:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 73e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Avant de faire quelques observations, j'aimerais souhaiter la bienvenue aux nouveaux membres du Comité. Je souhaite la bienvenue à l'honorable Omar Alghabra. Je souhaite également la bienvenue à Mme Sophie Chatel. Mme Élisabeth Brière est ici au nom d'un autre député, mais je lui souhaite tout de même la bienvenue. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous aujourd'hui. Nous avons aussi un nouveau membre, si j'ai bien compris, avec qui nous avons déjà eu le privilège de travailler au sein du Comité. Il est maintenant de retour. Il s'agit de M. Ziad Aboultaif. Bienvenue, monsieur Aboultaif. Je pense que cela règle la question des membres.
De plus, je suis sûr que vous avez tous remarqué que nous avons une nouvelle greffière. Nous sommes très reconnaissants à Mme Danielle Widmer de s'être jointe à nous pour la présente séance. Elle est une greffière d'expérience. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous.
En ce qui concerne les analystes, nous avons beaucoup de chance d'avoir les mêmes analystes qu'auparavant. M. Siekierski est ici aujourd'hui. Mme Allison Goody est toujours avec nous, mais, malheureusement, elle ne se sent pas bien aujourd'hui.
Je tenais simplement à faire ces remarques préliminaires.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Des députés sont présents dans la salle et d'autres participent à distance à l'aide de l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention de nos témoins et des membres du Comité.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Veuillez vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas. Le microphone des personnes dans la salle sera contrôlé comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion.
Bien que la salle soit équipée d'un système audio puissant, il peut y avoir des retours sonores, qui peuvent être extrêmement néfastes pour les interprètes et causer des blessures graves. Je demanderai à tous les membres de garder cela à l'esprit. La cause la plus courante de retours sonores est le port de l'oreillette trop près d'un microphone. Veuillez prêter attention à cela.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Les députés présents dans la salle qui souhaitent prendre la parole doivent lever la main. Ceux qui participent par vidéoconférence doivent utiliser la fonction de main levée. La greffière et moi-même allons gérer l'ordre des interventions.
Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, la greffière m'a informé que tous les témoins qui comparaissent virtuellement ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Je crois savoir, en ce qui a trait à la procédure, que le premier point à l'ordre du jour est l'élection des vice-présidents. Je vais demander à la greffière de bien vouloir s'occuper de ce point.
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Merci, monsieur Oliphant.
Je rappelle aux membres du Comité que nous avons des réunions prévues pour aujourd'hui et pour mercredi, et que nous avons des témoins. Le calendrier préliminaire a été distribué à tous les membres. Si tout le monde est d'accord, nous pouvons réserver du temps mercredi après avoir entendu les témoins pour déterminer les priorités des membres en ce qui concerne les études à venir.
Est‑ce que tous les membres sont d'accord pour réserver du temps mercredi?
Des députés: D'accord.
Le président: D'accord.
Il y a une dernière chose, et je ne sais pas ce que vous en pensez. Vous vous souviendrez tous que nous menons actuellement une étude sur la situation en Ukraine. Il y a longtemps que nous ne nous sommes pas penchés sur cette étude. Afin de donner des directives à la greffière, j'aimerais savoir si tout le monde voudrait que nous prévoyions lundi prochain une séance sur la situation en Ukraine, où êtes-vous d'avis que…?
Allez‑y, monsieur Hoback.
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Veuillez m'excuser, mais je veux simplement terminer ma pensée.
Tout d'abord, je pense qu'il serait important d'avoir le calendrier. Nous avons un sous-comité, et je pense qu'il pourrait nous aider ici à le finaliser, comme il est censé le faire. Nous avons quatre études à réaliser, notamment sur l'Iran, Israël et la Palestine.
Ce qui est plus important encore de mon point de vue, c'est que nous avons commencé la séance avec 15 minutes de retard aujourd'hui. Je pense que nous avons trop de travail pour prendre cette habitude. Nous pourrions nous efforcer de commencer à l'heure. Je sais que bien des gens ne sont peut-être pas arrivés à temps, et que nous sommes lundi, une journée occupée, mais si nous commençons 20 minutes en retard, c'est injuste pour nos témoins et pour ceux d'entre nous qui sont à l'heure.
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La demande ne doit pas être envoyée avant la fin du mois d'octobre. La date limite est le 10 novembre. Nous aurons amplement l'occasion d'en discuter mercredi.
Maintenant que toutes les questions de régie interne ont été réglées, j'ai le grand privilège de souhaiter la bienvenue à deux témoins remarquables.
Tout d'abord, nous accueillons M. Lawrence Herman, qui témoigne virtuellement. Il est avocat chez Herman & Associates, et il est probablement bien connu des membres du Comité. Je vous souhaite la bienvenue, monsieur Herman.
Nous recevons également Mme Katpana Nagendra, qui assiste à la séance en personne au nom du Tamil Rights Group.
Vous avez chacun cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, après quoi les membres du Comité vous poseront des questions. Nous commençons habituellement par le témoin qui est présent, et c'est Mme Nagendra.
Vous avez la parole cinq minutes, madame Nagendra.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de cette occasion de témoigner aux côtés d'autres témoins dans le cadre de votre étude sur le régime de sanctions du Canada.
Le Tamil Rights Group, ou TRG, est une organisation de défense des droits de la personne sans but lucratif, qui intervient à l'échelle mondiale pour soutenir les Tamouls de l'Eelam. Nous cherchons sans relâche des moyens de faire respecter les droits de la personne à l'aide de la diplomatie mondiale et des voies légales qui relèvent du droit international et des principes des droits de la personne. En novembre 2021, le TRG a présenté à la Cour pénale internationale une importante communication en vertu de l'article 15 du Statut de Rome demandant un examen préliminaire des crimes contre l'humanité commis encore une fois contre les Tamouls de l'Eelam dans les territoires d'États parties à la CPI.
Le Canada a récemment imposé des sanctions liées au Sri Lanka en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, ou LMES, « en réponse aux violations graves et systématiques des droits de la personne qui ont été commises » dans ce pays. Quatre représentants de l'État sri-lankais ont été sanctionnés en vertu de la LMES pour avoir commis des violations flagrantes des droits de la personne entre 1983 et 2009, et après. C'était un grand pas en avant permettant d'exposer les crimes atroces, y compris le génocide, que subissent les Tamouls depuis au moins 1948, comme le pogrom anti-tamoul de 1983 et, plus récemment, le massacre de Mullivaikkal en 2009. De nombreux Tamouls, dont des femmes, des enfants et des militants ayant capitulé et rendu les armes, ont été brutalement assassinés à cette occasion. Selon les estimations, le nombre de décès se situe entre 40 000 et 150 000. Je suis ici aujourd'hui non seulement en tant que représentante du TRG, mais aussi en tant que victime des émeutes de 1983, qui ont obligé ma famille à émigrer au Canada en 1985.
J'aimerais aujourd'hui donner le point de vue du TRG sur le régime de sanctions du Canada et formuler des recommandations sur la façon de le renforcer. Ces recommandations ont été préparées en consultation avec nos conseillers juridiques, David Matas et Sarah Teich.
En premier lieu, nous recommandons d'accroître la transparence et la participation de la société civile et des organisations non gouvernementales. Nous estimons que les ONG devraient avoir une façon claire et officielle de soumettre des demandes de sanctions. Elles peuvent également posséder un large éventail de données pour aider à établir la chaîne de commandement et à identifier les auteurs de violations graves des droits de la personne. Affaires étrangères devrait collaborer plus étroitement avec notre groupe et d'autres organisations pour établir les preuves et déterminer l'identité des auteurs de crimes à sanctionner.
Deuxièmement, il faut redoubler d'efforts pour aider les Tamouls à obtenir justice, en imposant des sanctions supplémentaires et en renforçant la responsabilisation par divers mécanismes de justice internationale. Ce besoin est évident compte tenu de ce qui se passe sur le terrain. Les autorités sri-lankaises continuent de détenir arbitrairement des personnes en vertu de sa loi antiterroriste draconienne. La présence militaire est soutenue dans le Nord et l'Est du Sri Lanka. On empêche les gens de participer à des manifestations pacifiques et à des commémorations. Encore tout récemment, dans la foulée des découvertes alarmantes de plusieurs fosses communes, le gouvernement sri-lankais a refusé la tenue d'enquêtes indépendantes et internationales et détruit délibérément des preuves.
Ces abus incessants soulignent la nécessité d'élargir la portée du régime actuel de sanctions. La grande majorité des représentants de l'État sri-lankais responsables de violations flagrantes des droits de la personne ne sont toujours pas tenus de rendre des comptes. L'impunité généralisée encourage plutôt la poursuite des abus. Pour y pallier, de nombreux autres membres du personnel responsables de violations des droits de la personne doivent aussi faire l'objet de sanctions.
Tous les biens que détiennent les personnes visées par des sanctions au Canada devraient être récupérés pour dédommager les victimes. Le Canada devrait également collaborer à l'échelle multilatérale et réclamer que d'autres États appliquent des sanctions. Aussi, notre pays devrait se pencher sur la façon dont il pourrait nuire par inadvertance à son propre régime de sanctions en continuant de financer les forces militaires sri-lankaises par l'entremise d'organismes comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
De plus, les sanctions ciblées ne suffisent pas à elles seules. La loi de Magnitski ou la LMES sont des outils parmi tant d'autres, mais lorsqu'elles sont utilisées de concert, elles peuvent offrir des mesures efficaces en matière de justice et de responsabilisation.
Il est important d'avoir recours aux mécanismes de justice internationale. Le Sri Lanka et le Canada sont tous deux signataires de nombreux traités, y compris la Convention sur le génocide et la Convention contre la torture, qui permettent à la Cour internationale de justice de régler les différends. La Cour pénale internationale peut réaliser un examen préliminaire des crimes contre l'humanité commis contre les Tamouls sur les territoires d'États parties. Le Canada devrait soutenir ces initiatives, et d'autres aussi.
Nous sommes impatients de donner suite à ces engagements avec le Comité. Nous aimerions souligner que le régime de sanctions devrait être la première mesure prise pour demander des comptes aux auteurs de violations graves. Le Canada doit envisager et mettre en œuvre d'autres mesures, comme l'a également recommandé le Haut-Commissariat des Nations unies dans son rapport exhaustif de 2022, qui cite le mémoire que le Tamil Rights Group a présenté à la Cour pénale internationale.
Au nom du Tamil Rights Group, merci. J'ai hâte de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je suis très content d'être parmi vous aujourd'hui pour faire quelques commentaires en lien avec l'étude que vous êtes en train de mener.
[Traduction]
Tout d'abord, monsieur le président, je tiens à dire que je suis ravi de comparaître devant vous. Les députés ne le savent peut-être pas, mais avant que M. Ehsassi entre dans le monde de la politique, il était lui-même bien connu en tant qu'avocat spécialisé en droit commercial. À l'époque, nous avions beaucoup de pain sur la planche, lorsque nous nous occupions de différents dossiers de droit commercial, et je suis donc d'autant plus ravi de comparaître aujourd'hui.
Je vais aborder un sujet en particulier. Nous pourrons en discuter davantage pendant la période des questions. Je crois comprendre que le Comité examine la mise en œuvre des recommandations de 2017 concernant le régime de sanctions du Canada. Le Règlement parle de l'examen par le Comité de la mise en œuvre gouvernementale des recommandations dans le rapport de 2017.
Je veux aborder une recommandation en particulier, car je ne pense pas que le gouvernement ait fait quoi que ce soit pour la mettre en œuvre. Dans le rapport de 2017, cette recommandation, la quatrième, dit que le gouvernement « devrait fournir par écrit, et de manière accessible au public, des directives détaillées au public et au secteur privé au sujet de l’interprétation des règlements sur les sanctions pour faire respecter le plus possible ces règles. »
Lorsqu'on prend du recul et réfléchit aux sanctions, on constate qu'elles sont devenues un élément important dans nos relations internationales, compte tenu de leur incidence majeure sur les relations d'affaires et les transactions commerciales. Le secteur privé, le milieu des affaires, a besoin d'une transparence accrue et de meilleures directives de la part du gouvernement.
Dans les observations que j'ai fournies au Comité — je crois qu'on les a traduites et qu'on les a fait circuler —, j'ai formulé un certain nombre de recommandations. Je dois dire qu'elles ressemblent beaucoup aux recommandations que j'ai présentées au Sénat lorsqu'il étudiait la même question plus tôt cette année. J'ai énoncé un certain nombre de points auxquels le gouvernement pourrait donner suite en rendant le régime de sanctions plus transparent et plus facile à comprendre ainsi qu'en donnant des directives nécessaires aux gens du milieu des affaires, qui doivent souvent composer avec ces sanctions très délicates et de plus en plus complexes. Je ne vais pas les lire, car je les ai remis au Comité, mais il faut donner suite au rapport de 2017. Les mêmes recommandations ont été formulées dans le rapport du comité sénatorial en mai cette année.
D'après mes propres recherches, rien n'a été fait pour améliorer ou renforcer les directives ou la transparence en ce qui a trait à la mise en œuvre par le gouvernement du régime de sanctions. Cela comprend des sanctions de la loi de Magnitski et de la Loi sur les Nations unies, et bien entendu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, soit le principal instrument pour le régime de sanctions du Canada.
Je vais m'arrêter ici. Nous pouvons revenir là‑dessus pendant les questions des membres du Comité.
[Français]
J'aimerais aussi dire que je suis prêt à répondre aux questions sur les recommandations que j'ai faites dans mon document écrit, qui a déjà été soumis au Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais poser mes questions à M. Herman.
Monsieur Herman, je suis heureux d'avoir enfin l'occasion de vous rencontrer, même si c'est virtuellement et pas en personne. J'ai votre mémoire devant moi.
J'aimerais mettre l'accent sur le sujet que vous avez abordé, c'est‑à‑dire l'application. Nous pouvons imposer toutes les sanctions que nous voulons, mais si elles ne sont pas appliquées, elles ont peu d'effet. Comme vous l'avez souligné, le rapport de 2017 du Comité contenait une recommandation pour le gouvernement.
Quand je regarde l'Agence du revenu du Canada, je vois qu'elle a toute une direction pour examiner les décisions relatives à l'impôt et les interprétations techniques. Vous pouvez la consulter pour obtenir des réponses à des questions complexes qui vous aideront à orienter votre planification fiscale, que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou les fiducies. Je pense qu'il faut mettre quelque chose sur pied à Affaires mondiales Canada pour faire exactement la même chose. Êtes-vous d'accord?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous les nouveaux membres du Comité.
J'aimerais remercier les témoins d'être présents aujourd'hui et d'avoir pris le temps de se joindre à nous.
Je souhaite revenir sur notre discussion au sujet des régimes de sanctions. Cela fait longtemps, un été entier, que nous n'avons pas abordé cette question. Je suis heureux que nous arrivions à une conclusion dans le cadre de cette étude.
La Loi sur les mesures économiques spéciales est un régime de sanctions qui s'applique aux personnes, aux entités et aux États. Elle prévoit un gel des avoirs. Les importations et les exportations sont également concernées. Elles peuvent être saisies et stoppées. Par ailleurs, la loi de Magnitski constitue en quelque sorte une couche supplémentaire. Elle s'applique aux personnes qui ont commis des violations graves et flagrantes des droits de la personne. Elle est semblable à la Loi sur les mesures économiques spéciales, mais elle s'applique spécifiquement dans l'optique des droits de la personne, afin de réellement cibler certaines personnes.
Je voulais simplement remettre les choses en contexte et situer ce dont traite l'étude.
J'aimerais adresser mes questions à votre organisme. Je suis heureux que notre gouvernement ait imposé quatre sanctions importantes à des personnes influentes ayant participé au génocide des Tamouls, y compris deux anciens dirigeants du Sri Lanka. Ce fut un moment très important pour le Canada, mais aussi pour la justice, les droits de la personne, la dignité et le respect du peuple tamoul.
Que pensez-vous de l'idée d'aller au‑delà des sanctions? Certaines organisations, comme People for Equality and Relief in Lanka, ont déclaré qu'en plus d'appliquer des sanctions, nous devrions soutenir des mécanismes de justice internationale axés sur les victimes.
Quel est votre avis sur la question?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Herman, j'aimerais revenir sur la série de questions qui vous ont été adressées par mon collègue Michael Chong.
Jusqu'à présent, une des difficultés que nous avons à propos des sanctions appliquées à l'Ukraine et à la Biélorussie, c'est que nous parvenons difficilement à avoir une idée précise de ce qui a été sanctionné, des avoirs qui ont été gelés et de ce qui pourrait être saisi. Nous ne savons même pas si le gouvernement fédéral en a lui-même une idée précise et exacte. En fait, manifestement, le gouvernement fédéral ne sait toujours pas quoi faire quant à la saisie des biens pour contribuer ultimement à la reconstruction de l'Ukraine. Cela semble être un bordel indescriptible.
Je pense qu'une bonne partie de la difficulté est attribuable au fait que le gouvernement fédéral sous-traite littéralement au secteur banquier et aux entreprises privées la responsabilité d'appliquer les sanctions. Or, ce qu'on comprend de l'étude de 2017 et de ce que vous avez présenté devant le comité sénatorial, c'est que les entreprises ne savent pas exactement ce qu'elles doivent faire. Lorsqu'elles le demandent à Affaires mondiales Canada, elles n'obtiennent pas de réponses.
Selon vous, est-ce que cette situation contribue au flou artistique qui existe présentement quant à l'efficacité des sanctions canadiennes?
Pourquoi Affaires mondiales Canada s'entête-t-il à ne pas donner de directives et à ne pas répondre aux questions, alors qu'on sait que, d'une part, cela semble avoir une incidence sur l'efficacité du régime de sanctions et que, d'autre part, comme vous l'avez souligné dans votre mémoire au comité sénatorial, de nombreux alliés du Canada, dont les États‑Unis, des pays de l'Union européenne, l'Australie et le Royaume‑Uni, donnent ce genre de directives?
:
Monsieur Bergeron, vous avez posé des questions complexes auxquelles il est difficile de répondre en quelques minutes.
Tout d'abord, appliquer des sanctions pour geler des biens, que ce soit des biens réels ou des biens financiers, c'est une chose, mais utiliser ces biens pour indemniser d'autres personnes, c'en est une autre. C'est ce qui est difficile. À mon avis, nous devons nous coordonner avec nos alliés, parce que le Canada ne peut pas aller au-devant de ce qui a été conclu parmi ses alliés. C'est une question très compliquée. Je pense que la meilleure chose à faire est de continuer à collaborer avec nos alliés pour aboutir à un accord. Cependant, c'est très compliqué. Geler des biens, c'est une chose, mais s'en servir à d'autres fins, c'en est une autre.
Je suis d'accord avec vous pour dire qu'actuellement le fardeau repose sur les entreprises privées, les banquiers, les aéroports, etc. Nous devons continuer à collaborer avec nos alliés pour trouver une solution collective.
Je ne sais pas si j'ai répondu à toutes les questions que vous avez soulevées, mais voilà ma réponse générale.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être présents aujourd'hui. Il s'agit d'une conversation très intéressante et je suis heureuse que nous soyons tous de retour pour l'examiner.
J'ai une question à vous poser, monsieur Herman, si vous le permettez. L'une des choses que nous avons entendues précédemment est qu'il existe de profondes inquiétudes quant à la manière dont la mise en œuvre se déroule avec l'ASFC, la GRC et Affaires mondiales Canada: il n'y a pas de coordination des efforts et on ne sait pas bien qui est le chef de file dans ces situations.
Vous me dites que nous n'avons pas les ressources nécessaires. Nous manquons de transparence. Le gouvernement n'a pas alloué les ressources nécessaires au bon fonctionnement du régime de sanctions. D'autres pays font beaucoup mieux que nous.
J'aimerais simplement savoir comment les choses se passeraient, de votre point de vue, si nous avions les ressources nécessaires. Qui devrait être le chef de file dans ce domaine? Quelles leçons pouvons-nous tirer des autres pays en ce qui concerne la manière dont ces mesures pourraient être mises en œuvre? Pour l'instant, je pense que tous nos collègues nous ont dit que la façon dont les choses sont mises en œuvre posait un véritable problème.
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Madame McPherson, vous avez soulevé un certain nombre de questions.
Je pense que le gouvernement déploie des efforts raisonnables pour coordonner l'application des sanctions. Rien n'est parfait, mais je crois que le gouvernement est conscient de la nécessité d'adopter une approche plus globale.
Les ressources sont un sujet un peu différent. Je parlais en fait des ressources dont dispose l'ASFC pour traiter, par exemple, les importations de marchandises provenant de régimes comme celui de la Chine, de la région du Xinjiang. Cette question est un peu différente. Elle concerne l'ASFC.
Je ne sais pas comment nous pourrions adopter une approche beaucoup plus globale. Aux États-Unis, par exemple, il existe des accords importants entre les agences. L'Office of Foreign Assets Control, qui applique les sanctions aux États-Unis et fait partie du Département du Trésor, coordonne donc ses activités avec celles du Département du Commerce et du Département d'État de manière plus efficace que nous ne le faisons au Canada.
L'un des problèmes — et il s'agit d'un problème pratique — est que ces dernières années, les sanctions sont devenues un facteur majeur dans nos relations d'affaires internationales. La guerre en Ukraine a fait ressortir tous ces enjeux. Ces dernières années, le Canada a également imposé des sanctions à la Chine. Je pense que le gouvernement a pris un peu de retard dans la mise à jour de son système d'application des sanctions et de contrôle des exportations, et dans tous les domaines qui ont une incidence majeure sur le milieu des affaires.
C'est pourquoi j'estime qu'il est vital que ce comité donne suite à certains éléments du rapport de 2017, notamment l'offre d'une orientation et l'amélioration de la transparence et de la coordination. J'estime que ce comité accomplit une tâche très importante. Par ailleurs, je tiens à souligner que le rapport du Sénat aborde également un grand nombre de ces enjeux. Il a été publié en mai et décrit en détail les améliorations que le gouvernement pourrait apporter.
J'estime que ce sont les acteurs du secteur privé qui subissent le poids de ces sanctions et qu'ils ont besoin d'être mieux informés. Il ne s'agit pas de leur donner des conseils juridiques, car ce n'est pas le rôle du gouvernement, mais des conseils stratégiques, sur la manière dont le gouvernement envisage son régime de sanctions. Voilà ma réponse. J'espère que le Comité pourra aborder certains de ces points dans son rapport.
:
Oui, nous avons un système. La législation que vous examinez est notre régime de sanctions.
Notre politique de sanctions, y compris notre politique de contrôle des exportations, est assez solide. Elle est cohérente par rapport à ce que font nos alliés. Nous devons, selon moi, fournir des éclaircissements. Le gouvernement doit fournir des précisions sur certains éléments des sanctions que le grand public et les milieux d'affaires pourraient ne pas bien comprendre.
Ce n'est pas que nous n'ayons pas de systèmes en place. Nous avons des systèmes. Ils sont bons. Ils sont robustes. Ils sont solides. Comme je l'ai dit dans mon mémoire, ils mettent en œuvre les obligations internationales du Canada. Ils présentent toutefois un point faible, qui est, selon moi, l'incapacité du gouvernement à pleinement donner suite aux recommandations du rapport que votre comité a établi il y a six ans sur l'orientation, et du rapport que le comité sénatorial a établi il y a quelques mois sur la nécessité d'améliorer la transparence et l'orientation stratégique au profit des milieux d'affaires et du commerce extérieur du Canada.
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Nous reprenons nos travaux.
Nous poursuivons notre étude sur le régime de sanctions du Canada. Permettez-moi de souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons tout d'abord, en personne, le professeur Thomas Juneau de l'Université d'Ottawa. Il a déjà témoigné devant notre comité, et il est un commentateur bien connu dans les médias.
Nous accueillons aussi Mme Catherine Gribbin, conseillère juridique principale, de la Croix-Rouge canadienne. Je vous souhaite la bienvenue, madame Gribbin.
Nous accueillons également Alain Dondainaz, chef de mission, et Austin Shangraw, conseiller juridique, du Comité international de la Croix-Rouge.
Nous accueillons enfin Archana Ravichandradeva, de People for Equality and Relief in Lanka.
Chaque témoin dispose de cinq minutes. Je crois savoir que la Croix-Rouge canadienne et le Comité international de la Croix-Rouge ont une déclaration liminaire commune de cinq minutes, ce qui est très bien.
Nous allons commencer par la déclaration liminaire de M. Juneau de cinq minutes.
Je demanderais à tous les témoins de me regarder de temps en temps. Je vais vous avertir lorsque votre période de cinq minutes sera écoulée.
Monsieur Juneau, vous avez la parole.
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Je vous remercie sincèrement.
Je vous remercie de me donner la chance de m'adresser à vous aujourd'hui.
D'entrée de jeu, je tiens à préciser que je ne suis pas un expert des sanctions au sens technique du terme, mais je vais vous faire part de six leçons que j'ai tirées de ce que j'ai pu observer dans la foulée des sanctions imposées à l'Iran par le Canada, les États-Unis et les alliés pendant plus de 15 ans, d'abord au ministère de la Défense nationale et maintenant à l'Université d'Ottawa.
La première leçon est que les sanctions sont faciles à annoncer, mais difficiles à mettre en œuvre. Je vois qu'il s'agit d'une question qui a déjà été abordée. Le suivi et l'application des sanctions demandent beaucoup de travail, et le Canada a la réputation auprès de ses amis, mais aussi auprès de ses rivaux, de ne pas bien appliquer les sanctions. Cela s'explique en partie par un manque de ressources, mais aussi par un manque de volonté politique.
Si, dans de nombreux cas, je suis d'accord avec le gouvernement ou les partis d'opposition pour imposer davantage de sanctions à l'Iran, à la Russie ou à d'autres pays, que ce soit en ayant recours à la Loi sur les mesures économiques spéciales, la loi de Magnitski ou d'autres outils, j'invite le Comité à réfléchir à la réalité, à savoir que nous ne pouvons déjà pas respecter nos engagements actuels, sans parler des nouveaux engagements. Cela irrite nos alliés, un point que, selon moi, nous sous-estimons grandement, et cela envoie un message aux mauvais acteurs que nous ne sommes pas sérieux dans notre volonté de les pénaliser. C'est un message qu'ils entendent haut et fort.
Le fait est que nous avons besoin de ressources. Il n'y a pas d'autre solution. Les 76 millions de dollars annoncés l'automne dernier dans le cadre du train de sanctions contre l'Iran constituent un premier pas positif, mais il faut garder à l'esprit qu'il faut des années pour créer les capacités nécessaires. Il faut embaucher des gens, leur donner des habilitations de sécurité dans un contexte où nous avons déjà d'énormes arriérés, les former à des postes hautement spécialisés, etc.
La deuxième leçon est qu'il est facile d'annoncer des sanctions, mais qu'il est difficile d'y mettre fin. Elles prennent une vie propre sur le plan bureaucratique, politique, juridique et social. Parfois, le jour vient où le coût pour nous — pas pour la cible, mais pour nous — dépasse les avantages, mais il peut être très difficile de lever les sanctions. C'est pourquoi, lorsque vous réfléchissez à l'avenir des sanctions, je vous invite également à réfléchir aux processus permettant de les lever, lorsque cela est dans notre intérêt, afin d'éviter de lier les mains des futurs gouvernements, même si cela peut parfois être tentant.
La troisième leçon est que les sanctions, en particulier celles qui sont d'une vaste portée, ont souvent des conséquences négatives imprévues. En particulier, comme dans le cas de l'Iran, elles peuvent renforcer l'autoritarisme et la corruption. En Iran, le Corps des Gardiens de la révolution islamique a été en mesure de construire un empire économique massif et donc de devenir plus puissant dans le cadre des efforts déployés par le régime pour échapper aux sanctions. Ainsi, oui, comme prévu, les sanctions ont nui au régime, mais elles ont également eu un coût important. À tout le moins, nous devons y réfléchir de manière plus transparente lorsque nous concevons des sanctions.
La quatrième leçon est que, pour ces trois premières raisons, je trouve que, dans de nombreux cas, les sanctions ciblées peuvent être beaucoup plus efficaces que les sanctions d'une vaste portée. Elles nécessitent moins de ressources — gardez à l'esprit le point numéro un concernant nos capacités surchargées — et ont des répercussions plus chirurgicales — gardez à l'esprit le point numéro deux concernant les répercussions inefficaces qu'elles peuvent avoir. Elles peuvent minimiser les vastes coûts négatifs imprévus, y compris les souffrances humaines. C'est pourquoi, dans le cas de l'Iran, l'idée d'inscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique sur la liste des entités terroristes prévue dans le Code criminel — une idée que soutiennent un certain nombre de membres de l'opposition et de la société civile — est séduisante en principe, et c'est une idée avec laquelle je ne suis pas en désaccord en théorie, mais elle n'est pas pratique, pour les trois premières raisons que je viens d'évoquer.
La leçon numéro cinq est que le discours public sur les sanctions au Canada a tendance à se concentrer sur l'angle de la politique étrangère. D'une certaine manière, c'est normal, et c'est l'objet de votre travail, mais en général, les sanctions canadiennes n'ont que peu ou pas d'incidence directe sur la politique étrangère. C'est plutôt du côté de la sécurité nationale que les sanctions servent davantage nos intérêts et peuvent avoir des résultats positifs pour nous. Encore une fois, dans le cas de l'Iran, nous n'allons pas changer la politique étrangère iranienne avec nos sanctions. Là où nous pouvons faire la différence, c'est dans le cas des responsables du régime iranien et de leurs familles, par exemple, qui mettent des actifs financiers à l'abri au Canada, ou des responsables du régime iranien et des voyous affiliés qui intimident la diaspora irano-canadienne. C'est un problème, mais c'est un problème de sécurité nationale, pas un problème de politique étrangère. Là encore, des sanctions ciblées, et non de vaste portée, peuvent avoir une chance de succès, un succès total, probablement pas, mais un certain succès, oui.
Mon dernier point, et je terminerai là‑dessus, est un plaidoyer pour plus de transparence, ce dont j'ai aussi un peu entendu parler lors de la séance précédente. Il s'agit de la transparence concernant les objectifs des sanctions, « Qu'essayons-nous réellement d'accomplir? », mais aussi leurs succès et leurs échecs, « Que font-elles? » Il y a très peu d'informations accessibles au public au Canada sur ces questions, et c'est un problème. Ce manque de transparence empêche un débat public plus éclairé, ce qui est un problème en soi, et il rend également plus difficile le travail de la société civile, des médias et des universités qui tentent de demander des comptes au gouvernement sur ce que les sanctions accomplissent et n'accomplissent pas.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie le Comité d'avoir invité le Comité international de la Croix-Rouge, le CICR, à lui faire part de son point de vue et de son expérience concernant la relation entre les sanctions et l'action humanitaire.
Le CICR fait partie du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui comprend le CICR, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des sociétés nationales comme la Croix-Rouge canadienne. Le CICR et la Croix-Rouge canadienne ont tous deux soumis des observations écrites au Comité pour qu'il les étudie.
Comme il a été mentionné, mes collègues Austin Shangraw et Catherine Gribbin de la Croix-Rouge canadienne m'accompagnent aujourd'hui. Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de témoigner devant vous pour représenter le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
En tant qu'organisation humanitaire neutre, indépendante et impartiale, le CICR mène des activités humanitaires dans le monde entier pour joindre les populations vulnérables touchées par les conflits armés et d'autres situations de violence, y compris dans des contextes où des sanctions s'appliquent.
Au cours des dernières années, le CICR a constaté une augmentation des sanctions et des réglementations liées à la lutte contre le terrorisme dans les contextes où il opère. Si nous ne remettons pas en cause la légitimité des États et des organisations internationales à recourir à de telles mesures, nous estimons qu'elles doivent être assorties de garde-fous afin de réduire au minimum toute incidence négative sur la capacité des organisations humanitaires impartiales à répondre aux besoins des personnes touchées par les conflits armés et d'autres situations de violence, conformément aux principes humanitaires.
Le CICR discute avec les États aux niveaux national, régional et multilatéral afin de veiller à ce que les sanctions soient élaborées conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et d'une manière qui n'entrave pas l'action humanitaire fondée sur des principes. Le CICR estime que des exemptions humanitaires bien définies et permanentes pour des activités exclusivement humanitaires menées par des organisations humanitaires impartiales conformément au droit international, y compris le droit international humanitaire, constituent le meilleur moyen de respecter le droit international et de faciliter les activités humanitaires sans compromettre les objectifs des régimes de sanctions.
L'adoption, à la fin de l'année dernière, de l'exemption permanente des activités humanitaires de tous les régimes de sanctions des Nations unies prévue dans la résolution 2664 du Conseil de sécurité des Nations unies démontre l'acceptation de cette approche pour faciliter les activités humanitaires. Depuis son adoption, le CICR exhorte tous les États à mettre pleinement en œuvre la résolution 2664 du Conseil de sécurité des Nations unies et à adopter les mesures nationales appropriées pour lui donner un plein effet juridique. Le CICR se félicite de la mise en œuvre par le Canada, il y a quelques mois, des exemptions humanitaires prévues par la résolution 2664, ainsi que de l'exemption humanitaire prévue par la résolution 2615 du Conseil de sécurité des Nations unies dans le cadre des sanctions prévues par la Loi sur les Nations unies.
Les sanctions peuvent avoir des répercussions diverses sur les organisations humanitaires, ce qui entraîne souvent des retards opérationnels ou restreint les activités humanitaires. Le CICR a été aux prises avec les répercussions suivantes.
La première est le fait que le secteur privé cherche à atténuer les risques et tend à se surconformer. Les organisations humanitaires s'appuient sur des acteurs du secteur privé, tels que les fournisseurs et les institutions financières, pour mener à bien leurs activités humanitaires. Cependant, les acteurs du secteur privé hésitent de plus en plus à soutenir les activités humanitaires dans certains contextes en raison des risques de sanctions, en particulier dans les contextes où les régimes de sanctions se chevauchent. Même lorsqu'il existe des exemptions humanitaires aux sanctions en place, de nombreux acteurs du secteur privé [difficultés techniques].
La deuxième est la réduction du nombre de fournisseurs. Le CICR a constaté que le nombre de fournisseurs disposés à soutenir des activités humanitaires dans des contextes perçus comme présentant un risque élevé de sanctions diminuait. Pour éviter les risques, les fournisseurs refusent donc de travailler dans certains contextes.
La troisième est le fait que l'augmentation des risques entrave l'action et le financement humanitaires impartiaux. Les organisations humanitaires impartiales doivent discuter avec des entités gouvernementales et des groupes armés non étatiques pour négocier l'accès et mener à bien leur travail d'aide là où sont les besoins. Lorsque ces entités font l'objet de sanctions, les risques sont accrus, qu'ils soient juridiques, opérationnels ou liés au devoir de diligence du personnel. Le personnel humanitaire risque également d'être poursuivi pour avoir mené des activités humanitaires. De plus, les risques accrus peuvent également limiter la capacité des donateurs à financer des organisations humanitaires impartiales dans certains contextes.
Le CICR a formulé diverses recommandations pour atténuer les répercussions des sanctions sur l'action humanitaire et remédier aux problèmes que j'ai soulignés. Mes collègues et moi-même sommes impatients d'en discuter plus en détail lors de la période des questions. Les exemptions humanitaires sont efficaces lorsqu'elles sont claires et sûres pour les organisations humanitaires, les acteurs du secteur privé, les fournisseurs, les banques et les donateurs qui souhaitent soutenir l'action humanitaire.
Je vous remercie sincèrement. Nous répondrons avec plaisir à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Chers membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion d'aborder la question des sanctions au Sri Lanka en particulier. Je voudrais tout d'abord exprimer la gratitude de PEARL pour le soutien et l'engagement constants du Canada en faveur des droits de la personne et de la justice, ainsi que pour le leadership continu dont il fait preuve dans le cadre de la lutte pour la responsabilisation au Sri Lanka.
Je m'appelle Archana Ravichandradeva, et je suis directrice générale de People for Equality and Relief in Lanka, ou PEARL. Notre organisation sans but lucratif est dirigée par des militants des droits de la personne préoccupés par la situation au Sri Lanka. Nous combinons la recherche, la défense des droits et le militantisme pour promouvoir et protéger les droits de la personne du peuple tamoul dans le Nord-Est de l'île.
Malgré les preuves accablantes des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et du génocide du peuple tamoul commis par le gouvernement sri-lankais, en particulier au cours des dernières étapes du conflit armé qui a duré 26 ans, le Sri Lanka n'a toujours pas rendu justice ni rendu compte de ses actes. Aujourd'hui, la situation des droits de la personne au Sri Lanka continue de se dégrader. Le nationalisme cinghalais bouddhiste, que nous considérons comme l'une des causes profondes du conflit, continue d'entraîner l'adoption de politiques irrationnelles qui portent préjudice à la communauté tamoule. Les problèmes de militarisation restent importants dans les régions tamoules du Nord-Est, et les politiciens, les militants et les membres de la société civile tamouls qui plaident pour la justice et la responsabilisation continuent de subir des contraintes importantes dans leurs activités de défense des droits.
Les quelques mécanismes nationaux dont dispose le Sri Lanka — par exemple, le Bureau des personnes disparues est souvent considéré comme l'un de ses mécanismes phares — manquent d'indépendance et d'impartialité et ont perdu la confiance des victimes ou des survivants. C'est dans ce contexte que les mesures internationales telles que les sanctions peuvent avoir une incidence importante, en particulier sur les mauvais acteurs qui continuent d'occuper des postes de pouvoir et d'autorité profondément ancrés au sein du gouvernement sri-lankais.
Le Canada a défendu avec vigueur la communauté tamoule en reconnaissant, par exemple, le génocide tamoul l'année dernière. Les sanctions canadiennes mises en œuvre en janvier 2023 à l'encontre de l'ancien président Gotabaya Rajapaksa, de l'ancien premier ministre Mahinda Rajapaksa, du sergent-chef Sunil Ratnayake et du lieutenant-commandant Chandana Prasad Hettiarachchi sont parmi les rares, sinon les seules, mesures de responsabilisation individuelle à l'encontre de dirigeants sri-lankais, ce qui revêt une importance symbolique dans le cadre d'une guerre qui était censée demeurée sans témoins. Les sanctions sont les seules mesures internationales de responsabilisation individuelle à l'encontre des frères Rajapaksa en particulier, qui ont orchestré la violence. De nombreuses victimes ou survivants avec lesquels PEARL communique au Sri Lanka mentionnent presque régulièrement les sanctions comme l'un des rares développements positifs dans un tableau de responsabilisation qui semble souvent sombre et impossible.
Cependant, nous devons reconnaître que les sanctions actuelles ne sont qu'un point de départ et qu'il est essentiel d'étendre la liste des personnes et des entités soumises à des sanctions, y compris des sanctions de style « loi de Magnitski », imposées aux responsables des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, des génocides et des autres violations des droits de la personne commises pendant le conflit armé. Nous devons également reconnaître que les sanctions ne sont pas une panacée et qu'elles risquent d'être inefficaces en l'absence d'autres mesures. PEARL exhorte le gouvernement du Canada à soutenir ses sanctions par son engagement dans d'autres domaines, comme les efforts déployés en matière de justice internationale par le biais de la compétence universelle, des tribunaux internationaux, etc., en vue d'élaborer une approche multilatérale en matière de justice.
J'aimerais également parler brièvement du processus par lequel PEARL participe à la défense des droits au Canada et de la manière dont le système peut être amélioré pour d'autres organisations de défense des droits en ce qui concerne les sanctions. Nous avons commencé à prendre contact avec des représentants et à organiser des réunions avec Affaires mondiales Canada plusieurs années avant que les sanctions ne soient confirmées — comme un grand nombre d'autres organisations tamoules. Par exemple, il y a souvent un manque de clarté quant à savoir si nous devons axer notre plaidoyer sur des sanctions imposées en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales ou en vertu de la loi de Magnitski, quant à savoir si notre plaidoyer auprès d'Affaires mondiales a été disséminé à d'autres ministères, y compris le ministère de la Justice, par exemple; et quant aux types de renseignements qui doivent être réunis et communiqués par les organisations de défense des droits afin de soutenir les efforts.
Il est également nécessaire de mieux comprendre la différence entre le régime de sanctions, d'une part, et la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés , la LIPR, d'autre part, qui est dotée de ses propres mécanismes internes visant à empêcher les personnes accusées de violations des droits de la personne d'entrer au Canada. Au cours de nos activités de plaidoyer, nous avons parfois manqué d'information sur l'incidence que ces sanctions auraient après leur mise en œuvre.
Je voudrais prendre un peu de temps pour parler de l'importance, du point de vue d'une organisation de défense des droits, de faire preuve d'une plus grande cohésion et d'une plus grande uniformité en ce qui concerne l'application du régime de sanctions existant et la manière de travailler ensemble, en fournissant plus de directives et un cadre politique. Je pense qu'un témoin précédent a parlé d'informations politiques à l'intention des organisations et des militants sur la façon de plaider pour des sanctions et de rendre leur mise en oeuvre plus efficace après leur proclamation initiale.
Merci, monsieur le président. Merci, chers membres du Comité. C'est avec plaisir que je répondrai à toutes vos questions à ce sujet.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leurs excellents témoignages.
Je vais commencer par interroger M. Juneau.Votre témoignage a décrit un certain nombre de recommandations très précises. Je vous en suis reconnaissant.
Je vais en venir à une question primordiale. Nous avons entendu le groupe d'experts précédent, et vous aussi, réclamer davantage de ressources. C'est compréhensible. Je dois admettre que j'hésite quelque peu à me joindre à cet appel tant que je n'aurai pas la certitude qu'il existe une responsabilisation et une coordination adéquates au sein de notre propre gouvernement en ce qui concerne l'efficacité d'un régime de sanctions.
Ma question fondamentale est la suivante: qui est responsable en dernier ressort? Nous entendons des gens réclamer que l'ASFC ou Affaires mondiales s'en charge, par l'intermédiaire de leurs différents canaux, ou qu'une organisation semblable au bureau du contrôle des avoirs étrangers — Office of Foreign Assets Control — soit créée au sein de l'ARC. Qui est responsable de l'efficacité globale de notre régime de sanctions en dernier ressort? J'entends parler de « volonté politique »; vous avez mentionné que celle‑ci fait également défaut. Pour que cette responsabilisation se réalise, à qui devons-nous nous adresser?
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C'est une très bonne question. Je pense qu'elle aborde de nombreux points que d'autres intervenants et moi-même avons mentionnés aujourd'hui, ainsi que ce que j'ai entendu au cours de la séance précédente.
Je pense que cet enjeu est lié notamment à la question de la transparence, car il est en fait un peu difficile de répondre à votre question de manière précise en se fondant sur les informations publiques. Il y a beaucoup de choses que le public ne connaît pas et qui nous empêchent de fournir une réponse précise. Pour répondre à votre question, je dirais tout d'abord que je serais tout aussi curieux que vous d'entendre un représentant du gouvernement répondre à cette question. Je ne saurais pas comment y répondre entièrement.
Le deuxième point que je voudrais mentionner concerne précisément le rôle d'AMC. Ce point se rapporte également à de nombreuses autres questions. J'accueillerais favorablement l'idée qu'Affaires mondiales Canada joue officiellement un rôle plus important dans la coordination des sanctions. Le bureau du contrôle des avoirs étrangers — Office of Foreign Assets Control — que vous avez mentionné est un modèle possible, mais le système américain est très différent du nôtre, non seulement en raison de sa taille, mais aussi parce que le système gouvernemental des États-Unis est différent. L'analogie n'est pas complète. Les gens continuent de penser que le bureau américain du contrôle des avoirs étrangers joue un rôle de coordination très fort qu'AMC ne peut pas jouer en raison des cloisonnements qui existent au sein de notre système et des difficultés à échanger des renseignements avec l'ASFC, la GRC et d'autres organismes qui participent au contrôle et à l'application des sanctions.
Je pense qu'une partie de la réponse consisterait à donner à AMC davantage d'outils pour que le ministère puisse faire exactement ce que vous avez suggéré.
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D'accord. C'est une bonne question.
Il existe une abondante documentation sur les conséquences prévues et imprévues des sanctions, les conséquences prévues étant d'affaiblir l'adversaire et, espérons‑le, de modifier son comportement. Dans de nombreux cas, le comportement ne change pas, mais au moins vous l'affaiblissez en l'étranglant commercialement, financièrement, politiquement, militairement, etc. C'est vrai, et dans le cas de l'Iran, de la Russie et d'autres pays, c'est un aspect important.
Il existe également une abondante documentation sur les conséquences imprévues des sanctions. Il y a d'une part l'aspect humanitaire, qui a été abordé précédemment. Je vais mettre cet aspect de côté. Il est très important, mais ce n'est pas mon domaine de compétence. L'autre aspect est d'ordre économique. Ce que l'Iran a fait au fil des ans, c'est développer une grande habileté à échapper aux sanctions.
D'ailleurs, l'une des conséquences les plus intéressantes, mais les moins bien comprises de ce phénomène, c'est la mise en commun des enseignements tirés par les États autoritaires sur la manière de mieux échapper aux sanctions — par exemple, l'Iran et la Corée du Nord le font, et maintenant la Russie, depuis la guerre en Ukraine. Ces États échangent de nombreux enseignements sur la manière d'échapper aux sanctions. C'est un gros problème, et je ne sais pas ce que nous pouvons faire pour y remédier.
Le CGRI a construit un empire économique clandestin qui lui permet de contrôler le commerce illégal — de notre point de vue — de produits sanctionnés avec des pays d'Asie. Un grand nombre de ces produits passent par Dubaï. Cela a rendu le CGRI extrêmement riche économiquement — non seulement chacun de ses commandants, mais aussi l'organisation elle-même — et donc beaucoup plus puissant dans le pays, sur le plan politique.
Pour être clair, la montée en puissance du CGRI en Iran n'est pas uniquement due aux sanctions. D'autres raisons expliquent aussi cette montée. Cela dit, une conséquence imprévue des sanctions contre l'Iran a sans aucun doute été de renforcer le CGRI. Il y a là une tension que nous n'avons pas encore trouvé de façon de résoudre. Nous voulons sanctionner le...
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Merci, monsieur le président.
À notre comité, nous avons tellement peu souvent l'occasion d'entendre la langue de Molière, monsieur Juneau, que j'aurais vraiment aimé vous entendre vous adresser à nous en français, ou à tout le moins vous entendre prononcer quelques mots en français. Cela dit, je reconnais volontiers votre droit le plus complet d'utiliser la langue officielle de votre choix.
En répondant à une question de mon collègue M. Epp, vous avez évoqué le bureau qu'Affaires mondiales Canada devait créer. En fait, cette annonce date d'il y a près d'un an, plus précisément d'octobre dernier. Ne trouvez-vous pas étrange, voire symptomatique, que, presque un an plus tard, nous n'ayons toujours pas de détails entourant la création de ce fameux bureau des sanctions au ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement?
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Ce sont vraiment d'excellentes questions. Je suis content que vous les posiez.
Premièrement, un des rôles de la société civile, du Parlement — je pourrais très bien l'inclure dans la liste aussi —, des médias, des universitaires ainsi que du secteur privé est de demander des comptes au gouvernement, et c'est tout simplement difficile à faire quand on a très peu d'information sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. On a accès aux listes des entités et des individus sanctionnés, mais c'est à peu près tout. On n'a pas tellement plus d'information même sur les objectifs de base et le rôle du bureau. Alors, le problème en matière de reddition de comptes est majeur. Il dépasse largement la question des sanctions; cela, nous pourrions en parler longtemps aussi.
En ce qui concerne la désignation des sanctions, j'hésite un peu à m'avancer sur ce sujet, parce qu'on entre dans un aspect plus technique qui est hors de mon domaine d'expertise. Je dirais toutefois que, de façon générale, le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, le gouvernement et la communauté de la sécurité nationale n'ont pas une tradition solide pour ce qui est de mettre à contribution le monde extérieur, soit la société civile et les autres, de consulter et d'écouter les gens et d'aller chercher des idées, que ce soit pour la désignation de sanctions ou d'autres aspects en général. Ce n'est tout simplement pas quelque chose qu'on fait bien ici, à Ottawa.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens également à remercier tous nos témoins.
Monsieur Juneau, mes collègues vous ont posé de nombreuses questions, et j'aimerais revenir sur certaines de vos déclarations à propos du manque de ressources du Canada, et de l'absence de transparence. En fait, j'ai demandé que des questions soient inscrites au Feuilleton, et j'ai invoqué le Règlement parce qu'il m'est impossible d'obtenir des renseignements, à titre de parlementaire, sur le régime de sanctions du Canada. Je suis bien sûr terrifiée de vous entendre affirmer aussi clairement que non seulement nos alliés sont déçus par la manière dont le Canada applique ses sanctions, mais aussi que les individus et les entités sanctionnés ne sont pas affectés.
J'aimerais à présent poser quelques questions à nos collègues qui travaillent pour la Croix-Rouge canadienne et pour le Comité international de la Croix-Rouge.
Dans la mesure du possible, pourriez-vous nous fournir un peu plus de renseignements sur la façon dont les sanctions canadiennes affectent l'accès à l'aide humanitaire en Syrie? Nous avons été témoins d'appels à la levée des sanctions dans le but de permettre à un plus grand nombre de Syriens de bénéficier d'une assistance vitale, mais un malaise persiste, étant donné que nous savons que le régime d'Al‑Assad continue de perpétrer des crimes contre son propre peuple.
Comment parvenir à concilier nos obligations en matière de sanctions et nos obligations en vertu du droit humanitaire international?
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Merci beaucoup pour la question.
La situation en Syrie est particulièrement complexe. Il est très difficile de pouvoir mener nos activités dans ce pays, et ce, sans compter le régime de sanctions auquel il est soumis. Par ailleurs, le tremblement de terre qui a eu lieu dans la région vient complexifier notre travail déjà difficile.
Je vais laisser à mon collègue, M. Shangraw, répondre à ces questions. Mme Gribbin pourra également vous faire part des implications auxquelles la Croix-Rouge canadienne est confrontée par rapport au tremblement de terre qui s'est produit en Syrie.
La parole est à vous, monsieur Shangraw, puis nous poursuivrons à partir de là.
Je vous remercie.
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Merci pour votre question.
Pour poursuivre dans la même veine que M. Dondainaz, je dirais que la Syrie représente un bon exemple des défis que pose l'atténuation des risques au sein du secteur privé, ainsi que des enjeux que nous avons mentionnés dans notre déclaration d'ouverture concernant les institutions financières, les fournisseurs et les entreprises de logistique dont nous dépendons pour mener à bien nos activités. En effet, en Syrie, les régimes de sanctions et de mesures antiterroristes de plusieurs pays se chevauchent, ce qui entraîne une grande confusion quant à ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, de même que par rapport aux exceptions humanitaires. Nous constatons que cette situation entraîne des délais pour les organismes humanitaires tels que le CICR, qui ne peuvent plus se procurer à temps les articles dont ils ont désespérément besoin pour mener leurs activités ni faire parvenir les fonds nécessaires à leurs bureaux et sur le terrain.
Ensuite, je rappelle que nous nous trouvons en Syrie dans un contexte dynamique de conflit prolongé pouvant déboucher sur diverses situations d'urgence. En ce qui concerne les exemptions humanitaires, nous devons veiller à ce qu'elles s'appliquent à l'ensemble des activités humanitaires pouvant avoir lieu dans ce type de situations d'urgence.
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Avec plaisir. Je vous remercie de la question.
Je vais d'abord m'appuyer sur les propos de mon collègue, M. Shangraw. Nous avons remarqué les répercussions des sanctions sur les personnes mêmes que nous cherchons à protéger... Il s'agit avant tout des populations civiles, des groupes désignés, des individus désignés et des gouvernements eux-mêmes. Lorsqu'il est question d'exceptions pour des motifs humanitaires, il n'est pas du tout question d'interférer avec le régime de sanctions, mais bien d'aménager un espace dans lequel les organismes humanitaires pourront exercer leurs activités en temps opportun, exactement comme l'a dit M. Shangraw.
Je vais vous donner un exemple. Certains de nos collègues ont participé à l'intervention humanitaire internationale en Syrie. Comme l'a rappelé M. Shangraw, il est particulièrement difficile de déterminer qui a besoin de quoi, et d'organiser les ressources en conséquence. Les organismes humanitaires ont donc dû prendre le temps de bien comprendre la complexité des régimes de sanctions mis en place par différents pays dans cette région du monde.
Dans le cas d'une exemption pour...
Nous devons d'abord faire la distinction entre les sanctions de type générales et les sanctions ciblées. Les sanctions générales sont des mesures qui visent un pays, une économie ou un gouvernement dans son ensemble. Par contraste, les sanctions ciblées visent des individus ou des entités prises individuellement, selon une liste.
En règle générale, et pour simplifier les choses, l'imposition d'un régime de sanctions générales exige un travail colossal. Le milieu du renseignement et de l'application de la loi, duquel font partie l'ASFC, le SCRS et la GRC, doit alors mobiliser d'énormes ressources pour être en mesure de surveiller un grand nombre d'individus et d'entités. Le Canada ne dispose simplement pas des ressources adéquates pour appliquer ce genre de sanctions, car même en temps normal, nous sommes déjà débordés.
En règle générale, je suis très réticent à mettre en place des sanctions générales supplémentaires, même si je ne suis pas complètement fermé à cette idée. En revanche, je suis très favorable à l'imposition de sanctions de type ciblées.
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Très bien, c'est ici que se terminent les questions pour aujourd'hui.
À ce stade, je tiens à remercier tous nos témoins pour le temps qu'ils nous ont consacré, ainsi que pour leur précieuse expertise. Nous vous sommes très reconnaissants d'avoir pu comparaître ici aujourd'hui.
Avant de lever la séance, j'aimerais rappeler à tout le monde qu'à partir de la semaine prochaine, nous poursuivrons l'étude sur le régime de sanctions du Canada. En ce qui concerne les travaux du Comité, nous disposerons de 45 minutes au lieu d'une heure complète, car je viens d'apprendre que quatre témoins comparaîtront. Pendant la première heure et quart, nous allons entendre les témoins, puis nous passerons aux travaux du Comité.
Si cela convient à tout le monde, la séance est levée.