:
Je vous souhaite la bienvenue à tous.
Tout d'abord, je veux reconnaître que nous sommes sur le territoire non cédé du peuple algonquin. Comme nous sommes dans un processus de vérité et de réconciliation, il est important pour nous de nous souvenir de notre histoire et de nous engager sur la voie de la réconciliation.
Nous accueillons les représentants de deux ministères. Nous avons le plaisir d'accueillir des représentants du nouveau ministère des Services aux Autochtones, mais si je ne me trompe pas, le Sénat a pour ainsi dire eu la primeur. Bienvenue. Nous avons aussi des représentants de Sécurité publique. Nous sommes très heureux que vous ayez pu vous libérer.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous effectuons une étude sur les incendies de forêt survenus en 2017 dans des collectivités des Premières Nations. Nous allons nous pencher sur les mesures d'urgence qu'elles appliquent dans leurs régions, leurs territoires traditionnels, ainsi que sur leurs services de protection contre les incendies. L'étude comporte deux volets.
Vous aurez l'occasion d'intervenir pendant 10 minutes, puis nous passerons à une série de questions. Je suis certaine que vous savez comment cela fonctionne.
Par qui allons-nous commencer?
:
Bonjour, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité. Merci de nous avoir invités ici aujourd'hui.
[Français]
Je suis accompagné de Mme Lyse Langevin, directrice générale de la Direction générale des infrastructures communautaires du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.
Nous sommes ici aujourd'hui pour fournir de l'information sur les feux de forêt qui touchent les collectivités des Premières Nations cette année, sur la gestion des urgences dans les réserves ainsi que sur la protection contre les incendies. Je parlerai aussi du travail du ministère pour établir des partenariats avec les Premières Nations et pour appuyer leurs efforts en vue d'améliorer la résilience des collectivités.
[Traduction]
Dans un esprit de réconciliation, le gouvernement du Canada s'est engagé à collaborer avec les peuples autochtones pour bâtir des collectivités résilientes. Au moyen de ce partenariat, nous agissons en fonction de notre priorité commune d'assurer la santé et la sécurité des résidants des Premières Nations. L'un des éléments essentiels pour assurer la mise en oeuvre de nos priorités communes est le soutien du ministère aux collectivités autochtones pour qu'elles réagissent efficacement aux situations d'urgence telles que les feux de forêt dont nous avons été témoins cette année.
Comme c'est le cas partout au Canada, la responsabilité de la gestion des urgences dans les réserves incombe d'abord aux collectivités des Premières Nations, qui assurent le premier niveau d'intervention. Lorsqu'un événement d'urgence dépasse la capacité des ressources communautaires, les collectivités doivent présenter une demande d'aide au gouvernement provincial ou territorial et, au besoin, au gouvernement fédéral.
À l'heure actuelle, le ministère appuie les collectivités des Premières Nations pendant les situations d'urgence grâce au Programme d'aide à la gestion des urgences. Le programme appuie les quatre piliers de la gestion des urgences, c'est-à-dire la préparation, l'atténuation, l'intervention et le rétablissement.
En ce qui concerne l'intervention, le Programme d'aide à la gestion des urgences dans les réserves rembourse aux Premières Nations, aux municipalités, aux provinces, aux territoires et aux autres fournisseurs indépendants de services de gestion des urgences jusqu'à 100 % des coûts d'intervention et de rétablissement admissibles, y compris les coûts d'évacuation. L'admissibilité est déterminée selon les modalités du programme.
Ces dernières années, les situations d'urgence comme les feux de forêt et les inondations ont connu une augmentation tant en fréquence qu'en intensité à l'échelle mondiale. Ces tendances sont également applicables au Canada. De tels événements peuvent avoir des conséquences environnementales et économiques graves pour les collectivités autochtones et non autochtones. Cependant, en raison de leur éloignement relatif et de leur isolement dans les zones sujettes aux feux, plusieurs collectivités des Premières Nations sont plus vulnérables dans les situations d'urgence. Cette vulnérabilité peut être exacerbée par leur éloignement et un manque d'accès aux services lors de situations d'urgence.
Ainsi, bien que les collectivités autochtones vivant dans une réserve représentent moins de 1 % de la population totale du Canada, ces dernières étaient visées par le tiers des évacuations faites en raison des feux de forêt au cours des trois dernières décennies au Canada. L'année 2017 a été marquée par d'importants feux de forêt dans quatre provinces, lesquels ont touché des collectivités autochtones: l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Saskatchewan. Au cours de cette période, les Premières Nations ont connu le plus grand nombre d'urgences liées aux feux de forêt, soit 49 au total, ce qui représente la deuxième vague d'évacuation en importance, c'est-à-dire 12 800 évacués.
En Alberta, près de 500 personnes ont été évacuées en raison d'un feu de forêt qui faisait rage dans le sud de la province. Statistiquement, cette année, la Colombie-Britannique a connu l'état d'urgence provincial le plus important de son histoire, soit une masse terrestre brûlée record et environ 3 200 résidants des collectivités des Premières Nations évacués. Au Manitoba cette année, près de 7 000 résidants de collectivités autochtones éloignées ont été évacués. Dans le cas de la Première Nation de Wasagamack, les membres de la collectivité ont eu recours à des bateaux appartenant à des propriétaires locaux en raison de la menace des feux de forêt. Je tiens à souligner qu'il s'agissait d'une évacuation à très haut risque pour les résidants, ce qui démontre toutes les répercussions qu'une situation d'urgence peut avoir sur les collectivités. Enfin, dans le Nord de la Saskatchewan, près de 2 300 résidants de la collectivité de la Nation crie de Peter Ballantyne ont dû être évacués.
[Français]
Dans l'ensemble, en 2017, les coûts approximatifs des interventions ministérielles à l'appui des collectivités des Premières Nations aux prises avec des situations d'urgence liées aux feux de forêt ont été évalués à plus de 34 millions de dollars.
Pendant la phase d'intervention immédiate d'une situation d'urgence, les collectivités tirent parti des capacités de prestation de services existantes dans les Premières Nations, les municipalités, les provinces, les territoires et chez les fournisseurs indépendants de services de gestion d'urgence telle la Croix-Rouge canadienne.
L'accès aux services qui surpassent la capacité des Premières Nations est assuré par des ententes globales de services de gestion des urgences entre le ministère et les provinces ou territoires. Nous avons cinq ententes de ce type qui sont actuellement en vigueur. Lorsque aucune entente n'a été conclue, des ententes historiques ou d'autres mécanismes sont en vigueur pour assurer des services comparables à ceux qui sont offerts ailleurs dans la province ou le territoire.
[Traduction]
Toutefois, les ententes de service garantissent officiellement que les collectivités des Premières Nations ont accès à un service d'aide d'urgence comparable à celui offert aux collectivités non autochtones voisines.
Dans un esprit de partenariat, de nouvelles ententes sont négociées avec la pleine participation des organisations autochtones régionales, en tant que signataires. Lors de la phase de rétablissement d'une situation d'urgence, le ministère appuie la réparation ou la remise en état de l'infrastructure essentielle d'une réserve à son état d'avant la catastrophe afin de permettre aux personnes évacuées de rentrer chez elles. En raison de l'augmentation de l'activité des feux de forêt et des pressions accrues sur les efforts d'extinction des feux, il devient essentiel d'appuyer un rétablissement durable des collectivités.
Le ministère concentre donc également ses efforts sur les piliers d'atténuation et de préparation de la gestion des urgences. Pour ce qui est des efforts de préparation et d'atténuation, le ministère, en partenariat avec les Premières Nations, a investi environ 12,5 millions de dollars dans des projets d'atténuation et de préparation en cas d'urgences non structurelles. Les Premières Nations ont ainsi chapeauté des projets de renforcement de la capacité qui mettaient l'accent sur les connaissances et les pratiques autochtones. Par exemple, depuis 2015, le ministère a versé 6,9 millions de dollars à ses partenaires régionaux afin d'appuyer le programme FireSmart dans les collectivités autochtones.
Afin d'aider les collectivités des Premières Nations à se protéger contre les feux de forêt, le ministère verse annuellement 16,5 millions de dollars aux provinces et aux territoires pour des ententes sur la lutte contre les feux de forêt dans le cadre du Programme d'aide à la gestion des urgences. Les services prévus à ces ententes peuvent couvrir les coûts associés à la prévention, aux mesures préparatoires ou à la suppression et varient d'une entente à l'autre.
[Français]
Les feux de forêt ne sont pas la seule menace. Les services de sécurité incendie sont essentiels dans les collectivités et peuvent devenir une question de vie ou de mort pour les résidants.
Les Premières Nations assurent la gestion des services de protection contre les incendies dans leurs réserves. Les dirigeants communautaires prennent leurs propres décisions à cet égard en fonction du financement de base annuel versé par le ministère. Les Premières Nations peuvent mettre sur pied leurs propres services de protection contre les incendies ou conclure une entente à ce sujet avec des collectivités situées à proximité.
Depuis 2008-2009, le ministère a versé plus de 27 millions de dollars par année pour les dépenses en immobilisations, les coûts d'exploitation et d'entretien ainsi que la formation en lutte contre les incendies.
[Traduction]
Le ministère finance également l'Association des pompiers autochtones du Canada afin qu'elle organise diverses activités de prévention et de sensibilisation et formule des conseils sur la mise en oeuvre de la Stratégie commune de protection des Premières Nations contre l'incendie. La stratégie prévoit des initiatives axées sur la prévention des incendies afin d'aider les collectivités à réduire le nombre de blessures ou de décès à la suite d'incendie et le risque de perte d'infrastructures essentielles.
Le ministère s'est également engagé à créer un bureau du commissaire aux incendies autochtone. Ce bureau offrirait des services de soutien aux collectivités autochtones dans leurs efforts visant à renforcer la sécurité et la protection des résidants, des biens et de l'environnement. Il appuierait également la mise en place de services de sécurité-incendie dans les Premières Nations et la prestation de programmes et services pertinents partout au Canada. Nous continuerons à collaborer pleinement avec l'Association des pompiers autochtones du Canada et avec d'autres partenaires clés pour mettre en oeuvre les éléments nécessaires à l'amélioration de la sécurité-incendie dans les Premières Nations de tout le Canada.
Le gouvernement du Canada reconnaît qu'il est essentiel de consacrer davantage de ressources à la prévention des incendies afin d'assurer la sécurité des personnes et des biens. II faut faire davantage que d'insister sur l'importance des détecteurs de fumée et de la sécurité-incendie; il faut investir dans le logement des Premières Nations afin que les résidences respectent les normes de construction applicables.
Je conclurai en soulignant que le ministère demeure déterminé à établir des partenariats avec les organisations et les collectivités autochtones pour assurer la santé, la sécurité et la résilience des collectivités.
Nous poursuivrons notre collaboration avec ces intervenants et d'autres partenaires pour faire en sorte que les collectivités autochtones bénéficient de services comparables à ceux offerts dans les collectivités non autochtones.
Merci de votre temps.
:
Merci, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je suis très heureux d'être ici.
Comme vous le savez, le ministère des Services aux Autochtones joue un rôle principal dans la collaboration avec les provinces et les territoires concernant la gestion des urgences afin de veiller à ce que les collectivités des Premières Nations reçoivent les interventions et les services de reprise nécessaires.
[Français]
À la suite d'un événement comme la série de feux de forêt qui ont eu lieu cet été, notamment en Colombie-Britannique, nous conduisons un exercice d'examen des mesures prises pour lutter contre les feux de forêt de 2017. Sécurité publique Canada fera cet exercice en partenariat avec d'autres ministères, comme Affaires autochtones et du Nord Canada. Les principales observations deviendront des leçons retenues et seront appliquées lors d'éventuels événements.
[Traduction]
Pendant la lutte contre les feux de forêt de 2017, nous avons constaté, au sein du gouvernement fédéral, que nous étions en mesure de comprendre la situation, ce qui a permis une coordination efficace des efforts fédéraux.
[Français]
Chaque année, en consultation avec les partenaires, comme Ressources naturelles Canada et Environnement et Changement climatique Canada, le Centre des opérations du gouvernement mène des processus de planification complets visant à accroître l'état de préparation fédéral en vue d'appuyer les provinces, les territoires et les Premières Nations en cas de feux de forêt au Canada.
Le Centre des opérations du gouvernement est un organisme interministériel qui appuie le ministre dans son rôle de leadership et de coordination en matière de mesures d'urgence. Le but de ses interventions est de diriger et soutenir la coordination de la réponse fédérale aux événements touchant l'intérêt national.
[Traduction]
Comme nous le faisons après chaque saison des feux, un examen de la lutte contre les feux de forêt de 2017 sera effectué en vue d'améliorer le régime de gestion des urgences et de déterminer les mesures préventives qui peuvent être prises avant les feux de forêt futurs.
Même s'il y avait une excellente collaboration fédérale et provinciale et qu'un échange de renseignements efficace a eu lieu à tous les niveaux, y compris la Croix-Rouge canadienne, il existait des lacunes quant au niveau de soutien et d'inclusion des collectivités des Premières Nations dans le cadre de la coordination des opérations de lutte contre les incendies. Il s'agit d'une question importante qui doit être traitée.
Sécurité publique Canada continuera de soutenir une approche collaborative visant à renforcer la gestion des urgences autochtones et il est heureux de participer à toute discussion avec les Premières Nations, AANC et les provinces étant donné les nombreux liens avec la gestion des urgences et dangers dans les réserves et à l'extérieur des réserves.
[Français]
Un principal aspect de nos travaux consiste à nous assurer que les collectivités autochtones sont des collectivités résilientes. Ainsi, dans le contexte de l'élaboration d'une stratégie de gestion des urgences pour le Canada, nous travaillons activement à l'élaboration et à l'établissement de plans et de capacités en ce qui concerne l'inventaire lié à la gestion des urgences dans les collectivités autochtones.
[Traduction]
Depuis mai 2016, Sécurité publique Canada a mené une approche collaborative avec les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux et les partenaires autochtones en vue de renforcer la gestion des urgences autochtones. Cette approche, fondée sur une mobilisation accrue, a été entreprise selon les principaux principes d'élaboration de solutions à la gestion des urgences autochtones qui sont durables, inclusives et culturellement adaptées.
Plus récemment, le 25 mai 2017, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux chargés de la gestion des urgences ont rencontré les représentants des organisations autochtones nationales, ou OAN, en vue de discuter des prochaines étapes pour appuyer la gestion des urgences autochtones. Plus particulièrement, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux et les représentants des OAN se sont engagés à élaborer un inventaire de risques auxquels sont confrontées les collectivités autochtones et à déterminer les plans et les capacités de gestion des urgences pour répondre à ces risques.
Afin de s'acquitter de cet engagement, Sécurité publique Canada a mis sur pied un Groupe de travail FTP de gestion des urgences autochtones composé de représentants des provinces, des territoires et des OAN. Les progrès suivants sont en cours dans le cadre de ce Groupe de travail.
L'Assemblée des Premières Nations, ainsi que le gouvernement de l'Ontario, en tant que président du Groupe de travail FPT de gestion des urgences autochtones, collaborent avec Sécurité publique Canada pour élaborer conjointement une méthode culturellement adaptée de collecte de données sur les plans et les capacités de gestion des urgences dans l'ensemble des collectivités autochtones.
Le ministère des Services aux Autochtones a confirmé son appui de cette initiative et recueillera les données existantes, par exemple, les plans de gestion des urgences des Premières Nations, par l'intermédiaire de ses bureaux régionaux.
Des activités de mobilisation sont en cours avec les OAN, comme la participation au deuxième forum annuel sur la gestion des urgences de l'Assemblée des Premières Nations afin d'habiliter la mobilisation relative aux principales initiatives.
Enfin, des efforts sont en cours pour organiser des ateliers nordiques, en partenariat avec l'Inuit Tapiriit Kanatami et les territoires en vue d'aborder les défis uniques dans les collectivités nordiques et éloignées.
[Français]
De plus, les organisations autochtones nationales ont été invitées à rencontrer régulièrement les fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux chargés de la gestion des urgences afin de fournir des renseignements et une perspective quant aux solutions. La prochaine réunion aura lieu le 15 novembre à Regina. Cette réunion représente une occasion de mettre au point la charte de projet de façon à dresser un inventaire des risques, mais également des capacités.
[Traduction]
Sécurité publique Canada, en partenariat avec le ministère des Services aux Autochtones, collabore avec les OAN pour établir une série d'ateliers visant à obtenir des points de vue précis sur les initiatives en matière de gestion des urgences, comme l'élaboration d'une stratégie de gestion des urgences pour le Canada.
[Français]
Sécurité publique Canada poursuit sa collaboration sur tous les fronts, de façon à répondre aux objectifs stratégiques, à mettre au point une approche basée sur des principes et à élaborer une stratégie conjointement avec les groupes autochtones.
Merci beaucoup.
:
Je vous remercie de votre question.
Un processus formel a été entamé en vue de regrouper les leçons apprises, parce que la situation est encore relativement récente. Dans le cas de la Colombie-Britannique, un processus formel est en cours. Des ateliers ont été tenus. La semaine prochaine seulement, deux réunions sont prévues avec des collectivités des Premières Nations de la Colombie-Britannique pour recueillir leurs observations. L'objectif est réellement de regrouper les leçons au sujet de ce qui a bien fonctionné pendant la saison des feux de forêt et de ce qui est allé moins bien, en vue de trouver des pistes de solutions dans ce cas.
En ce qui a trait aux leçons apprises, j'aimerais mentionner la principale. Nous avons une entente de gestion des urgences avec la Colombie-Britannique. Il s'agit d'une entente sur 10 ans qui a été conclue en avril 2017. L'encre était à peine sèche lorsque le gouvernement provincial s'est lancé en campagne électorale. Un nouveau gouvernement a été élu. Tout de suite après a commencé la saison des inondations, suivie immédiatement par la saison des feux de forêt.
Le plan en ce qui a trait à cette entente est de disposer d'un effectif important, pouvant aller jusqu'à 26 personnes, dont une large part de représentants des Premières Nations, afin de pouvoir collaborer avec les collectivités aux prises avec des situations d'urgence pour procéder à une certaine planification de la gestion des urgences. Il s'agit pour chaque collectivité de déterminer les risques auxquels elle pourrait faire face et d'élaborer des plans à cet égard, ainsi qu'en lien avec le système provincial.
Parmi les leçons que nous avons apprises figure le fait que nous n'avons pas réussi à mettre cela pleinement en oeuvre. Le processus est en cours, mais nous devons le mener main dans la main avec les dirigeants des Premières Nations. En Colombie-Britannique, il y a le First Nations Leadership Council. Nous devons créer un contexte de gouvernance autour de cette entente de gestion des urgences, afin que les leçons tirées du processus formel, qui commence maintenant et qui se poursuivra jusqu'en janvier, ainsi que les recommandations découlant de ces leçons, soient transmises à un conseil de gouvernance constitué de dirigeants des Premières Nations, ainsi que de représentants du gouvernement provincial et des ministères fédéraux.
Chacun pourra prendre en charge ses responsabilités en ce qui a trait à la recherche d'une solution. Il s'agira parfois de responsabilités partagées, mais nous devons avoir un plan concret pour résoudre les problèmes qui se posent sur le terrain.
Ceci met fin à notre heure, du moins en théorie. Je vais demander au Comité de nous laisser un peu de latitude pour poser des questions. Je crois savoir que cela s'est fait dans d'autres comités. Étant donné que le Manitoba a été confronté aux pires évacuations pour cause d'incendie de l'histoire récente, je demande votre indulgence afin que nous puissions prendre quelques questions.
Des voix: Oui.
La présidente: Merci. Je vais essayer de faire vite. J'aurai terminé dans 60 minutes.
Des voix: Oh, oh!
La présidente:Ce que j'ai entendu est que la situation au Manitoba était radicalement différente de la situation en Colombie-Britannique, qui elle, était saine. Oui, il y a eu des accrocs, mais il y avait généralement de la coopération et du respect pour leur culture et les personnes se sont sorties de cette situation d'urgence en assez bonne forme. Malheureusement, la situation au Manitoba n'était pas la même. Elle a été désastreuse. Ç'a été excessivement stressant. Les gens étaient perdus. On a évacué 6 000 personnes, la plupart par avion. Il y a eu des délais. Certains se sont même avancés à dire que des vies étaient en danger. Les chefs étaient extrêmement désorientés, ne sachant vers qui se tourner.
La situation était si radicalement différente que j'aimerais que... Est-ce que c'était, dans les circonstances, parce que le Manitoba n'avait pas de plan d'urgence? Je suis sûr que vous savez que les chefs ont marché sur des assemblées législatives, exigeant que la province déclare l'état d'urgence, alors qu'ils auraient dû contacter les Services aux Autochtones.
Pouvez-vous remettre cela en contexte? Pourquoi les évacués ont-ils vécu un tel chaos cette année?
:
Ce sont des investissements récents. Au cours des dernières années, nous avons investi de façon importante dans les mesures d'atténuation et de préparation en soi.
C'est issu d'un rapport du vérificateur général. On y note que nous avons dépensé 4 millions de dollars sur quatre ans pour les mesures d'atténuation, alors que nos coûts d'intervention et de rétablissement étaient en moyenne de 30 millions de dollars à l'époque. Cette année, nous avons déjà atteint les 100 millions de dollars pour les seules dépenses d'intervention et de rétablissement; l'an dernier, c'était 80 millions de dollars; l'année précédente, 80 millions de dollars. Ces dépenses d'intervention et de rétablissement sont importantes, alors nous avons investi davantage. Nous avons dépensé 30 millions de dollars sur trois ans pour des mesures d'atténuation, seulement pour des mesures non structurelles et de préparation, excluant ce que nous faisons avec les provinces, ce qui constitue une dépense de 19 millions de dollars supplémentaires pour des ententes de services de gestion des urgences, alors c'est beaucoup.
Il y a également les investissements réalisés dans le cadre du budget de 2016 pour l'atténuation de risques structurels dans les collectivités. Il y avait 40 millions de dollars dans le budget précédent; 2014, 40 millions de dollars sur cinq ans; 2016, 25 millions de dollars supplémentaires sur deux ans.
Cela dit, nous pourrions investir encore plus dans les mesures d'atténuation. L'important, c'est de déterminer les risques et de tenter de les atténuer et de réduire les risques de désastres. Comme le dit l'adage, mieux vaut prévenir que guérir.
:
Nous avons mentionné à titre d’exemple le programme des AAFCC, les Accords d'aide financière en cas de catastrophe, dans le cas des incendies de forêt en Colombie-Britannique. Un processus est donc prévu. Dans le cas de la Colombie-Britannique, le gouvernement provincial a demandé un paiement anticipé de 100 millions de dollars. Une lettre a été envoyée au demandant un paiement anticipé en vertu des AAFCC.
Nous devons recevoir une déclaration officielle de l’événement et avoir un agent responsable, et il y a ensuite beaucoup d’étapes à franchir, mais, en bout de ligne, nous pouvons faire un paiement anticipé à la province. Nous n’accordons pas d’aide directe aux municipalités, mais à la province. Par la suite, nous continuerons de travailler avec la Colombie-Britannique afin de déterminer le coût total des incendies de forêt dans cette province. Celle-ci présentera d’autres demandes. Nous avons entendu que, pour les seules opérations de lutte contre l’incendie, le coût approchait 500 millions de dollars. La province présentera une demande supplémentaire pour obtenir de l’aide financière aux termes des AAFCC.
Nous pouvons faire parvenir au Comité l’information sur les dépenses admissibles aux termes des AAFCC. Vous pourrez ainsi voir ce que la province peut faire valoir comme dépenses. Cela comprend certains des coûts que vous avez également mentionnés, qui sont prévus dans les accords de partage des coûts pour pertes agricoles qui existent entre le gouvernement fédéral et les provinces. Dans le cas de la Colombie-Britannique, une aide de 20 millions de dollars a été annoncée pour soutenir les agriculteurs ayant subi des pertes de revenu, en application de certains programmes de partage des risques qui sont compris dans l’accord fédéral-provincial. Aux termes des AAFCC, certains de ces programmes sont applicables.
Les provinces peuvent faire valoir toutes les pertes, le coût des opérations de lutte contre l’incendie et plus encore. Nous pouvons vous donner une longue liste des dépenses admissibles.
La Colombie-Britannique sera dédommagée. Si les coûts dépassent le seuil de ce que les provinces peuvent assumer, le gouvernement fédéral leur apportera son soutien. L’aide prévue par les AAFCC est postérieure à l’événement. Elle est versée par la suite, mais il y a aussi le coût de la conduite de toutes les opérations, le déploiement de certaines ressources par les Forces armées canadiennes, par exemple. Cela fait partie du coût que le gouvernement fédéral est également appelé à assumer.
Sur ce plan, le gouvernement fédéral est un bon partenaire, mais la province devra également être de la partie. Lorsqu’il s’agit de pertes de revenus touristiques et autres, il faut que la province fasse sa part.