:
Soyez les bienvenus, chers collègues, à la septième réunion du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
Conformément à la motion adoptée le 31 janvier dernier, le Comité se réunit au sujet de la situation actuelle en Éthiopie.
[Traduction]
Comme toujours, des services d'interprétation sont à votre disposition. Il suffit de cliquer sur l'icône de globe au bas de votre écran.
Pour les députés qui participent en personne, veuillez garder à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque ainsi que les protocoles en matière de santé.
[Français]
Veuillez également noter qu'il est interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos de votre écran.
[Traduction]
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme.
[Français]
Lorsque vous avez la parole, exprimez-vous lentement et clairement, et lorsque vous ne parlez pas, veuillez mettre votre micro en sourdine.
[Traduction]
Je vous rappelle que tous les commentaires des membres et des témoins doivent être adressés à la présidence.
Pour les questions d'ordre administratif, je rappelle aux membres, et j'informe également notre groupe de témoins, que j'utiliserai un rappel très semblable pour indiquer qu'il reste 30 secondes à votre temps de parole ou de témoignage. Lorsque vous voyez le carton jaune, veuillez essayer de conclure la discussion afin que nous puissions passer au député ou à l'intervenant suivant.
[Français]
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
[Traduction]
Nous recevons cet après-midi Tarik Khan, sous-ministre adjoint par intérim du Secteur de l'Afrique subsaharienne du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
[Français]
Nous recevons également Hilary Childs‑Adams, conseillère spéciale pour l'Éthiopie, Secteur de l'Afrique subsaharienne.
[Traduction]
Nous accueillons aussi Stephen Salewicz, directeur général, Assistance humanitaire internationale, ainsi que Gwyn Kutz, directrice générale, Programme pour la stabilisation et les opérations de paix.
J'ai été informé que le sous-ministre adjoint par intérim Khan présentera la déclaration liminaire de cinq minutes.
Monsieur, je vous donne la parole, puis nous passerons aux questions des députés. Allez‑y s'il vous plaît.
:
Merci, monsieur le président, et bon après-midi, mesdames et messieurs.
[Français]
Bonjour, c'est avec plaisir que je m'adresse à vous aujourd'hui.
Depuis que ma prédécesseure s'est présentée à ce comité, en mars 2021, le Canada a continué d'agir de manière proactive et constructive devant l'aggravation de la crise humanitaire et l'intensification du conflit en Éthiopie.
Toutefois, cette crise persiste et continue d'avoir de graves répercussions sur le plan humanitaire, ainsi que sur les droits de la personne, pour la population civile en Éthiopie.
[Traduction]
Au cours de la dernière année, les affrontements armés en Éthiopie se sont intensifiés considérablement. Cette situation a entraîné une forte augmentation des besoins humanitaires dans le Nord de l'Éthiopie, où plus de neuf millions de personnes ont maintenant besoin d'aide humanitaire. Ces besoins ont atteint un niveau catastrophique au Tigré, en particulier.
Toutes les parties continuent de commettre des exactions et des violations des droits de la personne. Les tensions interethniques se sont aggravées, et les forces érythréennes restent sur le territoire éthiopien. C'est ce que nous disent des témoins oculaires indépendants et les médias, y compris les Canadiens qui ont des amis et de la famille dans les États touchés.
Affaires mondiales Canada continue de donner la priorité à la sécurité, à la sûreté et à la prestation de services consulaires aux Canadiens. Depuis le début de ce conflit, nous poursuivons trois objectifs: premièrement, obtenir la cessation des hostilités et aider à la recherche d'une solution politique; deuxièmement, plaider pour un accès humanitaire immédiat et sans entrave ainsi que pour la protection des civils dans le Tigré et dans les autres régions touchées; et troisièmement, plaider pour que les responsables d'exactions et d'atteintes aux droits de la personne aient à répondre de leurs actes.
Les démarches politiques et diplomatiques soutenues du Canada au cours de la dernière année ont donné une impulsion aux efforts de paix.
Le s'est entretenu à quatre reprises avec le premier ministre Abiy depuis novembre 2021. Il lui a demandé de participer de manière constructive aux efforts de médiation, de faciliter l'accès humanitaire et de veiller à ce que les auteurs de violations des droits de la personne aient à répondre de leurs actes. La , s'est entretenue avec son homologue éthiopien, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Mekonnen, en novembre 2021. Elle lui a demandé de garantir un accès humanitaire immédiat et a réaffirmé le soutien du Canada à un rapport d'enquête conjoint sur les violations des droits de la personne, réalisé par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et la Commission éthiopienne des droits de la personne.
Le et les ministres ont parlé avec une pluralité de leaders internationaux et de ministres étrangers afin de galvaniser l'action internationale.
Ces démarches politiques soutenues ont été accompagnées par notre action diplomatique sur le terrain en Éthiopie. Notre ambassadeur en Éthiopie rencontre régulièrement les représentants d'organisations de défense des droits de la personne ainsi que les responsables des administrations locales et du gouvernement éthiopien pour promouvoir les trois objectifs que j'ai décrits précédemment.
Nous mettons tout en œuvre pour promouvoir et soutenir les efforts de médiation, le premier pas vers une paix durable. Cela comprend un soutien financier aux efforts du haut représentant de l'Union africaine Obasanjo. Nous sommes prêts à fournir plus d'appui.
[Français]
On constate un certain progrès. Depuis quelques semaines, le gouvernement et le Front de libération du peuple du Tigré, ou FLPT, semblent tous les deux plus réceptifs aux efforts de médiation. Le gouvernement a libéré certains prisonniers politiques, les affrontements armés ont diminué et un processus de dialogue national s'est engagé. La voie de la médiation est essentielle pour garantir la fin du conflit.
Nos représentants diplomatiques ont aussi indiqué clairement que le blocus de l'aide humanitaire était inadmissible et qu'il devait cesser. Ils ont insisté sur la nécessité de protéger les civils en Éthiopie auprès des parties au conflit et des Nations unies.
[Traduction]
En outre, le ministère s'emploie à promouvoir et à protéger les droits de la personne en Éthiopie, ainsi qu'à faire en sorte que les personnes responsables d'abus et de violations des droits de la personne, y compris les violences sexuelles et sexistes, répondent de leurs actes. Le ministère a octroyé jusqu'à 600 000 $ au Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme pour l'aider à enquêter — conjointement avec la Commission éthiopienne des droits de l'homme — sur les violations perpétrées au Tigré.
Nous nous assurons que l'aide canadienne n'est pas dirigée vers le gouvernement éthiopien ni aucune autre partie au conflit. Nous avons également plaidé avec succès auprès des conseils d'administration des institutions financières internationales pour que celles‑ci examinent plus rigoureusement tous leurs projets en Éthiopie, en s'assurant qu'aucune partie au conflit ne bénéficie de l'aide internationale au développement.
Comme future orientation, le Canada appuiera davantage la prévention et le règlement des conflits, ainsi que le rôle des femmes dans la consolidation de la paix. Nous verrons à ce que notre aide tienne compte de l'articulation entre l'action humanitaire, le développement et la consolidation de la paix et la sécurité dont l'Éthiopie a besoin.
De concert avec des pays africains partenaires et des pays aux vues similaires, le Canada continuera de chercher une solution à ce conflit pluridimensionnel qui menace la sécurité de l'Éthiopie et de ses voisins.
Je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
Merci, monsieur le président.
:
Je vous remercie de cette question.
Lors du Sommet de l'Union africaine, qui a eu lieu il y a quelques jours, on a aussi présenté le nouveau président. Chaque année, c'est une autre personne qui occupe le poste de président.
Le président Macky Sall, du Sénégal, a fait part de ses priorités. Ces dernières incluent la résolution des conflits et la dimension de paix et de sécurité. Même s'ils ne se sont pas concentrés sur la situation en Éthiopie, cela reste assurément une des crises à laquelle l'organisation doit faire face. Je crois qu'il sera intéressant de voir le rôle que l'Union va jouer.
Le rôle du haut représentant Obasanjo est maintenant primordial pour l'institution et pour les efforts de médiation en Éthiopie.
:
Je vous remercie de cette réponse, qui nous éclaire quant au fait que les Africains veulent une solution africaine, mais ne se sont guère penchés sur ce problème lors du dernier sommet, d'après ce que j'en comprends.
Je reviens aux trois objectifs que nous poursuivons dans le cadre de ce conflit: soit « obtenir la cessation des hostilités et aider à la recherche d'une solution politique »; « plaider pour un accès humanitaire immédiat et sans entrave ainsi que pour la protection des civils dans le Tigré et dans les autres régions touchées »; et « plaider pour que les responsables d'exactions et d'atteintes aux droits de la personne aient à répondre de leurs actes ».
Vous nous signalez que le a discuté à quatre reprises avec son homologue, M. Abiy Ahmed, et que la a discuté une fois avec sa vis-à-vis et qu'il avait été question, à ce moment-là, des efforts visant à faciliter l'aide humanitaire et la comparution des personnes ayant commis des crimes, des exactions.
Comment évalueriez-vous, à ce jour, le niveau d'avancement sur chacun de ces trois objectifs?
:
Je vous remercie de cette question.
Je crois que le niveau d'avancement est lent et insuffisant. Nous n'avons pas vu beaucoup de progrès, surtout dans les trois domaines que j'ai mentionnés.
Cela dit, il y en a eu un peu très récemment. La possibilité d'une médiation et d'un dialogue national entre les parties en conflit en Éthiopie est un peu plus prometteuse. Le fait que le gouvernement a levé l'état d'urgence dans le pays est aussi prometteur pour l'accès à l'aide humanitaire et pour la question des détentions arbitraires qui ont eu lieu au cours des derniers mois. Je parle avec un optimisme prudent. Je crois qu'il y a un certain niveau de fatigue maintenant chez les parties en conflit.
Après, ou à cause de, toutes les interventions diplomatiques, politiques, il est clair pour le gouvernement d'Éthiopie que sa réputation est à risque. Ce pays s'est présenté comme un pays très progressiste, comme un chef de file parmi les pays d'Afrique, et il vit maintenant une crise humanitaire, une chute de sa situation économique et un conflit qui ne semble pas pouvoir se résoudre sans un dialogue national et une médiation.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins aujourd'hui de nous avoir fait part de ces renseignements. Je pense que c'est l'une des questions les plus pressantes sur lesquelles le Comité se penchera. Nous avons vu des choses tout simplement horribles dans la région du Tigré.
J'aimerais revenir très rapidement sur la question que M. Bergeron vient de poser.
Lorsque vous parlez du financement que le gouvernement canadien a accordé à la région du Tigré, je comprends le besoin de flexibilité, mais nous devons nous assurer qu'une partie de cette aide parvient à la région du Tigré. Il semble que ce ne soit pas une stipulation.
Sommes-nous certains qu'une partie de ces fonds a été acheminée vers la région du Tigré, dont nous savons qu'elle est soumise à un blocus et qu'elle n'a pas accès aux fournitures médicales, au carburant et à la nourriture dont elle a besoin? Je veux juste m'assurer que j'ai bien compris.
Pourriez-vous clarifier cela pour moi, s'il vous plaît?
:
Bien sûr. Merci, monsieur le président, de poser cette question.
En effet, le Tigré est une partie importante de l'équation pour nous en ce qui concerne la réponse humanitaire. Comme je l'ai dit, les besoins se font sentir à l'échelle du pays. Il y a une crise humanitaire qui dure depuis longtemps.
Comme M. Khan l'a mentionné, l'accès humanitaire est une préoccupation majeure. Personne ne nie l'existence de ces défis. En effet, le BCAH a indiqué que seuls 10 % des convois ou des fournitures nécessaires ont été acheminés depuis juillet. Notre argent est disponible pour l'intervention, mais il ne peut soutenir une réponse que si elle est possible.
Nous soutenons le Programme alimentaire mondial ou PAM, qui fournit de la nourriture au Tigré. Nous soutenons le Bureau de la coordination des affaires humanitaires ou BCAH, qui mène des projets à l'intérieur du pays. Je pourrais vous parler de certains de ces projets si vous le souhaitez.
En effet, notre argent est également destiné au Tigré. Je peux certainement le confirmer.
:
Nous entendons dire que l'aide ne parvient pas à la région et que la situation est très désespérée.
Je veux revenir sur l'idée selon laquelle certains problèmes humanitaires et de droits de la personne se posent dans cette région. Amnistie internationale a signalé l'utilisation généralisée de la violence sexuelle et sexiste comme arme de guerre. L'ancienne ministre éthiopienne des Femmes, des Enfants et de la Jeunesse a démissionné de son poste ministériel parce que c'était le cas. Nous avons assisté à des attaques de drones contre une école qui accueillait des personnes déplacées à l'intérieur du pays.
Ces attaques contre les droits de la personne sont assez graves. L'UNICEF a déclaré que des milliers d'enfants ont été séparés de leurs parents. Je suis très préoccupée par les conséquences en matière de droits de la personne et par notre incapacité, je suppose, de faire entendre notre voix comme nous devrions le faire.
J'aimerais avoir un commentaire à ce sujet, s'il vous plaît.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir sur la question de l'aide financière qui a été octroyée expressément pour assurer l'acheminement de l'aide humanitaire dans le Tigré. Un peu comme Mme McPherson le disait, je comprends qu'on veuille garder notre enveloppe globale souple pour satisfaire aux nombreux besoins qu'on retrouve sur l'ensemble du territoire éthiopien. Cependant, il n'en demeure pas moins que, selon le Programme alimentaire mondial, 40 % des Tigréens souffriraient d'un manque extrême de nourriture après 15 mois de conflit. Dans trois régions du Nord touchées par le conflit, plus de 9 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire. Il s'agit du nombre le plus élevé à ce jour.
Je reviens donc à ma question. Qu'avons-nous mis en place comme mécanisme pour nous assurer que ces 7 millions de dollars peuvent véritablement servir à acheminer une partie des 43 millions de dollars aux populations du Tigré, ainsi que des régions d'Afar et d'Amhara.
Qu'on me dise que l'on apporte cette aide ailleurs en Éthiopie, je veux bien, car personne ne peut être contre la tarte aux pommes, mais la véritable question est de savoir si ces 7 millions de dollars ont vraiment permis d'acheminer de l'aide aux populations tigréennes, particulièrement.
Cette conversation est vraiment intéressante, et j'ai énormément de questions à poser. Malheureusement, deux minutes et demie, ce n'est pas très long.
Le Dr Mukesh Kapila, expert en génocide, a décrit ce qui se passe au Tigré comme un génocide. Je sais que nos experts d'aujourd'hui ont dit que d'autres n'ont pas déclaré que c'était le cas, mais le gouvernement canadien entreprend‑il un examen fondé sur le droit et les faits concernant les événements qui se déroulent au Tigré afin de déterminer si les atrocités, la violence systématique fondée sur le sexe, le blocus humanitaire et l'arrestation arbitraire de Tigréens constituent un génocide ou des actes de génocide?
:
Je suis content de revenir à la question du génocide.
Le consensus général au sein de la communauté internationale est que de graves violations des droits de la personne et du droit international humanitaire ont été commises au Tigré et dans d'autres régions touchées par le conflit. Mais, comme je l'ai déjà dit, il n'y a pas de génocide confirmé.
Nous continuons de nous fier aux conclusions du HCDH et de la CEDH. Nous croyons savoir que le HCDH va redoubler d'efforts et, bien sûr, qu'il va chercher à cerner tout risque ou indice de génocide et d'incidents de violences sexuelles et sexistes, dans le cadre de son analyse.
Le HCDH est la principale organisation à qui nous accordons notre confiance, et c'est vers elle que nous nous tournons pour le travail d'enquête.
:
La réponse est donc non, en résumé. Je peux comprendre pourquoi, peut-être, les discussions avec la Chine et la Russie sont différentes, et aussi avec l'Iran.
Je serais curieux de savoir ce qu'il en est des discussions avec la Turquie et les Émirats arabes unis, parce que nous avons quand même une certaine relation avec eux. Une chose qui est évidente c'est qu'il y a énormément d'acteurs dans le conflit éthiopien qui soutiennent cette dynamique où les pays voisins... Tout le monde joue un rôle, dans une certaine mesure, vous voyez? Ce serait une bonne chose si le Canada pouvait tourner son attention diplomatique vers ces zones, pour faire en sorte de couper les vivres aux combattants et arrêter les combats sur le terrain.
J'ai une autre question. L'Éthiopie existe depuis longtemps, mais la démocratie est relativement nouvelle là‑bas. Qu'est‑ce que le gouvernement du Canada a fait pour appuyer la transition, d'un système marxiste à un seul parti, vers une démocratie entièrement fonctionnelle? C'est un sujet qui fait beaucoup parler actuellement. Si nous pouvons aider ce pays à essayer de régler ce conflit, je crois qu'il faut s'assurer que la démocratie fait partie de l'entente. Qu'est‑ce que le gouvernement du Canada fait de ce côté‑là?
:
Nous avons exploré une partie du sujet plus tôt, mais peut-être que je pourrais fournir plus de détails sur certains des résultats que nous avons observés grâce à l'aide qui a été fournie.
Effectivement, 43 millions de dollars ont été distribués pour les crises dans toute l'Éthiopie. Dans la région du Tigré en particulier ainsi que dans le Nord de l'Éthiopie, ces fonds ont été utilisés, par exemple, pour répondre aux besoins de la population du Tigré qui a été touchée par le conflit. Le Programme alimentaire mondial a fourni une aide alimentaire à 877 000 personnes entre la mi‑octobre et le 2 février. Dans la région d'Amhara, un million de personnes ont bénéficié de l'aide alimentaire entre le 31 janvier et le 6 février, ce qui reflète la robustesse des interventions là‑bas.
Par l'intermédiaire des autres programmes que nous avons avec ce pays, avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et leur fonds collectif par pays, du soutien est fourni pour la réparation des abris d'urgence, pour des programmes de santé et des programmes de lutte contre la violence sexiste, pour des programmes de nutrition qui aident à combler les besoins des enfants, et aussi, par l'intermédiaire des programmes du CICR, du soutien pour les soins de santé...
Je dirais, tout d'abord, que c'est extrêmement important pour nous d'avoir des preuves corroborantes et adéquates sur les actions et les violations individuelles que certaines personnes ont commises, et pour cela, nous nous fions aux enquêtes indépendantes du HCDH et de la CEDH, par exemple.
Au Conseil des droits de l'homme, nous avons coparrainé deux résolutions sur la situation au Tigré, et nous avons ensuite soutenu la demande de l'Union européenne pour une séance extraordinaire du Conseil des droits de l'homme, en décembre.
Avec les États‑Unis, nous avons aussi codirigé des démarches auprès des autorités érythréennes et éthiopiennes pour lutter contre les violences sexuelles liées au conflit, autant en Éthiopie que dans les capitales du Soudan et de l'Érythrée.
Notre approche est que, dès que nous avons suffisamment de preuves montrant que des personnes ont commis des violations, nous procédons à une évaluation, et nous examinons la mesure dans laquelle nous pouvons réagir à ces cas individuels, ou s'il serait plus logique pour nous de participer à des interventions collectives dans ces pays. Par exemple, nous encourageons également l'Éthiopie à enquêter elle-même sur ses violations des droits de la personne et à assumer sa responsabilité pour ces violations en tant que gouvernement, en tant qu'État partie au conflit.
:
Merci, monsieur le président.
À mon tour, je remercie les témoins de leurs commentaires très intéressants.
Monsieur Khan, j'ai plusieurs questions à vous poser. Vous avez parlé de l'aide humanitaire que le Canada a fournie à l'Éthiopie depuis le début du conflit, une aide quand même considérable. J'aimerais parler brièvement de ce que nous avons annoncé le 18 juin 2021. Le Canada a fourni 7 millions de dollars supplémentaires en aide humanitaire. Pourriez-vous nous préciser où cet argent a été affecté?
D'après vos réponses, j'ai cru comprendre qu'une partie du financement a été destiné à la sécurité alimentaire, aux soins de santé et aux victimes de violence sexuelle.
Pouvez-vous nous fournir les détails concernant ces 7 millions de dollars, s'il vous plaît?
:
Ces ressources ont effectivement été affectées à nos partenaires qui intervenaient activement dans la zone de conflit. Une partie des ressources est allée au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, qui gère les fonds collectifs. Il utilise les ressources pour réaliser un ensemble de projets liés à la situation.
Je peux vous donner quelques-uns des types de projets qu'il a pu réaliser. Il y a eu un ensemble de projets pour subvenir aux besoins nutritionnels dans les régions d'Amhara et Afar et aussi dans la région du Tigré. Ce sont des projets d'une extrême importance qui visent à réduire l'insécurité alimentaire, un problème dont nous sommes tous très conscients.
Au sujet de l'insécurité alimentaire, le Programme alimentaire mondial a observé que, au cours de la dernière année et demie de conflits, le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire est passé de 0,4 million de personnes à 4,6 millions de personnes. La situation alimentaire est donc très grave, et les ressources qui ont été fournies ont été affectées précisément à l'aide pour les besoins alimentaires.
J'ai déjà mentionné que le Programme alimentaire mondial était un partenaire clé dans les interventions internationales, et notre soutien a contribué aux efforts du PAM. Il y a des convois qui ont réussi à passer, mais ils ont été très modestes, et je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il n'y a pas eu assez d'efforts à cet égard.
[Français]
J'aimerais poser une deuxième question.
J'hésite à décrire votre témoignage, mais vous avez semblé exprimer quelques réserves quant au fait que le conflit était derrière nous, si je vous comprends bien, malgré certains signes encourageants, comme la levée de l'état d'urgence.
J'aimerais quand même souligner que j'ai vu plusieurs rapports faisant état de la poursuite des raids dans la région d'Afar. Dans un rapport d'il y a seulement 10 heures, si je ne me trompe pas, on indique qu'un obus s'est écrasé sur des maisons dans la région d'Afar et que six enfants sont portés disparus.
Pouvez-vous nous dire ce que vous entendez de la part de vos contacts sur le terrain, en ce moment?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Salewicz, je vous remercie de la réponse que vous avez donnée à Mme Bendayan. Cela répond à la question que j'ai posée à deux reprises.
J'ai voulu savoir quelle assurance nous avions que des denrées alimentaires avaient pu se rendre jusqu'au Tigré considérant que le Programme alimentaire mondial était d'avis que bien peu de ces denrées avaient pu se rendre, du moins depuis la mi-décembre dernier. Je suis heureux d'apprendre qu'une partie de l'aide canadienne a pu se rendre à destination.
Je voulais également demander quels mécanismes de suivi étaient en place pour s'assurer que l'aide humanitaire de 7 millions de dollars engendre des résultats. D’après ce que je peux voir, il y en a.
Dans un article publié en novembre 2021 dans le magazine Foreign Affairs, des professeurs universitaires, Yohannes Woldemariam et Nic Cheeseman, indiquent que l'Éthiopie regroupe plus de 80 groupes ethniques différents et que les leaders éthiopiens qui se sont succédé ont alimenté les tensions entre les ethnies et les régions, chacun gouvernant d'une façon qui a donné à au moins une communauté une raison de se sentir lésée.
Les auteurs ont ajouté que, plus récemment, des plateformes de médias sociaux comme Facebook et Twitter ont facilité la diffusion des discours haineux et contribué à alimenter les atrocités.
Ce qui est encore plus important, et c'est selon moi l'élément incontournable, c'est que les auteurs s'interrogent sur la capacité de l'État éthiopien de survivre à ces conflits ethniques et le dernier en lice, celui auquel on assiste présentement.
Le gouvernement canadien a-t-il les mêmes inquiétudes que les professeurs Wodemariam et Cheeseman quant à la fragilité de l'État éthiopien?
:
Merci, monsieur le président.
Je vais poursuivre sur la lancée de Mme McPherson et de M. Chong. À dire vrai, ils ont tous les deux volé mes questions, ce qui est bon signe. Pour ma première question, si Mme McPherson veut intervenir, je serai heureux de lui céder une partie de mon temps.
Je veux revenir sur la question des femmes et du rôle des femmes dans la consolidation de la paix, et de notre tendance particulière à vouloir trouver des solutions de ce côté‑là. Je pense que nous devrions peut-être approfondir un peu comment nous nous y prendrions, théoriquement. Y a‑t‑il des moyens concrets que nous pourrions prendre en tant que Canadiens pour aider les femmes africaines — que ce soit les femmes éthiopiennes ou les femmes de l'Afrique à l'extérieur de l'Éthiopie — à participer au processus de consolidation de la paix?
:
Je vais céder la parole à ma collègue, Mme Kutz, dans une seconde. Je peux dire que, du point de vue stratégique, il est extrêmement important, selon nous, que les femmes participent à la paix et à la sécurité — en ce qui concerne tant la consolidation de la paix que la prévention des conflits — à l'échelon communautaire et dans les processus nationaux de consolidation de la paix.
Vous savez déjà que vous avons une ambassadrice canadienne pour les femmes, la paix et la sécurité, Mme Jacqueline O'Neill. Donc, en ce qui nous concerne, ce n'est pas seulement un atout précieux, c'est quelque chose d'essentiel. Nous soutenons tous les efforts qui sont déployés internationalement pour les femmes, la paix et la sécurité, y compris la résolution 1325 de l'ONU. Nous croyons qu'il y a énormément de possibilités de ce côté‑là spécifiquement, compte tenu de ce que ça prend pour rassembler une communauté, pour prévenir les conflits avant qu'ils n'éclatent et pour instaurer la confiance et la paix localement, parce que c'est quand cela s'effondre que la violence réelle survient.
Je vais céder la parole à Mme Kutz, qui pourra vous en dire plus.
:
Merci. C'est une excellente question.
Nous savons que le conflit a eu des effets dévastateurs sur les réfugiés érythréens en Éthiopie. Le HCR et nos autres organismes humanitaires s'efforcent de répondre aux besoins des réfugiés érythréens, en plus de ceux des Éthiopiens touchés par le conflit. Nous travaillons aussi, bien sûr, à encourager la mise en œuvre d'un pacte mondial sur des réfugiés ainsi que des interventions exhaustives pour aider les réfugiés lorsque ce genre de situation se prolonge, comme actuellement dans cette région. Bien sûr, cela vaut aussi pour les réfugiés somaliens.
Pour la suite des choses, je pense que la première étape serait bien sûr de pouvoir réduire le flux de réfugiés en provenance de pays comme l'Éthiopie, à cause d'un conflit prolongé. Le fait que ces situations prolongées de réfugiés dans les pays voisins n'ont pas de fin en vue est un problème, en particulier au Soudan, or je crois que c'est quelque chose que nous devrons inévitablement prendre en considération, et pas seulement en ce qui concerne l'aide humanitaire, parce que ça, c'est de l'aide à court terme. Nous examinons donc des projets de développement qui utilisent ce que nous appelons des « solutions durables », dans le domaine des interventions auprès des réfugiés. Les solutions durables sont le genre d'investissements qui peuvent être faits dans des collectivités où se trouvent des réfugiés de longue date, et cela les aide à s'intégrer économiquement ainsi que socialement dans les collectivités des pays ou des endroits où elles pourraient décider de rester.
:
Vous êtes d'accord, monsieur Genuis?
Merci, monsieur le président.
Selon les rapports, le gouvernement de l'Éthiopie va avoir de la difficulté à rétablir la paix, la prospérité et la sécurité parce qu'il est lié à l'OLF — le Front de libération oromo — un parti marxiste, et aussi à l'OLA, l'Armée de libération oromo. Cela fait que le gouvernement n'aura pas la confiance des autres parties pour ce qui est de rétablir la paix, la sécurité et la prospérité.
À votre avis, monsieur Khan, combien de temps faudra‑t‑il aux gouvernements des régions d'Amhara et d'Afar pour faire confiance au gouvernement Abiy afin de rétablir la paix, la prospérité et la sécurité en Éthiopie?
:
Je vous remercie de cette excellente question. Je pense que vous avez tout à fait raison. Il incombe au gouvernement éthiopien de rétablir la confiance. Il ne peut pas y avoir de paix, de prospérité et de développement économique dans un centre et ses régions s'il n'a pas leur confiance.
Le gouvernement de l'Éthiopie devra faire certaines choses pour rétablir cette confiance.
Une des choses qu'il doit faire, c'est de travailler dans le sens de la Commission pour le dialogue national. Cette commission pour le dialogue consistait particulièrement à rebâtir le fédéralisme en Éthiopie et à rétablir les droits de ces États régionaux ethniques.
Il doit également libérer les prisonniers politiques de ces régions. Vous avez mentionné la région d'Oromia en particulier.
Bien sûr, il s'agit également de lever l'état d'urgence, qui les plonge dans un état de terreur permanente et de crainte de détention arbitraire.
Ce dernier point vient juste d'être réglé; il y a donc quelques signes prometteurs, mais en vérité, la première vraie mesure pour rétablir la confiance, c'est ce que nous voyons actuellement, et il faudrait en voir davantage; ces groupes que vous avez mentionnés auront besoin de plus de mesures pour rétablir la confiance comme les autres que j'ai mentionnées.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Ehsassi.
Monsieur Ehsassi, je dois vous dire que vous sauvez l'honneur de M. Oliphant, parce que j'étais justement sur le point de dire que je prenais ombrage du fait qu'il ne m'avait pas offert un peu de son temps de parole. En m'accordant quelques secondes de plus, vous rétablissez l'honneur du parti ministériel. Je vous en suis vraiment reconnaissant; c'est très gentil de votre part.
J'aimerais revenir à l'étude publiée dans le magazine Foreign Affairs par les professeurs Woldemariam et Cheeseman. Plus précisément, j'aimerais revenir sur l'élément selon lequel Facebook et Twitter ont facilité la diffusion des discours haineux et ont contribué à alimenter les atrocités.
Cela m'apparaît être un élément extrêmement préoccupant, d'autant plus que ce comité, comme vous le savez peut-être, s'est penché et se penche encore sur la situation qui a cours à la frontière entre l'Ukraine et la Russie. Nous avons évoqué le fait que, même dans des pays comme le Canada, nous ne sommes pas à l'abri de la propagande, qui peut notamment se transposer dans les médias sociaux.
J'aimerais savoir quelle est votre réaction à cet élément de l'étude, selon lequel les médias sociaux ont pu contribuer à l'exacerbation des tensions qui ont cours présentement en Éthiopie.
:
Je vais parler de la présence de notre personnel sur place, en Éthiopie, et je vais ensuite céder la parole à mon collègue M. Salewicz pour qu'il parle du suivi et de la reddition de comptes relative à notre aide humanitaire.
Je veux d'abord préciser que l'entièreté de notre personnel n'a pas été retirée de l'ambassade à Addis‑Abeba. Seuls les diplomates non essentiels et les familles l'ont été. Cela s'est fait en novembre et décembre derniers, lorsqu'on craignait que les forces tigréennes, du FLPT, se rapprochent sérieusement de la capitale.
À la fin décembre, nous avons revu la situation et conclu qu'elle était suffisamment sûre pour que le personnel et leurs familles reviennent. Cela dit, notre ambassadeur et une très petite équipe sont restés à l'ambassade, à Addis‑Abeba, et se chargent de faire tout le suivi requis.
Je vais maintenant laisser mon collègue, M. Salewicz, parler de la reddition de comptes relative à l'aide humanitaire.
:
Merci, monsieur le président.
Pour ma dernière série de questions, j'aimerais poser une question sur la réponse à la COVID. Bien sûr, nous savons que l'Afrique en général a de très faibles taux de vaccination. L'accès à la vaccination est très faible. Je pense que selon le Johns Hopkins Coronavirus Resource Centre, l'Éthiopie a un taux de vaccination de moins de 1,5 %. Cela est bien sûr, considérablement aggravé par le fait qu'elle soit une zone de conflit.
Je me demandais, tout d'abord, quelles ont été les conséquences de la COVID en Éthiopie, et si le Canada fait quoi que ce soit pour s'assurer que les vaccins arrivent en Éthiopie, en particulier dans la région du Tigré. Pouvez-vous nous dire quelque chose à ce sujet?
:
Tout d'abord, je dirais qu'il n'y a pas assez d'informations adéquates sur les besoins relatifs aux cas liés à la COVID dans les régions touchées par le conflit, en Éthiopie. Nous n'avons pas cette information.
Nous croyons comprendre que le taux de cas de COVID enregistrés est faible, mais encore une fois, dans un endroit où la moitié des infrastructures médicales ont été détruites, il est peu probable qu'une personne contaminée puisse se rendre à une installation médicale et se faire soigner. En un mot, nous ne savons pas dans quelle mesure la COVID touche la région, mais on peut supposer que c'est peut-être le dernier de ses soucis, compte tenu des autres risques sanitaires et médicaux posés par l'absence d'accès à l'aide humanitaire.
En ce qui concerne la réponse générale à la COVID dans les régions ayant besoin d'une aide humanitaire, je laisserai la parole à mon collègue, M. Salewicz, s'il veut ajouter quelque chose.
:
Merci beaucoup de cette dernière question.
Je remercie nos témoins.
Mesdames et messieurs, nous approchons de la fin du temps prévu avec notre groupe de témoins d'aujourd'hui. Si les membres du Comité sont d'accord, je propose de les remercier en notre nom de leur service et de leur témoignage.
Nous avons ce que j'espère être trois petites questions administratives dont je souhaiterais discuter avec vous très rapidement afin que nous puissions finir vers 17 h 30, dans la mesure du possible. C'est jeudi soir, et certains députés devront peut-être voyager ce soir. Je sais que les conditions météorologiques sont difficiles.
Avec l'accord du Comité, je remercie beaucoup les témoins en notre nom.
[Français]
Je vous remercie beaucoup de vos services et de vos témoignages.
[Traduction]
On peut répondre aux questions par écrit, comme l'ont déjà proposé les députés. Je vous laisse vous déconnecter, tandis que nous restons une minute ou deux, peut-être un peu plus, pour discuter de quelques points à l'ordre du jour.
Merci beaucoup.
:
Mesdames et messieurs, je vais présenter trois points en fonction de la facilité avec laquelle je pense qu'il est possible d'y répondre.
Le premier point est un ensemble de trois budgets qui vous ont été distribués vendredi dernier concernant l'étude sur l'équité en matière de vaccins, la séance d'information sur le détroit de Taïwan et la comparution de deux ministres au sujet des lettres de mandat.
Quelqu'un s'oppose‑t‑il à l'approbation des budgets tels qu'ils ont été distribués?
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Madame la greffière, nous avons approuvé ces budgets.
Ensuite, à titre d'information, nous avons la possibilité de tenir une réunion informelle avec Mme Kelly Clements, la haute commissaire adjointe du Haut Commissariat des Nations unies. Elle est disponible le 2 mars, de 12 h 30 à 14 heures. Il s'agit d'une réunion informelle. Votre participation n'est pas obligatoire. Ce serait une réunion ouverte pour les membres qui veulent y assister.
Pour ceux d'entre vous qui prévoient être présents, merci de nous en informer. Nous distribuerons l'information sur la façon de se connecter. Ce sera une réunion sur Zoom qui permettrait à tout le monde d'avoir accès à la conversation, s'ils le souhaitent. Encore une fois, ce sera le 2 mars, de 12 h 30 à 14 heures.
:
Oui, absolument, ce sera fait. Merci.
[Traduction]
Enfin, mesdames et messieurs, la greffière a reçu la confirmation que les ministres et sont disponibles pour comparaître devant le Comité le 3 mars. La greffière met actuellement au point les détails avec le ministère, et à la suite de ces comparutions, je propose que la première rencontre sur l'équité en matière de vaccin soit déplacée au 28 février.
Je pense que le Comité sera intéressé à commencer cette étude avant les semaines de relâche en mars. La séance d'information sur la situation dans le Xinjiang sera déplacée après les semaines de relâche en mars.
Y a‑t‑il des commentaires à ce sujet?
Monsieur Genuis.
:
Merci, monsieur le président.
Je dirais que, de coutume, nous accueillons souvent deux ministres à la même réunion. Au Comité permanent des ressources humaines, vous pouvez avoir jusqu'à cinq ou six ministres en deux heures; je ne pense donc pas que c'est déraisonnable. Je ne pense pas qu'il y a nécessairement consensus pour que nous insistions sur cela.
Si la greffière retournait auprès d'eux pour leur dire que le Comité souhaite recevoir chacun d'eux pendant deux heures, nous pouvons le faire, mais je suis très heureux de recevoir chacun d'eux pendant une heure, ce qui serait normal. Souvent, pour le budget des dépenses, vous recevez un ministre pour une heure, et les fonctionnaires pendant la deuxième heure. Je fais cela depuis neuf ans, et il est normal de recevoir un ministre pendant une heure suivi des fonctionnaires pour une visite donnée. Recevoir un ministre pendant deux heures est très inhabituel.
Je dirais que c'est conforme à la manière dont les comités parlementaires ont travaillé au cours des neuf dernières années où j'y ai participé.
:
Merci, monsieur le président.
En tout respect, je dirais que le secrétaire parlementaire a naturellement davantage accès aux ministres que les autres députés, mais on a clairement exprimé la préférence de rencontrer les ministres deux heures chacun, surtout ceux d'entre nous qui n'ont pas le même accès aux ministres que lui.
C'était la pratique antérieure de notre comité, et c'était certainement la pratique du Comité depuis que j'en suis membre. Je pense que cela reflète le fait que les affaires étrangères et le développement international sont des domaines extrêmement importants et distincts, et chacun d'eux nécessite un examen approfondi, compte tenu de l'étendue des questions que nous traitons.
Le Comité a convenu de cela précédemment. Il n'y a eu aucune objection quand cette question a été précédemment soulevée. Le Comité en avait déjà convenu.
Je proposerais que nous continuions d'aller de l'avant avec ce qui était l'avis unanime du Comité, comme nous en avions alors convenu. Encore une fois, cela concorde avec l'usage.
Je ne pense pas que nous devons prendre de nouveau la décision, parce que nous l'avons déjà prise précédemment. Nous continuons d'être de cet avis, et nous voulons poursuivre ainsi.
:
Merci, monsieur le président. J'aimerais faire plusieurs observations.
Tout d'abord, j'aimerais remercier la greffière d'avoir transmis le message aux deux ministres.
Ce qui me préoccupe, c'est que, si nous devions insister, soit nous n'entendrons pas ces ministres, soit, si nous pouvons les accueillir, puisqu'ils sont extrêmement occupés, ce ne sera pas avant plusieurs mois.
J'ai l'impression que nous ferions mieux de poursuivre comme cela, comme l'a dit M. Oliphant, en consacrant la deuxième heure au personnel des ministres, qui pourrait être tout aussi utile pour nous fournir les informations nécessaires... les fonctionnaires du ministère.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je pense qu'il sera avantageux de transmettre la demande faite par le Comité selon ce qui a été convenu, à savoir que les deux ministres comparaissent séparément pendant deux heures chacun. Si c'est correct, je pense qu'il serait normal de retourner auprès d'eux et de dire « Nous avons demandé, en nous appuyant sur la volonté du Comité, de recevoir chacun de vous séparément pendant deux heures et nous espérons que vous y réfléchirez ».
Je pense que ce serait une demande légitime. Nous n'allons pas les mettre dans une position délicate. Je suis certain qu'ils seront tous les deux généreux. Le Comité a beaucoup de questions. C'est une occasion d'entendre les deux ministres sur ces deux aspects. Je pense que ce serait formidable et très avantageux pour ce que fait le Comité et pour le rapport qui sera publié après cela.
Monsieur le président, je pense que vous pouvez retourner auprès d'eux et leur dire cela, en fonction de la première demande. Je pense qu'il serait bien de revenir à la charge et de leur rappeler ce que nous avions demandé. J'espère qu'ils répondront favorablement.
Merci.