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Bienvenue à la 18
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. Conformément à la motion adoptée le 25 avril, le Comité rencontre la délégation de l’Administration centrale tibétaine.
Comme toujours, vous pouvez accéder à l’interprétation en cliquant sur l’icône du globe au bas de votre écran. Pour les membres qui participent en personne, gardez à l’esprit les lignes directrices du Bureau de régie interne sur l’utilisation du masque ainsi que les protocoles sanitaires.
J’aimerais profiter de l’occasion pour rappeler à tous les participants à cette réunion qu’il est interdit de prendre des captures d’écran ou des photos de votre écran.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous parlez, parlez lentement et clairement. Lorsque vous ne parlez pas, veuillez mettre votre micro en sourdine. Je vous rappelle que toutes les observations des députés et des témoins doivent être adressées à la présidence.
J’aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins et les remercier d’avoir pris le temps de venir nous rencontrer aujourd’hui.
Nous accueillons à la table Penpa Tsering, sikyong, président de l’Administration centrale tibétaine, le vénérable Tenzin Rabgyal, abbé du monastère du panchen-lama, et Namgyal Choedup, représentant de Sa Sainteté le dalaï-lama à l’Office du Tibet à Washington.
Je tiens à souligner que plusieurs autres membres de la délégation sont présents aujourd’hui, et je les en remercie également.
Sikyong, j’aimerais vous céder la parole pour cinq minutes pour votre déclaration préliminaire. La parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président et honorables membres du Comité permanent des affaires étrangères.
Merci beaucoup de me donner l’occasion de présenter le cas du panchen Rinpoche, le statut du Tibet et notre analyse de la situation qui concerne le Tibet.
Avant de céder la parole à mon collègue, Zeekgyab Rinpoche, qui est l’abbé du monastère Tashi Lhunpo, le siège traditionnel du panchen-lama depuis de nombreux siècles, j’aimerais dire qu’il s’agit d’un cas représentatif de nombreux autres Tibétains qui ont subi le même sort. Le cas du panchen Rinpoche est un cas de disparition forcée. Même 27 ans après sa disparition ou son enlèvement par le gouvernement de la Chine, nous ne savons toujours pas s’il est vivant ou non. Le gouvernement chinois se contente de dire qu’il est sain et sauf et qu’il ne veut pas être dérangé. S'il y avait au moins des preuves qu’il est vivant ou non, cela apaiserait les Tibétains.
On sait que c’est une décision politique du gouvernement chinois, parce que cela concerne aussi la réincarnation de Sa Sainteté le dalaï-lama. Il existe une reconnaissance réciproque de la réincarnation entre Sa Sainteté le dalaï-lama et les panchen-lamas.
Personnellement, j’estime que la Chine a commis une grave erreur, une erreur tactique, en ne reconnaissant pas Gedhun Choekyi Nyima, le jeune garçon qui a été reconnu par Sa Sainteté le dalaï-lama. Si la Chine l’avait fait, elle aurait Gedhun Choekyi Nyima sous son contrôle aujourd’hui, et non le garçon choisi par le gouvernement chinois et non reconnu par le peuple tibétain.
Même maintenant, si vous allez à Lhasa, vous ne verrez pas de photo du panchen-lama choisi par les Chinois. Vous ne verrez que la photo du 10e panchen-lama. Cela symbolise la non-reconnaissance par les Tibétains du panchen-lama choisi par la Chine.
Nous savons pertinemment que, s’il est vivant, Gedhun Choekyi Nyima n’a reçu aucune formation religieuse pour assumer son leadership religieux traditionnel aux côtés de Sa Sainteté le dalaï-lama, ce qui l’a rendu totalement incapable de l'exercer. Même s’il est vivant et s’il est libéré à l’avenir, les Chinois ont veillé à ce qu’il ne soit pas en mesure de s’acquitter de ses fonctions religieuses, n'ayant pas reçu les enseignements religieux traditionnels.
Avant de passer à d’autres questions, je demanderais au président de permettre à Zeekgyab Rinpoche, l’abbé du monastère Tashi Lhunpo, de présenter le cas du panchen-lama. Ensuite, si le président me le permet, j’aborderai d’autres questions qui concernent le Tibet ou le conflit sino-tibétain.
Monsieur le président, je vous remercie encore de m’avoir donné l’occasion de prendre la parole.
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[Le témoin s’exprime en tibétain, et son interprétation est la suivante:]
Tashi Delek à tout le monde.
En tant qu’abbé du monastère Tashi Lhunpo, j’aimerais profiter de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui pour lancer un appel fervent au gouvernement canadien au nom des millions de disciples de Sa Sainteté le panchen-lama au Canada, au Tibet, dans les régions de l’Himalaya, et ailleurs. Je voudrais également adresser cet appel aux disciples du bouddhisme tibétain dans le monde entier, ainsi qu’aux défenseurs des droits de la personne, de la liberté religieuse et des droits de l’enfant.
À l’heure actuelle, le gouvernement chinois adopte des politiques impitoyables et restrictives au Tibet. La situation empire de jour en jour. Les droits de la personne sont bafoués, tout comme la liberté de religion et les droits de l’enfant. Les Tibétains qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement chinois sont détenus arbitrairement, et bon nombre d’entre eux disparaissent.
Aujourd’hui, j’aimerais expliquer la situation au Tibet dans le contexte de la disparition d’un éminent chef spirituel, le 11e panchen-lama, Gedhun Choekyi Nyima.
En 1989, le 10e panchen-lama est mort subitement et mystérieusement dans la ville de Shigatse, au Tibet, où se trouve notre principal monastère, Tashi Lhunpo. Par la suite, conformément à la Convention bouddhiste tibétaine, Sa Sainteté le dalaï-lama a annoncé, le 14 mai 1995, qu’il reconnaissait Gedhun Choekyi Nyima, de Nagchu, au Tibet, comme sa réincarnation incontestée. Cela s’inscrivait également dans la tradition historique selon laquelle Sa Sainteté le dalaï-lama et le panchen-lama, désignés comme le père et le fils, participent à la reconnaissance l'un de l'autre, et dans leur relation maître-élève.
Malheureusement, trois jours après cette annonce, le 17 mai 1995, les autorités chinoises ont arrêté Gedhun Choekyi Nyima, alors âgé de moins de six ans, ses parents et son entourage. On ne les a pas revus depuis, et 27 ans se sont écoulés.
Pire encore, plus tard en 1995, le gouvernement chinois s’est ingéré dans notre processus religieux et a nommé de force un enfant du nom de Gyaltsen Norbu comme le faux 11e panchen-lama. Depuis, le gouvernement chinois se sert de lui comme instrument politique.
Par conséquent, c’est avec beaucoup d’inquiétude que j’aimerais faire les cinq appels suivants au Parlement et au gouvernement du Canada.
Tout d’abord, j’exhorte le Parlement canadien à adopter une motion exhortant le gouvernement canadien à mandater l’ambassadeur en Chine pour rencontrer le 11e panchen-lama et vérifier où il se trouve et s’il se porte bien.
Deuxièmement, j’exhorte le gouvernement canadien à rendre hommage au 11e panchen-lama en lui décernant un prix reconnaissant qu’il a été victime d'une disparition forcée pendant 27 ans et qu’on lui a refusé les droits de la personne, la liberté de religion, les droits d’un enfant et d’autres droits fondamentaux de mouvement, de résidence et d'action.
Troisièmement, afin de permettre sa libération anticipée et d’attirer l’attention sur sa situation, j’exhorte le Parlement canadien à souligner l’anniversaire du 11e panchen-lama.
Quatrièmement, je demande également au gouvernement canadien de réclamer activement la libération de Chadrel Rinpoche, un lama du monastère Tashi Lhunpo, qui dirigeait le comité de recherche du 11e panchen-lama, ainsi que de nombreux autres prisonniers politiques tibétains.
En raison de la situation désastreuse au Tibet, des Tibétains ont eu recours à des actes d’auto-immolation. Les derniers cas sont ceux d'un chanteur tibétain de 25 ans, Tsewang Norbu, le 25 février, et d'un homme de 81 ans, Taphun, le 27 mars de cette année. Au moins 157 Tibétains ont sacrifié la vie à laquelle ils tenaient tant afin d’attirer l’attention de la communauté internationale, et des Nations unies, sur la situation critique au Tibet. J’exhorte donc le gouvernement canadien à répondre positivement à leur appel.
Cinquièmement, les Tibétains du Tibet souhaitent que Sa Sainteté le dalaï-lama puisse retourner au Tibet au plus tôt. Par conséquent, j’exhorte le gouvernement canadien à accepter de prendre des initiatives concrètes pour appuyer Sa Sainteté le dalaï-lama et l’Administration centrale tibétaine afin de permettre la résolution du conflit sino-tibétain au moyen de l'approche mutuellement avantageuse de la Voie du milieu.
Le peuple et le gouvernement du Canada ont toujours appuyé le peuple tibétain. Je profite donc de l’occasion pour leur exprimer ma sincère gratitude. L’appel en cinq points que j’ai lancé aujourd’hui est d’une certaine façon également lié au bien-être de plusieurs millions de croyants et aux droits démocratiques des individus.
J’ai la ferme conviction que le gouvernement canadien tiendra compte de la réalité de la situation tibétaine, particulièrement en ce qui concerne le panchen-lama, et qu’il tiendra compte de mes appels de façon positive.
Enfin, que la paix l’emporte sur la terre. Merci beaucoup à tous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C’est un grand honneur d’être parmi vous aujourd’hui. Merci de vous joindre à nous.
Lorsque je n’étais député que depuis quelques mois, j’ai eu l’occasion de rencontrer Sa Sainteté à Dharamshala. Je ne connaissais pas très bien la lutte tibétaine à ce moment‑là, mais cette rencontre et les conversations qui ont suivi ont été une source d'inspiration pour moi, en particulier la manière dont le peuple tibétain, victime d’une injustice aussi extraordinaire, réagit avec amour, bonne volonté et un désir de paix et de réconciliation. Je trouve cela personnellement inspirant, et je pense que c’est un élément clé de ce qui a maintenu un tel soutien à la cause tibétaine.
Soyez assuré de mon soutien continu. Nous prenons note des points et des suggestions importants dont vous nous avez fait part au sujet du panchen-lama, et je vous assure que je continuerai de plaider en faveur de sa libération et de la participation active du gouvernement du Canada. Nous allons examiner les suggestions précises que vous avez faites.
Je tiens à souligner que notre parti a défendu un certain nombre de points qui revêtent une importance particulière en ce qui concerne la liberté de religion. Premièrement, nous avons toujours préconisé la réouverture du Bureau de la liberté de religion en tant que véritable centre d’excellence et point de convergence pour la défense de la liberté de religion dans le monde. Le gouvernement chinois s’attaque de diverses façons à la liberté de religion des Tibétains et d’autres communautés en Chine.
Lors de la dernière campagne électorale, nous avons également proposé de publier une liste de prisonniers d’opinion particulièrement préoccupants afin de mettre en lumière certains des cas en cours.
C’est formidable d’entendre parler la langue tibétaine. L’une des principales caractéristiques de la répression dont nous sommes témoins est l’attaque contre la langue et le fait que les jeunes Tibétains sont maintenant forcés de fréquenter des écoles où la langue d’enseignement n’est pas leur propre langue.
Pour commencer, je me demande si vous pourriez parler plus précisément de la question de la langue et de l’éducation au Tibet et des préoccupations au sujet des attaques contre la langue tibétaine.
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En ce qui concerne la langue, je tiens à informer le Comité que notre langue est originaire de l’Inde. Elle n’a rien à voir avec la langue chinoise. L’alphabet de la langue tibétaine est
ka Kha ga Nga. En hindi, c’est
ka Kha ga Gha Nga. C’est la même langue originaire de l’Inde. Notre religion vient aussi de l’Inde.
En ce qui concerne la langue, à l’époque de Mao Zedong, les Chinois devaient utiliser la langue tibétaine. Ils n'avaient pas d'autre chois, car les Tibétains ne parlaient pas le chinois. Pour faire de la propagande, ils utilisaient la langue tibétaine. Cependant, pendant la Révolution culturelle, beaucoup de choses ont été détruites en l'espace de 10 ans, de 1966 à 1976. Même avant cela, l’ancien panchen-lama, le 10e panchen-lama, avait soumis un rapport de 70 000 caractères au gouvernement chinois, dès 1962, au sujet de la destruction de la langue tibétaine et du patrimoine religieux au Tibet après l’invasion communiste du Tibet.
Il y a eu un peu de liberté lorsque Deng Xiaoping est arrivé au pouvoir et que Hu Yaobang a également visité le Tibet. L’ancien panchen Rinpoche a également été libéré. Le panchen Rinpoche a toujours été une personnalité très ouverte, un leader des Tibétains, qui ne craignait pas la persécution, même s’il avait été assigné à résidence pendant de nombreuses années et avait été victime d'actions très répressives de la part du gouvernement chinois qui lui a fait porter un chapeau sur la tête, l'a exposé aux critiques de son propre peuple, et lui a fait subir des humiliations pendant cette période. Cependant, après sa libération, il a joué un rôle très important dans le rétablissement de la langue, de la religion et de la culture au Tibet. Malheureusement, il est décédé dans des circonstances très mystérieuses en 1989.
Lorsque Hu Jintao est devenu secrétaire du parti, il a imposé la loi martiale et il y a eu beaucoup plus de contrôle au Tibet. Lorsqu'il est devenu président de la Chine, il a même qualifié Sa Sainteté de loup en habit de moine. C’est le genre de rhétorique qui était utilisée à l’époque.
Lorsque Hu Jintao est devenu président de la Chine, il a instauré l'usage des deux langues. C’était encore acceptable, parce qu’il faut apprendre d’autres langues, mais quand Xi Jinping est arrivé au pouvoir, c’est devenu une nation, une langue, une culture.
En vertu de cette politique, le Parti communiste chinois frappe à la racine même de notre identité, qui est notre langue. Aujourd’hui, la langue chinoise doit être enseignée dès le niveau préscolaire Montessori. La langue tibétaine se réduit à une simple étude de la langue. Même si vous maîtrisez la langue tibétaine, il est très difficile d’obtenir un emploi...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie M. Genuis de sa motion. Nous sommes d’accord avec l’esprit de la motion. Elle s’appuie sur quelque chose... Je regarde aussi M. Bergeron, parce que c’est très semblable à une motion sur laquelle nous avons travaillé, il y a un an et demi. Il l’avait présentée à la Chambre dans l'espoir d’obtenir le consentement unanime. Il n’y a pas eu consentement unanime.
Je pense que, compte tenu de la profondeur de la motion que M. Bergeron a présentée à la Chambre, il pourrait être utile de l’ajouter à cette motion. La motion en question appelait à un « dialogue entre des représentants du peuple tibétain Sa Sainteté le dalaï-lama ou ses représentants, l’Administration centrale tibétaine et le gouvernement de la République populaire de Chine en vue de permettre au Tibet l’exercice d’une autonomie véritable dans le cadre de la constitution chinoise. »
Je pense qu’il s’agissait d’une déclaration plus complète, et que plusieurs partis y ont participé. M. Virani a également contribué à la façonner. Si nous pouvions reprendre cette motion, je pense que la situation serait mieux comprise, parce que beaucoup de gens ne savent tout simplement pas ce qu’est la « Voie du milieu » ou ce qu'est... Je pense que c'est peut-être au Comité Canada-Chine, plutôt qu'au Comité des affaires étrangères que nous avons travaillé sur cette motion, si je ne m’abuse.
J’allais faire cela plus tard. Je pensais que cette question serait soulevée plus tard au cours de la réunion, et je n’ai donc pas eu le temps de rédiger un amendement, mais vous comprenez où je veux en venir. J’ai imprimé la motion de consentement unanime que M. Bergeron a présentée l’an dernier.
D'autre part, comme je crois que nous serons tous d’accord, j’espère que nous pourrons adopter la motion, et publier un communiqué à ce sujet en tant que déclaration de notre comité. Je propose de faire cela au lieu de présenter la motion à la Chambre, car je veux agir rapidement; je veux que ce soit fait et je ne veux pas perdre du temps plus tard à la Chambre si la motion revient pour être adoptée et ce genre de choses. J’aimerais présenter cela comme une déclaration sur laquelle nous sommes tous d’accord et sur laquelle nous sommes unanimes, surtout après les témoignages que nous avons entendus aujourd’hui.
Je pourrais lire la motion, si cela peut vous être utile. J’en ai également une copie, si cela peut être utile à la greffière. Il s’agit en quelque sorte de la modifier pour qu'elle se lise ainsi, et je pourrais la relire si quelqu'un le souhaite.
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Merci, monsieur le président.
Pour ce qui est de clarifier ma propre position au sujet du dialogue sino-tibétain, j’étais pour lorsque la question a été présentée au Comité Canada-Chine et je suis toujours pour. La reprise du dialogue est essentielle, alors je tiens à ce que ce soit clair.
Tout d’abord, Thu-chi che, Katrin che.
Merci d’être ici, Sikyong. Merci, Rinpoche. Ce dont vous parlez aujourd’hui est très important, et nous sommes très heureux que vous soyez ici pour témoigner.
Au nom des milliers de Canadiens d’origine tibétaine que je représente, et au nom des milliers de Canadiens d’origine tibétaine avec lesquels j’ai eu des échanges dans ce pays, je veux d’abord vous parler du panchen-lama. Je pense qu’il devrait être clair pour tout le monde que le panchen-lama n’est pas l’héritier du trône du dalaï-lama, mais qu’ils travaillent de concert. L’un reconnaît l’incarnation de l’autre.
Lorsque nous disons que les Chinois ont pris le contrôle du panchen-lama, l’ont forcé à disparaître et ont nommé un remplaçant, ils essaient de prendre le contrôle de la succession. En cas de décès de Sa Sainteté, ils tenteraient de contrôler la réincarnation. À mon avis, cela frappe au cœur de ce dont nous parlons lorsque nous parlons de liberté de religion. C’est clairement ce qui est en cause ici.
Vous savez que le gouvernement canadien a adopté une position de longue date sur le sort réservé au panchen-lama, depuis 1995. En 1998, un millier de cartes d’anniversaire ont été livrées par des enfants canadiens au panchen-lama à l’occasion de ce qui aurait été son neuvième anniversaire approximativement. Pas plus tard qu’en 2016-2017, nous avons fait officiellement des instances à cet égard. Nous continuerons d'en faire en tant que parlementaires. Je continuerai d'en faire au nom de mes électeurs et je pense que tous les membres du Comité continueront de parler de cette question.
Pouvez-vous me dire, en ce qui concerne la question de la succession, quels dangers vous entrevoyez si le panchen-lama n'est pas identifié et localisé et si vous ne savez pas où il se trouve? Si ce n’est pas fait immédiatement, quel danger cela présente-t-il?
Si vous pouviez répondre en environ 60 secondes, s’il vous plaît, car j’ai quelques autres questions.
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Avec la permission du président, j'aimerais prendre un peu plus de temps à ce sujet, car c'est l'une des questions les plus importantes qui nous préoccupent dans le conflit sino-tibétain.
Depuis 2010, rien n'a bougé du côté de la Chine. Elle a arrêté le dialogue. En rétrospective, nous savons que la raison pour laquelle elle voulait reprendre ou entamer un dialogue en 2002, c'était principalement pour que les Tibétains ne protestent pas lors des célébrations des Jeux olympiques de 2008 marquant la renaissance de la Chine. Par conséquent, le dialogue a duré un certain temps, mais il n'y a pas eu de résultat concret. Il a cessé depuis 2010.
Par conséquent, comme vous le savez tous, j'ai assumé les fonctions de sikyong le 27 mai dernier. Il y a eu la pandémie et je n'ai pas pu me rendre dans d'autres pays, sauf en Italie et en Suisse en novembre dernier.
Avant de venir ici, nous avons eu une série de tables rondes avec les Français en Europe pour comprendre la situation actuelle en Ukraine et les répercussions de l'après-Ukraine sur le monde et le nouvel ordre mondial qui pourrait émerger afin de voir comment les Européens considéreraient la Chine dans ces circonstances. Cela a été très instructif pour moi.
J'ai ensuite eu d'autres réunions. Je suis allé aux États-Unis à l'invitation de la présidente Pelosi. Nous avons eu une série de réunions avec la sous-secrétaire Uzra Zeya, qui a été nommée par l'administration Biden moins d'un an après son entrée en fonction au niveau de sous-secrétaire. Sous l'administration Obama, il s'agissait d'un poste de sous-secrétaire, mais il a été abaissé au niveau de secrétaire adjoint sous l'administration Trump et il a maintenant été rétabli au niveau de sous-secrétaire. Mme Zeya visitera très bientôt Dharamshala, après mon retour là‑bas, et elle rencontrera Sa Sainteté pour voir comment fonctionne notre administration.
Elle a également aidé à organiser une table ronde avec les ambassadeurs, à laquelle le chef de mission adjoint du Canada était également présent. L'idée était de voir comment les pays aux vues similaires pourraient se réunir pour la reprise du dialogue. Nous avons ensuite rencontré Kurt Campbell, du Conseil de sécurité nationale, qui est responsable de l'Indo-Pacifique. Nous avons eu une série de réunions au Congrès, y compris une très longue réunion avec la présidente Pelosi et des membres éminents du comité des affaires étrangères de la Chambre et du comité sénatorial des relations étrangères.
Nous croyons qu'il devrait y avoir un changement dans le discours, parce que la propagande et le narratif chinois sont si forts qu'ils font croire aux gens que le Tibet fait partie de la Chine depuis des temps immémoriaux. La Chine a la main-d'œuvre et les ressources pour le faire. Les gens n'étudient pas l'histoire tibétaine.
J'aimerais citer le livre, Tibet Brief 20/20, que Michael van Walt van Praag a écrit. Sa dernière affectation était celle de professeur à Stanford. C'est un expert du droit international et de l'histoire du Tibet. Malheureusement, la plupart des sources d'information pour le monde occidental concernant l'histoire de l'Asie, particulièrement de l'Asie de l'Est, proviennent de sources chinoises.
Dans ce livre, auquel il a travaillé au cours des 10 dernières années, avec environ 70 experts de l'Asie intérieure, pas seulement de la Chine, mais du Japon, de la Russie, de la Mongolie, des Ouïghours et des pays d'Asie centrale, il en vient à la conclusion, que ce soit en vertu de l'ordre mongol... et quand on parle de « l'ordre mongol », il a régi nos relations avec la Chine du septième au neuvième siècle. À l'époque, le Tibet était un grand empire, ayant conquis la capitale chinoise, Xi'an, jusqu'à Samarkand, en Ouzbékistan, aujourd'hui. Le Tibet était un grand empire. Puis, il y a eu 400 ans de désintégration. Pendant cette période, nous avons eu des relations avec les Mongols à partir de 1220. Même le...
Je ne vais pas trop entrer dans l'histoire. Selon ce livre, que ce soit en vertu de l'ordre mongol, de l'ordre chinois, de l'ordre mandchou ou de l'ordre tibétain, ou en vertu du droit international actuel, le Tibet n'a jamais été considéré comme faisant partie de la Chine.
Ensuite, nous avons un autre livre écrit par un professeur chinois, M. Shiang Lau, qui est maintenant à San Diego. Il était professeur à la City University de Hong Kong. Il a étudié la période mandchoue. Son étude se fonde sur les archives impériales historiques des Mandchous qui montrent que les Mandchous n'ont jamais considéré le Tibet comme faisant partie de la Chine.
Par conséquent, le discours que la Chine adresse à la communauté internationale est trompeur, et il est maintenant important que les pays reconnaissent le statut historique indépendant du Tibet. Je ne veux pas dire par là que nous allons changer notre position et passer de la Voie du milieu à l'indépendance, mais lorsque des pays disent que le Tibet fait partie de la République populaire de Chine, cela va à l'encontre du droit international. Le seul accord que nous ayons avec la Chine est l'accord en 17 points de 1951 qui a été signé sous la contrainte après l'invasion du Tibet en 1950, et qui est illégal et injuste. Quand vous dites que le Tibet fait partie de la République populaire de Chine, vous dites au gouvernement chinois qu'il peut faire tout ce qu'il veut avec le Tibet, à l'intérieur du Tibet, et que vous n'interviendrez pas.
D'autre part, les pays appuient également des négociations entre le représentant de Sa Sainteté le dalaï-lama, ou les dirigeants de l'Administration centrale tibétaine, et le gouvernement chinois, et nous trouvons cela contradictoire, parce qu'il n'y a pas de levier pour l'approche de la Voie du milieu. Les gens ne se rendent pas compte que Sa Sainteté est passée de l'indépendance à l'approche de la Voie du milieu, qui consiste à rechercher l'autonomie pour le Tibet, pour que le peuple tibétain puisse préserver sa langue, sa culture, sa religion, son mode de vie et son environnement, ce qui est aussi très important, non seulement pour les Tibétains, mais pour toute la région.
Par conséquent, nous exhortons les gouvernements à modifier leur position, si possible, et, si ce n'est pas possible, à ne pas répéter la déclaration selon laquelle le Tibet fait partie de la RPC. Si vous le faites, vous vous prosternez devant les Chinois. Vous suivez leurs ordres alors qu'ils ne respectent que la force et non la faiblesse. Si les pays veulent se mettre à leur service, ils les exploiteront au maximum et ne les respecteront pas du tout.
Si vous pouvez vous tenir debout... Je vous demande de lire ce livre, et la traduction de la version chinoise paraîtra bientôt. Ce sont les livres les plus récents. Nous ne parlons pas des Tibétains. Sa Sainteté le dalaï-lama a toujours dit que, lorsque les Chinois exigent qu'il dise que le Tibet fait partie de la République populaire de Chine, ils exigent également qu'il dise que Taïwan fait partie de la Chine. Sa Sainteté ne peut pas représenter le peuple taïwanais. Sa Sainteté leur a répondu qu'il n'était pas historien et qu'il fallait laisser l'histoire aux historiens. L'histoire du Tibet, c'est ce dont parlent les historiens.
Mais Sa Sainteté est très pragmatique. Nous regardons la réalité de la situation au Tibet, et ce qui est plus important pour nous, c'est la préservation de l'identité même du peuple tibétain. Par conséquent, j'exhorte les gouvernements, en particulier le gouvernement canadien, à ne pas répéter la déclaration selon laquelle le Tibet fait partie de la République populaire de Chine et à ne pas se prosterner devant le gouvernement chinois.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Tsering, il y a quelques instants, vous avez fait allusion à Taïwan. Je me permets de signaler que nous avons dans cette salle, à Ottawa, le représentant de Taïwan.
Je vous remercie d'être avec nous, monsieur Chen.
Monsieur Tsering, au mois d'août 2020, nous avons reçu votre prédécesseur, M. Lobsang Sangay. Tout en se montrant extrêmement critique au sujet du comportement de la République populaire de Chine à l'égard du Tibet et de Hong Kong particulièrement, M. Sangay nous avait grandement surpris par son discours empreint d'optimisme.
C'est dans cette perspective que j'avais présenté à la Chambre, dans la foulée des discussions qui avaient eu lieu au Comité spécial sur les relations sino-canadiennes, la motion dont M. Oliphant vous a fait lecture il y a quelques instants. Nous sentions qu'il y avait de l'optimisme du côté tibétain, et je sens que cet optimisme s'est quelque peu évanoui.
Pourriez-vous nous dire ce qui a pu changer entre le moment où nous avons rencontré M. Sangay, en août 2020, et aujourd'hui, pour que cet optimisme que nous sentions dans les propos de M. Sangay semble s'être évanoui?
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Voilà les défis auxquels nous sommes confrontés avec le président Xi Jinping à la barre. Nous ne sommes pas contre le multiculturalisme et nous ne sommes pas contre le développement, mais lorsqu'une communauté majoritaire écrase complètement une communauté minoritaire, cela mène à un génocide culturel.
Ce qui arrive aux Ouïghours se produit à grande échelle. L'actuel secrétaire du parti des Ouïghours a été en poste au Tibet de 2011 à 2016. Le Tibet a toujours servi de terrain d'essai pour de nouvelles politiques. Après avoir testé ces politiques au Tibet, le secrétaire les a appliquées aux Ouïghours. Par conséquent, les restrictions et le système de blocage... Lorsqu'il travaillait au Tibet en tant que secrétaire du parti, le système de blocage qu'il a mis en place est si solide maintenant qu'il est impossible pour les Tibétains de manifester. Il contrôle la surveillance du peuple tibétain. Il est très fort et il utilise toutes sortes de technologies modernes pour surveiller les institutions monastiques et les gens.
On n'entend pas beaucoup parler de la capacité des Tibétains de faire autre chose que de s'immoler, d'espérer contre toute espérance. Cent cinquante-sept Tibétains se sont immolés, en espérant contre toute attente que le gouvernement chinois se pencherait sur leur sort ou que la communauté internationale ferait quelque chose pour eux. Malheureusement, ce n'est pas le cas.
Sous le président Xi Jinping, la situation semble très désastreuse. Même l'espoir d'une négociation dans l'avenir immédiat semble lointain.
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Bonjour, et merci de votre visite aujourd'hui avec votre délégation.
Les violations des droits de la personne sont les actions les plus problématiques de la Chine contre la région du Tibet et ses habitants, avec toutes sortes de dénis de droits fondamentaux, qu'il s'agisse du droit à la liberté d'expression, aux croyances, aux pratiques ou à la liberté de circulation. Au cours de l'histoire, il semble que plus la Chine devient forte, plus les violations augmentent contre cette région en particulier. C'est certainement ce qui nous préoccupe, car cela peut dégénérer, Dieu nous en préserve, en une situation comme celle que nous voyons actuellement en Ukraine.
Comment entrevoyez-vous l'avenir, si la Chine devient plus forte et plus agressive sur la scène mondiale, pas seulement dans la région, mais certainement au Tibet? Vous savez, la géographie est là. Comment voyez-vous l'avenir?
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Merci, monsieur le président.
Sikyong, je vous remercie de comparaître devant notre comité parlementaire aujourd'hui.
Dans un témoignage antérieur, vous avez parlé de la situation critique des Ouïghours musulmans en Chine et des similitudes avec eux. Je me demande si vous pourriez commenter l'information suivante que j'ai lue récemment. Un article de Reuters du 22 septembre 2002 disait ceci:
La Chine pousse un nombre croissant de Tibétains à quitter les zones rurales pour intégrer des centres de formation de type militaire récemment créés pour les former au travail d'usine. Cette politique est similaire au programme déjà mis en place au Xinjiang qui s'apparente, selon les groupes de défense des droits, à du travail forcé.
L'article indique que « Pékin a fixé des quotas pour le transfert massif de travailleurs ruraux » et estime que plus d'un demi-million de personnes ont fait l'objet de ces transferts.
J'aimerais également savoir ce que vous pensez d'un récent rapport de décembre 2021 indiquant que le Tibet Action Institute a examiné les « pensionnats coloniaux » gérés par la Chine et estime de façon prudente qu'au moins 800 000 enfants tibétains sont maintenant hébergés dans ces institutions d'État et séparés de force de leur famille dans le but, évidemment — comme vous l'avez mentionné plus tôt dans votre témoignage —, de les priver de leur culture, de leur religion, de leur langue et, en fait, de leur famille.
Tout cela mis ensemble, je me demande si vous pourriez nous parler de ces politiques et de ce qu'elles signifient pour vous et votre peuple.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur Tsering et vénérable Tenzin Rabyal, dans un premier temps, j'aimerais dire que, quand nous sommes confrontés à ce genre de situation, nous nous posons une question qui nous tenaille et qui nous empêche presque de dormir. Que pouvons-nous faire? C'est d'ailleurs la question que nous nous posons en ce qui a trait à la situation actuelle en Ukraine.
C'est la question que nous nous sommes aussi posée lorsque votre prédécesseur a comparu devant le Comité spécial sur les relations sino-canadiennes. Vous avez mentionné un geste très précis qui est attendu de la part du Canada, soit celui d'intervenir auprès des autorités chinoises pour avoir des nouvelles concernant le panchen‑lama.
J'imagine que vous avez déjà adressé des demandes analogues à d'autres gouvernements.
Les démarches qui ont pu être entreprises par divers gouvernements dans le monde ont-elles eu la moindre incidence pour ce qui est d'obtenir des nouvelles concernant le panchen‑lama?
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C’est certainement un instrument de propagande. Je ne sais pas dans quelle mesure l’ambassadeur a été informé de la situation au Tibet avant sa visite, mais je pense que vous avez besoin de beaucoup plus d’information. Toutes ces visites sont organisées par le gouvernement, qui veut que les ambassadeurs et les visiteurs ne voient que les endroits, les institutions et les gens qu’il veut leur montrer. Cela ne reflète pas la réalité de la situation au Tibet.
Si le Tibet est devenu un paradis socialiste, comme le prétend la Chine, pourquoi ne permet‑on pas non seulement aux ambassadeurs, mais aussi à des gens de tous les horizons d’entrer en Chine? J’exhorte le Parlement canadien à adopter une loi semblable à celle des États-Unis. La réciprocité est le fondement des relations diplomatiques, et l’accès réciproque au Tibet ou à la région ouïghoure est très important, car tout Chinois peut venir n’importe où au Canada.
Il n’y a aucune restriction pour qu’un Chinois puisse visiter n’importe quelle région du Canada. Cependant, si un Canadien va en Chine, il lui faut un autre permis pour aller au Tibet. Il n’y a pas de réciprocité. Si les Chinois n’ont pas peur de montrer le paradis socialiste qu’ils ont fait du Tibet, pourquoi ne permettent-ils pas aux gens de venir le voir de leurs propres yeux? Pourquoi ne choisissent-ils que des gens, comme des ambassadeurs, qu'ils emmènent dans certaines parties des institutions et des régions qu’ils veulent leur faire voir?
Je suis certain que l’ambassadeur n’a peut-être pas été... Bien sûr, on ne nie pas qu’il y a du développement au Tibet. Il y a du développement, mais encore une fois, pour qui? C’est une grande question.
Sikyong, j’aimerais revenir sur quelques points. Le premier concerne le voyage de l’ambassadeur Barton. Il a certainement été informé par le Comité Canada-Tibet. Il y a des membres du Comité Canada-Tibet dans la salle. Je pense que plus nous avons accès, mieux c’est pour aller dans la région les yeux grand ouverts.
J’aimerais revenir à quelque chose que vous avez dit au début — et je crois que Rabgyal Rinpoche en a également parlé — au sujet des immolations. Une chose dont je me souviens que lorsque l’ambassadeur Barton est revenu et a parlé de Lhasa — je veux vous en parler franchement —, 157 personnes se sont immolées au cours des 10 à 20 dernières années.
Le bouddhisme est une religion pacifiste. Il est vraiment choquant de constater que les gens en viennent à cela pour faire valoir leur point de vue. L’ambassadeur a mentionné, par exemple, que les responsables de la sécurité à Lhasa portent non seulement des armes à feu, mais aussi des extincteurs parce qu’ils sont très préoccupés par la possibilité d’immolations.
Pouvez-vous nous parler de la situation et comment on en est arrivé au point où les gens s’immolent si fréquemment? Comment leur désespoir les mène-t-ils à cette situation?
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Il faut que les problèmes se présentent à votre porte pour que vous en compreniez l'existence. Autrement, vous avez l'impression que ces choses sont loin, mais nous connaissons tous la nature interdépendante de notre existence. Tout ce qui se passe dans un coin du monde a une incidence sur la grande communauté internationale. Ce n'est pas comme avant. Les choses changent.
Ensuite, pour ce qui est du commerce, comme je l'ai dit, j'ai essayé de vérifier le volume des échanges commerciaux entre le Canada et la Chine. Le pourcentage de vos exportations vers la Chine est de 25 %, alors que vos importations représentent 77 %. C'est rentable pour la Chine, qui utilise tout cet argent, encore une fois, pour réprimer sa population ou ne pas se conformer aux règles internationales.
Le plus important, selon moi, ce sont les valeurs canadiennes. Pour faire reconnaître ses valeurs au niveau international, le Canada doit s'employer, non seulement à l'interne, mais encore au sein de toute la communauté internationale, à promouvoir les valeurs que vous chérissez.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Le 29 janvier dernier, lors d'une réunion virtuelle avec plusieurs associations tibétaines au Canada, M. Namgyal Choedup, représentant du Bureau du Tibet pour l'Amérique du Nord, a fait état de l'importance de communiquer avec les étudiants chinois au Canada « dans le cadre de la vision de Sa Sainteté le Dalaï-Lama de construire une meilleure compréhension entre les sociétés chinoise et tibétaine ».
Avez-vous l'impression que les étudiants chinois au Canada sont véritablement conscients de la situation qui a cours au Tibet et que le fait de tendre la main aux étudiants chinois va permettre véritablement ce dialogue permettant une meilleure compréhension?
Cette question a pour corollaire une autre question.
Ne croyez-vous pas qu'il y a un danger que ces étudiants fassent l'objet de pressions de la part des autorités de la République populaire de Chine?
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Merci, monsieur le président.
Encore une fois, merci de votre témoignage et de l'information sur les violations des droits de la personne, la perte de votre culture, de votre langue et de votre religion, et les attaques contre le peuple tibétain. Tout cela est très instructif pour moi. Merci.
Comme mon collègue M. McKay, j'ai bien hâte de voir le rapport que vous allez nous remettre sur le travail forcé et le travail des enfants. Je vous en remercie également.
En tant que dernière députée à poser des questions aujourd'hui, j'aimerais vous donner une dernière occasion de nous dire comment nous pouvons vous aider. Que peut faire le Parlement canadien, que peuvent faire les députés, pour vous aider? Pourriez-vous prendre les quelques dernières minutes pour nous expliquer cela, s'il vous plaît?
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Je poursuis donc avec l'amendement. Je crois comprendre que nous avons un accord entre les conservateurs et les libéraux, mais je n'ai pas eu la chance d'amener le Bloc québécois et Mme McPherson... Reviendra‑t‑elle? Je ne voulais pas commencer sans elle.
Il y a une motion remaniée, que la greffière a fait circuler, mais je pense que nous allons avoir un autre remaniement.
La motion se lirait comme suit:
Que le Comité appelle au dialogue entre les représentants du peuple tibétain (Sa Sainteté le Dalaï‑Lama ou ses représentants et/ou l'administration centrale tibétaine)...
Je me souviens que nous avons beaucoup travaillé à cette formulation au Comité spécial sur les relations sino-canadiennes.
et le gouvernement de la République populaire de Chine en vue d'habiliter le Tibet à exercer une autonomie authentique dans le cadre de la constitution chinoise; qu'il fasse rapport de cette motion à la Chambre; et qu'il demande au gouvernement de déposer une réponse au rapport.
Elle demanderait une réponse du gouvernement. La raison pour laquelle nous procédons ainsi, soyons très clairs, est que nous ne voulons pas prendre le temps de tenir un débat sur l'adoption de la motion. Nous voulons que cela se fasse ici. Nous demanderions la réponse du gouvernement, mais dans l'espoir que nous tous ici présents soyons résolus à travailler avec nos leaders parlementaires pour nous assurer que nous ne nous lançons pas dans un débat sur l'adoption de cette motion. Nous ne voulons pas prendre le temps de la Chambre.
Ce n'est pas que l'enjeu du Tibet n'est pas important. C'est exactement l'inverse. Nous ne voulons pas de division politique là‑dessus. C'est ce que nous espérons.
Si nous sommes d'accord sur le libellé que M. Bergeron a présenté, et que nous avons tous déjà accepté, j'espère que cela fonctionnera.