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Je déclare cette séance ouverte.
Bienvenue à la 106e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes.
Avant de commencer, je tiens à rappeler les importantes mesures préventives suivantes à tous les députés et à tous les témoins dans la salle.
Pour prévenir les incidents de retour de son perturbateurs et potentiellement nocifs qui peuvent causer des blessures, tous les participants qui se trouvent dans la salle doivent garder leur oreillette loin des microphones en tout temps.
Comme l'indique le communiqué que le Président a adressé à tous les députés le lundi 29 avril, les mesures suivantes ont été prises pour aider à prévenir les incidents de retour de son. Les anciennes oreillettes ont été remplacées par un modèle qui réduit grandement le risque de retour de son. Les nouvelles oreillettes sont noires, tandis que les anciennes étaient grises. Par défaut, toutes les oreillettes inutilisées seront débranchées au début des réunions. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, veuillez la placer la face vers le bas au milieu de l'autocollant destiné à cet usage, que vous trouverez sur la table. Veuillez consulter les cartons placés sur la table qui présentent les directives visant à prévenir les incidents de retour de son. L'aménagement de la salle a été modifié, comme vous pouvez le voir, pour augmenter la distance entre les microphones et réduire le risque de retour de son causé par une oreillette captant le son ambiant.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride.
J'aimerais faire quelques commentaires dans l'intérêt des députés et de nos distingués témoins.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Pour les députés dans la salle, veuillez lever la main si vous souhaitez parler. Pour les députés sur Zoom, veuillez utiliser la fonction « lever la main ». La greffière du Comité et moi ferons assurément de notre mieux pour maintenir l'ordre consolidé des intervenants.
Conformément à la motion de régie interne du Comité sur les tests de connexion des témoins, on m'a informé que tous les témoins ont réussi les tests de connexion requis avant la réunion.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité entreprend l'examen de l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2023-2024: crédits 1c, 5c, 10c et 15c sous la rubrique ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
Conformément à l'article 81(4) du Règlement, le Comité entreprend l'examen du Budget principal des dépenses 2024-2025: crédits 1, 5, 10, 15, 20 and L30 sous la rubrique ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, crédit 1 sous la rubrique Centre de recherches pour le développement international et crédit 1 sous la rubrique Commission mixte internationale, renvoyés au Comité le jeudi 29 février 2024.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux nombreux témoins qui sont parmi nous aujourd'hui.
Tout d'abord, c'est un grand honneur d'accueillir l'honorable ministre du Développement international, le ministre Hussen, qui se joint à nous aujourd'hui. Merci beaucoup d'être des nôtres.
Le ministre est accompagné de hauts fonctionnaires: Christopher MacLennan, sous‑ministre, Développement international; Alexandre Lévêque, sous‑ministre adjoint, Europe, Arctique, Moyen‑Orient et Maghreb; Peter MacDougall, sous‑ministre adjoint, Enjeux mondiaux et du développement; Cheryl Urban, sous‑ministre adjointe, Secteur de l'Afrique subsaharienne; et Shirley Carruthers, dirigeante principale des finances.
Monsieur le ministre, vous disposez de cinq minutes pour présenter votre exposé. Merci beaucoup d'être parmi nous. Vous avez la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux membres du Comité.
Aujourd'hui, je suis ici pour discuter du rôle du Canada dans la prestation d'aide internationale pour favoriser le développement durable dans le monde. Il est bien sûr essentiel de garder en tête le contexte mondial actuel et les résultats du Canada l'an dernier, ainsi que d'examiner les défis qui nous attendent.
Ce n'est pas unsecret que le portrait du développement mondial change rapidement. Nous avons vu les conséquences dévastatrices de la guerre entre Israël et le Hamas, de la violence et de l'instabilité en Haïti, du conflit brutal au Soudan et de la destruction continue perpétrée par la Russie en Ukraine. Nous avons aussi vu que les changements climatiques touchent de façon disproportionnée les pays sous‑développés: pensons aux inondations au Pakistan, aux ouragans au Honduras et à la sécheresse en Somalie.
Le Canada travaille aussi dans le contexte de démocraties affaiblies et de l'autoritarisme croissant. En particulier, nous constatons partout dans le monde la réaction négative à l'égalité des genres et un recul de droits de la personne durement gagnés, dont les droits sexuels et reproductifs; c'est très troublant. Dans ce contexte, le Canada est résolu dans son engagement à promouvoir l'égalité des genres et à appliquer une approche féministe à l'aide internationale en vue de favoriser un monde plus prospère, plus sûr et plus équitable pour nous tous.
Permettez‑moi de vous parler de nos résultats de l'an dernier.
En 2023, l'aide publique au développement du Canada s'est accrue d'environ 7 % pour atteindre 10,9 milliards de dollars. C'est la proportion la plus élevée de l'aide publique au développement par rapport au PIB depuis 1995. Grâce à ces investissements, nous respectons les engagements que nous avons pris comme pays dans le monde pour lutter contre les changements climatiques. Nous continuons à travailler avec nos partenaires pour promouvoir l'énergie propre, éliminer progressivement le charbon, investir dans l'agriculture résistante aux changements climatiques et les bonnes pratiques agricoles, appuyer les initiatives d'adaptation environnementale pour les pays les plus vulnérables et, absolument, protéger la biodiversité.
Par sa contribution au Fonds pour l'environnement mondial, le Canada aide plus de huit millions de personnes à s'adapter aux changements climatiques et à protéger 100 millions d'hectares de biodiversité marine.
Nous faisons aussi partie des principaux donateurs en soutien à l'égalité des genres et à l'autonomisation des femmes et des filles. Le Programme Voix et Leadership des Femmes en est un bel exemple. Nous appuyons plus de 1 100 organisations de défense des droits des femmes, mouvements féministes et organisations LGBTQI+ dans plus de 30 pays en développement. Nous respectons notre engagement d'investir 1,4 milliard de dollars par année pendant 10 ans pour améliorer la santé et les droits des femmes et des filles partout dans le monde.
Du Pérou à la Bolivie, de la Zambie au Mozambique, j'ai vu l'incidence transformatrice des programmes d'aide internationale du Canada. De jeunes hommes et de jeunes femmes, des dirigeants communautaires et d'autres m'ont dit que notre appui change littéralement des vies et des systèmes.
Entre autres exemples d'aide qui sauve des vies, le Canada verse plus de 930 millions de dollars sur trois ans au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a jusqu'à maintenant sauvé plus de 44 millions de vies.
Toutefois, malgré les progrès, l'an dernier a été très difficile. J'aimerais prendre un moment pour en parler, monsieur le président.
[Français]
Le coût humain des conflits a augmenté rapidement. Selon des estimations récentes des Nations unies, plus de 300 millions de personnes dans le monde auront besoin d'une aide et d'une protection humanitaires en 2024.
Le Canada a fourni 1,3 milliard de dollars d'aide humanitaire au cours de l'exercice 2022‑2023 pour répondre aux besoins de base des personnes touchées par les conflits et les catastrophes naturelles dans le monde. Le Canada a également annoncé une aide humanitaire de 100 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents des civils vulnérables à Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins.
[Traduction]
Bien sûr, comme les députés l'ont vu dans le budget de 2024, nous investissons 350 millions de dollars de plus pour répondre aux crises humanitaires dans le monde, parce que les besoins sont plus grands que jamais.
Parlons maintenant des défis qui nous attendent.
Nous savons que l'aide au développement à elle seule ne suffit pas pour répondre aux besoins croissants des pays en développement. Nous devons donc continuer de travailler avec les autres pays, nos partenaires du développement, les banques multilatérales de développement, les institutions financières et le secteur privé pour mobiliser toutes les ressources possibles et permettre au financement du développement de soutenir les progrès en vue d'atteindre les objectifs de développement durable.
Dans le cadre de l'Initiative de transformation des subventions et des contributions, Affaires mondiales Canada trouve de nouvelles façons de travailler qui sont plus rapides, plus transparentes et plus souples. Nous devons continuer à jouer un rôle de leadership pour façonner le milieu du développement international de l'avenir. Nous savons que le Canada et les Canadiens ne vivent pas dans une bulle. Ce qui se passe dans le monde nous influence ici, chez nous, et en investissant dans l'aide internationale pour contribuer à la paix et à la sécurité dans le monde et à la croissance économique inclusive, nous aidons à bâtir un monde plus paisible et plus prospère pour nous tous.
Sur ce, je vous redonne la parole, monsieur le président.
[Français]
Merci beaucoup.
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Je vais répondre à votre question en parlant de la relation entre le Canada et l'UNRWA. Nous reconnaissons le rôle de l'UNRWA à Gaza et dans la région. L'UNRWA est responsable de l'aide humanitaire accordée à deux millions de Gazaouis et à quatre millions de Palestiniens dans la région.
Nous avons rétabli le financement pour deux raisons. Premièrement, l'UNRWA et l'ONU ont pris de nombreuses mesures tangibles pour renforcer la surveillance, la reddition de comptes et la confiance des pays donateurs, comme le Canada. Deuxièmement, nous reconnaissons la situation humanitaire critique sur le terrain. Pour ces deux raisons, nous avions confiance de pouvoir aller de l'avant.
La responsabilité de l'UNRWA consiste à continuer de mettre en œuvre ces mécanismes de surveillance et de reddition de comptes et à respecter ses obligations en matière de neutralité et d'antiterrorisme. Ces mesures continuent d'évoluer.
Nous allons poursuivre notre propre surveillance, mais nous avons confiance dans les mesures importantes prises par l'UNRWA, l'ONU et son secrétaire général.
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C'est intéressant. Je soulève la question uniquement parce que des fonds de contrepartie ont été versés à la Coalition. Il y a parfois des groupes hors de la Coalition qui demandent des fonds de contrepartie. J'espère qu'à l'avenir, vous tiendrez compte de leurs demandes. Je suis sûr que vous le faites déjà, mais je tenais à soulever ce point particulier.
Monsieur le ministre, vous avez abordé un point que je voudrais approfondir.
Vous avez déjà parlé en partie de l'UNRWA et du cauchemar que nous voyons se produire à Gaza, compte tenu de la crise humanitaire qui s'y déroule. Nos alliés, y compris les États-Unis, ont souligné et mis en évidence le fait qu'une aide humanitaire beaucoup plus libre doit se rendre à Gaza. Nos alliés, y compris les États-Unis, se sont prononcés en ce sens.
Premièrement, pouvez-vous nous dire pourquoi l'UNRWA est si important pour la prestation de cette aide?
Deuxièmement, pouvez-vous nous dire quoi que ce soit d'autre que vous aimeriez nous dire au sujet du bilan du Canada en ce qui concerne l'intervention pendant cette crise, ce cauchemar?
Je me suis rendu à Rafah et j'ai vu de mes propres yeux le nombre de camions bloqués à la frontière. Il y a des milliers de camions là‑bas. Il y en avait au moins 2 000 lorsque j'y suis passé. Ils étaient à la frontière depuis plus de 21 jours.
Il faut que cette aide se rende. Le processus en place à l'époque était bien trop lourd et bien trop long. Il y a eu des améliorations récemment, avec l'ouverture du poste frontalier d'Erez. Cela permet d'acheminer l'aide depuis la Jordanie, en traversant la Cisjordanie, jusqu'au Nord de Gaza, ce qui est une priorité pour nous tous parce que les conditions qui s'observent dans le Nord de Gaza sont de l'ordre de la famine, selon la directrice du Programme alimentaire mondial, Cindy McCain.
Le fait est que le droit humanitaire international exige que l'aide et les travailleurs humanitaires jouissent d'un libre accès au territoire. C'est la position du Canada. Nous travaillons de concert avec nos partenaires pour nous assurer d'être là non seulement pour fournir de l'aide, mais pour faire tout ce que nous pouvons pour que l'aide parvienne à bon port, y compris par largages aériens. Pour diverses raisons, les camions n'ont pas pu se rendre jusque dans le Nord de Gaza. Par conséquent, nous avons commencé à effectuer des largages aériens, de concert avec de nombreux pays aux vues similaires aux nôtres, et nous continuerons de le faire.
La quantité d'aide et les conditions dans lesquelles les travailleurs humanitaires doivent travailler à Gaza ne sont pas optimales. Elles sont loin d'être acceptables. Nous continuons de surveiller la situation de près et de réclamer un meilleur accès sans entrave pour l'aide et les travailleurs.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être des nôtres aujourd'hui. C'est d'ailleurs la toute première fois que vous comparaissez devant ce comité depuis votre nomination, l'été dernier. Ayant moi-même siégé à l'Assemblée nationale, tant dans l'opposition qu'au gouvernement, je suis toujours très surpris de voir à quel point les ministres s'impliquent peu dans les travaux des comités parlementaires sur la Colline, à Ottawa. Quoi qu'il en soit, nous nous réjouissons que vous soyez enfin des nôtres aujourd'hui pour discuter des estimations et des crédits du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement touchant l'aide au développement.
À mon tour, j'aimerais dire que le Bloc québécois n'approuvait pas du tout la décision du gouvernement canadien de suspendre son financement de l'UNRWA, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Nous avons donc accueilli avec grand soulagement la décision de le rétablir, ce qui nous apparaissait être la chose à faire, dans la mesure où Gaza vit l'une des pires crises humanitaires des dernières décennies et que ce n'était pas le moment indiqué pour suspendre l'aide canadienne. De plus, selon un communiqué des Nations unies, Israël n'a toujours pas fourni de preuves à l'appui de ses allégations accusant un nombre important d'employés de l'UNRWA d'être membres d'organisations terroristes. Il était donc opportun de rétablir le financement accordé à cette organisation, qui est probablement la mieux placée pour apporter une aide efficace aux Palestiniens aux prises avec l'agression qui a cours présentement sur leur territoire.
Le simple fait d'évoquer qu'on n'approuverait pas le financement de l'UNRWA m'apparaît comme la preuve d'une insensibilité incroyable, compte tenu de ce qu'il se passe présentement à Gaza.
À ce sujet, et à la lumière de vos observations et du portrait assez inquiétant que vous avez brossé de l'aide humanitaire à Gaza, que peut-on faire pour que celle-ci parvienne à destination afin d'éviter la famine annoncée par les Nations unies?
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Au vu de l'escalade de la crise humanitaire à Gaza, nous reprenons le financement de l'UNRWA dans le cadre de notre engagement plus large de porter assistance de toute urgence aux civils palestiniens confrontés à des pénuries alimentaires et à de sévères restrictions d'accès aux soins de santé.
[Traduction]
Je suis d'accord avec vous pour dire que l'UNRWA est comme une bouée de sauvetage pour deux millions de Gazaouis. Son infrastructure et ses réseaux pour distribuer l'aide très rapidement sont sans égal.
Que pouvons-nous faire de plus? Bien sûr, nous devons continuer d'appuyer l'UNRWA dans ses efforts pour offrir plus de soutien aux Palestiniens à Gaza, mais aussi travailler avec d'autres organisations, comme le Programme alimentaire mondial, l'Organisation mondiale de la santé, l'UNICEF et de nombreuses autres, y compris les organisations canadiennes qui sont sur le terrain à Gaza et qui fournissent cette aide vitale.
L'accès est aussi un problème. Nous devons continuer de réclamer un accès accru à la région, puis innover et utiliser d'autres méthodes lorsque la population est en grand besoin et que les méthodes habituelles ne fonctionnent pas. C'est pourquoi nous avons commencé à faire des largages aériens, de concert avec les Jordaniens, les Allemands, les Hollandais et d'autres, par l'intermédiaire du Programme alimentaire mondial, par exemple.
Nous avons aussi besoin d'un cessez‑le‑feu. Il faut mettre fin au conflit afin que les travailleurs humanitaires puissent travailler dans un environnement moins dangereux.
Nous avons besoin d'un cessez‑le‑feu. Il faut mettre fin au conflit. En définitive, la position de notre gouvernement est que nous avons besoin d'une solution à deux États, de sorte qu'il y ait deux États pour deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.
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Merci, monsieur le ministre.
Vous savez sans doute que ce comité étudie présentement toute la question de la présence ou de l'action canadienne en Afrique. C'est une question qui doit être intéressante sous l'angle de la francophonie et du commerce international, et j'imagine que vous y prêtez une attention particulière sous l'angle du développement international.
Des fonctionnaires d'Affaires mondiales ont avoué qu'ils ne savaient plus trop sous quel angle la prendre. On parlait au départ d'une stratégie africaine, d'une approche africaine, d'un cadre africain, puis d'une politique africaine, et maintenant, on ne sait même plus comment l'appeler. On a donc l'impression que le gouvernement navigue à vue lorsqu'il s'agit de l'Afrique. On constate que le Canada a conclu de nombreux accords de libre-échange partout dans le monde, mais aucun sur le continent africain, alors qu'on identifie l'Afrique comme étant le prochain eldorado économique.
Quelle portion des crédits que nous avons sous les yeux est spécifiquement allouée à l'Afrique? Y a-t-il une vision du développement international relatif à l'Afrique en particulier, ou navigue-t-on encore à vue à cet égard?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être ici aujourd'hui pour répondre à nos questions. J'en ai quelques-unes, alors je vais aller droit au but.
Comme vous le savez, étant donné que je vous en ai parlé à maintes reprises, je crois que les petites et moyennes organisations au Canada font un travail incroyable, vraiment incroyable. Par le Réseau de coordination des conseils provinciaux et régionaux pour la coopération internationale, elles sont en mesure de joindre les Canadiens partout au pays. Elles arrivent à faire de l'excellent développement novateur et à long terme sur le terrain.
Certains craignent que les petites et moyennes organisations du pays soient sous-financées. J'aimerais que vous me disiez si le projet pilote se poursuivra si des fonds sont alloués dans le budget principal des dépenses aux petites et moyennes organisations canadiennes pour l'impact et l'innovation et le projet pilote lui-même. Le cas échéant, pouvez-vous me dire combien d'argent y sera alloué, s'il vous plaît?
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Nous parlons ici de petites et moyennes organisations, monsieur le ministre, et l'une de mes préoccupations, que je vous ai exprimée à maintes reprises, concerne le projet de loi .
Il y a un an, votre gouvernement a fait adopter le projet de loi à toute vapeur. Cela a considérablement changé la façon dont les Canadiens peuvent faire du développement international. Nous sommes heureux que le NPD ait réussi à modifier le projet de loi pour faire en sorte que le travail humanitaire soit exempté du nouveau régime d'autorisation, mais le travail de développement, le travail dont vous êtes responsable, est toujours visé par le projet de loi .
Cela fait plus d'un an. Il n'y a pas de lignes directrices pour les organisations canadiennes sur la façon de s'y retrouver dans ce régime et de demander des autorisations au gouvernement. Nous savons qu'il y a des situations au Soudan, en RDC et ailleurs dans le monde où cela aura des répercussions, alors j'ai deux questions pour vous.
Combien de fonds de développement — pas d'aide humanitaire, mais de développement — ont été versés à l'Afghanistan depuis l'adoption du projet de loi ? Quand les organisations canadiennes recevront-elles les directives de votre gouvernement pour les aider à s'y retrouver dans ce qui est un régime d'autorisation tout à fait inapproprié et draconien?
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Je vous remercie de votre réponse.
Monsieur le ministre, la prochaine question que j'ai à vous poser concerne Gaza. Nous savons que la semaine dernière, les Nations unies ont annoncé qu'il faudrait attendre jusqu'en 2040 pour que les maisons démolies par les bombardements et l'offensive terrestre d'Israël à Gaza soient reconstruites, et ce si le conflit prenait fin aujourd'hui.
Nous assistons à un acte criminel de « domicide ». Depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde n'a jamais rien vu de tel que la destruction sans précédent de logements à Gaza. Nous savons également que, compte tenu des munitions non explosées et de la destruction de l'environnement, la reconstruction des terres de Gaza représente désormais un danger important. En fait, les scientifiques ont déclaré que les émissions de gaz à effet de serre qui ont été générées au cours des deux premiers mois de la guerre à Gaza étaient plus élevées que l'empreinte carbone annuelle de plus de 20 des nations les plus vulnérables au changement climatique.
Il y a plusieurs mois, j'ai interrogé le gouvernement au sujet du plan de reconstruction de Gaza, et j'aimerais vraiment obtenir une réponse à cet égard. Quel est le plan de reconstruction du gouvernement? Allez-vous affirmer clairement que le Canada n'acceptera aucune solution qui nie le droit des habitants de Gaza de retourner sur leurs terres? Quels sont vos plans pour accroître l'aide canadienne à l'intention des Gazaouis afin d'être en mesure de financer la reconstruction de Gaza lorsque cette guerre sera terminée?
Nous sommes très préoccupés à l'idée que les populations du monde entier souffrent si elles sont privées de l'argent qui sera consacré à la reconstruction de l'Ukraine, de Gaza et du Soudan, et si les personnes qui vivent dans ces communautés ont besoin d'aide pour reconstruire leurs communautés.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue à notre comité; votre présence est appréciée.
Je vais poursuivre dans la même veine, sur la situation à Gaza. La directrice du Programme alimentaire mondial, Mme Cindy McCain, a dit que le nord de Gaza était en situation de famine totale. Il est quand même incroyable qu'on en soit rendu là. Je trouve catastrophique d'entendre mes collègues conservateurs dire qu'on doit arrêter de financer l'UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche‑Orient: si on faisait cela, ça se traduirait par des centaines de milliers de morts.
Comment peut-on aider davantage? Comment le financement de cette organisation peut-il apporter une aide immédiate et permettre d'éviter cette catastrophe humanitaire?
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Certainement. C'est là une autre question très importante.
Nous ne pouvons tout simplement pas régler tous seuls les changements climatiques et leurs conséquences, ainsi que les conséquences de la pollution par le plastique et des lois sur la biodiversité. Nous devons collaborer avec d'autres pays, travailler avec eux pour nous attaquer de front à ces problèmes, et le Canada fait sa part grâce à sa Politique d'aide internationale féministe. Nous contribuons aux mesures d'adaptation au climat en fournissant des ressources aux pays en développement afin qu'ils mettent en œuvre ces mesures. Par l'intermédiaire du Fonds pour l'environnement mondial, nous avons contribué aux efforts de lutte contre la perte de biodiversité et contre la pollution par le plastique.
Toutes ces initiatives sont également bénéfiques pour le Canada, car si le plastique n'est pas traité à sa source, il viendra s'échouer sur les côtes du Canada. Nous dépendons tous de la biodiversité pour obtenir nos médicaments et d'autres avantages, et nous travaillons avec des pays et des communautés du monde entier qui partagent nos idées afin de combattre ces problèmes en première ligne.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voulais revenir sur l'une des questions que j'ai posées et auxquelles les hauts fonctionnaires ont répondu concernant le projet de loi , à savoir la clarification des fonds qui ont été envoyés en Afghanistan depuis l'adoption du projet de loi C‑41. Lorsque vous soumettrez ce document au Comité, veuillez préciser s'il s'agit d'organisations canadiennes ou d'organisations multilatérales. Je vous remercie de votre coopération.
Ensuite, je voudrais interroger de nouveau le ministre.
Je sais que, juste avant de manquer de temps, je vous ai interrogé à propos de nombreuses questions, monsieur le ministre, mais j'aimerais vous poser à nouveau la question. Pourriez-vous, s'il vous plaît, affirmer qu'un gouvernement libéral n'accepterait aucune solution de reconstruction de Gaza qui nierait le droit des habitants de Gaza de retourner sur leurs terres?
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Oui, je connais mon travail.
J'aimerais que vous défendiez le développement international avec autant d'énergie auprès de votre , car il veut sabrer dans l'ensemble de l'aide internationale.
L'aide et le développement internationaux sont importants pour le Canada, car nous vivons en partenariat avec le reste du monde. Ce qui se passe dans de nombreuses régions du monde nous touche, qu'il s'agisse de la perte de biodiversité, comme je l'ai indiqué plus tôt, ou de la détérioration de la paix et de la sécurité, de l'instabilité, de la prolifération des plastiques ou du manque de respect des droits de la personne. Tout cela a une incidence sur nous, ici même. Il est incontestablement dans l'intérêt national du Canada de contribuer à la paix, à la sécurité et au développement dans le monde. Comme nous sommes une nation commerçante, notre prospérité dépend de l'accès au reste du monde et de notre collaboration avec lui, et non de notre retrait du monde.
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Nous reprenons la séance sur le budget des dépenses.
Une fois encore, je tiens à remercier les témoins qui comparaissent devant nous. À l'intention des députés, je nommerai encore une fois tous les fonctionnaires qui sont ici pour répondre à nos questions.
Nous avons le plaisir de recevoir Christopher MacLennan, sous-ministre, Développement international; Alexandre Lévêque, sous-ministre adjoint, Europe, Arctique, Moyen-Orient et Maghreb; Peter MacDougall, sous-ministre adjoint, Enjeux mondiaux et développement; Cheryl Urban, sous-ministre adjointe, Secteur de l'Afrique subsaharienne; et Shirley Carruthers, dirigeante principale des finances.
Je vous remercie tous d'être des nôtres aujourd'hui.
Nous allons maintenant reprendre les questions des députés. C'est M. Epp qui interviendra en premier.
La parole est à vous. Vous disposez de six minutes.
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Je vais aborder deux sujets.
Tout d'abord, pour répondre à votre question directe, il est assez évident depuis un certain nombre d'années que nos partenaires canadiens, en particulier, mais aussi, bien honnêtement, nos grands partenaires multilatéraux, trouvent qu'il est très difficile de travailler avec le gouvernement du Canada en raison de la lourdeur de ses processus et des délais qui sont souvent requis pour entreprendre les nombreuses étapes de mise en place d'un accord de contribution ou de subvention.
Le gouvernement prend cette situation très au sérieux et a entrepris un processus très rigoureux qui englobe également notre Initiative de transformation des subventions et des contributions, dont le ministre a fait mention. De fait, nous avons fait appel à des partenaires canadiens pour nous prêter main-forte dans le cadre de ce remaniement. Nous travaillons donc ensemble pour revoir le régime et trouver des manières d'alléger tous les processus dont nous avons parlé.
En ce qui concerne la lourdeur aux échelons inférieurs ou supérieurs, dans le cadre de l'initiative de transformation, nous nous sommes engagés à rationaliser les rangs des cadres supérieurs à Affaires mondiales Canada. Ce processus est en cours, comme vous le savez. Il s'agit d'un très grand ministère qui compte un grand nombre de cadres. Nous en sommes à la première année, ou peut-être à la fin de la première année, alors nous...
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J'ai deux réflexions à formuler à ce sujet.
Il y a un engagement à utiliser davantage les organisations canadiennes. Les montants qui leur sont accordés sont demeurés dans les environs de 1 milliard de dollars depuis un certain nombre d'années.
Le défi, c'est que le monde change. Les besoins, par exemple, auxquels nous devons répondre très rapidement nous indiquent les meilleurs outils à avoir à notre disposition. Par exemple, le soutien du Canada à l'Ukraine, qui a été considérable au cours des deux dernières années, nous a obligés à recourir au Fonds monétaire international, ou FMI. Il y a des moments où il est difficile de faire appel à des organisations canadiennes, selon la nature du défi.
Nous nous efforçons toutefois de trouver des moyens de mieux tirer parti des organisations canadiennes.
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C'est une excellente question. C'est un problème depuis très longtemps.
Comme nous l'avons souligné, les règles entourant la conclusion d'un accord de subvention ou de contribution avec un organisme sont parfois assez détaillées, et il faut connaître la situation sur le terrain.
Nous nous attendons évidemment à obtenir des résultats de ces projets. Souvent, le défi avec un certain nombre de petites et moyennes organisations, c'est qu'elles ont une petite empreinte à l'échelle mondiale, ce qui exige que nous les aidions à préparer leurs notes conceptuelles, par exemple, à mieux rédiger les propositions qu'elles présentent et à travailler avec elles. Voilà pourquoi nous avons lancé un appel destiné exclusivement aux petites et moyennes organisations afin qu'elles soient ciblées et aient la possibilité de participer à l'aide canadienne.
Chers témoins, je vous remercie d'être demeurés parmi nous et de continuer à répondre à nos questions. Quand vous verrez le ministre, je compte sur vous pour le saluer de ma part, puisque je n'ai pas eu l'occasion de le faire avant qu'il parte si précipitamment.
Pour les parlementaires, connaître le total des sommes consacrées à l'aide publique au développement par le gouvernement du Canada constitue souvent un exercice qui s'apparente à découvrir où est Charlie. Êtes-vous en mesure de nous dire combien le gouvernement canadien investit annuellement en aide publique au développement, sans tenir compte des années antérieures ou à venir? Quel pourcentage de notre PIB, notre produit intérieur brut, cela représente-t-il?
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Merci beaucoup, monsieur le président. Merci aux fonctionnaires d'être demeurés parmi nous et de répondre à nos questions. C'est utile.
Je vais réagir, très rapidement, à une question que mon collègue, M. Bergeron, a posée au sujet de l'aide au développement. Le taux se situe à 0,38 %, ce qui équivaut à environ la moitié du pourcentage que nous nous sommes engagés à atteindre. J'ai été un peu étonnée d'entendre les fonctionnaires affirmer que nous n'avions pas pris l'engagement d'atteindre 0,7 %. Je pense que tous savent que c'est le premier ministre Pearson qui a fixé le seuil à 0,7 %. Beaucoup de nos alliés respectent, voire dépassent ce seuil. Je trouve donc inquiétant d'entendre le ministre parler de l'importance de soutenir le développement international, tout en continuant à sous-financer l'aide au développement offerte par le Canada, d'autant plus que le chef conservateur a déclaré que si son parti formait le gouvernement, il réduirait les dépenses consacrées au développement international.
Le Canada n'est pas de retour sur la scène internationale. Nous ne sommes pas là où nous devrions l'être. Nos objectifs en matière de développement international devraient être beaucoup plus ambitieux.
La première question que j'ai pour vous est en fait une demande. Pouvez-vous, s'il vous plaît, fournir au Comité, par écrit, les évaluations juridiques réalisées par votre ministère au sujet de la guerre à Gaza, y compris les avis juridiques que vous avez reçus par rapport à la Cour pénale internationale, à la Cour internationale de Justice et aux ventes d'armes? C'est ma première question.
Ma deuxième question porte sur l'accès à l'aide humanitaire. Nous savons qu'à l'heure actuelle, des conflits majeurs font rage au Soudan, à Haïti, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, et bien entendu, à Gaza et en Ukraine. Nous voulons comprendre, ou je veux comprendre, ce que fait le gouvernement pour améliorer l'accès à l'aide humanitaire aux endroits où il est très difficile de travailler. Plus précisément, quelles mesures le gouvernement prend‑il pour assurer la sécurité des travailleurs humanitaires dans ces régions?
J'exhorte le gouvernement à poursuivre ce travail important parce qu'il va sans dire qu'il devra relever le défi de faire preuve de souplesse. Le gouvernement devra collaborer avec des partenaires non traditionnels pour ouvrir l'accès à l'aide humanitaire dans nombre de conflits où les besoins sont urgents. Ces partenariats n'existent pas en ce moment, et franchement, le gouvernement doit faire beaucoup mieux dans ce domaine.
Je voulais aussi vous demander si, à l'approche de la fin prévue de la Stratégie du Canada au Moyen-Orient, le gouvernement travaillait à l'élaboration d'une nouvelle stratégie afin de répondre à l'évolution de la situation au Moyen-Orient. Nous savons que la stratégie originale a été mise en place pour répondre à la crise en Syrie et à d'autres crises dans la région. Aujourd'hui, la situation est très différente. Les besoins sont immenses. Les crises continuent à s'aggraver et à s'amplifier.
Étant donné que la stratégie actuelle prendra fin en 2025, considère‑t‑on la possibilité d'adopter une stratégie plus large qui engloberait les changements attendus, y compris en Israël, en Palestine, au Liban et dans d'autres pays?
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C'est exact. Cela fait partie du budget principal des dépenses de cette année, comme vous le dites.
Comme vous l'avez souligné, la stratégie précédente portant sur le Moyen-Orient, qui est en place depuis 2016, a été mise au point pour répondre à une situation et à un ensemble de problèmes très différents. On a décidé que le temps était venu d'y mettre fin progressivement. Bien entendu, depuis le 7 octobre, tout a changé à nouveau au Moyen-Orient.
Comme tous l'ont dit, tout le monde espère qu'un cessez‑le‑feu sera conclu dès que possible. À ce moment‑là, quand on connaîtra la situation sur le terrain — que ce soit la situation politique, ou encore la situation relative aux besoins en matière d'aide humanitaire, de développement ou, comme vous l'avez dit dans des questions précédentes, de reconstruction à Gaza —, le gouvernement du Canada devra examiner et réévaluer sa présence actuelle dans la région. Nous offrirons des conseils au gouvernement en temps et lieu.
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Merci beaucoup, monsieur Lévêque. Il restait même cinq secondes. Je vous suis très reconnaissant d'avoir été bref.
À ce point‑ci, j'aimerais remercier tout le monde. Les deux heures sont presque écoulées. Nous allons passer aux travaux du Comité.
Merci beaucoup, monsieur MacLennan, madame Urban, madame Carruthers, monsieur Lévêque, monsieur MacDougall. Nous vous sommes très reconnaissants de votre présence et de vos observations.
Nous allons suspendre la séance pendant quelques minutes afin de permettre à deux membres de se joindre à nous virtuellement pour parler des travaux du Comité.
[La séance se poursuit à huis clos.]