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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 88e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément au Règlement, et les députés sont présents soit en personne, soit à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'aimerais maintenant adresser quelques remarques à l'intention des membres et de nos témoins.
Veuillez attendre que je vous donne nommément la parole avant de parler. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Des services d'interprétation sont offerts. Vous avez le choix au bas de votre écran entre le parquet, l'anglais ou le français.
Bien que cette salle soit équipée d'un excellent système audio, des effets Larsen sont toujours possibles. Ils pourraient être extrêmement dommageables pour les interprètes et causer des blessures graves. Je tiens à souligner que, le plus souvent, l'effet Larsen est causé par une oreillette portée trop près d'un microphone.
En ce qui concerne la liste des intervenants, la greffière du Comité et moi-même ferons tout notre possible pour maintenir un ordre d'intervention consolidé pour l'ensemble des membres.
Dans l'intérêt des membres, je tiens à vous informer que nous recevons aujourd'hui cinq étudiants d'élite de l'Université Carleton ici, à Ottawa, et je vous souhaite donc tous la bienvenue.
Des députés: Bravo!
Le président: En ce qui concerne l'objet de la séance d'aujourd'hui, comme vous le savez bien, pour les 50 premières minutes, nous nous concentrerons sur le Budget supplémentaire des dépenses 2023‑2024.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité va commencer son étude de l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) 2023‑2024, les crédits 1b, 5b et 10b sous la rubrique ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, et le crédit 1b sous la rubrique de la Commission mixte internationale.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Aujourd'hui, nous recevons trois témoins du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Nous accueillons Mme Shirley Carruthers, sous-ministre adjointe et dirigeante principale des finances; M. Peter MacDougall, sous-ministre adjoint, Enjeux mondiaux et du développement; et nous accueillons également Mme Amanda Strohan, directrice générale, Politique stratégique, planification et opérations indo-pacifiques.
Je crois savoir que Mme Carruthers présentera une déclaration liminaire.
Vous aurez cinq minutes pour présenter votre déclaration liminaire, après quoi nous passerons aux questions des membres.
Madame Carruthers, la parole est à vous. Vous avez cinq minutes.
Bonjour, monsieur le président, et merci de me fournir l'occasion d'être ici pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B) d'Affaires mondiales Canada.
Pour commencer, j'aimerais reconnaître que je m'adresse à vous depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin Anishinabe, et je suis reconnaissante de pouvoir être présente sur ce territoire.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Peter MacDougall, sous-ministre adjoint, Enjeux mondiaux et du développement, et d'Amanda Strohan, directrice générale, Planification stratégique, politiques et opérations indo-pacifiques.
Monsieur le président, j'aimerais commencer par décrire l'étendue de notre mandat.
Sous la direction de trois ministres, Affaires mondiales Canada est chargé de promouvoir les valeurs et les intérêts du Canada à l'échelle internationale grâce à sa diplomatie, d'élaborer et de mettre en œuvre la politique étrangère, de promouvoir le commerce international tout en soutenant les intérêts des entreprises canadiennes, d'être un chef de file dans la prestation de l'aide au développement international, y compris l'aide humanitaire dans le monde entier, et de fournir une assistance consulaire aux nombreux Canadiens qui travaillent, vivent et voyagent à l'étranger.
Pour remplir ce mandat et positionner le Canada en tant que leader mondial, Affaires mondiales Canada gère 182 missions dans 112 pays du monde entier, parfois dans les environnements les plus difficiles et les plus risqués qui soient. Nous le faisons dans un climat politique et économique mondial en constante évolution et plein de défis.
Les fonds supplémentaires demandés dans le cadre de ce budget supplémentaire permettront au Canada de montrer aux Canadiens et au monde entier que nos actions peuvent réellement contribuer à résoudre les crises interreliées du changement climatique et de la perte de biodiversité, à renforcer les partenariats et l'influence du Canada à l'étranger et à répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables dans le monde grâce au lien entre l'aide humanitaire, le développement, la paix et la sécurité.
Dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B), Affaires mondiales Canada demande une augmentation de 816,7 millions de dollars de ses autorisations actuelles de 7,6 milliards de dollars, ce qui porterait le total des autorisations à 8,4 milliards de dollars.
Une grande partie des fonds supplémentaires demandés dans le cadre de ce budget supplémentaire soutiendra la lutte contre le changement climatique mondial et fera avancer les priorités du gouvernement et des Canadiens.
Plus précisément, 430 millions de dollars sont prévus pour concrétiser une partie de l'engagement du Canada en matière de financement climatique afin d'aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique grâce à la résilience climatique et à la réduction des gaz à effet de serre. Ce financement permettra de faire progresser les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique en mettant l'accent sur l'énergie propre, les solutions fondées sur la nature et le financement vert.
On prévoit également 100 millions de dollars pour faire progresser les investissements en matière de santé mondiale et permettre à Affaires mondiales Canada de respecter l'engagement décennal du Canada à l'égard des droits en matière de santé mondiale. Ce financement soutiendra directement l'amélioration des services et des systèmes de santé pour les femmes et les filles dans les pays en développement.
Il y a 74 millions de dollars pour soutenir le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et améliorer l'accès des femmes et des filles à des services de santé en matière de VIH-sida, de tuberculose et de paludisme.
On prévoit 65,9 millions de dollars qui serviront à soutenir la stratégie mondiale pour le Moyen-Orient. Ce financement permettra de programmer la mise en œuvre continue de la stratégie d'Affaires mondiales Canada pour faire face à l'instabilité en Irak, en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Une somme de 63,6 millions de dollars permettrait de soutenir la mise en œuvre par Affaires mondiales Canada de la stratégie indo-pacifique du Canada, grâce à un engagement accru dans la région indo-pacifique et au renforcement des liens économiques, commerciaux et d'investissement avec les partenaires de la région indo-pacifique.
Le temps est‑il écoulé?
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Enfin, il y a 25 millions de dollars pour reconstituer le mécanisme de décaissement rapide du compte de crise afin de faire face à diverses crises humanitaires internationales.
Le financement demandé dans le cadre de ce budget supplémentaire soutiendra le rôle du Canada pour ce qui est de régler les grands problèmes mondiaux et contribuera à renforcer la coopération et l'engagement politiques et économiques, en particulier dans la région de l'Europe de l'Est et la région Indo-pacifique, tout en renforçant le leadership du Canada.
Le ministère continue de mesurer la performance et de communiquer les résultats au Parlement et aux Canadiens. Nous mettons l'accent sur une gestion financière responsable afin de remplir notre mandat et de garantir les normes de service les plus élevées qui soient aux Canadiens, en particulier à ceux qui ont besoin d'une assistance à l'étranger.
Merci, monsieur le président. Mes collègues et moi serons heureux de répondre à toute question que vous ou d'autres membres aurez au sujet de ce budget supplémentaire.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins de comparaître pour le budget.
Il est ressorti du rapport présenté au Sénat aujourd'hui qu'une grande proportion des équivalents temps plein d'Affaires mondiales Canada, 15 %, sont affectés à des services internes comme les services des communications, la gestion des finances, les ressources humaines, la gestion des technologies de l'information, les services de surveillance et ainsi de suite.
Je sais que, dans le rapport du Sénat, on a signalé que des pays comme la Norvège cherchent à réaliser des gains d'efficience afin de réduire le coût des services internes. Pouvez-vous nous dire comment Affaires mondiales Canada s'efforce de réduire les frais généraux?
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Merci beaucoup d'avoir posé la question.
Affaires mondiales Canada essaie d'instaurer une culture de réallocation, une chose mise en lumière dans notre plan de mise en œuvre de la transformation.
L'une des initiatives en continu en ce moment est ce que nous appelons la réduction du fardeau bureaucratique. Grâce à cette initiative, nous créons un véritable dialogue avec des partenaires de l'ensemble de l'organisation, les gens dans les missions à l'étranger qui sont touchés par certaines des politiques que nous leur imposons du point de vue de l'administration centrale. Nous recensons ce qui constitue le plus grand fardeau administratif pour l'organisation afin d'essayer de réduire les coûts, de dégager des gains d'efficience et, bien sûr, de faciliter un peu le travail des gens qui évoluent dans un milieu très occupé.
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Merci de me fournir l'occasion de répondre à cette question.
Affaires mondiales Canada recevra, dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B), 63 millions de dollars pour le présent exercice afin de mettre en œuvre la stratégie pour l'Indo-pacifique. Je crains de n'avoir pas ventilé cette somme par objectif stratégique, mais je peux vous fournir quelques détails pour ce qui est des différentes sous-initiatives auxquelles ce financement sera affecté.
Par exemple, l'initiative visant à faire progresser la démonstration des technologies propres à l'échelle internationale compte pour environ 700 000 $ de ces fonds, alors que les améliorations du Programme CanExport représentent environ 7,5 millions de dollars. Pour ce qui est des missions commerciales d'Équipe Canada, ce sont 4,1 millions de dollars, et pour les partenariats dans les innovations scientifiques et technologiques, nous parlons d'environ 9 millions de dollars.
Dans le domaine de la cybersécurité, les améliorations de la capacité régionale, les partenariats en matière de sécurité et le renforcement des capacités représentent un total de 23 millions de dollars. Il y a aussi un certain nombre d'autres initiatives, y compris le Fonds d'affectation spéciale pour le Plan d'action ANASE-Canada, l'initiative sur la résilience et le risque liés aux catastrophes, le programme de bourse Emploi d'été/Expérience de travail élargi, le financement accru pour la Politique d'aide internationale féministe et le renforcement des capacités dans la région, qui totalisent environ 23 millions de dollars.
Mes excuses, mais je vais me corriger: ce deuxième ensemble comptait pour 18 millions de dollars, alors que le troisième totalise 23 millions de dollars.
Je peux fournir plus de détails à ce sujet si vous le voulez, mais il s'agit d'une liste d'initiatives très complexe et très dense.
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Si vous pouviez la remettre au président du Comité plus tard, ce serait formidable.
J'ai une dernière question. Selon les données préliminaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'an dernier, l'aide publique au développement du Canada, notre APD, représentait 0,37 % du RNB, ou du revenu national brut. Je note que le budget prévoirait des fonds supplémentaires pour l'enveloppe de l'aide internationale.
À quel pourcentage du RNB le gouvernement du Canada estime‑t‑il ses fonds consacrés à l'aide publique au développement pour l'exercice 2023‑2024?
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Oui, certainement. J'inviterais mon collègue Peter MacDougall à parler, s'il le peut, de certains des résultats particuliers concernant l'aide humanitaire.
Ce que je peux dire, c'est que nous avons atteint des résultats réels et concrets depuis le début de cette stratégie en 2016. Dans le cadre de la stratégie, le Canada se classe constamment parmi les six principaux donateurs de l'aide publique au développement dans chacun des quatre pays du Moyen-Orient, à savoir l'Irak, la Syrie, le Liban et la Jordanie.
On a dégagé les explosifs sur 200 millions de kilomètres carrés en Irak et en Syrie. Nous avons fourni une formation spécialisée dans la région, ainsi que de l'équipement, et 1,5 milliard de dollars juste en aide humanitaire pour nous assurer que les gens disposent de nourriture, d'eau et d'un refuge, et qu'ils bénéficient d'une éducation améliorée.
Monsieur MacDougall, je ne sais pas si vous avez d'autres détails à fournir concernant certains des efforts humanitaires déployés.
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Merci, monsieur le président.
J'espère que nous aurons l'occasion d'entendre la au sujet des crédits. Cela dit, je vous remercie infiniment d'être des nôtres aujourd'hui pour répondre à nos questions.
Aux crédits 1b et 5b, on demande des fonds supplémentaires de plus de 11 millions de dollars pour renforcer la présence diplomatique du Canada en Europe centrale et orientale et dans la région du Caucase.
Prévoit-on d'accroître la représentation du Canada auprès du Conseil de l'Europe, et même d'ouvrir une mission permanente, comme le font plusieurs des États observateurs?
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Excellent. Encore une fois, je vous remercie d'avoir posé la question.
Il faudra que je me limite quelque peu en répondant à la question, parce que je ne suis pas l'experte des relations bilatérales dans cette région de l'Indo-Pacifique, mais je dirai que nous avons prévu des fonds dans la stratégie pour promouvoir la paix, la résilience et la sécurité. Cela comprend l'augmentation de la capacité du renseignement, les partenariats en matière de sécurité et le renforcement des capacités, ainsi que des fonds pour la cyberdiplomacie et la sécurité.
Il est certain que nous pouvons vous revenir avec d'autres renseignements sur des initiatives particulières qui se font de façon bilatérale, mais je crains de n'avoir pas beaucoup d'autres détails à vous fournir à ce sujet pour le moment.
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Toute l'information que vous pourrez nous fournir sera des plus intéressantes.
En mai dernier, le Programme alimentaire mondial et les États‑Unis avaient suspendu leur aide alimentaire en Éthiopie. En octobre dernier, à la suite d'une refonte complète des garanties des systèmes de contrôle de ses opérations en faveur des réfugiés, cette aide a repris.
L'Éthiopie est l'un des principaux bénéficiaires de l'aide internationale au développement. Durant la crise au Tigré, les fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada étaient difficilement en mesure de nous garantir que l'aide parvenait véritablement aux gens sur le terrain. Le Canada a-t-il revu le système de contrôle de son aide à l'Éthiopie, comme l'a fait le Programme alimentaire mondial?
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C'est très bien, merci beaucoup.
Pour la Stratégie du Canada au Moyen‑Orient, on demande des fonds additionnels de plus de 64 millions de dollars. Cependant, dans le budget principal des dépenses, il est question d'une somme de plus de 4 milliards de dollars allouée à la programmation en matière de développement, de paix et de sécurité.
En novembre 2017, alors qu'il accueillait à Vancouver un important sommet international sur le maintien de la paix, le premier ministre s'est engagé à ce que le Canada fournisse une force d'intervention rapide de 200 soldats, mais, jusqu'à présent, il n'y en a qu'une poignée.
Où en est-on dans la mise en place de cette force d'intervention rapide?
J'aimerais poser une question par rapport à une chose que nous avons apprise récemment.
Il y a deux semaines, j'ai demandé aux fonctionnaires ce qu'il en était des détonateurs de mines terrestres envoyés au Kirghizistan depuis le Canada et détournés vers la Russie. Bien sûr, le Canada finance le déminage en Ukraine, et on s'inquiète donc réellement du fait que ces détonateurs puissent servir à armer la Russie, puis que nous soyons en train de payer pour le déminage.
Lorsque j'ai posé cette question à la Chambre, la secrétaire parlementaire n'a pas été en mesure de me répondre sur-le-champ, et nous n'avons pas eu de nouvelles de la secrétaire parlementaire depuis ce moment.
Pourriez-vous me dire comment avance cette enquête et pourquoi le Canada exporte des détonateurs de mines terrestres de toute façon?
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J'aimerais vraiment recevoir des renseignements écrits à ce sujet. Dire que nous avons un régime très strict, puis entendre des rapports disant que nous fournissons en fait des détonateurs à la Russie... C'est de toute évidence le contraire d'un régime strict.
Les néo-démocrates, bien sûr, réclament depuis des années plus de démocratie dans nos exportations d'armes. Je suis un peu inquiète lorsque j'entends dire que nous ne savons pas ce qui est envoyé, qu'on n'a aucune idée de la façon dont elles sont utilisées et de l'endroit où elles vont.
Combien d'employés d'Affaires mondiales sont chargés du suivi des exportations d'armes? Quels sont les niveaux de dotation actuels à la direction des exportations? Qui parmi eux est chargé d'assurer la transparence et de rendre des comptes au Parlement?
Ma question est un peu longue.
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J'ai une deuxième question.
La stratégie du Canada pour le Moyen-Orient comporte quatre domaines prioritaires: la sécurité et la stabilisation, l'aide humanitaire, le développement et le renforcement de la résilience, et la mobilisation diplomatique.
Pour ce qui est de la crise humanitaire qui se déroule à Gaza, nous assistons à la destruction de toutes les infrastructures civiles dans le Nord. Nous savons que des millions de personnes sont maintenant sans abri. Nous savons que les gens meurent de faim. Aujourd'hui, nous voyons Israël inonder des tunnels avec de l'eau de mer, ce qui détruira les infrastructures pour des dizaines d'années à venir. Nous assistons à la destruction de vergers et des champs des agriculteurs. Nous savons que cela aura une incidence sur la sécurité alimentaire pour des dizaines d'années à venir. Nous savons que même si ce conflit a tué des dizaines de milliers de Palestiniens, dont plus de 7 000 enfants, il détruit également les infrastructures de la région. La reconstruction — lorsqu'elle se produira, si elle a lieu — coûtera donc probablement des billions de dollars.
Qui va payer pour cette reconstruction? Le Canada prévoit‑il augmenter son financement pour ce faire, vu le rôle qu'il a joué pour permettre que cette violence se poursuive? Quel type de responsabilité financière le Canada assumera‑t‑il pour la reconstruction de Gaza lorsque la guerre sera terminée?
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Je suis en train de répondre à la question.
Au total, 20 millions de dollars sont réservés à l'aide au développement. De plus, le gouvernement a annoncé 60 millions de dollars après le début de la guerre pour l'aide humanitaire. Le Canada se concentre actuellement — et, bien franchement, tous les autres donateurs font de même — sur l'aide humanitaire, parce que c'est là où les besoins sont les plus criants.
Je dirais que la question de la reconstruction — et vous avez tout à fait raison — devra être abordée, mais les besoins immédiats sont de sauver des vies et d'apporter de l'aide humanitaire.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les représentants d'être ici aujourd'hui.
Un peu à la manière du processus de réallocation et du processus de réduction du fardeau administratif dont votre section des affaires étrangères s'occupe, je crois savoir que c'est également ce que vous faites avec les subventions et les contributions. Je sais également que vous êtes en train de vous éloigner d'un système traditionnel.
Avez-vous consulté des OSC canadiennes, les organisations de la société civile, relativement à ce processus? Elles sont essentiellement des clientes de ce système. Pouvez-vous décrire cette participation?
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Merci, monsieur le président.
Lorsque des pays investissent dans le leadership ou ont des femmes fortes à la tête de leur pays, je pense que nous pouvons tous nous entendre pour dire qu'ils investissent dans les gens. Lorsque vous avez un chef de parti où 18 % des membres sont des femmes, vous pouvez imaginer que le chef investit dans son propre ego. Nous avons vu un documentaire magnifique qui le prouve.
Je vais vous poser une question sur le projet et les fonds supplémentaires que vous demandez pour un programme très important. Le programme s'appelle « Voix et leadership des femmes » et vise à faire en sorte que les femmes dans des pays comme le Canada aient des chefs qui sont des femmes.
J'aimerais en savoir plus au sujet de ces projets essentiels que ce financement additionnel permettra.
Ces 430 millions de dollars seront destinés à quatre projets particuliers, dont certains comprennent l'agriculture. Le premier est une initiative de travail avec la Banque interaméricaine de développement. Il s'agit d'un fonds d'accélération de la résilience climatique. Cela permettrait de réunir un certain nombre de donateurs qui offrent un financement assorti de conditions libérales en Amérique latine et dans les Caraïbes, en se concentrant principalement sur des projets d'adaptation.
Le deuxième est un fonds canadien pour le climat et la nature destiné au secteur privé dans le contexte asiatique. Celui‑ci en particulier porte sur l'agriculture climato-intelligente. Il s'agit d'un prêt de 182 millions de dollars.
Quelques autres initiatives toucheraient assurément l'agriculture, comme le soutien du Fonds vert pour le climat ainsi que l'initiative d'action climatique dans les Caraïbes, qui incluraient également quelques éléments liés à l'agriculture.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et encore une fois merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
J'avais une question à propos d'une initiative précise d'Affaires mondiales, l'initiative pour les petites et moyennes organisations.
Nous savons que l'initiative a été un franc succès. Les résultats du projet pilote étaient très satisfaisants, et pourtant, nous attendons toujours qu'une décision soit prise sur la continuité de son financement. Aussi, même s'il y avait seulement une prolongation de courte durée pour permettre aux organisations de continuer leur travail, le temps que la décision soit prise... Le temps de ces organisations est compté, et nous savons à quel point les petites et moyennes organisations sont importantes pour la mobilisation du public ainsi que pour nos relations à long terme essentielles avec nos partenaires des pays du Sud.
Avez-vous de nouvelles informations à nous donner au sujet des petites et moyennes organisations?
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Nous aimerions vraiment obtenir plus d'information là‑dessus.
Je dirai seulement que vous n'avez pas pu répondre à plusieurs de mes questions. Ce n'est pas du tout un reproche que je vous fais, mais je veux réitérer que, si le ou la ministre avait été présent ou présente, il ou elle aurait pu répondre à certaines de nos questions. Je pense qu'il est de notre devoir, en tant que parlementaires, de veiller à obtenir réponse à ces questions.
Encore une fois, j'aimerais réitérer que la ministre devrait être ici pour témoigner; vous ne devriez pas avoir à répondre à des questions dont vous ne connaissez pas la réponse.
Merci beaucoup de votre présence.
Merci, monsieur le président.
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Reprenons, chers collèges.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité tient une séance d'information sur la situation en Israël et à Gaza.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux deux témoins du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Nous avons la chance d'accueillir aujourd'hui M. Alexandre Lévêque, sous-ministre adjoint, Europe, Arctique, Moyen-Orient et Maghreb. Nous accueillons aussi M. Sébastien Beaulieu, directeur général et dirigeant principal de la sécurité, Sécurité et gestion des urgences.
Je crois savoir que seulement l'un de vous présentera une déclaration préliminaire. Ai‑je raison, monsieur Lévêque?
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux membres du Comité.
Je tiens à vous remercier de votre invitation à renseigner le Comité, aujourd'hui, sur les événements récents en Israël, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. La situation change rapidement, et je vais me concentrer sur l'évolution du conflit et l'intervention du Canada.
Malgré une suspension des hostilités, du 22 au 29 novembre, l'accord a expiré vendredi dernier et, malheureusement, les combats ont repris. La trêve de sept jours était un pas dans la bonne direction et a permis la libération de 110 otages et la réunion de nombreuses familles. La trêve a aussi permis la distribution accélérée d'aide humanitaire à Gaza, notamment du carburant et de l'huile de cuisson, de la nourriture, de l'eau et des fournitures médicales. Comme l'a déclaré le , le gouvernement du Canada appelle à la plus grande retenue et demande de nouvelles trêves. Il est absolument urgent d'assurer à Gaza l'arrivée d'une aide humanitaire accrue, continue et sans entraves, et la libération immédiate et sans condition de tous les otages du Hamas.
[Français]
Le Canada continue de s'engager auprès de ses partenaires dans la région et dans le monde entier.
Nous avons souligné que nous soutenions le droit d'Israël à se défendre contre les actes de terrorisme du Hamas, et ce, dans les paramètres du droit international.
En outre, comme le gouvernement l'a communiqué publiquement et en privé, il est essentiel qu'Israël se défende conformément aux règles établies par le droit humanitaire international. La première de ces règles est la protection des civils. Tous les acteurs doivent respecter le droit international humanitaire.
[Traduction]
La situation humanitaire à Gaza demeure extrêmement préoccupante pour le gouvernement. Selon les derniers rapports, près de 1,8 million de Palestiniens ont été déplacés de leurs foyers depuis le 7 octobre. On estime qu'environ 15 000 Palestiniens ont été tués, dont une grande partie était des civils et des enfants. Il nous est impossible de confirmer indépendamment ces chiffres, mais il ne fait aucun doute qu'un grand nombre de civils palestiniens innocents continuent de souffrir profondément.
L'aide humanitaire qui a été autorisée à entrer à Gaza jusqu'ici est un signe de progrès. Malgré tout, il est clair qu'il faudrait en faire beaucoup plus pour répondre aux besoins humanitaires urgents des civils palestiniens. Les représentants du Canada continuent d'exhorter toutes les parties à permettre la distribution continue, sécuritaire et sans obstruction de l'aide humanitaire à Gaza, y compris la nourriture, le combustible, l'eau et les médicaments, afin que cette aide vitale puisse atteindre ceux qui en ont le plus besoin.
Le Canada reste l'un des plus grands fournisseurs d'aide humanitaire et d'aide au développement aux Palestiniens vulnérables. Nous contribuons en moyenne 55 millions de dollars par année. Pour ce qui est de la crise actuelle à Gaza, les contributions du Canada totalisent présentement 60 millions de dollars, ce qui comprend un fonds de contrepartie de 13,7 millions de dollars, réuni grâce à la générosité des Canadiens.
Tous les fonds destinés à soutenir les Palestiniens sont acheminés par l'intermédiaire d'organisations partenaires de confiance, comme des organismes des Nations unies et le Croissant-Rouge turc, pour ne nommer que ces deux‑là. Nous soutiendrons leurs efforts pour acheminer l'aide humanitaire, tout en veillant à ce que pas un sou ne tombe dans les mains du Hamas.
Le Canada exerce une diligence accrue pour tout ce qui concerne le financement de l'aide humanitaire et de l'aide au développement destinée aux Palestiniens. Cette démarche comprend un processus de filtrage systématique et des dispositions antiterroristes rigoureuses dans les accords de financement. Il est essentiel pour nous de souligner que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien ni ses aspirations légitimes. Le Hamas n'a pas assuré un plus grand bien-être au peuple qu'il prétend représenter. Il a choisi d'attaquer Israël, d'y commettre des atrocités, d'assassiner des civils innocents et de prendre des otages. Il s'agit d'une violation absolue de toutes les lois et normes internationales. Le Hamas est une organisation terroriste.
Parlons rapidement de la région en général; il est essentiel que ce conflit ne s'élargisse pas et ne s'étende pas aux régions avoisinantes. À ce sujet, la rhétorique de l'Iran à l'appui du Hamas, les déclarations du groupe terroriste Hezbollah et les tirs de missiles sur Israël et les forces américaines par des agents affiliés à l'Iran et au Liban, à l'Irak et au Yémen, sont tous extrêmement préoccupants.
[Français]
Des représentants canadiens, à tous les niveaux, continuent de travailler avec nos partenaires dans la région et dans le monde entier pour faire face à la situation.
Le gouvernement reste déterminé à faire respecter le droit international et à soutenir le droit des Israéliens et des Palestiniens de vivre dans la paix et la sécurité.
[Traduction]
Pour conclure, le Canada continuera de soutenir une solution à deux États, car il s'agit du moyen convenu depuis longtemps et internationalement pour régler ce conflit.
Je vous remercie, monsieur le président.
Depuis le 7 octobre, notre personnel à Ottawa et dans nos missions sur le terrain à Tel‑Aviv, à Ramallah, à Amman, au Caire, à Beyrouth et à Athènes répond et fournit de l'aide aux Canadiens, aux résidents permanents et à leur famille immédiate.
Depuis la dernière séance d'information du Comité, le 23 octobre, il y a eu un certain nombre de développements en lien avec les interventions consulaires et les interventions d'urgence du Canada. Je suis heureux de pouvoir vous transmettre les dernières informations aujourd'hui.
La récente trêve dont mon collège a parlé concernait également l'interruption des déplacements quotidiens des ressortissants étrangers, y compris les Canadiens, qui quittaient Gaza. Cependant, ces déplacements de ressortissants étrangers ont depuis repris. Près de 150 Canadiens, résidents permanents et membres de leur famille immédiate ont quitté Gaza depuis samedi. Je suis heureux de pouvoir rapporter que sept autres personnes ont quitté Gaza aujourd'hui. Au total, plus de 600 Canadiens, résidents permanents et membres de leur famille immédiate ont pu quitter Gaza depuis le 1er novembre.
[Français]
Les efforts du Canada soutiennent l'une des plus importantes opérations d'évacuation de ressortissants étrangers en cours à Gaza, en fait de nombre. Seuls l'Égypte, la Jordanie, la Russie et les États‑Unis ont évacué plus de ressortissants que le Canada. Nous avons évacué plus de personnes que tout autre pays européen. Pour ce qui est de nos interactions avec les Canadiens, nous avons reçu plus de 15 000 appels.
Derrière ces chiffres, il y a avant tout des gens que nous aidons. Les membres de mon équipe et leurs collègues dans l'ensemble du réseau sont fiers du travail qu'ils accomplissent, même si c'est souvent difficile, et ils se réjouissent de chaque traversée et de chaque sortie réussie de Gaza.
[Traduction]
La dernière séance d'information du Comité a eu lieu le 23 octobre, la date du dernier vol de départ assisté à partir de Tel‑Aviv, ce qui nous a amené à un total de 1 661 départs assistés par voie aérienne.
En Cisjordanie, nous avons aussi soutenu des options de départ assisté de la Cisjordanie pour transporter près de 80 personnes en Jordanie.
[Français]
Pour ce qui est de la bande de Gaza, le poste de Rafah reste le seul point de sortie de Gaza. Depuis le 1er novembre, plus de 600 résidents permanents canadiens et membres de leur famille immédiate ont pu quitter Gaza. Notre équipe au Caire est sur place et attend quotidiennement, de l'autre côté du poste frontalier, d'accueillir les citoyens, les résidents permanents et les membres de leur famille qui réussissent à sortir. Ils sont là pour leur offrir les produits de première nécessité, les transporter vers Le Caire, leur procurer un soutien médical au besoin, une aide consulaire, une aide à la documentation ou toute autre aide qui s'avère nécessaire dans les circonstances.
Nous travaillons avec acharnement pour les quelque 200 Canadiens qui se trouvent encore dans la bande de Gaza et qui ont demandé notre aide pour en sortir. C'est une opération complexe. En soi, se rendre jusqu'à Rafah exige déjà un effort considérable. Ce processus demande qu'on obtienne au préalable des autorisations de la part des autorités locales. En fin de compte, nous n'avons de contrôle ni sur qui est autorisé à sortir de Gaza ni sur qui peut entrer en Égypte. Nous savons que tous nos ressortissants font face à des conditions extrêmement difficiles et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider et faciliter leur sortie.
Comme dans toutes les autres crises du genre, notre réponse d'urgence et nos évacuations s'adressent aux Canadiens, aux résidents permanents et aux membres de leur famille, conformément à ce qui est défini dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. En raison de cette définition, le Canada compte un des plus importants contingents d'évacués de Gaza.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
[Traduction]
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Nous avons tous vu les atrocités effroyables que le Hamas a commises le 7 octobre contre quelque 1 200 civils israéliens. Non seulement le Hamas les a assassinés, mais un grand nombre d'entre eux ont été brutalement torturés, mutilés et violés. En outre, plus de 200 Israéliens et autres citoyens ont été pris en otage.
Vous avez mentionné, dans votre déclaration, que le gouvernement du Canada estimait que cette prise d'otages de quelque 200 civils constitue une violation du droit international. La quatrième convention de Genève ainsi que la convention de Genève de 1977 établissent clairement qu'il est strictement interdit en tout temps et à n'importe quelle partie de prendre des civils en otage, et que cela constitue un crime de guerre. D'ailleurs, les conventions qualifient cela de « grave infraction » au droit international.
Le gouvernement du Canada estime que ces prises d'otages constituent des violations du droit international, mais estime‑t‑il aussi qu'il s'agit de crimes de guerre?
C'est drôle, les membres du parti ministériel qui siègent au Comité m'interrompent constamment, de temps en temps.
Le ministère doit certainement avoir évalué la situation. Certains otages étaient Canadiens. La prise d'otages elle-même — d'otages civils —, que ce soit dans le cadre d'un conflit international ou d'un conflit local, constitue un crime de guerre, selon la définition des conventions de Genève.
Le gouvernement doit sûrement avoir tiré une conclusion à ce sujet.
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D'accord. Merci de vos réponses. Merci.
Vous avez parlé dans votre déclaration préliminaire de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, l'UNRWA. Cet organisme est accusé depuis longtemps d'entretenir des liens avec des entités terroristes. Par exemple, le 8 mai 2008, Reuters rapportait qu'un directeur d'école — un enseignant — de l'UNRWA fabriquait aussi des roquettes pour le Jihad islamique. Plus récemment, depuis le 7 octobre, il y a eu les atrocités commises par le Hamas. Le groupe UN Watch a montré qu'une vingtaine d'enseignants et d'employés de l'UNRWA avaient célébré ces atrocités sur les médias sociaux.
Encore plus récemment, il y a à peine une semaine, certaines personnes auraient affirmé qu'un enseignant de l'UNRWA avait détenu l'un des otages israéliens. L'auteur du rapport était un journaliste israélien, M. Boker, de la chaîne 13 de la télévision israélienne. Il a rapporté que l'un des otages avait été détenu pendant près de 50 jours, dans un grenier, par un enseignant de l'UNRWA. Cet enseignant — le père de 10 enfants — a enfermé la victime dans le grenier, la nourrissant à peine et lui refusant tout médicament.
Le ministère s'est‑il penché sur cette allégation très grave?
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Merci, monsieur le président.
Il y a quatre points que j'aimerais soulever.
Premièrement, je tiens à remercier les fonctionnaires de l'administration centrale d'Affaires mondiales Canada ainsi que les gens du Centre de surveillance et d'intervention d'urgence, qui ont dû redoubler d'efforts. C'est extrêmement important.
Je remercie aussi les gens qui ont intégré les missions de Ramallah, de Tel‑Aviv, du Caire et peut-être aussi d'ailleurs, comme à Amman. C'est sans précédent. Je remercie aussi les gens du développement, dont ceux qui ont travaillé sur tous ces dossiers. Je pense qu'il est très important que les parlementaires remercient les fonctionnaires pour ce travail. Merci d'être là.
Deuxièmement, au sujet des évacuations, environ 600 personnes ont été évacuées de Gaza. Je n'ai peut-être pas entendu, mais nous avez-vous dit combien de gens ont été évacués d'Israël et de la Cisjordanie? Même approximativement...
Pourrais‑je d'abord vous remercier pour vos bons mots? Nous les transmettrons à nos collègues aux premières lignes, parce qu'ils ont aussi vécu des traumatismes. Ce que vous dites est très apprécié.
Pour ce qui est des efforts du Canada jusqu'ici, l'aide au développement de base fournie aux populations palestiniennes à Gaza, en Cisjordanie et dans les régions limitrophes tourne autour de 55 millions de dollars par année. Cet argent contribue à la gouvernance inclusive, à l'égalité des genres, aux possibilités d'emploi, etc.
Depuis le début de la crise, comme je l'ai dit dans ma déclaration, nous avons fourni jusqu'ici 60 millions de dollars pour soutenir la distribution et les activités d'aide humanitaire, grâce à nos partenariats avec des organismes des Nations unies et des organismes de la société civile sur le terrain. Nous faisons aussi beaucoup de coordination avec les autres pays donateurs.
L'important, c'est de donner le plus de flexibilité possible à ces organisations, parce qu'elles savent mieux que quiconque où les besoins sont les plus pressants, et elles peuvent prépositionner l'aide.
L'un des obstacles les plus importants, bien sûr, est le fait qu'il n'y a qu'un seul point d'entrée, le fameux poste-frontière de Rafah, lequel n'a jamais été conçu pour de si grands volumes de produits commerciaux ou de fournitures humanitaires. Ce poste-frontière a été conçu pour les gens, si vous me comprenez, et d'autres endroits étaient utilisés pour les expéditions commerciales et pour l'aide humanitaire, au besoin. C'est un défi énorme, parce que chaque camion qui entre à Gaza doit être inspecté. Avec nos partenaires internationaux, nous essayons maintenant de trouver des façons d'accélérer les choses, peut-être en utilisant d'autres postes-frontières pour faciliter les opérations.
La pause a été extrêmement utile. Elle a permis de fournir de l'aide vitale. Ce dont nous avons besoin, c'est que l'aide continue d'être acheminée à un rythme constant, en particulier le combustible, les médicaments et la nourriture.
Bien sûr, c'est notre travail, en tant que représentants du ministère, de préparer l'avenir. Nous savons actuellement qu'il y a une méfiance abyssale entre les Palestiniens et les Israéliens, entre ces deux factions en guerre. L'idée d'un plan de paix est pratiquement inconcevable pour les parties sur le terrain.
Malgré tout, c'est notre travail d'y réfléchir. C'est notre travail d'entamer des discussions avec les intermédiaires, qui peuvent envisager qu'un jour, il y aura une voie ou un processus politique qui rapprochera les parties, qui assurera la sécurité des deux parties — parce qu'elles ne se sentent pas du tout en sécurité présentement — et trouvera d'autres partenaires dans la région. La solution éventuelle devra être régionale et appuyée par les intervenants internationaux. Le Canada a tout à fait l'intention d'être — il croit que c'est possible — l'un de ces intervenants internationaux.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, chers témoins. Je suis conscient du fait que vous n'êtes pas dans une position facile. Tant votre présence ici aujourd'hui que votre présence sur le terrain dans les différents pays concernés constituent un défi. Merci infiniment de tout ce que vous faites.
Comme plusieurs de mes collègues, j'ai été un peu surpris de voir le Canada, le 9 novembre dernier à l'Assemblée générale des Nations unies, voter contre une résolution qui dénonçait l'illégalité de l'occupation israélienne de la Cisjordanie et du plateau du Golan et qui demandait à Israël de respecter la convention de Genève, entre autres.
Avec Israël, les États‑Unis, la Hongrie et quatre micro-États du Pacifique, le Canada était l'un des seuls pays à voter contre cette résolution. Cela semblait même aller à l'encontre de la position traditionnelle du Canada. En effet, en 2020, le Canada a indiqué qu'il ne reconnaissait pas le contrôle permanent d'Israël sur les territoires occupés, y compris la Cisjordanie. De plus, le Canada est d'accord avec le Conseil de sécurité de l'ONU pour dire que ces colonies de peuplement constituent un obstacle sérieux à l'instauration d'une paix juste, durable et globale.
Comment explique-t-on ce vote?
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Permettez-moi d'abord de faire quelques commentaires sur la manière dont nous déterminons la façon de voter.
Les votes qui portent sur la situation dans les territoires palestiniens sont un rituel annuel. On en compte de 14 à 18, bon an, mal an. Il y a certains principes sous-jacents à notre approche à ce chapitre.
Un de ces principes est que le texte de la résolution doit être fondé dans le respect du droit international. Il doit refléter les dynamiques courantes sur le terrain, mais aussi les dynamiques et les tentatives de politisation de certaines de ces résolutions, à savoir la dynamique à New York même, au siège social des Nations unies. Nous cherchons toujours à soutenir des votes qui encouragent la poursuite d'une solution à deux États, qui ultimement sont justes et qui évitent aussi d'isoler de façon injuste l'État d'Israël. Malheureusement, en raison des dynamiques sur le terrain, plusieurs de ces résolutions ciblent Israël de façon unilatérale et injuste.
C'est un calibrage de tous ces éléments qui fait que, chaque année, nous révisons notre fiche de vote. Parfois, de petits ajustements aux résolutions nous permettent d'aller d'un côté ou de l'autre. Dans l'ensemble, c'est ce qui explique que nous ayons voté de telle façon.
J'aimerais aussi vous poser quelques questions pour enchaîner sur celles de M. Chong et de M. Bergeron.
Comme vous l'avez clairement dit, vous ne pouvez pas dire ni affirmer que quelque chose est un crime de guerre ou un crime contre l'humanité. Bien sûr, à mon avis, ce que nous avons vu le groupe terroriste Hamas faire en est très clairement un, mais je comprends qu'il y a des normes juridiques.
Malgré tout, si le Canada ne peut pas faire ce genre d'évaluation, cela donne vraiment l'impression que le gouvernement du Canada met des bâtons dans les roues de la Cour pénale internationale.
Voici ma question: Le gouvernement continue‑t‑il de s'opposer à l'enquête de la Cour pénale internationale sur la situation en Palestine, et, le cas échéant, pour quel motif?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins.
J'ai une question complémentaire à celle à laquelle vous venez de répondre: quand vous reviendrez, pourriez-vous aussi nous dire si d'autres parties, comme le Hamas, un groupe terroriste, ont déjà été amenées devant la CPI ou la CIJ, et si l'un ou l'autre de ces tribunaux — ou les deux — ont déjà dû statuer sur des conflits entre des parties qui ne sont pas signataires des conventions ou qui n'y sont pas visées?
Comme cela concerne aussi ce qu'a demandé M. Aboultaif, je voudrais seulement avoir un complément de réponse de votre part.
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Je vais commencer par dire que je suis certain que nous nous entendons tous sur le fait que nous voulons le bien de tout un chacun au Moyen-Orient, sans égard à la religion, aux antécédents ou à l'origine ethnique. J'espère et je pense que tous les députés de la Chambre...
« Je sais ». Je ne devrais pas dire « Je pense ». « Je sais » que nous souhaitons tous la même chose, c'est‑à‑dire le bien de tout un chacun dans la région, sans égard à la religion, aux antécédents ou à l'origine ethnique.
Cela dit, le premier ministre actuel, Benjamin Netanyahu, a‑t‑il fait des déclarations récemment au sujet de la solution à deux États? Si oui, quelles déclarations?
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Vous voulez dire un État palestinien viable vivant en paix et en sécurité à côté de l'État d'Israël, ai‑je bien compris?
M. Alexandre Lévêque: Affirmatif.
M. Sameer Zuberi: Cela va dans le sens de ce que disent nos partenaires internationaux. Le secrétaire d'État, M. Blinken, et le président, M. Biden, ont tous deux souligné ce même point.
Le 6 novembre, le premier ministre Netanyahou a déclaré qu'il sera annoncé qu'Israël a l'intention d'assumer la responsabilité de Gaza pour une durée indéterminée. Le secrétaire Blinken a déclaré en réponse que ce serait une grave erreur.
La position du Canada est-elle que le territoire de Gaza ne devrait pas être occupé à nouveau, comme le pensent les États-Unis?
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J'ai deux dernières questions à vous poser et je vais les poser en rafale. J'espère qu'il restera du temps pour que vous puissiez répondre. Sinon, vous pourrez nous envoyer une réponse écrite.
Plus des deux tiers des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants. Compte tenu de la politique étrangère féministe du gouvernement du Canada, est-ce que cette statistique est de nature à influencer la prise de décision du Canada pour la suite des choses?
Par ailleurs, vous avez tous les deux insisté sur la pause, que vous avez vue comme quelque chose d'extrêmement bénéfique, ce que d'aucuns ne nieront pas. Toutefois, le premier ministre Nétanyahou a déclaré aux membres de son cabinet que les responsables des agences de sécurité israéliennes appuyaient pleinement la pause. De plus, ces derniers ont clairement indiqué que non seulement la pause n'allait pas nuire à l'effort de guerre, mais elle allait permettre à l'armée israélienne de se préparer à la poursuite des combats. En effet, après la reprise des combats, nous avons constaté que ceux-ci étaient encore plus meurtriers et plus intenses qu'avant la pause.
Selon votre évaluation, y a-t-il une véritable volonté d'en arriver à une pause qui permettrait de tenter de trouver une porte de sortie à la situation actuelle?
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Je peux certainement vous parler de la volonté du Canada. Le Canada est déterminé à mettre fin aux hostilités et, particulièrement, à voir une protection maximale des civils.
Les statistiques que vous citez sont horribles et très préoccupantes. En effet, ce sont les plus vulnérables qui ont le plus souffert de cette crise, par exemple les civils, les femmes, les enfants et d'autres personnes innocentes.
C'est pour cette raison que nos appels à la retenue, nos appels à la facilitation de l'aide humanitaire et nos appels à la protection non seulement des civils, mais aussi de l'infrastructure civile, ont été très fréquents.
Ce que vous dites sur Israël...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Encore une fois, merci aux témoins d'être venus.
Le Canada s'est‑il plaint officiellement au gouvernement d'Israël du discours génocidaire de ses ministres de droite, par exemple les appels à « une nouvelle Nakba », l'utilisation par le ministre de la Défense israélien de l'expression « animaux humains », les appels à la destruction complète de Gaza et le ministre du Patrimoine qui affirme qu'Israël devrait larguer une bombe atomique sur les Gazaouis?
Quels sont les commentaires du Canada sur ce langage du gouvernement israélien?
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Eh bien, ce serait peut-être utile de l'exprimer dans une déclaration publique, peut-être de la part de la ministre.
Monsieur Beaulieu, j'ai aussi une question pour vous. J'ai l'impression qu'on vous a un peu oublié.
Il y a un risque grave que le conflit se propage dans toute la région. Nous savons à quel point il a été difficile d'évacuer les Canadiens de la bande de Gaza. Je tiens à remercier tous les fonctionnaires qui ont travaillé si fort pour rendre cela possible. J'espère que vous continuerez le travail que vous faites.
Dans l'éventualité où le conflit se répand au Liban, quel est le plan du Canada? Présentement, il y a des centaines de milliers de Canadiens d'origine libanaise qui...