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Merci, madame la présidente. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, comme vous l'avez souligné, sur le territoire traditionnel du peuple algonquin, pour m'adresser aux membres du Comité dans mes nouvelles fonctions de ministre des Services aux Autochtones.
Je suis accompagné de Jean-François Tremblay, sous-ministre, des Services aux Autochtones Canada, et Paul Thoppil, notre dirigeant principal des finances, des résultats et de l'exécution.
Nos relations avec les peuples autochtones sont au coeur du travail de notre gouvernement. Le Comité accomplit un travail important pour promouvoir les priorités des peuples autochtones partout au Canada. Je souhaite tout particulièrement vous remercier de votre récent rapport sur les soins de longue durée dans les réserves, et je suis impatient de présenter une réponse à vos conclusions.
[Français]
En tant que ministre des Services aux Autochtones, mon travail consiste à faire avancer les travaux visant à combler les écarts socioéconomiques et à améliorer la qualité des services offerts aux peuples autochtones, en partenariat avec ces peuples et de manière à promouvoir leur autodétermination.
[Traduction]
Ma prédécesseure, qui est présidente du Conseil du Trésor et ministre du Gouvernement numérique, a révélé cinq domaines prioritaires indépendants dans lesquels notre travail conjoint est nécessaire. Il s'agit de garder les enfants et les familles ensemble, d'assurer une éducation de qualité, d'améliorer les résultats en santé, d'établir une infrastructure fiable et d'appuyer la prospérité économique. Au coeur de chacune de ces priorités se trouvent les gens, les particuliers, les peuples et les collectivités.
Nous avons fait des progrès considérables dans ces domaines, et nous poursuivons bien sûr nos efforts. À cette fin, Services aux Autochtones Canada a besoin de financement immédiat pour continuer de remplir son mandat.
[Français]
C'est ce à quoi serviront le Budget supplémentaire des dépenses (B) et le Budget provisoire des dépenses. Aujourd'hui, je décrirai brièvement le Budget supplémentaire des dépenses (B) de mon ministère pour 2018-2019 et le Budget provisoire des dépenses pour 2019-2020 visant à répondre aux besoins de financement pour le premier trimestre du prochain exercice. Nous serons heureux de répondre à vos questions par la suite.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) de Services aux Autochtones Canada correspond à une augmentation nette de 273,6 millions de dollars et porte le total des crédits pour 2018-2019 à 11,7 milliards de dollars.
[Traduction]
Le plus gros poste du budget des dépenses est une demande de 99,8 millions de dollars pour le Programme d'aide à la gestion des urgences. Ce crédit est un élément essentiel du Budget supplémentaire des dépenses. Au cours de la dernière année seulement, le Canada a connu son lot d'inondations, de feux de forêts et de violentes tempêtes qui ont eu de graves conséquences sur un certain nombre de Premières Nations. En fait, ces catastrophes ont entraîné le déplacement de plus de 10 000 résidants des réserves au Canada.
Grâce au financement du Budget de 2018, nous avons pu mieux réagir et rembourser plus rapidement aux collectivités les coûts engagés à la suite de ces situations d'urgence. En fait, durant l'exercice actuel, plus de 99 % des personnes évacuées ont pu retourner dans leur collectivité. En outre, nous travaillons dur pour que les autres personnes rentrent chez elles le plus rapidement possible.
Notre gouvernement a aussi fait des investissements historiques pour accélérer la réforme des services à l'enfance et à la famille à l'intention des Premières Nations. Le budget de 2016 prévoyait, dans un premier temps, 635 millions de dollars sur cinq ans. Le budget de 2018 octroyait un nouveau financement de 1,4 milliard de dollars sur six ans.
Nous devons absolument placer la sécurité des enfants autochtones au centre de nos préoccupations. Les peuples autochtones ont un besoin urgent de voir grandir leurs enfants dans leur culture, dans leur langue et dans leurs collectivités, et ce, au sein de leur famille.
Par conséquent, le deuxième poste du présent budget s'inscrit dans les investissements destinés à combler les lacunes liées au financement et à soutenir des efforts pour garder les enfants avec leur famille lorsque cela est dans l'intérêt supérieur de l'enfant. Madame la présidente, ces fonds sont déjà à l'oeuvre.
Comme vous le savez, nous avons présenté un avis cette semaine. J'ai hâte de présenter le projet de loi à la Chambre sous peu. Je ne peux pas trop en dire à ce sujet tant que le projet de loi n'est pas présenté officiellement devant la Chambre, mais je peux vous assurer que je suis impatient de vous parler très bientôt et d'écouter ce que chacun d'entre vous a à dire.
Le prochain poste que je souhaite porter à l'attention du Comité est une demande de 64,4 millions de dollars pour renouveler notre relation financière avec les Premières Nations.
Ce financement aidera les collectivités à élaborer des projets pilotes de gouvernance et de planification dirigée par la collectivité. Il fera aussi en sorte que les Premières Nations ne seront plus obligées de payer pour la gestion par un séquestre-administrateur.
Un des éléments clés de la nouvelle relation financière est une subvention de 10 ans, qui sera offerte dès le 1er avril 2019 aux Premières Nations admissibles afin qu'elles puissent fournir des services de base. La subvention suscite déjà un grand intérêt. Nous travaillons en collaboration avec les Premières Nations admissibles pour mettre la dernière main aux accords en vue de l'entrée en vigueur de la subvention le 1er avril.
Le dernier poste du Budget supplémentaire des dépenses (B) dont je souhaite parler est une demande de 37,5 millions de dollars pour les programmes d'éducation primaire et secondaire des Premières Nations.
Une nouvelle approche de financement pour l'éducation de la maternelle à la 12e année définie en collaboration avec les Premières Nations prendra effet le 1er avril 2019. Cette approche fondée sur une formule appuie le contrôle de l'éducation des Premières Nations par les Premières Nations. Elle permet aussi d'assurer un financement prévisible qui se compare plus directement au financement des écoles provinciales.
Plus concrètement, ce financement entraînera un changement réel pour les enfants des Premières Nations. Par exemple, grâce aux investissements du budget de 2016 dans les programmes d'éducation, le Conseil des Mohawks d'Akwesasne a fait passer l'immersion dans la culture mohawk à un niveau supérieur en offrant un nouveau programme de mathématiques en mohawk harmonisé avec le programme de mathématiques de l'Ontario. Les enfants peuvent maintenant apprendre les mathématiques en mohawk dans leur classe d'immersion.
Nous verrons de plus en plus de réussites comme celles-ci dans tout le Canada grâce aux ententes régionales sur l'éducation.
J'aimerais maintenant attirer votre attention sur quelques postes du Budget provisoire des dépenses.
[Français]
Le Budget provisoire des dépenses de Services aux Autochtones Canada s'élèvera à environ 7 milliards de dollars. Grâce à ces fonds, le ministère pourra poursuivre ses activités pendant les trois premiers mois de l'exercice financier, jusqu'à l'approbation du Budget principal des dépenses complet, en juin. L'affectation rapide de ces fonds permettrait entre autres aux Premières Nations de tirer pleinement parti du début de la saison de construction.
[Traduction]
Nous savons que les foyers sains et sûrs font partie intégrante des collectivités saines et sûres. Mais nous savons aussi que les populations autochtones sont plus susceptibles que les autres de vivre dans de mauvaises conditions de logement. Selon le Recensement de 2016 de Statistique Canada, 18,3 % des Autochtones vivent dans des logements surpeuplés.
Dans cet esprit, nous travaillons avec l'Assemblée des Premières Nations à mettre sur pied une stratégie sur le logement et les infrastructures connexes pour les Premières Nations, qui améliorera la viabilité et la santé des collectivités des Premières Nations. Nous travaillons aussi en collaboration avec l'APN pour établir un nouveau cadre stratégique d'exploitation et d'entretien qui offrira une plus grande souplesse aux Premières Nations dans le cadre de la gestion de leurs actifs dans les réserves.
C'est aussi la raison pour laquelle le gouvernement du Canada travaille en partenariat pour répondre aux besoins de la Première Nation de Cat Lake en matière de logement, au moyen de mesures immédiates et d'une planification à long terme.
Nous sommes conscients qu'il est difficile de corriger des décennies de négligence, mais nous travaillons en partenariat pour obtenir des résultats pour les membres de la Première Nation de Cat Lake et tous les Autochtones du Canada.
Je me suis joint jeudi dernier au chef de la Première Nation de Cat Lake, Matthew Keewaykapow, pour signer une entente-cadre initiale qui permettra d'élaborer un plan solide. Cette entente prévoit 3,5 millions de dollars pour la construction de 15 nouveaux logements et des fonds supplémentaires pour les travaux de démolition et de préparation du chantier et l'envoi des matériaux, 2,1 millions de dollars pour la réparation de 21 logements, 2 millions de dollars pour la livraison et l'installation de 10 unités de logement mobiles, un appui pour accélérer la construction de sept nouveaux logements et bien plus encore.
Le chef Keewaykapow m'a invité à visiter la collectivité, et j'ai accepté avec plaisir son invitation.
Madame la présidente et membres du Comité, je vous prie instamment d'approuver les crédits demandés dans le budget des dépenses. Le financement nous permettra de continuer à trouver des solutions holistiques aux réalités quotidiennes des collectivités autochtones.
Merci. Meegwetch.
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Je crois avoir participé à la rencontre des chefs en Colombie-Britannique quatre ou cinq jours après avoir été nommé ministre. C'est un événement qui m'a vraiment ouvert les yeux sur l'importance de l'aide à la gestion des urgences. La plupart des questions que m'ont posées des membres de l'assistance ce jour-là portent exactement sur ce sujet, et pour de bonnes raisons. Il en va de leur sécurité et de leur protection.
Nous fournissons un soutien à la gestion des urgences dans les réserves autochtones par l'intermédiaire du Programme d'aide à la gestion des urgences et relativement aux quatre piliers de la gestion des urgences: la prévention, l'atténuation, l'intervention et le rétablissement. Nous remboursons à nos partenaires des Premières Nations, aux gouvernements provinciaux et territoriaux et à d'autres fournisseurs de services tiers comme la Croix-Rouge canadienne tous les coûts admissibles engagés pour mettre en place des systèmes de gestion des urgences dans les collectivités des Premières Nations.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) inclut 99,8 millions de dollars pour rembourser les Premières Nations et les fournisseurs de services de gestion d'urgence relativement aux interventions dans les réserves et aux activités de rétablissement en 2018-2019.
Si vous regardez ce qui a mené à ces coûts, il y a 16,58 millions de dollars pour les inondations, 26,92 millions de dollars pour les interventions liées aux feux de forêt, 1,86 million de dollars pour les coûts d'intervention dans le cadre d'autres urgences, comme des tornades, 8,88 millions de dollars pour des coûts d'évacuation de longue durée et 74,91 millions de dollars pour des coûts de rétablissement associés à des choses comme des infrastructures essentielles qu'il faut remplacer à la suite d'un incendie, par exemple.
Au cours des quatre dernières années, les coûts d'intervention et de rétablissement ont dépassé le financement des services votés de 29,3 millions de dollars. Les options pour compenser ce manque à gagner constant au chapitre du financement sont actuellement envisagées. Pour être honnête, je ne m'attends pas à ce que les choses se passent mieux cette année.
Les fonds demandés garantiront que les collectivités des Premières Nations reçoivent un niveau de financement approprié aux coûts d'intervention et de rétablissement. Ces fonds soutiennent l'engagement du gouvernement du Canada d'offrir des programmes et des services uniformes et de haute qualité aux Premières Nations.
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Je vais commencer par quelques bonnes nouvelles, soit que nous avons levé notre dernier avis d'ébullition d'eau hier, et nous en sommes à 80. C'est quelque chose qu'on a très bien compris durant la dernière campagne électorale et depuis. C'est quelque chose que les Canadiens peuvent comprendre, et ce, exactement pour les raisons que vous avez mentionnées, notamment l'idée qu'une collectivité n'ait pas accès à de l'eau potable.
Comme je l'ai dit, notre gouvernement est actuellement en voie d'atteindre son objectif de lever tous les avis d'ébullition d'eau de longue date dans les systèmes publics des réserves d'ici mars 2021. Nous savons aussi que le travail n'est pas fini une fois cela fait. Nous avons fourni certains investissements durables pour ne pas être obligés d'avoir recours à des avis d'ébullition d'eau de courte durée et pour renforcer les systèmes d'adduction et la capacité des opérateurs locaux en eau potable et de les maintenir en place, de former les gens sur le terrain dans la collectivité et de mettre en place les systèmes permettant des contrôles et des tests réguliers.
Les décennies de négligence dans ces réserves ont créé des défis, mais nous travaillons en partenariat pour élaborer des plans et répondre à leurs besoins précis. Beaucoup de travail doit être fait, mais jusqu'à présent, les résultats sont encourageants. Comme je l'ai dit, 80 avis d'ébullition d'eau de longue durée ont été levés jusqu'à présent, y compris un, hier, à North Spirit Lake, en Ontario. Il était en vigueur depuis 17 ans.
J'ai visité une installation à Piapot, en Saskatchewan. Les femmes qui exploitent cette installation précise ont reçu une longue et dure formation. Elles travaillent beaucoup d'heures, et c'est difficile. Bon Dieu, elles sont vraiment fières du travail qu'elles font et du fait qu'elles travaillent dans la collectivité et que c'est elles qui le font.
Je dois dire que, l'autre chose qui m'a vraiment frappé, et c'est quelque chose que m'ont souligné les dirigeants: les grandes distances entre ces collectivités. Selon moi, lorsque nous voyons des images dans les médias, parfois, nous voyons des collectivités où les maisons sont proches les unes des autres, mais, dans un certain nombre de ces collectivités, il y a de très grandes distances entre les maisons, ce qui fait en sorte qu'il est encore plus complexe qu'il ne paraît de répondre à leurs besoins en eau.
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Merci de m'avoir invitée de nouveau aujourd'hui.
J'aimerais commencer en soulignant que nous nous réunissons sur le territoire traditionnel du peuple algonquin. Nous sommes ici pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B) pour 2018-2019 et du Budget provisoire des dépenses pour 2019-2020 de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada.
[Français]
Plus précisément, je parlerai des aspects du Budget des dépenses qui se rapportent à mon travail en tant que ministre des Relations Couronne-Autochtones.
Je suis accompagnée de M. Alex Lakroni, qui est dirigeant principal des finances, des résultats et de l'exécution.
[Traduction]
Je suis accompagnée de Mme Diane Lafleur, sous-ministre déléguée, et de M. Joe Wild, sous-ministre adjoint principal, Traités et gouvernement autochtone. Je crois que vous allez découvrir que Joe a fait un excellent travail pour affranchir les Premières Nations de la Loi sur les Indiens. Sans lui, nous ne serions pas rendus où nous le sommes présentement.
Comme vous le savez, notre gouvernement prend des mesures concrètes pour renouveler les relations de nation à nation, entre les Inuits et la Couronne et de gouvernement à gouvernement entre le Canada et les Premières Nations, les Inuits et les Métis, et pour accélérer leur autodétermination.
En soutien à ces objectifs fondamentaux, le Budget supplémentaire des dépenses (B) de mon ministère pour 2018-2019 présente des initiatives totalisant 174,9 millions de dollars. Ce montant comprend 112,8 millions de dollars en nouveaux fonds et 62,1 millions de dollars en transferts nets avec d'autres organismes gouvernementaux. Cela porte le total des crédits alloués à RCAANC en 2018-2019 à 5,1 milliards de dollars.
Environ la moitié des nouveaux fonds — 57 millions de dollars — reflète notre engagement à régler les différends sans avoir recours aux tribunaux, dans la mesure du possible. Comme nous en avons discuté à maintes reprises devant le Comité, notre gouvernement croit fermement que la négociation de règlements axés sur la guérison et la résolution à l'extérieur du processus judiciaire accusatoire sont la façon la plus responsable de corriger les erreurs passées et qu'elles ouvrent la voie à une relation plus respectueuse et constructive avec les communautés autochtones dans l'avenir.
Je crois qu'il est important de souligner que notre travail, au moment d'aider les collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis à mettre en oeuvre leur vision de l'autodétermination, est intrinsèquement lié à la nécessité d'ouvrir des possibilités inexploitées qui mèneront à la prospérité et de combler enfin les écarts socioéconomiques de longue date.
[Français]
Un excellent exemple de cela est le nouveau financement provenant du budget de 48,4 millions de dollars prévu pour la Stratégie de logement de la nation métisse et pour le centre national du patrimoine métis.
[Traduction]
Nous avons travaillé en partenariat avec la Nation métisse pour déterminer au préalable les priorités communes, y compris le logement abordable. Dans le cadre des réunions annuelles entre la Nation métisse, le et les principaux ministres fédéraux, nous avons élaboré conjointement la Stratégie de logement de la Nation des Métis.
En juillet, j'ai eu l'honneur de représenter le Canada à la signature de l'Accord auxiliaire Canada-Nation métisse sur le logement aux côtés du président du Ralliement national des Métis et des présidents de ses organisations membres.
L'Accord auxiliaire sur le logement est financé à même le budget de 2018 à hauteur de 500 millions de dollars sur 10 ans et reflète un engagement commun à réduire l'écart en matière de logement entre les citoyens de la Nation métisse et les Canadiens non autochtones, et ce, d'une manière qui respecte et appuie le droit à l'autodétermination de la Nation métisse.
Le financement prévoit également la construction d'un centre national du patrimoine métis sur le site historique d'Upper Fort Garry, à Winnipeg, d'ici 2020.
[Français]
Ce centre présentera l'histoire de la nation métisse et son importante contribution au développement du Canada.
[Traduction]
À l'heure actuelle, il n'existe aucune installation de ce genre au Canada, et cette initiative aidera la Nation métisse à gérer sa propre culture, son art et son histoire.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) comprend également des fonds grâce auxquels les institutions financières des Premières Nations pourront embaucher du personnel supplémentaire et ouvrir des bureaux régionaux à Winnipeg, Halifax et Ottawa. Les institutions financières aideront ainsi un plus grand nombre de collectivités des Premières Nations à exercer leur compétence en matière de gestion financière et de taxation, et elles auront un meilleur accès à un financement abordable pour les projets d'infrastructure.
Des fonds sont également prévus pour le renouvellement de l'Entente sur l'éducation des Mi'kmaqs en Nouvelle-Écosse, qui prévoit le maintien de l'autonomie gouvernementale des Premières Nations en matière de programmes et de services d'éducation ainsi qu'une éducation inclusive et de qualité pour les élèves des Premières Nations de cette province.
Je crois avoir déjà mentionné ici-même cette formidable réussite. Il y a 20 ans, les Mi'kmaqs de la Nouvelle-Écosse ont décidé de prendre en charge leur système d'éducation. Le taux d'obtention du diplôme d'études secondaires était de 30 % à l'époque. Aujourd'hui, le système d'éducation mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse affiche un taux d'obtention du diplôme d'études secondaires d'environ 90 %, un taux supérieur à celui de la population non autochtone du Canada.
[Français]
Les preuves sont claires: les systèmes éducatifs dirigés et gouvernés par les Premières Nations obtiennent de meilleurs résultats pour leurs élèves.
[Traduction]
Pour 2019-2020, le Budget provisoire des dépenses du ministère est de 2,2 milliards de dollars. Cela constituera un financement suffisant, au début de l'exercice, pour exécuter les programmes réguliers et répondre à des besoins supplémentaires, notamment en ce qui concerne les règlements extrajudiciaires, le règlement rapide des revendications particulières et les ententes sur l'autonomie gouvernementale.
Notre gouvernement a collaboré avec les Premières Nations pour régler des griefs historiques au moyen de revendications particulières, et ce, deux fois plus rapidement que tout gouvernement précédent dans l'histoire du Canada. Au total, depuis 1973, 475 revendications particulières ont été réglées au moyen d'ententes de règlement négociées, pour une valeur totale d'indemnisation de plus de 5,6 milliards de dollars, et 67 ont été conclues depuis novembre 2015, pour une valeur totale d'indemnisation de plus de 1,6 milliard de dollars.
[Français]
Les paiements des revendications et des indemnités versés par les tribunaux, à hauteur de 150 millions de dollars, proviennent du Fonds de règlement des revendications particulières. Les fonds prévus sont alloués à l'avance pour permettre des paiements rapides.
[Traduction]
Nous prévoyons que des fonds seront nécessaires au cours du premier trimestre de 2019-2020 pour les règlements, y compris la revendication des Mohawks d'Akwesasne concernant Dundee. Comme je l'ai mentionné plus tôt, la meilleure façon de favoriser la réussite des collectivités autochtones est d'accélérer le processus d'autodétermination et de veiller à ce que les collectivités disposent des outils dont elles ont besoin pour réaliser leur vision de ce que cela signifie.
Une nouvelle façon prometteuse d'aider les peuples autochtones à réaliser leur vision de l'autodétermination est par l'intermédiaire des tables de discussion sur la reconnaissance des droits autochtones et l'autodétermination. Je suis très heureuse de pouvoir vous dire aujourd'hui qu'il y a actuellement plus de 77 tables auxquelles participent 380 collectivités et plus de 800 000 Autochtones. Compte tenu du fait que 634 bandes sont assujetties à la Loi sur les Indiens au Canada, je considère comme une énorme réussite la présence de 380 collectivités aux tables. Cela reflète l'accélération, par notre ministère, du processus d'autodétermination.
Nous mettons également en oeuvre 25 traités modernes, dont 18 comprennent des dispositions sur l'autonomie gouvernementale ou sont assorties d'ententes sur l'autonomie gouvernementale, ainsi que quatre ententes distinctes sur l'autonomie gouvernementale et deux ententes sectorielles en éducation.
Un financement stable des ententes sur l'autonomie gouvernementale est essentiel aux partenariats de nation à nation, de gouvernement à gouvernement et entre les Inuits et la Couronne. La majeure partie du financement des ententes sur l'autonomie gouvernementale est versée au cours du premier trimestre de l'exercice; en fait, certaines ententes prévoient un versement de 100 % du financement en avril.
[Français]
De plus, le Canada doit fournir un financement stable pour s'acquitter de ses obligations en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, y compris en ce qui concerne le logement des Inuits. Ces accords exigent que la majorité ou l'entièreté des fonds soit versée annuellement au cours du premier trimestre de l'exercice financier.
[Traduction]
J'ai hâte de discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B) et du Budget provisoire des dépenses avec vous, et je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Si l'on parle des progrès réalisés, je dois souligner le travail accompli par les collectivités et dire à quel point elles étaient prêtes à ce qu'on leur ouvre la porte. Bon nombre d'entre elles avaient déjà commencé à reconstituer leur nation, à élaborer leur constitution et à rédiger les lois, à faire toutes sortes de choses de ce genre. Maintenant, c'est à nous de faire un effort pour suivre leur rythme et respecter leurs ambitions. Voilà pourquoi tout cela est très enthousiasmant; de plus en plus de collectivités ont choisi de collaborer au moment de s'atteler à cette tâche immense qui les mènera à l'autodétermination.
Les groupes qui s'autogouvernent déjà et qui ont des traités modernes offrent des exemples prometteurs du type de travail qui a été accompli. Ce qu'ils ont fait au regard des accords de collaboration financiers a vraiment encouragé les autres groupes, parce qu'ils ont vu à quel point il pouvait être important pour leurs collectivités de faire ce travail afin de pouvoir se gouverner elles-mêmes. D'ailleurs, elles vont recevoir un financement adéquat pour la langue, la culture et tout ce qu'il faut pour diriger un gouvernement, au lieu de recevoir de droite et de gauche des fonds, qui sont toujours légèrement insuffisants, comme cela se faisait sous le régime de la Loi sur les Indiens.
Mais, dans ces deux dossiers, l'approche de Joe Wild n'a pas commencé avec le discours du . Cela a commencé réellement en 2015. C'est une nouvelle approche. Comme vous le savez, les gens de la Colombie-Britannique étaient très mécontents du processus de négociation des traités. Certains avaient même abandonné le processus parce qu'ils le jugeaient trop normatif. C'est pourquoi nous avons proposé une autre façon d'en arriver à un accord final. Nous nous asseyons avec eux pour explorer leurs besoins, leurs intérêts et leurs priorités.
Plus du tiers des collectivités ont établi que les services à l'enfance et aux familles étaient une priorité. Ici, en Ontario, 23 nations ont travaillé ensemble sur un système scolaire. Les collectivités côtières des Premières Nations veulent établir une pêcherie. Nous faisons preuve de souplesse et nous leur permettons de travailler comme elles l'entendent afin de s'affranchir de la Loi sur les Indiens et d'exercer leur compétence sur les domaines qu'elles jugent prioritaires. Le but des tables de discussion est de leur donner l'occasion de nous dire: « Voilà sur quoi nous voulons travailler avec vous. » Nous devons ensuite nous effacer et les laisser se gouverner elles-mêmes dans leur propre administration.
D'autres collectivités voudront négocier un traité moderne d'un bout à l'autre, et beaucoup parmi elles, en particulier en Colombie-Britannique, le font déjà. Cependant, même dans ce processus de négociation des traités, j'ai été ravie de constater que... Les étapes sont normatives. Deux des collectivités ont même estimé que le processus était trop normatif pour elles et ont décidé d'y renoncer afin de faire les choses différemment. Elles veulent un traité de base rédigé en termes très simples afin que les gens des sept prochaines générations comprennent ce qui a été conclu. Les détails juridiques seront réglés dans des accords parallèles. Je le redis, mais c'est très enthousiasmant d'en apprendre davantage à chaque table de discussion et puis de voir, à d'autres tables, des collectivités reprendre une bonne idée et dire: « Nous pourrions faire les choses ainsi. »
Un autre aspect important du processus est que les responsables des collectivités, le chef et le conseil, doivent avoir le soutien de leurs collectivités. Il faut que la collectivité approuve ce qui est proposé. Je trouve inspirant le type de consultation qui est fait et la façon dont les collectivités participent.
En venant ici, je pensais justement...