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Soyez les bienvenus à la 49
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022, cette réunion adopte une formule hybride: des membres y participent en personne dans la pièce, tandis que d'autres le font à distance grâce à l'application Zoom.
Voici quelques conseils à l'intention des membres.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous l'aie nommément accordée. En vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer l'appareil. Entre vos prises de parole, veuillez l'inactiver. Pour le choix de la langue d'interprétation sur Zoom, cliquez, dans le bas de l'écran, sur « parquet », « anglais » ou « français ». Le participant sur place choisit le canal voulu sur son écouteur.
Petit rappel pour les témoins et les membres: adressez vos observations à la présidence.
Conformément à notre motion de régie interne dite « motion Bergeron », je peux informer les membres que les témoins se sont préalablement pliés aux tests exigés de connexion.
Maintenant, permettez que je souhaite la bienvenue à deux nouveaux membres, qui viennent nous épauler aujourd'hui: Mmes Shelby Kramp-Neuman et Nathalie Sinclair-Desgagné.
J'ai maintenant l'immense plaisir de souhaiter la bienvenue à Son Excellence monsieur Roberto Rodriguez, de l'ambassade de la République du Pérou, ici, à Ottawa. Il est accompagné de son chef de mission adjoint, M. Carlos Alfredo Garcia Palacios, et de son agent des affaires politiques à la même ambassade, M. Juan Pablo Guerrero Espinoza.
Votre Excellence, avant que nous ne commencions, je tiens à vous remercier d'avoir bien voulu accepter de remettre à aujourd'hui votre comparution prévue, comme vous le souhaitiez d'abord, pour la semaine dernière.
Monsieur Bergeron, vous avez la parole.
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Merci, monsieur le président. Je suis très heureux d'accepter votre invitation à comparaître aujourd'hui devant votre éminente assemblée pour discuter de la situation au Pérou.
Comme vous le savez, le 7 décembre dernier, l'ex‑président Pedro Castillo a tenté de renverser la démocratie par un coup d'État. S'il était parvenu à ses fins, le Pérou vivrait aujourd'hui sous une dictature.
Pour ce comportement, le Congrès péruvien l'a destitué, et l'ex vice-présidente Dina Boluarte lui a succédé conformément aux règles prévues par la Constitution péruvienne.
Il importe que je souligne que l'ex‑président Castillo a été sévèrement critiqué par son propre cabinet de ministres, les pouvoirs législatif et judiciaire, le ministère public, le bureau de l'ombudsman, les partis politiques, les gouvernements étrangers, l'opinion publique en général et la Commission interaméricaine des droits de l'homme.
La présidente Boluarte a proposé au Congrès une suite de mesures pour revenir à la normale et dénouer la situation actuelle en devançant les élections générales, pour l'entrée en fonction d'un nouveau président d'ici à la fin de 2023 ou au début de 2024.
Il importe de rappeler que le gouvernement de transition a, dès le premier jour, fixé comme priorité la mise en œuvre de politiques pour répondre aux demandes sociales les plus urgentes de la population. Il convient de souligner la création de tables de dialogue dans plusieurs régions de notre pays pour répondre aux demandes les plus pressantes de la population. Cette mission a été confiée au cabinet des ministres, dans l'intention d'instaurer un canal direct de communication entre les citoyens et les autorités locales, régionales et centrale. Malgré la volonté de dialogue exprimée par le nouveau gouvernement, une série de manifestations et de protestations justifiées se sont organisées pour répondre aux demandes sociales de la population.
Il importe encore plus de distinguer les protestations pacifiques d'une importante partie des protestataires qui exercent leurs droits à la liberté d'expression et de démonstration et les protestations d'un groupe qui s'est voué à attiser la violence dans les rues depuis quelques semaines — particulièrement dans le sud du pays — pour, par ce moyen, imposer son programme.
Le gouvernement du Pérou ne cherche pas à étiqueter les protestataires. Son ministre des affaires étrangères a souligné que le gouvernement distingue au moins trois types de protestataires. D'abord, ceux qui formulent des demandes légitimes, du fait des graves lacunes sociales qui affligent notre société; ensuite, les partisans de l'ex‑président Castillo qui, en exerçant des pressions, cherchent à promouvoir divers programmes politiques qui vont de la libération de l'ex‑président à la convocation d'une assemblée constituante; enfin, les groupes violents qui ont commis des attaques et des actes de vandalisme prouvés et qui devraient être punis conformément à la loi et à l'ordre constitutionnel.
Je réitère que le Pérou reconnaît le droit de protester pacifiquement et qu'il demeure inébranlable dans sa volonté d'assurer l'ordre et la sécurité à tous les Péruviens quand ces groupes violents font usage de la force, qu'ils détruisent des infrastructures indispensables et qu'ils mettent en danger la sécurité et les conditions d'existence de la population. Le gouvernement a insisté pour dire qu'il n'a pas autorisé la répression violente des manifestants.
Le gouvernement du Pérou regrette profondément les pertes de vies irremplaçables de 59 de nos citoyens pendant ces manifestations ainsi que les actes de violence qui se produisent dans notre pays. Les autorités compétentes, en toute liberté et conformément à leur autonomie constitutionnelle, mènent des enquêtes pour mettre au jour la vérité et déterminer les responsabilités criminelles. De même, le gouvernement accompagne les familles des victimes et veillera à les indemniser de la perte tragique de leur membres.
De plus, je peux affirmer que le gouvernement fournit tout le soutien et tous les éléments nécessaires d'information pour que la justice suive son cours et détermine les responsabilités, dans tous les cas et dans le respect de la légalité. La présidente Boluarte et le gouvernement sont déterminées à faire aboutir les enquêtes en cours des autorités compétentes et à en respecter les conclusions.
Permettez également que je souligne l'invitation lancée, dans un souci de transparence par le gouvernement actuel, à la Commission interaméricaine des droits de l'homme et au Haut-Commissariat des droits de l'homme des Nations unies à visiter le pays pour se mettre au courant de la situation des droits de l'homme au Pérou.
En réponse à cette invitation, la visite de la commission interaméricaine s'est déroulée entre le 11 et le 13 janvier, ayant été précédée, fin décembre, par une mission technique préparatoire. Pour sa part, celle du haut-commissariat a eu lieu les 19 et 20 janvier. Pour le bon déroulement de ces visites et des activités connexes, l'État péruvien a fourni, outre sa pleine coopération, toutes les installations pour les rencontres avec les autorités, les représentants de la société civile et les victimes des événements tragiques.
Chaque Péruvien — le pays en compte plus de 33 millions — possède des droits, notamment celui de protester pacifiquement, le droit à la liberté d'expression et d'opinion, le droit à la liberté de déplacement, le droit de travailler et le droit à la santé et à l'enseignement. Pour les garantir, nous devons d'abord restaurer la paix sociale grâce à un dialogue transparent et complet, entre tous les partis, loin de la violence, laquelle n'est pas appropriée pour atteindre des objectifs politiques.
Il est du devoir de l'État péruvien et de sa population de défendre les institutions démocratiques et de les renforcer, de garantir le respect des droits de la personne de tous les Péruviens et d'assurer une transition constitutionnelle et démocratique jusqu'à l'entrée en fonction des prochaines autorités élues. Le gouvernement du Pérou estime que la solution à la situation politique actuelle consiste à devancer les prochaines élections générales. Nous espérons que la communauté internationale appuiera ce processus constitutionnel et démocratique.
Enfin, je reconnais le précieux appui que le gouvernement du Canada et les députés ont accordé à notre pays pendant la période difficile de transition de la présidente Boluarte et je les en remercie. Il est d'une importance extrême que nous protégions la démocratie et la primauté du droit, en étant unis à des gouvernements amis qui partagent nos valeurs et nos principes communs. Le peuple péruvien aspire à la paix et à la prospérité ainsi qu'à la construction d'un avenir meilleur pour son pays et ses concitoyens.
Je serai toujours très sensible à votre appui indéfectible pendant cette période de transition. Le Canada et le Pérou ont tissé des liens durables, solides et amicaux à l'intérieur d'un partenariat également solide. Nous sommes impatients de poursuivre notre étroite collaboration pour renforcer la démocratie et la primauté du droit, non seulement dans nos pays, mais, également, toute la région.
Monsieur le président, je vous remercie.
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Les articles 90 et 112 de la Constitution politique fixent à cinq ans la durée du mandat des membres du Congrès et du président, ce qui signifie que, dans les circonstances ordinaires, le mandat des membres du Congrès et la présidente Boluarte court jusqu'en juillet 2026.
Comme je l'ai dit, la tentative de coup d'État de l'ex‑président Castillo a mis en cause la Constitution, ce qui a entraîné une réaction immédiate de toutes les institutions démocratiques. Le Congrès s'est réuni, Castillo a été destitué par les 103 voix des partis politiques, y compris de Peru Libre, le parti qui lui avait offert la présidence. Par la suite, par l'application rigoureuse de la Constitution, la vice-présidente Boluarte a prêté le serment d'office et est devenue présidente du Pérou, comme le prévoyait la Constitution.
Le gouvernement, maintenant, essaie de donner suite à la demande générale de la population pour devancer les prochaines élections générales, ce qui exige une réforme de la Constitution. Voilà pourquoi, compte tenu de la crise politique actuelle et des demandes de la population, la présidente Boluarte, conformément aux dispositions de l'article 107 de la Constitution politique du Pérou, a soumis à l'examen urgent du Congrès de la République un projet qui modifie la durée de son mandat. Elle y propose de rapprocher les élections générales en avril 2024, ce qui a été approuvé en décembre dernier par 93 voix dès la première mise aux voix.
Je dois préciser que, avant le dépôt de ce projet de loi, on en avait présenté un autre au Congrès pour la tenue d'élections en décembre 2023 et l'entrée en fonction d'un nouveau gouvernement le 1er mai 2024. Ce projet a été rejeté.
Ensuite, en janvier, à la faveur d'une entente parallèle présentée par le pouvoir exécutif au Congrès, on a proposé deux projets pour devancer les élections, pour qu'elles aient lieu en décembre 2023, mais ils n'ont pas obtenu le consensus nécessaire pour être approuvés.
Voilà pourquoi la présidente Boluarte a déposé pour la deuxième fois un projet pour devancer les élections, qui, cette fois, auraient lieu en octobre 2023 et feraient entrer le nouveau gouvernement en fonction le 31 décembre suivant. Le comité de la Constitution, saisi de ce projet, ne l'a pas approuvé. Actuellement, le Congrès en débat toujours, et la session législative pourrait se terminer demain, mais les partis et le Congrès poursuivent les discussions pour la prolonger jusqu'au 17 février. En ce moment même, c'est ce qu'ils font.
Comme je l'ai mentionné, l'ancien président Castillo a fait une tentative de coup d'État. Ce geste est considéré comme un acte criminel que les lois pénales placent dans la catégorie des crimes de rébellion. Après le message qu'il a adressé à la nation pour déclarer la dissolution du Congrès et la réorganisation de tout l'appareil judiciaire, M. Castillo a annoncé qu'il allait gouverner par décrets.
Il a été arrêté en flagrant délit de son crime et mis en détention par la police nationale péruvienne. Il a ensuite été mis à la disposition des autorités judiciaires concernées.
Vu la gravité des gestes et les fonctions de M. Castillo, la Cour suprême du Pérou a ordonné une détention préventive de 18 mois. Cette détention est exécutée dans le plus strict respect des droits fondamentaux du prévenu. Incarcéré dans une prison spéciale, l'ancien président a droit aux services d'un avocat. Il reçoit des visites quotidiennement. La Commission interaméricaine des droits de l'homme s'est même déplacée pour le rencontrer. L'ancien président n'est pas isolé et s'occupe activement de la gestion de son compte Twitter, entre autres droits dont il peut se prévaloir.
La situation de l'ancien président Castillo relève strictement de la compétence du bureau du procureur général et du pouvoir judiciaire, institutions qui suivent son cas conformément aux règles de la procédure établie. Ces institutions travaillent selon le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. Elles assument leurs responsabilités et prennent leurs décisions en toute autonomie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs et Son Excellence l'ambassadeur, je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
Vous vous doutez que la situation qui a cours présentement au Pérou nous inquiète, et elle nous préoccupe au plus haut point pour un certain nombre de raisons.
Le Canada et le Pérou font partie de l'Organisation des États américains. Le Québec, dont la langue officielle et commune est le français, fait partie de l'Amérique latine.
Le Canada a offert une aide de près de 31 millions de dollars au Pérou en 2020‑2021. Ce soutien devait, entre autres, permettre d'améliorer la responsabilité, la transparence et l'efficacité de la prestation des services gouvernementaux.
L'accent est également mis sur « la promotion d'une société civile dynamique et la protection des droits humains, y compris des populations autochtones, en faisant progresser la promotion et l'avancement de l'égalité entre les genres et les droits des femmes et des filles, notamment en santé et droits sexuels et reproductifs ».
Le 27 janvier, la Commission interaméricaine des droits de l'homme a condamné la violence avec laquelle ont été dispersés les manifestants se trouvant dans les installations de l'université nationale majeure de San Marcos, à Lima, une semaine auparavant.
La Commission interaméricaine des droits de l'homme a également fait remarquer que la police nationale péruvienne avait mené son raid à l'université au moyen de véhicules blindés polyvalents et qu'elle avait arrêté 193 personnes, dont une femme enceinte, plusieurs enfants, des Autochtones, des personnes âgées, des étudiants et quatre journalistes, qui ont été libérés par la suite. Comme il a été signalé, 59 personnes ont malheureusement perdu la vie dans le cadre de ces événements violents.
Nous sommes préoccupés par ce qui se passe dans votre pays.
Y a-t-il quelque chose que le Pérou attend du Canada, en vue de résoudre la situation qui a présentement cours au Pérou?
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Merci, monsieur le président.
Aujourd'hui plus que jamais, le Pérou a besoin de l'appui solide de pays comme le Canada qui font la promotion de la démocratie, de la primauté du droit et des droits de la personne afin de protéger ses propres institutions démocratiques et la primauté du droit dans son territoire.
Nous sommes conscients que les événements du 7 décembre sont la cause directe de la crise politique qui secoue le Pérou. Ces événements ont poussé à leur limite la capacité de réponse de nos institutions. Nous ne nions pas, toutefois, les effets des problèmes structurels d'inégalité qui persistent au Pérou.
Dans la période difficile que traverse le pays, nous sommes très reconnaissants de l'aide que nous apporte le Canada dans nos efforts pour préserver la démocratie et les institutions au pays. Voilà une preuve tangible des profondes relations d'amitié, de respect et de coopération qui unissent nos deux pays.
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Merci beaucoup de votre présence parmi nous, votre Excellence.
Malheureusement, les circonstances qui vous amènent ici ne sont pas très réjouissantes. J'ai d'excellents souvenirs de mon séjour au Pérou, et je sais que toutes les personnes assises autour de la table sont profondément attristées de ce qui arrive dans votre pays. Les quelques questions que je vais poser vont peut-être recouper un peu celles de mes collègues. Je veux seulement vous donner l'occasion de nous transmettre plus d'informations.
Dans les dernières semaines, nous le savons, vous avez rencontré des membres de la société civile au Canada, dont Amnistie internationale, qui ont évidemment rapporté des allégations graves concernant la violente répression exercée par les autorités péruviennes contre les manifestants. Au cours des dernières semaines, les attaques contre ces protestataires, dont la plupart font partie des populations les plus vulnérables et marginalisées, se sont poursuivies.
Le Pérou, comme tous les pays, a l'obligation prévue dans le droit international de respecter les droits des citoyens, notamment celui de manifester en toute sécurité. Vous avez dit que les manifestants pouvaient être départagés en différents groupes. Pourriez-vous décrire un peu plus clairement les plans concernant une possible enquête, approfondie et impartiale, sur les allégations de violation des droits de la personne pendant les manifestations?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur l'ambassadeur, et merci, messieurs, de votre présence parmi nous aujourd'hui.
En octobre, le Pérou a organisé la réunion annuelle de l'Organisation des États américains, ou le OEA. J'ai eu l'occasion d'y assister. J'ai rencontré cinq membres du Congrès de la République du Pérou. Ce qui mérite d'être salué, de mon point de vue — et du point de vue du Comité, je pense —, c'est que votre constitution a tenu le coup pendant une période très difficile.
Ici, au Canada, nous avons des différences régionales. Le pays compte des peuples autochtones, dont les intérêts sont représentés par cinq partis politiques au Parlement.
Si j'ai bien compris — corrigez-moi si je me trompe —, votre Congrès compte 16 partis. Pourriez-vous m'expliquer comment cela fonctionne? Le nombre de partis au Pérou est de beaucoup supérieur au nombre de partis au Canada. L'ancien président Castillo a été élu avec environ 16 % du vote. Ces éléments de contexte peuvent nous aider à comprendre comment votre constitution a tenu le coup.
Allez‑y, s'il vous plaît, monsieur l'ambassadeur.
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Merci pour la question.
En effet, au sein de notre congrès, on peut dénombrer plus de huit partis politiques, alors les votes sont dispersés, si on peut l'exprimer ainsi.
En ce qui a trait à l'élection de l'ancien président Castillo... Selon notre constitution, pour être élu à la présidence, il faut obtenir au premier tour 50 % des suffrages en règle, plus un, une formule particulière de notre pays. Au premier tour, le président Castillo a obtenu environ 17 à 18 % des votes, et la candidate en seconde place, 12 % ou dans ces eaux‑là. Par conséquent, ils se sont affrontés au deuxième tour, et le président Castillo a gagné avec environ 49 000 voix d'avance.
Voilà notre processus électoral pour la présidence.
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Permettez-moi de revenir en arrière et de reprendre un élément qui, d'une certaine façon, répond à votre question.
Notre ministre des Affaires étrangères a récemment fait des déclarations aux médias locaux. Elle a affirmé clairement que l'enquête en cours sur les événements au Pérou dévoilerait la source de financement de ceux qui soutiennent les groupes violents. Récemment, le système judiciaire a mis en détention deux personnes soupçonnées d'être en lien avec ce financement. Nous suivons étroitement l'issue de ces enquêtes.
Malheureusement, nous avons été témoins de groupes violents qui ont profité de ces manifestations — tel que je l'ai mentionné plus tôt — pour commettre des agressions graves envers les forces de l'ordre et des attentats contre des biens publics et privés, ainsi que des infrastructures essentielles. Il est très important de tenir compte de ce fait.
Depuis le début des manifestations, cinq aéroports — à Arequipa, Cuzco, Juliaca, Andahuaylas et Ayacucho — ont été attaqués à 18 reprises, parfois simultanément. De même, plus de 40 bureaux d'institutions publiques ont été la cible d'attentats, dont six cours supérieures, 14 bureaux de la magistrature, 13 postes de police et plusieurs bureaux de procureurs. De plus, il y a eu des atteintes à la propriété privée, contre le domicile en province de représentants du Congrès, par exemple, ainsi que du saccage dans les locaux d'entreprises et de commerces.
Un total de 4 084 dossiers judiciaires ont été brûlés lors d'actes de vandalisme commis contre les bureaux de juges des cours supérieures d'Arequipa, d'Apurimac, d'Ayacucho, de Huancavelica et de Puno. D'après les autorités judiciaires, il n'est pas exclu que des dossiers aient possiblement été brûlés pour des motifs politiques connexes, afin d'obstruer les démarches judiciaires dans des régions très touchées par des activités illégales, comme le narcotrafic, l'exploitation minière illégale ou la contrebande.
Ces actes de violence doivent être condamnés catégoriquement par tous les citoyens qui aspirent à vivre dans un pays démocratique. Je le répète: il est inacceptable d'utiliser la violence pour faire des demandes sociales.
Comme je le disais, la priorité du gouvernement en ce moment est d'établir un dialogue avec toutes les parties. La deuxième est de répondre aux urgentes demandes sociales et économiques. Ce sont les priorités les plus importantes pour le gouvernement.
La situation actuelle, qui dure depuis plus d'un mois, a des conséquences économiques sur mon pays. Elle porte atteinte aux personnes les plus vulnérables. J'ai déjà mentionné les blocages. Nous en avons eu 78 la semaine dernière, et aujourd'hui, il y en a 52. Ces blocages nuisent aux populations les plus vulnérables, parce qu'ils empêchent le commerce. L'économie péruvienne, malheureusement, est informelle à 75 % et comprend en majorité des entrepreneurs. Ce sont de petites microentreprises qui survivent au jour le jour. Les conséquences des blocages sont très graves.
En outre, les blocages portent atteinte au droit à l'éducation et à la santé. Ils minent le programme de vaccination que nous sommes en train de mettre en œuvre. Nous venons de recevoir les vaccins bivalents. Il n'est pas possible de distribuer les vaccins dans les régions éloignées où se trouvent les populations les plus vulnérables en raison de la fermeture des routes. Le droit à l'éducation est également touché, puisque l'année scolaire commence en mars. Le ministère de l'Éducation doit envoyer du nouveau matériel aux écoles publiques, vérifier les infrastructures et faire des rénovations.
J'essaie d'expliquer que notre gouvernement fait de son mieux pour répondre aux demandes urgentes. La présidente Boluarte a affirmé sans équivoque qu'elle considère qu'elle dirige un gouvernement de transition. L'autre objectif politique prioritaire est de tenter de déclencher le processus électoral aussitôt que possible. En même temps, il nous faut faire fonctionner l'État. Nous devons répondre aux besoins urgents de la population. Je vous ai donné deux exemples clairs: la santé et l'éducation.
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Merci, monsieur le président.
Mon nom de famille est Sinclair‑Desgagné, mais c'est aussi Villaran Calderon. Ma mère m'appelait toujours Natalia Ines del Carmen Villaran Calderon.
Je suis moi-même péruvienne, et je dois dire que la situation me préoccupe beaucoup. D'ailleurs, j'ai dû annuler mon voyage au Pérou, qui devait avoir lieu dans deux semaines — j'y emmenais mon fils pour la première fois.
Je veux simplement faire part de mes préoccupations au Comité.
En ce moment même, des manifestations violentes bloquent le pays. Des associations et des groupements syndicaux, comme la Confédération générale des travailleurs du Pérou, ou CGTP, et le Syndicat unitaire des travailleurs de l'éducation du Pérou, ou SUTEP, qui représentent environ 800 000 travailleurs, ont lancé un appel à la grève générale.
Les différentes villes et régions du Pérou s'unissent dans cette grève. En ce moment même, certaines villes sont complètement bloquées. Il y a aussi, présentement, des affrontements violents à Arequipa, où la police et l'armée essaient d'empêcher le blocage des routes par les manifestants. Je rappelle qu'Arequipa est l'une des régions les plus riches du Pérou, qu'il s'agisse de richesses minières ou agricoles, et qu'elle fournit énormément de ressources à toute l'Amérique latine.
Monsieur l'ambassadeur, je tiens à souligner que j'ai beaucoup aimé votre intervention. À mon avis, votre allocution était nuancée, et on a bien besoin de nuance dans un contexte aussi enflammé.
Une chose m'a énormément marquée. À la suite du coup d'État, que vous avez évidemment qualifié de non constitutionnel, la destitution du président Castillo a été faite selon un processus constitutionnel. Je tiens à préciser que des pays, comme la Bolivie, le Mexique et la Colombie, ont donné leur appui au président Castillo malgré le coup d'État.
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Merci, monsieur le président.
La ministre des Affaires étrangères du Pérou, Ana Cecilia Gervasi, a déclaré au 7e Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté d'États latino-américains et caribéens, ou CELAC, que:
Il est donc regrettable que certains gouvernements, de pays particulièrement proches, n'aient pas accompagné le Pérou dans cette situation institutionnelle difficile et aient plutôt donné la priorité à des affinités idéologiques, au lieu de soutenir sans équivoque la primauté du droit et la succession constitutionnelle, cherchant ainsi à diffuser un récit déformé qui ne correspond pas aux faits.
Il est étonnant que, en 2023, on ne rejette pas unanimement une tentative de dissolution du Congrès, une institution démocratique, ou la tentative d'une personne de s'arroger le pouvoir en gouvernant par décrets. Les pays des Amériques ont une profonde vocation pour la paix et la solidarité, et sont déterminés à renforcer la démocratie. Nous demandons à la région d'aider le Pérou à diriger son destin grâce à des élections libres, ouvertes et transparentes. Les Péruviens décideront du destin du pays dans la démocratie, le dialogue et la paix.
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J'aimerais d'abord souligner un élément. Vous dites vrai. Cinq présidents se sont succédé en six ans, mais ce qui importe, c'est que la démocratie fonctionne dans mon pays. En effet, cette crise récurrente a été résolue grâce à l'ordre constitutionnel. Il ne faut en aucun cas l'oublier.
En ce qui a trait à ce que le Canada peut faire pour nous appuyer, je crois qu'une de nos faiblesses réside dans notre capacité à gérer les ressources au palier régional et local. Voilà qui explique l'intense frustration qui tenaille toute la population péruvienne: elle veut qu'on satisfasse à ses demandes, et elle veut elle-même s'occuper des démarches. Au sein des gouvernements régionaux et locaux, et même au sein du gouvernement central, on constate que l'investissement public est mal géré: bon an, mal an, plutôt que de se servir de 100 % des ressources, les décideurs n'en utilisent que 15 ou 20 %. La capacité de gestion fait donc défaut.
Nous serions reconnaissants d'obtenir l'aide de pays comptant beaucoup d'expérience dans le renforcement de la capacité des gouvernements régionaux ou locaux afin d'améliorer la situation chez nous.
En outre, je crois que la communication entre les partis politiques est difficile. Prenons l'exemple des partis politiques canadiens: ceux qui partagent des vues similaires sont en mesure d'échanger des idées et des critères. Cet échange constructif d'idées représente un moyen d'offrir de l'appui.
Je crois à la coopération. Le monde politique donne lieu à de nombreuses possibilités de coopération. Les partis politiques peuvent compter sur ParlAmericas, un très important regroupement établissant des liens entre tous les parlements de la région. Chacun peut y mettre du sien dans ce regroupement. Le groupe d'amitié entre le Pérou et le Canada constitue un autre forum. Les intervenants peuvent tisser des liens serrés et résoudre les problèmes en échangeant leurs expériences et en répétant celles des partenaires dans la sphère politique. À mon avis, le Canada pourrait nous appuyer grâce à ces deux mécanismes.
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Bienvenue à tous à nouveau.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 2 février 2023, le Comité tient une séance d'information sur la situation actuelle au Pérou.
Nous avons le plaisir d'accueillir, du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, M. Michael Grant, sous-ministre adjoint, Amériques. Nous recevons également, M. Jason Tolland, directeur général, Amérique du Sud. Enfin, nous accueillons Mme Marie-Christine Dubé, directrice adjointe au sein du ministère.
Nous vous sommes très reconnaissants de prendre le temps de faire une déclaration liminaire. Comme vous le savez sûrement, vous disposez de cinq minutes.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je suis très ravi d'avoir l'occasion de discuter du Pérou et du point de vue du Canada sur la situation actuelle dans ce pays.
Depuis un certain nombre d'années, le Pérou a vécu ce qu'on peut décrire le mieux comme étant une situation politique dynamique, parfois même instable. Il a connu six présidents en six ans, ce qui en est un exemple éloquent.
[Français]
Cependant, tout au long de ces défis, le Pérou s'est appuyé sur des institutions solides et ses processus constitutionnels ont été respectés.
La crise politique actuelle a été déclenchée le 7 décembre 2022, lorsque le président, Pedro Castillo, confronté à une procédure de destitution, a tenté de dissoudre le Congrès et de gouverner par décret.
Conformément à sa Constitution, le Congrès péruvien a réagi en destituant le président, et le pouvoir exécutif a été transféré à la vice-présidente, Dina Boluarte, qui est devenue présidente par intérim.
[Traduction]
Dès le début, la position du Canada a été claire au sujet de deux principaux points.
Premièrement, à l'instar de la vaste majorité de la communauté internationale, nous reconnaissons que le processus constitutionnel a été respecté et nous jugeons légitime le transfert du pouvoir à la présidente Boluarte. Même si un petit nombre de pays ont un point de vue nuancé à ce sujet, nos principaux partenaires aux vues similaires aux nôtres et la majorité des pays de l'hémisphère ont également reconnu la légitimité constitutionnelle de la présidente Boluarte.
Deuxièmement, le Canada a mis l'accent à maintes reprises sur le droit de manifester pacifiquement, la nécessité de respecter la primauté du droit et les droits de la personne et la nécessité pour les forces de sécurité de faire preuve de retenue.
[Français]
Le 17 décembre, la s'est entretenue avec la ministre des Affaires étrangères du Pérou, Ana Gervasi, pour plaider en faveur d'une résolution pacifique de la crise.
Les représentants canadiens continuent de transmettre ce message à toutes les parties ainsi que dans le cadre de forums régionaux et multilatéraux.
Le Canada a également encouragé les efforts en vue d'une enquête rapide et transparente sur les violations alléguées des droits de la personne.
[Traduction]
Le 25 janvier, le Canada a réitéré ce message dans le cadre de ses recommandations à l'intention du Pérou à l'occasion de l'examen périodique universel sous les auspices du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
Le 30 janvier, le Canada a joué un rôle clé dans l'obtention d'un consensus régional dans une déclaration de l'Organisation des États américains visant à exprimer des préoccupations au sujet du recours à la force par les autorités et à demander une reddition de comptes au sujet des violations des droits de la personne. Cette déclaration a été appuyée par tous les États membres de l'OEA, y compris le Pérou.
Le Canada soutient et encourage également une collaboration soutenue entre le Pérou et des mécanismes internationaux des droits de la personne, comme la Commission interaméricaine des droits de l'homme, en vue de documenter des violations présumées des droits de la personne reliées à la crise et de faire enquête à ce sujet.
[Français]
Le gouvernement péruvien tente présentement de devancer la date de la prochaine élection présidentielle et d'établir un dialogue avec les manifestants.
Dans le cadre de son engagement continu avec les autorités péruviennes et la société civile, le gouvernement du Canada continue de souligner l'importance d'un dialogue inclusif, de l'application régulière de la loi et du respect des droits de la personne.
[Traduction]
L'intérêt que porte aujourd'hui le Comité à la situation actuelle contribue à mettre en lumière les préoccupations du Canada ainsi que l'importance de cette relation clé avec ce pays de l'hémisphère.
Pendant de nombreuses années, le Canada et le Pérou ont étroitement collaboré au sein d'instances internationales pour faire valoir la primauté du droit et soutenir la démocratie et les droits de la personne. Notre relation a prospéré depuis l'entrée en vigueur en 2009 de notre accord commercial bilatéral. Les investissements canadiens au Pérou s'élèvent à plus de 12 milliards de dollars et nos exportations de marchandises ont atteint 1 milliard de dollars, un nouveau sommet.
À notre partenariat économique se sont ajoutés des investissements dans les personnes, grâce à notre vaste programme d'aide au développement. Depuis 2012, le Canada a consacré plus de 330 millions de dollars à divers programmes, axés principalement sur l'autonomisation des femmes et des filles, les collectivités autochtones et, de façon plus générale, le renforcement des capacités dans la société civile.
[Français]
Notre engagement bilatéral, par le truchement du Groupe d'amitié parlementaire Canada-Pérou, apporte une contribution importante à cette relation.
En outre, un projet régional de ParlAmericas soutient un éventail de questions, comme la transparence du Parlement.
[Traduction]
La situation au Pérou est complexe et elle est difficile pour les Péruviens et pour la communauté péruvienne au Canada.
Nous restons vigilants et nous gardons le contact avec nos partenaires dans l'hémisphère, le gouvernement du Pérou et la société civile péruvienne, et nous continuerons à faire en sorte de faire partie de la solution.
Je vous remercie beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame Dubé, monsieur Grant et monsieur Tolland, pour votre présence aujourd'hui.
Je sais que les Canadiens sont profondément préoccupés par les événements et la situation en cours au Pérou, alors nous vous sommes très reconnaissants de témoigner devant le Comité aujourd'hui.
J'aimerais que vous nous en disiez davantage, monsieur Grant, ou les autres témoins, en ce qui a trait à la situation sur le terrain.
Qu'est‑ce que la mission diplomatique vous a dit hier, cette semaine et la semaine dernière à propos des événements qui se sont déroulés plus récemment? Pouvez-vous nous donner davantage de détails?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier tous d'être ici aujourd'hui pour nous faire bénéficier de votre expertise.
Une chose que je voulais souligner dans les témoignages que nous avons entendus aujourd'hui... Bien sûr, la gouvernance est l'un des piliers de la politique féministe d'aide internationale. Je tiens à dire que, de mon point de vue, ce sont les organismes de la société civile qui réussissent le mieux à fournir des résultats qui contribuent à améliorer la gouvernance. Je veux souligner qu'il est important, selon moi, de continuer à financer des organismes de la société civile qui font ce travail très important. C'est, de toute évidence, l'un des six principaux piliers de notre politique féministe d'aide internationale.
Je me suis entretenue avec des représentants d'Amnistie internationale, du Groupe d'orientation politique pour les Amériques et de nombreuses organisations différentes de la société civile. Bien sûr, ils se sont dits très préoccupés par la violence au Pérou. Je sais qu'ils ont écrit au ministère, mais qu'ils n'ont pas encore reçu de réponse, et je tiens à le souligner. Il semble qu'il arrive souvent que des organismes de la société civile n'obtiennent pas de réponse, alors, je tenais à vous le mentionner.
Leurs partenaires au Pérou ont expliqué que les autorités péruviennes ont sérieusement et violemment réprimé les manifestants. Ils ont fait part notamment d'attaques aveugles contre des manifestants, des journalistes et des défenseurs des droits de la personne. Cela me préoccupe au plus haut point, bien entendu. Je pense que nous sommes tous profondément préoccupés par la mesure dans laquelle cette situation a des répercussions sur les Péruviens vulnérables, tels que les mineurs, les Autochtones et les membres de collectivités rurales.
Nous savons qu'au cours des dernières années, le Canada a délivré pas moins de six permis d'exportation d'armes au Pérou, y compris des armes automatiques, des agents toxiques chimiques ou biologiques et de l'équipement de protection ou blindé pour la répression des émeutes. Compte tenu de la très claire répression violente de manifestants par les autorités péruviennes, est‑ce que la refusera d'autoriser la délivrance d'autres permis pour le Pérou et annulera les permis existants? Pouvez-vous me dire combien de ces permis sont en vigueur?
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Merci, monsieur le président.
Nous avons entendu de nombreux appels nous demandant de soutenir les institutions péruviennes, les institutions sur lesquelles repose la démocratie.
Comme c'est la Semaine du développement international, nous avons rencontré de nombreux organismes. Ces derniers s'inquiètent du fait que, bien que de nombreux organismes multilatéraux fassent du bon travail, nos institutions canadiennes ne reçoivent pas toujours l'attention qu'elles méritent. De même, ici, à Ottawa, nous avons l'organisation pour la démocratie parlementaire, qui semble être un excellent organe pour répondre aux appels que nous entendons dans les témoignages d'aujourd'hui, mais aussi en provenance de...
Pouvez-vous nous parler du niveau de financement? Si je comprends bien, il y a un risque de fermeture. D'autres fonds pourraient-ils être réaffectés pour permettre à des organismes multilatéraux de financer notre propre organisation?
Le financement de cet organisme qui serait géré par Affaires mondiales ne relève pas de mon portefeuille.
En ce qui concerne le soutien aux institutions péruviennes, c'est quelque chose qui a été inclus dans l'aide que nous avons fournie au fil des ans. J'ai mentionné plus tôt qu'il y a un projet régional que ParlAmericas a entrepris et qui inclut le Pérou. Nous croyons que ce projet est d'une importance vitale.
Nous sommes constamment en train d'examiner notre programme de développement au Pérou, notamment en ce qui concerne la planification pour les années à venir. À mesure que la situation sur le terrain évolue, nous devons ajuster notre financement, et je pense que c'est ce que nous faisons en ce moment. Nous tentons d'évaluer si nous devrions transférer plus de ressources pour soutenir l'édification des capacités institutionnelles.
Notre engagement envers le Pérou a été très fort et continuera de l'être. Il permet en outre de faciliter les échanges entre, d'une part, la société civile canadienne et, d'autre part, la société civile péruvienne et les parlementaires.
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C'est une bonne question.
Il est évident que, au Pérou, le milieu politique est en évolution.
Des 16 partis — je crois — qui forment le Congrès, 12 ont un peu plus de 100 sièges au Parlement. C'est donc toujours difficile de trouver un consensus. C'est également toujours difficile, pour le président, c'est-à-dire le gouvernement ou le pouvoir exécutif, et le Parlement, de trouver un accord.
Au cours des années précédentes, il est arrivé à quelques occasions qu'un président soit destitué. Nous n'avons pas été surpris que, après que le président a tenté de dissoudre le Congrès, ce dernier ait décidé de le destituer. La Constitution a été respectée. Ce qui nous a surpris, ce sont les manifestations et la réponse du gouvernement.
Notre position est claire: les citoyens ont le droit de tenir des manifestations pacifiques. Le gouvernement du Pérou doit respecter cela et ne pas utiliser la force excessive.
Sur cette note, permettez-moi de remercier M. Grant, Mme Dubé et M. Tolland. Nous sommes très reconnaissants du temps que vous nous avez accordé et de vos connaissances.
Maintenant, si les membres du Comité daignent rester quelques minutes, il y a certaines choses qui ont besoin d'être approuvées, quelques questions d'ordre administratif.
La première, bien sûr, c'est un certain nombre de budgets. Pour commencer, il y a le budget pour la séance d'information sur le Pérou, et je crois savoir que tout le monde en a reçu une copie. Plaît‑il aux membres de l'approuver à l'unanimité?
Des députés: D'accord.
Le président: Très bien.
Il y a une nouvelle proposition de budget pour le voyage actuel du Comité. Je présume que tout le monde a pu en prendre connaissance. Est‑elle adoptée?
Des députés: D'accord.
Le président: Très bien. Merci.
Le prochain point concerne le communiqué de presse relatif à la présentation prévue du rapport intitulé Les inondations extrêmes de 2022 au Pakistan : sauver des vies et soutenir une reprise résiliente au climat. Plaît‑il au Comité d'adopter ce communiqué de presse et de le publier? C'est un sujet que nous n'avons pas abordé précédemment.
Des députés: D'accord.
Le président: Merci.
Nous avons un communiqué de presse relatif à la présentation prévue du rapport intitulé La guerre d'agression illégale de l'État russe contre l'Ukraine. Plaît‑il au Comité d'adopter ce communiqué de presse et de le publier?
Des députés: D'accord.
Le président: Enfin, plaît‑il au Comité d'adopter la motion suivante:
Que la greffière du Comité prenne les dispositions nécessaires pour l'achat de cadeaux appropriés en rapport avec les invitations à des réceptions prévues le lundi 13 février 2023 et le mercredi 15 février 2023 avec l'ambassadeur de Suède au Canada, S.E. Urban Ahlin, l'ambassadeur de Finlande au Canada, S.E. Roy Eriksson et l'ambassadeur de Pologne au Canada, S.E. Witold Dzielski.