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Bienvenue à la 60
e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les membres du Comité assistent à la réunion en personne dans la salle et à distance par l'entremise de Zoom.
J'aimerais maintenant formuler quelques commentaires à l'intention des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous reconnaisse par votre nom avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Veuillez le mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
Pour les participants sur Zoom, le service d'interprétation est accessible au bas de votre écran. Vous avez le choix entre le parquet, l'anglais et le français. Pour les participants dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et sélectionner le canal désiré.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 16 novembre 2022, le Comité reprend son étude du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, la Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus (loi de Sergueï Magnitski), la Loi sur la radiodiffusion et la Loi interdisant les armes à sous-munitions.
Je suis heureux de souhaiter à nouveau la bienvenue aux fonctionnaires qui sont ici pour nous aider dans l'étude article par article du projet de loi .
Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous sommes heureux d'accueillir à nouveau Mme Ashlyn Milligan, directrice adjointe, Non-prolifération et désarmement. Nous accueillons également Mme Jennifer Keeling, directrice générale par intérim, Droits de la personne et affaires autochtones.
Du ministère du Patrimoine canadien, nous sommes ravis d'accueillir encore une fois Mme Amy Awad, directrice principale, Politique législative et du marché.
Enfin, du ministère de la Défense nationale, nous accueillons le Mgén Paul Prévost, directeur d'état-major, État-major interarmées stratégique, qui a eu l'amabilité d'accepter de se joindre à nous par l'entremise de Zoom.
Je vais maintenant ouvrir le débat sur le sous-amendement G‑2, dont nous étions saisis lorsque nous avons ajourné le débat pour la dernière fois, c'est‑à‑dire le jeudi 20 avril 2023.
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Nous traitons le même libellé que la dernière fois. Cela concerne la Loi sur la radiodiffusion, qui est modifiée par adjonction, après le paragraphe 22(1), de ce qui suit:
Restriction — entreprises de radiodiffusion influençables
Il y aurait ensuite suppression des mots « Il est interdit d’attribuer, de modifier ou de renouveler » à la première ligne pour les remplacer par les mots « Aucune licence ne peut être attribuée, ou renouvelée », ce qui permettrait ainsi de supprimer le mot « modifier » et les mots « une licence à l’égard de toute entreprise de radiodiffusion ». On insérerait ensuite, après les mots « la programmation étrangère qui », les mots suivants:
malgré toute mesure que le Conseil peut prendre en vertu de la présente partie,
Le mot « est » de la version originale est conservé, et on ajoute ensuite les mots « susceptible d’être considérablement influencé par », ce qui permet d'ajouter en particulier le mot « considérablement ».
Pour ce faire, il faut supprimer les mots « vulnérable à l'influence d' » et conserver le reste.
Quelques considérations importantes motivent ces changements.
Tout d'abord, le libellé supprime le mot « modifier », ce qui est une bonne chose, car cela permet de corriger le problème par l'entremise d'un amendement aux documents en question. Le problème serait donc résolu.
Deuxièmement, le CRTC a d'autres pouvoirs de surveillance en matière de réglementation concernant le renouvellement ou la délivrance d'un permis. L'insertion des mots « malgré toute mesure que le Conseil peut prendre en vertu de la présente partie » permettrait de reconnaître que le CRTC a déjà intégré certaines mesures qui permettent de résoudre le problème que nous traitons actuellement. Il s'agit simplement de reconnaître qu'il existe des mécanismes internes.
Troisièmement, le mot « considérablement » représente un ajout important au libellé existant, car l'influence dont nous parlons devrait être considérable. Nous devons établir une mesure à cet égard et ne pas nous contenter d'une influence mineure comme seuil. Une influence considérable devrait représenter le seuil dans le cadre de cette loi.
Cela n'enlève rien à ce qu'a proposé M. Lawrence. Il s'agit simplement de resserrer et de préciser un peu les choses. Cela permet de conserver l'esprit de ce que M. Lawrence a proposé en ce qui concerne la loi dans cet article.
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Monsieur le président, honorables députés, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
En août, lorsque j'ai témoigné devant le Comité, nous avons discuté de la sécurité énergétique à l'approche de l'hiver. De nombreuses préoccupations ont été exprimées sur la manière dont l'Europe — et pas seulement l'Ukraine — allait traverser l'hiver. L'hiver a été très dur pour l'Ukraine.
À partir du 10 octobre, la Russie a mené plus de 33 attaques massives de missiles et de drones sur des infrastructures énergétiques, dont environ 70 % ont été interceptés par l'Ukraine. Pendant cet hiver froid, nous avons eu des pannes de courant, nos réseaux électriques ont été détruits et nous avons passé des jours sans électricité, sans gaz et sans chauffage. Les frappes aériennes les plus meurtrières ont visé des immeubles résidentiels, notamment à Dnipro, à Kiev et à Zaporijia. La Banque mondiale a évalué les dégâts à plus de 411 milliards de dollars américains.
C'est maintenant le printemps et nous sommes extrêmement reconnaissants au Parlement canadien, au gouvernement et au peuple canadiens de leur appui solide. Nous nous réjouissons de la position ferme adoptée par le Parlement, soit par tous les partis qui y sont représentés, qui soutiennent l'Ukraine dans cette guerre barbare. Le soutien du Canada a changé la donne.
Au total, 450 millions de dollars canadiens ont aidé le gouvernement ukrainien à acheter du gaz et à fournir du chauffage aux familles ukrainiennes. Un autre montant de 115 millions de dollars canadiens qui a été donné à la Banque mondiale nous a aidés à reconstruire les réseaux électriques endommagés et à fournir de l'électricité. Cinq milliards de dollars de prêts au gouvernement ukrainien nous ont aidés à financer des pensions et du soutien social pour les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et d'autres personnes vulnérables.
Le matériel de déminage offert par le Canada contribue à débarrasser nos rues et nos champs des mines russes. Le soutien apporté, avec d'autres partenaires, à l'initiative sur les céréales de l'Ukraine a permis de garantir la livraison de plus de 170 millions de tonnes de céréales ukrainiennes à des pays du Sud. Le système avancé de missiles sol-air norvégien est l'un des systèmes de défense aérienne les plus avancés au monde et le Canada s'est engagé à le fournir à l'Ukraine pour qu'elle puisse protéger ses villes et la vie de ses concitoyens.
Nous remercions les membres du Comité pour leur soutien indéfectible à l'Ukraine durant cette invasion massive qui dure depuis plus d'un an; pour leur soutien politique et l'adoption de la motion visant à qualifier de génocide les crimes commis par la Russie contre le peuple ukrainien; pour leur appel à désigner le groupe Wagner comme une organisation terroriste; pour les recommandations qu'ils ont formulées dans le rapport; et pour leur position politique dans différentes arènes, y compris sur la scène internationale.
Crimes d'agression, crimes de guerre et génocide: tous ces crimes horribles doivent être jugés. Les forces de l'ordre ukrainiennes enquêtent sur plus de 80 000 crimes de guerre, dont le meurtre de 10 100 civils, y compris 470 enfants. Plus de 19 500 enfants ukrainiens ont été déportés illégalement en Russie. Malheureusement, seuls 328 d'entre eux ont été renvoyés chez eux. Selon les renseignements obtenus, on les a forcés à apprendre la langue russe et l'histoire révisée par les Russes et beaucoup ont été filmés pour des campagnes de propagande russe.
Il faut que justice soit faite pour ces crimes, et pas seulement pour les familles qui ont perdu leurs proches. Cela servira également l'intérêt fondamental de la justice mondiale pour empêcher que d'autres crimes soient commis et que d'autres dictateurs comme Poutine en commettent à nouveau.
Nous remercions le Canada de son importante contribution à la Cour pénale internationale, ou CPI, dans l'enquête sur les crimes de guerre, y compris ceux commis contre des femmes et des enfants. Les mandats d'arrêt qu'a lancés la CPI contre Poutine et sa prétendue commissaire aux droits des enfants constituent une première étape importante sur la voie de la justice. Nous accordons une grande importance à la participation du Canada au groupe central qui travaille à la création d'un tribunal international spécial sur le crime d'agression, dont l'objectif est d'amener Poutine et son entourage à rendre des comptes.
Sur le plan stratégique, la Russie a déjà échoué en Ukraine. Elle n'a pas réussi à prendre le contrôle de Kiev comme elle l'avait prévu au cours des premières semaines de la guerre. Elle n'a pas réussi à démoraliser les Ukrainiens lors des attaques contre les infrastructures essentielles qui les ont privés de chauffage et d'électricité. Elle n'a pas réussi à maintenir ses tentatives d'opérations offensives cette année.
Elle n'a pas réussi à briser l'unité entre les partenaires. Au contraire, étant donné l'adhésion de la Finlande à l'OTAN et les démarches de la Suède dans le même sens, les invasions russes ont renforcé l'alliance euroatlantique. Cette alliance sera encore plus forte avec l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et nous nous attendons à ce que le Canada adopte une position ferme et accueille favorablement la demande de l'Ukraine à cet égard. Le sommet qui se tiendra à Vilnius constituera une tribune importante pour la prise de cette décision très nécessaire de l'alliance.
La Russie n'a pas réussi à briser le moral de l'Ukraine non plus. Quatre-vingt-quinze pour cent des Ukrainiens croient en une victoire de leur pays sur le champ de bataille. Selon des sondages récents, 87 % des Ukrainiens sont favorables à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et 87 % à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Les sanctions imposées à la Russie fonctionnent et privent la Russie non seulement de l'argent nécessaire pour faire la guerre, mais aussi de la possibilité de produire des armes à grande échelle. Nous devons accroître la pression des sanctions, y compris sur l'industrie nucléaire. Nous devons exercer un contrôle strict et empêcher que les sanctions ne soient contournées.
En outre, il faut saisir les avoirs russes qui sont gelés à l'étranger et l'argent des oligarques russes qui font l'objet de sanctions. Le Groupe de travail sur les élites, les mandataires et les oligarques russes, qui est le groupe de travail spécial sur les sanctions, a déjà bloqué 58 milliards de dollars d'actifs russes appartenant à des individus visés par des sanctions. D'autres mesures doivent être prises.
Sur le plan militaire, les combats les plus intenses se déroulent aujourd'hui autour de Bakhmout. Depuis janvier, la Russie a subi d'énormes pertes au sein de ses forces et en armes lourdes dans ses tentatives de prendre la ville. La ville de 70 000 habitants a été presque entièrement détruite par les bombes et l'artillerie russes. C'est littéralement un tas de ruines, mais nous tenons bon et nous nous battons. La Russie attaque constamment par voie aérienne et c'est pourquoi il est essentiel que nous disposions de systèmes de défense aérienne et d'avions de combat pour protéger l'ensemble du territoire ukrainien.
À ce jour, la ligne de front est de 1 300 kilomètres. C'est à peu près la longueur de la frontière canado-américaine le long de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba réunis. Nos braves hommes et femmes qui sont sur la ligne de front continuent de se battre, y compris les 35 000 personnes qui ont été formées dans le cadre du programme de l'opération Unifier. Je tiens à remercier tous les instructeurs canadiens pour le dévouement dont ils ont fait preuve pour former des forces ukrainiennes. Je voudrais également vous remercier de votre contribution au soutien militaire que l'Ukraine reçoit de tous les alliés: chars de combat Leopard, véhicules blindés, artillerie, obus d'artillerie, drones et bien plus encore. Il s'agit d'un investissement important pour notre victoire, mais aussi pour la sécurité de la région euroatlantique.
D'autres opérations de contre-offensive porteront leurs fruits grâce à des forces ukrainiennes bien équipées: chars, véhicules blindés, artillerie, munitions, défense aérienne et avions de chasse. Le programme pluriannuel de soutien militaire à l'Ukraine au Canada et dans d'autres pays alliés aidera à accélérer la production de défense et à obtenir les équipements militaires nécessaires.
Enfin, je voudrais également aborder un autre sujet — les tentatives de la Russie de s'attaquer à notre unité au moyen de la désinformation. Contrairement aux chars, aux canons et aux missiles, cette arme massive n'est pas toujours clairement visible. Les campagnes de désinformation russes ne sont pas seulement axées sur la propagande et l'affaiblissement du soutien à l'Ukraine. Elles remettent également en question les institutions, les valeurs fondamentales et la démocratie elle-même. Le plus souvent, elles visent simplement à semer la discorde, à diviser les gens, car lorsque les alliés sont divisés, il leur est plus difficile de forger une résolution commune contre une menace extérieure. Aujourd'hui plus que jamais, il est important de reconnaître ces menaces et d'y faire face.
Honorables députés, l'Ukraine vous est reconnaissante de votre leadership, de vos paroles et des efforts que vous déployez pour vous opposer à l'horreur que constitue une invasion russe à grande échelle et à toutes les horreurs qu'elle a entraînées pour notre pays. Nous vous remercions du soutien indéfectible, tous partis confondus, à l'Ukraine, qui se bat pour la liberté et la démocratie. Il n'y a pas de meilleure façon de promouvoir nos valeurs communes aujourd'hui que de les défendre ensemble.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Votre Excellence, je vous remercie de votre présence. L'Ukraine ne se bat pas seulement pour elle-même. Elle est en première ligne dans une lutte pour la sécurité de l'ensemble du monde libre. Je tiens donc à vous remercier, vous ainsi que tous les Ukrainiens, pour le courage héroïque dont vous faites preuve dans ce combat. Nous devons être à vos côtés aussi longtemps qu'il le faudra.
Comme vous l'avez fait, je tiens également à souligner que la dernière fois que vous êtes venue témoigner, nous avons discuté de la question de la dérogation concernant les turbines de Gazprom. Vous nous avez encouragés à révoquer cette dérogation. Les membres des trois partis d'opposition ont cherché à faire pression sur le gouvernement, qui a fini par faire marche arrière.
Je vous remercie pour le rôle que vous avez joué dans ce processus. Je pense que cela montre qu'une démocratie parlementaire forte, dans laquelle les partis d'opposition peuvent utiliser les outils dont ils disposent pour faire pression sur le gouvernement afin que les actes correspondent à la rhétorique, est certainement très importante.
Il y a un certain nombre de sujets que je voudrais aborder aussi rapidement que possible. Tout d'abord, pourriez-vous nous fournir des renseignements précis sur le matériel militaire dont l'Ukraine a besoin et sur ce que le Canada pourrait faire d'autre lorsqu'il s'agit de fournir le matériel militaire dont votre pays a absolument besoin?
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En ce qui concerne le soutien militaire, le Canada est déjà intervenu pour cinq ou six priorités. Cependant, la réalité sur le champ de bataille, c'est que nous avons besoin de plus. Nous accordons de l'importance au fait que le Canada s'est joint à la coalition des pays qui nous offrent des chars d'assaut. Nous attachons de l'importance aux chars Leopard qui ont déjà été livrés à l'Europe et qui, nous l'espérons, seront bientôt livrés à l'Ukraine. C'est important.
Nous avons également besoin d'artillerie. L'artillerie sera certainement nécessaire pour la contre-offensive, étant donné que la Russie domine toujours sur le plan des capacités de combat.
Ensuite, il y a la défense aérienne. Depuis le tout premier jour de cette invasion massive, c'est la Russie qui domine dans les airs. Vous vous souviendrez que le premier message de l'Ukraine était « fermez le ciel ». Nous comprenons maintenant que pour ce faire, nous avons besoin d'aide sur le plan de notre défense aérienne. L'Ukraine veut des avions de combat de l'OTAN. C'est important pour protéger les villes et les infrastructures.
Nous avons traversé un hiver difficile durant lequel il y a eu des attaques massives de missiles dans tout le pays. Je placerais les véhicules blindés et les chars d'assaut en tête des priorités.
Je voudrais également souligner que ce qui se passe entre autres à l'heure actuelle quant à nos autres partenaires de l'OTAN, c'est qu'on fait une planification à long terme. Les stocks de défense de nombreux pays s'épuisent. Accroître la production de défense, à la fois pour relever les défis de sécurité auxquels font face nos partenaires et pour être en mesure d'aider l'Ukraine, nécessite une planification à moyen et à long terme. Les programmes de soutien à long terme et, par conséquent, le renforcement du secteur de la défense et l'augmentation de la production de défense — ce qui crée également plus d'emplois dans ces pays — sont des éléments très importants d'un point de vue stratégique.
La prochaine question que je souhaite poser porte sur les répercussions de certains des commentaires du président de la France. J'ai été très préoccupé par ses propos, en particulier au sujet de la Chine et de Taïwan. L'unité des nations occidentales a joué un rôle crucial au cours des 18 derniers mois. Nous devons nous unir pour défendre l'ordre international fondé sur des règles, au lieu de tenter de conclure des ententes parallèles.
Nous pensons que l'Ukraine doit remporter la victoire à ses propres conditions et que les alliés doivent soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra. En outre, nous pensons que si des négociations pouvaient amener l'Ukraine à faire des concessions, il appartiendrait aux Ukrainiens, par l'intermédiaire de leurs représentants démocratiques, d'en discuter et de prendre une décision sans qu'il n'y ait de pression extérieure.
De plus, à mon avis, demander à Xi Jinping de contribuer au processus de pays entre la Russie et l'Ukraine a autant de sens que si l'on avait demandé à Hirohito de négocier l'avenir de l'Alsace-Lorraine.
Je me demande si vous avez des observations à faire sur ce que dit Macron au sujet de la Chine, puis sur ce que proposent d'autres États de l'Europe occidentale concernant des négociations de paix.
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La première fois que le président Zelenski a parlé du plan de paix, c'était au sommet du G20; l'Assemblé générale des Nations unies a ensuite pris la résolution.
L'Ukraine a offert à tous les pays un plan de paix fondé sur les règles et l'ordre internationaux. C'est le fondement de cette entente et l'Ukraine est prête à ouvrir ses portes à de nombreux pays à cet égard.
Nous sommes ouverts et nous sommes optimistes. Nous sommes reconnaissants à l'égard du Canada, qui appuie les efforts associés à ce plan de paix, en plus de nombreux autres pays. Je dirais que l'Ukraine veut une paix très stable et juste. Toutes les négociations qui pourraient avoir lieu sur les diverses plateformes doivent respecter les principes de base: respect du pays souverain, respect des frontières souveraines et justice. Sans la justice, nous ne pouvons pas garantir qu'une telle situation ne se reproduira plus.
Le plan de paix ne vise pas la sécurité alimentaire, qui n'est pas un enjeu propre à l'Ukraine. C'est un enjeu mondial auquel nous faisons déjà face. Il y a aussi l'initiative céréalière, qui est une fois de plus à risque. La sécurité nucléaire est importante pour tous, tout comme la lutte contre l'écocide, qui se passe aussi en Ukraine.
Le pays a établi les jalons des efforts de rétablissement. Cette plateforme laisse place à la discussion, mais elle se fonde sur le principe reconnu de la Charte des Nations unies.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureuse de vous revoir. Je vous remercie pour votre présence, madame l'ambassadrice. Nous vous remercions de nous présenter cette mise à jour.
Bien sûr, nous aimerions tous que cela ne soit pas nécessaire et que les Ukrainiens aient déjà gagné la guerre, afin qu'ils puissent continuer leur vie. Je tiens aussi à vous remercier de m'avoir aidée à organiser des réunions lors de mon passage en Ukraine plus tôt cette année. J'aimerais que nous discutions de ce voyage. Comme vous le savez, j'ai pu visiter Irpin et voir les effets dévastateurs de la guerre sur des infrastructures de toute évidence civiles. L'image d'un terrain de jeu détruit restera à jamais gravée dans mon esprit. La violence contre les civils est une indication claire des crimes de guerre et d'un génocide.
Ce que j'ai vu aussi à Kiev — et nous en avons parlé —, c'est que les Ukrainiens vivent leur vie. Ils continuent d'être forts face aux attaques de la Russie. Lorsque j'ai rencontré la première vice-première ministre de l'Ukraine, elle m'a parlé des efforts de reconstruction de son pays. L'Ukraine tente de rebâtir ses communautés. Le Canada peut l'aider en rassurant les sociétés canadiennes qui souhaitent travailler en Ukraine, mais qui n'osent pas prendre ce risque.
Pourriez-vous nous parler des façons dont le Canada peut aider l'Ukraine à se rebâtir?
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Je vous remercie d'être venue en Ukraine. Vous avez constaté l'horreur de la guerre et les dommages qu'elle a causés. Il y a quelques semaines à peine, la Banque mondiale a publié une évaluation des dommages... Ils dépassent maintenant les 411 milliards de dollars. C'est énorme. Bien sûr, l'Ukraine aura besoin d'aide pour se reconstruire. Les actifs souverains de la Russie et les biens des oligarques russes doivent servir à financer sa reconstruction. De plus, le secteur privé, avec ses technologies et sa capacité, doit aider le pays à se rebâtir.
Notre premier ministre s'est rendu au Canada il y a deux semaines, et nous avons parlé de la participation du secteur privé à la reconstruction, qui a déjà commencé. La reconstruction doit être entreprise dans les deux heures suivant la frappe d'un missile sur les réseaux électriques, par exemple, parce qu'ils sont essentiels. Nous n'avons pas le temps d'attendre que la guerre soit finie. Nous devons reconstruire les écoles, afin que les enfants puissent se réfugier sous terre et continuer d'apprendre pendant les raids aériens. Nous devons aussi reconstruire les hôpitaux et toutes les autres infrastructures, notamment plus de 35 000 maisons qui ont été complètement détruites.
Pour que le secteur privé participe à ces efforts, l'assurance contre les risques de guerre est essentielle. Nous avons entrepris le travail avec certaines institutions comme l'Agence multilatérale de garantie des investissements de la Banque mondiale, mais aussi avec les agences de crédit par l'entremise des pays du G7 et d'autres afin de trouver cet instrument et de sécuriser ce qu'on appelle les risques de guerre pour le secteur privé, pour assurer la clarté et l'assurance relatives aux efforts en Ukraine.
J'aimerais aussi vous donner un exemple de partenariat stratégique du secteur privé canadien avec l'Ukraine. Nous avons signé un accord — et notre premier ministre en a été témoin, puisqu'il était au Canada à ce moment‑là — avec l'une des plus importantes sociétés canadiennes productrices d'uranium. Nous pourrons ainsi remplacer le combustible nucléaire russe dans toutes les centrales nucléaires de l'Ukraine. C'est un exemple de partenariat stratégique entre nos entreprises et d'autres du secteur privé. Dans le cadre de la réunion entre le premier ministre Chmyhal et les représentants du secteur privé, il a été largement question des instruments qui permettraient de réduire le risque associé aux activités des sociétés en Ukraine.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Votre Excellence, merci d'être parmi nous à nouveau. C'est toujours un plaisir d'entendre vos observations. Nous vous remercions, évidemment, de tout le travail que vous accomplissez au Canada et en Ukraine.
Je n'ai pas beaucoup de temps. J'aimerais peut-être revenir sur ce que vous avez dit à propos des sanctions dans votre déclaration préliminaire.
Vous avez dit que les effets des sanctions sont considérables. Vous avez parlé, je crois, de 58 milliards de dollars d'actifs gelés en Russie. Les sanctions visant précisément les engrais ont fait couler beaucoup d'encre. Comme vous le savez, le Canada a imposé des droits de douane de 35 % sur les engrais russes au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Malheureusement, le Parti conservateur a présenté une motion à la Chambre des communes pour que soient levées ces sanctions. De son côté, le gouvernement préfère se tenir debout contre la Russie en maintenant les sanctions et en soutenant les agriculteurs au moyen d'investissements qui leur permettront de se diversifier et de prendre leurs distances par rapport à l'agresseur.
J'aimerais savoir, d'une part, ce que vous pensez de ces sanctions sur les engrais russes, et d'autre part, ce que vous avez entendu de la bouche d'autres alliés — y compris peut-être les pays de l'hémisphère sud — quant à leurs intentions d'imposer des sanctions similaires.
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Merci, monsieur le président.
C'est toujours difficile pour nous, les députés des petits partis, de condenser nos questions dans le temps limité que nous avons.
Madame l'ambassadrice, sachez que le Comité amorce une étude sur le régime de sanctions. Nous allons donc nous pencher sur ce que vous avez soulevé. Nous solliciterons peut-être même votre expertise en temps voulu. J'ai compris votre point de vue selon lequel il y a du travail à faire dans le domaine des sanctions. Chose certaine, je suis quelque peu préoccupée par l'application et la transparence de notre régime de sanctions.
J'aimerais que vous fassiez le point sur deux autres sujets. Nous avons beaucoup entendu parler, d'une part, des enfants ukrainiens emmenés de force en Russie, et d'autre part, de la violence sexuelle et des viols comme armes de guerre dans ce conflit.
Pourriez-vous très rapidement nous faire part des informations à jour que vous avez sur ces sujets?
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Comme la déportation d'enfants ukrainiens ne fait plus aucun doute, nous avons aussi abordé d'autres sujets. Il y a le mandat d'arrêt international pour déportation et enlèvement d'enfants ukrainiens lancé contre Poutine et la soi-disant commissaire russe aux droits de l'enfant. Malheureusement, plus de 19 000 enfants ukrainiens ont été emmenés de force en Russie.
Ce qui est horrifiant, c'est que bon nombre d'entre eux ont des parents et des grands-parents en Ukraine. Selon une histoire horrible survenue il y a seulement trois semaines, une grand-mère serait allée en Russie pour ramener son enfant et serait morte là‑bas. Voilà le genre de tragédies qui se produisent.
Ces enfants sont amenés un peu partout au pays. Nous essayons d'obtenir le plus d'informations possible et de les retracer le mieux afin de les ramener en Ukraine. Malheureusement, nous n'avons rapatrié que 328 d'entre eux. C'est terrible pour un grand nombre de mères, de pères et de proches. Ce ne sont pas tous des orphelins. Tous les enfants sont importants pour nous.
La Cour pénale internationale, ou CPI, enquête sur ce crime de guerre. Il est primordial de soutenir la CPI et de travailler avec nous pour trouver des moyens de ramener ces enfants en Ukraine.
Quant à la violence sexuelle, des enquêtes sont menées sur bon nombre de cas criminels. Nous allons avoir besoin de soutien en santé mentale. Le Canada compte des ressources considérables dans ce domaine. Beaucoup de personnes, notamment les victimes de crimes sexuels, doivent recevoir un traitement approprié. En Ukraine, nous voulons avoir ce qu'il y a de mieux sur le plan des connaissances, du savoir-faire et des protocoles afin d'aider les personnes, notamment les femmes, victimes de crimes sexuels — et en fait toutes les personnes qui ont traversé les horreurs de la guerre — à guérir grâce à des soins de santé mentale.
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L'invasion russe a eu l'effet totalement inverse de ce que souhaitait la Russie. L'Europe s'est unie. L'Ukraine s'est vu accorder le statut de candidat pour son adhésion à l'Union européenne. Elle s'empresse d'ailleurs de faire le nécessaire pour remplir les normes et les exigences du processus d'adhésion. Elle fera la même chose pour l'OTAN. Le dialogue entre l'Union européenne et l'Ukraine a atteint par le fait même un tout autre niveau.
Par exemple, en février s'est déroulé à Kiev le sommet UE‑Ukraine. La plupart des commissaires sont venus dans cette ville et ont vu ce qui se passait sur le terrain. Ils ont compris la nécessité pour l'Ukraine de se défendre — car nous défendons tous l'Europe et la sécurité du continent — de même que les multiples éléments qui interviennent dans notre intégration, que ce soit l'infrastructure numérique, la logistique, l'industrie ou les normes. Nous suivons dorénavant officiellement le parcours des candidats qui veulent adhérer à l'Union européenne. Nous travaillons plus étroitement avec cette dernière et avec les pays membres. De multiples groupes conjoints travaillent en collaboration pour que le processus d'intégration se fasse rondement.
Je voudrais également souligner que l'Union européenne fait partie du programme de relations étrangères de l'Ukraine, qui continue de travailler sur le dossier même pendant la guerre. Pour la première fois de l'histoire, un pays qui lutte pour sa survie — en l'occurrence l'Ukraine — participe à un programme de quatre ans du Fonds monétaire international, qui lui fournit des fonds et qui le guide dans sa réforme structurelle. Le gouvernement s'est engagé à suivre cette voie.
Cette collaboration a cimenté l'unité. Évidemment, des désaccords sont survenus au cours des discussions entre les pays de l'Union européenne et l'Ukraine. Cette fois‑ci toutefois, nous sommes complètement ailleurs sur le plan de la coopération.