune personne nommée par le gouvernement tlicho. Cela a été inacceptable pour nous. On a promis aux Tlicho quelque chose de différent dans leur traité par rapport à ce que prévoyait la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest. La promesse prise dans le traité n'a pas été respectée, nous avons donc fait appel à la justice.
Le gouvernement tlicho a immédiatement demandé une injonction à la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest. Cette injonction a été accordée. Elle empêche l'entrée en vigueur des modifications apportées à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et reste en vigueur à ce jour. Vous devez également savoir que le procès sous-jacent reste également actif, dans l'attente des résultats de ce processus législatif. L'injonction restera en vigueur jusqu'à ce qu'une nouvelle loi soit adoptée ou que notre action en justice concernant la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest suive son cours.
Il y a un besoin urgent d'action. Le gouvernement tlicho espère que le projet de loi puisse être adopté sans retard par le présent Parlement. Autrement, il faudra probablement plusieurs années pour que les deux parties reprennent le processus législatif après avoir poursuivi leur action en justice contre le Canada. Notre poursuite, qui en est encore à ses débuts, pourrait avoir un résultat particulièrement néfaste pour tous les intervenants. Cette question, en plus d'avoir pris beaucoup de temps et d'avoir été coûteuse, si elle n'avait pas été réglée de manière coopérative, cela nuirait à nos relations issues des traités et entraverait le processus de réconciliation, conformément aux directives des tribunaux. Une incertitude réglementaire à long terme, quelle qu'en soit la raison, nuira à l'économie des Territoires du Nord-Ouest, y compris celle de la collectivité des Tlichos. Tout sera évité si l'on adopte le projet de loi .
Le gouvernement tlicho est favorable à l'adoption du projet de loi sans réserve. Il est clairement apparu que la protection de l'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii, conformément à l'esprit et à l'intention de l'Accord Tlicho, revêt la plus haute importance pour le peuple tlicho.
Le projet de loi remplit au moins trois fonctions essentielles. Il préserve les conseils régionaux de cogestion établis et efficaces, y compris l'Office des terres et des eaux du Wek'èezhii, conformément à l'Accord tlicho. ll renforce le système de cogestion en réintroduisant de nouvelles dispositions qui ne sont pas entrées en vigueur en raison de l'injonction. Celles-ci bénéficient d'un large soutien de la part des industries et des gouvernements, y compris le gouvernement tlicho. Il offre à l’industrie la certitude qu’elle souhaite et nous permettra de collaborer avec les promoteurs et nos partenaires dans la cogestion et du traité pour assurer une utilisation et un développement responsables de nos ressources partagées.
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Merci madame la présidente McLeod.
Madame la présidente, je suis très heureux d'avoir entendu tous ces témoins qui ont comparu aujourd'hui et qui viennent du Nord. C'est vraiment rafraîchissant d'avoir l'occasion de parler d'une question très importante.
Il s'agit ici d'une question qui a été passablement déroutante pour beaucoup d'entre nous, car le processus de réglementation dans le Nord fonctionnait bien. Ce processus a été négocié dans le cadre des revendications territoriales. Nous avons obtenu l'accord des gouvernements autochtones. L'industrie le connaissait bien. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest travaillait avec cela. Les collectivités étaient satisfaites. Nous étions confiants d'avoir une voix.
Je ne sais pas qui a demandé un examen, qui voulait apporter des modifications. Cependant, nous avons entendu aujourd'hui Neil McCrank, le gars qui a conçu et écrit les recommandations, et qui nous a parlé de son expérience avec le domaine du pétrole et du gaz en Alberta. Il n'a pas beaucoup d'expérience dans les questions autochtones ni dans les affaires autochtones, ni aucune expérience qui a impliqué la prise de décision par les peuples autochtones. Il a également souligné une chose importante dont nous devons tenir compte. Sa recommandation était d'inclure la planification de l'utilisation des terres avant que ce concept de super-conseil ne soit présenté. Il semble donc que le gouvernement de l'époque a choisi un élément au hasard morceau et l'a développé. Et cela a créé la situation actuelle.
Ma première question s'adresse au grand chef du peuple tlicho.
Cet accord a été conclu dans le cadre de vos négociations. Sur le plan de la confiance, comment cela a-t-il eu une influence sur les relations de votre gouvernement avec le gouvernement fédéral? Ma deuxième question est la suivante: combien le traitement de cette question vous a-t-il coûté depuis 2008?
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Merci pour votre question.
Pour ce qui concerne la question de la confiance, nous avons participé aux discussions portant sur la modification réglementaire dès le départ: moi-même, au même titre que mes autres collègues du contentieux, ainsi qu'un autre qui n'est pas présent avec nous ici aujourd'hui, Arthur Pape. Il a joué un rôle très important dans les négociations portant sur la section de l'accord sur des revendications territoriales qui traite des systèmes de réglementation.
Lorsque le ministre Strahl a fait l'annonce, pour la première fois, de la réforme de la réglementation, cela s'est déroulé devant la Chamber of Mines, à Yellowknife. Les gouvernements autochtones n'ont pas été invités... qu'une telle chose se produirait. Depuis cette annonce, M. McCrank a été chargé d'examiner le système réglementaire et de formuler des recommandations. À l'époque, bien que nous ayons participé à ces réunions qui avaient soi-disant pour objet de mener des consultations, nous n'avons jamais donné notre accord à quelque structure de conseil que ce soit. D'entrée de jeu, nos relations avec le gouvernement n'ont pas été marquées au sceau de la conciliation. Le gouvernement estimait que l'accord leur permettait d'agir de cette façon et nous n'étions pas d'accord avec cette interprétation de ces articles.
Nos relations avec le gouvernement, sur la question de l'injonction, se sont avérées très onéreuses, comme c'est toujours le cas de toute affaire qui se retrouve devant les tribunaux. Cette injonction a nécessité de la part du gouvernement Tlicho qu'il engage des sommes d'argent et qu'il y consacre du temps. Lorsque l'injonction a été accordée, le gouvernement fédéral a choisi de saisir la Cour d'appel. Ce processus devant la Cour d'appel avait été engagé lorsque les élections sont survenues et que le gouvernement Trudeau est arrivé au pouvoir. Si ce litige est actuellement suspendu, comme le chef Alfonz l'a souligné, il n'y a que deux dénouements. Si la réforme n'est pas adoptée, nous devrons nous interroger quant à la nature des prochaines étapes.
Sur le plan de la confiance, le peu de confiance que nous avions envers le gouvernement Harper s'est très rapidement érodé par la suite. Nous avons toujours été très clairs en ce qui concerne le projet de loi , lorsqu'il a été soumis au Parlement, dans la mesure où nous nous opposions à la structure de conseil unique. Les Tlicho étaient tout à fait en faveur du maintien en place de l'office des terres et des eaux du Wek'èezhii et nous n'étions pas d'accord avec le fait que celui-ci ne détienne qu'un rôle administratif. Cela allait à l'encontre de l'esprit et de l'intention de l'accord visant les Tlicho.
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Je tiens à vous remercier tous de votre présence. Il est absolument formidable de vous retrouver ici, en personne, devant nous.
J'aimerais revenir sur le continuum que représentent les projets de loi et . J'ai entendu haut et fort le message selon lequel vous aimeriez tous que le projet de loi C-88 soit adopté sans délai, mais qu'il y a bel et bien eu un retard. C'est la raison pour laquelle nous commençons à éprouver une certaine angoisse.
Pour en revenir au projet de loi , comme vous venez de le dire, nous avions un projet de loi qui portait principalement sur la question du transfert des responsabilités. Il présentait de nombreux aspects intéressants et tout le monde était en faveur de cela, mais, malgré tout, il intégrait une forme de pilule empoisonnée, avec cette élimination des conseils régionaux. C'est la raison pour laquelle le NPD n'a pas appuyé le projet de loi C-15. Nous étions d'avis que le transfert des responsabilités devait être réalisé comme il se doit. Manifestement, cette question a été soumise aux tribunaux en raison des Tlicho, et nous nous retrouvons ici aujourd'hui avec le projet de loi , qui tient lieu de réponse à cette injonction judiciaire.
Ils ont maintenant ajouté cet autre volet de sorte que nous nous retrouvons de nouveau avec un projet de loi qui comprend deux parties différentes. Si tout le monde semble être en faveur de l'une de ces parties, j'éprouve de la difficulté à trouver quiconque qui soit en faveur de la deuxième partie de ce projet de loi, soit du fait du manque de consultation des peuples autochtones... L'industrie ne semble pas très heureuse et, maintenant, nous entendons dire que les environnementalistes ne sont pas très contents non plus. J'ai bien peur que telle ait été la cause de ce retard.
Grand chef et premier ministre, peut-être pourriez-vous tous deux répondre à cette question. Ce gouvernement est arrivé au pouvoir en 2015. Les consultations autour de ce projet de loi ont duré quelques années, ou un an et demi, et se sont terminées au printemps de 2017. Bien qu'une ébauche de projet de loi eût été élaborée en 2017, 16 mois additionnels se sont écoulés avant que nous ne puissions en prendre connaissance à la Chambre. Savez-vous pourquoi ce processus a traîné si longtemps au point où il ne nous reste désormais que quelques semaines pour parvenir à boucler ce dossier?
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Merci, madame la présidente.
Merci à tous pour vos exposés d'aujourd'hui, de même que pour votre présence. Je vous en suis très reconnaissante.
J'aimerais tout simplement m'assurer qu'il ne plane officiellement aucun doute quant à deux aspects.
En premier lieu, en réponse à certaines des questions qui ont été posées par mes collègues, oui, les libéraux ont effectivement voté en faveur du projet de loi parce que celui-ci portait sur le transfert de responsabilités. Il s'agissait là d'une manifestation de soutien global pour le transfert des responsabilités que nous endossions à l'époque. De surcroît, à l'époque, nous nous étions engagés à l'égard du fait que nous annulerions les modifications imposées de manière arbitraire au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, à ses citoyens et à ses gouvernements autochtones. C'est ce que nous faisons aujourd'hui. J'aimerais également clarifier ce point.
Ce qui me semble ironique au sujet du projet de loi est que les seules voix dissidentes que nous avons véritablement entendues à son sujet proviennent du Sud et non du Nord. Cela me porte à croire qu'il se pourrait fort bien que nous ne soyons pas trompés, ce qui serait une excellente chose.
J'ai lu une lettre qui a été déposée par le premier ministre McLeod et le grand chef Mackenzie et qui décrivait la nécessité de faire adopter les amendements touchant le projet de loi et la mise en oeuvre de celui-ci au cours de la présente session de la Chambre. J'aimerais inviter ces deux personnes à nous dire si elles pourraient s'exprimer sur cette question aujourd'hui, de même que sur l'urgence que revêt le fait de légiférer sur ces changements au Canada.
Je vous remercie.
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Merci pour la question.
Lorsque nous écoutons la question que vous venez de poser, nous devons nous rappeler que nos conseillers sont nos aînés. Ce sont eux qui nous donnent énormément de conseils sur la manière dont nous devons faire les choses sur nos terres. Les aînés nous disent toujours que l'une des pires choses à faire consiste à traîner les gens devant les tribunaux: « Tout le monde y perd lorsque l'on se retrouve devant les tribunaux. Il convient, dans la mesure du possible, d'éviter d'avoir recours aux tribunaux. L'un des meilleurs gestes que vous pouvez poser lorsque vous discutez avec la personne qui se retrouve en face de vous, à la table — qu'il s'agisse de représentants de l'industrie ou d'un gouvernement — consiste à faire preuve de gentillesse et de respect et à essayer de se comprendre mutuellement pour aller de l'avant. »
Telle est la façon dont nous souhaitons aborder les choses. Nous voulons que l'injonction soit levée. Nous voulons que le projet de loi soit appuyé dès aujourd'hui au sein de notre communauté Tlicho, de même qu'au sein d'autres communautés autochtones des Territoires du Nord-Ouest de même que partout ailleurs. Nous devons appuyer le développement. Nous devons appuyer le développement pour permettre à notre jeune génération de sortir de la pauvreté et d'être en mesure d'offrir des perspectives d'avenir à leurs jeunes familles. Nous en avons tellement besoin.
Ce projet de loi le permet. L'industrie disposera d'un niveau de certitude accru pour lui permettre de venir travailler chez nous et de développer notre territoire, ce qui offrira des débouchés aux jeunes. Nous vivons dans le Nord. C'est un pays dur et froid. Le coût de la vie y est élevé et les possibilités qui y sont offertes sont rares.
Telle est la raison pour laquelle nous souhaitons vivement que le projet de loi soit adopté le plus rapidement possible et, si nous faisons preuve de bonté, je suis certain que nous pouvons y arriver.
Masi cho.
Il y a eu une question sur le financement des intervenants. Pour éviter tout malentendu, dans le Nord, tout particulièrement en ce qui concerne les trois territoires, est prévu un programme distinct. Il s'agit d'un programme de 10 millions de dollars sur cinq ans qui permet aux gouvernements autochtones d'obtenir le statut d'intervenant dans tous les projets à caractère environnemental.
Puisque ce projet de loi visait principalement le Nord, alors que le projet de loi s'applique à travers le Canada, est prévu un article différent. Je voulais souligner cet aspect. Il n'y a aucune raison de penser que l'on ne disposera pas de mécanismes de financement à long terme. Telle en est l'intention.
Ma question suivante, pour autant que le temps le permette, concerne les modifications apportées à la loi sur le développement des ressources. Je vis dans une province où la cogestion des ressources pétrolières et gazières a permis à celle-ci de se développer. Bien que certains puissent considérer que le moratoire constitue un frein au développement, j'estime que l'on doit incontestablement se réjouir de l'atout que représente ce que nous avons accompli, parce que nous avons pris le temps nécessaire pour bien faire les choses.
J'aimerais demander au premier ministre McLeod s'il pourrait parler du processus qu'ils ont engagé avec le gouvernement fédéral pour veiller à ce que les Territoires du Nord-Ouest perçoivent les redevances appropriées sur le développement des ressources, pour ce qui concerne le pétrole et le gaz.