Bienvenue à la 131e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes. La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride. Le greffier me dit que les tests de connexion ont été effectués.
J'aimerais rappeler certains points aux participants et aux membres du Comité. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Toutes les interventions doivent être faites par l'intermédiaire de la présidence. Chers collègues, que vous participiez à la réunion en personne ou par Zoom, veuillez lever la main si vous souhaitez prendre la parole. Le greffier et moi gérerons l'ordre des interventions le mieux possible.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 5 juin 2024, le Comité reprend l'étude du projet de loi , Loi sur la responsabilité des auteurs de prises d'otage étrangers.
Nous recevons aujourd'hui de nombreux spécialistes et nous les remercions tous beaucoup de comparaître devant nous. Nous accueillons des représentants de l'Agence des services frontaliers du Canada: M. Derek Janhevich, directeur de la Division de la politique d'inadmissibilité; M. Scott Nesbitt, avocat général aux Services juridiques; et M. Jeff Robertson, gestionnaire de la division des politiques sur l'interdiction de territoire.
Nous avons aussi parmi nous M. Jeremy Weil, directeur principal, Gouvernance et opérations des crimes financiers au ministère des Finances.
Nous sommes également ravis de revoir des représentants du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement: M. Vasken Khabayan, directeur exécutif par intérim, Politiques des sanctions et la sensibilisation, de la conformité et de l'application; Mme Toby Schwartz, directrice, Politique consulaire, de la détention arbitraire et des affaires liées aux otages; et Mme Richelle Smockum, directrice adjointe, Politiques de gestion des urgences et des incidents critiques internationaux.
Nous sommes ravis de recevoir le surintendant principal Denis Beaudoin, directeur général, Police fédérale, Sécurité nationale à la Gendarmerie royale du Canada.
Enfin, et ce sont les derniers, mais non les moindres, nous accueillons deux greffiers législatifs: M. Jacques Maziade et Mme Michelle Legault.
J'aimerais présenter aux membres du Comité quelques observations sur la façon dont nous procéderons à l'étude article par article du projet de loi .
Comme le nom l'indique, il s'agit ici de procéder à l'étude de tous les articles, dans l'ordre où ils apparaissent dans le projet de loi. J'annoncerai successivement chaque article et chacun fera l'objet d'un débat et d'un vote. Si un amendement est proposé à l'article en question, je donnerai la parole au député qui le propose, qui pourra l'expliquer.
Les amendements doivent être rédigés correctement sur le plan juridique, mais ils doivent aussi être conformes à la procédure. La présidence peut être amenée à juger un amendement irrecevable s'il contrevient au principe du projet de loi ou s'il en dépasse la portée, le principe et la portée étant adoptés en même temps que le projet de loi par la Chambre à l'étape de la deuxième lecture, ou si l'amendement empiète sur l'initiative financière de la Couronne.
Chaque amendement a un numéro, qui se trouve dans le coin supérieur droit de la page, qui indique quel parti l'a présenté. Il n'est pas nécessaire qu'un membre du Comité appuie la présentation d'un amendement. Une fois qu'un amendement est proposé, il faut le consentement unanime pour le retirer.
Au cours du débat sur un amendement, les députés sont autorisés à proposer des sous-amendements. Ils ne nécessitent pas l'approbation du député qui a proposé l'amendement. Les sous-amendements doivent être présentés par écrit. On ne peut examiner qu'un seul sous-amendement à la fois et on ne peut pas le modifier.
Lorsqu'un sous-amendement est proposé, il est mis aux voix. Ensuite, un autre sous-amendement peut être proposé, ou le Comité peut examiner l'amendement principal et le mettre aux voix.
Enfin, si les députés ont des questions au sujet de la recevabilité procédurale des amendements, les greffiers législatifs sont là pour aider le Comité. Cependant, ils ne sont pas des rédacteurs juridiques. Si les députés ont besoin d'aide pour rédiger un sous‑amendement, ils doivent s'adresser au conseiller législatif.
Je remercie les députés de leur attention et je souhaite à tous une étude article par article productive du projet de loi .
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais informer les députés que, grâce aux efforts du greffier, la a confirmé qu'elle comparaîtra le 12 décembre pendant une heure.
Je vous en remercie.
Nous allons maintenant procéder à l'étude article par article. Conformément à l'article 75(1) du Règlement, l'étude de l'article 1, qui est le titre abrégé du projet de loi, et un vote sur le préambule, sont reportés à plus tard.
(Article 2)
Le président: L'article 2 est‑il adopté?
:
D'accord. Que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 2, page 6, du nouvel article suivant:
5.1(1) Tout décret ou règlement pris en vertu du paragraphe 5(1) doit s'appuyer sur des données probantes et énoncer les grandes lignes des raisons pour lesquelles il a été établi que l'étranger, l'État étranger ou l'entité étrangère a commis les actes visés au paragraphe 5(2), et tout renseignement classifié ou sensible qu'il contient doit être caviardé.
(2) Avant de prendre un décret ou un règlement en vertu du paragraphe 5(1), le gouverneur en conseil applique des mesures rigoureuses de vérification de l'identité, y compris de la date de naissance, du lieu de naissance et du numéro d'identification national d'étrangers, afin d'éviter qu'un étranger, un État étranger ou une entité étrangère soit nommé à tort dans le décret ou le règlement.
(3) Tout décret ou règlement pris en vertu du paragraphe 5(1) est susceptible de révision judiciaire, celle‑ci visant à assurer que le décret ou le règlement respecte le droit canadien et la Charte canadienne des droits et libertés et est conforme aux obligations internationales du Canada.
Si nous avons présenté cet amendement, c'est parce que nous essayons d'empêcher qu'un individu soit injustement désigné comme « étranger » et comme une personne faisant l'objet de sanctions. L'amendement exigerait que le gouvernement ait recours à un processus de vérification de l'identité plus rigoureux reposant sur différentes données, telles que la date et le lieu de naissance, le numéro d'identification nationale et l'orthographe du nom, afin de confirmer l'identité d'une personne.
Dans la formulation actuelle, il y a un risque qu'une personne soit ciblée parce que son nom ou des détails partiels correspondent à ceux d'une autre personne. Nous avons vu cette situation se produire et il s'agit d'une préoccupation particulièrement importante pour les personnes qui font partie de certaines communautés raciales, ethniques ou religieuses, où les noms peuvent davantage être confondus ou être translittérés de manière incohérente.
Il y a, dans le projet de loi, un réel risque qu'un profilage racial ou religieux touche de manière disproportionnée les personnes dont le nom est représentatif d'une ethnie ou d'une religion.
Nous avons entendu le témoignage du surintendant principal Denis Beaudoin, qui est parmi nous aujourd'hui, qui a souligné les lacunes importantes du projet de loi qui pourraient mener à une partialité systématique. Il a fait ressortir les vastes pouvoirs discrétionnaires que l'on octroie à la sans prévoir de mesures de protection claires contre le profilage et le risque d'identification erronée et de ciblage injuste d'individus.
:
J'invoque le Règlement.
Je voudrais simplement savoir s'il s'agit d'un sous-amendement ou non, car la modification a été présentée en quelque sorte comme un sous-amendement. Il n'y a rien dans la procédure qui indique que l'on demande le consentement de l'auteur d'un amendement pour qu'il soit adopté en comité. Conformément au Règlement, il devrait s'agir d'un sous-amendement, car nous ne pouvons pas simplement nous adresser à l'auteur d'un amendement pour avancer qu'il est d'accord et que ce serait correct. Ce n'est pas là la procédure parlementaire.
J'ai juste besoin d'une précision. S'il s'agissait d'un sous-amendement, nous devrions alors nous prononcer à son sujet. S'il est retiré ou s'il ne s'agissait pas d'un sous-amendement, mais d'un sujet de discussion, c'est un peu différent.
La modification a clairement été présentée comme un sous-amendement, mais je n'ai pas entendu le président la qualifier comme tel.
Comme je n'ai pas vu le texte de l'amendement, j'y jetterai également un coup d'œil.
Si je me souviens bien de ce que Mme McPherson a dit, dans le cadre de notre régime de sanctions, nous procédons à une vérification de l'identité aussi rigoureuse que nous le pouvons. Nous cherchons toutes sortes de renseignements biographiques, mais tous nos renseignements sont de sources ouvertes. S'ils ne sont pas accessibles dans une source ouverte, nous ne pouvons pas les obtenir.
De plus, dans certains cas, il serait un peu difficile d'obtenir certains types de renseignements biographiques auprès d'autres pays qui, manifestement, ne vont pas coopérer avec nous pour fournir ce type d'information.
Encore une fois, je n'ai pas vu l'amendement dans son intégralité. Si j'ai l'occasion de l'examiner, je pourrai vous en dire davantage.
:
Je vais m'opposer au sous-amendement. Je vais également m'opposer à l'amendement.
Tous les témoins que nous avons entendus, à l'exception de deux, ont indiqué que ce projet de loi n'était pas nécessaire et ont majoritairement convenu qu'il était en fait inutile, voire dangereux. Je pense que même l'amendement et le sous-amendement dont nous sommes maintenant saisis ne vont pas l'améliorer. Cela pourrait peut-être rendre les choses encore pires qu'elles ne le sont actuellement.
Nous voterons donc contre le sous-amendement et, par la suite, nous voterons contre l'amendement, qu'il soit modifié ou non, à la lumière des observations que nous ont faites tous les témoins, sauf deux, lesquels, à notre avis, n'ont pas été d'une grande aide pour nous. Tous les témoins experts ont dit qu'une solution législative à ces problèmes n'était pas utile et qu'elle pourrait en fait présenter plus de dangers pour le système.
Merci.
:
Merci, monsieur le président, et merci à mon collègue pour ses questions.
Tout d'abord, nous avons ce nouvel article, et nous ne proposerons pas notre deuxième amendement qui est très semblable à celui que nous venons de présenter. Si cet amendement n'est pas adopté, nous ne proposerons pas le deuxième. Quoi qu'il arrive, je ne pense pas que nous présenterons la deuxième motion.
Pour répondre directement aux questions posées, disons que le niveau de responsabilité prévu dans l'article que nous avons présenté est la clé. À cette étape du processus, plusieurs points de contrôle sont nécessaires pour s'assurer que l'identité est exacte. C'est le but de notre amendement. Nous estimons que le projet de loi devient ainsi beaucoup plus efficace, car il garantit que personne ne sera lésé par une erreur d'identification.
Les experts nous ont dit que c'était un processus difficile. En tant que Canadiens, nous devrions tous convenir qu'il faut tout mettre en oeuvre, aussi difficile que cela puisse être, pour garantir qu'il n'y a pas erreur sur la personne.
:
J'invoque le Règlement.
Je ne sais pas si c'est possible ou non, parce que je ne l'ai jamais fait auparavant, mais je me demande si nous serions d'accord pour appliquer le résultat du vote que l'on vient de prendre concernant l'article 6 aux articles 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 et 18 inclusivement, les libéraux votant contre.
:
Oui, merci, monsieur le président.
L'amendement NDP‑3 propose que le projet de loi , à l'article 19, soit modifié par substitution, à la ligne 37, page 10, de ce qui suit:
« l'étranger visé, lui délivre l'attestation, dans laquelle il confirme l'erreur, et lui fournit par écrit les motifs de sa décision; »
L'amendement vise également à remplacer la ligne 2 de la page 11 par ce qui suit:
« cision, dans lequel il lui fournit par écrit les motifs de sa décision, les éléments de preuve et les critères sur lesquels il s'est appuyé — sous réserve des restrictions imposées dans l'intérêt de la sécurité nationale — et les règles de preuve qu'il a appliquées.
(3) Le demandeur peut demander la révision de la décision du ministre par un tribunal compétent dans les trente jours suivant la réception de l'avis de décision prévu à l'alinéa (2)b). Le tribunal rend sa décision dans les trente jours suivant la réception de la demande. »
Monsieur le président, si nous avons présenté cette motion, c'est pour faciliter le processus d'appel en cas d'erreur sur la personne.
Nous savons déjà que ce processus a causé certains problèmes. Le mécanisme d'appel est important pour veiller à ce qu'il y ait un moyen équitable et rapide pour les personnes de contester leur désignation si elles estiment qu'elle est injuste.
L'étiquette d'étranger appliquée en vertu de ce projet de loi pourrait entraîner de graves limitations au chapitre des droits et des ressources accessibles. En offrant une possibilité d'appel par l'entremise d'un tribunal indépendant, on s'assure que les gens ont des recours pour se défendre et faire corriger les erreurs commises. Sans cet amendement, le projet de loi risque de contrevenir aux principes d'application régulière de la loi et de justice.
Merci.
:
Oui, monsieur le président. Merci.
Notre amendement est le suivant:
Que le projet de loi C‑353, à l'article 21, soit modifié par suppression des lignes 24 à 28, page 11.
Nous pensons qu'il est important que l'article autorisant les récompenses pécuniaires pour les renseignements menant à la libération ou au rapatriement d'otages ou de personnes détenues soit supprimé.
Nous avons parlé à des experts d'organisations comme Amnistie internationale et la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles, et ils ont soulevé de graves préoccupations suivant lesquelles cette approche, contrairement à ses objectifs mêmes, pourrait malencontreusement encourager la prise d'otages. Des individus malveillants pourraient ainsi orchestrer des situations de prise d'otages pour obtenir éventuellement une récompense.
Lors de notre dernière réunion, Lara Symons, de Hostage International, a également soulevé des préoccupations au sujet de gens qui profitent de récompenses pécuniaires tout en étant complices d'une prise d'otage. Cette conséquence involontaire a été observée dans d'autres contextes où des régimes de récompense ont été mis en place, ce qui a fini par compromettre le respect des obligations internationales en matière de droits de la personne et de primauté du droit.
Des experts onusiens ont tiré la même sonnette d'alarme au sujet du programme américain de récompenses pour la justice, qui a servi de modèle pour cet article. Le programme américain a fait l'objet de critiques faisant valoir qu'il portait atteinte aux droits de la personne en entravant l'application régulière de la loi et en encourageant des actions pouvant mener à des abus.
La rapporteuse spéciale des Nations unies, Alena Douhan, a expliqué que l'offre de récompenses pécuniaires peut mener à une coopération forcée, au déni de l'application régulière de la loi et même à des violations des droits fondamentaux, comme la liberté de mouvement et le droit au travail.
C'est pour toutes ces raisons que nous proposons cet amendement.
:
Monsieur le président, je pense qu'il est important de signaler que tous mes votes, jusqu'à présent, sont de nature à envoyer un message, je l'espère, au gouvernement voulant que tout ne fonctionne pas comme sur des roulettes relativement à la façon dont on traite les prises d'otages. Encore une fois, je remercie Mme Lantsman d'avoir attiré l'attention de la Chambre sur ce problème et d'avoir suscité un débat qui, à mon avis, est extrêmement sain et salutaire.
Je partage cependant le point de vue de M. Oliphant selon lequel le projet de loi est complexe et qu'il souffre de lacunes importantes. Je vais donc voter contre l'article 21, dont le libellé a été maintenu.
Je voterai probablement contre d'autres dispositions, selon le résultat des votes sur les amendements qui seront proposés. Toutefois, je veux que l'on comprenne bien qu'au bout du compte, même si le projet de loi de Mme Lantsman ne devait pas être adopté par ce comité, il est impératif que le gouvernement capte le message qui lui est envoyé par les formations politiques de l'opposition, qui représentent — il est peut-être inutile de le rappeler, mais je pense que cela vaut parfois la peine — la majorité de la population.
Conséquemment, je souhaite que, quelle que soit la teneur du rapport sur le projet de loi que le Comité présentera à la Chambre — je ne veux pas présumer du résultat de l'étude de ce projet de loi —, et quoi qu'il arrive, le gouvernement comprenne que tout ne peut pas simplement continuer comme si de rien n'était.
Des modifications vont devoir être apportées dans les façons de faire, de manière à tenir compte des préoccupations qui ont été exprimées par Mme Lanstman, par certains des témoins et par les députés qui se sont exprimés au cours de l'étude, que ce soit à la Chambre ou au Comité.
Merci, monsieur le président.
:
Vous voulez qu'ils soient adoptés avec dissidence. D'accord.
Le titre abrégé est‑il adopté?
Des députés: Avec dissidence.
Le président: Le préambule est‑il adopté?
Des députés: Avec dissidence.
Le président: Le titre est‑il adopté?
Des députés: Avec dissidence.
Le président: Merci.
Maintenant, le projet de loi modifié est‑il adopté? Nous allons procéder à un vote par appel nominal.
(Le projet de loi modifié est rejeté par 7 voix contre 4. [Voir le Procès-verbal ])
Le président: La présidence doit-elle faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
:
J'invoque le Règlement.
J'ai demandé des éclaircissements au greffier législatif à ce sujet, et je pense qu'en plus d'avoir voté contre l'adoption du projet de loi, nous allons nous opposer à ce que le président en fasse rapport à la Chambre ainsi qu'à sa réimpression.
Cependant, nous présenterons ensuite une motion conformément à l'article 97.1 du Règlement pour que nous fassions rapport à la Chambre de notre étude du projet de loi.
Je voulais simplement confirmer avec le greffier législatif que nous pouvons bel et bien procéder de cette manière. Je peux passer en revue le processus prévu à l'article 97.1 du Règlement et présenter une motion en vertu de cet article, mais je voulais m'assurer que je ne fais pas fausse route en pensant que nous pouvons toujours procéder au vote sur ces trois propositions qui pourraient être adoptéees ou rejetées — et je pense qu'elles pourraient bien être rejetées. Quoi qu'il en soit, nous pourrions alors présenter notre motion voulant que le Comité recommande que la Chambre n'aille pas de l'avant avec ce projet de loi, ce qui déclencherait automatiquement un débat d'adoption à la Chambre.
:
Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne votre première question, il revient bien sûr aux députés de voter pour ou contre les trois dernières propositions.
Comme je viens de l'expliquer au président, si le Comité vote non à la question « La présidence doit-elle faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre? », alors le président ne peut pas faire rapport du projet de loi à la Chambre à la suite de sa mise aux voix. Cela signifie que le projet de loi sera réputé avoir fait l'objet d'un rapport à la Chambre sans amendement. Il en ressort que tous les amendements que le Comité a adoptés jusqu'à maintenant ne seront pas renvoyés à la Chambre, parce que vous ne donnez pas au président l'autorisation de déposer le rapport à la Chambre.
En ce qui concerne votre dernière question — si je vous ai bien compris —, vous pouvez effectivement présenter une motion par la suite, conformément à l'article 97.1 du Règlement, pour dire à la Chambre de ne pas poursuivre l'étude de ce projet de loi. La Chambre décidera ce qu'elle veut en faire, mais le président devra déposer la motion si elle est adoptée. C'est une motion qui peut faire l'objet d'un débat.
:
Je pense avoir compris de quoi il s'agit. En pratique, seule la Chambre peut ultimement déterminer la forme finale d'un projet de loi. Les comités ne le peuvent pas. Par conséquent, tout ce que nous faisons, c'est examiner le projet de loi, recommander des amendements et faire rapport à la Chambre que nous l'avons examiné, avons apporté des amendements et que nous le renvoyons pour la troisième lecture. Nous ne pouvons pas — même si je pense que nous devrions pouvoir le faire — voter contre le projet de loi et ne pas en faire rapport à la Chambre. Si nous ne faisons pas rapport, le projet de loi est réputé avoir fait l'objet d'un rapport de toute façon, car c'est la Chambre qui prend la décision finale à son sujet.
Il y a un aspect contre-intuitif à cela. Quand le président dit « Le projet de loi est‑il adopté? », nous répondons par oui ou par non, et si c'est non, il est simplement fait rapport à la Chambre que nous avons examiné le projet de loi. Il n'est pas fait rapport que nous l'avons examiné et avons répondu non à la question. La seule façon de le faire est de présenter une motion distincte, un rapport distinct conformément à l'article 97.1 du Règlement.
J'ai dû apprendre cela, parce que je n'ai jamais eu à le faire auparavant, même en tant que président d'un comité.
J'ai préparé une motion qui nous permettrait de procéder de cette façon. L'autre façon pour un comité de recommander qu'un projet de loi ne soit pas adopté est de présenter un deuxième rapport à la Chambre. En ce qui concerne la procédure, ce que je comprends, c'est que... Je vais lire ce qui suit. C'est tiré du chapitre 16 de La procédure et les usages de la Chambre des communes.
Le comité doit s'en tenir à l'ordre de renvoi que constitue le projet de loi et faire rapport du projet de loi à la Chambre, avec ou sans amendement.
Toutefois, en vertu du mandat permanent que lui confère le Règlement, rien n'empêche un comité permanent de présenter un rapport distinct dans lequel il expose ses recommandations de fond à l'égard de l'objet du projet de loi. Il est arrivé à quelques reprises qu'un comité présente un rapport à la Chambre soit pour recommander que l'étude d'un projet de loi soit abandonnée, soit tout simplement pour informer la Chambre du fait que le comité avait convenu d'en abandonner l'étude.
Je vais le mentionner tout juste avant ma motion.
On précise en outre que:
En pareilles circonstances, la décision finale quant au sort à accorder à un projet de loi appartient à la Chambre dans son ensemble, et non... [à nous] dont la fonction est d'exécuter le mandat qu'il a reçu de la Chambre et de faire rapport du projet de loi.
On nous a demandé de l'examiner; nous nous sommes acquittés de notre tâche. Bien que le processus diffère à la Chambre à l'étape du rapport, il est semblable et nécessite tout de même une heure de débat et un vote de l'ensemble de la Chambre.
Le projet de loi sera renvoyé à la Chambre et un temps y sera consacré. Ce que j'aime à ce sujet, c'est que M. Bergeron pourra mentionner les préoccupations qu'il a soulevées dans un discours à la Chambre, qui devra ensuite être pris en compte par le gouvernement, avec les failles de notre système. Cela donne l'occasion à chaque député de parler des problèmes que le projet de loi tentait de régler, mais que nous estimons qu'il n'a pas réglés, et nous avons donc ce temps pour en parler.
Selon La procédure et les usages de la Chambre des communes:
Après avoir étudié un projet de loi d'intérêt public émanant d'un député, un comité peut présenter à la Chambre un rapport indiquant qu'il ne convient pas, à son avis, de poursuivre l'étude. Une fois le rapport présenté, un avis de motion portant adoption du rapport est automatiquement inscrit au Feuilleton des avis.
Par conséquent, il ne s'agit pas de proposer ou non l'adoption; c'est automatiquement inscrit au Feuilleton des avis.
Je poursuis:
La motion est inscrite au nom du député qui a présenté le rapport, normalement le président du comité. On ne peut donner avis d'aucune autre motion portant adoption du rapport. La motion est prise en considération après l'heure réservée aux Affaires émanant des députés, une journée fixée par le Président.
Elle est réputée présentée à l'ouverture du débat et peut être examinée pendant au plus une heure. Chaque discours est limité à 10 minutes et il n'y a pas de période de questions et d'observations. À la fin de l'heure, ou plus tôt si aucun autre député ne désire prendre la parole, le Président met la motion aux voix. S'il est demandé, le vote par appel nominal est automatiquement différé jusqu'au mercredi de séance suivante.
C'est une longue explication, que je ne connaissais pas avant de devoir examiner comment il faut procéder. C'est là où je veux en venir.
En principe, d'après ce que les témoins ont dit, nous voterons contre le projet de loi, mais peu nous importe que le président fasse rapport ou non du projet de loi, et je ne pense pas que nous le ferons réimprimer, parce que ce serait, à mon sens, gaspiller de l'argent. Nous présenterons ensuite une autre motion conformément à l'article 97.1 du Règlement.
:
Oui. Lorsque nous suspendrons la séance, je pourrai mettre la dernière main à la motion, car je ne savais pas ce qui allait se produire au cours du débat. Nous aurons une copie de la motion que nous pourrons distribuer dans les deux langues officielles.
J'aimerais juste ajouter que ce ne sera pas ma motion à la Chambre. Ce sera le rapport du Comité, car je l'aurai proposé. Ce ne sera pas ma motion qui sera présentée à la Chambre, mais plutôt un rapport — à vrai dire, il y aura deux rapports. Soit que le président présente un rapport, soit que le projet de loi est réputé avoir fait l'objet d'un rapport. Un rapport sera réputé avoir été renvoyé d'après le projet de loi proprement dit.
La Chambre va donc examiner le projet de loi en s'appuyant sur un rapport du président ou, s'il ne présente pas de rapport, sur le rapport qui sera réputé avoir été renvoyé par le Comité, et si la motion que je présente est adoptée, il y aura une motion distincte qui dit que notre comité ne fera pas de débat dans l'immédiat, mais plutôt un débat d'adoption sur un rapport. Pour la plupart des rapports de comités, quelqu'un doit proposer leur adoption pour qu'un débat ait lieu. Nous en avons eu beaucoup dernièrement, mais il est alors impossible de proposer un débat d'adoption. C'est automatique, mais c'est ce qui se produit lorsque le Président discute avec les whips et les leaders parlementaires des travaux de la Chambre, ce qui se fait en consultation. J'ai finalement compris.
:
Si je comprends bien, nous présentons un rapport à la Chambre en vertu de l'article 97.1 du Règlement. Le projet de loi a été amendé, et il a essentiellement été annulé. Nous pouvons faire rapport du projet de loi modifié et annulé à la Chambre ou nous pouvons adopter la motion de M. Oliphant et la renvoyer à la Chambre, mais pas les deux.
Est‑ce que je me trompe? C'est le cas. D'accord. C'est ce que je supposais, car on voit que c'est l'un ou l'autre.
Cela signifie que si nous adoptons la motion présentée par M. Oliphant, aucun projet de loi ne sera renvoyé à la Chambre. Le projet de loi restera ici au Comité. À un certain point, quelqu'un pourrait peut-être proposer son adoption. La Chambre tiendra un débat là‑dessus pour ensuite adopter ou rejeter la motion.
Si la Chambre adopte la motion, alors ce projet de loi — à l'étape du comité, je suppose — sera dissous, et nous passerons à autre chose. Je dirais que cette approche présente un autre avantage pour le gouvernement, à savoir que plutôt que de devoir attendre pendant environ 30 jours la période consacrée aux projets de loi d'initiative parlementaire avant que le gouvernement puisse expliquer pourquoi il a annulé le projet de loi, il aurait l'occasion de le faire beaucoup plus tôt en proposant l'adoption de ce rapport. C'est ce que cette motion proposerait.
Est‑ce exact, monsieur le président?
:
J'aimerais simplement exprimer mon avis sur la question.
Nous devons faire un choix. Nous pouvons renvoyer le projet de loi à la Chambre pour qu'il soit défait, ou nous pouvons exprimer, au moyen de la motion de M. Oliphant, les préoccupations soulevées par certains témoins et des membres de ce comité concernant son contenu et enjoindre au gouvernement d'y donner suite d'une façon ou d'une autre. Le message général qu'il faut envoyer, à mon avis, c'est qu'on ne peut pas simplement laisser la situation actuelle se prolonger. J'ose espérer que le gouvernement en prendra acte.
C'est sûr que, si nous ne faisons que renvoyer le projet de loi à la Chambre pour qu'il soit défait, nous n'aurons pas l'occasion de passer ce message au gouvernement. La motion présentée par M. Oliphant nous donne une occasion en or de le faire. Avec toutes ses qualités et ses défauts, cette motion est la meilleure option que nous ayons pour faire valoir notre point de vue.