:
Elle était auparavant au ministère des Finances. Puisqu'elle connaît très bien le domaine, elle est une membre très importante de notre équipe. Je vous présente également le dirigeant principal des finances, M. Paul Thoppil. Je suis très heureuse de les avoir tous les deux à mes côtés.
Je voudrais commencer par vous remercier de votre excellent travail, et en particulier de votre étude sur la politique de la prévention et la gestion des manquements.
[Français]
Selon moi, cette politique pourrait être beaucoup plus efficace et doit être modernisée.
[Traduction]
Il est très important que nous accomplissions ce travail et j'espère que vous serez en mesure de nous proposer des solutions pour un système qu'il faut changer; même Chuck Strahl était de cet avis quand il était ministre.
Comme vous le savez, nous avons entrepris d'examiner la politique du gouvernement précédent, en partenariat avec les Premières Nations, afin de faciliter le renforcement des capacités ainsi que de promouvoir l'autonomie gouvernementale et la décolonisation. L'objectif est de renforcer les capacités et de ne pas dépenser de l'argent qui devrait être utilisé à d'autres fins pour les gens des collectivités. Nous sommes très impatients de prendre connaissance des constatations et des recommandations du Comité. Je peux vous assurer que vos importants travaux seront pris en compte dans les futures réformes.
Comme vous le savez, je suis ici pour parler du Budget principal des dépenses du ministère pour l'exercice 2017-2018. Je suis heureuse de pouvoir tenir cette discussion dans le contexte important des investissements supplémentaires proposés dans le budget de 2017. Comme toujours, nous devons examiner ensemble ces deux documents pour obtenir un portrait beaucoup plus exact des dépenses proposées de mon ministère pour l'exercice financier 2017-2018.
[Français]
Je voudrais que vous consultiez le dossier d'information qui a été distribué à tous les membres du Comité.
[Traduction]
Je regrette qu'il n'ait pas encore été traduit, ce qui est inacceptable, mais nous vous le fournissons pour que vous puissiez le consulter concernant les investissements ciblés et la façon dont, je l'espère, nous respectons notre engagement de l'an dernier, soit que notre ministère est un organisme qui sait comment dépenser l'argent. Il y a les affectations, en particulier pour l'infrastructure. Nous sommes très fiers des réalisations jusqu'à maintenant.
Le Budget principal de dépenses de 2017-2018, s'il est approuvé par le Parlement, permettra au ministère d'obtenir environ 10,1 milliards de dollars en crédits parlementaires. Il s'agit là d'une hausse nette d'environ 2,6 milliards de dollars, ou de 34 %, par rapport au Budget principal des dépenses de l'exercice précédent. Cette hausse nette tient compte principalement des investissements historiques annoncés dans le budget de 2016 pour améliorer les conditions socioéconomiques des peuples autochtones et des habitants du Nord, ainsi que pour financer le règlement de certaines revendications en 2017-2018.
Il importe également de savoir, comme nous en avons discuté lors de réunions précédentes portant sur le Budget principal des dépenses, que celui-ci ne tient pas compte des investissements supplémentaires annoncés dans le budget de 2017. Nous y reviendrons dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses pour pouvoir avoir accès aux fonds qui étaient inclus dans le budget de 2017. Dans les deux derniers budgets, le gouvernement s'est engagé à investir 11,8 milliards de dollars sur 6 ans afin d'améliorer la vie des peuples autochtones du Canada.
[Français]
Nous nous efforçons également de faire en sorte que les fonds affectés soient distribués aux gens à qui ils sont destinés.
[Traduction]
Dans le cadre des investissements historiques réalisés en vertu du budget de 2016, nous avons dépensé la totalité des fonds affectés pour l’exercice 2016-2017 à mon ministère pour l’infrastructure, le renforcement des capacités et les stratégies d’emploi. Ces investissements ont une incidence importante et concrète sur la vie des peuples autochtones du Canada. La levée de 19 avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme et la mise en oeuvre de 201 projets liés à l’eau potable et aux eaux usées constituent des exemples clés. Ces exemples signifient que près de 200 000 membres des Premières Nations auront bientôt accès à de l’eau propre, ce que la plupart des Canadiens tiennent pour acquis. Tous les Canadiens sont gênés de constater que cela ne soit pas le cas pour les Premières Nations.
Plus de 3 200 habitations sont en voie de construction ou de rénovation dans les collectivités des Premières Nations, ce qui permettra de commencer à régler la situation quant à la pénurie chronique d’habitations et à l'état de délabrement consternant d’une grande partie du parc de logements actuel. Nous avons mis en oeuvre 125 projets d’école dans plus de 100 collectivités des Premières Nations, qui répondront aux besoins de plus de 135 000 personnes. À la fin de l’année, les travaux de réparation et de rénovation de plus de 200 garderies seront achevés, ce qui permettra d’offrir l’environnement sain et sécuritaire que tous les parents souhaitent pour leurs enfants. Nous avons également entrepris des travaux de construction ou de réparation et de rénovation majeures pour 41 centres de santé communautaires. Depuis que le gouvernement a élargi son approche concernant le principe de Jordan, nous avons approuvé plus de 3 300 demandes supplémentaires de soutien et de services pour les enfants des Premières Nations.
[Français]
Il reste encore beaucoup à faire, mais je suis fière de l'excellent travail et des progrès accomplis jusqu'à maintenant.
[Traduction]
Le budget de 2017 prévoit des investissements supplémentaires de 3,4 milliards de dollars sur 5 ans dans les secteurs prioritaires autochtones. Ces investissements, qui s’appuient sur les investissements historiques de 8,4 milliards de dollars du budget de 2016 pour des programmes autochtones, donneront lieu à une hausse combinée de 27 % du financement des programmes autochtones d’ici 2021-2022. Le chef national Perry Bellegarde était clair lorsqu’il a dit ce qui suit: « Le budget 2017 propose des investissements importants et positifs pour éliminer l’écart socioéconomique des Premières Nations ».
Nous travaillons en partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis pour faire en sorte que ces investissements mènent à des changements positifs importants pour les peuples autochtones au Canada. Les nouveaux investissements prévus dans le budget de 2017 tiennent compte des secteurs prioritaires des collectivités autochtones, notamment les soins de santé, l’éducation, l’habitation et d’autres infrastructures essentielles. Ils permettront de construire, de réparer et d’améliorer l’infrastructure dans les réserves, de même que dans les collectivités du Nord et les collectivités inuites; de fournir du soutien pour les études postsecondaires, le développement des compétences et la formation des Autochtones; de fournir de meilleurs résultats en matière de santé pour les Premières Nations et les Inuits; de soutenir le renforcement des capacités des organisations métisses; et de préserver et de promouvoir les langues autochtones.
Bien que le plafond de financement de 2 % ait été éliminé en vertu des investissements historiques des budgets de 2016 et de 2017, de nouvelles ententes financières à long terme doivent être établies en partenariat avec les Premières Nations. Nous avons conclu un protocole d’entente avec l’APN, qui prévoit la mise en place de groupes de travail techniques mixtes se penchant sur la suffisance, la prévisibilité et la responsabilisation mutuelle, et des travaux sont déjà en cours. Grâce à ce processus mixte, nous allons établir une nouvelle relation financière avec les Premières Nations, qui leur permettra d’obtenir un financement prévisible et durable, et qui soutiendra les priorités de leurs collectivités. De plus, nous collaborons avec les Premières Nations autonomes en ce qui a trait aux ententes de financement.
Les résultats d'un sondage publié l'an dernier montrent que 79 % des jeunes non-Autochtones croient qu'ils seront témoins d'une réconciliation significative pendant leur vie. Les jeunes Canadiens veulent une réconciliation significative.
[Français]
Ils nous poussent dans cette direction essentielle, et le gouvernement fera tout ce qu'il peut pour que nous nous rendions à destination.
[Traduction]
Les investissements nécessaires à l’élimination des écarts socioéconomiques entre les Autochtones et les non-Autochtones canadiens constituent l’un des facteurs fondamentaux de cette réconciliation significative. Les investissements prévus dans le Budget principal des dépenses de 2017-2018, ainsi que ceux du budget de 2017, représentent un progrès important vers l’élimination de ces écarts.
Meegwetch,mahsi' cho, nakurmiik. Je serai ravie de répondre à toutes vos questions.
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Madame la ministre, je vous remercie beaucoup de votre présence. Je crois que nous nous réjouissons tous des investissements historiques qui sont faits pour les collectivités autochtones. Ils permettront d'améliorer grandement la vie de nombreux Autochtones au pays.
Ma première question porte sur un problème que vit ma propre collectivité autochtone, celle des Mohawks de la baie de Quinte. Leur réserve est l'une des plus grandes du pays. Certains des problèmes auxquels ils sont confrontés concernent la prise en compte des besoins des grandes réserves et de celles de la partie méridionale du pays, car elles ont aussi des besoins criants.
Ils ont parfois l'impression que parce qu'ils vivent près des régions urbaines dans le Sud du pays, des régions prospères, les gens pensent qu'ils sont riches aussi et qu'ils peuvent se débrouiller seuls dans une large mesure.
L'été dernier, 40 % des puits de ma collectivité se sont asséchés. Dans la réserve, la majeure partie des puits sont des puits d'eau souterraine sous influence directe de l'eau de surface et, par conséquent, des avis d'ébullition de l'eau y sont émis. L'été dernier, en particulier, les gens devaient attendre plus d'une semaine avant qu'on vienne remplir leurs réservoirs en raison de leurs besoins criants.
Nous sommes conscients de l'immensité des besoins dans le Nord, et le message est très clair. La ministre peut-elle nous assurer que les circonscriptions du Sud reçoivent également toute l'attention voulue de sorte que leurs besoins en eau et en infrastructure soient comblés?
Je crois que c'est une question très importante parce que la perception qu'ont les membres de différentes collectivités existe. Nous devons nous assurer que les gens comprennent que dans la situation du territoire de Tyendinaga, par exemple, ou des Mohawks de la baie de Quinte, nous prenons des mesures pour tous les réseaux d'alimentation en eau au pays.
Il ne s'agit pas seulement de cela. Nous avons hérité d'un énorme déficit dans les réseaux d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, mais puisque nous nous sommes engagés à lever tous les avis d'ébullition de l'eau, cela signifie que nous prenons des mesures non seulement pour les collectivités pour lesquelles un avis d'ébullition de l'eau a été émis, mais aussi pour toutes les collectivités qui ont des systèmes à moyen ou à haut risque pour lesquels des avis d'ébullition de l'eau pourraient être émis. Autrement dit, nous essayons de faire en sorte que les risques que comportent les systèmes soient faibles, partout au pays. C'est ce qui se passe dans le cas des Mohawks de la baie de Quinte, où nous avons levé tous les avis d'ébullition de l'eau dont le ministère est directement responsable. Certains systèmes privés nous préoccupent, et nous collaborerons avec la collectivité dans ces cas, mais il s'agit de faire avancer les choses.
Par ailleurs, Mike, parfois, ce sont les grandes collectivités et les collectivités du Sud, celles qui ont de grandes capacités, qui sont beaucoup mieux en mesure de réaliser les projets fondés sur des propositions, et qui obtiennent l'argent pour ces projets. Même en ce qui concerne le logement, nous avons constaté que nous devions procéder selon trois tranches, de sorte que nous puissions augmenter les capacités des collectivités les plus démunies, car autrement, l'argent allait dans les propositions soumises par les collectivités ayant les plus grandes capacités, qui leur permettent de présenter des propositions.
C'est un peu des deux, car je crois que dans le Nord, on se demanderait pourquoi ces collectivités, qui ont de meilleures capacités, engloutissent tous les fonds. Je pense que nous essayons de montrer que nous essayons d'être très équitables. C'est fondé sur les besoins en un sens, mais il est vrai que nous avons une responsabilité envers les grandes collectivités urbaines ou les collectivités méridionales — les moins éloignées.
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Merci beaucoup, madame la ministre. Je sais que les Mohawks de la baie de Quinte seront ravis d'apprendre que vous avez dit que leurs préoccupations sont prises en compte.
J'aimerais parler de la gestion par un séquestre-administrateur. Je sais qu'on vous posera probablement un certain nombre de questions à ce sujet, mais j'aimerais tout d'abord dire que dans notre étude de la gestion par un séquestre-administrateur, la chose qu'on semble évoquer le plus, c'est que toutes les carottes sont du côté des séquestres-administrateurs et tous les bâtons, du côté des collectivités autochtones touchées.
Ce que je veux dire, c'est qu'il est très difficile pour ces collectivités de se sortir elles-mêmes du pétrin dans lequel elles sont, involontairement dans bien des cas. C'est seulement qu'elles connaissent une croissance rapide et que les fonds ne suivent pas le rythme. Les séquestres-administrateurs interviennent et sont généreusement récompensés, et cela pénalise davantage ces collectivités.
Je dirai simplement que je sais qu'il ne vous reste pas beaucoup de temps pour répondre à la question, et je suis sûr que d'autres personnes vous la poseront également, mais j'aimerais savoir quelles sont les solutions qui pourraient aider à résoudre les problèmes liés à la gestion par un séquestre-administrateur, à votre avis.
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Merci, madame la ministre, de comparaître aujourd'hui.
Je dois mettre ma question en contexte, mais au bout du compte, il s'agit d'une question assez simple.
Il y a un an, vous avez dit à l'ONU que nous allions mettre en oeuvre sa Déclaration sur les droits des peuples autochtones. Cette année, bien sûr, vous avez dit à l'ONU que vous éliminiez les objections du Canada liées aux paragraphes sur le consentement libre, préalable et éclairé. Je croyais que cela avait été fait l'année précédente, mais je remarque que c'est seulement officiel cette année.
Selon The Globe and Mail, vous avez dit que le consentement libre, préalable et éclairé signifie simplement qu'on s'engage à élaborer des politiques en collaboration avec les Autochtones sur des enjeux qui les touchent. De plus, toujours selon cette publication, vous avez dit qu'il s'agit de prendre des décisions ensemble dès le départ, et qu'il ne s'agit pas de présenter des projets tout faits aux gens et de leur demander de voter pour ou contre ces projets.
Bien sûr, le chef national Perry Bellegarde continue d'affirmer que la Déclaration de l'ONU donne aux communautés le droit de dire oui et le droit de dire non.
J'aimerais cibler cette notion. Nous savons qu'il existe des enjeux complexes, par exemple les pipelines, mais qu'il existe aussi des enjeux très simples, et la circonscription que je représente est saisie d'un enjeu très simple. Il concerne une mine de KGHM appelée Ajax, et il est important que l'industrie, les collectivités et les Premières Nations comprennent les implications de ce projet. Les Premières Nations de la région, les SSN, ont lancé un vaste processus environnemental, et leurs membres ont certainement affirmé qu'ils n'accordaient pas leur consentement libre, préalable et éclairé à ce projet. Leur réponse est catégorique. Ils ont entrepris un processus très élaboré, car il s'agit d'une mine.
Le gouvernement fédéral doit maintenant prendre une décision à l'égard de cette mine. Étant donné que les membres des SSN ont affirmé catégoriquement qu'ils n'accorderont pas leur consentement libre, préalable et éclairé à ce projet, cela signifie-t-il que le gouvernement refusera tout aussi catégoriquement d'approuver ce projet?
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais remercier la ministre et son personnel d'avoir livré un exposé et de nous accorder du temps pour poser des questions.
Comme la ministre le sait, nous avons été très occupés dans le Nord, et de très belles choses ont été réalisées dans le cadre de nos travaux avec les gouvernements autochtones en ce qui concerne les revendications territoriales et les discussions sur l'autonomie gouvernementale. Le nombre de discussions en cours est probablement le plus élevé de notre histoire, et j'en suis très heureux. La ministre a présenté de nouvelles approches, et j'aimerais l'en remercier.
Il reste toutefois certaines préoccupations. Nous recevons de très bonnes recommandations et de très bons conseils d'intervenants comme Mary Simon, qui a présenté son rapport. Je n'ai pas encore eu le temps de le lire au complet, mais à première vue, il contient de bonnes recommandations. Elle a signalé certains enjeux qui me préoccupent et qui préoccupent d'autres personnes dans le Nord depuis un certain temps. Certains points sont très flous et ne se précisent pas.
Par exemple, la plupart des discussions qui se déroulent aux différentes tables de négociations organisées dans le cadre de l'accord de Kelowna n'incluent pas les Territoires du Nord-Ouest et les Métis. Nos Métis ne font partie d'aucune organisation nationale. La plupart des Premières Nations ont également indiqué que personne ne parle au nom des Métis à la table nationale. Elles doivent trouver une façon de les faire participer aux négociations, et je pense qu'il faut résoudre ce problème.
J'ai mentionné à plusieurs reprises, tout comme Mary Simon, le manque de précision quant à la façon dont sont affectés les fonds pour les peuples et les collectivités autochtones dans le Nord. Nous n'avons aucune réserve. Nous avons des collectivités publiques, mais elles sont toutes composées en grande partie d'Autochtones, à l'exception des grands centres. Mais même les grands centres ont des populations autochtones importantes.
Nous avons de la difficulté à prévoir ce qui s'en vient et les éléments auxquels nous sommes admissibles. Nous nous sommes améliorés avec les deux derniers budgets. Nous avons fait la différence entre la situation à l'intérieur et à l'extérieur des réserves. Cela a toutefois engendré d'autres préoccupations, car maintenant, les autres ministères parlent des fonds qui sont affectés au ministère des Affaires autochtones en soutenant que la responsabilité revient maintenant à ce ministère. Cependant, si on examine les fonds précédents, la plupart des fonds envoyés dans le Nord ne proviennent pas d'Affaires autochtones. Par exemple, les fonds pour le logement ne proviennent pas d'Affaires autochtones, et c'est l'un de nos défis les plus importants. Le dernier budget prévoyait 36 millions de dollars sur 11 ans, ce qui fait un peu plus de 3 millions de dollars par année. Dans le Nord, cela représente probablement six maisons, et cela ne couvre peut-être que les réparations. Pourtant, c'est l'un des enjeux principaux qu'on a signalés pour expliquer ce qui se produit sur le plan social dans nos collectivités.
J'aimerais demander à la ministre si elle peut s'engager à parler à ses collègues et à mener un examen interne dans son ministère sur les formules de financement utilisées par le gouvernement dans le Nord. Mary Simon a également fait valoir qu'on devrait peut-être mieux définir l'Arctique et que les trois territoires et certains des gouvernements autochtones devraient peut-être avoir des budgets différents. Vous pourriez nous parler de la façon dont nous pouvons tenter de préciser la question du financement des peuples autochtones.
Le mandat d'Affaires autochtones ne vise principalement que les réserves, et nous n'avons pas vraiment de réserves. Nous avons deux réserves, et nous éprouvons également des problèmes liés à leur financement.
:
Merci, madame la présidente.
Merci de votre présence aujourd'hui, madame la ministre. Nous vous en sommes très reconnaissants, parce que je sais que vous avez un horaire chargé et qu'il est tôt le matin.
Madame la ministre, le gouvernement et vous avez souvent fait allusion à une relation renouvelée de nation à nation avec les peuples autochtones. Je sais que même sur la page Web du programme du parti l'un des thèmes porte sur une relation renouvelée « de nation à nation ».
Toutefois, j'ai inscrit une question au Feuilleton pour demander à votre ministère ce qu'était cette relation de nation à nation, mais le ministère ne pouvait pas le dire; il a affirmé, et je le cite: « Affaires autochtones et du Nord [...] ne définit pas qui est une nation. »
Comment êtes-vous censés avoir une relation renouvelée de nation à nation si vous ne savez pas de qui il s'agit?
:
Merci, madame la présidente.
Madame la ministre, le Comité est toujours heureux de vous recevoir. Je remercie aussi les membres de votre équipe. Je sais que le travail pour vous préparer à nous rencontrer est important.
J'ai eu l'occasion, au cours des derniers mois, de rencontrer, à plusieurs reprises, les chefs et les équipes des deux communautés micmaques dans la région, celles de Gesgapegiag et de Listuguj. Je suis particulièrement fier de notre gouvernement et de vous. Une dynamique s'est amorcée après l'élection de notre gouvernement. Il y a eu un rapprochement clair entre nous, les élus et les élus des communautés avoisinantes. Des échanges importants se sont amorcés depuis maintenant 17 ou 18 mois. C'est fort agréable et tout le monde apprécie vraiment l'énergie qu'ont insufflée notre premier ministre, vous et notre gouvernement.
Des investissements importants ont été réalisés. On pense à un programme d'immersion en langue micmaque qui a été en partie financé par votre ministère et celui de Patrimoine canadien. Cela crée un intérêt grandissant dans la communauté à se réapproprier sa langue.
Il y a eu des investissements, notamment pour l'amélioration d'un centre culturel et pour des programmes de formation, qui ont été mis en oeuvre. Par exemple, j'ai participé pendant une heure à une formation qui nous enseignait à fabriquer un canot traditionnel. J'ai beaucoup apprécié cela. C'est fait à partir de racines, d'écorce de bouleau et j'ai trouvé cela génial. Les jeunes sont vraiment emballés et apprécient énormément ce programme de formation.
Évidemment, tout n'est pas rose, tout n'est pas beau. Comme vous le savez, notre comité termine la rédaction de son rapport sur la crise des suicides. C'est particulièrement dramatique. Nous avons reçu des témoignages importants. Nous souhaitons aider à relever ce défi. Il y a des enjeux non seulement en santé, mais aussi en infrastructures, en accès au logement et à l'eau potable. Les besoins sont énormes.
Une chose m'a marquée. En effet, quelques témoins que nous avons rencontrés ont hésité à participer aux travaux du Comité. Ils ont dit qu'ils avaient déposé de nombreux rapports, qu'ils étaient venus nous rencontrer à de multiples reprises et que, malheureusement, ils ne voyaient pas de changement concret.
J'ai deux questions. Tout d'abord, que pourriez-vous répondre à ces témoins qui hésitent à venir nous rencontrer, qui craignent certaines actions concrètes, ou qui craignent que d'autres gestes ne soient pas posés?
Par ailleurs, en ce qui concerne le Budget des dépenses déposé, il y a clairement une augmentation substantielle des crédits. Comment peut-on travailler à résoudre les problèmes importants dans nos réserves? Je comprends que c'est une question à 50 000 dollars, mais j'aimerais entendre votre avis. Comment peut-on s'occuper des enjeux importants que vivent nos communautés autochtones partout au Canada?
:
Merci beaucoup. J'apprécie votre engagement et le fait d'être dans les communautés, d'essayer des solutions et d'être engagé avec les communautés pour déterminer leurs priorités. Le grand succès de la langue micmaque est un exemple pour notre pays.
Je suis très préoccupée par la crise des suicides. Cette question est primordiale, comme le montre notre bulletin.
[Traduction]
Voilà notre bilan, et c'est terrible.
Toutefois, il est très important que le Comité examine mon rôle de ministre, à certains égards, sur le plan des déterminants sociaux de la santé, et non du point de vue des soins de santé. Nous devons viser les jeunes.
[Français]
pour leur donner de l'espoir et faire en sorte qu'ils aient leur propre identité et de l'estime de soi, et qu'ils soient résilients.
[Traduction]
Par ailleurs, je suis vraiment préoccupée par les causes profondes, à savoir...
:
Merci, madame la présidente.
Je voudrais m'attarder sur le rapport produit par Mary Simon. C'est, à mon avis, un très bon document, assorti de recommandations importantes, surtout en ce qui concerne le logement. Dans sa conclusion, l'auteure évoque les grandes mesures qui ont pavé la voie du progrès depuis la Loi constitutionnelle de 1982, à savoir la ratification par le Canada de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, la Commission de vérité et de réconciliation et l'engagement de votre gouvernement à mettre en œuvre les appels à l'action de la Commission. Mme Simon dit dans ses observations que « ces progrès doivent devenir à la fois les racines et les ramifications d'un nouveau cadre stratégique pour l'Arctique. » J'ajouterais que ces progrès doivent également devenir les racines et les ramifications de toute nouvelle politique ou loi élaborée par votre gouvernement parce que les droits enchâssés dans la Déclaration des Nations unies constituent, comme vous le savez, les normes minimales pour la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones du pays.
Si vous tenez à respecter votre engagement d'adopter et de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies, il faut que les choses soient claires. Je vous ai posé cette question il y a environ un an et demi. Vous n'étiez peut-être pas prête à y répondre à ce moment-là, alors je vais profiter de l'occasion pour vous la poser de nouveau, un an et demi plus tard. Nous devons éliminer la confusion qui règne, faute de répondre clairement aux questions portant sur la Déclaration des Nations unies en ce qui a trait au consentement préalable donné librement et en connaissance de cause.
Pour ma part, j'ai proposé un cadre législatif. Il s'agit du projet de loi , que j'ai présenté l'an dernier, au mois d'avril. Cette mesure législative permettra d'établir le cadre législatif recommandé par la Commission de vérité et de réconciliation, conformément à l'engagement que votre chef a proposé au cours de la dernière campagne électorale et qu'il a d'ailleurs réitéré après son élection. Votre gouvernement appuiera-t-il, oui ou non, le projet de loi C-262?
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais poser une question à la ministre sur un point qui a été soulevé lors de ma visite dans certaines collectivités du Nord, à savoir le moratoire dans la mer de Beaufort et l'étude que nous allons mener dans cette région.
Le budget avait prévu un financement de 18 millions de dollars pour la réalisation de l'étude, et nous étions emballés. Toutefois, à y regarder d'un peu plus près, la moitié de l'argent irait au Nunavut, ce qui nous laisserait un peu plus de 9 millions de dollars. Nous croyons comprendre qu'une partie de ce montant servira également à l'administration. Voilà de quoi nous rendre nerveux, car nous craignons qu'il n'y ait pas assez de fonds. Le ministère affirme qu'il utilisera près d'un demi-million de dollars par année, à même cette somme, à des fins administratives.
La dernière étude avait coûté 22 millions de dollars. Pour celle-ci, nous allons essayer de nous débrouiller avec 6 millions de dollars ou moins. Nous savons que le travail est important. La dernière étude avait révélé plusieurs nouvelles espèces, en plus de nous fournir bon nombre des renseignements dont nous avons besoin, mais nous sommes conscients qu'il reste beaucoup à faire. Les évaluations des stocks coûtent cher. Il y a beaucoup de travail à faire au chapitre des connaissances traditionnelles.
Nous ne serons pas en mesure d'accomplir tout cela si nous allons nous en tenir à la formule et au plan de travail qui sont envisagés en ce moment. Je voulais que la ministre examine peut-être la situation, ou qu'elle s'engage à le faire, et qu'elle me rassure un peu — ou, du moins, qu'elle rassure un peu les gens du Nord — en confirmant que nous effectuerons une étude en bonne et due forme dans la région.
Comme vous le savez, dans le cadre du moratoire, nous nous sommes engagés à réaliser une évaluation scientifique de la décision tous les cinq ans et à tenir une consultation d'un an auprès des territoires, des collectivités autochtones, de la population du Nord et des industries sur les détails de l'évaluation.
Nous prendrons tous les moyens nécessaires pour recueillir des données scientifiques judicieuses en vue de prendre une décision éclairée. Comme vous le savez, l'industrie n'a pas estimé que ces projets d'exploration étaient justifiés sur le plan économique, tout en sachant que le projet de loi avait été déposé en réponse à cette question, et elle trouve que les difficultés et les risques associés à ce genre de projets d'exploration sont trop importants pour qu'on puisse aller de l'avant.
Je le répète, nous voulons examiner toutes les données scientifiques relatives aux stratégies d'intervention en cas de déversement et aux mesures que nous pourrions prendre. En outre, vous n'êtes pas sans savoir que l'intégration et le respect des connaissances autochtones font partie intégrante de cet exercice. Encore une fois, comme vous le savez, ce moratoire ne s'applique qu'aux zones extracôtières. Les programmes liés au territoire ne sont pas visés.
:
Merci, madame la présidente.
Je veux revenir sur ma dernière question parce que la réponse que j'ai reçue n'était pas claire. À certains égards, du moins pour moi, cette réponse était troublante.
L'un des problèmes que nous avons eus lorsque nous avons enchâssé l'article 35 dans la Loi constitutionnelle de 1982, c'est que le concept des droits autochtones était si large et si vaste que, la plupart du temps, nous avons dû faire appel aux tribunaux; nous peinons à nous entendre sur la teneur de cet article. La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones a au moins l'avantage d'être claire quant à la nature de ces droits. Ces droits sont les droits fondamentaux de la personne. Je ne comprends pas comment qui que ce soit pourrait les réfuter ou ressentir le besoin d'interpeler et de consulter.
Mes droits fondamentaux d'être humain ne sauraient être débattus. Ils existent. La déclaration des Nations unies confirme que les droits enchâssés dans la déclaration des Nations unies sont des droits inhérents — ils existent parce que nous existons en tant que peuples autochtones. Cela ne devrait pas être un problème pour les gouvernements, et à plus forte raison s'il s'agit d'un gouvernement qui a formulé des engagements et des promesses relativement à la Commission de vérité et de réconciliation, et qui en a accepté tous les appels à l'action.
Si vous lisez attentivement le rapport de la Commission, vous verrez que, sous le titre « Réconciliation », il y a deux appels à l'action, les appels 43 et 44. L'appel numéro 43 demande aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de même qu’aux administrations municipales d’adopter et de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans son intégralité, et de s'en servir comme cadre pour la réconciliation au Canada. C'est très clair et vous l'avez accepté. Pourquoi est-ce si problématique de dire oui à un projet de loi qui propose de faire exactement cela? Le projet de loi propose de mettre en oeuvre les appels à l'action 43 et 44.
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Comme la le sait probablement, les chefs de l'Ontario tiendront leur assemblée spéciale cette semaine à Ottawa. Je vais rencontrer le chef régional et plusieurs autres chefs plus tard cet après-midi.
Bien souvent, notre rôle de député consiste à recevoir les plaintes des gens. Cela concerne parfois notre circonscription, mais l'on s'adresse aussi à nous à cause de qui nous sommes et du travail que nous faisons ici. Comme beaucoup de mes collègues du Comité, je reçois un grand nombre de plaintes des Premières Nations et des collectivités autochtones d'un bout à l'autre du pays, y compris de celles de ma propre circonscription. Bien entendu, après les 10 ans de pouvoir de nos amis de l'autre côté de la table, nous avons reçu beaucoup de plaintes lorsque nous avons formé le gouvernement. Je remarque qu'il y en a beaucoup moins maintenant, surtout depuis que nous avons fait des investissements sans précédent dans les Premières Nations et les collectivités autochtones. Toutefois, il y en a encore.
La peut-elle faire le point sur les mesures qu'elle a prises pour rationaliser les processus au sein du ministère et pour régler les problèmes qui lui ont été signalés par les collectivités des Premières Nations? Je sais qu'elle va partout au pays et qu'elle parle avec beaucoup de dirigeants des Premières Nations — et pas seulement avec les dirigeants, mais aussi avec les membres des collectivités et les groupes communautaires.
Pouvez-vous expliquer au Comité ce que vous avez fait pour rationaliser le fonctionnement et faire le point sur les changements que vous avez constatés?
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Nous allons faire traduire ce document et nous vous en enverrons une copie, car ce sont de bonnes nouvelles. Comme nous l’avons expliqué au sujet de l’eau potable et des eaux usées, les projets sont en marche et ils sont tous affichés sur le site de géomatique de Ressources naturelles Canada afin que le public puisse suivre leur évolution, qu’il s’agisse des 275 millions de dollars affectés aux 201 projets d’eau potable et d’eaux usées, des 965 projets de logement, des 125 projets en éducation, des 167 projets ayant trait à la culture et aux loisirs, ou des 88 projets en matière d’énergie durable et de connectivité. En ce qui concerne les infrastructures de base pour les collectivités, on compte 135 projets.
Il est très important d’informer les gens de ce qui se passe. L’une des choses qui me tiennent le plus à coeur, c’est de faire comprendre toute l'importance de la planification communautaire globale. Si la collectivité se réunit et décide de ce qu’elle a besoin, et que... Et je ne parle pas ici que du chef et du conseil, mais aussi du directeur de l’école, du chef de police, de l’infirmière, du conseil des jeunes et du conseil des aînés. Il faut que tous ces gens se réunissent pour cerner les besoins de la collectivité. Cela nous permettra en outre de travailler avec eux pour la suite des choses, que ce soit pour le centre jeunesse, l’aréna ou la route.
Nous savons que la planification communautaire globale contribue aussi à la protection de l’enfance, comme pour le processus « Touchstones of Hope » — les pierres angulaires de l’espoir — de Cindy Blackstock, ou aux enjeux relatifs aux femmes autochtones portées disparues ou assassinées. On peut effectivement voir dans quel sens les choses évoluent. Par la suite, le chef et le conseil peuvent expliquer à leur collectivité où en sont les priorités qu’elle a cernées et établir l’ordre dans lequel il convient de s’attaquer à ces priorités.
À ce jour, nous avons reçu 160 de ces plans communautaires globaux, et 75 autres reçoivent du financement. Nous croyons que c’est la bonne façon de procéder. Avec le financement à long terme que nous offrons, nous sommes en mesure de savoir que ces projets d’eau seront réalisés. En ce qui concerne les arriérés en matière de logement, etc., nous prêtons aussi l’oreille aux collectivités afin de savoir ce dont elles ont besoin.
Le fait d’être à Kashechewan et de voir qu’on avait construit 52 jumelés, des jumelés à cinq chambres pour la plupart... La collectivité voulait des logements. Les gens ne voulaient plus que leur collectivité reste à Kapuskasing. Ils savent qu’ils vont déménager sur des terres plus élevées, alors ils ont choisi des projets qui peuvent être démontés en quatre morceaux et déménagés sur des terres plus élevées. Lorsque vous allez sur le terrain et que vous prenez connaissance de ce que souhaite la collectivité, vous êtes en mesure de cerner ce sur quoi il importe de faire des progrès. Le fait d’avoir soutenu ces plans communautaires globaux a joué un rôle crucial pour pallier les lacunes.
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Comme ce qu'a fait votre visite au Comité pour parler du budget.
Voilà qui met fin à la période des questions. Je remercie tout le personnel de sa participation et je remercie tout particulièrement la ministre Bennett de sa visite.
Avant de suspendre la séance, nous devons procéder à l'adoption des crédits.
Nous allons commencer par le vote sur le Budget principal des dépenses 2017-2018.
Conformément à l'article 81(4) du Règlement, le Comité procédera maintenant au vote sur le Budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2018, excluant le budget provisoire que la Chambre a adopté le 21 mars 2017.
Ai-je le consentement unanime pour que l'on traite de tous les crédits en une seule motion?
Des députés: D'accord.
MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADIEN
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement.......... 892 342 724 $
Crédit 5 — Dépenses en capital.......... 44 496 010 $
Crédit 10 — Subventions et contributions.......... 8 966 692 676 $
Crédit L15 — Prêts à des revendicateurs autochtones.......... 25 903 000 $
Crédit L20 — Prêts aux Premières Nations de la Colombie-Britannique.......... 1 $
(Les crédits 1, 5, 10, L15 et L20 sont adoptés avec dissidence.)
STATION CANADIENNE DE RECHERCHE DANS L’EXTRÊME-ARCTIQUE
Crédit 1 — Dépenses du programme.......... 20 963 206 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
La présidente: Puis-je faire rapport à la Chambre des crédits du Budget principal des dépenses pour 2018, moins les montants attribués à titre de crédit provisoire?
Des députés: Oui.
La présidente: Merci.
Nous allons suspendre la séance. Nous reprendrons à huis clos pour traiter de certains travaux du Comité.
[La séance se poursuit à huis clos.]