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Je vous souhaite la bienvenue à la 61
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les membres du Comité assistent à la réunion en personne dans la salle ou à distance.
J'aimerais maintenant formuler quelques commentaires à l'intention des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer, et veuillez le mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Pour les participants sur Zoom, le service d'interprétation est accessible au bas de votre écran. Vous avez le choix entre le parquet, l'anglais et le français. Pour les participants dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et sélectionner le canal désiré.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 16 novembre 2022, le Comité reprend son étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, la Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus, la Loi sur la radiodiffusion et la Loi interdisant les armes à sous-munitions.
Je suis heureux de souhaiter à nouveau la bienvenue aux fonctionnaires qui sont ici pour nous aider dans l'étude article par article du projet de loi .
Nous sommes heureux d'accueillir à nouveau Mme Ashlyn Milligan, directrice adjointe, Non-prolifération et désarmement, et Mme Jennifer Keeling, directrice générale par intérim, Droits de la personne et affaires autochtones, toutes deux du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. Nous accueillons de plus le major-général Paul Prévost, directeur de l'état-major, État-major interarmées stratégique, du ministère de la Défense nationale.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'en profite aussi pour souhaiter la bienvenue à beaucoup de remplaçants aujourd'hui: Mme Kusie, M. Kelly, M. Brunelle‑Duceppe, M. Green et M. Anandasangaree. Nous avons aussi M. Bains, qui se joint à nous virtuellement.
Je vais maintenant ouvrir le débat sur l'article 6, soit là où nous étions rendus lorsque nous avons ajourné la séance le mardi 25 avril. Veuillez prendre la version 8 de la documentation sur les amendements qui a été acheminée ce matin à tous les membres du Comité.
Monsieur Lawrence, vous avez la parole.
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Conformément à l'ordre du jour, j'aimerais proposer l'amendement CPC‑4.2.
Je vais aussi demander aux membres du Comité, de même qu'au président, de faire preuve d'indulgence, car il s'agit d'un amendement qui concerne plusieurs autres amendements. Pour en parler, je dois aussi parler d'autres amendements qui viennent plus tard, si cela convient au Comité.
Des préoccupations ont été soulevées par des députés du gouvernement et des fonctionnaires qui craignaient que le libellé original du projet de loi ratisse trop large et ait des conséquences imprévues.
Nous avons donc décidé d'opter pour un libellé similaire à celui utilisé par le Parlement des Pays-Bas pour réduire sa portée, afin de protéger les gens qui ont pu investir dans des actions ou des fonds communs de placement de cette nature, selon le cas, sans le savoir. L'amendement CPC‑4.3 crée donc cette disposition.
La disposition protège les personnes qui ont acheté des actions ou des fonds communs de placement et qui, ce faisant, peuvent avoir investi sans le savoir ou le vouloir dans une entreprise impliquée dans la fabrication d'armes à sous-munitions. Ce ne sont pas les personnes, bien entendu, qui sont visées par cette mesure législative, et nous voulons nous assurer qu'elles sont protégées.
Pour vous donner un peu de contexte, ces personnes seraient tenues responsables actuellement en vertu de la loi. Elles sont techniquement en défaut si elles détiennent des fonds communs de placement. Il s'agit en fait d'une disposition d'allègement par rapport à la situation actuelle.
Fort heureusement, dans sa grande sagesse, le gouvernement ne poursuit pas ces personnes, mais cet amendement les protégerait dans la loi et non dans le cadre d'une simple politique administrative.
Nous proposons donc — et je pense que le NPD et le Bloc sont aussi d'accord — de faire trois choses. La première est de voter en faveur de l'amendement CPC‑4.2, une disposition qui consiste simplement à modifier le libellé pour ouvrir la voie à l'adoption du CPC‑4.3, et à rejeter le G‑4.
Le G‑4 est un amendement libéral. Après avoir consulté des intervenants et des ONG comme Mines Action Canada, nous croyons fermement que la barre est beaucoup trop haute du point de vue juridique.
L'amendement G‑4 dit qu'une personne sera tenue responsable si elle « fourni[t] sciemment » — ce qui signifie, bien sûr, la mens rea dans le langage juridique, ou que l'on croit que cela se produirait — « une aide financière dans le but d'accroître la capacité [...] à commettre tout acte. »
La barre est donc très haute. À mon avis, il serait extrêmement difficile pour un procureur d'obtenir une condamnation sur la base que la personne devait savoir que l'argent servait au financement d'armes à sous-munitions, car elle devait savoir non seulement que l'argent était destiné à une entreprise qui fabriquait des armes à sous-munitions, mais aussi qu'il était possible de lier cet argent précisément à la production, la fabrication et la vente d'armes à sous-munitions, ce qui est pratiquement impossible à faire.
Nous préférerions revenir au libellé original, et c'est pour cette raison que nous voulons rejeter cet amendement.
En bref, nous allons voter en faveur de la disposition CPC‑4.2, voter contre l'amendement G‑4, car il s'agit essentiellement d'une disposition d'éviscération que rendrait la loi inutile, et voter pour répondre à la préoccupation du gouvernement voulant que le projet de loi ratisse trop large, afin de protéger grand-mère, par exemple, qui a investi sans le savoir dans un fonds commun de placement qui investit dans la fabrication d'armes à sous-munitions.
Dans un acte de bonne foi à l'égard du gouvernement, nous allons aussi réduire de 5 % à 2 % le seuil maximal. Nous sommes d'avis que cela limitera la portée de cette disposition, et nous éviterons ainsi, comme il a été mentionné, de sembler faire exception en permettant à un fabricant d'armes à sous-munitions d'être financé par une entreprise canadienne.
J'espère que ces trois dispositions sont claires. Voilà notre position.
Nous avons longuement discuté de la question, alors j'aimerais que nous votions sur un élément à la fois, en sachant qu'il faut sous-amender le CPC‑4.3 pour ramener le seuil de 5 % à 2 %.
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Je vous remercie beaucoup.
Monsieur le président, pour ce qui est précisément de la différence entre le cinq pour cent et le deux pour cent, malheureusement, je suis loin d'être une experte financière, et je ne suis pas non plus une experte en fonds communs de placement qui s'y connaît en investissements, alors je ne peux pas vous parler de ce qu'on vise en passant de 5 % à 2 % ou de la différence importante que cela peut faire du point de vue de l'application de la loi. C'est la GRC qui est responsable de l'application de la loi et le Service des poursuites pénales du Canada qui s'occupe de l'enquête et d'intenter les poursuites.
Je vais en profiter toutefois pour faire encore quelques commentaires à propos de cet amendement et de ses effets potentiels.
Je ferais remarquer que le Canada, comme beaucoup d'autres pays, a interprété l'article 1 de la Convention sur les armes à sous-munitions comme interdisant les investissements. En adoptant un libellé dans la loi qui permettrait explicitement les investissements, le Canada pourrait être critiqué pour ne plus respecter cette convention.
Je veux aussi signaler qu'à l'alinéa 6.1c) proposé, on parle d'« investissements dans certains projets ». Comme la notion de « certains projets » n'est pas définie, nous pensons que ce qui constitue un projet acceptable en vertu de la loi ne serait pas clair pour les personnes et les entreprises.
Je ne sais pas si nos collègues du ministère de la Défense ont des réserves au sujet des enjeux liés aux investissements et aux répercussions que cela pourrait avoir sur leurs activités de recherche et développement avec des entreprises, mais je vais les laisser se prononcer sur la question.
Je vous remercie.
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Je comprends la position des libéraux, mais présentement, il faudrait s'en tenir au changement de 5 à 2 %. Ils pourront voter contre.
Je pense que la raison des conservateurs pour proposer cet amendement était de protéger tante Huguette, qui a investi dans un fonds et qui n'est pas nécessairement au courant de ce qui s'y passe. Il ne s'agit pas de rendre légaux les investissements des fonds dans les armes à sous-munitions, mais de protéger les citoyens qui ne sont pas au courant de tous les investissements d'un fonds, comme un fonds de retraite. Tante Huguette n'est pas au courant de cela, et oncle Roger non plus. Ils ne savent pas où sont investis tous ces fonds. Je pense que c'est le but de cet amendement.
J'ai des questions à poser sur l'amendement CPC‑4.3, mais avant de passer au CPC‑4.3, peut-on voter sur l'amendement qui propose le changement de 5 à 2 %? On tiendra des discussions par la suite.
Voilà ce que je voulais dire.
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Monsieur le président, je ne comprends pas très bien, car il semble y avoir un peu de confusion du côté du gouvernement. Dans la loi actuellement, il n'y a rien qui interdit les investissements dans les armes à sous-munitions.
Le projet de loi vise à lutter contre les armes à sous-munitions en interdisant les investissements dans ces armes. Nous avons eu l'impression, lors de nos discussions informelles avec les membres du Comité, que les députés du gouvernement s'inquiétaient du fait que cette interdiction risquait de cibler ceux qui investissent dans des indices plus larges, et de ce fait, peuvent le faire sans le savoir.
Cet amendement vise donc à remédier à une préoccupation concernant le libellé original qui a été soulevée par les députés du gouvernement.
Si ce n'est plus une préoccupation, je présume que cela règle la question, mais j'ajouterais que si ce n'était de nos efforts pour présenter ce projet de loi, il n'y aurait pas d'interdiction liée aux investissements dans les armes à sous-munitions.
Que des membres du Comité laissent entendre qu'on essaie en quelque sorte ici de faciliter les investissements dans ces armes... c'est loin d'être le cas. Ce n'est pas l'objectif du projet de loi. De plus, si les membres du Comité veulent rejeter cet amendement et laisser le libellé original, soit une interdiction plus générale concernant les armes à sous-munitions, c'était notre position au départ. C'est à la suite de discussions que nous avons eues avec des députés du gouvernement que nous avons décidé d'ajouter cette exemption pour ces cas particuliers.
Les commentaires que nous entendons aujourd'hui entrent un peu en contradiction avec ce que nous avons entendu précédemment, mais nous pouvons procéder d'une façon ou d'une autre, peu m'importe.
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Merci, monsieur le président.
J'ai mille et une questions sur le nouvel alinéa 6.1c) proposé dans l'amendement CPC‑4.3. Quand je l'examine, je ne le trouve pas clair. Je pense que nos fonctionnaires avaient la même préoccupation en ce qui concerne la partie parlant de « certains projets d'une société qui produit, vend ou distribue des armes à sous-munitions ».
Si j'ai bien compris, si une société produit, vend et distribue des armes à sous-munitions, mais finance aussi d'autres projets, on serait d'accord sur le financement de ces autres projets. Si je m'interroge à ce sujet, c'est d'abord parce qu'on ne définit pas « certains projets ». C'est aussi parce que ces sociétés sont des vases communicants. Il y a différents projets.
Si on finance un projet qui n'est pas lié aux armes à sous-munitions, mais que les locaux de la société, ses ressources et son matériel sont des vases communicants, on se trouve alors à financer indirectement la production, la vente et la distribution d'armes à sous-munitions. En effet, ce sont les mêmes personnes qui travaillent au même endroit. D'une manière ou d'une autre, nous risquons de financer ces projets, puisque ce sont des vases communicants. Nous ne voulons pas cela.
J'aimerais que mes collègues conservateurs m'expliquent si mes interrogations sont justifiées ou non.
Je vais brièvement critiquer cela en le remettant sur le tapis.
Monsieur le président, pour que je le sache, comme il s'agit d'un amendement que j'ai moi-même présenté, puis‑je le retirer de l'ordre du jour ou non? D'accord. Il faut qu'il y ait consentement unanime.
Encore une fois, il s'agit de protéger les investissements que des entreprises pourraient se retrouver à faire de façon involontaire. On peut imaginer que l'entreprise A achète un pourcentage de l'entreprise B ou accorde un prêt à cette dernière pour un investissement qui n'a rien à voir avec les armes à sous-munitions. Il se peut qu'elle ignore totalement que l'entreprise B est impliquée dans les armes à sous-munitions. Il serait peut-être maladroit de poursuivre l'entreprise A alors qu'elle ne sait pas ou ne se rend pas compte qu'elle investit de façon involontaire dans un projet qui n'a rien à voir avec les armes à sous-munitions, mais qui est mené par une entreprise qui a peut-être quelque chose à voir avec les armes à sous-munitions.
Je voudrais répéter ce qu'a dit Mme Milligan. Il n'y a eu aucune poursuite — je dis bien aucune — pour le financement d'armes à sous-munitions. En insérant une petite exemption dans un texte de loi précis, allons-nous faire passer le nombre de poursuites de zéro à moins de zéro? Je ne le crois pas.
Vue l'interprétation qu'on en fait, ils disent que c'est peut-être illégal à l'heure actuelle. En réponse aux observations de à la Chambre des communes, nous clarifions la situation et prévoyons une exception bien circonscrite. Vous pouvez consulter le hansard pour les lire. Je suis tout à fait disposé à retirer cet amendement et à revenir au texte original.
Voilà quatre séances que nous passons à discuter de questions concernant les droits de la personne. Nous ne devrions pas en arriver à des querelles partisanes. Mes motivations ont été remises en question. D'une certaine manière, défendre les droits de la personne n'est pas la bonne chose à faire.
Je suis d'accord avec l'un ou l'autre camp. Je veux simplement que nous avancions.
Je commencerai par le scénario où l'alinéa c) serait supprimé. Cela éliminerait les préoccupations liées à cette question de « certains projets ».
Encore une fois, je voudrais probablement vérifier auprès de mes collègues du ministère de la Défense nationale, au cas où ils auraient des doutes sur leur capacité à travailler avec des entreprises qui produisent des armes à sous-munitions. En ce qui concerne la recherche et le développement potentiels au sujet de choses qui ne seraient pas des armes à sous-munitions, je voudrais vérifier cela avec eux.
Le seul commentaire que je voudrais faire à propos de... Si la formulation proposée pour amender l'article 6 est rejetée, cela soulèvera certaines préoccupations quant à la formulation originale proposée dans le projet de loi , qui ne met pas clairement l'accent sur l'intention. Nous pensons que c'est un élément important du droit pénal que de prouver que des personnes ont investi dans un but précis, en toute connaissance de cause. Dans le cas contraire, le libellé actuel du projet de loi fait peser une responsabilité pénale sur les personnes qui savent simplement qu'elles ont un investissement, ce qui peut se produire à tout moment. Il n'est pas nécessaire qu'elles aient l'intention d'investir dans...
Encore une fois, comme je l'ai déjà dit, nous avons considéré que l'article sur l'aide et l'encouragement de la Loi interdisant les armes à sous-munitions couvrait les investissements. Comme je ne suis pas juriste, il m'est difficile de me prononcer sur l'ajout du texte proposé par le CPC‑4.3 et de dire si cela entrerait en conflit avec la partie relative à l'encouragement. Je ne sais pas s'il serait nécessaire de trouver un moyen de concilier les deux. Je m'en remettrais aux juristes. Toutefois, je comprends l'intention d'apporter cette précision.
Nous comprenons également l'idée d'éviter de viser les investisseurs qui détiennent simplement des fonds de pension ou des fonds communs de placement et qui ne savent peut-être pas dans quoi l'argent est investi. Nous pensons qu'il s'agit là d'une considération très importante. Nous voulons nous assurer de ne viser que ceux qui ont l'intention d'investir dans les armes à sous-munitions, et nous ne voulons pas pénaliser ceux qui n'ont aucun contrôle sur la façon dont leur argent est placé.
Pour les besoins du compte rendu, je parlerai du NDP‑6. Nous avons retiré le NDP‑4 et le NDP‑5.
Je vais recommencer, si vous êtes d'accord, monsieur le président. Il s'agit de s'assurer que le Canada adhère aux conventions qui sont devant lui. En 2013, le NPD et les libéraux se sont battus avec acharnement pour que l'article 11 de la loi canadienne sur les armes à sous-munitions soit modifié. Paul Dewar, porte-parole du NPD en matière d'affaires étrangères à l'époque, avait déclaré: « [...] lorsque l'on signe un traité international, il est important d'honorer sa signature. Il est important que les lois que nous adoptons ne viennent pas miner les dispositions du traité que l'on a négocié, accepté et signé. »
Cet amendement, le NPD‑6, est exactement le même que celui que le libéral Marc Garneau a présenté au comité des affaires étrangères en 2013, lorsque ce dernier examinait la loi sur l'interdiction des armes à sous-munitions. Comme vous le savez, Marc Garneau a servi dans les Forces armées canadiennes. Il était fermement opposé à l'article 11 de la loi canadienne, tout comme Bob Rae. En fait, tous les libéraux de l'époque, y compris , , M. Dion et , s'opposaient fermement à l'article 11.
Nous avons repris exactement les mêmes termes que ceux proposés par les libéraux à l'époque et, ce qui est important, c'est que ce sont aussi les mêmes termes que l'on retrouve dans la loi canadienne sur les mines terrestres, ce qui, nous en convenons tous, constitue un précédent important. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que nul Canadien ne devrait en aucun cas ordonner l'utilisation ou même le transport d'armes à sous-munitions.
Cet amendement permettrait aux Canadiens de participer à des opérations conjointes avec des États non parties.
Voici ce que M. Garneau a déclaré en 2013:
Le Parti libéral préférerait que le Canada insiste pour que les bombes à sous-munitions ne soient pas du tout utilisées dans le cadre des opérations multinationales auxquelles participe le Canada. Cependant, nous reconnaissons que les Forces canadiennes peuvent être appelées à travailler avec d’autres pays qui y ont recours. Dans ces cas, nous croyons que la politique appropriée consiste à informer nos alliés que le Canada ne participera pas à l'utilisation d'armes à sous-munitions, tout en protégeant nos soldats. Nous comprenons le besoin de protéger nos soldats contre les poursuites judiciaires émanant de la collaboration avec d’autres pays.
Selon nous, l'expression « collaboration active » permet d'atteindre cet objectif — elle fait partie de nos amendements — en établissant clairement que les Forces canadiennes ne peuvent consciemment ou intentionnellement aider à l'utilisation d'armes à sous-munitions. Les soldats sont toutefois protégés contre les poursuites s’ils aident à leur insu ou de façon non intentionnelle une personne à s'adonner à de telles activités.
Plus loin, M. Garneau a également déclaré ceci:
Nous ne voulons pas que les Canadiens utilisent d'armes à sous-munitions, mais nous voulons les protéger lorsqu’ils participent à des opérations combinées avec des pays susceptibles de les utiliser.
En tant que néo-démocrates assis à cette table aujourd'hui, nous croyons que le fait de combler cette lacune de la loi canadienne rendrait enfin cette dernière conforme à la Convention et à la position de plus de 100 autres pays, y compris bon nombre de nos alliés de l'OTAN, comme certains témoins nous l'ont clairement dit.
En 2013 et 2014, les libéraux ont plaidé vigoureusement en faveur de la modification de l'article 11. Marc Garneau a écrit un article d'opinion dans le Globe and Mail pour dire qu'il fallait le corriger. Bob Rae a prononcé des discours énergiques à la Chambre des communes contre cet article et, en troisième lecture, en 2014, les libéraux ont voté contre le projet de loi non amendé — à l'époque, le projet de loi —, y compris , , M. Garneau, M. Dion, et d'autres libéraux. Les objections portaient précisément sur cet article.
C'est la première fois en neuf ans que nous avons l'occasion de corriger cela. Comme nous l'avons entendu, l'ambassadeur Rae est toujours d'avis que cet article est fautif, et je pense que de nombreux libéraux sont du même avis.
Tous les experts qui ont témoigné à ce sujet veulent que cela soit corrigé. C'est le cas d'Earl Turcotte, qui a négocié le traité pour le Canada, d'Alex Neve et de Farida Deif.
Les armes à sous-munitions sont interdites pour une bonne raison. Les conséquences humanitaires des armes à sous-munitions sont horribles. Les Canadiens ne devraient pas s'en servir.
Notre comité peut faire ce choix aujourd'hui. Nous pouvons régler ce problème qui aurait dû être réglé il y a neuf ans.
Je vous remercie.
Cependant, je voulais simplement souligner que l'article 5 du projet de loi modifie la Loi interdisant les armes à sous-munitions afin d'interdire à une personne d'investir dans une entité qui a contrevenu à certaines dispositions de la loi. L'amendement vise à supprimer les diverses exemptions prévues à l'article 11 de la loi. Il s'agit d'un nouveau concept qui n'avait pas été envisagé dans le projet de loi lorsque ce dernier a été adopté par la Chambre en deuxième lecture et qui ne portait pas sur l'interdiction d'investir dans une entité qui a contrevenu à certaines dispositions de la loi.
À la page 770 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes, il est écrit:
Un amendement à un projet de loi renvoyé à un comité après la deuxième lecture est irrecevable s'il en dépasse la portée et le principe.
De l'avis de la présidence, et pour la raison susmentionnée, l'amendement introduit un nouveau concept qui dépasse le champ d'application du projet de loi. Par conséquent, je déclare l'amendement irrecevable.
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Merci, monsieur le président.
Comme vous le savez, il y a eu quelques problèmes techniques avec ce qui a été envoyé hier. Le bon numéro de l'amendement à examiner se termine par 578. Il est considéré par le greffier comme étant dans le champ d'application et il fait ce que nous essayions de faire avec le NDP‑1 original. Il inclut une liste, mais avec des critères précis, et il ajoute une description des communications du gouvernement du Canada avec les familles des prisonniers d'opinion et de ses consultations avec la société civile sur les questions des droits de la personne. Les témoins nous ont clairement indiqué que cela était nécessaire.
Aussi, on y définit maintenant les prisonniers d'opinion, ce qui était également un problème pour nous. Nous comprenons qu'il y a eu des discussions entre les partis sur la formulation d'un sous-amendement, et nous sommes ouverts à cela.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie mon collègue du NPD.
J'ai un sous-amendement à proposer. À la lumière de discussions plus poussées, le sous-amendement que je proposerai oralement n'est pas identique, bien que fort semblable, à celui qui vous a été préalablement remis.
Le sous-amendement que je propose est semblable à celui ayant le numéro de référence 12363478. Il vise à accomplir différentes choses. D'abord, il vise à exiger que le gouvernement tienne une liste des noms des prisonniers d'opinion. Il vise à remplacer les mots « qu'il » par « que le gouvernement du Canada » à un endroit du libellé relativement aux obligations de reddition de comptes. Il vise également à fournir de grands pouvoirs de censure au ministre dans le contexte de ce rapport afin de tenir compte de situations où le gouvernement est d'avis que la sécurité du prisonnier ou que la progression des droits de la personne exige de ne pas divulguer les noms.
L'amendement est le suivant: d'abord, à la ligne 13 de la page 1, les mots « qu'il » sont remplacés par « que le gouvernement du Canada ». Plutôt que de se pencher uniquement sur les mesures prises par le ministre des Affaires étrangères, il se pencherait sur celles prises par le gouvernement en général. Nous estimons que c'est raisonnable, car, pour être honnête, il y aura d'autres ministres en plus de celui des Affaires étrangères qui feront du travail lié aux droits de la personne dans d'autres contextes et engagements.
Les autres changements sont généralement fournis dans le texte correspondant au numéro de référence que j'ai fourni. Ainsi, que la motion NDP‑1, proposant la modification de l'article 2 du projet de loi C‑281 par substitution du passage commençant à la ligne 13, page 1, et se terminant à la ligne 2, page 2, soit modifiée par adjonction, après le sous-alinéa 10(4)b)(i), de ce qui suit:
« (i.1) le nom des prisonniers d'opinion, »
par adjonction, après le paragraphe (4), de ce qui suit:
« (4.1) En établissant la liste prévue à l'alinéa (4)b), le ministre s'assure, dans la mesure du possible, de consulter les membres de la famille ou les représentants des prisonniers d'opinion et peut décider d'exclure certains renseignements de la liste à la demande d'une personne consultée, ou s'il estime qu'il serait avantageux de le faire pour la progression des droits de la personne ou pour la sécurité personnelle du prisonnier. »
par substitution, à « Au paragraphe (4), » au paragraphe (5), de ce qui suit:
Voilà le sous-amendement qui a été préalablement distribué, à l'exception de l'ajout des mots « ou pour la sécurité personnelle du prisonnier » ajouté au nouvel article 4.1, et la proposition de remplacer les mots « qu'il » par « que le gouvernement du Canada » à l'endroit précisé.
Voilà.
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D'accord, je vais le lire de nouveau en entier pour que ce soit consigné. Merci.
Voici les changements qu'il apporte.
D'abord, la motion New-Nouveau NDP‑1(2), proposant la modification de l'article 2 du projet de loi C‑281 par substitution du passage commençant à la ligne 13, page 1, et se terminant à la ligne 2, page 2, soit modifiée:
par substitution des mots « qu'il », à l'alinéa a), aux mots « que le gouvernement du Canada »
par adjonction, après le sous-alinéa 10(4)b)(i), de ce qui suit:
« (i.1) le nom des prisonniers d'opinion, »
par adjonction, après le paragraphe (4), de ce qui suit:
« (4.1) En établissant la liste prévue à l'alinéa (4)b), le ministre s'assure, dans la mesure du possible, de consulter les membres de la famille ou les représentants des prisonniers d'opinion et peut décider d'exclure certains renseignements de la liste à la demande d'une personne consultée, ou s'il estime qu'il serait avantageux de le faire pour la progression des droits de la personne ou pour la sécurité personnelle du prisonnier. »
par substitution, à « Au paragraphe (4), » au paragraphe (5), de ce qui suit:
Pour ceux qui utilisent la version du sous-amendement no 1236478, remise plus tôt, le sous-amendement que j'ai proposé n'enlève rien à ce libellé. Il n'y a que des ajouts. Il prend les mots existants dans le sous-amendement préalablement fourni et ajoute « ou pour la sécurité personnelle du prisonnier », puis remplace les mots « qu'il », qui renvoient au ministre, par « que le gouvernement du Canada » à l'alinéa a).
Aucune partie du libellé n'a été retirée de cette version numérotée. Dans les deux cas, il s'agit d'ajouts. Sinon, c'est exactement le même libellé que celui de la version numérotée.
Est‑ce clair pour le greffier législatif et l'ensemble des membres?
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Merci, monsieur Genuis.
Je voudrais consulter notre personnel pour plus de précisions.
D'abord, en ce qui a trait aux avantages et aux inconvénients de la publication, j'aimerais entendre n'importe quelle liste de prisonniers d'opinion. Je crois que c'est un aspect important.
Ensuite, quand il devient évident que la liste demeurera... Par exemple, pourquoi la discrétion dont peut faire preuve le gouvernement en matière de divulgation d'information relative au travail du Canada sur la libération de défenseurs des droits de la personne détenus ou de prisonniers d'opinion est-elle importante?
Enfin, quelle est la conséquence d'une exigence législative de divulguer les noms au complet et les circonstances du travail du Canada en matière de libération de certaines personnes en particulier?
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Je parlerai brièvement des risques que comporte, selon nous, la publication d'une liste dans un rapport quelconque sur les droits de la personne. Les témoins qui m'ont précédée ont souligné les préoccupations importantes que le gouvernement entrevoit dans la publication de toute liste de noms, ou même des conditions possibles de détention et des circonstances d'une telle détention. Je vais rappeler brièvement quelques-uns de ces arguments.
Le premier, bien entendu, c'est que le gouvernement a la responsabilité et l'obligation de ne causer aucun mal. En soutenant les défenseurs des droits de la personne, en l'occurrence les « prisonniers d'opinion », ou toute autre personne pour laquelle nous intervenons ou que nous défendons, l'approche du Canada est de ne causer aucun mal et de s'assurer qu'il y a un consentement éclairé. La sécurité et la vie privée de ces personnes sont primordiales.
Si le gouvernement est tenu de publier une liste sur laquelle figurent les noms et la situation des défenseurs des droits de la personne qui sont détenus dans le monde entier ou d'autres personnes susceptibles d'être détenues en violation des normes en matière de droits de la personne, rien ne garantit que ces valeurs seront respectées. De plus, en ce qui a trait à la sécurité personnelle des détenus, cela ne se limite pas seulement aux prisonniers éventuels; nous devons également penser à ne pas nuire à leur famille, à leur communauté et à d'autres personnes qui travaillent sur ces mêmes questions, ainsi que sur d'éventuels cas consulaires, et à tout Canadien qui pourrait voyager dans cette région.
Nous devons également réfléchir au risque que la publication d'une liste, contenant les noms et la situation des défenseurs des droits de la personne, puisse porter atteinte à leur sécurité et, dans les cas les plus graves, mettre en danger leur vie; nous aurions donc à faire preuve de beaucoup de prudence avant de publier une liste quelconque.
Je pense que votre deuxième question portait sur l'importance du pouvoir discrétionnaire, de sorte que le gouvernement dispose d'une certaine discrétion ou d'un certain mécanisme pour évaluer la sécurité personnelle. Là encore, je dirais qu'il existe des raisons légitimes de ne pas inclure certains cas dans une liste. Même si les noms n'étaient pas divulgués, il pourrait y avoir certaines circonstances reconnaissables qui permettraient d'identifier la personne pendant sa détention, et cette personne pourrait donc faire l'objet de représailles de la part de l'autorité ou de l'institution qui la détient. Il y a également des représailles potentielles pour sa famille, sa communauté, ses proches et les cas consulaires canadiens, comme je l'ai mentionné.
Une telle situation nuit à notre capacité de nous assurer que nous ne causons aucun mal et que nous obtenons le consentement éclairé de tous ces gens. Le pouvoir discrétionnaire du gouvernement et l'évaluation de la sécurité personnelle de toutes les personnes impliquées dans ces affaires seraient essentiels pour nous aux termes de cet amendement.
Je pense avoir répondu à toutes les questions, alors je vais en rester là. S'il y a d'autres points à clarifier, je serai heureuse de le faire.
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Merci, monsieur le président.
Pour en revenir au sous-amendement, en anglais, lorsque nous disons qu'il faut remplacer « Minister » par « government », je veux m'assurer qu'il s'agit bien du gouvernement du Canada. C'est bien cela? D'accord.
En français, l'amendement se lit comme suit:
[Français]
« un résumé des mesures qu'il a prises ».
[Traduction]
Il doit être remplacé par:
[Français]
« que le gouvernement du Canada a prises ».
:
Monsieur le président, j'aurais simplement une observation à faire.
Parfois, dans le cadre de nos discussions sur cet article, nous avons réentendu des arguments sur lesquels tous les membres du Comité s'étaient déjà mis d'accord. De l'avis général, le texte original du projet de loi devait être amendé parce qu'il fallait des pouvoirs de censure légitimes. Ceux proposés dans le sous-amendement ont une portée extrêmement vaste. Ils s'appliquent à toutes les parties de l'alinéa 10(4)b) proposé, non seulement aux noms, mais aussi aux circonstances, aux pays, aux autorités de détention, et j'en passe. Le gouvernement peut choisir de caviarder n'importe lequel de ces éléments d'information en fonction de sa propre évaluation de ce qui est dans l'intérêt supérieur des droits de la personne.
Le gouvernement est tenu de préparer ces renseignements et de les publier s'il estime que leur publication n'est pas contraire à l'intérêt supérieur des droits de la personne. J'espère que les députés sont conscients de la vaste ampleur d'une telle possibilité. Je suppose qu'on ne peut pas contester le sous-amendement ou l'amendement au motif que certains des renseignements publiés pourraient causer d'autres problèmes, car le gouvernement a toute la latitude nécessaire pour caviarder ces renseignements — pas seulement les noms, mais aussi les circonstances, l'information sur les autorités de détention, etc. — chaque fois qu'il perçoit un problème. Le gouvernement doit publier un rapport et évaluer si les renseignements doivent être rendus publics ou non. Il peut caviarder les renseignements qu'il estime ne pas devoir rendre publics.
Encore une fois, je pense qu'il s'agit d'un compromis très raisonnable. Plus qu'un compromis, je pense que c'est la bonne chose à faire. Nous ne voulons pas non plus que soient publiés des renseignements qui ne devraient pas l'être. Cependant, nous jugeons qu'il est dans l'intérêt public d'obliger le gouvernement à publier ce rapport, à préparer cette liste et à prendre les décisions qui s'imposent.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Moi aussi, j'ai encore une question à poser à Mme Keeling.
[Traduction]
Madame Keeling, sur la base des témoignages que j'ai entendus jusqu'à présent dans le cadre de cette étude, je reste profondément préoccupée par la publication d'une telle liste. Il me semble que le gouvernement, comme vous l'avez dit, a l'obligation de ne pas causer de tort, et je pense que nous pourrions en causer en publiant une liste. J'estime également, — et mes collègues ont tenté de répondre à cette question grâce au sous-amendement — que le gouvernement ne dispose pas toujours de tous les renseignements et qu'il lui serait difficile de savoir si la publication de ces renseignements présente des risques pour la personne détenue.
Pourriez-vous me dire — je sais que vous n'aurez peut-être pas de réponse complète à me donner aujourd'hui — si le gouvernement du Canada pourrait être tenu responsable de circonstances aggravantes, de blessures ou du décès d'une personne qui pourraient découler de la publication de son nom?
Le gouvernement pourrait‑il être tenu légalement responsable de telles conséquences?
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Monsieur Green, l'article 2 du projet de loi modifie la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement pour y ajouter l'obligation de publier un rapport décrivant les mesures prises par le ministre « pour faire progresser les droits de la personne sur la scène internationale dans le cadre de la politique étrangère du Canada » et énumérant « les noms et la situation des prisonniers d’opinion qui sont détenus dans le monde et que le gouvernement du Canada s’emploie activement à faire libérer ».
L'amendement vise à ajouter une nouvelle obligation pour le ministre, celle d'élaborer et de maintenir une stratégie internationale en matière de droits de la personne à l'échelle du gouvernement. Il s'agit d'un nouveau concept qui ne figurait pas dans le projet de loi lorsqu'il a été adopté en deuxième lecture.
Comme l'indique la troisième version de La procédure et les usages de la Chambre des communes, à la page 770, « Un amendement à un projet de loi renvoyé à un comité après la deuxième lecture est irrecevable s’il en dépasse la portée et le principe ».
De l'avis de la présidence, et pour la raison susmentionnée, l'amendement est un nouveau concept qui dépasse la portée du projet de loi.
Par conséquent, je déclare l'amendement irrecevable.
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La question est maintenant la suivante: L'article 2 est‑il adopté tel que modifié?
(L'article 2 modifié est adopté avec dissidence. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Le titre abrégé est‑il adopté?
Des députés: Oui.
Le président: Le titre est‑il adopté?
Des députés: Oui.
Le président: Le projet de loi modifié est‑il adopté?
Des députés: Oui.
Le président: La présidence doit-elle faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Le Comité doit‑il demander la réimpression du projet de loi pour usage à l'étape du rapport à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Il ne me reste plus qu'à informer tous les députés que notre prochaine réunion, qui aura lieu à 11 heures, sera consacrée au budget principal. Le ministre Sajjan sera présent de 11 heures à 12 heures. De 12 heures à 12 h 30, nous recevrons des représentants du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement. De 12 h 30 à 13 heures, nous discuterons des travaux du Comité.
Les membres du Comité souhaitent‑ils lever la séance?
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Monsieur le président, je suis désolé. Je ne savais pas que nous allions consacrer cette demi-heure supplémentaire aux travaux du Comité. Cette partie sera‑t‑elle publique ou aura‑t‑elle lieu à huis clos? Pouvez-vous nous dire ce qui est prévu?
J'aimerais que nous disposions d'une heure entière avec les fonctionnaires. Je pense que nous devrions disposer de deux heures avec les ministres, mais nous devrions au moins disposer de deux heures pour le budget principal.
Cela ne correspond également pas au calendrier adopté précédemment.
S'il y a quelque chose dont vous devez discuter pendant une demi-heure en comité, je voudrais juste savoir de quoi il s'agit, si nous devons changer le calendrier. Sinon, nous devrions simplement conserver le calendrier tel qu'il a été adopté.