:
Merci, madame la présidente et membres du Comité.
[Français]
Je m'appelle Martin Reiher et je suis le sous-ministre adjoint du Secteur de la résolution et des affaires individuelles à Affaires autochtones et du Nord Canada. Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Candice St-Aubin, qui est directrice exécutive des Nouvelles offres de service; de Mme Nathalie Nepton, qui est directrice exécutive du Registraire des Indiens; ainsi que de M. Karl Jacques, du ministère de la Justice.
Je vous remercie de m'offrir l'occasion de vous fournir une mise à jour de la réponse du gouvernement à la décision de la Cour supérieure du Québec dans l'affaire Descheneaux et de vous faire part des faits nouveaux depuis votre dernière rencontre portant sur ce projet de loi, qui a eu lieu le 21 novembre dernier.
[Traduction]
Comme vous vous en souviendrez, en août 2015, la Cour supérieure du Québec a tranché dans l'affaire Descheneaux que les principales dispositions relatives à l'inscription de la Loi sur les Indiens, qui touchent 90 % de la population d'Indiens inscrits, contrevenaient à la Charte canadienne des droits et libertés en perpétuant une différence de traitement quant à l'admissibilité à l'inscription au Registre des Indiens entre les femmes et les hommes et entre leurs descendants respectifs.
[Français]
En réponse à cette décision, le gouvernement a annoncé une approche en deux étapes impliquant tout d'abord des modifications législatives par le truchement du projet de loi . Ce sera suivi d'un processus portant sur des questions connexes plus générales. Celui-ci fera appel à la collaboration des Premières Nations et des autres groupes autochtones.
[Traduction]
Le projet de loi , qui a été déposé au Sénat le 25 octobre 2016, va remédier aux iniquités connues en matière d'inscription fondées sur le sexe. Aux fins du projet de loi , nous faisons allusion aux situations fondées uniquement sur le sexe que les tribunaux ont jugées discriminatoires ou qui s'apparentent aux cas de ce genre. Le projet de loi ne vise donc pas seulement les situations dans lesquelles un tribunal a déjà rendu une décision et s'applique aussi à celles sur lesquelles les tribunaux ne se sont pas encore prononcés, mais qui contreviennent clairement aux dispositions de la Charte contre la discrimination fondée sur le sexe.
Au cours des délibérations de votre comité et du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones, des témoins et des membres des deux comités se sont demandé si le projet de loi visait toutes les situations possibles d'iniquités fondées sur le sexe et si les Premières Nations et les personnes touchées avaient été suffisamment consultées. Le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones a suspendu son étude du projet de loi et a recommandé au gouvernement de demander une prorogation pour poursuivre ses consultations sur les enjeux se rapportant au projet de loi.
[Français]
Le 20 janvier dernier, une période supplémentaire de cinq mois a été accordée par la Cour supérieure du Québec pour remédier à la discrimination constatée dans l'affaire Descheneaux.
Cette extension nous a permis de poursuivre le processus de mobilisation et de voir à ce que justice soit rendue le plus rapidement possible aux quelque 35 000 individus qui deviendront admissibles à l'inscription au Registre des Indiens après l'adoption du projet de loi .
[Traduction]
Dans une lettre que nous vous avons adressée le 6 février 2017, nous vous avons fait part d'un plan d'action en quatre étapes qui a été élaboré pour guider les activités de mobilisation pendant le court délai que la cour a accordé, un plan reposant sur les séances de mobilisation qui ont eu lieu à l'automne.
Je voudrais maintenant vous donner un aperçu des activités de mobilisation supplémentaires qui ont eu lieu. Le gouvernement a pu mener 10 autres séances de mobilisation de janvier à avril 2017. Nous avons eu des discussions bilatérales avec l'Association du Barreau canadien, les Services juridiques aux Autochtones et l'Alliance féministe pour l'action internationale.
Le ministère a versé une aide financière à l'Association des femmes autochtones du Canada pour la conception et l'animation d'une série de séances de mobilisation avec ses associations membres des provinces et des territoires et votre comité en a reçu le rapport. Le ministère a également apporté son soutien à l'Association du Barreau autochtone pour un examen du projet de loi visant à mettre en lumière les cas d'iniquités fondées sur le sexe que le projet de loi n'englobait pas au départ. Vous avez également reçu son rapport.
Enfin, nous avons eu des discussions avec les représentants juridiques de l'Assemblée des Premières Nations, du Congrès des peuples autochtones, de l'Association des femmes autochtones du Canada, de l'Association du Barreau autochtone ainsi que du conseiller juridique des plaignants dans l'affaire Descheneaux.
Nous savons que la prorogation qui a été accordée ne laisse pas suffisamment de temps pour tenir des consultations approfondies et nous sommes conscients des efforts considérables et des longues heures que les organisations ont consacrés à ce travail. Dans le cadre de ces différentes tribunes, nous avons entendu parler d'un vaste éventail de problèmes, dont certains relèvent du projet de loi , mais pas tous.
Il ressort clairement des discussions que les gens tiennent énormément à ce qu'on remédie aux iniquités dans l'administration de la loi. En même temps, on a fait valoir que le gouvernement ne devrait pas garder sous son autorité l'inscription au Registre des Indiens et l'appartenance à une bande.
Comme je l'ai déjà mentionné, nous avons accordé une aide à l'ABA et à l'AFAC pour examiner le projet de loi. Dans leurs rapports, ces organismes ont signalé des problèmes, par exemple au sujet de la paternité non déclarée et de l'exclusion après 1951 et ils ont suggéré des amendements pour éviter les iniquités que la version originale du projet de loi S-3 aurait créées.
Le gouvernement a entendu les recommandations qui lui ont été adressées à l'occasion de ces nouvelles discussions au sujet des iniquités fondées sur le sexe restant à résoudre. Le comité sénatorial a, au cours de son étude du projet de loi, proposé un certain nombre d'amendements importants qui règlent maintenant certaines des situations signalées.
Le projet de loi a été modifié de façon à englober les autres groupes désignés par l'ABA qui auraient été victimes de discrimination fondée sur le sexe si le projet de loi initial avait été adopté. Le Comité a également adopté un amendement concernant la paternité non déclarée afin d'intégrer dans la loi la protection supplémentaire que la Cour d'appel de l'Ontario a accordée dans la décision Gehl.
Le Comité a adopté une série d'amendements dont il a fait rapport au Parlement à un certain nombre d'occasions et de différentes façons afin de faire état des progrès réalisés en vue d'une réforme plus large.
Enfin, je voudrais parler de l'amendement adopté en comité pour ajouter les alinéas a.1 et a.2 à un nouveau paragraphe 6(1)a) de la Loi sur les Indiens.
Le gouvernement n'est pas en mesure d'avaliser cet amendement, premièrement parce qu'il n'est pas clair et contredit certaines des dispositions de la Loi sur les Indiens et, deuxièmement, parce que l'effet attendu échappe à la portée du projet de loi S-3 qui est censé remédier à des iniquités connues fondées sur le sexe. En fait, cet amendement va à l'encontre de la Loi actuelle en créant un correctif que la Cour d'appel de la Colombie-Britannique a rejeté expressément dans l'arrêt McIvor, en 2009 pour incompatibilité avec les exigences de la Charte.
L'amendement contredit également le sous-alinéa 6(1)c.1)(iv) de la Loi sur les Indiens, une disposition qui n'a pas été déclarée inopérante dans la décision Descheneaux et qui figure toujours dans la Loi sur les Indiens.
De plus, en autorisant l'inscription au Registre des Indiens de tous les descendants directs nés avant 1985 des personnes auparavant admissibles au statut d'Indien en vertu de l'ancienne loi, l'amendement viserait les descendants de personnes qui ont été émancipées non seulement en raison de leur mariage, mais aussi pour des raisons sans rapport avec leur sexe.
Enfin, l'amendement ne semble pas accorder le droit d'appartenir à une bande aux personnes qu'il vise.
Cet amendement ratisse beaucoup plus large que ce n'est nécessaire pour atteindre l'objectif du projet de loi S-3 et aurait de vastes répercussions imprévues. Il faut pousser plus loin l'analyse pour en comprendre les conséquences et nous souhaitons avoir davantage de discussions avec nos partenaires des Premières Nations au sujet du meilleur moyen de remédier à ces questions plus larges.
L'étape deux commencera donc dans ce but, après l'entrée en vigueur du projet de loi S-3, et elle fournira l'occasion d'examiner les problèmes plus généraux que posent l'inscription, l'appartenance à une bande et la citoyenneté, dans le but d'établir les possibilités de réforme future.
Pour conclure, je voudrais mentionner ce qui se passerait si le projet de loi n'était pas adopté avant l'expiration du nouveau délai du 3 juillet fixé par le tribunal. N'oublions pas les personnes que ce projet de loi touche directement. Environ 90 % des Indiens inscrits le sont en vertu d'une des dispositions que la cour a invalidées dans le jugement Descheneaux. Comme vous le savez, si le projet de loi S-3 n'entre pas en vigueur le 3 juillet, ces dispositions seront inopérantes au Québec, ce qui veut dire que la registraire ne sera pas en mesure d'inscrire des gens au registre en vertu de ces dispositions dans le reste du pays.
Nous devons à la fois faire en sorte que justice soit rendue aux plaignants et aux 35 000 autres personnes touchées par la décision et tenir des consultations approfondies avec les groupes autochtones pour résoudre les autres questions complexes. Conformément aux engagements pris par le Canada pour ce qui est de la réconciliation et des relations de nation à nation avec les peuples autochtones, la ministre s'est engagée personnellement à concevoir un processus avec les Autochtones, y compris les communautés, les personnes touchées, les organisations et les experts pour la production d'un rapport de fond.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Messieurs et mesdames les députés, je vais m'adresser à vous en anglais aujourd'hui.
[Traduction]
Je vous remercie de nous avoir invités. Je m'appelle David Schulze et j'ai été avocat de Stéphane Descheneaux, Susan et Tammy Yantha, et les Abénakis d'Odanak et Wôlinak dans l'affaire Descheneaux. Je suis accompagné par le chef Rick O'Bomsawin d'Odanak et par M. Stéphane Descheneaux.
Je sais que nous l'avons fait avant Noël, mais j'ai proposé de revoir avec vous brièvement les règles régissant le statut d'Indien afin que nous sachions de quoi nous parlons, car ces problèmes ne sont pas simples.
Pour vous mettre en contexte, vous vous souviendrez du défi que la juge Masse a posé au Parlement dans sa décision. Elle a dit qu'elle disposait de l'affaire de M. Descheneaux et de Susan et Tammy Yantha, tout en précisant que le Parlement n'était pas exempté de prendre d'autres mesures pour cerner et régler toute autre situation discriminatoire, qu'elle soit fondée sur le sexe ou tout autre motif interdit. Nous allons voir si ce projet de loi fait cela.
En bref, comment fonctionne le statut? Il est défini sous deux paragraphes de l'article 6 de la Loi sur les Indiens: 6(1) et 6(2). Ce tableau vous l'explique rapidement, mais sachez que ce n'est pas toujours facile à suivre. L'enfant d'une personne inscrite en vertu du paragraphe 6(1) aura toujours le statut. L'enfant d'une personne inscrite en vertu du paragraphe 6(2) n'aura le statut que si l'autre parent est un Indien inscrit. Il vaut toujours mieux acquérir son statut au titre de 6(1) que de 6(2), si vous souhaitez que vos enfants aient un statut et qu'ils puissent hériter votre maison dans la réserve. C'est à cela que ça se résume.
C'est avec ce système de 6(1) et 6(2) qu'en 1985, le gouvernement fédéral a essayé de résoudre la discrimination dans la Loi sur les Indiens. À titre d'exemple: avant 1985, le statut en vertu de la Loi sur les Indiens était purement patrilinéaire, à une exception près. Le statut était pour les hommes indiens, leurs femmes et leurs enfants. C'est tout. La seule exception était pour une femme indienne qui avait un enfant hors mariage avec un père inconnu. Si on ne pouvait pas démontrer que le père n'était pas un Indien, l'enfant pouvait être inscrit. Autrement, personne au monde ne pouvait avoir le statut d'Indien venant de leur mère; il leur venait du père. Une femme indienne perdait son statut si elle épousait un non-Indien et une femme non indienne obtenait le statut si elle épousait un homme indien. C'est ainsi que ça se passait et il fallait redresser la situation en 1985. Pourquoi 1985? Parce que c'est l'année où l'article 15 de la Charte est entré en vigueur.
Le gouvernement a eu l'idée de décréter ce qu'il appelait l'inadmissibilité de la seconde génération. Après deux générations de parenté avec un non-Indien, la troisième génération, le petit-enfant, n'a pas de statut. Si vous regardez les documents du Cabinet du début des années 1980, ils appellent cela une proportion de sang indien à 50 %. En fait, c'est vraiment une sorte de seuil au niveau des grands-parents. La plupart du temps, si le grand-père et la grand-mère ont le statut, vous l'aurez aussi, mais comme vous le verrez, ce n'est pas à 100 %. Vous voyez ici sur le graphique comment un 6(1) produira toujours un 6(2). Si vous avez deux 6(1), ils ont chacun un 6(2) et ces 6(2) se marient: et hop, vous avez un 6(1) à nouveau. Il n'y aura plus à se questionner à ce sujet.
Il y a une sorte de force à avoir des ancêtres 6(1), de sorte que, comme vous le verrez ici, vous pouvez vous retrouver avec un petit-fils 6(2), mais ce n'est pas à 100 %. Ce ne sera pas toujours suffisant. Si chacun part de son côté et vous n'avez pas assez de 6(1) dans votre arbre généalogique, vous pouvez avoir le même nombre de grands-parents inscrits et finir par ne pas pouvoir avoir le statut. Comme je l'ai dit, il est toujours préférable d'être 6(1) que 6(2). C'est un fait. Le gouvernement aime aller au tribunal et dire qu'il n'y a pas de différence entre 6(1) et 6(2); Ils sont tous des Indiens. C'est très gentil pour tout le monde, sauf qu'un 6(2) risque d'avoir des enfants qui n'auront pas droit de séjour dans la réserve.
Voici l'autre aspect que vous devez absolument comprendre. Je passe à un autre tableau. Dans cet exemple, ce statut 6(1) ne signifie pas que la personne est née indienne. Rappelez-vous, la femme non indienne qui épousait un Indien avant 1985, obtenait son statut. Elle est aussi 6(1) que toute autre personne. Les ancêtres 6(1) sont comptés qu'ils soient nés Indiens ou non ou qu'ils aient acquis le statut en se mariant.
Quand j'ai dit que la règle du jeu consiste à avoir des grands-parents et arrière-grands-parents 6(1), cela comprend les femmes qui se sont mariées, et c'est ce qui nous donne la règle des « cousins » qui a abouti à l'affaire McIvor.
En bref, c'est ainsi que les petits-enfants d'une femme qui a épousé un non-Indien avant 1985, en vertu du projet de loi C-31 et des modifications qui y ont été initialement apportées, n'allaient pas acquérir le statut, à moins que les enfants de la femme soient devenus parents avec un Indien. Toutefois, si son frère avait épousé une non-Indienne, ses petits-enfants obtiendraient le statut. Ses petits-enfants à lui sont comptés comme ayant deux grands-parents inscrits, mais pas le sien, parce qu'elle a obtenu son statut en 1985, mais bien sûr, son mari demeure non-Indien. C'est la « règle des cousins » que l'on retrouve dans l'affaire McIvor.
Le gouvernement a déclaré qu'il allait résoudre le problème dans son projet de loi . Cependant, comme il arrive souvent au ministère des Affaires indiennes, ils n'ont pas vu ce qu'ils ne voulaient pas voir. Ils se sont dit que, parce que le fils de Sharon McIvor s'était marié après 1985, ils ne contempleraient que les femmes qui ont épousé un non-Indien et dont les enfants ont eu leurs enfants à eux après 1985, c'est-à-dire sous les nouvelles règles. Par conséquent, le fils de Sharon McIvor avait son statut, mais ses petits-enfants ne l'avaient pas.
Ils ont ignoré le fait qu'il y avait des générations d'hommes dont les fils et petits-fils s'étaient mariés avant 1985. Si un homme s'était marié avant 1985 et son fils aussi, ses petits-enfants n'étaient pas 6(2), mais 6(1). Il ne pouvait avoir autre chose que des arrière-petits-fils inscrits.
Le comparateur est M. Descheneaux. La grand-mère de M. Descheneaux a épousé un non-Indien et après 1985, il est devenu 6(2). Ses enfants n'ont toujours pas de statut. Son grand-oncle a eu des petits-enfants et arrière-petits-enfants de statut 6(1), ce que Stéphane n'a pu avoir parce que sa lignée remontait à une grand-mère qui avait épousé un non-Indien et non à un grand-père ai aurait épousé une non-Indienne. Voilà grosso modo la trame de l'affaire. Le Parlement s'est mis le doigt dans l'oeil. Il savait très bien ce qu'il faisait. Les Abenakis l'ont souligné lors de leur comparution en 2010.
Voici le comparateur. Le grand-père a épousé une non-Indienne et a six arrière-petits-enfants de statut. Stéphane a des enfants sans statut, un statut qu'ils auront aux termes du projet de loi , qui règle cet aspect discriminatoire.
Il y a eu un autre cas, et je n'entrerai pas dans le détail, mais je veux que vous compreniez la question qui nous occupe. Tout était patrilinéaire avant 1985. Le résultat, pour résumer, c'est que si un Indien avait un enfant hors mariage avant 1985, son fils pouvait être inscrit, mais sa fille ne le pouvait pas. Après 1985, on a considéré la fille et déterminé qu'elle était 6(2) puisqu'elle n'avait qu'un seul parent 6(1). C'est le cas de Susan Yantha, qui avait un statut différent de celui de ses frères. C'est ainsi que les mêmes parents peuvent avoir deux enfants, un fils et une fille, chacun ayant un statut différent.
Je veux que vous pensiez à l'absurdité absolue du fait que j'ai dû passer devant la Cour supérieure et affirmer que c'était vraiment une discrimination en vertu de la Charte et tenir tête à Justice Canada qui déclarait que ce n'était pas le cas. Voilà comment les Premières Nations et leurs avocats doivent passer leur temps. Cela est également réglé avec ce projet de loi.
Cependant, les Affaires indiennes ont réussi à tout chambarder avec le projet de loi qui a été fourni et déposé, car ils tenaient à s'assurer que, si un Indien avait un enfant hors mariage avant 1985, le statut peut aller jusqu'à ses arrière-petits-enfants par l'intermédiaire de sa fille, mais ils ont oublié qu'il y avait des femmes qui avaient des enfants hors mariage avant 1985 qui pouvaient avoir... et si on pouvait démontrer que le père était non-Indien, le statut de cet enfant pourrait être révoqué. Encore une fois, je ne vais pas vous donner tous les détails, mais en bref, ils vont laisser les descendants de cette femme dans une situation pire que celle des enfants et petits-enfants de Susan Yantha.
Ils me l'ont en fait appris lors d'une réunion, quand le chef O'Bomsawin et moi-même avons rencontré le personnel du sous-ministre adjoint et M. Reiher. « Oui, m'a-t-on dit, nous avons constaté ce problème, mais nous n'avons pas pensé que c'était discriminatoire. Et puis, vous savez, l'Association du Barreau Autochtone l'a signalé devant le Sénat. C'est alors que nous avons décidé que c'était discriminatoire, et nous l'avons réglé. »
Ils ont dit qu'ils l'avaient réglé. Ensuite, ils ont dû recomparaître devant le Sénat le mois dernier et le régler à nouveau, car ils n'avaient pas considéré assez de générations. C'est là que nous en sommes avec le projet de loi . C'est faire du retapage sur du retapage.
Ils ont également réglé ce problème. Je pense que nous n'avons pas assez de temps pour l'étudier, mais cela a trait à ces effets particuliers. Si une Indienne avait un enfant d'un père Indien, mais son deuxième mari n'était pas Indien, ses enfants de moins de 21 ans par le premier mari perdraient leur statut. Ces enfants finiraient par être défavorisés par rapport à leurs frères aînés si ces derniers avaient dépassé l'âge de perdre leur statut. Cet aspect est traité par ce projet de loi et c'est tout à l'avantage.
C'est le scénario que j'ai abordé avec M. Reiher et qu'il ne trouve pas discriminatoire. Je vais vous en parler au survol. Avant 1985, un Indien pouvait décider de s'émanciper lui-même, sa femme et ses enfants. Cela nous mène à la situation suivante, et c'est une situation réelle à Odanak.
Une femme s'est émancipée avant l'âge de 21 ans, quand son père a émancipé toute la famille. Ses petits-enfants n'ont pas de statut. Sa soeur aînée n'a pas été émancipée par son père, parce qu'elle était déjà mariée à un non-Indien, elle a donc bénéficié de la décision McIvor; elle bénéficiera des amendements de Descheneaux; et ses arrière-petits-enfants auront leur statut. Quant à cette femme, elle n'aura même pas des petits-enfants de statut.
Le ministère me dit que ce n'est pas une discrimination fondée sur le sexe. Je dis que si. Je dis que c'est pour la simple raison que la mère de cette femme a fait l'objet d'une émancipation imposée par son père. Les Affaires indiennes affirment que c'est bon, parce que si son frère s'était émancipé lui-même et la belle-soeur, ils en seraient au même point.
Ce n'est pas ainsi que j'entends l'égalité. Si nous finissons par avoir des hommes qui ont des privilèges, mais qui ne sont pas mieux traités que les femmes qui n'ont pas de privilèges, je ne pense pas que l'on puisse parler d'égalité. Le ministère des Affaires indiennes et Justice Canada le pensent, eux.
Voilà où nous en sommes avec le projet de loi . C'est une vue d'ensemble et à présent il s'agit de cet amendement du Sénat. Je vais relever quelques points relativement simples à ce sujet.
Le premier, c'est qu'il est très important que vous compreniez ce que je vais dire. Voici les points: Sans les modifications apportées par le Sénat, les règles d'inscription en vertu de la Loi sur les Indiens, les règles régissant le statut, demeureront discriminatoires et continueront de violer la Charte. Il n'y a aucun doute à ce sujet.
Le deuxième point, c'est que la nation abénaquise n'a pas été consultée ni invitée à participer au projet de loi .
Le troisième, c'est que les communautés autochtones ne font pas confiance à cette deuxième étape.
Le dernier, c'est que nous avons le temps de faire les choses correctement en ce moment.
Je veux revenir sur ces points. Le premier, c'est qu'il y aura de la discrimination et que la Charte sera violée, et vous pourriez penser que c'est la même chose. Pas tout à fait. Le ministère vous a dit que la décision McIvor signifie qu'il ne doit pas faire ci ou faire ça et que le Sénat va trop loin parce qu'il va au-delà de ce que McIvor prétendait.
Soyons très clairs sur ce que McIvor a dit. J'essaierai de le rester tout en vous épargnant les subtilités de la règle mère grand-mère et les maux de tête qu'elle cause habituellement.
:
Bonjour et merci encore de nous accueillir aujourd'hui. C'est un plaisir de vous revoir.
J'étais surpris de voir, la première fois que je suis venu ici, à quel point il était compliqué de faire virer le bateau. Aujourd'hui, je reviens, et je vois que c'est toujours aussi compliqué.
Comme David l'a dit, en décembre, nous leur avons consacré plus de temps pour les laisser bien étudier la question et faire attention à ce qu'ils font, mais il semble que ce ne soit pas assez. Nous attendons toujours un appel téléphonique de quelqu'un pour venir s'asseoir avec nous et parler de la question à notre manière, de nation à nation. Ce n'est pas arrivé. Mais on fait pression sur moi pour que j'accepte le dernier projet de loi. On me dit que c'est bon pour moi, que les gens attendent pour pouvoir s'inscrire et que nous ne savons pas combien de bébés vont venir et ce qu'il adviendra d'eux. On s'est précipité à l'époque et c'est la même chose aujourd'hui. On ne nous a jamais appelés, jamais consultés. Nous sommes allés voir la juge Masse et David a fait son bla bla. Nous avons eu gain de cause et nous attendons toujours. C'est triste. Vous travaillez fort, vous essayez de gérer les choses, mais cela ne semble pas suffisant. Le temps passe, il s'envole et il n'y a rien qui se passe.
Quand je suis venu l'année dernière, j'ai songé aux beaux sentiers dans les bois en pensant que nous irions nous y divertir, sans murs, que les choses allaient être faciles. Mais nous voilà face à une autoroute et on dirait que personne ne bouge. Nous devons continuer. Il y a des choses qui ont été faites, mais il y en a d'autres aussi et si vous ne nous rencontrez pas, vous ou les gens qui savent ce qui se passe, nous n'avancerons jamais.
Si l'argent semble être le problème, nous ne sommes pas là pour l'argent. Nous ne gérons pas cet aspect. C'est tout autre chose: nous parlons de gens et de ce que nous avons été. Si vous aviez été autrement, si vous aviez été — comment dirais-je? — un pays natal avec des Indiens partout... où il n'y aurait pas d'autres races. Les pages des journaux seraient remplies de choses atroces: « Les Indiens? Nous ne nous en occupons pas. Bah. Ça va. Laissons passer le temps. Plus ils mourront, moins il y en aura. » Voilà le côté sombre, vous savez.
Eh bien, vais-je avoir un autre coup de fil dans sept, huit, neuf ou dix mois pour me faire revenir ici et découvrir que nous n'avons même pas fini de tracer la voie? Les choses doivent bouger. Nous avons les outils nécessaires pour les faire avancer. Asseyez-vous donc avec les gens qui savent où aller et qui veulent voir un plan plus vaste et pas seulement un chiffon placé par-ci par-là. Ils y travaillent tout le temps. Je suis fatigué pour eux parce qu'ils travaillent si fort. Même mon chef — regardez donc les cheveux blancs qu'il a à force de se creuser la tête pour trouver une solution.
C'est là que nous en sommes en ce moment — face à l'autoroute... et je dois m'arrêter là.
Je cède le reste de mon temps à Rick.
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J'aimerais tout d'abord vous remercier de m'accueillir de nouveau, mais, à chaque fois que je reviens, cela veut dire que le problème n'est pas réglé. Donc, en un sens, je vous remercie.
Je pense que l'une des principales choses à l'égard desquelles nous nous sommes fourvoyés ici, c'est le système proprement dit. Comme David vous l'a expliqué, quand on compare les chiffres, les codes de citoyenneté et d'appartenance du système des Indiens inscrits d'une part et des Autochtones d'autre part ne sont pas les mêmes. Ils sont même incompatibles. Un Autochtone sera toujours un Autochtone.
Ce système gouvernemental est celui qu'ils ont mis en place, ils doivent le respecter. C'est leur système, pas le nôtre. Leur système fait de la discrimination sexuelle. Je suis renversé à l'idée que, dans ce pays, le Canada que nous aimons tous... Et, quand je regarde autour de cette table, je vois le véritable sens du Canada. Beaucoup d'entre nous viennent de différentes nations, de partout, avec des ancêtres d'origines différentes, mais nous sommes tous égaux. Et, quand il s'agit des femmes des Premières Nations, la discrimination sexuelle est correcte?
Il est difficile de croire que nous devions passer tant de temps sur ce sujet pour dire qu'une femme pourrait être privée de ses droits? Je vous regarde autour de cette table, et il y a des femmes parmi vous. Si notre gouvernement privait l'une d'elles de ses droits et estimait qu'elle ne peut pas siéger ici, vous réagiriez. C'est pour cela que nous faisons valoir cet argument en disant au gouvernement que c'est son propre système. Ce sont les Affaires indiennes qui ont mis ce système en place. Tout ce que nous voulons, c'est l'égalité pour nos femmes. Elles le méritent. Tout ce système d'Indiens inscrits, nous sommes d'accord, n'était pas juste. Ils aiment bien dire qu'ils ont consulté des collectivités qui ne veulent pas ce que veut le Sénat. Ils ne veulent pas régler cela à cause de l'érosion culturelle. Personne ne sait mieux que moi et mes collectivités ce qu'est l'érosion culturelle. C'est notre travail. C'est à nous de régler cette question, pas au gouvernement. Que le gouvernement s'occupe du problème de la discrimination sexuelle et nous laisse faire notre travail.
Nos collectivités ont droit à leurs codes de citoyenneté et d'appartenance. Nous avons le droit de dire qui sont les nôtres. Nous avons le droit de dire qui sont nos membres. Dans nos codes, croyez-moi, il n'y a pas de discrimination sexuelle. Nos femmes sont ce qu'il y a de plus important dans nos nations. Nos femmes sont les porteuses de la vie. Elles sont celles que nous sommes censés respecter. Qu'un pays qui va fêter son 150e anniversaire cette année puisse encore faire de la discrimination à l'égard des femmes me fait honte.
C'est pour cette raison que la plupart des Autochtones ne fêteront pas le 150e anniversaire, parce que ce pays n'a pas encore donné à nos femmes les droits qui leur reviennent. La discrimination sexuelle doit cesser. Étape un, étape deux, comment avons-nous même pensé qu'il fallait parler d'une deuxième étape? La discrimination, c'est la discrimination, non?
Ils disent qu'ils ont consulté des nations qui ne veulent rien savoir de tout cela et qui ne veulent rien changer. Dans l'ordre de cette logique, je pourrais donc dire que, si je consulte une quinzaine de racistes, le racisme est correct? La consultation est une bonne chose, mais elle n'a rien à voir avec le problème que nous avons à régler. C'est leur système, et ce sont eux qui y ont inscrit de la discrimination. C'est à eux de régler ce système. Pourquoi ne veut-on pas le régler? Soyons honnêtes, nous savons tous que c'est une question d'engagement financier. Nous savons tous que c'est une question d'argent, et pas du tout de statut autochtone. Cela n'a rien à voir avec qui est Indien et qui ne l'est pas, qui a le droit de vivre dans ma collectivité et qui n'en a pas le droit. C'est une question de dollars et de cents. C'est une question d'obligation. Je vous en prie, écoutez ce que le Sénat a à vous dire.
Voyez cela: étape deux, 18 mois. La dernière fois qu'il y a eu une deuxième étape dans l'affaire McIvor, cela a duré six ans. Au final, ma collectivité a dû vous traîner de nouveau devant les tribunaux. Et je recommencerai s'il le faut. Je retournerai devant les tribunaux dans 10 ans. Je n'y tiens pas. Quittons cette table, faisons notre travail et réglons ce problème une fois pour toutes.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup à vous tous d'être présents parmi nous et de la passion avec laquelle vous vous exprimez. Je pense que toutes les personnes ici présentes sont sensibles à cette passion et à votre désir de trouver une solution à ce problème.
Il y a une collectivité autochtone dans ma circonscription, les Mohawks de la baie de Quinte. Je me suis souvent entretenu avec le chef. Je le connais depuis toujours. C'est un chef remarquable. Un certain nombre de membres de cette collectivité ont eux aussi exprimé les préoccupations qui viennent d'être soulevées. Et, oui, le financement est effectivement un problème qui les effraie. Comment fournir des services quand on n'en a pas les moyens financiers? Mais cela va au-delà de ce problème, cela concerne aussi les ressources humaines et le territoire. C'est l'un des plus gros problèmes. Ils ne créent pas de nouvelles réserves. Ou peut-être que oui. Je sais qu'on y pense en Alberta. Désolé, je retire ce que je viens de dire.
Mais il faut penser à l'infrastructure, au territoire, aux ressources humaines, aux finances et aux bâtiments dont on a besoin pour offrir des ressources. Nous venons de terminer une étude sur le suicide, et nous avons notamment, parmi les enjeux les plus importants, analysé les déterminants sociaux de la santé: le manque de logements, le manque de ressources financières, le manque de services en santé mentale, etc. Je pense que nous tous, ici, voulons que la discrimination cesse une fois pour toutes et que nos collectivités puissent accueillir des gens et élargir cette population.
Mais ne voyez-vous pas le potentiel ici et ne voyez-vous pas le désir de consultation? Nous savons parfaitement qu'il est essentiel de collaborer et de travailler en partenariat avec nos collectivités dans le cadre de relations de nation à nation. Il est impossible de le faire sans consulter. Mais, si vous voulez retarder la mise en oeuvre, Stéphane Descheneaux et ses enfants ne seront pas accueillis parmi nos membres avant que ce soit réglé. Qui sait combien de temps cela pourra prendre?
Le gouvernement a décidé qu'il y aurait une deuxième étape de consultation d'une durée de 18 mois. Au cours de la première étape, on commencerait à inscrire immédiatement 35 000 personnes. C'est un chiffre approximatif. Ne voyez-vous pas l'intérêt de passer immédiatement à la mise en oeuvre, en prévoyant l'insertion de l'échéancier de la deuxième étape et de l'engagement à le respecter dans le projet de loi révisé?
Monsieur Schulze.
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Je sais, et c'est parce qu'Affaires indiennes le lui a dit, dans le cadre de sa consultation. Si vous étiez venu me voir et m'aviez dit cela, je vous aurais dit que je n'ai ni le territoire nécessaire, ni les ressources nécessaires, ni l'infrastructure nécessaire. Que vais-je faire de tous ces gens?
Je crois que, en premier lieu, s'ils viennent à nous, ils devraient venir avec des faits et non pas une fiction, une histoire fantaisiste. Je ne sais même pas d'où ils sortent ce chiffre. Et, si vous le leur demandez aujourd'hui, ils vous disent eux-mêmes que ce chiffre est tout à fait exagéré et qu'ils n'en sont pas sûrs. Mais parlez-en à un chef, et il vous demandera ce qu'il va faire de tous ces gens.
Il y a aussi qu'ils ont tendance à nous dire que, si on accorde le statut d'Indien à tous ces gens, il va se produire un mouvement de retour de population.
Après le règlement de l'affaire McIvor, je n'ai rien vu de tel. Les gens vivaient déjà là. Il n'y a pas eu de mouvement de population. Si une personne qui vit à Ottawa acquiert le statut d'Indien, pensez-vous vraiment qu'elle va renoncer à son emploi? J'espère qu'elle a un bon emploi au gouvernement ici. Pensez-vous vraiment qu'elle va renoncer à son emploi pour venir chez moi travailler aux champs? C'est complètement mythique.
Les représentants d'Affaires indiennes se rendent dans les collectivités autochtones, y rencontrent les membres et leur expliquent toute cette énorme histoire. Et, évidemment, les chefs se mettent à avoir peur et demandent: « Que va-t-il arriver à ma culture? Ces gens ne connaissent pas leur culture, ils n'ont aucun lien avec le territoire, ils ont... » Eh bien, c'est là que nous devons faire notre travail, si les gens déménagent effectivement.
Nos chefs doivent se poser la question: vais-je faire passer mon territoire, mon infrastructure, avant mon peuple? Non, bien sûr. S'ils font partie de mon peuple, je les reconnaîtrai. S'ils veulent s'installer ici, nous leur ferons de la place. Je pense que les chefs doivent être plus nombreux à envisager cela et à ne pas faire de discrimination contre leur propre peuple. Lorsqu'un chef me dit qu'il s'inquiète de l'afflux de nouveaux membres... Ces gens font partie de leur peuple. Ils ne devraient pas exercer de discrimination contre eux.
Je pense donc que la consultation est la solution. On a besoin de temps. On n'a pas besoin d'étape un, d'étape deux, d'étape trois, d'étape quatre. Réglons cela. Je le dis et le redis: finissons-en. Il faut s'asseoir et discuter, mais il faut travailler à partir de faits et de la vérité.
Merci.
C'était un exposé très intéressant.
Je viens des Territoires du Nord-Ouest. Nous avons cinq grands gouvernements autochtones qui font le maximum pour contrôler ce qui se passe sur leurs territoires traditionnels, pour gouverner leurs peuples et pour prendre des décisions en leur nom. L'une des choses qu'ils font valoir le plus est la qualité des communications.
Je suis surpris de constater que vous avez déjà conclu que tous ceux qui veulent être consultés sont contre. Je ne suis pas du tout d'accord. J'ai des responsabilités à l'égard des Premières Nations de ma circonscription, et je m'attends à ce qu'elles veuillent être consultées. Je ne crois pas que cela ait été fait pour l'instant.
Lorsque certaines Premières Nations se sont engagées dans l'autogestion, elles ont commencé par définir qui étaient leurs membres. Donc, ce sera une difficulté ici. Comment allons-nous nous y prendre? Nous ne l'avons pas encore déterminé. Certains ont réglé la question. Qu'est-ce que cela veut dire? Ils se sont désengagés de la Loi sur les Indiens.
Il faut tenir compte de beaucoup de choses. Tout cela a des répercussions importantes.
Je suis tout à fait d'accord avec certaines de vos remarques. Il n'y aura pas de surpopulation du jour au lendemain. En fait, c'est le contraire qui se passe. Les gens quittent les petites collectivités autochtones que je représente. Ils n'essaient pas de revenir. Il y a du désespoir dans l'air. Ils veulent du travail. Ils veulent avoir une maison. Ils veulent être en bonne santé.
On dit bien des choses que je ne crois pas vraies.
Je sais bien que cela a peut-être beaucoup à voir avec l'argent, mais je crois beaucoup au processus de consultation.
Et, pour commencer, j'aimerais savoir pourquoi vous pensez qu'il n'est pas nécessaire de parler de ces deux autres parties du Canada, pourquoi vous pensez qu'elles n'ont pas leur mot à dire dans cette affaire.
Deuxièmement, qu'est-ce qui vous dit qu'il n'y aura peut-être même pas de deuxième étape ou qu'elle ne servira à rien?
Pourriez-vous m'expliquer cela?
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Je vous adresse le bonjour pendant que je me sèche un peu, parce qu'il a recommencé à pleuvoir dehors.
Kwe et bonjour à la présidente Mihychuk, aux membres du Comité, aux distingués témoins et aux invités.
Je m'appelle Francyne Joe et je suis présidente par intérim de l'Association des femmes autochtones du Canada. Je suis accompagnée par Lynne Groulx, notre directrice générale, et je suis heureuse de vous présenter Courtney Skye, notre nouvelle directrice de la politique stratégique.
Je tiens à saluer la nation algonquine, sur le territoire non cédé de laquelle nous nous rencontrons aujourd'hui. Je tiens également à rendre hommage au remarquable travail accompli par les gens, les organismes et les membres du Sénat qui souhaitent comme nous accélérer le processus.
Grâce à l'élimination des dispositions de la Loi sur les Indiens marquées par la discrimination sexuelle, on reconnaîtra que des Autochtones marginalisés depuis des générations ont été privés de leurs droits. Cela permettra aussi à des générations de descendants d'entamer le processus de guérison et de revendiquer avec fierté leur appartenance aux peuples autochtones.
À la suite de l'exposé de l'AFAC sur les conclusions des séances de participation avec les femmes autochtones et d'autres protagonistes, le Sénat a recommandé d'apporter plusieurs modifications au projet de loi en réponse à certaines de nos préoccupations les plus urgentes. Il était question, entre autres, d'un processus clair de participation effective, auquel nous nous engageons à participer.
L'AFAC continue de militer pour l'élimination de toutes les dispositions de la Loi sur les Indiens marquées par la discrimination sexuelle. C'est pourquoi nous sommes en faveur de la modification de tout l'article 6 à partir de l'alinéa 6(1)a) du projet de loi , comme l'a recommandé le Sénat. Mais nous tenons à signaler que la disposition de « non-responsabilité » est un ajout problématique au projet de loi S-3.
Nous pensons que les nouvelles modifications ont pour but d'éliminer toute discrimination sexuelle dans la Loi sur les Indiens, à commencer par la règle des deux parents. Cette règle, qui renvoie à la présomption de lien de filiation, est discriminatoire à l'égard de beaucoup de gens. Notre processus de participation populaire a révélé que le projet de loi ne règle pas les situations de liens de filiation non déclarés, par exemple lorsqu'on ne peut pas obtenir la signature d'un parent parce qu'il a disparu ou est décédé ou dans les cas de parents de même sexe ou bispirituels.
L'élimination de la règle des deux parents permettra d'accorder le statut d'Indien inscrit aux descendants privés de leurs droits. Elle permet de rétablir le droit des Autochtones d'aimer qui ils veulent et de faire un pas dans la direction de l'acceptation des relations entre personnes du même sexe et de la reconnaissance des personnes bispirituelles. Mais elle n'apporte pas de solution à la souffrance découlant de cette discrimination.
Nous sommes satisfaites de l'ajout d'un processus légalement obligatoire de participation et de consultation et nous sommes favorables à une deuxième étape pour ce projet de loi. L'AFAC participera à la conception et à la mise en oeuvre du processus de participation qui permettra aux femmes autochtones de participer à part entière et valablement.
La consultation doit concerner toutes les femmes autochtones, qu'elles soient jeunes, âgées, transgenres ou bispirituelles. Ce groupe ne se limite pas aux collectivités autochtones, aux bandes autochtones et aux collectivités métisses dont les membres seront touchés. Il doit inclure toutes les femmes autochtones victimes de discrimination, compte tenu de la nécessité pour les générations à venir de former des familles solides, saines et aimantes, de gagner en fierté et de connaître leur histoire.
Le Canada a privé des enfants autochtones du droit de connaître leur histoire en appliquant de nombreuses méthodes colonialistes, dont celles que la Loi sur les Indiens a permis de mettre en oeuvre. En refusant à des femmes leurs droits issus de traités et en les séparant de leurs collectivités, la Loi sur les Indiens les a empêchées de transmettre leur héritage et leur culture à leurs enfants. Les consultations sur la perte du statut d'Indien inscrit doivent s'étendre à tous ceux et celles qui ont subi les effets de la discrimination sexuelle dans leur vie. Nous devons entendre tous ceux qui ont perdu leur lien avec leur culture en raison de cette discrimination dans la Loi sur les Indiens et du retard pris à la modifier.
Une consultation valable permet de créer des relations mutuellement respectueuses, comme y invitent les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation. Ces relations doivent être engagées avec ceux et celles qui ont été victimes des dispositions discriminatoires de la Loi sur les Indiens. La consultation doit aller au-delà des groupes dont les droits sont actuellement garantis par la Loi sur les Indiens, y compris les groupes dont les membres ont actuellement le statut d'Indiens inscrits.
Par ailleurs, le point de vue des femmes autochtones devrait servir de mesure de la capacité des Autochtones à revendiquer le droit à l'autodétermination tel qu'il est énoncé dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
L'AFAC possède des décennies d'expérience dans l'analyse des causes profondes de la marginalisation des femmes autochtones. Nous tenons à recommander vigoureusement qu'une consultation complète, suivie d'un compte rendu, soit entamée dans un cadre conçu avec notre entière collaboration et que l'on veille à ce que toutes les formes résiduelles de discrimination soient supprimées dans la Loi sur les Indiens.
Je vais maintenant vous parler de ce que nous espérons obtenir de ce travail important.
L'AFAC émet de sérieuses préoccupations concernant certains éléments du projet de loi, notamment l'article 10, la « disposition sur l'absence de responsabilité ». Sa présence appuie le sexisme inhérent à la Loi sur les Indiens et renforce davantage la discrimination historique contre le groupe le plus marginalisé et le plus affecté par la discrimination de la loi.
La nature patriarcale de la Loi sur les Indiens a survécu à des amendements antérieurs et elle continue d'amplifier cette discrimination à l'égard des femmes, ressentie de génération en génération. Elle a été rédigée dans le but d'assimiler les femmes autochtones et nos descendants, en supprimant nos caractères identitaires. Inclure une disposition sur l'« absence de responsabilité » dissocie essentiellement les créateurs de cette disposition de la responsabilité de leurs tentatives conscientes de priver les femmes autochtones et leurs descendants de leurs droits et de les affaiblir.
La Couronne n'est pas libérée de sa responsabilité concernant ce problème. Il ne s'agit pas uniquement d'une question d'indemnisation, mais également de la reconnaissance du degré de racisme intensifié par la discrimination fondée sur le sexe auquel les femmes autochtones sont aux prises. Étant donné qu'aucun processus visant à venir en aide aux personnes touchées par cette discrimination en leur propre nom n'a été proposé, l'héritage de préjudice continue de menacer le bien-être des femmes et de leurs descendants. Ces personnes continueront de supporter le fardeau d'alléger la discrimination à leur égard.
L'AFAC salue la déclaration explicite des problèmes énoncés au paragraphe 11(1), une attention particulière étant accordée aux répercussions liées à l'adoption d'enfants par des personnes bispirituelles et des partenaires de même sexe, aux répercussions de paternité inconnue ou non déclarée dans les cas de violence sexuelle, ainsi que des effets liés à l'émancipation des femmes.
Nous vous prions d'accepter notre contribution à la remise en question de la légitimité de la Loi sur les Indiens, ainsi que l'action coopérative de notre travail pour éliminer cette discrimination. Nous sommes reconnaissants du soutien de ce comité pour mettre fin à l'attaque systématique visant la capacité des mères à transmettre notre patrimoine et notre culture à nos enfants.
Le processus de colonisation et d'assimilation continue de s'opérer dans les corps et les esprits des femmes autochtones. Nous n'avons jamais participé à l'écriture de ces lois qui nous oppriment. Il est temps de recouvrer nos identités en droit et en action. Il est urgent de respecter et de promouvoir les droits intrinsèques des peuples autochtones. Nos droits découlent de nos cultures, de nos traditions spirituelles, de notre histoire et de nos philosophies, qui sont toutes transmises par nos mères. Ces droits découlent également de nos structures politiques, économiques et sociales, qui ont toutes été perturbées activement par les contraintes patriarcales et coloniales de la Couronne.
Le Canada s'est engagé à mettre en oeuvre ces droits comme le confirme la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Il est temps de rétablir le rôle traditionnel de fierté des femmes, des femmes transgenres et des femmes bispirituelles dans nos collectivités. La Loi sur les Indiens a réussi à classer et à diviser nos populations par des désignations de statut qui affectent nos communautés. En révoquant le statut d'Indien ou en n'attribuant pas le statut d'Indien aux femmes et à leurs enfants, la Loi sur les Indiens fait de ces personnes marginalisées, des cibles faciles pour une discrimination continue qui se manifeste d'une génération à l'autre.
L'AFAC a récemment souligné le 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy et les femmes autochtones qui ont choisi de se battre aux côtés du Canada pour notre liberté. Nous avons soutenu une nation qui ne nous a jamais soutenus. Il est inacceptable qu'aujourd'hui, nous devions continuer à défendre notre droit égal à la dignité, au respect et à la liberté de ne pas vivre dans la peur sur notre propre territoire. L'adoption de l'alinéa 6(1)a) « dans sa globalité » est notre voie commune vers la réconciliation, la guérison et l'autonomisation.
L'AFAC saisit pleinement l'occasion de travailler avec les Affaires autochtones et du Nord Canada pour la réalisation de la deuxième étape du processus de participation, tel qu'indiqué dans les amendements au projet de loi et nous engageons notre pleine participation à sa conception. Les mesures positives prises pour accepter ces amendements permettront non seulement aux femmes des Premières Nations de savoir que le gouvernement canadien reconnaît et respecte notre droit à l'égalité, mais profiteront également à toutes les femmes autochtones, leurs descendants et leurs communautés.
Je commence à m'habituer à ce différent type de forum. J'appelle de Calgary, en Alberta.
Je m'appelle Drew Lafond. Je suis membre de l'Association du Barreau Autochtone. L'Association du Barreau Autochtone du Canada est une organisation à but non lucratif qui regroupe des avocats, des juges, des universitaires, des étudiants et des parajuristes autochtones au Canada. De façon générale, notre objectif est de veiller à l'avancement des droits des autochtones au Canada et de permettre aux peuples autochtones de garantir leur capacité à exercer leurs droits d'autodétermination au Canada. Nous avons un mandat très large et nous représentons de très nombreuses personnes. Nous avons plus de 300 membres au Canada, d'un océan à l'autre.
Je m'adresse à vous aujourd'hui, suite à notre exposé au Comité sénatorial permanent des peuples autochtones. Nous nous sommes exprimés le 16 avril et nous avons également fait un exposé le 23 novembre 2016 devant le comité sénatorial permanent, et nous avons présenté des observations écrites au comité sénatorial permanent en avril 2017.
Aujourd'hui, je souhaite élaborer un peu plus sur ce que nous avons partagé lors de nos précédents exposés.
En ce qui concerne le projet de loi en cours, suite à notre exposé précédent, la difficulté rencontrée en ce qui concerne le texte du projet de loi , et l'article 6 de la Loi sur les Indiens dans son ensemble, concerne essentiellement l'interprétation du projet de loi pour les personnes des Premières Nations. Il était très difficile d'interpréter qui, dans le cadre du projet de loi, était qualifié pour le statut d'Indien.
Maintenant, l'objectif du projet de loi — et je me réfère au titre du projet de loi comme étant l'élimination de la discrimination fondée sur le sexe dans le cadre de la Loi sur les Indiens — n'avait pas été atteint en novembre. Par la suite, lorsqu'une autre série de révisions du projet de loi a été présentée en mai, le projet de loi lui-même comportait encore plusieurs cas de discrimination sexuelle, que nous avons identifiés seulement quelques jours avant ma présentation du mois de mai.
Malheureusement, nous n'avons pas eu l'occasion de passer en revue l'alinéa 6(1)a) et la disposition « de globalité ». En fait, lors de mon exposé au Comité sénatorial permanent, je pense que c'était le sénateur Patterson qui l'a soulevé comme une solution de rechange potentielle à l'avant-projet de loi qui était devant le Sénat à ce moment-là. Sur un ton familier, c'est un terme qui, je crois, a été attribué en lien avec ce à quoi les nouveaux alinéas 6(1)a.1) et 6(1) a.2) feront référence dans l'actuel projet de loi. L'objectif premier de l'alinéa 6(1)a) « de globalité », je crois —je vais risquer une hypothèse ici, et je paraphrase énormément — c'est de veiller à ce que quiconque ayant été privé de son statut, avant 1985, puisse voir ledit statut rétabli, et tout descendant d'une personne qui avait droit au statut en vertu des dispositions antérieures, qui est né avant le 17 avril 1985, ait également droit aux termes de l'alinéa 6(1)a). Encore une fois, nous n'avons pas eu l'occasion de contribuer à la rédaction de l'approche de globalité de l'alinéa 6(1)a) , mais je fonctionne selon cette hypothèse, et je proposerai ultérieurement mes commentaires sur le sujet .
En avril, lors de notre comparution devant le comité sénatorial, nous avons soulevé trois questions générales de premier plan. La première concernait le statut antérieur à 1951. La question que nous avons soumise au comité sénatorial était plus qu'une question et davantage un problème que nous voulions aborder dans un contexte plus élargi, c'est pourquoi, à l'époque, la discussion s'est concentrée sur la distinction arbitraire entre le statut antérieur à 1951 et celui postérieur à 1951.
Il s'agissait d'une distinction établie par la Cour d'appel de la Colombie-Britannique, dans l'arrêt McIvor. En fin de compte, cependant, il semble que pour les demandeurs, les personnes touchées par les dispositions relatives à l'émancipation en vertu des versions antérieures à 1951 et postérieures à 1951 de la Loi sur les Indiens, il s'agisse d'une décision arbitraire. C'est tout simplement qu'à cette époque, nous n'avions pas la capacité — et selon ce que j'observe, nous ne sommes toujours pas mieux positionnés pour le faire — c'est-à-dire pleinement mesurer les répercussions du rétablissement d'un affranchi et de ses descendants, avant 1951.
Sans fondements factuels pour appuyer un argument visant à évaluer l'effet d'un rétablissement antérieur à 1951, je pense que nous sommes encore désavantagés, en ce sens que nous n'avons toujours pas toutes les informations concernant les répercussions possibles. En fin de compte, c'est un problème qui affectera le Canada. Ce sont les lois du Canada. Nous voulons éviter les ramifications d'une réintégration de masse antérieure à 1951, ce qui aurait un impact néfaste sur la capacité des gouvernements des Premières Nations à administrer et à mener leurs propres affaires.
En ce qui concerne le statut postérieur à 1951, nous avons présenté des projets d'amendement et les avons remis au Comité sénatorial permanent des affaires autochtones. Comme je l'ai mentionné, je n'ai été contacté par aucun membre du comité sénatorial à la suite de la diffusion des amendements proposés. Ce n'est que le lendemain — je pense que c'était le 17 mai, lors de la lecture article par article — que j'ai été informé de la rédaction de l'approche « de globalité » de l'alinéa 6(1)a). J'en parlerai dans un instant.
Le seul autre élément que j'aimerais soumettre concerne les articles 10 et 11 de la Loi sur les Indiens. Il y a actuellement une ambiguïté à l'article 10 de la Loi sur les Indiens pour les bandes qui ont adopté leurs propres codes d'appartenance de leur bande. Cela a été souligné dans un cas de la Cour d'appel de l'Alberta en 2003.
Ce que nous aurions aimé que le Sénat accomplisse dans ce cas, ce qui malheureusement n'a pas été fait, c'est d'aborder, en plus des amendements proposés à l'article 11 de la Loi sur les Indiens, l'effet lié au fait de rétablir essentiellement quiconque a été rétabli en vertu des dispositions additionnelles concernant le statut de l'article 6 à une liste d'adhésion à une bande, ou à une liste de membres équivalente, tenue à jour par le ministère.
Cette situation engendre des problèmes en rendant incertain le statut des personnes réintégrées aujourd'hui. Une incertitude persiste pour déterminer si ces personnes seraient réintégrées, en date du 17 avril 1985. La conséquence serait qu'elles seraient également admissibles à l'adhésion à une bande. Leurs noms seraient intégrés à la liste des bandes, à compter du 17 avril 1985. C'est une ambiguïté qui persiste.
Cette situation a été abordée par la Cour d'appel de l'Alberta, et nous pensons que la décision, au moins dans notre cas, donne une direction claire au Sénat et à la Chambre pour éliminer la discrimination fondée sur le sexe. Cette situation affecte les dispositions relatives au statut de l'article 6, ainsi que la façon dont ces dispositions influent sur l'admissibilité automatique à une bande.
Pour en revenir à l'approche « de globalité » de l'alinéa 6(1)a), je n'ai pas été informé de la ferme intention de l'alinéa 6(1)a). J'ai simplement supposé que cette approche pourrait bien atteindre l'objectif du projet de loi, soit l'élimination de la discrimination fondée sur le sexe. Comme nous l'avons indiqué dans nos observations précédentes, l'avant-projet de loi a ajouté à la dimension déjà ésotérique de l'article 6, qui devenait illogique pour les membres des Premières Nations.
Maintenant, la seule préoccupation en ce qui concerne...
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Ce qui est responsable est son évaluation subjective. De notre point de vue, on se demande quels problèmes pourraient bien survenir dans le cadre de l'approche « de globalité » de l'alinéa 6(1)a)... Vous vous souviendrez que lors de nos mémoires antérieures présentés au Sénat en mai — ce qui a d'ailleurs été également identifié dans nos mémoires écrits — nous avons déterminé que l'ébauche de langage proposée en 2010 par le gouvernement libéral, dans le cadre des négociations et des discussions de l'époque concernant le projet de loi ... Pendant cette ronde de négociations, l'article a été jugé irrecevable, il n'a donc pas été pris en considération et, malheureusement, tout s'est arrêté là.
Nous avons maintenant repris les discussions dans nos présentations écrites. Nous avons retenu cette approche comme une possibilité lors de nos exposés oraux, à titre de bon point de départ pour éliminer la discrimination fondée sur le sexe dans le cadre de la Loi sur les Indiens. Ce qui semble s'être passé, c'est que le sénateur McPhedran s'est simplement servi du langage de l'amendement libéral proposé en 2010, l'a inséré dans l'alinéa 6(1)a), puis il a ajouté une disposition en vertu de l'alinéa (a.2), qui est simplement une disposition d'interprétation ou une disposition de clarification, qui interprète l'alinéa (a.1). Par conséquent, il y a eu peu de modifications de la proposition libérale présentée au cours des négociations du projet de loi .
Nous avons fait une mise en garde concernant sa simple insertion dans sa forme actuelle. À ce moment-là, nous l'avons désigné comme un bon point de départ, comme je l'ai indiqué. Vous rencontrez des problèmes techniques avec la langue en insérant simplement cette approche dans un projet de loi, parce que vous courez le risque de faire face à des incohérences ou à des conséquences imprévues. Nous n'avons pas été en mesure d'en mesurer l'ampleur.
Lorsque j'ai examiné la question, la semaine dernière, la seule interrogation qui m'est venue à l'esprit était celle de savoir à qui nous faisons référence lorsque nous parlons d'une personne née avant 1985 et qui est un descendant direct de la personne mentionnée. En examinant la personne visée par l'alinéa a) ou une personne visée par les alinéas 11(1)a), b), c), d), e) ou f), comme on peut le lire, qui précède immédiatement le 17 avril 1985, le premier problème qui nous est venu à l'esprit a été de se demander si cela se réfère uniquement à des personnes vivantes ou bien à des personnes décédées? Ou, s'agit-il de descendants de personnes qui vivaient immédiatement avant 1985 ou à des personnes décédées? Il existe une disposition déterminative dans l'article 6 de la Loi sur les Indiens qui se lit comme suit: « a) une personne qui n'était plus vivante immédiatement avant le 17 avril 1985, mais qui avait, au moment du décès, le droit d'être inscrite, est réputée avoir le droit d'être inscrite en vertu de l'alinéa (1)a); « c'est inscrit sous (6)(3), mais, malheureusement, cette référence concerne uniquement l'alinéa (1)f) du paragraphe (2).
Il y a aussi ces petits problèmes techniques que vous rencontrerez lorsque vous insérez un alinéa comme celui-ci dans un projet de loi, et notre préoccupation en découle. Je pense que cela fait écho aux préoccupations des sénateurs.
En outre, nous ne savons pas si nous pouvons produire une définition appropriée de l'approche « de globalité » de l'alinéa 6(1)a), et si en passant à la phase suivante, les mesures législatives sont en mesure de mettre correctement en oeuvre cette intention?
En ce qui concerne le sous-alinéa (a.1), je saisis la stratégie politique. C'est un élément présenté par les libéraux, alors les libéraux ne devraient-ils pas être plus enclins à l'adopter? D'un point de vue politique, c'est une approche très admirable. D'un point de vue juridique, nous avons toujours des questions sur lesquelles nous n'avons pas eu l'occasion de nous interroger entièrement.