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Bienvenue à la réunion numéro 71 du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les membres assistent en personne dans la salle ainsi qu'à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention des membres et des témoins. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer et mettez‑le en sourdine lorsque vous ne vous exprimez pas.
L'interprétation pour les personnes qui utilisent Zoom se trouve au bas de votre écran. Vous avez le choix entre le parquet, le français ou l'anglais. Pour ceux qui sont dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et sélectionner le canal désiré.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 7 février 2023, le Comité entreprend son étude des effets perturbateurs du Groupe Wagner.
J'ai le grand plaisir d'accueillir quatre témoins du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Nous accueillons Mme Heidi Hulan, sous-ministre adjointe et directrice politique, Sécurité internationale. Nous recevons également M. Marcel Lebleu, directeur général, Bureau de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Nous accueillons Mme Rebecca Netley, directrice générale, Direction de la responsabilisation, des droits de la personne et du droit onusien, ainsi que M. Andrew Turner, directeur, Direction de l'Europe de l'Est et l'Eurasie.
Vous disposerez d'au plus huit minutes pour votre déclaration liminaire, après quoi nous céderons la parole aux membres pour les questions.
Madame Hulan, la parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Je vous suis très reconnaissante de l'invitation à témoigner devant le Comité dans le cadre de votre étude sur les effets perturbateurs du Groupe Wagner.
Le Groupe Wagner est décrit de diverses façons, notamment de société militaire privée et de réseau de mercenaires ou d'armée privée de facto de Vladimir Poutine. Il fait partie du vaste réseau d'entreprises et d'activités militaires privées d'Evgueni Prigojine, un réseau actif depuis des décennies qui bénéficie du soutien implicite de l'État russe.
En tant qu'entité militaire privée, le Groupe Wagner est apparu pour la première fois en 2014 lors de l'annexion de la Crimée par la Russie. Depuis, il s'est étendu au Moyen-Orient et en Afrique, combattant aux côtés des forces alliées au gouvernement russe. Outre son rôle de combattant, des rapports persistants font état que le Groupe Wagner s'ingère dans des pays et les déstabilise, commet des violations généralisées des droits de la personne et extorque des ressources naturelles.
Evgueni Prigojine, un homme d'affaires russe, restaurateur et ancien détenu, est connu depuis longtemps pour contrôler le Groupe Wagner, mais il a toujours cherché à le dissimuler. Ce n'est qu'après l'invasion de l'Ukraine en 2022 qu'il a reconnu publiquement son rôle de leader au sein de l'organisation. Bien qu'il n'occupe aucune fonction officielle au sein du gouvernement, M. Prigojine est considéré comme ayant des relations personnelles étroites avec Poutine. On le décrit comme étant un confident, y compris dans les affaires d'État.
Récemment, M. Prigojine a vivement critiqué le ministre de la Défense, M. Shoigu, et son chef militaire pour, entre autres, leur incompétence et leur manque de soutien envers les soldats du Groupe Wagner qui se battent à Bakhmout, en Ukraine. Cette critique publique marque un changement et laisse entendre que ses relations avec le président Poutine sont tendues.
Nous faisons toutefois preuve de prudence face à des spéculations de cette nature, car le président Poutine est connu pour tolérer les rivalités au sein de son cercle rapproché. Nous suivons également la déclaration du ministre de la Défense russe de la fin de semaine dernière, que les membres du Comité ont certainement vue, concernant l'obligation pour les formations de volontaires en Ukraine de signer des contrats avec l'armée russe. Il semble qu'il s'agisse d'une tentative de placer tous les groupes de volontaires, y compris le Groupe Wagner, sous la structure de commandement et de contrôle russe. M. Prigojine a publiquement rejeté cette idée pour le Groupe Wagner.
Rien n'est simple à propos du Groupe Wagner. Il s'agit d'une société militaire privée qui exerce ses activités ouvertement à Saint-Pétersbourg et à Moscou en dépit du fait que les sociétés militaires privées sont illégales en Russie. C'est une entreprise commerciale, mais elle est grandement impliquée dans les affaires de défense russes et fait progresser les objectifs stratégiques de l'État russe dans le monde entier. Elle ne fait pas partie de l'armée russe, mais il a été rapporté qu'elle s'entraînait sur une base militaire avec les forces spéciales russes. Son fondateur a nié ses liens avec l'entreprise jusqu'à ce qu'il n'en ait plus.
Quel est le rôle de ce groupe? En général, la Russie utilise le Groupe Wagner pour promouvoir ses intérêts stratégiques lorsque l'intervention officielle du gouvernement russe est perçue comme trop coûteuse ou que le risque de pertes sur le champ de bataille est trop grand. Ses forces interposées servent de multiplicateurs de force. Elles contribuent à étendre l'influence et les gains financiers du gouvernement russe et des oligarques dans les États fragiles et touchés par des conflits, tout en obscurcissant le rôle de la Russie dans ces conflits et en contournant l'attribution par la désinformation, la tromperie et la propagande.
[Français]
Voici quelques exemples des activités de ce groupe.
Le groupe Wagner est actif en Syrie depuis 2014 et soutient les efforts de la Russie à l'appui du régime de Bachar el‑Assad.
En 2018, le groupe Wagner est entré en République centrafricaine, et, depuis 2021, il y joue un rôle important dans les opérations militaires contre les groupes rebelles. Il est maintenant intégré dans l'environnement de sécurité et commercial du pays, et il agit même comme conseiller auprès du président.
En 2021, la junte militaire du Mali a engagé le groupe Wagner afin de soutenir les opérations militaires contre les militants salafistes et djihadistes. Le groupe y a déployé entre 1 000 et 1 500 personnes.
Le Royaume‑Uni et les États‑Unis ont estimé qu'environ 50 000 soldats prenant part aux affrontements en Ukraine appartiennent au groupe Wagner. Ce dernier a joué un rôle de plus en plus visible dans ce pays au fur et à mesure de l'évolution de la guerre. Les agissements du groupe Wagner en Ukraine, notamment à Bakhmout, ont été particulièrement sanglants et controversés.
Partout où il mène ses opérations, le groupe Wagner est accusé de violations des droits de la personne. Des rapports indiquent que ses troupes ont régulièrement ciblé les populations et les ont attaquées de manière opportuniste, y compris en commettant des violences sexuelles et des vols. Les groupes marginalisés sont ciblés de manière disproportionnée, alimentant ainsi les souffrances et augmentant les risques d'extrémisme violent et d'instabilité.
[Traduction]
J'ai décrit le Groupe Wagner comme une société militaire privée. Il est important de se télescoper un peu et de situer ce groupe dans le contexte plus large des sociétés miliaires et de sécurité privées, qui sont courantes et sont engagées par une grande variété d'acteurs à des fins tout aussi variées, dont beaucoup sont très légitimes.
Les États, y compris le Canada, ainsi que des organisations internationales telles que les Nations unies, font appel à des sociétés militaires et de sécurité privées pour leur fournir un soutien essentiel dans le cadre d'un continuum d'activités liées à la sécurité. Cela comprend la logistique, la sécurité du périmètre et la protection rapprochée, pour n'en citer que quelques-unes. Les Nations unies, par exemple, font appel à ces sociétés pour assurer la sécurité de son personnel, de ses installations et de ses convois dans les zones de conflit.
Bref, les sociétés de sécurité privées ne sont pas toutes égales. Le Groupe Wagner se distingue par son statut juridique douteux, ses liens étroits avec l'État russe, son soutien à la violence parrainée par l'État, ses violations des droits de la personne, ses activités d'influence malveillantes et le nombre de pays dans lesquels il est présent en tant que force de combat.
Le Canada et ses partenaires internationaux ont réagi en conséquence. Les États-Unis, le Royaume-Uni et le Conseil européen ont tous sanctionné le Groupe Wagner et M. Prigojine personnellement. Le Canada a également sanctionné Wagner et M. Prigojine personnellement, ainsi que 13 autres personnes et neuf entités qui ont des liens avec la société.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions du Comité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour commencer, j'aimerais faire un court commentaire. Ce matin, le Comité a tenu une réunion informelle. Je nous invite à revoir la façon de tenir ces rencontres, lors desquelles il doit y avoir de l'interprétation en français. C'est ainsi que les choses doivent être faites. C'est une situation que nous avons vécue au Comité permanent de la condition féminine, où un service d'interprétation est désormais offert lors des réunions informelles. J'espère également que nous allons tenir compte du fait que recevoir les notes de breffage en anglais seulement va à l'encontre du droit des députés. J'invite donc le Comité à faire une réflexion à cet égard.
Cela dit, je passe maintenant aux questions que je veux poser aux témoins d'Affaires mondiales Canada.
Mesdames et messieurs, on voit que l'émergence du groupe Wagner coïncide avec l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, et que le groupe a grandement gagné en importance partout dans le monde depuis cette date. Il se positionne notamment sur le continent africain comme étant un partenaire paramilitaire de choix pour les hauts dirigeants de pays tels que la Syrie, la Libye, le Mozambique, la République centrafricaine et le Mali, où ses services sont offerts en échange d'un accès privilégié aux ressources naturelles et aux intérêts commerciaux pour les entreprises de l'oligarque russe Prigojine. L'alignement des activités du groupe Wagner et de la politique étrangère russe est particulièrement fréquent, que ce soit au Moyen‑Orient, en Afrique subsaharienne ou lors de l'invasion de l'Ukraine.
J'aimerais revenir sur les sanctions. Depuis quand avez-vous sanctionné le groupe Wagner et, si c'est récent, pourquoi ne pas l'avoir fait dès 2014?
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Je vous remercie de la question, monsieur le président.
Je sais que vous êtes au début de vos délibérations sur cet enjeu. Nous serions heureux de continuer à soutenir le Comité dans ses travaux à l'avenir, que ce soit par écrit ou en personne. Il s'agit d'un dossier fort important.
En ce qui concerne la désignation d'organisations terroristes et les sanctions, nous nous préoccupons de deux éléments. Tout d'abord, nous réfléchissons à l'effet. Que peut‑on accomplir avec des sanctions et diverses désignations? Je dirais que nos sanctions actuelles ont sensiblement le même effet que les désignations d'organisations terroristes. Il s'agit en fait d'une interdiction transactionnelle, ce qui n'est vraiment pas négligeable.
Ensuite, en ce qui concerne la reddition de comptes et la justice — et je pense particulièrement à l'Ukraine dans ce contexte —, certains se demandent si on devrait inscrire le Groupe Wagner sur la liste d'organisations terroristes ou si on devrait le considérer comme partie prenante de l'appareil étatique russe en vertu du droit international. Certes, on peut décider d'inscrire le Groupe Wagner sur la liste d'organisations terroristes, mais cela pourrait compliquer l'association de leurs actes et de leurs activités sur le terrain en Ukraine à l'État russe. Ce sera plus difficile de tenir le président Poutine responsable de ces atrocités.
Ma réponse semble suggestive, mais elle ne reflète aucunement l'état des discussions au sein du gouvernement du Canada. Cela dit, le Comité devrait en tenir compte en examinant ses propres conclusions dans ce dossier.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 31 janvier 2022, notre comité reprend son étude sur la situation à la frontière entre la Russie et l’Ukraine et les répercussions sur la paix et la sécurité.
Nous sommes très honorés de recevoir un témoin d'exception dans le cadre de cette étude aujourd'hui. Nous sommes honorés d'accueillir parmi nous le vice-ministre du ministère des Affaires étrangères de la République de Lituanie, M. Meilūnas.
Comme vous le savez, nous avons une relation très spéciale avec la Lituanie. Elle sera d'ailleurs l'hôte du prochain sommet de l'OTAN. Nous entretenons d'excellentes relations avec la Lituanie depuis l'occupation soviétique. Nous sommes l'un des seuls pays à n'avoir jamais accepté l'annexion de la Lituanie, et nous avons eu de multiples occasions de travailler ensemble au cours de la dernière année.
Nous vous sommes très reconnaissants d'avoir pris le temps de venir comparaître au Comité, monsieur Meilūnas. Vous disposez de sept minutes pour vos remarques liminaires, après lesquelles nous passerons à la période de questions avec les députés.
J'aimerais ajouter une dernière chose, monsieur Meilūnas. Votre ambassadeur à Ottawa est extraordinaire. Il est bien connu de la plupart des députés ici présents, alors vous serez heureux d'apprendre que nous sommes plutôt au fait de nombreux enjeux qui concernent nos deux pays.
Cela dit, je vous remercie à nouveau d'être des nôtres. Vous disposez de sept minutes pour vos remarques liminaires.
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Monsieur le président, membres du Comité, chers collègues, j'aimerais d'abord vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant vous. Je suis vraiment honoré d'être parmi vous aujourd'hui.
Je vous remercie de votre présentation et de vos remarques très aimables à propos de notre coopération bilatérale, monsieur le président.
Nous considérons les Canadiens comme de très bons amis. Je vous remercie de votre soutien inestimable à notre indépendance et à notre sécurité. Nous estimons avoir des vues similaires aux vôtres et bénéficions d'une excellente coopération de votre part à bien des égards.
Nous sommes fiers de la communauté lituanienne au Canada, qui contribue grandement à la coopération entre nos deux pays et à la solidité de notre amitié. Nous apprécions grandement la contribution que vous apportez aux États baltes, y compris à la sécurité de la Lituanie. À ce propos, nous aimerions renforcer encore plus la coopération bilatérale en matière de sécurité et de défense.
Permettez-moi également de vous remercier de votre grand soutien et de votre contribution au développement en Ukraine. La visite de votre à Kiev samedi dernier était un important symbole du soutien indéfectible qu'offre le Canada à l'Ukraine.
Mesdames et messieurs, nous serons l'hôte du sommet de l'OTAN qui se tiendra à Vilnius dans un mois. J'aimerais vous faire part de quelques réflexions et opinions sur les accomplissements des alliés et les discussions que l'on devrait avoir au sommet.
Tout d'abord, l'Alliance doit fortement renforcer les efforts de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. L'an dernier, les Alliés ont déclaré très clairement à Madrid que la Russie « constitue la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés et pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique. »
Les enjeux de sécurité ont changé après le 24 février 2022, et il nous a fallu complètement repenser l'opinion de l'OTAN quant aux efforts de dissuasion et de défense. Nous sommes passés de la stratégie du fil de fer à une stratégie plus proactive en vertu de laquelle nous ne laissons aucune chance aux adversaires d'attaquer. Afin de renforcer substantiellement les efforts de dissuasion et de défense de l'OTAN, les Alliés se sont engagés à Madrid à « déployer sur le flanc oriental davantage de forces en place et prêtes au combat, dont la taille passera, là où et lorsque cela sera nécessaire, des actuels groupements tactiques à des brigades... »
Nous sommes très reconnaissants envers tous les Alliés. Je pense surtout aux nations qui ont contribué à notre cadre de présence avancée renforcée, dont le Canada, et qui ont démontré leur engagement en nous envoyant des capacités supplémentaires. Cela dit, l'Alliance doit en faire plus afin d'être prête à faire face à n'importe quel scénario, dont un scénario sans préavis.
Dans un avenir prévisible, la Russie restera la menace la plus importante et directe pour l'OTAN. Elle n'a pas renoncé à sa position agressive envers ses voisins et l'Occident. À titre d'exemple, en janvier, elle a annoncé qu'au cours des trois prochaines années, elle prévoyait augmenter les effectifs de son armée de 40 % jusqu'à concurrence de 1,5 million de soldats, créer un nouveau corps d'armée et transformer sept brigades en divisions d'infanterie motorisées.
L'intégration politique et militaire entre la Russie et le Bélarus est un fait accompli. Le Bélarus a des troupes russes stationnées sur son territoire en permanence et est complice de l'agression de la Russie en Ukraine. Ces deux pays ont récemment signé un accord sur le déploiement d'armes nucléaires sur le territoire du Bélarus, ce qui appelle également au renforcement de notre position dans tous les domaines.
Ces faits renforcent l'importance stratégique de ce qu'on appelle le « Corridor de Suwałki », qui relie les États baltes au reste de l'OTAN, et démontrent clairement la nécessité de disposer de mesures de défenses avancées efficaces.
Si nous renforcions nos postures en matière de défense aérienne et antimissile tout en mettant en place des stocks, des munitions et de l'équipement et en stationnant des troupes supplémentaires robustes et prêtes au combat de la taille d'une brigade sur place de façon permanente, nous indiquerions clairement que nous sommes fermement disposés à défendre à tout moment le moindre centimètre carré du territoire allié.
À ce propos, j'aimerais profiter de l'occasion pour vous parler brièvement de nos engagements nationaux.
Nous demeurons résolus à dépenser fortement en défense, soit 2,52 % du produit intérieur brut, avec des investissements accrus dans les infrastructures militaires, la modernisation des forces armées et le passage des forces militaires nationales au niveau de division.
Ensuite, à Vilnius, nous devons trouver une voie pour ancrer l'Ukraine dans l'ordre de sécurité euro-atlantique. L'article 10 du Traité de Washington renvoie à l'un des critères principaux d'adhésion à l'OTAN: la capacité de l'État de participer à la sécurité de la région euro-atlantique. L'Ukraine a déjà fait la preuve de sa capacité à se battre contre la Russie, qui représente la menace la plus importante et directe à la communauté euro-atlantique.
Une Ukraine indépendante, démocratique et forte, membre en règle de l'OTAN, est essentielle à notre sécurité et à notre stabilité. En conséquence, à Vilnius, il nous faut confirmer que l'Ukraine deviendra membre de l'OTAN et tracer une voie claire pour qu'elle accède au statut de membre. Nous devons aussi élargir et approfondir la coopération existante entre l'OTAN et l'Ukraine, et confirmer à l'Ukraine que nous la soutiendrons aussi longtemps que nécessaire et avec tous les moyens nécessaires.
Très brièvement, deux autres sujets importants relativement au sommet de Vilnius. Si nous voulons atteindre nos objectifs stratégiques, nous devons nous mettre d'accord sur un financement adéquat en matière de défense et discuter du renouvellement de l'engagement en matière d'investissement de défense, en établissant le minimum à 2 % du PIB.
Ensuite, il y a la coopération entre l'OTAN et les quatre partenaires de l'Indo-Pacifique, ou AP4. Comme l'a affirmé Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, en janvier de cette année au Japon, la sécurité transatlantique et la sécurité indo-pacifique sont profondément interreliées. Je dirais même qu'elles sont indivisibles. Au sommet de Vilnius, nous devons renforcer le partenariat avec nos partenaires de l'Indo-Pacifique pour rehausser notre résilience et la sécurité de nos chaînes d'approvisionnement, et contrer les menaces hybrides et virtuelles des pays autoritaires de plus en plus pernicieux.
Je conclus avec un mot bref sur la reddition de comptes. La Russie a un comportement extrêmement brutal en Ukraine — elle tue des personnes innocentes, y compris des enfants, et détruit des villes et des villages — et est de plus en plus agressive envers nous, parce qu'elle n'a jamais fait face à la justice et qu'elle n'a jamais été punie pour ses crimes terribles contre d'autres nations. Le sentiment d'immunité de la Russie lui laisse croire qu'elle est libre de faire ce qu'elle veut. Il nous faut changer cette situation et traduire la Russie en justice pour ses crimes de guerre en Ukraine. À cet effet, la Cour pénale internationale jouera un rôle essentiel, mais il nous faut aussi établir un tribunal spécial pour les crimes d'agression de la Russie.
À cet égard, puisque j'ai écouté votre discussion sur le Groupe Wagner, j'aimerais vous informer d'un document qui a été approuvé par le parlement lituanien le 14 mars de cette année, intitulé « Résolution visant à désigner la société militaire privée Wagner comme étant un groupe terroriste ». J'aimerais vous lire deux phrases de ce document.
D'abord, le parlement lituanien « note que la société militaire privée Wagner, de la Fédération de Russie, est un groupe terroriste et que ses membres et mercenaires représentent une menace pour la sécurité nationale et la sécurité publique. » Ensuite, le parlement lituanien « demande aux autres États de reconnaître la société militaire privée Wagner, de la Fédération de Russie, comme un groupe terroriste. »
Merci beaucoup pour votre aimable attention.
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Merci. À nouveau une très bonne question.
D'abord, en ce qui concerne les suggestions militaires, Kaliningrad, en dépit des pertes russes en Ukraine, demeure une région fortement militarisée, ce qui représente une menace pour les pays voisins et pour l'ensemble de la région de la mer Baltique.
Vous pensez probablement au transport vers Kaliningrad. À ce sujet, selon une entente trilatérale de 2004 conclue dans le cadre des pourparlers relatifs à notre accession à l'Union européenne, la Lituanie et la Fédération russe, à l'époque, s'étaient entendues pour permettre le passage de marchandises et de passagers par le territoire lituanien entre la Russie continentale et Kaliningrad, à certaines conditions.
Quand la Russie a déclenché une guerre d'agression contre l'Ukraine, de nombreux produits russes ont été visés au titre des régimes de sanctions de l'Union européenne. Conformément à la position de l'Union, nous permettons le passage par le territoire lituanien vers Kaliningrad de quantités très limitées de marchandises, principalement en raison des besoins humanitaires de la population de Kaliningrad.
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Je vous remercie, monsieur Sarai.
Merci beaucoup, monsieur le sous-ministre Meilūnas. C'est réellement un honneur et un privilège d'avoir pu vous accueillir ici afin d'entendre vos idées et de bénéficier de votre expertise concernant la situation actuelle en Ukraine.
Je sais également que je parle au nom de l'ensemble des membres du Comité lorsque je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour l'Ukraine. Nous vous sommes par ailleurs reconnaissants d'accueillir le sommet de l'OTAN le mois prochain au sein de votre belle capitale Vilnius. Merci beaucoup pour votre témoignage.
Chers collègues, avant de lever la séance, je dois vous faire part de certaines questions d'ordre administratif.
Le premier point concerne le Sous-comité des droits internationaux de la personne, lequel a préparé un projet de rapport sur la situation des pensionnats au Tibet.
Nous devons suivre les étapes du processus une à une. Je tiens simplement à m'assurer que tout le monde est entièrement favorable à l'adoption de ce projet de rapport. Il est convenu:
Que le rapport soit intitulé: « La situation des droits de la personne au Tibet et le système chinois des pensionnats et des écoles maternelles ».
Que, dans la mesure où cela ne modifie pas le contenu du rapport, la présidence, la greffière et les analystes soient autorisés à apporter au rapport les modifications grammaticales et de style jugées nécessaires.
Que, conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de déposer une réponse globale au rapport.
Que les opinions dissidentes ou complémentaires soient en Calibri de 12 points, alignement à gauche, interligne simple, et remises en version électronique dans les deux langues officielles à la greffière du Comité, au plus tard à 17 heures le mercredi 14 juin 2023.
C'est pour demain, mais je ne pense pas qu'il y aura d'opinions dissidentes.
Que la présidence présente le rapport à la Chambre.
Pour cela, nous avons besoin du consentement unanime.
Des voix: D'accord.
Le président: Excellent.
En ce qui concerne l'autre rapport, qui porte sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde, je vous rappelle que le texte a été finalisé. Nous devrions recevoir une opinion dissidente aujourd'hui, je crois. Cette opinion sera incluse dans le rapport dès sa présentation.
Enfin, je dois aborder quelques autres points. D'abord, il est ordonné qu'en lien avec l'étude de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde, la greffière et les analystes du Comité, en consultation avec le président, préparent un communiqué de presse pour publication sur le site Web du Comité et pour distribution suite à la présentation du rapport à la Chambre.
Est-ce que cela convient à tout le monde?