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Je déclare la séance ouverte.
Chers collègues, je vous souhaite la bienvenue à la 28e séance du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
La séance d'aujourd'hui se tient en format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le jeudi 23 juin. Les députés y participeront dans la salle ou par l'entremise de l'application Zoom. Les délibérations seront publiées sur le site Web de la Chambre des communes. Sachez que la caméra montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
Comme toujours, vous pouvez accéder aux services d'interprétation en cliquant sur l'icône en forme de globe située au bas de votre écran. De plus, quand vous intervenez, parlez lentement et clairement. Permettez-moi de vous rappeler de mettre votre micro en sourdine quand vous ne parlez pas.
Je profiterai de l'occasion pour rappeler à tous les participants qu'il est interdit d'effectuer des captures ou de prendre des photos de leur écran.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mercredi 21 septembre, le Comité entreprend son étude de la sécurité aux frontières entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, une question qui, je le sais, intéressera tous les membres du Comité.
Vous avez la parole, monsieur Bergeron.
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Oui, les témoins ont effectué un test de son; nous sommes donc prêts à commencer, et tout le monde semble prêt.
Je le répète, nous entamons une étude qui intéresse tous les membres et, de fait, de nombreux Canadiens de toutes les régions du pays, selon moi.
C'est un plaisir, bien entendu, de recevoir des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
Nous recevons deux témoins aujourd'hui, soit M. Andrew Turner, directeur de la Direction de l'Europe de l'Est et de l'Eurasie, et Mme Alison Grant, directrice exécutive des Relations de sécurité et de défense.
À titre préliminaire, avant de demander aux témoins de nous livrer leurs témoignages, compte tenu de toutes les discussions que nous avons eues lundi, je crois comprendre qu'il y avait consensus pour modifier légèrement le calendrier. Vous aurez tous reçu le nouveau calendrier élaboré par la greffière et les analystes. Y a‑t‑il consensus en ce qui concerne le mois d'octobre...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Comme j'ai entamé ma carrière au sein de la fonction publique à titre de page parlementaire — au Sénat, dans mon cas —, j'aime toujours commencer en félicitant le Parlement des occasions que ce programme offre aux étudiants canadiens.
Monsieur le président, le 13 septembre, de nouveaux heurts ont éclaté entre les forces armées de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Chaque partie a blâmé l'autre pour ces hostilités, et une intervention internationale immédiate de haut niveau a contribué au cessez‑le‑feu entré en vigueur le soir du 14 septembre. Depuis, la situation demeure tendue, mais stable.
[Français]
Plus de 200 personnes, principalement des soldats, ont été tuées dans les affrontements, soit 135 Arméniens et 77 Azerbaïdjanais. Les deux parties ont aussi eu des victimes civiles et plusieurs blessés. Les hostilités récentes ont été sans précédent en matière d'intensité et représentent la plus grave escalade depuis la fin de la seconde guerre du Haut‑Karabagh, en 2020.
[Traduction]
Des heurts surviennent périodiquement à la frontière depuis le cessez‑le‑feu de novembre 2020. L'escalade récente est toutefois différente, car il y a eu des signalements crédibles de frappes de l'Azerbaïdjan à l'intérieur de l'Arménie, bien au‑delà de la frontière.
L'Azerbaïdjan a justifié ces bombardements en faisant valoir que c'était une réaction aux provocations de l'Arménie, laquelle aurait disposé des mines terrestres de fabrication arménienne sur son territoire. Certains ont émis l'hypothèse que l'Azerbaïdjan profitait de la distraction de la Russie et de l'Occident pour pousser l'Arménie à accepter un accord politique à ses conditions.
Comme on l'a observé lors d'autres heurts frontaliers, les accusations mutuelles obscurcissent notre visibilité. Il est difficile de discerner nettement les faits en l'absence de présence internationale aux environs de la frontière.
L'Arménie a publiquement dit craindre que l'Azerbaïdjan semble planifier une autre opération et a demandé à la communauté internationale — y compris au Canada — de maintenir son engagement.
La réaction immédiate de haut niveau de la communauté internationale a joué un rôle crucial en calmant la situation. Elle a notamment réclamé une désescalade immédiate et souligné le besoin d'établir une voie d'avenir entre les deux parties.
Les dirigeants des États‑Unis et de la France sont intervenus directement auprès des parties. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et le haut-représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, ont échangé au téléphone avec les dirigeants de la région, et le représentant spécial de l'Union européenne pour le Caucase du Sud, Toivo Klaar, s'est rendu dans les capitales des deux pays.
[Français]
À la demande de l'Arménie, l'Organisation du traité de sécurité collective, l'OTSC, a lancé une mission d'évaluation en Arménie, qui a débuté la semaine dernière. Au sein des forums multilatéraux, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l'OSCE, a tenu une réunion spéciale du Conseil permanent le 13 septembre. Le Conseil de sécurité des Nations unies a quant à lui tenu deux rencontres sur la situation, qui ont eu lieu les 14 et 15 septembre.
[Traduction]
L'OSCE tente depuis des années de gérer ce conflit, mais le travail du Groupe de Minsk, coprésidé par la France, les États‑Unis et la Russie, est de plus en plus mis de côté.
L'Union européenne joue un rôle de plus en plus actif qui produit un certain effet. Grâce à la médiation de l'Union européenne, les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan ont accepté de commencer à élaborer un accord de paix bilatéral et à constituer une commission conjointe sur la démarcation de leur frontière commune. Ces efforts se poursuivent et d'autres rencontres sont prévues cet automne. Reste à voir quelles répercussions les récents événements auront sur ce processus.
[Français]
Le Canada a immédiatement réagi à l'escalade des hostilités en exprimant ses vives préoccupations et en appelant au calme au moyen de messages sur les médias sociaux, le 13 septembre, demandant la désescalade, le respect du cessez-le-feu et un retour au dialogue. La ministre a parlé à ses homologues des deux pays. Elle s'est entretenue avec le ministre Ararat Mirzoyan, de l’Arménie, le 15 septembre et avec le ministre Jeyhun Bayramov, de l’Azerbaïdjan, le 17 septembre.
[Traduction]
Lors de ces entretiens, la ministre a exprimé ses condoléances pour les pertes de vie, s'est réjouie du cessez‑le‑feu, a exhorté les parties à continuer la désescalade et à respecter le cessez‑le‑feu, et a souligné l'importance d'un dialogue constructif.
Elle a indiqué que les signalements de frappes de l'Azerbaïdjan en territoire arménien sont particulièrement alarmants — notamment en raison des dommages causés aux infrastructures et des pertes de vies civiles —, réitérant l'importance de l'intégrité territoriale et déplorant le recours inacceptable à la force. Elle a fait valoir qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit.
Le Canada demeure prêt à soutenir les mesures visant à stabiliser la situation et à encourager les négociations en vue d'un traité de paix exhaustif. Nous accueillons avec satisfaction l'intervention continue de l'OSCE, le travail important de l'Union européenne pour favoriser le dialogue et l'implication bilatérale de nos partenaires, comme les États‑Unis.
Nous continuons de surveiller la situation et à intervenir directement auprès des parties, les encourageant à continuer de collaborer, avec le soutien international, afin de renforcer la confiance mutuelle en cette période délicate.
Le Canada entretient de bonnes relations bilatérales avec les deux pays. Des milliers de Canadiens tirent leurs origines de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie et assurent des liens importants entre nos sociétés.
Les relations entre le Canada et l'Azerbaïdjan sont renforcées par notre engagement mutuel à l'égard de priorités mondiales communes, comme la gérance de l'environnement, et le Canada apprécie la collaboration de l'Azerbaïdjan en Afghanistan et l'aide humanitaire qu'il fournit à l'Ukraine.
Le Canada soutient les réformes sociales et démocratiques de l'Arménie dans le cadre d'initiatives comme la mission de Stéphane Dion à titre d'envoyé spécial et l'initiative Arnold Chan pour la démocratie et le soutien du Parlement arménien. Nous sommes impatients d'ouvrir une ambassade à Erevan.
Pour ces raisons, le Canada encourage l'Arménie et l'Azerbaïdjan à engager un dialogue constructif afin d'établir une paix complète et durable qui assurera un avenir meilleur à tous les citoyens.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Voici ma dernière question.
Je sais qu'Ursula von der Leyen s'est récemment rendue à Baku et en Azerbaïdjan l'été dernier. Elle y est allée dans l'intention délibérée de parler de sécurité énergétique, étant donné que l'Azerbaïdjan est un important producteur de pétrole et de gaz en Europe de l'Est et au Caucase.
Je sais que le gouvernement actuel, le gouvernement , a créé un groupe de travail avec la Commission européenne, avec Ursula von der Leyen — en mars de cette année, me semble-t‑il — entre le Canada et la Commission européenne, ou l'Union européenne, qui doit se concentrer exclusivement sur la façon dont l'Europe et le Canada pourraient collaborer plus étroitement en matière d'exportations de gaz naturel.
Pouvez-vous nous dire si des discussions se sont déjà tenues sur la relation entre un apport d'énergie en provenance de l'Azerbaïdjan vers l'Europe, par opposition à un apport d'énergie en provenance du Canada, et quelle est la relation entre ce groupe de travail et le travail que vous effectuez à Affaires mondiales sur le dossier Arménie-Azerbaïdjan?
Je vous remercie de la mise à jour.
Comme vous le savez, les pourparlers dans le cadre du protocole de Minsk concernant l'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont poursuivis. Cependant, comme nous le savons, lorsque l'accord de 2020 a été violé, la Russie y a joué un rôle important. Étant donné que la Russie a signé un accord de défense avec l'Arménie et que l'Azerbaïdjan et la Turquie sont étroitement alignés — et nous connaissons la longue histoire géopolitique entre la Turquie et l'Arménie — est‑ce que ces deux groupes devraient participer à ce genre de négociations? C'est ma première question. Ne devrions-nous pas simplement retourner au processus de Minsk de l'OSCE et faire régler cette question par trois groupes soi-disant neutres, comme la France, les États-Unis et le Royaume-Uni? Ne devrions-nous pas plutôt parler de cela?
Je pose la question parce que le cessez-le-feu de 2020 n'a pas duré longtemps et que les 2000 soldats que la Russie allait déployer là pour assurer le maintien de la paix et l'ouverture des corridors ne se sont pas concrétisés, parce que la Russie est dorénavant complètement absorbée par sa guerre en Ukraine. Quel processus envisagez-vous pour faire avancer le dossier? Il doit y avoir une solution.
Je sais que le Conseil de l'Europe et la Commission européenne y ont participé, mais en théorie, cela a toujours été en vertu des accords et des processus de l'OSCE. Quel est, selon vous, le meilleur moyen de parler du cessez-le-feu, d'envisager un processus et d'envisager certains accords, étant donné l’histoire entre la Russie et l'Arménie, l'histoire entre la Turquie et l'Azerbaïdjan et les accords violés de 2020?
Monsieur le président, l'OSCE a certainement été l'organisation éminente de sécurité régionale qui a géré ce conflit pendant des décennies, ou du moins a essayé de le gérer. Elle est cependant complètement mise de côté en ce moment. Nous soutiendrons toujours l'OSCE et nous allons continuer de demander un rôle, mais elle est mise de côté en raison de la conjoncture actuelle.
À ce stade, l'Azerbaïdjan rejette fermement toute forme d'engagement de la part de l'OSCE. Le pays estime qu'elle n'a pas aidé à résoudre le conflit au cours des 30 dernières années. C'est sa position. La Russie non plus ne s'est pas engagée de manière constructive en tant que co‑présidente du groupe de Minsk depuis qu'elle a envahi l'Ukraine en février.
Il existe cependant un certain nombre d'autres voies de médiation auxquelles participent nos partenaires. L'Union européenne y est bien engagée. Il y a eu une résurgence des efforts de médiation en avril dernier, ou les chefs se sont rassemblés et les ministres des Affaires étrangères se sont aussi mis d'accord pour établir une commission de démarcation des frontières. Ces progrès sont désormais à l'arrêt en raison des hostilités, mais nous espérons pouvoir les reprendre, alors nous appuyons le travail de l'Union européenne et celui de l'OSCE en vue de résoudre le conflit. Nous avons également des partenaires, tels que les États-Unis et la France, qui travaillent activement à la médiation et qui rencontrent toutes les parties concernées.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur participation.
J'avoue que j'espérais vous voir en personne, maintenant que les restrictions liées à la COVID‑19 sont derrière nous. C'est cependant votre privilège de comparaître de façon virtuelle. Cela dit, j'avoue avoir été un peu troublé de vous voir dans cet environnement à la lumière rougeâtre, monsieur Turner, qui donne l'impression que vous êtes dans la salle d'un navire de guerre ou d'un sous-marin à partir de laquelle on dirige les opérations. Cela nous met peut-être en contexte actuellement.
Quoi qu'il en soit, le rapport spécial d'avril 2022 intitulé « Soutenir la démocratie en Arménie » et préparé par Stéphane Dion, envoyé spécial du premier ministre auprès de l'Union européenne et de l'Europe, indique ceci: « À l'heure actuelle, l'Arménie est l'archétype d'une démocratie soumise à d'intenses pressions qui s'efforce de s'améliorer et mérite, par conséquent, d'être pleinement soutenue par le Canada. » Il y a d'ailleurs une disposition de ce rapport qui insiste sur l'importance de soutenir l'Arménie, démocratie naissante, qui a besoin de l'appui d'un pays comme le Canada.
Outre l'ouverture d'une ambassade à Erevan, sur laquelle je reviendrai si j'ai un peu de temps, quelles sont les mesures mises en avant par le Canada pour soutenir l'Arménie?
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Je m'excuse du manque d'éclairage. J'essaie de profiter de la lumière naturelle du soleil, mais c'est un peu nuageux, alors je suis plus à l'ombre aujourd'hui.
Comme je l'ai dit, en tant qu'ancien page, je compte bien retourner au Parlement en personne.
En ce qui a trait à notre soutien à l'Arménie, plusieurs mesures sont mises en avant. Vous avez déjà mentionné la plus importante, selon moi, c'est-à-dire l'annonce de l'ouverture prochaine de l'ambassade, à laquelle nous travaillons ardemment pour qu'elle se fasse le plus rapidement possible.
De plus, nous avons déjà commencé les consultations bilatérales, qui ont été recommandées par l'envoyé spécial, M. Stéphane Dion. Il y a seulement quelques semaines, le sous-ministre des Affaires étrangères arménien était ici, à Ottawa, pour commencer ces consultations. Nous envisageons de nouvelles initiatives.
Par ailleurs, nous avons déjà des programmes en place, notamment l'Initiative Arnold Chan pour la démocratie, qui soutient les organisations de la société civile et dont la valeur continue d'augmenter. Cette année, nous donnons notre soutien à cinq projets, ce qui représente un budget total d'un peu plus de 200 000 $.
Nous travaillons aussi à soutenir le Parlement arménien, de concert avec le Centre parlementaire, ici, au Canada. Nous continuons d'avoir des discussions, comme je l'ai dit, pour trouver d'autres manières de porter assistance à l'Arménie, notamment par notre soutien aux programmes visant à résoudre le conflit concernant les mines antipersonnel.
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L'organisme Freedom House considère que l'Azerbaïdjan, qui est gouverné par le même président depuis 2003, est sous l'emprise d'un régime autoritaire. Sans vouloir faire de généralités, l'Arménie semble entourée de régimes plus ou moins démocratiques et fait l'objet de pressions de la part d'un pays qui ne l'est manifestement pas. Comment peut-on aider l'Arménie à faire face à ces pressions?
Avant de répondre à cette question, j'aimerais que vous preniez en considération ce qui suit. Lors du conflit de 2020, lorsque vous avez évoqué la situation devant le Comité, vous avez affirmé ne pas être en mesure de savoir ce qui se passait sur le terrain, alors que nous avons vu que le ministre de l'époque, lui, était manifestement plus au courant que ce que vous vouliez bien reconnaître.
De plus, vous nous êtes revenu aujourd'hui en disant, au début de votre comparution, que vous ne savez pas vraiment qui a lancé les hostilités, ce qui rend d'autant plus urgente l'ouverture de l'ambassade à Erevan. Cependant, compte tenu de la rapidité avec laquelle, après avoir hissé le drapeau, nous avons finalement ouvert l'ambassade à Kiev, vous me permettrez d'être un peu inquiet.
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Merci, monsieur le président.
Je croyais que vous disiez que vous étiez ravi de me voir revenir. Malheureusement, ce n'était pas...
Des députés: Ah, ah!
M. Stéphane Bergeron: Moi, je le suis.
Mme Heather McPherson: Merci, monsieur Bergeron.
Merci à vous tous d'être ici et de répondre à nos questions ce soir.
Un sujet m'intéresse particulièrement beaucoup — comme il intéresse tout le monde ici, je pense, compte tenu de ce qui se passe en Iran en ce moment et de ce que nous voyons se produire en Afghanistan et ailleurs dans le monde —, et c'est la protection des droits des femmes.
Le Canada, bien sûr, a une politique d'aide internationale féministe. Nous sommes censés avoir une politique étrangère féministe, mais elle n'est pas encore en place.
Pouvez-vous me dire ce que fait Affaires mondiales Canada et ce que nous faisons en tant que gouvernement pour nous assurer que les principes de la politique étrangère féministe sont appliqués dans le contexte de ce conflit?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais me permettre de faire deux commentaires avant de poser ma question.
Premièrement, j'aimerais joindre ma voix à celle de M. Bergeron. Je crois aussi parler pour les membres de ce comité en disant que nous aimerions bien que les experts d'Affaires mondiales Canada viennent témoigner en personne dans la mesure du possible.
Deuxièmement, comme notre horaire est très chargé, si Mme la greffière pouvait nous envoyer des mises à jour concernant la situation au cours des prochaines semaines et des prochains mois, nous vous en saurions gré.
[Traduction]
Monsieur Turner, j'aimerais prendre un peu de recul et vous demander peut-être de nous donner votre opinion sur la manière dont ce conflit s'inscrit dans le contexte géopolitique. Je voudrais plus précisément que vous nous disiez quelle incidence a, selon vous, la situation actuelle sur l'importance ou la force de l'OTSC, l'Organisation du traité de sécurité collective, dirigée par la Russie, qui se considère un peu comme une réplique de l'OTAN.
L'Arménie est membre de l'OTSC. Elle a demandé de l'aide militaire à l'organisation, mais elle s'est butée à un refus. Pourriez-vous expliquer ce que cela pourrait avoir comme répercussion?
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D'accord. Je ne sais pas si c'est ce que nous ferons, car je voudrais proposer deux amendements. Si c'est ce que préfère le Comité, je poursuivrai avec mes commentaires.
Monsieur le président, sachez que les conservateurs sont en faveur de l'application de mesures énergiques qui permettraient d'exiger des comptes de la part du régime iranien. En fait, nous demandons précisément ces mesures depuis des lustres. Je suis d'accord avec certains des commentaires formulés par les collègues d'en face. Nous voulons par contre que ces commentaires soient suivis d'actions concrètes de la part du gouvernement. Je ne doute pas de la sincérité de certains députés du gouvernement, mais de la part du gouvernement en général, j'estime que d'exprimer sa solidarité n'est pas suffisant; il doit aussi transposer ses paroles en actions qu'il a le pouvoir de faire.
Monsieur le président, je propose deux amendements à apporter à la motion. J'aimerais d'abord proposer le deuxième amendement de la liste que je vous ai envoyée. C'est un petit amendement qui tient en cette phrase:
et demande au gouvernement du Canada d'inscrire immédiatement le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) sur la liste des entités terroristes en vertu du Code criminel du Canada
Ce passage serait inséré à la fin de la motion, avant « et que le Comité fasse rapport de cette motion à la Chambre. »
Je vais faire quelques commentaires au sujet de l'amendement. La Chambre a voté en majorité il y a plus de quatre ans pour l'ajout immédiat des CGRI à la liste des entités terroristes. C'était avant l'écrasement du vol 752. C'était avant le meurtre de madame Amini, mais c'était aussi après une longue série de crimes horribles commis par le régime. La majorité à la Chambre, y compris le et le cabinet, avait voté pour ma motion présentée il y a quatre ans, qui visait à inscrire le CGRI sur la liste des entités terroristes. Pourtant, le gouvernement n'y a pas donné suite. Or, voilà qu'il propose aujourd'hui d'infliger des sanctions additionnelles.
J'ajouterais que personne n'a été sanctionné au titre de la loi Magnitski. J'ose espérer que c'étaient les sanctions dont parlait le , même si nous n'en connaissons pas les détails.
Cet amendement porte précisément sur une proposition que le gouvernement a déjà appuyée, mais qui est resté lettre morte.
En guise de conclusion au sujet de cet amendement, je crois que les membres de la version précédente du comité des affaires étrangères avaient réitéré cette proposition à la fin de la législature. Comme le Comité et le Parlement l'ont tous deux demandé, j'espère que tous les députés appuieront cet important amendement.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais parler de la motion, mais je vais aussi parler de l'amendement. Cet amendement est problématique, à mon avis, et demande à ce que nous nous y penchions. Pour que le Comité vote sérieusement sur cette motion et en fasse rapport à la Chambre, nous devons en mesurer pleinement la portée, ce dont je suis incapable, puisque je ne l'ai pas étudiée.
Je voudrais savoir quels seront les effets des sanctions... En fait, il y a plus grave que des sanctions. Je voudrais comprendre ce que l'ajout du Corps des gardiens de la révolution islamique à la liste des entités terroristes aura comme répercussions sur les personnes qui ont été impliquées dans l'appareil militaire en Iran et qui vivent au Canada depuis quelque temps. J'aimerais connaître l'incidence de ces dispositions sur des situations réelles. Il serait bon de savoir également si elles aideront ou nuiront dans cette conjoncture. J'aimerais en savoir plus et obtenir plus de contexte.
Comme vous le savez, nous n'avons aucune mission à Téhéran en ce moment. L'ambassade a été fermée par un gouvernement précédent. C'était important de le faire. Aujourd'hui, les relations diplomatiques avec l'Iran sont vraiment pénibles. Il est très difficile de comprendre ce qui est arrivé exactement sur le terrain dans ce pays. Nous travaillons avec des alliés qui partagent nos vues pour démêler cette situation très difficile. Ainsi, des activités se tiennent dans des dizaines de communautés liées à l'Iran en réponse à la mort de Mme Amini et à la mort des quelques dizaines d'autres manifestants qui lui ont été solidaires.
Je pense que nous devons étudier cette motion très attentivement. Je suis d'avis que la nuit porte conseil. Même si j'estime que la motion présentée par Mme Bendayan est très importante, je proposerais d'ajourner pour l'instant le débat sur l'amendement.