Bienvenue à la 101 e réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes. La séance d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément au Règlement. Par conséquent, les participants sont présents en personne dans la salle, ainsi qu'à distance au moyen de l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention des membres du Comité et des témoins.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix.
Bien que cette salle soit équipée d'un excellent système audio, des effets Larsen sont toujours possibles, ce qui pourrait être extrêmement dommageable pour les interprètes et causer de graves blessures. La cause principale de l'effet Larsen est une oreillette placée trop près d'un microphone.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
En ce qui concerne la liste des intervenants, la greffière du Comité et moi veillerons à maintenir un ordre de parole consolidé pour tous les députés.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 29 janvier 2024, le Comité entreprend son étude sur l'approche du Canada à l'égard de l'Afrique.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à tous nos témoins.
Nous sommes heureux d'accueillir, du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, Mme Cheryl Urban qui est sous-ministre adjointe; Mme Caroline Delany, directrice générale de la Direction générale de l'Afrique australe et de l'Est; Mme Apeksha Kumar, directrice, Maghreb et Égypte; M. Marcel Lebleu, directeur général de la Direction générale de l’Afrique de l’Ouest et du Centre; Mme Susan Steffen, directrice générale de la Direction générale panafricaine.
Nous accueillons également le major-général Gregory Smith, directeur général, Politique de sécurité internationale, du ministère de la Défense nationale.
Je crois comprendre que Mme Urban fera une présentation au nom du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement et que le major-général Smith parlera au nom du ministère de la Défense nationale. Vous aurez cinq minutes chacun pour votre déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions des membres du Comité.
Madame Urban, vous avez cinq minutes pour votre déclaration préliminaire.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. C'est un honneur pour moi de comparaître devant vous aujourd'hui.
Aïd Moubarak.
Je vous remercie de l'occasion de faire le point sur l'approche du Canada à l'égard de l'Afrique. L'étude du Comité arrive à un moment opportun, alors que le ministère réfléchit de manière stratégique à la façon de promouvoir les intérêts du Canada dans le cadre de son engagement avec l'Afrique.
L'engagement du Canada est guidé par la vision stratégique de l'Union africaine pour le continent, énoncée dans l'Agenda 2063: L'Afrique que nous voulons. Le partenariat du Canada avec l'Afrique est ancré dans nos priorités communes et fondé sur des solutions africaines aux défis africains et mondiaux.
On prévoit que l’Afrique, un vaste continent de plus en plus intégré composé de 54 pays, sera en 2024 la région affichant le deuxième plus fort taux de croissance au monde, avec 12 des 20 économies qui connaîtront la croissance la plus rapide. D'ici 2050, 25 % de la population mondiale vivra en Afrique.
[Français]
Le continent abrite l'un des écosystèmes les plus diversifiés au monde et possède des ressources abondantes. On y trouve 30 % de la réserve mondiale des minéraux critiques, 60 % des ressources solaires mondiales et 25 % de la biodiversité mondiale. De plus, l'Afrique détient un potentiel de captage du carbone supérieur à celui de l'Amazonie. Ces ressources sont toutes essentielles à la transition écologique et au bien-être de la planète.
[Traduction]
L'Afrique a également la population la plus jeune au monde et la classe moyenne qui connaît la croissance la plus rapide au monde, ce qui représente une source de dynamisme et un vaste potentiel de marché, une situation qui tranche nettement avec celle de nombreuses populations vieillissantes et en déclin d'autres régions. Avec l'augmentation nette prévue de 740 millions de personnes d'ici 2050, le continent connaîtra la croissance de la population en âge de travailler la plus rapide au monde.
Les jeunes jouent un rôle important sur le continent. La pleine contribution des jeunes au développement socioéconomique et à la sécurité de leurs pays respectifs est tributaire de l'accès à l'éducation, aux emplois et au soutien à l'entrepreneuriat.
Le continent a connu une croissance économique considérable ces dernières années. Cependant, cette croissance n'a pas toujours été inclusive ou répartie également. L'Afrique compte des pays ayant des économies à haut rendement, mais aussi des pays parmi les plus pauvres au monde: 60 % des personnes qui vivent dans l'extrême pauvreté sont en Afrique subsaharienne. À compter de 2030, dans les conditions actuelles, presque tous les pays les moins développés du monde seront en Afrique.
[Français]
La réalisation des objectifs de développement durable fait face à de nombreux défis, dont la détérioration de la démocratie dans certains pays, les conflits, les changements climatiques, les infrastructures inadéquates ainsi que les dettes nationales insoutenables.
[Traduction]
Treize élections nationales auront lieu en Afrique d'ici la fin de 2024; le Canada surveille la situation de près. Le Canada appuie activement la gouvernance démocratique et les processus électoraux en Afrique par l'intermédiaire de plusieurs volets d'activités. Cela comprend la participation à des missions d'observation électorale et la promotion de l'importance de la démocratie et de la mise en place d'institutions fortes auprès des divers gouvernements de la région.
Le Canada reconnaît le rôle clé joué par les défenseurs des droits de la personne pour protéger et promouvoir des droits de la personne. Ces défenseurs des droits font souvent partie de groupes qui font l'objet de discrimination, notamment les femmes et les personnes LGBTI. Le Canada appuie leurs efforts au moyen d'initiatives de défense des droits et d'aide internationale.
Avec ses 54 pays, l'Afrique revêt une importance stratégique dans le contexte de la polarisation croissante à l'échelle mondiale, de la collaboration multilatérale changeante et des chaînes de valeur mondiales en pleine évolution. Les dirigeants africains diversifient leurs partenariats internationaux et renforcent leurs relations avec des puissances économiques mondiales comme la Chine et l'Inde, des partenaires comme la Turquie et les États du Golfe et, dans certains cas, entretiennent ouvertement des relations militaires avec la Russie. Cela se fait de manière bilatérale et dans le cadre de tribunes multilatérales comme les pays BRICS et le G20.
[Français]
Le Canada et ses partenaires du G7 collaborent pour veiller à ce que les membres maintiennent et renforcent leurs partenariats sur le continent. Cela se manifeste par un engagement diplomatique renforcé, par la mise en place d'initiatives en matière d'infrastructure et par une aide internationale plus ciblée qui favorise les investissements en Afrique. L'exemple le plus récent est la priorité que l'Italie accorde à l'Afrique dans le cadre de sa présidence du G7, cette année.
[Traduction]
Le commerce et les investissements canadiens avec l'Afrique ont connu une croissance impressionnante ces cinq dernières années. En effet, le commerce bilatéral de marchandises a totalisé 16,2 milliards de dollars en 2023, tandis que les investissements sur le continent ont atteint 16 milliards de dollars en 2022. Cette croissance est appuyée par le travail de notre réseau du Service des délégués commerciaux.
Le secteur minier représente une part importante de l'investissement canadien direct en Afrique. En outre, l'Afrique est la région où la valeur des actifs miniers canadiens est la plus élevée, après les Amériques.
Le Canada a également conclu huit accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers en Afrique. Ces accords offrent aux investisseurs canadiens une protection et une prévisibilité accrues et de meilleures prévisions pour le développement de leurs économies.
[Français]
En matière d'aide internationale, le Canada est et restera un chef de file et un partenaire de confiance en matière d'égalité des genres et d'approches féministes en Afrique. Par l'intermédiaire de la Politique d'aide internationale féministe du Canada, nous avons placé l'égalité des genres et l'autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles au cœur de nos efforts d'aide internationale, car il s'agit du moyen le plus efficace de favoriser un monde plus pacifique, inclusif et prospère.
[Traduction]
En Afrique, le Canada doit s'adapter à un contexte de sécurité dynamique. Dans certaines régions, nous réagissons à certaines situations — insurrections extrémistes violentes, montée du terrorisme et coups d'État militaires, notamment — par des efforts diversifiés en matière de politiques et de programmes. À cela s'ajoutent notre engagement international auprès de l'Union africaine et notre rôle de chef de file au sein d'organes de l'ONU comme la Commission de consolidation de la paix et le Comité spécial des opérations de maintien de la paix.
Nous avons participé à diverses rencontres. À titre d'exemple, la s'est récemment entretenue avec ses homologues africains, notamment dans le cadre d'appels téléphoniques avec des dirigeants du Kenya, d'Afrique du Sud et du Bénin. De plus, elle rencontrera de hauts fonctionnaires de l'Union africaine cette semaine. Nous interagissons aussi avec la diaspora africaine au Canada, le secteur privé et des acteurs non étatiques.
On nous dit que les Africains cherchent à améliorer les conditions de leur participation et à aller au‑delà du modèle traditionnel d'une relation donateur-bénéficiaire d'aide afin d'établir des partenariats mutuellement avantageux, notamment dans le commerce, les investissements...
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, c'est un honneur pour moi de comparaître devant vous aujourd'hui. Je vous remercie de me donner l'occasion de faire le point sur l'approche du Canada à l'égard de l'Afrique.
Comme vous le savez, le a annoncé lundi la mise à jour de la politique de défense du Canada, intitulée « Notre Nord fort et libre ». Comme le souligne ce document, les Forces armées canadiennes apportent — et continueront d'apporter — des contributions significatives dans le monde entier dans le cadre d'initiatives multilatérales ou basées sur des coalitions, y compris en Afrique, afin d'aider à faire face à l'instabilité mondiale croissante et à faire progresser la politique étrangère du Canada.
[Français]
Sur le continent, notre engagement durable en faveur des opérations de paix des Nations unies et notre travail en partenariat avec des organisations régionales, telles que l'Union africaine, reflètent l'importance fondamentale de ces efforts multilatéraux pour préserver la paix et la sécurité internationales. À cette fin, le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes continuent de maintenir divers engagements dans la région.
[Traduction]
Par exemple, le Canada fournit actuellement des officiers d'état-major à la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, ou MINUSS, et à la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, ou MONUSCO. En outre, 39 membres des Forces armées canadiennes sont actuellement déployés dans le cadre de la mission non affiliée à l'ONU de la Force multinationale d'observateurs dans la péninsule du Sinaï égyptien.
L'Aviation royale canadienne fournit un appui de transport aérien tactique à la France en Afrique dans le cadre de l'opération Frequence et aux missions de maintien de la paix de l'ONU dans le cadre de l'opération Presence. Nous travaillons avec le Ghana, qui est notre principal partenaire bilatéral en Afrique pour l'initiative Elsie, un projet dirigé par le Canada qui vise à accroître la participation significative des femmes en uniforme aux opérations de paix des Nations unies.
[Français]
Nous entretenons en outre un réseau de huit attachés de défense canadiens et de personnel de soutien pour gérer les relations de défense sur le continent, tant avec des partenaires régionaux qu'avec nos alliés internationaux. Par exemple, pour soutenir le Sahel, nous continuons à entretenir des relations de défense bilatérales avec les pays côtiers de l'Afrique de l'Ouest, afin d'aider à freiner la propagation du terrorisme dans la région.
[Traduction]
Je voudrais également souligner que le Canada remplit actuellement la fonction d'ambassade point de contact de l'OTAN pour l'Union africaine. À ce titre, nous avons eu l'occasion de travailler avec la Commission des affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l'Union africaine sur son partenariat avec l'OTAN.
En outre, le MDN et les Forces armées canadiennes dispensent des formations épisodiques de développement des capacités à plusieurs pays africains dans le cadre du programme de formation et de coopération militaires, ou PICM. Ces cours de formation portent sur des sujets tels que la médecine de combat et permettent aux partenaires de mieux fonctionner ensemble dans le cadre d'opérations de maintien de la paix avec les Nations unies et d'autres organisations multinationales.
[Français]
Ces efforts sous-tendent notre action diplomatique dans le monde entier, en contribuant au maintien de l'ordre international et en soutenant nos nations partenaires africaines. Nous restons déterminés à tirer parti des opérations et des initiatives existantes pour aider à renforcer leurs capacités.
Merci beaucoup.
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Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le Canada a intérêt à renforcer ses partenariats avec les pays africains et à favoriser davantage des relations d'égal à égal. C'est en effet ce que recherchent les intervenants africains, et c'est un constat des consultations que nous avons menées au Canada et en Afrique.
Je vais approfondir un peu les aspects qui sont dans l'intérêt du Canada. Par rapport à la stratégie canadienne, je dirais que nous avons un bon historique sur lequel nous appuyer. Nous avons une présence sur le continent depuis longtemps, et cette présence est très forte sur le plan de l'aide internationale. Comme je l'ai mentionné, la croissance économique en Afrique offre des occasions de coopération économique accrues pour le Canada et les Canadiens, surtout à moyen terme.
Parmi les raisons principales pour lesquelles c'est dans l'intérêt des Canadiens, c'est qu'il s’agit pour le Canada et la communauté internationale d'un moyen évident de lutter contre les changements climatiques. Dans ma déclaration, j'ai mentionné que l'Afrique a un potentiel de captage du carbone. Le continent possède 25 % de la biodiversité mondiale et 60 % des meilleures ressources solaires mondiales. L'établissement de relations de collaboration avec l'Afrique, notamment dans le domaine de l'énergie verte, par exemple, serait une solution gagnante pour tous, pour le Canada et l'Afrique.
En outre, le Canada aura tout intérêt à établir des partenariats avec des pays africains afin de maintenir son influence. Nous savons déjà que certaines organisations multilatérales, comme les pays BRICS et le G20, gagnent en influence. On observe des changements au sein d'organismes internationaux. Même au Conseil de sécurité de l'ONU, on constate que des groupes tendent à voter d'une certaine façon. Par conséquent, l'établissement de solides relations bilatérales avec des pays africains aidera le Canada à établir des vues similaires.
Nous avons aussi l'occasion de stimuler davantage la prospérité canadienne. J'ai mentionné qu'il s'agit de l'économie qui connaît la croissance la plus rapide. La Zone de libre-échange continentale africaine offre la possibilité de renforcer le commerce interafricain, offrant ainsi de nouveaux débouchés pour les entreprises canadiennes. On parle d'un marché potentiel de 2 à 3 billions de dollars. Les actifs miniers, comme je l'ai mentionné, sont un autre élément important. La collaboration économique est donc dans l'intérêt du Canada.
La sécurité et la stabilité sont aussi pour le Canada des aspects très importants sur lesquels nous pouvons nous concentrer. Il y a le risque de terrorisme. Il y a aussi des risques pour les Canadiens qui voyagent en Afrique. Le Canada a des motifs importants de collaborer avec la communauté internationale et ses partenaires africains pour les aider à régler certains problèmes d'insécurité. Cela peut se faire de diverses façons, notamment grâce aux partenariats en matière de défense et de sécurité ainsi qu'à l'aide internationale, car cette insécurité résulte en partie de l'absence de filets de protection sociale pour les populations pauvres, par exemple, dans le nord de certains pays d'Afrique occidentale.
Enfin, il y a les liens de peuple à peuple...
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'être venus nous parler.
Il y a tant de questions à poser, et je n'ai que six minutes pour ce faire.
Tout d'abord, j'aimerais dire que nous nous sommes engagés dans un partenariat étroit avec l'Union africaine. Nous avons conclu toutes sortes d'ententes bilatérales avec des pays comme le Ghana avec lesquels nous pensons pouvoir travailler, mais cela a‑t‑il réellement porté fruit? L'Afrique reste le continent le plus pauvre. Il y a encore beaucoup d'enjeux de sécurité. Nous parlons des femmes, de la paix et de la sécurité. Les initiatives fonctionnent-elles en Afrique? Il y a tellement de guerres, d'insécurité et de conflits. Comment pouvez-vous, même avec les meilleures intentions et le meilleur budget possible, outrepasser ces violations des droits de la personne, cette colère, le manque de confiance et l'absence d'institutions démocratiques dont a parlé M. Aboultaif?
Nous avons entamé tant d'initiatives, mais ont-elles un impact quelconque? Nous nous mobilisons depuis si longtemps. C'est long, une décennie. Avons-nous eu un impact quelconque? Que devons-nous faire? Devons-nous changer d'approche? L'Afrique reste le plus gros bouton sur la planète, si je puis dire, parce qu'elle ne valorise pas les droits de la personne et qu'elle abrite de nombreux conflits. Le changement climatique y est incroyable. Les gens sont pauvres. Les possibilités manquent.
Pouvons-nous changer ce que nous faisons? Devrions-nous changer d'approche? Voilà la question que je veux vous poser. Je sais qu'il s'agit d'une question ouverte, mais je veux qu'elle le soit parce que je veux une réponse ouverte. Pouvez-vous m'aider à y voir plus clair?
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Merci beaucoup. Je vais commencer, et mes collègues pourront peut-être compléter s'ils le souhaitent.
Vous avez raison de dire qu'il y a des défis importants sur le continent, mais tous les pays ne sont pas pareils. Certains prospèrent, se portent bien et font preuve d'un leadership fort à l'international. D'autres font face à des situations d'insécurité extrême et à des crises humanitaires. On ne peut pas tous les mettre dans le même panier. Il y a de belles réussites africaines dont on peut s'inspirer.
J'ai mentionné le fait que les dirigeants africains ont commencé à se mobiliser à l'international. Ils ont emboîté le pas aux BRICS, au G20 et à l'Union africaine et exercent désormais une plus grande influence. Ils sont en train de changer la donne dans le monde entier.
J'ai assisté au Sommet africain sur le climat en septembre dernier, et les dirigeants africains étaient présents. Ils se sont fait entendre plus fortement à la COP.
On constate également la menace du terrorisme, notamment en Afrique de l'Ouest. Il y a eu des coups d'État et des problèmes dans certains pays, mais les pays majoritairement côtiers restent forts et investissent dans le Nord de leur pays.
Je reviens tout juste de la Côte d'Ivoire et du Bénin. J'ai trouvé remarquable qu'une partie du leadership soit technocratique et qu'on investisse non seulement dans la sécurité, mais aussi dans les services sociaux, reconnaissant par le fait même la complexité des besoins.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins de leur présence et de leurs commentaires et réponses fort éclairantes.
Le constat général est que les pays occidentaux ont évacué l'Afrique de leurs priorités au cours des dernières décennies avec le résultat que, puisque la politique a horreur du vide, des puissances comme la Russie et la Chine se sont empressées d'occuper le terrain. On a pu en voir les conséquences lors des votes aux Nations unies sur la guerre en Ukraine, alors que plusieurs pays africains votaient contre les résolutions ou s'abstenaient de voter en faveur des résolutions dénonçant l'agression russe contre l'Ukraine. Il y a nécessité pour les pays occidentaux de réinvestir en Afrique. J'y reviendrai un peu loin.
Je dirais que l'Afrique constitue le continent de l'avenir sur le plan économique. Il y a donc une absolue nécessité de travailler en ce sens. D'ailleurs, en 2022, on avait confié à notre estimé collègue le secrétaire parlementaire la tâche d'établir et de définir une stratégie pour l'Afrique. En 2023‑2024, le plan ministériel parlait plutôt d'un nouveau cadre stratégique sans véritablement donner des détails. Dans le plan ministériel de 2024-2025, on ne parle même plus de cadre, on parle d'intensifier l'engagement du Canada avec les pays de l'Afrique subsaharienne, en mettant particulièrement l'accent sur la coopération économique.
Dans votre intervention, vous n'avez aucunement fait mention ni de la stratégie ni du cadre. Où en est-on? Une stratégie existe-t-elle? Un cadre existe-t-il ou est-on simplement revenu à la volonté d'intensifier nos relations en matière de coopération économique particulièrement avec l'Afrique subsaharienne?
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Une grande partie de ce que mes collègues ont dit sur l'Afrique du Nord s'applique toujours. Cette région est particulière.
L'Afrique du Nord est un lien entre des régions très importantes pour nous. Non seulement est-elle située à l'extrémité nord du continent, bien sûr, mais elle est aussi la porte d'entrée vers le Moyen-Orient et l'Europe. Elle revêt donc une importance stratégique quelque peu différente de celle du reste du continent.
Nous partageons les priorités avec le reste du continent. Nous aidons à préserver les acquis démocratiques et les autres progrès réalisés au cours de nos dernières années de mobilisation. Nous miserons sur le fait que nous avons été un partenaire précieux et crédible dans la région, et cela signifie vraiment quelque chose dans ces pays. Nous entretenons des liens interpersonnels étroits. Nous avons des liens commerciaux solides.
Trois des plus grands partenaires économiques du Canada se trouvent en Afrique du Nord, par exemple, et nous allons donc utiliser les avantages dont nous disposons sur la scène mondiale. Nous avons un avantage linguistique en Afrique du Nord. Comme l'a mentionné ma collègue, nous disposons d'une expertise et mettons l'accent sur l'égalité entre les sexes. En ce qui concerne le développement, nous sommes l'un des seuls donateurs à nous concentrer sur les plus vulnérables.
Je conclurai peut-être en notant que nous sommes très bien vus en Afrique du Nord, et je suis sûre que cela entrera en ligne de compte au moment de déterminer la forme que prendra notre mobilisation. Cela dit, notre historique en Afrique diffère de celui de certains acteurs principaux. Nous n'avons pas d'historique colonial, et cela joue vraiment en notre faveur.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être des nôtres aujourd'hui. Il s'agit d'une étude importante. Nous avons décidé d'étudier cet enjeu pendant plusieurs réunions, et c'est principalement pour cette raison que je vais prendre le temps de lire une motion que j'aimerais voir inscrite au procès-verbal.
Malgré mon temps limité, je dois malheureusement mentionner quelque chose d'assez urgent. Tout d'abord, je tiens à dire que bien que ma motion visant à étudier la situation en Israël et en Palestine au Comité ait été adoptée lors d'un vote en mai dernier, soit il y a près d'un an, cette étude n'a pas encore été inscrite au calendrier du Comité, au grand dam du Nouveau Parti démocratique. La situation en Israël et en Palestine devrait également être une priorité pour le Comité, comme c'est le cas d'autres comités des affaires étrangères dans le monde. Cependant, j'ai l'impression que nos efforts sont constamment bloqués.
J'utiliserai le reste de mon temps de parole pour déposer un nouvel avis de motion qui porte sur le fait que le gouvernement n'a pas produit les documents que nous avons demandés en février. Cela fait des semaines que j'essaie de convaincre le Comité d'accepter de rendre publics les quelques documents que nous avons reçus et de demander à Affaires mondiales Canada de nous fournir le reste.
Je suis frustrée, parce que la nous a promis le 18 mars qu'elle émettrait un avis aux exportateurs concernant les exportations d'armes vers Israël. Or, cela n'a toujours pas été fait. Je ne comprends pas ce manque d'empressement, alors que 13 000 enfants ont été tués et que des gens continuent de mourir de faim chaque jour.
Mon avis de motion se lit comme suit:
Que, compte tenu du fait qu'Affaires mondiales Canada n'a pas produit les documents demandés par ce comité le 12 février 2024, et de la lettre adressée au Comité par le sous-ministre en date du 13 mars 2024 demandant des instructions supplémentaires du Comité, le président demande à la greffière de publier la lettre et l'annexe reçues d'Affaires mondiales Canada sur les exportations d'armes du Canada vers Israël sur la page Web publique du Comité; que le Comité demande à Affaires mondiales Canada de fournir ce qui suit:
a) Des détails sur toutes les licences d'exportation et de courtage actuellement ouvertes pour des biens et des technologies militaires vers Israël, sans caviardage pour des raisons de confidentialité commerciale, comme le Comité l'a demandé le 12 février 2024;
b) Des détails sur toutes les licences d'exportation ou de courtage de biens et de technologies militaires vers Israël, qu'elles soient ouvertes ou expirées, remontant à 2020, et non à 2006 comme le Comité l'avait demandé le 12 février 2024;
c) [Une reproduction de l'annexe sans caviardage] pour des raisons de confidentialité commerciale, comme l'a spécifié la motion du Comité;
Que ces détails soient fournis dans les 30 jours suivant l'adoption de cette motion;
Et qu'une fois reçus, ces documents soient rendus publics sur le site Web de ce comité.
Sur ce, je veillerai à ce que la greffière reçoive des copies de cette motion en anglais et en français.
J'aimerais maintenant m'adresser aux témoins.
Je vous remercie de votre patience. Il est très important pour moi que nous puissions obtenir les documents que tant d'organisations à travers le Canada réclament.
Je commencerai par les informations que vous avez fournies sur le maintien de la paix, major-général. Nous savons que le gouvernement s'est engagé en 2016 à affecter 600 Casques bleus et 150 policiers militaires aux opérations de maintien de la paix dans le monde entier. Combien de Casques bleus ont été affectés en Afrique?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais tout d'abord remercier le Comité d'avoir entrepris cette étude. J'espère que nous pourrons rédiger un rapport unanime qui mettra l'Afrique en lumière et qui demandera au gouvernement d'en faire plus. J'ai bon espoir que nous pourrons le faire et que l'étude restera sur la bonne voie pour les semaines à venir.
J'aimerais poser quelques questions. C'est un peu injuste, parce que le Comité pourrait me demander d'agir à titre de témoin, puisque certaines des questions de M. Bergeron me seraient probablement adressées. Je serais heureux d'en discuter davantage autour d'un repas.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez dit que le document Agenda 2063: Vue d'ensemble était non seulement important, mais aussi évolutif. On y parle de renouveler l'engagement à l'égard d'une vision panafricaine durable. J'aimerais savoir comment le ministère comprend cette vision. J'ai entendu dire que nous percevions toujours l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne de façon distincte.
Comment percevons-nous la demande de l'Afrique en vue d'une approche panafricaine?
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J'aimerais revenir à la question qui a été posée par notre collègue M. Epp.
J'ai senti que vous aviez tenté de nous convaincre que le Canada était très actif en Afrique. Pourtant, de votre propre aveu, ce n'est pas le cas. En effet, dans le document de travail d'Affaires mondiales Canada sur l'avenir de la diplomatie, il est écrit que « l'Afrique demeure le continent dont les perspectives de croissance économique sont les plus prometteuses et où le Canada reste sous-représenté ».
D'ailleurs, une seule des 10 plus grandes missions diplomatiques du Canada, sur le plan de la taille, se trouve en Afrique, soit à Nairobi, au Kenya. D'abord, on pourrait se demander pourquoi on a choisi le Kenya, mais aussi pourquoi il n'y en a qu'une en Afrique et pourquoi il y a si peu de représentation diplomatique.
En outre, sur le plan de la coopération économique, nous avons conclu des accords de libre-échange avec les pays d'Amérique du Nord, d'autres pays des Amériques, des pays d'Europe, des pays de l'Indo‑Pacifique, mais aucun avec un pays de l'Afrique.
Qu'est-ce qui explique ce manque d'intérêt apparent à l'égard de l'Afrique?
:
Je suis désolé de vous interrompre. C'est difficile quand on dispose de si peu de temps, mais il semble — surtout quand on pense aux sommes investies et aux investissements stratégiques que font des pays comme la Chine — que nos efforts soient éclipsés par beaucoup d'autres acteurs pour qui les intérêts économiques et en matière de sécurité du Canada n'ont assurément pas d'importance.
Je veux passer à un autre sujet, car j'en ai trois que j'espère aborder ici.
En ce qui concerne les crises humanitaires, je sais qu'il en existe d'importantes en Afrique, y compris les troubles au Cameroun et les millions de personnes déplacées au Nigéria à cause de la crise provoquée par Boko Haram. Les taux de mortalité maternelle montent en flèche, même s'il y a eu, pendant un temps, de l'excellent travail de fait au Soudan du Sud, au Tchad, au Nigéria, en Sierra Leone et ailleurs. Que fait‑on pour aider à résoudre certains de ces problèmes concrets et pour veiller à ce que le soutien financier que les contribuables canadiens apportent aux Africains aide réellement les gens sur le terrain et ait des retombées positives directes?
J'espère que vous pourrez répondre en une minute environ, car j'ai une autre petite question.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais revenir brièvement à l'Union africaine.
Avant de me lancer en politique, je travaillais pour des organisations internationales, comme l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE. J'ai donc pu constater personnellement que l'Union africaine devient un acteur de plus en plus important en ce qui a trait aux réformes internationales. Je dirais même qu'elle est maintenant incontournable.
Je suis très curieuse de savoir comment le Canada peut soutenir cette organisation. Je comprends que nous appuyons son adhésion au G20, ce qui est très louable. Enfin, je sais qu'on a nommé un premier représentant permanent à l'Union africaine.
Pouvez-vous nous parler plus concrètement de la façon dont le Canada soutient cette force pour le continent qui est en train d'émerger?
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Vous avez mis le doigt sur un élément très important de la montée du panafricanisme, non pas le panafricanisme des années 1970, mais un nouveau panafricanisme sous l'égide de l'Union africaine. C'est pourquoi le gouvernement canadien accorde tant d'attention à l'Union africaine en ce moment.
Nous avons soutenu son adhésion au G20, et elle l'a fait. Nous avons proposé de l'aider à définir les modalités de sa participation au G20, l'une des choses très utiles qui se font en arrière-scène. Nous avons tenu un dialogue de haut niveau, comme je l'ai dit — que nous allons répéter en temps voulu — aux niveaux supérieurs de la Commission de l'Union africaine. Nous allons entamer sous peu un dialogue sur la politique de développement — espérons‑le à Addis-Abeba — pour discuter des questions de politique de développement d'intérêt commun entre la Commission de l'Union africaine et le gouvernement canadien. Nous avons un dialogue sur la politique commerciale qui est en cours. Il portera sur le statut d'observateur de l'Union africaine à l'OMC et vise à l'aider à améliorer ses capacités à travailler sur les questions de politique commerciale sur tout le continent, en particulier la zone de libre-échange continentale. Le Canada a une vaste expérience des accords de libre-échange et nous pouvons la mettre à profit.
Pour ce qui est du soutien concret, nous en sommes actuellement à notre troisième subvention générale à la Commission de l'Union africaine pour soutenir son plan d'action et son programme. Nous soutenons également des organisations qui soutiennent l'Union africaine de l'extérieur, dont l'une joue un rôle très important pour établir, comme nous en avons parlé, les fondements de la nouvelle Afrique. Le Centre africain de politique commerciale soutient la zone de libre-échange continentale, et le Global Green Growth Institute aide la Commission de l'Union africaine à mieux travailler pour obtenir plus directement du financement lié aux changements climatiques.
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Je pense que le général a couvert une grande partie du sujet. En fait, l'objectif est double. Il s'agit d'une part d'accroître la participation des femmes au maintien de la paix, et d'autre part, de comprendre les obstacles qui peuvent les empêcher d'y participer.
Dans votre question, vous avez parlé de l'aménagement des camps. C'est un élément extrêmement important pour la sécurité des femmes. Lorsqu'il n'est pas pris en considération, cela peut constituer un obstacle à leur participation.
Dans d'autres cas, comme dans l'exemple que j'ai donné plus tôt à propos de la Zambie, il peut s'agir d'un simple problème de formation et de capacité. Grâce à des efforts ciblés pour déterminer les lacunes à cet égard, une formation pourrait être dispensée pour les combler et faire en sorte que les femmes sont mieux à même de réussir les examens.
Bien sûr, en fin de compte, il s'agit de prendre conscience que la paix et la sécurité concernent tous les sexes. Pour avoir des missions de maintien de la paix qui répondent mieux aux besoins tant des femmes que des hommes, une plus grande participation des femmes est extrêmement importante pour pouvoir comprendre leurs besoins particuliers en matière de paix et de sécurité.
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Oui. Je reconnais ce fait, et j'ai vu beaucoup d'articles dans les journaux à ce sujet. Les chiffres tendent à le démontrer. Je vais laisser mes collègues d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada répondre à cette question.
Cela étant dit, nous constatons que beaucoup d'établissements d'enseignement québécois, surtout en région, dépendent de cet apport d'étudiants pour assurer leur survie. Pensons à l'Université du Québec à Rimouski, à l'Université du Québec à Chicoutimi et à l'Université du Québec à Trois-Rivières. De plus, le gouvernement canadien fait un effort particulier pour amener ces étudiants francophones à l'extérieur du Québec, où le fait français est minoritaire. Il y a donc un effet ciblé, spécifique.
J'ajouterai que, l'an dernier, le gouvernement a annoncé le programme Bourses canadiennes de développement international 2030, soit un programme de 80 millions de dollars répartis sur huit ans. Ce programme couvre 26 pays. Ce sont tous des pays africains à l'exception d'Haïti. Tous les bénéficiaires sont Africains. Grâce à ce programme, nous appuyons non seulement les boursiers...
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Deux minutes et demie, c'est très peu de temps, mais si vous aviez autre chose à ajouter pour le Comité, vous pourriez peut-être le faire par écrit.
Merci.
Je veux approfondir certaines des questions que M. Epp a posées. Certaines de ces questions étaient très intéressantes. Elles étaient excellentes, monsieur Epp.
Je m'intéresse notamment à l'aide publique au développement puisque j'ai travaillé dans le domaine. Je défends depuis longtemps la cible de 0,7 %. Dans l'ensemble, je suis déçue par le niveau de dépenses du Canada en ce qui a trait à l'aide publique au développement. Je pense que nous nous situons à 0,31 %. De toute évidence, lorsque nous voyons des augmentations des dépenses de défense... Cela ne se limite pas à ces augmentations. Nous entendons maintenant le gouvernement dire — ou il le laisse entendre — qu'il pourrait y avoir, dans les faits, d'autres compressions dans le prochain budget.
Quel pourcentage de notre aide publique au développement consacrons-nous au continent africain? Pouvez-vous également ventiler un peu les chiffres pour moi et me dire combien de ces fonds sont remis à des organisations canadiennes, ainsi qu'aux organisations multilatérales ou bilatérales... et quel montant est remis à FinDev Canada ou à ces partenariats public-privé?
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Merci, monsieur le président.
Pendant cette première réunion consacrée à l'étude, on a beaucoup parlé des choses sur lesquelles l'accent était mis, et la concurrence est forte.
La Russie et la Chine ne cognent pas à la porte: elles sont déjà à l'intérieur. Elles font des affaires, effectuent un travail de développement et se concentrent beaucoup sur la région pour les raisons stratégiques que nous connaissons tous.
Dans ce cas‑ci, le rôle du Canada ne peut pas être limité, mais avec ce que nous offrons et ce que nous avons en main, nous devons nous concentrer sur certaines choses à l'échelle régionale ou nationale, ou sur une relation de longue date qui pourrait nous fournir un point d'accès, pour pouvoir au moins être efficaces et changer la donne compte tenu de tout ce qui se fait et de tous les acteurs dans la région.
S'il revient au ministère de choisir, quel sera notre choix? Allons-nous choisir un pays, une région ou une industrie? Que devons-nous faire pour assurer l'efficacité du Canada en Afrique?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de s'être joints à nous.
Depuis quelques années, on retrouve en Afrique certains des pays où la croissance économique est la plus rapide. Madame Urban, vous avez dit dans vos observations que de nombreuses occasions s'offrent aux Canadiens, aux entreprises et aux travailleurs du Canada.
Lorsque j'étais secrétaire parlementaire de la ministre du Commerce international, je me suis rendu en Afrique du Sud et j'ai rencontré des entrepreneurs. L'un d'eux était un fabricant d'acier qui démarrait, à l'époque, une entreprise au Canada.
Je lui ai demandé quel processus il a suivi pour choisir ce secteur d'activité et un investissement au Canada. Sa réponse était simple. Il a dit qu'il a songé aux États-Unis et à l'Australie, mais qu'il a plutôt choisi le Canada. C'était surtout à cause du Service des délégués commerciaux et de la façon dont il a pu répondre à ses questions et lui fournir de l'information rapidement, efficacement et d'une manière attrayante, ce qui a aidé le propriétaire d'entreprise à prendre cette décision.
J'aimerais que vous nous parliez du travail effectué par notre Service des délégués commerciaux et des rôles qu'il assume actuellement pour appuyer les entreprises ainsi que des occasions à saisir.
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Je vous remercie de cette question; je l'aime beaucoup.
J'ai travaillé 20 ans avec les entreprises, en tant que délégué commercial.
[Traduction]
Je fais un peu partie de l'organisme.
Le Service a été créé il y a plus de 125 ans. Notre présence en Afrique est relativement limitée.
[Français]
Nous avons des bureaux dans les pays les plus importants, soit au Ghana, bien sûr, en Afrique du Sud, au Nigeria, en Côte d'Ivoire, mais aussi au Sénégal et dans quelques pays de l'Afrique de l'Est.
Essentiellement, nous voulons nous assurer que les entreprises canadiennes ont accès à des réseaux de distribution et à des fournisseurs de qualité et qu'elles connaissent la loi et nos attentes en matière de conduite des entreprises.
En ce qui a trait à l'Afrique, la plupart de nos investissements sont dans le secteur minier, ce qui, en soi, est un défi. Il y a beaucoup de défis liés à ce secteur, ici, au Canada, mais aussi à l'échelle internationale. Pour ce qui est des relations avec les communautés locales, nous travaillons beaucoup à la question de la responsabilité sociale de l'entreprise.
Le volet de l'investissement est moins important en Afrique, parce que cette dernière exporte très peu de capitaux. Cela dit, nous serons heureux de travailler avec tout investisseur africain qui voudrait investir au Canada.
Pour terminer, j'aimerais parler d'un pilier dont on a très peu fait mention: les accords qui permettent la mise en place d'un contexte d'affaires propice pour les entreprises canadiennes. Nous n'avons pas beaucoup d'accords de libre-échange, mais nous mettons en place des accords de protection des investissements. À court terme nous allons notamment négocier de tels accords avec le Nigeria. De plus, il y a plusieurs autres pays dans lesquels nous investissons beaucoup dans le secteur minier.
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Dans le cadre de nos consultations, nous avons beaucoup consulté le secteur privé. Nous voulons ultimement préparer un document qui sera présenté à nos dirigeants politiques. Nous avons reçu plusieurs commentaires, par exemple au sujet d'une couverture partielle des marchés. La présence canadienne du Service des délégués commerciaux est partielle, en Afrique. Nous n'avons pas de délégués commerciaux dans toutes nos ambassades. Si plus de ressources sont mises à notre disposition, nous en serons heureux.
Cependant, il n'y a pas que cela. Il y a aussi toute la question du financement. Je sais que le Comité et le Comité permanent du commerce international parlent beaucoup des rôles des autres agences, comme Exportation et développement Canada en tant qu'assureur et comme élément financier.
De plus, on a beaucoup parlé de notre rôle auprès des banques multilatérales, comme la Banque africaine de développement. Par le passé, elle a été un marché important pour nos entreprises, mais elle l'est moins aujourd'hui. Depuis toujours, nous avons un directeur général qui est en poste à Abidjan, auprès de la Banque africaine de développement, qui représente nos intérêts et ceux d'autres pays, si je ne me trompe pas.
Enfin, FinDev Canada va pouvoir soutenir le secteur privé canadien.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, j'ai été bien heureuse d'apprendre que M. Ben Marc Diendéré, un diplômé de l'école des HEC à Montréal, a été nommé représentant et observateur permanent du Canada auprès de l’Union africaine.
Cela m'amène justement à parler de la présence et de l'influence de la langue et de la culture françaises au Canada, particulièrement au Québec, mais aussi dans d'autres régions, comme le Nouveau‑Brunswick. C'est un atout absolument incontournable si l'on veut créer des ponts avec les pays africains francophones.
Comment utilise-t-on la diplomatie culturelle et linguistique afin de faciliter les échanges commerciaux, les investissements avec les pays africains, notamment dans les secteurs où nous pouvons offrir notre expertise dans les technologies vertes renouvelables, la sécurité et l'éducation?
Pour ma part, je trouve que cette nomination est assez centrale. Elle s'inscrit dans une stratégie de diplomatie culturelle et linguistique.
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Bien sûr, c'est un outil dans notre boîte à outils.
Notre sous-ministre adjointe a donné quelques exemples d'activités menées par notre collègue l'ambassadeur Anderson Blanc, qui est poste à Abidjan et qui travaille de près avec le Bureau du Québec.
Cependant, ce rayonnement ne se limite pas au Québec. M. Blanc m'a dit avoir reçu, au mois de septembre ou d'octobre 2023, une mission du Nouveau‑Brunswick, dirigée par le ministre responsable de la Francophonie, M. Glen Savoie.
De plus, également au mois d'octobre, nous avons reçu une mission de l'Ontario en Côte d'Ivoire. Celle-ci a été dirigée par M. Dominic Mailloux, le président de la Fédération des gens d'affaires francophones de l'Ontario.
Par ailleurs, nous avons travaillé de près avec des organisations de la Francophonie. Un grand rassemblement d'entrepreneurs francophones dirigé en grande partie par M. Karl Blackburn a eu lieu à Québec l'an dernier. Nous y avons contribué en faisant la promotion de l'événement.
Dans ma région, je suis davantage attaché à la Francophonie qu'au Commonwealth, où il y a possiblement des exemples de ce genre.
Je vais terminer en donnant un bref exemple de diplomatie culturelle.
Mes collègues de Lagos, qui est une grande capitale culturelle, mais anglophone, nous ont dit que, à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, ils ont diffusé un film québécois avec l'appui des Français et des Suisses. Ils ont connu un grand succès dans un marché très compétitif.
Ces initiatives liées à l'image de marque nous sont utiles pas seulement dans les pays francophones, mais aussi dans d'autres pays.
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Je suis désolé, madame McPherson, mais votre temps est écoulé.
Au nom de tous les membres du Comité, je veux maintenant remercier nos témoins: Mme Kumar, M. Lebleu, Mme Delany, le major-général Smith, Mme Urban et Mme Steffen.
Merci beaucoup pour votre temps, vos points de vue et votre expertise. Grâce à vous, notre étude sur l'Afrique commence bien. Nous vous en sommes reconnaissants.
Avant le départ des députés, je veux m'assurer que tout le monde a reçu le budget pour l'étude sur l'Afrique. Vous êtes tous censés l'avoir reçu.
Plaît‑il au Comité d'adopter le budget?
Des députés: D'accord.
Le président: Merci beaucoup.
La séance est levée.