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Bienvenue à la réunion numéro 51 du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le 23 juin 2022. Des députés sont présents dans la salle et d'autres participent à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'aimerais prendre quelques instants à l'intention des députés.
Veuillez attendre que je vous nomme pour prendre la parole. Pour ce qui est des personnes qui participent par vidéoconférence, vous devrez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro et le mettre en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole. Pour ce qui est des personnes qui participent sur Zoom, vous avez accès à l'interprétation au bas de votre écran et vous avez le choix entre le parquet, l'anglais ou le français. Pour ce qui est des personnes dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et sélectionner le canal souhaité. Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Conformément à notre motion de régie interne, j'informe le Comité que tous les témoins ont procédé aux tests de connexion avant la tenue de la réunion.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le lundi 20 juin 2022, le Comité reprend son étude de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde.
C'est maintenant avec grand plaisir que je souhaite la bienvenue aux témoins du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement...
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Comme personne ne veut prendre la parole sur la motion, passons au vote.
(La motion est adoptée par 11 voix contre 0.)
Le président: Nous reprenons la séance.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le lundi 20 juin 2022, le Comité reprend son étude de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde.
J'ai maintenant le plaisir de souhaiter la bienvenue aux témoins du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement: M. Joshua Tabah, directeur général, Santé et nutrition, et Mme Tanya Trevors, directrice, Santé et droits des femmes et des filles.
Monsieur Tabah, vous disposez d'un maximum de cinq minutes pour votre déclaration préliminaire après laquelle nous passerons aux questions des membres du Comité. Je vous ferai signe lorsqu'il ne vous restera plus que 30 secondes et je vous serais reconnaissant de bien vouloir conclure rapidement.
La même règle s'applique aux membres du Comité en ce qui concerne les questions. S'il ne reste que 30 secondes pour un créneau particulier, je vous ferai signe.
Bienvenue à notre comité, monsieur Tabah. Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Nous sommes ravis d'avoir été invités aujourd'hui et d'avoir l'occasion de fournir des informations sur la manière dont Affaires mondiales Canada soutient la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde.
[Français]
Comme l'a mentionné mon collègue le sous-ministre adjoint Peter MacDougall, lors de la séance du Comité en décembre, le Canada s'est engagé à accroître son financement pour le porter à 1,4 milliard de dollars par année, en moyenne, d'ici 2023‑2024. Il s'est aussi engagé à maintenir ce niveau de financement jusqu'en 2030 afin de soutenir la santé et les droits des femmes et des filles dans le monde.
De ce financement total, 700 millions de dollars sont consacrés à la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs globaux. L'accent sera mis sur des secteurs de la santé et des droits sexuels et reproductifs trop souvent négligés par les bailleurs de fonds internationaux.
Ces secteurs négligés comprennent: premièrement, la planification familiale et la contraception; deuxièmement, les services d'avortement sécuritaires et légaux et des soins après l'avortement; troisièmement, une éducation complète en matière de sexualité; quatrièmement, les activités de promotion en matière de santé et des droits sexuels et reproductifs; et cinquièmement, la prévention et l'intervention relativement à la violence sexuelle et fondée sur le genre.
[Traduction]
La portée et la durée de cet engagement de 10 ans en matière de santé et de droits dans le monde sont sans précédent pour Affaires mondiales Canada. Les Canadiens peuvent être particulièrement fiers de cet engagement, car il s'appuie sur plus d'une décennie de travail fructueux en matière de santé maternelle et infantile et il continue d'y avoir un besoin criant de leadership mondial dans ces dossiers.
La participation importante d'experts et de partenaires canadiens et internationaux à l'élaboration de la Politique d'aide internationale féministe du Canada en 2016‑2017 ainsi que les données probantes scientifiques et programmatiques énoncées dans le rapport de 2018 de la Commission Guttmacher‑Lancet et dans d'autres études ont souligné le rôle important que les investissements dans l'éventail exhaustif de la SDSR jouent dans l'atteinte des objectifs de développement durable, la promotion de l'égalité des genres et la prospérité économique. Ces données probantes ont éclairé l'élaboration des champs d'action en matière de santé et de SDSR de la Politique d'aide internationale féministe et les programmes subséquents que nous avons entrepris depuis.
[Français]
Le Canada réalise des progrès notables en ce qui concerne le respect de ses engagements actuels. En 2020‑2021, le Canada a versé 489 millions de dollars à l'appui d'initiatives liées à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, ou SDSR. Ce financement a permis directement à plus de 4,5 millions de personnes d'obtenir des services de santé liés à la sexualité et la reproduction dans 29 pays.
[Traduction]
Je serai heureux de répondre à vos questions et de vous en dire plus sur le travail que le Canada entreprend dans ce domaine.
Merci.
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Bonjour à vous deux et merci de vous joindre à nous aujourd'hui.
En tant que mère — j'ai deux jeunes adolescents —, il s'agit d'un sujet qui me touche de près. J'aimerais parler plus particulièrement des adolescents, qui grandissent dans un contexte très différent de celui des générations précédentes. Par exemple, les familles sont plus petites. Les Canadiens sont certainement beaucoup plus branchés sur le plan numérique et sont moins susceptibles d'employer un moyen de contraception et de se marier avant l'âge de 18 ans, beaucoup de choses ont donc changé au fil des générations.
Les conversations sur l'hygiène et la santé menstruelles, le VIH, les infections transmises sexuellement et la violence entre partenaires intimes sont toutes très préoccupantes. Je suis heureuse d'avoir une relation très ouverte et d'entretenir un dialogue très franc avec mes enfants, mais ce n'est pas le cas de beaucoup de gens.
Quels efforts ou mesures sont nécessaires pour tirer parti des progrès réalisés et des efforts déployés au cours des dernières années?
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Monsieur le président, je remercie la députée de son excellente question. Il s'agit certainement d'une question que Mme Trevors et moi nous nous posons aussi, en tant que parents, tandis que nous élevons nos adolescents.
Je peux probablement vous fournir le plus de renseignements utiles sur le contexte international. Vous avez raison de dire que, trop souvent dans le monde, les jeunes et les adolescents des pays en développement ne reçoivent pas d'informations adéquates tant sur leurs propres droits, notamment le droit à l'autonomie corporelle, que sur la sexualité, les fonctions reproductives et les services de santé génésique auxquels ils devraient avoir accès.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nous essayons d'adopter une approche globale en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs, de sorte que nous mettons l'accent sur les adolescents dans notre important portefeuille de programmes de santé maternelle et infantile afin qu'ils aient accès à des renseignements à jour dans le cadre des programmes officiels des écoles qu'ils fréquentent et, de façon plus générale, dans le cadre des services sociaux qui leur sont offerts pour qu'ils puissent utiliser cette information pour exercer correctement leur autonomie corporelle.
Que ce soit en cherchant un moyen de contraception ou en prenant des décisions sur leur avenir, c'est quelque chose que nous considérons comme fondamental et nous estimons que l'approche globale en matière de SDSR que nous avons adoptée et qui suit les pratiques exemplaires de l'Organisation mondiale de la santé est la meilleure façon de l'appuyer.
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Je pense que la communauté de l'aide internationale et, plus particulièrement, les communautés mondiales de la santé et de la SDSR sont de plus en plus conscientes du rôle de premier plan que nous voulons qu'elles jouent, ainsi que les personnes que nous cherchons à servir, dans le travail que nous faisons, que ce soit dans le domaine des programmes ou des politiques. Cela inclut notamment les adolescentes et les adolescents.
Dans le cadre de certaines des initiatives auxquelles nous participons, nous essayons de garantir non seulement une place à la table, mais aussi la participation active et directe de représentants des jeunes. J'ai le grand privilège de travailler avec le Mécanisme de financement mondial, un mécanisme de la Banque mondiale qui assure la prestation de services de santé primaires efficaces et l'éventail exhaustif de la SDSR dans 32 pays. Nous avons veillé non seulement à garantir une place à la table pour les jeunes, mais aussi à assurer un rôle actif dans la gouvernance des mécanismes afin que la voix et le vote du représentant des jeunes soient égaux à ceux des autres donateurs et communautés concernées. Un représentant des jeunes s'assoira avec moi en tant que représentant des donateurs, aux côtés des ministres de la Santé, et sera vraiment en mesure de remplir ce rôle.
Nous veillons également à ce que les jeunes délégués reçoivent tout le soutien supplémentaire dont ils ont besoin avant la réunion afin qu'ils puissent se préparer et se familiariser avec les sujets abordés. Les autres ministres de la Santé se laissent parfois emporter un peu par le dialogue. Il est important d'uniformiser les règles du jeu afin que tout le monde puisse participer sérieusement et substantiellement.
Ce n'est qu'un exemple, mais je pense qu'il montre que nous faisons tout notre possible de haut en bas, c'est‑à‑dire de la gouvernance mondiale d'un établissement de santé international à l'échelle communautaire, pour accroître la participation locale et l'orientation que nous recevons pour les efforts que nous déployons.
Affaires mondiales Canada ne fournit de l'aide internationale en matière de santé mondiale et de SDSR que si elle appuie les priorités locales. De plus en plus, nous voulons que ces priorités locales soient déterminées non seulement par les gouvernements nationaux, mais aussi par les gouvernements infranationaux et les communautés, y compris les jeunes.
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C'est une excellente question.
Le seul segment de la population où nous ne voyons pas la réduction prévue de la transmission du VIH est celui des adolescentes en Afrique subsaharienne. Il s'agit d'un groupe particulièrement vulnérable. De toute évidence, la situation est intimement liée à des questions plus larges d'autonomie corporelle et d'égalité des genres.
Notre principal partenaire dans la lutte contre le VIH est le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. J'ai l'immense privilège de siéger au conseil d'administration de cette organisation. Nous veillons vraiment à ce que les efforts du Fonds mondial en matière de VIH soient beaucoup plus axés sur ce segment précis d'un point de vue descendant. C'est fantastique que le Fonds mondial soit en mesure de garantir que tous les pays de l'Afrique subsaharienne aient accès aux traitements antirétroviraux dont chacun a besoin pour gérer l'infection. Nous allons toutefois vraiment intensifier l'attention portée à la prévention chez les adolescentes au cours du prochain cycle stratégique.
J'étais récemment au Ghana et j'ai passé du temps avec des représentants du Fonds mondial. Dans le cadre de mon travail avec des infirmiers, des médecins et des agents de santé communautaires, j'ai été très impressionné par la façon dont ils répondent très bien aux personnes infectées par le VIH et réduisent le nombre de cas à zéro pour éviter toute autre transmission. Cependant, nous pouvons en faire plus sur le plan de la prévention. C'est directement lié à l'autonomie corporelle, car une adolescente doit pouvoir choisir ses partenaires. Elle doit disposer de systèmes efficaces pour prévenir et traiter l'incidence de la violence sexuelle et sexiste dont elle pourrait faire l'objet. Sans protection de l'autonomie corporelle, il devient très difficile de faire en sorte qu'elle peut se protéger contre la transmission du VIH comme nous le souhaitons.
Monsieur le président, la députée attire l'attention sur un domaine hautement prioritaire pour moi personnellement et pour le ministère au cours des prochaines années.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus à la première heure de notre réunion.
Le fait est que nous parlons actuellement de l'intégralité de l'éventail de la santé et des droits sexuels et reproductifs. À mon avis, vous avez à peine effleuré un seul aspect. Lorsque les adolescents parlent de santé sexuelle et reproductive, ils ne parlent pas seulement de moyens de contraception. Ils parlent également des renseignements sur les maladies transmises sexuellement.
Nous savons que dans certains pays, on marie les jeunes filles à des hommes beaucoup plus âgés, possiblement pour des raisons de pauvreté ou des raisons culturelles. Beaucoup de ces jeunes filles n'ont pas nécessairement l'autonomie requise pour décider si elles sont protégées ou non contre les maladies transmises sexuellement, voire leur mot à dire dans cette décision. Nous savons que dans certains pays, où le VIH et toute sorte de maladie transmise sexuellement sont un sujet tabou, cette jeune fille n'a pas forcément la chance d'être autonome et de pouvoir prendre des décisions.
Que faites-vous pour changer la situation?
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Monsieur le président, je remercie la députée de son excellente question.
Je prendrais peut-être du recul. Depuis l'élaboration de la Politique d'aide internationale féministe, nous avons augmenté notre soutien non seulement à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, mais aussi aux programmes d'égalité des genres. Nous sommes maintenant reconnus par le Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques comme le plus grand donateur bilatéral aux initiatives d'égalité des genres. Nous augmentons notre soutien à la SDSR de sorte que nous nous classons actuellement au deuxième ou troisième rang des principaux donateurs.
Comme l'a laissé entendre la députée, la prévention des mariages d'enfants, précoces et forcés est une question transversale qui touche les deux domaines. Il est très rare que le consentement soit adéquat. Il est très rare qu'il tienne compte d'une autonomie corporelle effective et très rare qu'il soit l'expression de l'égalité, que nous aimerions voir dans les pays que nous servons.
Il existe des initiatives mondiales et locales auxquelles le Canada fournit un soutien financier et politique. L'autonomie, la responsabilisation et les mariages d'enfants, précoces et forcés sont des questions inextricablement liées. Vous pouvez vous attendre à ce que le Canada continue à jouer un rôle important sur ces questions.
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Je dirais que nous avons réussi à favoriser un dialogue mondial à la fois sur les mariages d'enfants, les mariages précoces et les mariages forcés, et sur l'excision ou la mutilation des organes génitaux féminins. Nous collaborons avec un certain nombre de pays aux vues similaires pour dénoncer les endroits où ces pratiques préjudiciables perdurent. Elles n'ont pas encore été éradiquées, et nous continuons à collaborer avec des intervenants de divers pays à la fois pour appuyer les changements politiques et législatifs dont la députée a parlé et pour contribuer à faire évoluer les normes sociales et culturelles à l'échelle locale.
Pour ce faire, nous n'imposons pas nos propres normes et valeurs, mais nous cherchons plutôt à nous associer aux organismes qui préconisent un plus grand respect et une plus grande autonomie des jeunes femmes dans ces pays. Que ce soit en appuyant ces organismes dirigés par des jeunes ou des femmes ou des organismes locaux, ou en réclamant des modifications législatives par l'entremise de nos relations bilatérales, c'est quelque chose d'important pour nous.
Évidemment, nous avons des données sur les dépenses que nous avons consacrées à ces questions, et elles sont importantes. À mon avis, le plus important est de travailler avec la nouvelle génération dans les pays où de telles pratiques perdurent afin de lui donner le pouvoir d'exiger que leurs droits soient respectés par les détenteurs d'obligations de leurs pays.
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D'accord. Je vais poser une brève question.
Je veux seulement revenir sur cette question parce que je sais que nous travaillons tous très fort à l'échelle mondiale — le Fonds des Nations unies pour la population et beaucoup de pays — pour tenter de lutter contre les pratiques de la mutilation des organes génitaux féminins et, bien sûr, du mariage précoce et du mariage forcé. Dans le cas du mariage précoce, il est question de filles qui sont mariées à 14 ans, mais nous savons tous que, sur le plan médical, une jeune femme qui a un enfant avant l'âge de 19 ans court un risque très élevé de souffrir de complications durant sa grossesse.
Que faisons-nous en ce qui concerne les conseils en matière de contraception pour permettre à ces jeunes femmes de retarder leur première grossesse afin qu'elles n'aient pas à souffrir de certaines complications, comme l'éclampsie ou un accouchement prématuré, ou pour éviter que leurs enfants et elles-mêmes subissent des torts considérables si elles donnent naissance à un très jeune âge? Je ne veux pas dire à 14 ans ou à 15 ans, mais bien à un âge relativement précoce. Comme nous le savons, à l'âge de 17 ans ou de 18 ans, une grossesse s'accompagne encore de risques élevés.
À titre d'énoncé-cadre, je dirai simplement que nous appuyons l'objectif visant à garantir que chaque grossesse est désirée, que chaque naissance est sûre et que chaque fille et chaque femme est traitée avec dignité et respect. C'est ce qui guide de façon générale notre approche à l'égard de la santé et des droits sexuels et reproductifs.
Comme je l'ai mentionné, nous adoptons une approche globale qui consiste à fournir à nos partenaires un soutien leur permettant d'offrir des services intégrés. Notre programme de planification familiale est essentiellement axé sur l'accès aux moyens de contraception modernes. Il comprend des activités visant à fournir aux gens des informations, puis, bien sûr, les méthodes leur permettant d'avoir le nombre d'enfants qu'ils souhaitent et de déterminer l'écart entre les grossesses.
Je serais ravi d'entrer dans les détails, mais je crois que mon temps est écoulé.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être des nôtres, aujourd'hui.
Dans le Plan d'action du Canada pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité — 2017‑2022, le Canada avait fixé comme objectif prioritaire en Afghanistan de soutenir la représentation accrue des femmes au sein des forces de défense et de sécurité nationale afghanes et de soutenir les organisations de défense des droits des femmes dans l'avancement du Plan d'action de l'Afghanistan sur les femmes, la paix et la sécurité 2017‑2022.
Compte tenu de ce qui s'est passé en 2021 et compte tenu des contraintes qu'impose le Code criminel canadien, comment le Canada peut-il s'assurer de la mise en œuvre des objectifs qu'il avait définis dans le cadre du plan national de 2017‑2022 et comment peut-on s'assurer du suivi sur le terrain compte tenu de la situation?
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Monsieur le président, j'aimerais remercier M. Bergeron de son excellente question.
Pour être plus précis, je vais m'exprimer en anglais. Je m'en excuse.
[Traduction]
Malheureusement, je ne suis pas en mesure de fournir une réponse détaillée à cette question. Nous serions heureux de soumettre au Comité une réponse par écrit afin que le député ait accès à cette information.
Si je comprends bien, vous demandez plus précisément comment le Canada s'assure de réaliser des progrès constants pour atteindre ses objectifs liés aux résultats stratégiques en matière de femmes, de paix et de sécurité spécifiques à l'Afghanistan depuis le changement de l'été dernier.
Nous comprenons la question et nous vous répondrons par écrit.
En ce qui concerne la Syrie, dans le plan d'action national, l'objectif était que le Canada fasse connaître aux intervenants syriens ses priorités et ses prises de position relatives aux objectifs du plan d'action national du Canada pour les femmes, la paix et la sécurité, afin d'accroître leur sensibilisation à ces enjeux.
Comme vous le savez, la situation politique et sécuritaire en Syrie est pour le moins chaotique, particulièrement avec les tremblements de terre. Vous savez également qu'il y a encore des citoyennes canadiennes et des citoyens canadiens, notamment des enfants, qui sont coincés dans des camps en Syrie.
Comment s'assure-t-on de la mise en œuvre du Plan d'action du Canada pour la Syrie particulièrement dans les camps de réfugiés?
Selon Affaires mondiales Canada, 45 % des avortements pratiqués à l'échelle mondiale ne sont pas sécuritaires. Cela mène à l'hospitalisation de 7 millions de femmes par année à l'échelle de la planète, ce qui est à l'origine de 5 % à 13 % de tous les décès maternels.
Selon vous, quels sont les principaux facteurs qui contribuent à ces avortements non sécuritaires partout au monde?
De quelle façon le Canada compte-t-il tenter d'améliorer la situation des femmes qui subissent ces pratiques pouvant avoir des incidences importantes, voire fatales, sur leur santé?
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C'est une très bonne question.
[Traduction]
Les décès maternels évitables sont l'un des moteurs de notre approche globale en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs. Des femmes meurent inutilement parce qu'elles n'ont pas accès à des services de santé de base essentiels.
Le député nous a bien montré la gravité de la situation: sept millions de femmes se retrouvent à l'hôpital et nécessitent des soins hospitaliers à cause d'avortements à risque. On estime qu'un peu plus de 40 000 femmes meurent chaque année à cause d'un avortement à risque, et, selon nos partenaires, le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé. Ce type de décès est certainement sous-déclaré.
Je tiens à préciser que le taux de létalité de ce genre de situation est beaucoup plus élevé en Afrique subsaharienne que dans d'autres régions du monde. Il est plus de deux fois plus élevé qu'en Asie, soit trois ou quatre fois plus élevé. C'est un problème qui touche particulièrement les femmes en Afrique subsaharienne.
Le député a demandé quels sont les facteurs qui contribuent à ce phénomène. Il s'agit principalement du manque d'accès à des services de santé génésique efficaces, notamment des services d'avortement et des soins post-avortement sûrs et légaux en nombre suffisant pour répondre aux besoins. Nous travaillons avec des partenaires comme Ipas et d'autres organismes pour tenter de renforcer la capacité des systèmes de santé nationaux à remédier à ces situations. J'ai pu constater que les ministres de la Santé de toute l'Afrique subsaharienne, surtout de l'Afrique de l'Ouest, m'ont indiqué que cette question faisait partie des secteurs prioritaires pour lesquels ils cherchent un soutien renforcé.
J'ai déjà mentionné le Mécanisme de financement mondial. Ce mécanisme fournit un soutien budgétaire aux ministères de la Santé de l'Afrique subsaharienne pour les aider à élaborer et à mettre en œuvre des approches globales en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs qui comprendraient des services améliorés pour les femmes. C'est une partie importante de ce que nous soutenons.
Bien sûr, les femmes les plus vulnérables sont celles qui sont marginalisées et issues de communautés diversifiées et, surtout, celles qui vivent en dehors des grands centres urbains, où elles n'ont pas accès à des services de santé génésique adéquats. Il s'agit d'un domaine d'intérêt important pour nous et il continuera de l'être alors que nous tentons d'augmenter nos investissements, surtout dans les domaines de la santé et des droits sexuels et reproductifs complets qui ont traditionnellement été négligés par les donateurs internationaux.
Il y a...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un plaisir de vous revoir ici, monsieur Tabah. Je tiens à prendre un moment pour vous féliciter, ainsi que tout le personnel d'Affaires mondiales Canada, pour le financement qui a été annoncé en vue de favoriser la mobilisation du public à l'égard des conseils provinciaux et régionaux de coopération internationale. Cette annonce m'a rendue très heureuse. Je sais que vous ne travaillez peut-être pas sur ce dossier en ce moment, mais vous l'avez déjà fait. Vous avez joué un rôle déterminant dans ce dossier, alors je vous en remercie.
Évidemment, je suis ravie que nous commencions cette étude. Elle était attendue depuis longtemps. J'ai consacré la majeure partie de ma carrière à ce dossier. Je pense qu'il est extrêmement important que nous fassions cette étude.
Je tiens d'abord à parler de certaines des informations que j'ai reçues par le biais d'une réponse à une question inscrite au Feuilleton que j'ai soumise il y a quelque temps et qui portait sur les dépenses consacrées à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Comme vous le savez, en 2019, lors de la conférence Women Deliver, à Vancouver, le gouvernement a annoncé que 700 millions de dollars seraient consacrés chaque année aux domaines négligés de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Si j'ai bien compris, nous n'avons pas dépensé suffisamment d'argent chaque année. En 2019‑2020, nous avons dépensé seulement 450 millions de dollars et, en 2020‑2021, seulement 498 millions de dollars. Nous n'avons jamais même frôlé les 700 millions de dollars.
Comment se fait‑il?
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Monsieur le président, je tiens d'abord à remercier la députée d'avoir souligné le nouveau programme d'Affaires mondiales Canada. Je vais m'assurer que nous transmettons ses remerciements à nos collègues responsables de ce programme.
En 2019, le s'est engagé à accroître notre soutien à la santé et aux droits sexuels et reproductifs à un niveau moyen de 700 millions de dollars d'ici le prochain exercice financier, soit en 2023‑2024, puis à maintenir ce niveau d'investissement jusqu'en 2030. Au moment où l'engagement a été pris, nous fournissions un niveau de soutien bien inférieur à 700 millions de dollars par an. Ainsi, nous avons conçu notre programme pour que les dépenses augmentent chaque année. Nous prévoyons atteindre l'objectif de consacrer 700 millions de dollars à la santé et aux droits sexuels et reproductifs l'année prochaine, donc nous estimons être sur la bonne voie pour respecter l'engagement du gouvernement. Nous sommes également sur la bonne voie pour maintenir ensuite ce niveau d'investissement jusqu'en 2030.
De surcroît, je dirais qu'il ne s'agit pas seulement de verser des sommes colossales à nos plus importants partenaires internationaux et de refaire toujours la même chose. En réalité, l'engagement pris en 2019 visait à adopter une approche globale en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs. Nous sommes fiers des investissements que nous faisons pour accroître l'accès à l'éducation sexuelle complète, aux services de planification familiale, à l’avortement sans risque et aux soins post-avortement, et nous croyons qu'ils nous donnent une orientation importante.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins.
Je dois mentionner, comme d'autres l'ont fait, que j'ai l'honneur et le bonheur d'avoir quatre filles. L'une d'elles est infirmière, une autre administratrice et une autre, avocate. Nous avons donc souvent eu de bonnes discussions en famille sur de nombreux enjeux dont je m'occupe.
Avant d'être élu, j'ai aussi eu l'honneur de servir auprès de la Banque de céréales vivrières du Canada, un organisme qui fournit de l'aide humanitaire dans le monde, qui oeuvre par l'intermédiaire d'organismes partenaires, comme le montrent aussi les notes d'information ici, et qui travaille pour que soit atteint l'Objectif de développement durable no 2, Faim Zéro. Je me rappelle, il y a 40 ans, sur notre ferme, que nous remplissions des sacs de maïs jaune destinés à cet organisme. Ils étaient expédiés en Afrique. Si j'en parle aujourd'hui, c'est que, plus tard, nous avons appris que le maïs jaune sert à nourrir les animaux et que le maïs blanc est destiné à l'alimentation humaine. L'organisme a donc dû apprendre à s'adapter au contexte dans lequel il intervenait.
En effet, cet organisme a mené à un changement dans la politique canadienne en 2008. Je n'irai pas dans les détails, mais cela m'amène à ma question.
Vous collaborez avec 400 organismes partenaires à près de 700 projets. Vous avez mentionné, dans votre présentation initiale, que vous êtes conscient de nos normes de société et de ce qu'implique le travail dans d'autres contextes. Quels sont les mécanismes d'interaction avec vos organismes partenaires pour en tenir compte?
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Je tiens à dire que j'ai aussi le plus grand respect pour la Banque de céréales vivrières du Canada et je pense que Jim Cornelius nous manque à tous en ce moment. Quel grand leader il était.
Nous avons un grand impact sur le terrain dans les pays auprès desquels nous travaillons et offrons nos services, de sorte que toutes les initiatives auxquelles nous travaillons font appel à nos ressources et à nos capacités locales dans ces pays ainsi qu'à une équipe de professionnels exceptionnels ici, à l'administration centrale, et aussi dans nos missions multilatérales à New York et à Genève.
Avec un très vaste organisme comme le Fonds mondial, qui intervient dans presque tous les pays en développement — et nous avons maintenant un engagement à fournir 400 millions de dollars par année —, nous travaillons à de nombreux niveaux. Au niveau mondial, je siège au conseil des gouverneurs de l'organisme pour l'aider à formuler sa politique et ses programmes, mais, surtout, nous travaillons avec nos équipes sur le terrain dans chaque pays desservi par le Fonds mondial pour qu'ils aient de l'information à jour, pas seulement sur les intentions du Fonds mondial, mais aussi sur des façons pour eux de participer aux mécanismes de coordination du pays pour que les demandes de financement qui reviennent au Fonds mondial soient fondées sur les points de vue que nous avons à communiquer localement, ce qui suppose...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus.
Comme le temps dont je dispose est limité, je vais poser toutes mes questions d'une traite et je vous laisserai le temps qu'il reste pour y répondre.
Vous avez mentionné plus tôt, au cours de la présente réunion, que le Canada aide 4,5 millions de personnes dans 29 pays, si j'ai bien entendu. J'aimerais qu'une liste de ces 29 pays soit déposée auprès du Comité après cette réunion. J'entends ce que vous dites sur la situation en Afrique et dans d'autres pays en développement, mais, le fait est que nous assistons à un recul des droits reproductifs des femmes dans le monde, y compris dans de nombreux pays occidentaux. Bien entendu, je fais allusion à la décision d'annuler l'arrêt Roe c. Wade aux États‑Unis, mais aussi à certaines lois draconiennes limitant l'accès à l'avortement en Pologne de même qu'aux tentatives de restreindre les droits concernant l'avortement en Italie.
J'aimerais vous entendre sur ce que le Canada peut faire pour stopper cette tendance, si vous pensez aussi qu'elle a de quoi inquiéter. De plus, quel est le rôle du Canada, le cas échéant, dans des pays alliés comme la Pologne, compte tenu de leurs lois limitant l'accès à l'avortement aux femmes?
Nous sommes entièrement d'accord. C'est pour cela que nous adoptons une approche exhaustive et intégrée.
[Traduction]
Pour être très clair, je précise que cela commence par une éducation sexuelle complète pour que les adolescentes aient de l'information claire et fondée sur des données probantes au sujet des services qu'elles peuvent obtenir.
Bien entendu, nous voulons fournir de bons services de planification familiale et un accès aux moyens de contraception modernes pour que les grossesses soient désirées et, lorsque ce n'est pas le cas, du soutien pour obtenir un avortement sûr et du soutien après l'avortement.
Il faut également poursuivre le travail de sensibilisation et le soutenir à la grandeur du pays pour que ces services soient fournis d'une manière adaptée aux adolescentes et aux autres groupes à qui ils s'adressent. C'est pour cette raison qu'il est important que le Canada prenne une approche globale. Dans la plupart des initiatives auxquelles nous travaillons, vous constaterez une combinaison de ces différents éléments, faisant tous partie d'un régime d'assurance-maladie universel visant à fournir des soins de santé primaires à la population.
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D'accord. Mes excuses aux membres qui ont fait cette demande.
Poursuivons. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 20 juin 2022, le Comité reprend son étude sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde.
C'est avec grand plaisir que nous accueillons Mme Kelly Bowden, qui représente l'organisme Action Canada pour la santé et les droits sexuels.
Nous vous sommes très reconnaissants de nous offrir de votre temps aujourd'hui. Vous disposerez de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions des députés. Comme je l'ai fait avec le témoin précédent, je vous ferai ce signe lorsqu'il vous restera 30 secondes. Veuillez alors conclure le plus rapidement possible.
Sur ce, madame Bowden, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Action Canada pour la santé et les droits sexuels est un organisme national qui se consacre à l'avancement et au respect de la santé et des droits sexuels et reproductifs au Canada et dans le monde.
Grâce à nos programmes de première ligne au Canada, qui incluent la gestion d'une ligne d'information sur la santé sexuelle pour les Canadiens, et grâce à notre travail avec des partenaires partout dans le monde pour promouvoir l'avancement de la santé et des droits sexuels et reproductifs, notre analyse est fondée sur l'expérience des personnes les plus vulnérables qui veulent avoir accès à des services en matière de santé sexuelle et reproductive, mais qui se heurtent à des obstacles.
Les investissements dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs — en particulier les domaines sous-financés et négligés de l'accès à des services d'avortement sûr, de la contraception, de l'éducation complète en matière de santé sexuelle et de la promotion de la santé sexuelle — jouent un rôle fondamental dans l'avancement du développement mondial et des droits de la personne. Le soutien en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs, et en particulier dans les domaines négligés, permet de sauver des vies, de réduire l'ensemble des coûts liés aux systèmes de soins de santé, de faire avancer l'égalité des genres et de promouvoir la participation économique.
Chaque année, dans les pays à revenu faible et à revenu moyen, environ la moitié des grossesses sont non planifiées. Les besoins d'environ 218 millions de femmes en matière de contraception ne sont pas satisfaits. On estime qu'il se pratique 35 millions d'avortements non sécuritaires chaque année, dont près de 4 millions chez les filles de 15 à 19 ans.
Les conséquences des avortements non sécuritaires sont graves. Ils causent de la mortalité, de la morbidité et des problèmes de santé permanents. Presque tous les décès et les invalidités liés à un avortement pourraient être évités au moyen d'une combinaison d'éducation sexuelle, de contraception efficace, de prestation de soins d'avortement sécuritaires et de soins rapides en cas de complications. La prestation de soins d'avortement sécuritaires permet également de réduire les coûts des soins de santé liés aux répercussions des procédures non sécuritaires. Selon des estimations de l'Organisation mondiale de la santé datant de 2006, les complications liées aux avortements à risque coûtent aux systèmes de santé des pays en développement 553 millions de dollars par année pour les traitements post-avortement.
Lorsque les jeunes femmes ont des grossesses non planifiées, elles sont plus susceptibles d'interrompre leurs études et moins susceptibles de participer plus tard aux activités économiques. Une éducation sexuelle complète joue un rôle important en fournissant aux jeunes des informations qui leur permettent de comprendre leur corps et leurs droits et de prendre les meilleures décisions pour eux-mêmes.
Je comprends que le Comité se penche seulement sur la situation en Turquie et en Syrie. Dans de telles situations humanitaires, la nécessité de ces services est exponentiellement plus élevée. À moins que la santé et les droits sexuels et reproductifs ne soient pleinement intégrés dans les systèmes de santé comme un aspect fondamental des soins de santé, ils sont facilement considérés comme non prioritaires lorsque le système est soumis à des pressions ou à des tensions. C'est ce que nous constatons dans les États fragiles et les contextes humanitaires, et c'est ce que nous avons observé dans le monde tout au long de la pandémie de COVID‑19. La mortalité maternelle et la violence fondée sur le genre ont augmenté, et les services de contraception et les autres services de santé sexuelle et reproductive ont été réduits.
Lorsque nous pensons à la pandémie, nous voyons aussi clairement qu'il est important d'investir dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Ce sont les organismes de défense des droits des femmes qui, au cours de cette période, ont sonné l'alarme au sujet des interruptions de services et qui ont permis la reprise des services. Ce sont les organismes locaux de jeunes qui ont fait en sorte que l'information importante sur la santé sexuelle continue d'être diffusée par des moyens nouveaux et virtuels.
L'investissement dans la promotion joue un rôle crucial à la fois pour accroître l'espace civique et pour naviguer convenablement dans les limites permises afin que la prestation des programmes relatifs à la santé et aux droits sexuels et reproductifs soit possible et efficace.
Les efforts du Canada en ce qui concerne les domaines négligés sont essentiels, car il y a très peu de donateurs dans ce secteur dans le monde. Il existe donc un énorme besoin de leadership en matière de prestation de services et de promotion à l'échelle mondiale.
En axant les investissements du Canada sur les quatre domaines négligés, on peut concentrer les efforts financiers et politiques de manière à en maximiser les effets. L'engagement de 10 ans du Canada à l'égard de la santé des femmes et des enfants peut montrer que le pays intensifie ses efforts là où le monde n'en fait pas assez, en mettant l'accent sur l'importance fondamentale d'une approche de la santé sexuelle fondée sur les droits et en investissant là où les besoins sont les plus criants.
L'investissement du Canada dans la santé et les droits sexuels et reproductifs est unique précisément en raison de cette orientation. Pourtant, dans le dernier rapport de dépenses de 2020‑2021, le Canada n'a investi que 104 millions de dollars de ses dépenses en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs dans les domaines négligés. Le Canada doit augmenter considérablement ses dépenses si nous voulons obtenir l'effort politique nécessaire de la part de nos partenaires dans le monde pour réaliser des progrès et transformer la vie de millions de femmes et de filles.
Je voudrais maintenant faire part au Comité de quatre recommandations clés.
La première recommandation est que le Canada augmente ses dépenses dans les domaines négligés de la santé et des droits sexuels et reproductifs, afin que nous atteignions l'objectif de consacrer 500 millions de dollars par année aux domaines négligés d'ici la fin de 2023.
La deuxième recommandation est que notre pays redouble d'efforts quant à son engagement auprès du G7 et d'autres pays alliés pour catalyser davantage d'investissements et de soutien mondiaux dans les domaines négligés de la santé et des droits sexuels et reproductifs.
La troisième recommandation est de poursuivre l'important travail d'investissement dans les organisations communautaires de femmes et d'adopter une approche localisée pour la mise en œuvre de programmes en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs.
Enfin, nous recommandons de veiller à ce que les droits sexuels et reproductifs ne soient pas relégués à une simple conversation sur l'aide au développement, mais qu'ils soient intégrés à une approche plus complète au moyen d'une politique étrangère féministe.
Je vous remercie de votre attention et du temps que vous m'avez accordé.
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Je n'ai pas en main les statistiques qui distinguent les investissements du Canada dans la santé et les investissements des autres pays de l'OCDE.
Je dirai toutefois une chose: dans le cadre de ce nouvel engagement, le Canada a mis en place des codes de suivi afin que nous puissions voir quels sont les investissements de notre pays dans ces domaines négligés que sont l'accès à un avortement sécuritaire, l'accès à la contraception, l'éducation sexuelle complète et la promotion de la santé sexuelle. Il s'agit d'une première parmi les pays du Comité d'aide au développement de l'OCDE, et c'est en fait un pas important qui nous permet d'inciter d'autres pays à suivre ce financement et à comprendre où il va.
Dans l'ensemble, le Canada est l'un des principaux donateurs, et il se classe parmi les 10 premiers pour les investissements dans les organisations multilatérales comme le Fonds des Nations unies pour la population, qui est le chef de file mondial pour les investissements dans la santé et les droits sexuels et reproductifs.
Je n'ai pas de chiffres précis sur la santé, mais je pense que notre pays est dans une bonne position pour inciter les autres à préciser de quelle façon ils investissent, et pour préciser de quelle façon nous continuons à investir dans ces domaines.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Soyez la bienvenue, madame Bowden.
Je pense que ce qui est désolant à propos des données statistiques sur tout l'aspect de la santé sexuelle et reproductive, dans l'ensemble, c'est qu'en 1995 — et je suis d'un âge assez avancé pour avoir assisté à la conférence de Pékin —, c'est le Canada qui a fait valoir que les avortements non sécuritaires dans le monde représentaient une urgence de santé publique.
Nous savons maintenant que 25 millions de femmes dans le monde n'ont pas accès à un avortement sécuritaire. Nous savons également qu'il ne s'agit pas seulement d'avoir accès à un avortement sécuritaire. Lorsqu'une femme subit un avortement non sécuritaire, elle risque de ne pas pouvoir avoir d'enfants par la suite à cause de la morbidité, de l'infection de ses organes reproducteurs, etc.
Selon vous, quels sont les obstacles à la santé et aux droits sexuels et reproductifs dans le monde? Nous pouvons parler des pays en développement, mais quels sont les obstacles, à votre avis?
Je vais poser ma deuxième question, puis je vous laisserai répondre. Quelle est la différence entre les pays qui ne sont pas en situation de conflit et ceux qui le sont, où les viols sont maintenant utilisés comme une stratégie, une tactique de guerre, et quels sont les obstacles, dans les deux cas, au plein accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs?
Je vous remercie beaucoup, madame Bowden.
Je vais d'abord parler des obstacles à l'accès à l'avortement. J'ai mentionné que, fondamentalement, l'un des défis, c'est que les services en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs ne font pas partie intégrante des soins de santé dans certains pays. Lorsqu'une personne veut consulter un médecin afin d'obtenir du soutien pour des services médicaux, elle n'aura pas nécessairement accès à un avortement ou à d'autres services de santé sexuelle à cet endroit.
Ce qui est important, pour pouvoir assurer la prestation de ces services, c'est de les intégrer pleinement au système universel de soins de santé. Cela ne vaut pas seulement pour l'accès à l'avortement, mais aussi pour l'accès à la contraception. Je pense que c'est un élément important, notamment pour ce qui est de l'accès à l'avortement. Les investissements du Canada dans la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs peuvent jouer un rôle déterminant à ce chapitre.
À titre d'exemple, j'ai rencontré des représentantes de l'organisme Resurj au Mexique plus tôt cette année. C'est un organisme de défense des droits des femmes qui soutient des initiatives communautaires visant à amener des femmes des collectivités rurales à Mexico, où elles peuvent aller dans des endroits où l'on exécutera l'ordonnance d'avortement médical.
On peut voir de telles initiatives communautaires qui contribuent à combler les lacunes des systèmes de soins de santé dans ces pays. Ce type d'initiatives peut être transposé à plus grande échelle. En travaillant avec des partenaires, ces personnes peuvent aussi tenter de faire comprendre à leur gouvernement qu'elles mettent en place des solutions provisoires pour pallier le manque d'accès évident dans le système de soins de santé. Voilà pour ce qui est de l'accès à l'avortement.
Quant aux défis différents qui se posent dans les milieux fragiles et en situation de conflit, je pense qu'il y a essentiellement une élimination de la prestation de services dans ces cas. Bien souvent, lorsque nous définissons les priorités d'une intervention humanitaire, nous ne tenons pas compte de l'inclusion des services de santé sexuelle et reproductive dans ce contexte. Nous considérons l'approvisionnement en eau, les conditions sanitaires et les infrastructures. Ce qui est très important pour pouvoir répondre à ces situations en particulier, c'est de comprendre fondamentalement que les gens n'ont pas seulement besoin d'avoir accès à de la nourriture dans ces moments‑là, mais qu'ils ont aussi besoin d'avoir accès à des soins de santé.
Quand nous nous sommes penchés, au Comité, sur la guerre illégale qui fait rage en Ukraine, plusieurs personnes nous ont dit que de nombreuses Ukrainiennes se font violer par des soldats russes. Ensuite, beaucoup d'entre elles se réfugient dans les pays voisins, où elles n'ont pas accès à des services d'avortement. Il s'agit d'une véritable préoccupation dans le contexte du conflit.
L'une des raisons pour lesquelles j'ai présenté cette motion est que je suis très préoccupée par le fait que nous ne voyons pas beaucoup d'accès à la gamme complète des services de santé sexuelle et reproductive dans le monde. Vous avez tout à fait raison lorsque vous dites que cela devrait faire partie d'un service de santé intégré, mais nous savons que dans de nombreux pays où ce n'est pas le cas, c'est à cause d'un manque d'infrastructures de santé. C'est à cause d'un manque de cliniques, de médecins, de personnel infirmier, de sages‑femmes, et d'un manque d'une foule de renseignements.
Quelle serait votre recommandation pour que nous puissions faire en sorte que les femmes aient accès aux droits dont elles ont besoin, en particulier dans les zones de conflit comme l'Ukraine? Que pouvons-nous faire pour aider les femmes à avoir accès à un avortement après un viol?
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Merci, monsieur le président.
Madame Bowden, sur votre site Internet, on peut lire qu'en 2019, vous avez appelé le gouvernement canadien à accroître l'accès à la contraception dans le monde en finançant les fournitures du Fonds des Nations unies pour la population, l'UNFPA.
Cet appel, lancé au gouvernement canadien en 2019, a-t-il été suivi de gestes concrets de sa part?
Avez-vous le sentiment que, depuis 2019, l'accès à la contraception s'est amélioré partout au monde?
Le Canada a-t-il, tel que vous l'avez demandé, rehaussé sa contribution à l'UNFPA?
Quels autres organismes internationaux le Canada devrait-il financer davantage à cet effet?
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Je vous remercie de la question.
Nous savons qu'en 2020-2021, le Canada a fait des investissements importants dans les programmes du Fonds des Nations unies pour la population. Nous avons contribué au financement de base du Fonds. Nous avons également investi dans son mécanisme d'approvisionnement, soit les services de fourniture de contraceptifs des institutions multilatérales. Dans le cas du dernier investissement dans l'approvisionnement du Fonds des Nations unies pour la population, nous avons vu un engagement accru et unique de 20 millions de dollars sur une période de quatre ans. C'est une légère augmentation par rapport à l'engagement annuel que nous avions pris pour l'initiative d'approvisionnement en particulier.
Si l'on examine l'évolution du financement accordé par le Canada au Fonds des Nations unies pour la population, on constate que l'investissement de base se situe de façon constante entre 15 et 17 millions de dollars. Nous avons vu une croissance importante des investissements dans les programmes. Le Fonds met aussi en place un nombre important de programmes dans des contextes précaires et des situations humanitaires; je crois donc qu'une grande partie des programmes répond à ce besoin direct dans les États fragiles.
Là où nous continuons de voir moins de mouvement en ce qui a trait aux investissements dans les domaines négligés, c'est pour l'avortement et l'éducation complète en matière de santé sexuelle. Sur les 104 millions de dollars dont je parlais qui sont investis actuellement dans les domaines négligés, environ 40 millions vont aux services de contraception. Une autre bonne part est consacrée à la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs, et une part minime va à l'avortement et à l'éducation sexuelle complète.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un plaisir de vous accueillir aujourd'hui, madame Bowden. Merci beaucoup d'être ici. Je suis heureuse de vous revoir et j'aurais aimé pouvoir être là en personne.
Pour bon nombre d'entre nous, votre témoignage souligne des faits qui n'ont rien de nouveau. Cependant, je ne peux pas m'empêcher d'être choquée par ces chiffres. Nous les connaissons tous, mais ils restent choquants: je pense aux 219 millions de femmes dont les besoins en santé et en droits reproductifs ne sont pas comblés et aux pertes de vie causées par les avortements non sécuritaires.
À mon avis, votre témoignage a montré très clairement que limiter l'accès des femmes aux soins de santé n'empêche pas les avortements; cela bloque seulement les avortements sécuritaires. Vous avez souligné que les avortements non sécuritaires coûtent 553 millions de dollars par année au système de santé: un autre exemple de la façon dont nous laissons tomber les femmes partout dans le monde.
Je sais que vous êtes une grande spécialiste dans ce domaine. Je voudrais donc simplement vous donner l'occasion de parler davantage de vos recommandations sur les façons précises dont le Canada pourrait accroître le financement dans les secteurs négligés de la santé et des droits sexuels et reproductifs.
Comme je l'ai mentionné, l'avortement, l'accès à la contraception, l'éducation sexuelle complète et la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs sont des secteurs négligés. Le manque d'investissements est particulièrement criant pour l'avortement et l'éducation sexuelle complète. Le Canada a investi moins de 2 millions de dollars en 2020‑2021 dans l'accès aux services d'avortement sécuritaires. Il faut tenir compte de l'ampleur des besoins et des répercussions financières découlant du fait de ne pas offrir ces services. Même si nous l'incluons dans l'ensemble de soins complet, les fonds ne suivent pas encore dans ce secteur.
À mon avis, l'augmentation marquée du financement dans ces quatre secteurs, en particulier dans ceux qui demeurent sous-financés par les gouvernements d'ici et d'ailleurs dans le monde, est une étape cruciale pour le Canada si nous voulons utiliser cet engagement de 10 ans comme une façon de catalyser les investissements mondiaux et les appuis pour l'avancement de ces droits. Je dirais que les deux secteurs dont j'ai parlé méritent plus d'attention.
Je pense aussi que la promotion de ces droits sur la scène internationale au nom du pays a un rôle important à jouer. Nous ne pouvons pas relever ce défi seuls. Les fonds que le Canada investit dans ce travail sont substantiels, et l'approche à long terme est cruciale. Ce qui est unique dans ce cas-ci, c'est la possibilité que nous avons de faire des investissements dans ces secteurs négligés et d'inciter les autres pays à faire de même. Nous devons nous unir avec des alliés et d'autres donateurs pour montrer clairement les retombées de tels investissements, qu'il est logique et nécessaire pour eux d'investir davantage.
Le Canada fait déjà de l'excellent travail, mais il pourrait s'impliquer davantage dans des initiatives comme le mouvement mondial pour l'avortement SheDecides, en collaboration avec des pays alliés pour faire croître les investissements dans ce secteur.
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Merci, monsieur le président.
Je vais reprendre là où j'en étais lors de ma première intervention.
Comme vous le savez, madame Bowden, les objectifs de développement durable sont de nature universelle, contrairement aux objectifs du millénaire pour le développement qui s'appliquaient seulement aux pays en développement. Les objectifs de développement durable s'appliquent aux pays développés et aux pays en développement. Comme je l'ai mentionné, et comme vous le savez, ces derniers objectifs visent notamment à garantir la disponibilité de données fiables. Dans le rapport final sur les objectifs du millénaire pour le développement, il a été souligné que seulement 51 % des pays disposaient alors de données sur les causes de décès maternels.
Des nouvelles rapportées dans les médias l'automne dernier soulèvent des inquiétudes étant donné que les objectifs de développement durable s'appliquent au Canada. Selon ces reportages, l'OMS a fait état d'un taux de mortalité maternelle au Canada en 2017 plus élevé que celui de Statistique Canada, et l'écart est substantiel. En fait, des rapports indiquent que les données du Canada sont à ce point incomplètes que l'OMS, l'UNICEF et d'autres organismes évaluent que le taux de mortalité maternelle de notre pays pourrait être jusqu'à 60 % plus élevé que ce qu'indique Statistique Canada. Si ces estimations de l'OMS sont exactes, même si notre taux de mortalité maternelle demeure bas à l'échelle de la planète, ces chiffres plus élevés nous placent dans la dernière tranche des pays de l'OCDE.
Pouvez-vous nous parler des lacunes dans la collecte de données au Canada?
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Encore une fois, grâce à notre système de santé, ces chiffres sont plus bas au Canada que dans beaucoup d'autres pays. Cependant, les mêmes populations demeurent généralement à risque.
Encore une fois, les jeunes n'ayant pas accès à une éducation sexuelle complète qui leur permettrait d'être au courant des risques liés aux maladies transmises sexuellement sont moins bien préparés pour prévenir ces maladies. Si les chiffres au Canada sont plus bas grâce aux investissements généraux dans les systèmes de santé, je dirais que les mêmes populations de tous les pays demeurent plus à risque.
Cet aspect a peut-être un lien avec l'autre question à propos des données sur les taux de mortalité maternelle. Cela dit, au Canada, les populations qui ont un faible revenu, qui disposent de moins de ressources et qui ont plus de difficultés à naviguer dans les systèmes de santé sont celles qui n'ont systématiquement pas accès aux services, ce qui les empêche de se protéger contre les maladies transmissibles sexuellement aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie encore, madame Bowden, d'être avec nous aujourd'hui.
Des représentants d'Affaires mondiales Canada ont déclaré ceci:
Au cours de la dernière décennie, le Canada a été reconnu comme un chef de file mondial en matière de soutien à la santé et aux droits des femmes, des enfants et des adolescents.
Je ne vous pose pas une question piège: je cherche véritablement à savoir quel est votre point de vue concernant cette affirmation, qui peut paraître un peu grandiloquente.
Êtes-vous d'accord sur cette affirmation? Si oui, pourquoi et comment est-il un chef de file mondial? Sinon, que peut-il faire de plus?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à souligner une autre fois que je suis ravie que nous nous penchions sur ce sujet. La motion a été présentée il y a plus d'un an. Le fait qu'un membre du Comité ait eu relativement souvent recours à des tactiques d'obstruction montre bien, à mon avis, les difficultés que nous avons à parler des droits génésiques des femmes.
Ma question fait suite en quelque sorte à l'intervention de mon collègue, M. Chong. En ce qui concerne le cinquième objectif de développement durable et l'universalité de ces objectifs, j'ai moi aussi des inquiétudes. Le Canada a un bon cadre juridique, mais nous voyons constamment un manque d'accès aux soins de santé génésique pour les femmes autochtones, les collectivités éloignées et rurales, et même des provinces entières.
Par rapport à l'examen national volontaire, le Canada a‑t‑il du travail à faire pour améliorer l'accès aux soins de santé génésique, y compris à l'avortement?
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Oui, bien sûr. Au Canada en particulier, comme je l'ai aussi signalé pour d'autres pays, des personnes dans des régions rurales et éloignées continuent de ne pas avoir accès à ces services. Elles ont des revenus inférieurs. Elles disposent de moins de ressources et de moyens pour naviguer dans le système de santé.
Il y a un point que je veux soulever: au Canada, dans les cinq dernières années, il y a eu une amélioration marquée de l'accès à l'avortement avec l'arrivée de l'avortement par médicaments. Cette méthode homologuée par le gouvernement du Canada en 2017 a transformé la situation au pays. Nous sommes passés de centaines à des milliers de fournisseurs de services d'avortement parce que les médecins de première ligne et les infirmiers praticiens peuvent fournir ces médicaments.
Nous avançons lentement. De nombreux autres pays ont adopté beaucoup plus rapidement et plus largement l'avortement par médicaments. Cette voie demeure un élément essentiel pour assurer l'accès aux services partout sur la planète.
À mon avis, il ne fait aucun doute qu'il est possible d'en faire plus. En ce moment, le Canada a un Fonds pour la santé sexuelle et reproductive, qui relève de Santé Canada. Il fournit du financement à des organisations de la société civile d'ici qui offrent des services et prônent l'amélioration de l'accès au Canada. J'espère que ce fonds sera maintenu ou qu'il sera pérennisé pour cibler certaines de ces questions.
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Voilà qui met fin à la période de questions.
Permettez-moi de vous remercier, madame Bowden, de nous avoir fait profiter de votre expertise et de vos connaissances. Je remercie également Action Canada de tout ce que l'organisme fait pour s'attaquer aux grands défis que doit relever notre pays. Merci.
Chers membres du Comité, avant de passer à l'ajournement, nous devons parler du budget qui a été distribué, comme vous le savez, concernant la séance d'information sur la crise humanitaire en Turquie et en Syrie. Il a été envoyé à tous hier. Pouvons-nous, de façon unanime...