:
Il faut composer avec le fait... J'ai présidé le Sous-comité sur la situation des personnes handicapées pendant cinq ans. Ces personnes s'intéressaient de près au travail de ce sous-comité, mais nos séances n'étaient jamais télévisées. Je pense que nous devons tout mettre en oeuvre pour rendre le Parlement plus ouvert. Je vous remercie.
C'est un plaisir d'être de retour ici, sur le territoire traditionnel algonquin. Comme vous l'avez indiqué, monsieur le président, je me réjouis d'être accompagnée aujourd'hui par notre sous-ministre déléguée, Diane Lafleur, qui a déjà comparu devant vous; notre dirigeant principal des finances, Paul Thoppil; et notre sous-ministre adjointe du Secteur des programmes et partenariats en matière d'éducation et de développement social, Paula Isaak.
Je tiens d'abord et avant tout à souhaiter la bienvenue à dans son nouveau rôle de
[Français]
porte-parole du NPD en matière d'affaires intergouvernementales autochtones.
[Traduction]
Je veux également remercier le Comité pour ses travaux préparatoires à l'égard du projet de loi , et je crois d'ailleurs que je reviendrai la semaine prochaine pour vous en parler. Je vous félicite également pour les efforts que vous déployez aux fins de l'étude sur le suicide.
Je tiens à souligner à ce propos que nous essayons actuellement d'organiser un visionnement du documentaire Survivors Rowe. Le lien entre le mauvais traitement des enfants, la colère, la honte, les drogues, l'alcool, la violence et le suicide est on ne peut plus clair. J'ose espérer que nous pourrons faire en sorte que votre rapport soit aussi incisif que possible à l'égard de ces enjeux troublants.
[Français]
Je suis ici aujourd'hui pour parler du Budget supplémentaire des dépenses (B) d'Affaires autochtones et du Nord Canada.
[Traduction]
Comme je l'ai dit la dernière fois que j'ai comparu, nous comprenons que le processus actuel du budget des dépenses est désuet et obscur, et j'attends avec impatience les réformes nécessaires qu'apportera le à ce système déficient.
Nous vous avons fourni un diaporama qui expose les initiatives dont il est question dans le Budget supplémentaire des dépenses. Ce document devrait permettre de préciser les différentes demandes présentées au Parlement. Nous voulons d'abord rappeler que notre gouvernement s'est engagé à supprimer le plafond de 2 %.
[Français]
Comme je l'ai déjà dit, le plafond de 2 % a effectivement été levé.
[Traduction]
Le budget a tenu compte du besoin de croissance et des inducteurs de coûts dans une proportion excédant largement 2 %. Comme vous le savez, les investissements prévus au budget de 2016 font en sorte que d'ici quatre ans, le financement total des programmes destinés aux Autochtones sera de 22 % supérieur au financement qui aurait été versé avec l'application du plafond précédent de 2 %.
De plus, notre gouvernement s'est engagé à établir — de façon concertée et axée sur les besoins — une nouvelle relation fiscale accordant aux collectivités des Premières Nations un financement adéquat, prévisible et durable afin d'assurer leur bien-être général.
[Français]
L'été dernier, j'ai signé avec l'Assemblée des Premières Nations un protocole d'entente visant à faire avancer ce processus.
[Traduction]
La semaine dernière, j'ai pu rencontrer pour la deuxième fois les membres du nouveau comité sur les relations fiscales de l'Assemblée des Premières Nations afin de poursuivre les échanges sur la forme que devraient prendre nos nouvelles relations. J'ai alors promis à Mme McLeod que ces relations seraient notamment fondées sur des principes de transparence et de reddition de comptes, des aspects qui leur tiennent vraiment à coeur dans le contexte de l'établissement de ces nouveaux liens.
Nous avons aussi entrepris avec la nation métisse un processus visant à assurer du financement permanent pour le Ralliement national des Métis et ses membres dirigeants.
Comme vous pouvez le constater, le Budget supplémentaire des dépenses (B) représente une augmentation nette de 644,3 millions de dollars des crédits pour mon ministère. Cela porte le total des crédits pour AANC à 9,4 milliards de dollars pour 2016-2017.
La plus grande partie des sommes demandées dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) sont liées à des postes de dépenses du budget de 2016. Dans le cas des postes budgétaires de 2016 apparaissant dans ce budget supplémentaire, AANC a été en mesure de gérer sa trésorerie à l'interne pour pouvoir donner immédiatement suite à ses engagements dans plusieurs secteurs importants.
[Français]
Les enfants des Premières Nations méritent le meilleur départ possible dans la vie, et cela débute par le financement adéquat de l'éducation.
[Traduction]
Cette année, notre gouvernement a déjà prévu le financement de 130 projets d'infrastructure scolaire. Le budget de 2016 prévoit aussi 275 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir des initiatives linguistiques et culturelles destinées aux jeunes.
Le montant de 245,8 millions de dollars demandé dans ce budget supplémentaire sera consacré à des investissements supplémentaires dans l'éducation élémentaire et secondaire des Premières Nations. Ces fonds permettront de répondre dans l'immédiat à des besoins pressants tout en favorisant une transformation à long terme. Nous estimons que près de 110 000 élèves bénéficieront directement de ces investissements. Je tiens cependant à préciser que ce n'est qu'un début.
Comme je l'ai mentionné, nous sommes en train de renouveler notre relation avec les Premières Nations, et nous participons activement avec elles à la réforme de l'enseignement primaire et secondaire dans leurs collectivités.
Nous traiterons plus en détail des fonds consacrés à ces réformes plus tard dans la séance.
[Français]
J'aimerais maintenant aborder un sujet prioritaire, soit celui de la prévention de la violence familiale.
Nous avons lancé une enquête indépendante à l'échelle nationale sur la tragédie persistante des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.
[Traduction]
Comme nous l'avons indiqué, nous n'attendons pas de connaître les conclusions de la Commission pour agir. Nous avons pris dès cette année des mesures pour nous attaquer aux causes profondes du problème en investissant dans les refuges pour femmes, le logement, l'éducation et la protection de l'enfance.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) demande un financement de 4,8 millions de dollars pour mieux soutenir le réseau existant de 41 refuges pour victimes de violence familiale, par le truchement du Programme pour la prévention de la violence familiale. Cela correspond à la première année du financement prévu dans le budget de 2016, qui est de 33,6 millions de dollars sur cinq ans et un montant permanent de 8,3 millions de dollars. Nous investirons aussi 10,4 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour rénover les refuges existants et construire cinq nouveaux refuges dans les collectivités des Premières Nations.
Comme vous le savez, la protection de l'enfance est un autre secteur où les besoins sont pressants.
Nous reconnaissons que les Premières Nations ont besoin de fonds pour étendre leurs programmes de prévention et augmenter leur capacité de première ligne. L'objectif est de faire en sorte que moins d'enfants soient pris en charge par le système.
J'ai hâte de discuter plus amplement de cet enjeu avec vous lorsque vous poserez vos questions. Nous pourrons aussi traiter des secteurs dans lesquels il n'y a pas d'investissement apparent cette année, mais il y en aura l'an prochain, soit la réforme de l'éducation et le processus de règlement des revendications.
[Français]
J'aimerais maintenant attirer l'attention du Comité sur une autre étape importante dans la démarche du Canada vers la réconciliation avec les peuples autochtones.
[Traduction]
En mai dernier, le gouvernement est parvenu à un accord pour régler un recours collectif sur les pensionnats autochtones à Terre-Neuve. Ce règlement comprend le versement direct d'indemnités financières aux survivants, ainsi que des activités de guérison et de commémoration. Le présent Budget supplémentaire demande un montant de 53 millions de dollars pour donner suite au règlement.
Le Nord est un autre volet important du mandat de mon ministère. Dans le cadre de ce Budget supplémentaire, il s'agit plus particulièrement du financement d'investissements pour le logement dans le Nord et les collectivités inuites au Nunavik, dans le Nunatsiavut et dans la région désignée des Inuvialuits.
Tout comme vous, j'ai visité beaucoup trop de maisons délabrées tant dans les réserves que dans les régions nordiques et les collectivités inuites, où les conditions sont vraiment déplorables et absolument inacceptables. Ce Budget supplémentaire comprend la somme de 25,5 millions de dollars pour répondre à des besoins pressants de longue date dans ces trois régions inuites. Le budget de 2016 prévoit 177,7 millions de dollars sur deux ans pour des investissements en matière de logements dans le Nord. La diminution du surpeuplement et la réparation des habitations contribueront directement à l'amélioration de la santé et de la qualité de vie dans les collectivités nordiques.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) contient de nombreux autres investissements importants, dont un financement de 58 millions de dollars pour que le Canada continue de s'acquitter de ses obligations découlant de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, et 72 millions de dollars pour le règlement de revendications particulières et d'indemnités accordées par le Tribunal des revendications particulières.
En bout de ligne, ces fonds rendront le Canada plus prospère et contribueront grandement à réduire les écarts sociaux et économiques pour les Premières Nations, les Inuits, les Métis et les résidants du Nord.
[Français]
Je serai heureuse de répondre à vos questions aujourd'hui.
[Traduction]
Meegwetch.
[Français]
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président, et merci aux ministres et à leur personne de leur présence aujourd'hui.
Je tiens à vous remercier de l'attention que vous portez aux Territoires du Nord-Ouest. Nous avons eu beaucoup de bonnes discussions, et je m'attends à d'importants progrès sur divers fronts.
Le coût de la vie est l'une des plus grandes difficultés, dans les Territoires du Nord-Ouest. Acheminer de la nourriture et du carburant vers les collectivités devient de plus en plus difficile à cause des effets des changements climatiques qui commencent à devenir vraiment problématiques dans nos collectivités.
La solution, bien sûr, est de construire des routes menant à nos collectivités, ou des aéroports convenables munis de pistes assez longues pour recevoir des avions ayant des charges complètes. En ce moment, dans de nombreuses collectivités accessibles uniquement par la voie des airs, les avions arrivent à demi chargés et transportent la moitié des passagers qui pourraient embarquer, ce qui fait grimper nos coûts.
Je sais que la ministre et son ministère ont fait énormément de travail. Il y a eu un engagement de 27,9 millions de dollars pour l'expansion du programme. Ce sont de bonnes nouvelles, et il y a beaucoup de consultation qui se fait dans le Nord. Est-ce qu'on discute actuellement avec d'autres ministères de routes, de pistes de longueur convenable et de choses de cette nature?
J'aimerais aussi que la ministre nous parle un peu de ce qu'elle entend. Bien des gens m'ont dit que nous devons inclure les aliments traditionnels et la capacité de chasser, ainsi que couvrir une partie des coûts. Cela devient plus difficile en raison du prix du carburant qu'il faut pour aller sur les terres chercher ce qu'il nous faut.
Je crois que la ministre sait que nous avons six gouvernements autochtones importants dans les Territoires du Nord-Ouest, et qu'ils s'efforcent tous de devenir autonomes. Je suis ravi à l'idée des 10 séries de négociations et des discussions qui sont en cours et qui progressent pour la première fois en 10 ans. Je suis très content de cela.
Nous estimons aussi que nous devons veiller à ce que nos voix, du Nord, soient entendues, mais il n'y a réellement aucune organisation nationale qui représente nos Autochtones des Territoires du Nord-Ouest, et il faut que cela change. Je pense que dans l'esprit de notre nouvelle relation de nation à nation, nous devons déterminer qui représente qui, et ce sera probablement une tâche très difficile, mais au fur et à mesure de nos progrès dans le sillage de la Déclaration des Nations unies, avec l'affaire Daniels, nous devons veiller à ce que chacun soit entendu.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, nous avons quelques records dont nous ne sommes probablement pas très fiers. Les Territoires du Nord-Ouest affichent le plus fort taux d'homicide au Canada, en fonction du nombre d'habitants. En ce qui concerne les suicides, le seul qui nous précède est le Nunavut. Il faut s'attaquer à tout cela. Nous devons veiller à ce que nos gens soient entendus. Ils sont nombreux à ne pas s'estimer représentés. Ils n'appartiennent à aucune des organisations nationales, alors il faut que nous fassions quelque chose de ce côté.
Je suis vraiment content de voir qu'on investit dans les programmes de prévention du chômage et de la violence familiale. Je désire vraiment voir un investissement dans nos centres d'amitié, nos centres familiaux et certains des programmes autochtones qui existent, comme le Cercle sportif et le Programme d'aide préscolaire. Je crois qu'ils vont être d'une grande utilité, mais il nous faut aussi nous assurer que nos collectivités ont des installations sûres.
Nos collectivités sont encore nombreuses à ne pas profiter des services de la GRC, et nous n'avons pas ce genre de services, alors j'aimerais savoir si ces programmes seront mis à notre disposition dans les Territoires du Nord-Ouest et dans le Nunavut, ainsi que dans d'autres secteurs se situant hors des réserves.
:
J'aimerais revenir un peu en arrière. En fait, le programme Nutrition Nord, malheureusement, n'était offert qu'aux communautés qui étaient déjà admissibles au programme Aliments-poste, mais il y avait beaucoup d'autres communautés, 37 plus précisément, qui étaient suffisamment éloignées pour être admissibles. Par conséquent, la première étape consistait à inclure ces 37 autres communautés qui pouvaient certainement être considérées comme des communautés éloignées. C'est la première chose que nous avons faite.
Ensuite, nous avons constaté que le système ne semblait pas bien fonctionner et, comme vous le savez, on a mené une vaste campagne au Nunavut sur l'alimentation des familles... Les gens avaient l'impression que, même si le prix de certains aliments avait diminué, à la fin de la semaine, le panier d'épicerie coûtait plus cher. Auparavant, ils arrivaient à nourrir leur famille, mais aujourd'hui, ils n'en ont plus les moyens. Qu'il s'agisse de détergent à lessive ou de couches, on parle ici de choses essentielles, et nous voulons nous assurer que les gens peuvent s'acheter des aliments sains, alors c'est ce qui est au coeur de nos négociations en ce moment.
À vrai dire, les gens veulent qu'on ait cette discussion difficile dans le cadre de ces consultations. S'agit-il d'un programme de sécurité alimentaire ou d'un programme d'équité envers les personnes vivant dans des collectivités éloignées? Je sais que je ne devrais pas dire cela, mais est-ce que c'est pour permettre aux avocats dans le Nord d'acheter des ananas à meilleur marché? Je ne pense pas que c'était l'objectif du programme, alors nous devons avoir cette conversation: si nous vous accordons plus d'argent, allez-vous l'investir dans la sécurité alimentaire ou allez-vous le disperser encore plus?
À certains endroits, on s'inquiète de la population de chevreuils et de la pêche, et on n'est pas sûr de vouloir suppléer au revenu des chasseurs et des pêcheurs, mais presque partout où nous sommes allés, les gens veulent explorer les types de programmes de soutien qui étaient offerts à NTI et ailleurs et ce qui pourrait permettre à ces personnes de nourrir leur famille, leur communauté et leurs aînés.
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Merci, Don. Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais commencer en disant que j'apprécie énormément l'orientation qu'a prise le gouvernement pour répondre aux besoins des peuples autochtones, y compris des Inuits. De plus, je tiens à vous remercier tout particulièrement d'avoir maintenu le programme Mamisarvik, ici à Ottawa, cette année.
Dans votre déclaration, vous avez parlé d'une approche axée sur les besoins. Je sais que dans le Nord, non seulement au Nunavut, mais aussi dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, la situation est assez difficile en raison de plusieurs années de financement accordé par habitant. Vous avez parlé aujourd'hui de l'éducation et de la protection contre la violence familiale, des services à l'enfance et à la famille, du logement et de ce genre de choses. On a annoncé que des fonds seraient accordés aux Premières Nations, et ce financement se fait attendre depuis très longtemps.
Comment comptez-vous remplir cet engagement envers les Inuits? Nous ne sommes pas sur des réserves — même si je considère que le Nunavut est une grande réserve —, mais c'est le gouvernement du Nunavut qui offre tous ces services à la population.
J'aimerais que vous nous donniez une idée de la façon dont vous aiderez les Inuits par l'entremise du gouvernement du Nunavut.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord ajouter au compte rendu que je suis heureux que la Loi sur la transparence ait été éliminée. J'ai toujours considéré qu'il s'agissait d'un outil pour supprimer les Autochtones. Cette Loi ne nous aidait pas; elle nous mettait plutôt des bâtons dans les roues.
La plupart des collectivités n'étaient pas en mesure de répondre aux exigences de cette Loi. Les gouvernements autochtones qui possédaient des entreprises étaient soumis à une obligation de divulguer. Cela diminuait leur avantage concurrentiel. La plupart des communautés autochtones et des conseils de bande se trouvent dans de petites collectivités où tout le monde se connaît. Si une entreprise divulgue ses états financiers, elle perd son avantage concurrentiel. Cette situation, combinée à la réduction importante des budgets des conseils de bande, a presque paralysé toutes les activités. Le budget de certains conseils de bande a été réduit de presque 40 %. Certaines collectivités ont dû choisir entre le chef ou l'administrateur de bande. Il était impossible de fonctionner de cette façon. Nous ne pouvions pas continuer. Cela a créé la situation désespérée que nous tentons de régler en ce moment.
Je crois qu'il nous faut beaucoup plus d'investissements. Je l'ai exprimé clairement à plusieurs égards, mais même des enjeux comme le logement n'ont pratiquement pas progressé ces 10 dernières années. Les habitants du Nord sont confrontés à une crise du logement, et nous avons entendu, par l'entremise de notre étude sur le suicide menée dans les collectivités, que le logement est probablement le facteur principal de... Si nous pouvions résoudre les problèmes de logement dans nos collectivités, nous pourrions probablement résoudre la moitié des problèmes sociaux.
Je suis heureux de voir que, dans le Nord, vous offrez du financement directement à certains gouvernements autochtones. Nous devons aller au-delà des discussions ou des négociations qui visent à tenter de régler les différends, et faire en sorte que les gouvernements autochtones soient prêts à gouverner.
Même si des fonds permettront maintenant aux Inuvialuits des Territoires du Nord-Ouest de régler la question du logement — ils lancent un programme de logement —, commencera-t-on à se pencher sur le cas d'autres gouvernements autochtones? Je parle surtout des Territoires du Nord-Ouest, car c'est le territoire que je représente. Envisagera-t-on de leur permettre de mettre en oeuvre des programmes pour leur peuple?
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Merci, madame la ministre.
Je veux dire quelque chose au sujet de la Loi sur la transparence, car je crois qu'il est également nécessaire de dire que c'était une autre mesure paternaliste. Je comprends ce que nos collègues d'en face essayaient d'accomplir sur le plan de la reddition de comptes par cette démarche. Or, je pense que parfois, nous oublions qu'il nous a fallu plus de 600 ans pour atteindre le niveau de gouvernance que nous avons atteint en tant que société, et pourtant, nous avons passé 200 ou 300 ans à démolir la gouvernance que les peuples autochtones avaient établie lorsque nous sommes arrivés, et nous avons passé 200 ans à détruire leur leadership.
Si nous voulons vraiment que les collectivités autochtones rendent des comptes, cela n'arrivera qu'avec une autodétermination communautaire appuyée par un financement stable à long terme qui, j'ose espérer, sera établie par les collectivités autochtones elles-mêmes. C'est seulement lorsque nous mettrons fin au paternalisme et lorsque nous pourrons avoir un cadre local dans lequel les peuples autochtones fixeront leurs priorités que les résidants de ces collectivités demanderont des comptes à leurs propres dirigeants.
Je pense vraiment que c'est l'essentiel de ce que notre gouvernement essaie d'accomplir. De cette façon, les collectivités autochtones ne demanderont pas à Ottawa de régler un problème chaque fois que quelque chose se produira. Il faut qu'elles puissent s'adresser à leurs propres dirigeants, et je pense que c'est ce que souhaitent la plupart de leurs membres. Il faut seulement leur en donner la possibilité.
J'aimerais que la ministre parle à nouveau de ce qu'on tente d'accomplir dans le cadre du budget, ou de la façon dont on tente d'atteindre cet objectif. Vous en avez parlé plus tôt dans vos discussions, et j'aimerais vous donner l'occasion d'en dire davantage à ce sujet, car je sais que c'est votre objectif à long terme.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais formuler un commentaire sur les discussions concernant la . Lorsque je visite les communautés, je constate qu'il existe des écarts sur le plan du logement, de l'infrastructure liée aux routes et à l'eau, et de l'éducation. Les membres de ces communautés veulent avoir le même pouvoir d'achat et les mêmes salaires que ceux auxquels les autres Canadiens ont droit.
Je veux lire une citation d'un résident d'Onion Lake. Je sais que vous êtes bien consciente de la situation à cet endroit et des efforts de défense de Charmaine Stick. Je représente la moitié d'Onion Lake, qui traverse la frontière entre la Saskatchewan et l'Alberta.
Un résident de là-bas a confié ce qui suit à notre journal local:
Nous estimons qu'il est important que nos gens soient informés des besoins en matière de responsabilité et de transparence dans ce secteur. Lorsqu'on a fait une annonce cette année selon laquelle la nation avait gagné la première partie de l'action intentée contre le gouvernement (contre la Loi sur la transparence financière des Premières Nations), nous avons continué d'estimer qu'il est important que les gens — les gens sur le terrain — soient conscients de la nécessité de faire preuve de transparence financière en ce qui concerne les membres de la nation.
Je trouve tout à fait lamentable que nous reconnaissions les écarts relatifs aux capacités, que nous reconnaissions la vulnérabilité et les problèmes socioéconomiques, ainsi que le manque d'accès à l'éducation des membres des communautés des Premières Nations, qui sont disproportionnés par rapport aux autres populations canadiennes. Ensuite, quand ils demandent des renseignements très élémentaires concernant les dépenses et l'atteinte des priorités dans leurs communautés, nous leur répondons d'appeler les policiers, de téléphoner au cabinet de la ministre ou d'intenter une action en justice.
Je crois que c'est cinglé.
Pour quelqu'un qui représente des Premières Nations dans des communautés à la grandeur de la circonscription qui sont confrontées à tous les écarts et à toutes les difficultés dont nous reconnaissons l'existence, c'est très pénible.
Pour en venir à la question des emplois, je sais que les membres connaissent probablement le cas du Centre de traitement des demandes de Citoyenneté et Immigration de Vegreville. Il sera fermé sans qu'il y ait eu d'étude de coûts, de consultations ou d'évaluation des répercussions économiques. Il est enlevé de la petite ville de Vegreville.
J'aimerais porter à votre attention, madame la ministre, qu'un certain nombre de membres des Premières Nations travaillent dans ce centre et qu'ils ne seront pas en mesure de se rendre tous les jours à Edmonton pour garder leur emploi. Je veux seulement m'assurer que vous en êtes consciente.
Pour ce qui concerne les emplois à la fonction publique fédérale, je crois comprendre que la CBC a affirmé le 21 novembre que le gouvernement prévoyait d'embaucher 278 personnes dans ce ministère au cours du présent exercice. Est-ce exact?