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Bonjour tout le monde. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 73e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier le Budget principal des dépenses 2023‑2024.
Le greffier vient de me demander de signaler que, parfois, lorsque nous parlons et tenons notre écouteur de la main, il se déplace autour du microphone. Cela provoque une boucle de rétroaction pour les interprètes. Hier, certains interprètes n'ont plus été en mesure de fournir le service en raison des dommages causés. Une fois de plus, je vous rappelle qu'une seule personne à la fois peut parler et que nous devons garder à l'esprit que nous sommes un pays à deux langues officielles. Nous pouvons toujours tenter de faire mieux.
Nous accueillons aujourd'hui l'honorable Anthony Rota, Président de la Chambre des communes; M. Eric Janse, greffier intérimaire de la Chambre des communes; Michel Patrice, sous-greffier de l'Administration; et Paul St George, dirigeant principal des finances. Du Service de protection parlementaire, nous avons Larry Brookson, directeur par intérim; Éric Savard, dirigeant principal des finances; et Robyn Daigle, dirigeante principale des ressources humaines.
Monsieur le Président, vous disposez d'un maximum de 10 minutes pour une déclaration liminaire, après quoi des membres du Comité vous poseront des questions. Je vous invite à me céder tout temps dont vous n'auriez pas besoin.
Bienvenue, monsieur le Président À vous la parole.
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Je suis accompagné de M. Eric Janse, greffier intérimaire de la Chambre des communes; de M. Michel Patrice, sous-greffier, Administration; et de M. Paul St George, dirigeant principal des finances.
Je suis aussi accompagné de M. Larry Brookson, de M. Éric Savard et de Mme Robyn Daigle, dont les fonctions ont déjà été précisées. Toutes ces personnes vont être disponibles pour répondre aux questions des membres du Comité.
[Traduction]
Je vais commencer par exposer les principaux éléments du Budget principal des dépenses 2023‑2024 de la Chambre des communes, qui a été déposé en Chambre le 15 février 2023.
Le budget principal des dépenses est de 597,1 millions de dollars, soit une augmentation nette de 34,1 millions de dollars par rapport au Budget principal des dépenses 2022‑2023. Je tiens à préciser que le Budget principal des dépenses 2023‑2024 a été revu et approuvé par le Bureau de régie interne lors de sa réunion du 7 décembre 2022.
Je présenterai le budget principal des dépenses de la Chambre des communes selon trois grandes catégories, ce qui correspond au document que vous avez reçu. L’incidence financière associée à chaque catégorie représente les changements sur 12 mois par rapport au Budget principal des dépenses 2022‑2023. Voici les trois catégories: les initiatives approuvées par le Bureau; les augmentations liées au coût de la vie et à l’inflation; les autres postes budgétaires.
Je vais d’abord vous parler du financement de 4,2 millions de dollars destiné à des initiatives approuvées par le Bureau. Le 1er décembre 2022, le Bureau a alloué une somme de 1,9 million de dollars au perfectionnement professionnel du personnel des députés, des agents supérieurs de la Chambre et des bureaux de recherche des caucus nationaux. Cette initiative est permanente et financée au moyen du budget central. Le Bureau a aussi approuvé 1,3 million de dollars pour financer des mesures de renforcement du soutien à la sécurité des députés.
[Français]
Le Bureau a aussi approuvé un financement de 0,7 million de dollars pour la création d'un secrétariat à l'accessibilité qui supervisera la mise en œuvre du Plan d'accessibilité de la Chambre des communes 2023‑2025. De plus, cette catégorie comprend un montant net de 0,4 million de dollars pour financer les conférences et les assemblées. Le montant approuvé comprend un fonds temporaire de 1,2 million de dollars pour la tenue de la 31e Session annuelle de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Il y a eu une baisse d'environ un million de dollars, attribuable à l'expiration du financement prévu dans le Budget principal des dépenses 2022‑2023.
[Traduction]
Je passe maintenant à la catégorie des augmentations liées au coût de la vie et à l’inflation, dans laquelle il y a eu un rajustement global de 27,1 millions de dollars.
Chaque année, les budgets de bureau des députés et des agents supérieurs de la Chambre et le compte de frais de déplacement sont indexés sur l’Indice des prix à la consommation ou IPC. En décembre 2022, le Bureau a approuvé une indexation sur l’IPC, établie à 6 % au mois de septembre de l’année précédente. Ce changement se traduit par une hausse de 11,7 millions de dollars.
Un rajustement de 12,8 millions de dollars est destiné à la location des bureaux de circonscription. En juin 2022, le Bureau a autorisé les députés à porter le coût de location de leur bureau de circonscription au budget central, jusqu’à concurrence de 3 000 $ par mois. Il a aussi approuvé l’indexation annuelle de ce montant sur l’IPC.
[Français]
De plus, puisque l'indemnité de session et les indemnités supplémentaires des députés sont des indemnités prescrites par la loi et qu'elles sont indexées tous les ans en vertu de la Loi sur le Parlement du Canada, elles ont augmenté de 2 % le 1er avril 2022. Cette indexation se traduit par une hausse de 1,3 million de dollars dans le budget principal des dépenses.
Les augmentations économiques sont aussi des mesures indispensables pour favoriser le recrutement au sein de l'Administration de la Chambre, y compris le Programme des pages. Une somme de 1,1 million de dollars est consacrée aux augmentations économiques dans le budget principal des dépenses.
[Traduction]
Passons maintenant à la dernière des trois catégories de dépenses à la Chambre des communes: Autres postes.
Les fonds prévus pour les autres postes ont augmenté de 2,7 millions de dollars et comprennent les rajustements suivants: 2,1 millions de dollars pour les régimes d’avantages sociaux des employés; 0,4 million de dollars pour les cotisations au régime de retraite des députés, tel que le Conseil du Trésor l’a établi; 0,2 million de dollars pour le supplément par électeur versé aux députés étant donné l’augmentation du nombre de députés représentant des circonscriptions à forte densité de population après l’élection générale de septembre 2021.
[Français]
Je vais maintenant vous présenter les crédits demandés par le Service de protection parlementaire dans le Budget principal des dépenses 2023‑2024.
[Traduction]
Pour l’exercice financier 2023‑2024, le Service de protection parlementaire demande une augmentation de 2,9 % par rapport au Budget principal des dépenses 2022‑2023, soit une augmentation totale de 4 millions de dollars. La ventilation des fonds demandés suit les quatre grandes catégories de dépenses suivantes: le personnel; les installations de formation; l’inflation; la diversité, l’inclusion et l’appartenance.
[Français]
Tout d'abord, notons que le Service de protection parlementaire s'efforce de répondre aux besoins et aux attentes de la communauté parlementaire. Il doit aussi s'acquitter efficacement de son mandat de protection dans un environnement où les menaces connaissent une évolution constante. Pour y parvenir, le Service doit mettre l'accent sur la santé, la sécurité et le bien-être des employés, tout en s'engageant continuellement à favoriser l'inclusion, la diversité et le sentiment d'appartenance.
[Traduction]
La première catégorie est celle du personnel et se chiffre à 1,9 million de dollars. La majorité de cette somme, 1,4 million de dollars, correspond aux augmentations de salaire à la suite de la signature d’une convention collective avec le groupe de la protection, soit environ 500 agents, et l’application ultérieure de ces salaires aux salariés non représentés du Service, soit près de 200 employés.
[Français]
La deuxième catégorie est la formation et représente 1,3 million de dollars. La majorité des coûts sont liés au fait que le Service a besoin d'installations de formation intérieures adéquates.
[Traduction]
Au troisième rang, nous retrouvons les dépenses liées à l’inflation, qui se chiffrent à environ 500 000 $. Ce montant comprend diverses augmentations de coûts transférées au Service par des parties interdépendantes avec lesquelles le Service est appelé à interagir, notamment par l’entremise des ententes sur les niveaux de service.
La quatrième et dernière catégorie est celle de la diversité, de l’inclusion et de l’appartenance. Les connaissances, la sensibilisation ainsi que la mise en application des principes d’équité, de diversité et d’inclusion s’avèrent essentielles au fonctionnement quotidien du Service de protection parlementaire. Une somme de 150 000 $ a été prévue pour soutenir les efforts du Service visant à mettre sur pied des outils et des initiatives qui permettent non seulement de façonner la culture du Service, mais aussi de servir la communauté parlementaire en offrant en même temps des occasions d’apprentissage et de perfectionnement.
[Français]
En conclusion, le Service de protection parlementaire présente des estimations prudentes qui démontrent son engagement envers la stabilisation et la gouvernance financières.
[Traduction]
Voulez-vous que je termine les trois derniers paragraphes ou que je m'arrête là? Je crois que ce bip signifiait que je devais m'arrêter.
J'ai vu un regard.
Il va falloir que je l'apprenne, celui‑là.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Par votre entremise, j'aimerais remercier les témoins d'être ici aujourd'hui.
Je vais me concentrer sur trois domaines et, encore une fois, je vous laisserai décider quel témoin est le plus apte à répondre.
Nous avons parlé un peu de la sécurité des députés et, depuis mon élection en 2015, il y a eu bien des progrès en matière de sécurité physique, que ce soient les boutons de panique qui nous ont été fournis ou les systèmes de sécurité de nos résidences et de nos bureaux de circonscription.
J'ai parlé un peu de ce sujet, mais je n'ai pas reçu de mise à jour ni des nouvelles à ce sujet. La Chambre siège, et en ce moment, c'est ce que nous appelons la « période insensée » où nous siégeons souvent jusqu'à minuit. La Chambre s'ajourne à minuit et un groupe de députés circule au centre-ville d'Ottawa à minuit et demi.
Je me souviens avoir demandé, lors d'une réunion précédente, s'il était possible que la navette fasse une boucle jusqu'à certains hôtels. Nous nous arrangeons entre nous pour rentrer à pied ensemble afin de ne pas marcher seuls. C'est bien que j'aie mon bouton d'alarme, mais il ne sert qu'à enregistrer quelqu'un qui m'attaque.
Est‑il possible d'envisager un service de navette? Je sais que le bâtiment du Sénat est un peu plus éloigné et nous passons devant des hôtels. Est‑ce quelque chose qui pourrait être mis en place pour ceux qui en ont besoin?
J'aimerais revenir sur une autre question et, encore une fois, cela peut sembler bizarre. Lorsque vous étiez ici la dernière fois, en avril 2022, j'ai soulevé cette question, et je suis heureuse que M. Brookson, le sergent d'armes et le Président soient ici devant moi. Je suis sûre que vous savez où je veux en venir.
Lorsque nous étions dans l'édifice du Centre, les deux entrées du Sénat et de la Chambre des communes avaient un surplomb afin que le Service de protection parlementaire qui attendait les députés et les sénateurs à l'extérieur soit à l'abri des intempéries. À l'heure actuelle, l'entrée de l'édifice de l'Ouest, qui donne sur la rue Wellington, n'est pas couverte, de sorte que nos agents du Service de protection parlementaire sont exposés aux éléments. Ils se tiennent debout par un froid glacial. J'ai vu un morceau de glace qui est tombé de l'édifice de l’Ouest et qui a failli frapper un agent.
Si c'était l'un d'entre nous, je suis sûre qu'on y mettrait quelque chose, mais je serais négligente de ne pas demander. Je comprends qu'il puisse y avoir un problème de visibilité. N'y a‑t‑il pas moyen de mettre en place temporairement une sorte de surplomb, d'auvent ou de structure de protection pendant que nous sommes dans l'édifice de l'Ouest pour protéger les agents qui sont ici pour nous protéger?
Je m'en voudrais de ne pas poser à nouveau la question de la mise en place de quelque chose.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Comme toujours, tout passe par la présidence.
Cela fait maintenant deux ans que nous avons un Parlement hybride, et le système a été très bénéfique pour les députés qui ont besoin d'être dans leurs circonscriptions pendant les semaines de séance pour diverses raisons.
J'ai deux questions à poser.
La première est de savoir s'il y a eu des réflexions sur ce changement, parce que nous voyons maintenant beaucoup plus de députés revenir physiquement au Parlement. Maintenant que la majorité des députés sont présents, le système hybride est‑il modifié?
Deuxièmement, je sais que plusieurs députés vivent dans des régions rurales, éloignées et septentrionales où la connectivité Internet peut représenter un défi considérable. L'Administration de la Chambre a‑t‑elle envisagé quelque chose pour les aider à améliorer cette connectivité, et y a‑t‑il des régions particulières au Canada où le problème de la connectivité est une chose à laquelle nous devrions penser pendant cette période?
Au nom des membres du Comité, je me ferai l'écho de notre gratitude pour le travail que vous accomplissez. Étant donné que l'ancien greffier a été mentionné, je vais lui rendre hommage pour l'excellent travail qu'il a accompli, ainsi qu'aux greffiers précédents, y compris le greffier intérimaire actuel. Nous savons à quel point il est difficile de faire ce travail. Or, ce n'est pas nous qui le faisons. C'est vous et nous vous en sommes reconnaissants.
Monsieur le Président et toute l'équipe, merci.
M. Aubé et M. le sergent d'armes McDonell, je sais que vous n'étiez pas censés être ici, mais vous avez fait un excellent travail. Si vous souhaitez nous faire part de quoi que ce soit d'autre, n'hésitez pas à le faire savoir au greffier. Nous le ferons traduire avant de le diffuser.
Sur ce, nous vous souhaitons une excellente fin de journée.
Nous allons procéder à une transition rapide, car notre deuxième groupe de discussion est arrivé.
Je vous remercie de votre attention.
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Madame la présidente, je vous remercie de m'avoir invité.
Je vais essayer d'être bref.
C'est un peu intimidant. Lorsque M. Sutherland et moi nous présentons ici seuls, toute la salle est évacuée. Soit nous comptons tous les deux pour les 40 personnes assises derrière nous, soit il s'agit d'une sorte d'embuscade. Nous allons voir comment cela se passera.
Madame la présidente, je vous ai dit que j'avais une conférence de presse avec mes collègues, MM. et à 13 h 15 sur un projet de loi sur la réforme du cautionnement, qui, je le sais, intéressera mes collègues, de sorte que je devrai m'arrêter à 13 heures pile. C'est pourquoi je serai très bref.
[Français]
Madame la présidente, je suis heureux de m'adresser aujourd'hui au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre pour parler du budget principal des dépenses de la Commission des débats des chefs. Je suis accompagné de M. Allen Sutherland, secrétaire adjoint du Cabinet, Bureau du Conseil privé.
Comme vous le savez, le m'a confié l'importante responsabilité d'appuyer nos institutions démocratiques. Les Canadiens et les Canadiennes ont de nombreuses raisons d'être fiers de leur démocratie. Toutefois, comme vous le savez aussi bien que moi, la démocratie est un chantier perpétuel qui nécessite notre attention soutenue.
[Traduction]
Je remercie tout particulièrement les membres du Comité pour leur investissement quotidien dans notre démocratie et nos institutions démocratiques.
Madame la présidente, les débats des chefs jouent un rôle essentiel dans les élections fédérales et sont l'une des pierres angulaires de la démocratie saine, dynamique et diversifiée qu'est le Canada.
Depuis sa création en 2018, la Commission indépendante des débats des chefs, ou CDC, a dialogué avec les Canadiens lors de deux élections fédérales — en 2019 et en 2021 — en offrant aux citoyens une plateforme pour en savoir plus long sur les premiers ministres potentiels et les comparer, ainsi que sur leurs idées et leur vision pour notre pays. Bien que la Commission des débats des chefs bénéficie d'un soutien administratif limité de la part du Bureau du Conseil privé, elle s'acquitte de son mandat en toute indépendance et dans l'intérêt public.
[Français]
La Commission a pour mandat d'organiser deux débats des chefs, soit un dans chaque langue officielle, à chacune des élections fédérales, sous la direction d'un commissaire indépendant. Celui-ci est appuyé par un comité consultatif de sept membres. Elle a mené un exercice cohérent en vue de tirer des leçons de son expérience lors des débats de 2021. Nous avons d'ailleurs discuté de ces questions lors de certaines réunions de ce comité. Le 10 mai 2022, j'ai présenté les recommandations qui en découlent à la Chambre des communes.
En tant que ministre, j'ai reçu du le mandat d'examiner ces recommandations visant à améliorer les débats des chefs et de prendre les mesures qui s'imposent pour que ces débats continuent de servir l'intérêt public. Des discussions ont déjà eu lieu avec la Commission sur la façon de donner suite aux recommandations du rapport dans le cadre de son mandat actuel.
[Traduction]
Comme vous le savez, chers collègues, le très honorable David Johnston a quitté ses fonctions de commissaire des débats en mars de cette année pour occuper le poste de rapporteur spécial indépendant sur l'ingérence étrangère.
Au nom du gouvernement et de tous les Canadiens, je tiens à exprimer ma gratitude à M. Johnston pour le leadership, les connaissances et l'expérience qu'il a apportés à la Commission. Il continue d'oeuvrer au renforcement de notre démocratie.
Le gouvernement a bien sûr l'intention de nommer un nouveau commissaire. J'en aurai plus à dire sur le calendrier de cette nomination dans les semaines à venir. Nous serions évidemment heureux de recevoir des suggestions de la part des membres de ce comité et d'autres parlementaires quant aux personnes susceptibles d'assumer ce rôle important. Entretemps, la Commission poursuit ses travaux de préparation de la prochaine série de débats.
Très brièvement, madame la présidente, l'objet de ma comparution est le Budget principal des dépenses 2023‑2024 de la Commission des débats des chefs. Comme vous le constaterez, un montant de 3 453 736 $ est prévu pour la Commission. La Commission aura accès à 596 814 $ au cours du présent exercice financier. Cette somme servira à financer ses activités courantes, y compris les salaires. Il y a un employé à temps plein, je crois, et trois autres qui travaillent à temps partiel. Les 2 856 922 $ restants sont une affectation bloquée au cas où — comme dans tout gouvernement minoritaire — il y aurait des élections.
Madame la présidente, je sais que cela a suscité un intérêt considérable chez mes collègues. Je me ferai un plaisir de répondre à des questions précises sur ces données financières.
:
Madame la présidente, encore une fois, il s'agit de questions très pertinentes.
Je sais que M. Johnston a comparu devant le Comité au cours d'une réunion qui a eu lieu après ma comparution. Je partage le point de vue de Mme Sahota en ce qui concerne les services qu'il a rendus au pays en occupant différentes fonctions.
Je crois qu'il a reconnu — et nous l'avons fait — que le débat en anglais lors des élections de 2021 a suscité une certaine controverse, surtout en raison d'une question d'ouverture concernant le Québec. C'est compréhensible et regrettable. Je ne suis pas en mesure de faire des commentaires concernant la structure ou ces décisions, évidemment. Ce n'est pas moi qui les ai prises. Le commissaire et son groupe consultatif sont arrivés à ces conclusions.
M. Johnston a parlé de ces défis. C'est un défi d'organiser les débats de façon à ce que la Commission ait le pouvoir exclusif sur le format tout en tenant compte des éléments essentiels à l'intégrité journalistique. Je ne suis pas un expert dans ce domaine. Je ne peux pas me prononcer là‑dessus. Je reconnais l'importance d'entendre des voix réfléchies et de bien faire les choses.
Mme Sahota a parlé de la réussite du travail de la Commission. Je pense qu'un indicateur pourrait être que 10 millions de Canadiens ont regardé le débat en anglais sur la 44e élection générale, et que 4 millions de Canadiens ont regardé le débat en français. Les débats en anglais et en français ont été diffusés sur 36 réseaux de télévision, quatre réseaux de radio nationaux et 150 flux numériques. Les débats ont été présentés dans 16 langues, dont six langues autochtones. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles nous pensons que la Commission a un rôle à jouer. Elle rend ces débats accessibles à un large éventail de personnes et de groupes.
Nous avons vu lors d'élections précédentes que le réseau de télévision X, la Munk School of Global Affairs and Public Policy ou l'université Y décident d'organiser un débat. C'est très bien. Certains chefs peuvent accepter d'y participer et d'autres pas. Nous croyons que la Commission a un important rôle à jouer pour s'assurer que les réseaux et les fournisseurs de services numériques aient le meilleur accès possible à un débat neutre, professionnel et réfléchi entre les personnes qui veulent devenir premier ministre du Canada.
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Madame la présidente, la question posée par Mme Blaney est essentielle.
Pour être honnête, je n'ai pas l'expertise. J'ai évidemment lu le rapport de la Commission des débats des chefs. J'ai parlé avec le commissaire précédent, M. Johnston. Je pense que cela va au cœur du problème.
C'était là le défi: sous l'autorité de qui se fait le choix du modérateur et à qui appartient ce choix? Comment concilier l'intérêt public et l'intérêt journalistique dans un débat...? Je n'utilise peut-être pas les termes exacts et précis. Je ne prétends pas être moi-même un expert dans ce domaine. Cependant, si je me souviens bien de ces conversations, il est évident qu'il est important de respecter l'intégrité et l'indépendance journalistiques et le rôle indépendant de la Commission dans le choix d'un modérateur qui agirait dans l'intérêt public.
Ces deux questions se recoupent clairement, en tout cas dans mon esprit, dans un certain nombre de domaines, mais il y a probablement des distinctions importantes entre les deux. Je ne me risquerais pas à improviser une réponse devant le Comité.
Cependant, je pense que dans ma recommandation au Cabinet concernant un successeur éventuel de M. Johnston en tant que commissaire chargé des débats, pour ce qui est de la capacité de cette personne à analyser cette question et à trouver une réponse qui évitera la situation malheureuse dont nous avons discuté plus tôt avec votre collègue, madame Gaudreau. J'aimerais moi-même avoir l'assurance, et pouvoir assurer mes collègues, que nous avons trouvé une réponse, non pas aux détails de cette question, mais à l'égard d'un processus qui permettra d'obtenir la bonne réponse.
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Madame la présidente, je vous remercie de cette question. La question de Mme Koutrakis est très importante.
La réponse simple à la question, c'est qu'en fait, aucune mesure n'était en place avant que notre gouvernement remporte les élections de 2015. La première élection générale au cours de laquelle une série de mesures discrètes et délibérées a été adoptée pour détecter l'ingérence étrangère, y réagir, l'atténuer et, au besoin, informer les Canadiens à ce sujet, a été celle de 2019. Notre collègue était alors la ministre des Institutions démocratiques. C'est à ce moment‑là que plusieurs de ces mesures ont été mises en place.
Le Parlement a modifié la loi en 2018 afin d'éliminer certaines échappatoires entourant le possible financement étranger dans le système électoral canadien. Ces mesures existent depuis cinq ou six ans. Lors du sommet du G7 à Charlevoix, dans la province de Québec, le s'est entendu avec les dirigeants du G7 pour établir un mécanisme d'intervention rapide, car cette menace ne vise pas exclusivement le Canada. Plusieurs de nos alliés dans le monde et plusieurs autres grandes démocraties, notamment celles du G7, sont exposés à des menaces semblables.
Nous avons modernisé la Loi électorale en 2018. Par exemple, ces modifications à la Loi électorale du Canada ont instauré de nouveaux régimes concernant la publicité et la production de rapports pour les activités de financement et les candidats à la direction d'un parti. C'était de nouvelles mesures. En 2019, nous avons dévoilé un plan de protection de la démocratie comportant quatre grands piliers. L'un de ces piliers est de renforcer la préparation et la résilience des citoyens. L'une de vos collègues a mentionné le défi apporté par la mésinformation et les fausses nouvelles. C'est une menace croissante pour la tenue d'élections libres et équitables. La meilleure solution est de protéger les Canadiens contre ces menaces. Dans la mesure du possible, cela doit être fait par la société civile et des experts de l'extérieur.
Nous avons amélioré l'état de préparation organisationnelle au sein du gouvernement du Canada. Par exemple, nous avons fourni des séances d'information à tous les partis politiques et aux représentants désignés qui détenaient l'autorisation de sécurité nécessaire pour recevoir cette information. Nous avons mis sur pied un groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignement visant les élections, un groupe de professionnels qui dirigent nos organismes de sécurité et de renseignement et qui fournissent des conseils. Vous avez peut-être remarqué que nous avons de nouveau mis sur pied ce groupe en raison des élections partielles qui ont été déclenchées et qui auront lieu à la fin du mois prochain. En outre, nous avons adopté les dispositions de la Déclaration du Canada sur l'intégrité électorale en ligne afin de responsabiliser les plateformes de médias sociaux quant à leur rôle dans la lutte contre la désinformation et les fausses nouvelles.
Les efforts sont continus. Les budgets fédéraux de 2019 ont ajouté 19,4 millions de dollars sur quatre ans. Nous avons accordé au Centre de la sécurité des télécommunications, un organisme de la Défense nationale, 4,2 millions de dollars sur trois ans. Nous n'avons pas cessé d'investir dans le système requis pour veiller à ce que notre communauté de la sécurité et du renseignement ait les outils dont elle a besoin pour faire le meilleur travail possible, mais nous ne prétendons pas que ces réponses sont parfaites.
En réponse aux questions de votre collègue, je dirais que nous pensons que le travail ne sera jamais terminé. S'il y a des façons de renforcer et d'améliorer ces mesures... La menace continue d'évoluer. Nous pouvons apprendre d'autres pays et nous cherchons activement de bonnes idées et de meilleures pratiques. Nous cherchons continuellement des façons d'améliorer ce que nous croyons être un ensemble considérable de travaux que nous avons réalisés jusqu'à maintenant.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'ai obtenu beaucoup de réponses à mes questions, mais je suis forcée de constater que l'humain est ainsi fait: il attend que le couvercle saute pour s'occuper et vraiment se préoccuper de ce qui est important.
Il n'est pas nécessaire non plus de compter 20 ans d'expérience en politique pour comprendre que, quand on est au pouvoir, on veut y rester et que, quand on n'y est pas, on veut essayer de s'y retrouver.
Je le répète tous les trois mois, quand il est question d'être non partisan en ce qui concerne des intérêts en particulier, je ne cherche pas le pouvoir. Je le cherche pour le Québec, plus tard.
Toutefois, compte tenu des sondages qui ont eu lieu, j'éprouve de l'inquiétude concernant les prochaines élections. Un électeur sur cinq a clairement exprimé qu'il ne fait plus confiance à notre système électoral, à son étanchéité.
Je ne m'attendais pas à ce que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre commence à étudier la question de l'ingérence en novembre. Or, le 23 mai approche. Nous obtiendrons des résultats qui ont déjà peut-être été entendus et qui sont attendus.
Que devons-nous dire à la population en attendant?
C'est un bon moment, prenons une bonne minute pour expliquer aux gens qu'ils peuvent nous faire confiance, parce que nous savons où nous allons et quoi proposer pour améliorer les choses.
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Madame la présidente, c'est une excellente question.
Il est vrai que Mme Gaudreau a la vertu de dire que sa formation politique ne cherche pas à former le gouvernement du Canada. Je ne veux pas être en désaccord avec une collègue que j'aime bien, mais ne confondons pas les termes « non partisan » et « non gouvernemental ».
Cela fait longtemps que je siège à la Chambre des communes. Je me suis fait des amis parmi nos collègues du Bloc québécois, qui comptent parmi les meilleurs partisans du système parlementaire que je connais. Ce sont des gens qui respectent foncièrement la démocratie et le système parlementaire, il faut le dire.
Il est vrai que le Bloc québécois n'aspire pas, contrairement aux autres partis, à former un gouvernement.
Votre question est extrêmement importante et doit être entendue par toutes les formations politiques présentes à la Chambre des communes, car elle porte sur la confiance des Canadiens envers leurs institutions électorales, politiques et publiques.
Je reconnais et je partage les inquiétudes quant aux défis. La meilleure chose que nous puissions faire, c'est de renforcer ce que nous avons déjà mis sur pied et de continuer à nous inspirer des conseils des députés comme mes collègues ici présents, ainsi que vous, madame la présidente.
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Madame la présidente, je vais m'adresser à M. Fergus par votre entremise.
Je pense que c'est la question qui s'impose, en ce sens qu'il y a eu un échec quant au partage d'information dans la situation de M. Chong, qui était très sérieuse. Cette situation, qui devrait inquiéter tous les parlementaires, préoccupe énormément notre gouvernement. Le fait que l'information ne s'est pas rendue au , à l'époque, ni à son patron, le , n'est pas acceptable. Comme nous l'avons dit au tout début, c'est précisément la raison pour laquelle le premier ministre a mandaté notre collègue, le ministre de la Sécurité publique, de donner de nouvelles instructions, précises et par écrit, au Service canadien du renseignement de sécurité.
J'ai vu des ébauches et je sais que c'est en train de se faire, mais je peux aussi vous assurer, étant donné que le premier ministre en a parlé publiquement ainsi qu'en privé, lors de rencontres où j'étais présent, que les organismes fédéraux prennent déjà connaissance de ces instructions. Lorsque le premier ministre a été avisé de la situation, il a demandé au Service canadien du renseignement de sécurité d'informer M. Chong, en fonction de l'information dont il disposait, des circonstances inquiétantes liées à cette allégation, ce qui a été fait. Comme je n'ai pas de feuille de route, je vous réponds de mémoire. Il est essentiel de disposer d'information précise pendant ce genre de discussion, c'est pourquoi je m'assure d'ajouter un petit bémol à mes propos.
Votre collègue M. Cooper a fait allusion à des déclarations du premier ministre. Il est vrai que ce dernier a été informé de la situation lorsqu'il a pris connaissance d'un débat public dans un journal. Par la suite, la conseillère à la sécurité nationale et au renseignement auprès du premier ministre a aussi parlé à M. Chong afin de corriger de l'information ou de lui fournir plus de détails, qui n'étaient peut-être pas très évidents lors de la première rencontre. Cependant, comme je n'ai pas assisté à ces rencontres, je me base en partie sur ce que j'ai vu dans le contexte public.
La leçon que nous devons tirer de cela, c'est que tous nos collègues parlementaires, à la Chambre des communes comme au Sénat, doivent être avisés lorsqu'il y a une menace potentielle, et qu'on doit leur offrir des outils ainsi que des avis provenant d'experts en sécurité nationale sur la façon de se protéger et de protéger leur famille, de même que leur personnel. La meilleure façon de s'assurer que ces tentatives d'ingérence ne donnent pas lieu à des résultats d'élections contaminés est d'adopter une position défensive, ce que le gouvernement a toujours fait.
L'idée, je crois, est d'aider nos collègues parlementaires à prendre conscience de ces menaces, des tactiques de certains pays. La Chine n'est pas le seul pays en cause, comme nous l'avons souligné à de nombreuses reprises. En effet, d'autres pays ont fait des tentatives d'ingérence, et pas uniquement au Canada. Je pense que nous devrons fournir un effort continu et nous assurer de prendre toutes les mesures nécessaires.