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Je souhaite un bon après-midi et bon lundi à tous et à toutes.
Soyez les bienvenus à la 147e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Avant de commencer, j'aimerais demander à tous ceux et celles qui participent à la réunion dans la salle à Ottawa de bien vouloir prendre connaissance des directives concernant l'utilisation des microphones et des oreillettes. Il en va de la santé et de la sécurité de tous, particulièrement de celles des interprètes, que nous remercions par la même occasion.
Conformément à la motion adoptée le jeudi 19 septembre 2024 et à l'ordre de la Chambre renvoyant le 20e rapport du Comité intitulé « Les comportements anticoncurrentiels potentiels dans l'écosystème des virements électroniques au Canada », le Comité reprend son étude sur les pratiques et réglementations relatives aux cartes de crédit au Canada.
Je rappelle aussi à mes collègues que la réunion d'aujourd'hui du Comité sera prolongée de deux heures pour répondre aux exigences de la motion que la Chambre nous a renvoyée. Nous accueillerons donc un deuxième groupe de témoins de 17 h 30 à 19 h 30.
Commençons par notre premier groupe de témoins. Je suis très heureux d'accueillir, du Bureau de la concurrence du Canada, M. Matthew Boswell, commissaire à la concurrence, accompagné de M. Anthony Durocher, sous-commissaire de la direction générale de la promotion de la concurrence, et de Mme Krista McWhinnie, sous-commissaire de la direction des pratiques monopolistiques. Ils sont de retour au Comité.
Je vous remercie de vous prêter à cet exercice.
Sans plus tarder, monsieur Boswell, je vous donne la parole pour cinq minutes.
Bonjour, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant vous cet après-midi.
Comme l'a dit le président, je m'appelle Matthew Boswell. J'ai le privilège d'être le commissaire de la concurrence au Bureau de la concurrence.
Je suis accompagné de mes collègues Krista McWhinnie, sous-commissaire de la Direction des pratiques monopolistiques, et Anthony Durocher, sous-commissaire de la Direction générale de la promotion de la concurrence.
[Français]
Comme vous le savez, le Bureau de la concurrence est un organisme indépendant d'application de la loi qui protège la concurrence et en fait la promotion au bénéfice des consommateurs et des entreprises du Canada. Nous assurons et contrôlons l'application de la Loi sur la concurrence du Canada, une loi d'application générale qui vise tous les secteurs de l'économie. Nous menons des enquêtes et nous luttons contre l'abus de position dominante, les fusions anticoncurrentielles, la fixation des prix et les pratiques commerciales trompeuses. Nous faisons également la promotion de règles et de règlements qui favorisent la concurrence.
Je tiens à saluer le travail accompli par le Comité et ses membres et à les remercier d'avoir attiré notre attention sur cette question particulière à l'aide de la lettre des députés Rempel Garner et Chambers ainsi que du rapport du Comité présenté à la Chambre des communes.
[Traduction]
À la suite de la réception de votre lettre et de la comparution devant votre comité, nous pouvons confirmer que nous avons lancé une enquête préliminaire sur le comportement d'Interac en ce qui concerne les virements électroniques.
Lorsque des entreprises sont intégrées verticalement ou travaillent à plusieurs niveaux d'une chaîne d'approvisionnement, des risques pour la concurrence peuvent apparaître lorsque l'entreprise a à la fois la capacité et la motivation de nuire à ses rivaux du fait de sa position à plusieurs niveaux de la chaîne. Dans ces cas, le Bureau peut enquêter pour déterminer si un comportement enfreint la Loi sur la concurrence, par exemple, à la suite d'une fusion ou en raison d'un abus de position dominante. Dans le contexte d'un système réglementaire, il est important de veiller à ce qu'un acteur ne soit pas en mesure de dicter les règles du jeu et d'en tirer avantage de manière déloyale.
Il est important de rappeler que nous sommes responsables de contrôler l'application de notre législation, et que nous ne sommes pas des arbitres ni un organisme de réglementation qui établit les règles pour les entreprises. La Loi sur la concurrence nous oblige à respecter plusieurs seuils et normes lorsque nous portons des affaires devant les tribunaux.
Lors de notre dernière comparution devant vous, nous avons discuté du mandat du Bureau en ce qui a trait aux enquêtes et à la lutte contre les pratiques monopolistiques et à la protection contre les pratiques trompeuses, particulièrement dans le contexte du secteur canadien des paiements. Nous faisons depuis longtemps la promotion d'une concurrence accrue dans le secteur financier, notamment en encourageant une évolution vers des services bancaires axés sur les consommateurs, qu'on appelle aussi services bancaires ouverts. Les services bancaires axés sur les consommateurs ont le potentiel de stimuler la concurrence et l'innovation en défiant les fournisseurs établis et en permettant à de nouveaux fournisseurs de services de se développer. Le travail du Parlement et du gouvernement sur ce dossier est crucial, car en toute franchise il est urgent de progresser.
[Français]
Avant de répondre à vos questions, je tiens à préciser que la Loi oblige le Bureau de la concurrence à mener ses enquêtes en privé et à protéger la confidentialité des renseignements que nous obtenons. Cette obligation pourrait nous empêcher de discuter de certains détails de nos enquêtes.
J'aimerais remercier de nouveau le Comité de nous avoir offert l'occasion de comparaître ici aujourd'hui. Nous sommes impatients de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins qui sont ici aujourd'hui.
En fait, le Canada a été l'un des premiers pays à adopter une loi sur la concurrence. Nous avons mis en œuvre notre première loi en 1889, puis les États-Unis ont adopté la leur en 1890, la loi antitrust Sherman. À bien des égards, nous sortions des sentiers battus — du moins pendant mon mandat au Parlement — à nos débuts en tant que pays en ce qui concerne la concurrence et notre participation. Je suis heureux de le constater, ainsi que l'ouverture officielle de l'enquête.
J'ai également écrit à votre Bureau aujourd'hui, avec M. Alistair MacGregor, au sujet des produits de pommes de terre congelés, car il y a une action antitrust aux États-Unis qui, je l'espère, attirera l'attention, mais je vais laisser cela de côté pour le moment.
L'une des choses que vous avez mentionnées dans la première partie de votre témoignage… Est‑ce qu'il nous manque encore, du point de vue de…? C'est presque comme un mandat de promotion de la concurrence qui semble plus fort aux États-Unis et ailleurs. S'agit‑il peut-être de l'un des aspects inachevés de notre situation actuelle? J'aime les changements que nous avons apportés. Il y en avait d'autres que je voulais voir. Est‑ce à cela que vous voulez en venir en ce qui concerne le travail inachevé de ceux qui croient en des lois sur la concurrence plus strictes, en une politique d'amélioration et de surveillance qui permet au Bureau de la concurrence d'être en mesure d'en faire davantage et qui sont plus conformes à celles de l'Union européenne et des États-Unis? Est‑ce là que se trouve le trou, ce qu'il nous manque? Veuillez préciser si j'ai raison ou non.
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Il ne s'agissait pas d'une étude.
Peut-être serait‑il bénéfique pour tous de comprendre un peu le contexte historique. Je vais tenter de demeurer bref.
Dans les années 1990, nous avons allégué qu'Interac adoptait une pratique d'exclusion qui restreignait l'accès à ce qu'on appelle leur « réseau intermembres ». Plus précisément, le réseau intermembres facilitait, à l'époque, les retraits aux guichets automatiques bancaires ainsi qu'aux points de vente effectués avec des cartes de débit. Les trois gestes spécifiques que nous avons allégué qu'Interac posait étaient les suivants: le maintien de critères d'admissibilité stricts pour devenir membre de l'Association Interac, ce qui, à l'époque, favorisait les membres de l'Association canadienne des paiements; la tarification très élevée pour les frais d'accès auprès des membres du réseau et la restriction des privilèges liés au réseau, comme le droit de vote, qui ne peut être exercé que par les membres fondateurs. Les membres fondateurs en question étaient les grandes banques canadiennes, ainsi que Desjardins, Credit Union Central et, à l'époque, Trustco Canada.
Le Tribunal de la concurrence a prescrit une ordonnance sur consentement en 1996 en vertu des dispositions sur l'abus de la position dominante, ce qui a donné lieu à une ouverture du réseau d'Interac au‑delà des membres fondateurs et à l'élimination d'obstacles à la compétition parmi les participants du réseau. L'ordonnance interdisait aux membres fondateurs de faire payer des frais d'accès plus élevés aux nouveaux membres et garantissait la représentation d'institutions non financières au sein du conseil d'Interac. Cette ordonnance sur consentement a été modifiée deux fois de manière significative, en 2013 et en 2017. La version datant de 2017 de ce qui est ensuite devenue un « accord de consentement » exigeait la création d'un comité indépendant au sein du conseil afin de surveiller les secteurs liés aux espèces et au débit d'Interac, aussi connu sous le nom de services partagés.
Comme Mme McWhinnie l'a mentionné, le bureau a longtemps collaboré avec Interac, jusqu'en 2020, en ce qui a trait à ces accords de consentement selon lesquels Interac était tenu de prendre certaines mesures afin de ne pas revenir aux pratiques d'exclusion que nous avons alléguées en 1996.
Si cela ne vous dérange pas, je vais répondre en anglais.
[Traduction]
Récemment, dans une observation soumise par le bureau au ministère des Finances intitulée « Propositions visant à renforcer le secteur financier du Canada », en septembre, nous avons effectivement recommandé l'abrogation de l'alinéa 94b) de la Loi sur la concurrence. L'alinéa 94b) est une dérogation unique prévue par la loi permettant au ministre des Finances d'autoriser une fusion anticoncurrentielle pour des raisons d'intérêt public. Cette dérogation a été établie en 1986 et témoigne d'une perspective antérieure selon laquelle les fusions anticoncurrentielles devraient peut-être être tolérées au sein du secteur bancaire canadien pour des raisons de stabilité financière. Cependant, nous sommes d'avis que la concentration ainsi que la consolidation pourraient effectivement intensifier les risques systémiques. De plus, si la concentration est augmentée, nous estimons que le coût et la complexité de la résolution en cas de crise seront amplifiés en conséquence.
Nous estimons que cette disposition législative au sein de la Loi sur la concurrence subordonne inutilement le rôle du bureau dans l'examen des fusions des grandes banques, et qu'il existe d'autres possibilités qui permettraient au ministre des Finances d'examiner ces fusions des banques et de déterminer si elles doivent être approuvées ou empêchées, pour des raisons de prudence, par exemple.
Cela est une recommandation que nous n'avons pas faite par le passé, mais ces dérogations d'intérêt public sont très rares à l'international. Compte tenu du fait que d'autres mesures de protection existent dans d'autres secteurs réglementés, nous ne sommes pas d'avis qu'il est nécessaire d'avoir ces dérogations d'intérêt public au sujet de fusions anticoncurrentielles dans le domaine des finances ou des transports. Les deux existent.
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L'année dernière, le revenu combiné de l'oligopole impitoyable se situait entre 45 et 60 milliards de dollars. Cela équivaut au déficit total du gouvernement fédéral. Commençons par cela.
Je suis heureux de voir le commissaire ainsi que ses collègues ici présents.
Pour ce qui a trait à la concurrence, je suis face à une sorte de dilemme. Prenons l'exemple du secteur de l'acier, où la concurrence est ouverte et où il n'y a pas de restriction au chapitre de l'investissement, de l'investissement direct étranger. Aujourd'hui, toutes les compagnies évoluant dans l'industrie de l'acier sont détenues par des propriétaires étrangers. Quelles en sont les conséquences? Il n'y a pas eu de hausse de la capacité de fabrication de l'acier au Canada depuis les 20 dernières années. Ces sociétés ne font pas d'exportations ailleurs qu'aux États-Unis et au Mexique, même si nous avons des accords signés, environ 15 à 20 accords de libre-échange à l'échelle du monde. Voilà l'inconvénient de la libre concurrence et de la libre propriété des acteurs étrangers.
Quant au secteur bancaire et à l'oligopole impitoyable qui a réalisé entre 50 et 60 milliards de dollars de profit, il est important de mentionner que chaque dollar provient d'un travailleur canadien. Nous voyons ce qui se produit là.
Je voudrais vous poser une question en lien avec Interac ou les virements électroniques. Imaginons que je souhaite virer 11 000 $ d'une banque, la CIBC, située à un bout de la rue, à la Banque Scotia située à l'autre bout de la rue. Ici, cela prendrait une semaine. Dans les pays du Sud, cela se fait en quelques secondes. Les pays du Sud sont encore en développement et ont de faibles taux de littératie. Nous sommes censés être un des pays les plus industrialisés au sein des pays du G7.
Je ne sais pas si ces éléments entrent en jeu lorsque vous examinez les pratiques bancaires. Avez-vous le pouvoir de contraindre au désinvestissement ou les propriétaires actuels d'Interac ont‑ils le pouvoir de vendre leurs actions si vous estimez qu'il y a là des pratiques trompeuses?
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Il y a de nombreuses façons de lancer une enquête.
Nous avons au Bureau un élément visant à adopter une approche proactive quant à la collecte de renseignements; nous surveillons ce qui se passe sur le marché et s'il y a des comportements anticoncurrentiels sur lesquels nous devrions nous pencher. Nous avons, en fait, mis sur pied une unité destinée à fournir ce type de renseignements. Nous pouvons cerner des problèmes de cette manière.
Il nous arrive aussi souvent d'être avisés de problèmes par des acteurs d'un certain marché qui font face à ce qu'ils croient être un comportement anticoncurrentiel. Comme M. Durocher l'a dit, nous recevons plus de 5 000 plaintes par année que nous devons trier par ordre de priorité.
Par exemple, il y a aussi les audiences publiques. Celles‑ci peuvent soulever des enjeux, ou faire la lumière sur des enjeux, que nous décidons d'examiner, également.
Bien entendu, un autre aspect très important est notre rapport avec les autorités d'exécution de la loi au Canada et dans le monde. Nous avons des relations très étroites avec les organismes d'application de la loi sur la concurrence dans le monde. Ils examinent les comportements problématiques qui pourraient avoir lieu dans de multiples pays lorsqu'il est question de multinationales.
Nous pouvons nous renseigner au sujet de problèmes potentiels de nombreuses différentes façons.
Pendant que nous y sommes, j'ai soulevé un problème — c'était avant votre époque, mais je crois que c'est un bon exemple de ce qui se passe — lorsque Live Nation a acheté Ticketmaster. Nous avons vu, plus récemment, que certaines choses de ce genre se sont produites. Y a‑t‑il quelque chose que vous pouvez dire au sujet de cette situation, de manière générale, au public? Sinon, vous pouvez simplement ne pas le faire. Je me le demande simplement, parce que j'ai insisté sur la question dans le passé.
Essentiellement, vous avez pris note de quelques-unes des différentes acquisitions qui ont eu lieu.
L'une d'elles, bien connue, est l'acquisition de Zellers par Target. Zellers avait des employés syndiqués et les payait au‑dessus de l'échelle salariale. Elle offrait des avantages sociaux à ses employés. Target a fait fermer l'entreprise, et nous avons perdu cette concurrence. Lowe's a fait l'acquisition de RONA et ainsi de suite.
Avez-vous des commentaires généraux à faire, avant que je termine, sur la manière dont nous pouvons éviter de nous retrouver dans ces situations? En fin de compte, est‑ce vraiment à l'échelon ministériel que l'on autorise ces choses? Chaque ministre change d'opinion et d'intérêt lorsqu'il est question de prises de contrôle d'entreprises. L'acquisition de Future Shop par Best Buy est un autre exemple, et j'en passe, où l'opinion d'un ministre a entraîné l'élimination de la concurrence à ce moment‑là.
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Chers collègues, nous reprenons la réunion et notre étude sur les comportements anticoncurrentiels potentiels dans l'écosystème des virements électroniques au Canada.
J'ai le plaisir d'accueillir les témoins du deuxième groupe, qui participeront au marathon de quatre heures qu'est cette réunion du comité de l'industrie. De l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, nous recevons la commissaire, Mme Shereen Benzvy Miller. Comme elle est en poste depuis 12 jours, il s'agit de sa première visite en tant que commissaire.
Madame, nous vous félicitons pour votre nomination, et nous vous remercions de vous prêter à cet exercice.
Mme Shereen Benzvy Miller est accompagnée de M. Frank Lofranco, commissaire adjoint, de Mme Supriya Syal, commissaire adjointe à la recherche, aux politiques et à l'éducation, et de M. Jason Bouzanis, sous-commissaire adjoint aux affaires publiques.
Je vous remercie tous de vous joindre à nous.
Vous disposez de cinq minutes pour vos déclarations liminaires, lesquelles seront suivies d'une discussion entre les membres du Comité et vous.
Madame Benzvy Miller, je vous cède la parole pour cinq minutes.
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Je vous remercie de cette présentation, monsieur le président.
Je remercie les membres du Comité de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Shereen Benzvy Miller. Je suis ravie d'avoir récemment été nommée au poste de commissaire de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, ou ACFC; ma nomination a eu lieu pendant le mois de la littératie financière.
J'occupe ce poste depuis 12 jours, comme l'a dit le président, et je suis honorée de diriger une agence dont le mandat est si important.
Je suis arrivée à l'ACFC pendant le mois de la littératie financière, qui a lieu chaque année en novembre et qui se termine cette semaine. Le but de la campagne de cette année est d'encourager les Canadiens à parler d'argent et à prendre des mesures pour accroître leurs connaissances et leur confiance en matière financière. Selon les résultats des recherches de l'ACFC, avoir des conversations au sujet de l'argent peut mener à l'obtention de meilleurs résultats financiers.
L'ACFC se réjouit de l'occasion qui lui est donnée de contribuer à l'étude de votre comité, qui porte sur l'écosystème canadien des virements électroniques et sur l'industrie des paiements électroniques dans son ensemble.
Trois membres du comité de direction se joignent à moi aujourd'hui, et ils vont, eux aussi, pouvoir répondre aux questions des membres du Comité. Chacune de ces trois fonctions contribue à la réalisation du mandat de l'Agence ainsi qu'au soutien et à la protection des Canadiens. J'espère que leurs connaissances et leurs points de vue vont aider le Comité et que cette information sera utile pour la réunion d'aujourd'hui.
Dans mon allocution d'ouverture, je vais commencer par décrire le mandat de l'ACFC. Je vais ensuite parler du rôle de cette dernière au sein de l'écosystème de paiements. Je vais également expliquer les exigences réglementaires liées aux paiements électroniques dont l'ACFC surveille l'application. Enfin, je vais parler des frais d'interchange et des virements électroniques, avant de conclure mon intervention.
L'ACFC est un organisme fédéral indépendant qui protège les droits et les intérêts des consommateurs de produits et services financiers, ce qui englobe les droits des commerçants qui acceptent les paiements par cartes. Le mandat de l'Agence comprend de nombreux éléments importants. Tout d'abord, en tant qu'organisme de réglementation fort et efficace, nous surveillons la conformité des entités financières sous réglementation fédérale aux mesures de protection des consommateurs énoncées dans les textes de loi, les engagements publics et les codes de conduite. Le volet de notre mandat qui touche à la réglementation, que je viens de résumer, revêt une grande importance. La conformité aux obligations en matière de pratiques commerciales permet de protéger les consommateurs et mène ultimement à l'obtention de résultats financiers plus positifs pour les Canadiens. La protection des consommateurs renforce leur confiance à l'égard de toutes les institutions financières. De même, la confiance de consommateurs contribue à la sécurité et à l'intégrité du système financier.
Le volet de notre mandat qui touche à la littératie financière est tout aussi important. Dans le cadre de la Stratégie nationale pour la littératie financière de l'ACFC, nous travaillons avec des intervenants de partout au pays pour renforcer la résilience financière de la population canadienne.
L'ACFC mène également des recherches et des analyses fondées sur les données probantes, sur les tendances et sur les questions qui touchent aux consommateurs de produits de services financiers. Il s'agit là d'un moyen particulièrement important d'aider le ministère des Finances à accomplir son rôle en matière d'élaboration des politiques et des textes de loi visant le secteur financier, notamment en lui fournissant de l'information.
Le mandat de l'ACFC vient d'être élargi. On nous a confié la responsabilité de la surveillance, de la gestion et de la mise en application du cadre des services bancaires axés sur les consommateurs pour le Canada. En tant que chef de file innovateur dans le domaine de la protection des consommateurs de produits et services financiers, l'ACFC est bien placée pour assumer cette responsabilité.
[Traduction]
Comme le Comité poursuit son étude en se concentrant sur les domaines plus précis, mes remarques porteront principalement sur le mandat de l'ACFC en ce qui a trait à l'écosystème des paiements.
Comme nous l'avons indiqué lors de notre précédent témoignage devant votre comité, l'ACFC surveille les obligations en matière de pratiques commerciales des exploitants de réseaux de cartes de paiement, également appelées les ERCP, en vertu du Code de conduite destiné à l'industrie des cartes de paiement au Canada. Parmi les exploitants de réseaux de cartes de paiement au Canada, on peut citer VISA Canada, Mastercard Canada, American Express, Discover, UnionPay de même qu'Interac pour son produit de traitement des cartes de débit. Les exploitants de réseaux de cartes de paiement doivent intégrer le Code dans leurs contrats, leurs pratiques commerciales et leurs règles de fonctionnement, et ce, dans son intégralité.
Il incombe aux exploitants de réseaux de cartes de paiement de veiller à ce que les sociétés de traitement des paiements qui utilisent leurs réseaux respectent les obligations prévues par le Code. Cela veut dire que les sociétés de traitement des paiements doivent comprendre les obligations en matière de pratiques commerciales énoncées dans le Code et agir de manière proactive pour en assurer le respect.
Récemment, le gouvernement a annoncé une version révisée du Code de conduite destiné à l'industrie des cartes de paiement. La plupart des éléments de ce code sont entrés en vigueur le 30 octobre, et ceux qui restent, qui sont plus techniques, suivront le 30 avril 2025.
Les commerçants canadiens qui traitent des cartes de paiement bénéficient maintenant de mesures de protection conçues pour assurer la transparence et la souplesse ainsi que leur donner des choix. La communication de renseignements et le traitement des plaintes sont des aspects essentiels de la protection offerte, que ce soit aux consommateurs dans le marché des services bancaires de détail ou bien pour les commerçants. L'amélioration de la communication de renseignements et du traitement des plaintes est un élément clé du nouveau code. Par exemple, les commerçants recevront de plus amples renseignements sur des frais de traitement des cartes dans l'offre qui leur sera présentée, au moment de la signature de leur accord avec leur prestataire de services et dans leur relevé mensuel.
Il est important de mentionner que les commerçants ont désormais accès à une procédure de traitement des plaintes qui est claire, simple et transparente et qui exige que leur plainte soit traitée dans un délai raisonnable. Fait important, les commerçants disposent d'un délai plus long pour mettre fin à leurs accords, qu'ils peuvent également résilier si certaines réductions de frais ne leur sont pas refilées dans leur intégralité.
L'ACFC s'attend à ce que les exploitants de réseaux de cartes de paiement mettent en œuvre le Code révisé, et c'est notre rôle de surveiller leur conformité avec les obligations en matière de pratiques commerciales auxquelles ils sont assujettis.
Bien que l'ACFC ne commente pas publiquement ses activités de surveillance en cours — quoique j'ai tout de même amené M. Lofranco avec moi ici —, les conclusions de l'Agence concernant la conformité des entités financières sous réglementation fédérale sont décrites dans notre rapport annuel. Je dois également mentionner que l'ACFC fournit des renseignements objectifs qui font autorité pour aider les commerçants à comprendre les droits que leur confère le Code.
Je pense qu'il convient de profiter de l'occasion pour parler brièvement de la surveillance par l'ACFC des frais de base pour le traitement des cartes de paiement, comme les frais d'interchange. En ce qui concerne ces frais, les réseaux de cartes de paiement et leurs participants sont censés respecter les engagements en vertu du Code qui y sont associés. Les engagements liés aux frais d'interchange sont les suivants: communiquer les frais dans un langage clair et simple, de manière non trompeuse; aviser les commerçants des modifications de frais au moins 90 jours avant leur date d'entrée en vigueur; et respecter le droit pour les commerçants de résilier les accords. Il est important de mentionner que les frais d'interchange sont déterminés par le marché.
De plus, nous prenons acte de l'intérêt du Comité à l'égard des virements électroniques, un service fourni par Interac. Les données de Paiements Canada continuent de montrer que les Canadiens utilisent principalement les services de virement électronique comme les virements Interac pour les transferts d'argent entre particuliers. Leur utilisation est moins courante pour l'achat de biens ou de services. Interac est l'un des exploitants de réseaux de cartes de paiement qui ont signé le Code de conduite destiné à l'industrie des cartes de paiement au Canada.
L'ACFC protège à la fois les consommateurs et les commerçants qui utilisent les services offerts par Interac. Du point de vue des consommateurs, les virements électroniques sont un service fourni par les banques. Les banques doivent communiquer les frais qu'elles facturent pour les virements Interac à leurs clients. Il existe des règles très précises et très strictes en ce qui concerne la communication des frais facturés par les banques à leurs clients. Il s'agit de l'une des nombreuses obligations prévues dans le Cadre de protection des consommateurs de produits et services financiers dont l'ACFC surveille l'application. Pour les commerçants, Interac doit veiller à ce que les entreprises de traitement des paiements qui permettent aux commerçants d'accepter des cartes de débit au point de vente leur communiquent les frais facturés pour ce service. Il s'agit de l'une des nombreuses exigences énoncées dans le Code de conduite destiné à l'industrie des cartes de paiement au Canada dont l'ACFC surveille l'application. Dans ces deux cas, la communication des renseignements sur les frais permet aux consommateurs et aux commerçants de prendre des décisions éclairées à propos des produits et des services qui leur sont offerts. Les frais que facture Interac sont des décisions commerciales.
En résumé, j'ai brièvement décrit le mandat de l'ACFC et la façon dont nous protégeons les consommateurs de produits et services financiers et les commerçants. J'ai décrit le rôle de l'ACFC au sein de l'écosystème des paiements. J'ai abordé la question de la surveillance par l'ACFC des frais d'interchange et des virements électroniques.
L'ACFC joue un rôle important. Nous protégeons les consommateurs et les commerçants et nous leur apportons les connaissances dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées. Les ressources de l'ACFC en matière de réglementation, de recherche et d'éducation financière fonctionnent en synergie et contribuent à favoriser le maintien d'un système financier solide, sécuritaire et stable dans l'intérêt de la population canadienne. En protégeant efficacement les consommateurs et en s'engageant à renforcer la littératie financière, l'ACFC favorise la confiance, une confiance qui permet aux Canadiens de naviguer dans leur vie financière avec assurance et en toute tranquillité d'esprit.
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration. Je suis impatiente de répondre aux questions du Comité.
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Merci, monsieur le président.
J'ai sous les yeux une lettre que l'entreprise Stripe vous a envoyée à vous, le président du Comité permanent, et donc je présume que c'est une information publique. Je trouve certains extraits de la lettre très intéressants, parce que je crois que ce sont les activités de Stripe qui nous ont amenés à nous intéresser davantage aux frais et aux transactions.
Stripe Inc. est une entreprise constituée aux États-Unis et a deux sièges sociaux, un à San Francisco, en Californie, et un autre à Dublin, en Irlande. L'autre chose est que, même si l'autorité de la Chambre des communes et de son comité ne s'applique pas aux entreprises ou aux particuliers à l'extérieur du Canada, nous souhaitons vous apporter la plus grande aide possible. La préoccupation que nous avons soulevée et qui a mené à ces discussions, était que Stripe offrait seulement la réduction de l'interchange aux petites entreprises faisant partie de sa tarification interéchange plus. Il y avait deux catégories de tarification, et elle allait seulement offrir cela pour une des catégories. Ses représentants nous ont dit que plus de 900 000 commerçants étaient leurs clients, donc, l'incidence ou le rôle de Stripe dans les paiements d'interchange est, selon moi, significative.
Ma question est la suivante: puisque nous faisons face à un marché mondial, comment est‑ce que l'ACFC s'assure‑t-elle que les frais facturés par Interac correspondent à la valeur et aux coûts du service fourni?
Chaque année, les Canadiens déposent cinq millions de plaintes. De ces cinq millions de plaintes, je crois que, selon vos dossiers, 76 % sont des plaintes relativement simples ou des plaintes au sujet desquelles pas beaucoup de détails. Toutefois, quand ces plaintes sont réglées, des sanctions sont-elles imposées? Est‑ce qu'elles sont simplement réglées, et on passe à autre chose? Que se passe‑t‑il pour les 24 % qui restent? Quels genres d'avis de conformité sont émis?
Je crois qu'il est important de savoir s'il y a vraiment un chien de garde, parce que cinq millions de plaintes visant le secteur financier ont été déposées seulement cette année. Ces problèmes s'apparentent à une pandémie.
J'ai visité votre site Web. Il ne semble pas y avoir eu de conséquences. On s'attendrait à ce qu'il y ait de l'information là‑dessus, car on parle quand même de cinq millions de plaintes. Il y a des informations utiles sur la littératie financière, qui permettent de se renseigner sur ce genre de choses et de faire ce qu'il faut.
Je suis présentement sur votre site Web. Il est écrit que vous êtes responsable de la « protection des droits et des intérêts des consommateurs de produits et services financiers ». Vous avez reçu cinq millions de plaintes, et c'est très difficile de trouver sur votre site Web les mesures qui ont été prises pour régler les problèmes qui ont été soulevés. Vous traitez de problèmes très sérieux, qui vont des problèmes liés au genre aux problèmes des aînés et bien d'autres encore.
Pourquoi est‑il si difficile de savoir si vous avez fait du bon travail au regard de ces cinq millions de plaintes et d'en connaître les répercussions? C'est énorme. C'est cinq millions de Canadiens par année.
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Je peux peut-être commencer.
Prenons, par exemple, l'année dernière, l'exercice financier 2023‑2024, pendant lequel le centre d'information des consommateurs de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, l'ACFC a reçu un peu plus de 9 000 demandes d'information et de plaintes. Sur ce total, environ 6 800 concernaient des plaintes de particuliers contre une institution financière, et 283 de ces plaintes concernaient des secteurs surveillés par l'ACFC.
Cela ne veut pas dire que nous n'aidons pas les Canadiens qui nous demandent de l'aide pour des secteurs qui ne s'inscrivent pas dans notre mandat. Bien sûr, l'un de nos rôles est de fournir des informations aux Canadiens pour les aider à s'orienter dans le processus de traitement des plaintes, et nous pouvons aussi leur expliquer qu'ils peuvent faire parvenir la plainte à un organisme externe de traitement des plaintes. Notre rôle est de nous assurer que ces quelque 9 000 Canadiens qui communiquent avec nous reçoivent de l'information qui leur permettent de s'orienter dans le marché des services financiers.
Mon collègue, M. Lofranco, pourrait vous parler de ce que nous faisons avec les plaintes retenues.
Cela étant dit, toute l'information que nous recevons des plaignants qui communiquent avec notre centre d'information des consommateurs ne nous aide pas seulement à surveiller les tendances et les enjeux dans le marché financier; elle nous aide aussi à orienter nos activités de surveillance.
Ce que j'essaie de comprendre, c'est pourquoi votre page Web ne donne aucune information sur les plaintes et leur provenance en lien avec la protection des droits des consommateurs. Je me fie à un rapport de CBC/Radio-Canada qui concerne l'enquête que vous avez menée sur les banques BMO, RBC, CIBC, Scotia et TD. Il donne le nombre de plaintes. Même si le nombre de plaintes a diminué, si je visite votre site Web en tant que consommateur qui souhaite connaître ses droits à ce chapitre, je ne vois aucune information indiquant comment vous avez protégé les consommateurs, quelles ont été les conséquences et ce qui a été fait.
Si je devais défendre les intérêts de ma famille et les miens, si mon institution bancaire m'avait causé un préjudice, j'aimerais savoir, en tant que consommateur, à quelles mesures de réparation j'aurais droit pour cela. Il devrait y avoir une façon de le mesurer. On dirait presque l'industrie de l'immobilier, c'est‑à‑dire qu'il faut essayer de deviner par nous-mêmes le prix d'une propriété, au lieu de... Je ne vois rien qui montre à quoi peuvent s'attendre les consommateurs.
Pourquoi n'y a‑t‑il pas, sur votre site Web, les pourcentages ou les conséquences imposées aux prédateurs financiers? Le nombre de plaintes est considérable, mais votre site Web contient seulement de l'information sur la défense des intérêts des consommateurs. Il ne donne pas les résultats pour les consommateurs.
La question portait sur plusieurs aspects différents. Pour ce qui est de l'élaboration des informations destinées aux consommateurs, nous tenons compte du fait qu'un consommateur pourrait chercher des informations sur un produit ou un service en particulier. Prenons, par exemple, les cartes de crédit. Je suis un consommateur et je cherche de l'information sur les cartes de crédit. Dans la section contenant des informations détaillées sur les cartes de crédit, le client trouvera de l'information sur ses droits concernant les cartes de crédit de son institution financière.
Nous faisons cela ainsi parce que, d'après nos recherches — c'est un élément clé de notre Stratégie nationale en matière de littératie financière —, ce qui est le plus utile aux Canadiens, c'est de recevoir de l'information financière en temps opportun. Lorsqu'ils cherchent de l'information sur les cartes de crédit, nous voulons leur fournir de l'information sur leurs droits, à ce moment‑là, pour ce qui est des cartes de crédit.
C'est seulement un exemple du côté de l'information destinée aux consommateurs. Toutefois, nous pouvons parler de cela des deux côtés de notre mandat; du côté de la supervision, c'est‑à‑dire ce que nous faisons pour protéger les Canadiens, mais également du côté de la recherche, ou du point de vue de la Stratégie nationale de littératie financière. Je me ferais un plaisir de vous en dire davantage là‑dessus.
Pour ce qui est de la façon dont nous communiquons avec les Canadiens au sujet de leurs droits, il pourrait être utile d'expliquer que nous voulons communiquer avec eux de la manière la plus efficace.
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Non, vous n'avez pas compris. Vous avez probablement bien compris ce que vos collègues ont dit, mais j'aimerais clarifier certaines choses, par exemple, concernant les plaintes. Nous ne sommes pas un organisme de traitement des plaintes. Nous sommes un organisme de surveillance. Nous sommes chargés de la réglementation. Nous sommes responsables de nous assurer que le comportement du marché est harmonieux, que le traitement des consommateurs... Je ne suis pas le superintendant des institutions financières. Je suis responsable de la littératie financière et de la protection des consommateurs dans le secteur financier.
Cela fait partie des mesures de prudence intégrées dans l'écosystème pour favoriser la confiance dans le système. Nous nous assurons que les consommateurs sont traités correctement et équitablement, en conformité avec la loi et les attentes en matière de comportements énoncées dans les divers codes, que ce soit pour les réseaux de cartes de paiement ou les institutions financières.
Notre rôle est de nous assurer que les organismes appropriés répondent aux plaintes, et ce sont habituellement les institutions faisant l'objet de la plainte. Si le consommateur n'est pas satisfait — parce qu'il est possible qu'il ne soit pas satisfait au premier palier de plainte; il peut ne pas avoir aimé la réponse ou l'estimer insuffisante —, il y a un ombudsman responsable du traitement des plaintes à un palier plus élevé, et c'est un ombudsman indépendant, comme le sont la majorité des ombudsmans.
Nous n'avons pas reçu 27 000 plaintes. C'est ce qui a été dit dans les médias, et, oui, un article disait cela, mais cela démontre un manque de compréhension du rôle de l'ACFC. Le rôle de l'organisme est de protéger les consommateurs, d'assurer l'harmonisation des comportements du marché et de s'assurer que les acteurs ont un comportement approprié, pour que, lorsque les institutions reçoivent des plaintes, elles y répondent de manière appropriée et dédommagent le plaignant. Nous pouvons ensuite prendre les mesures de surveillance et de protection connexes.
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J'ajouterais seulement une chose, puis je vais moi aussi céder la parole à ma collègue.
C'est vraiment très important pour nous que les Canadiens sachent qu'ils ont le droit de déposer une plainte auprès de leur banque. C'est pourquoi nous avons un centre d'information des consommateurs. Le rôle principal de ce centre est de fournir de l'information aux consommateurs. Nous prenons ce rôle très au sérieux. Même si la plainte ne concerne pas quelque chose qui relève directement de l'ACFC, nous voulons pouvoir leur fournir de l'information pour les aider à comprendre le processus de traitement des plaintes.
Je devrais mentionner que nous venons tout juste de franchir un pas, au Canada, c'est‑à‑dire que nous avons maintenant une entité externe chargée du traitement des plaintes. Elle a, en fait, été mise en œuvre le 1er novembre. Avant, il y en avait deux, donc c'est une amélioration importante, selon nous, au chapitre de la protection des consommateurs. Cela simplifiera et clarifiera davantage le processus de traitement des plaintes pour les Canadiens. Après avoir suivi le processus de leur banque, s'ils sont mécontents du résultat, ils peuvent aller plus loin et déposer une plainte à l'organisme externe de traitement des plaintes. L'ACFC supervise aussi le travail de cet organisme.
Nous venons tout juste de faire une campagne de sensibilisation des consommateurs avec cet organisme externe de traitement des plaintes, en prévision du 1er novembre, pour diffuser l'information sur le traitement des plaintes; c'est donc quelque chose que nous nous efforçons vraiment de promouvoir et d'encourager. Je sais que, même dans le contexte de notre stratégie nationale, nous parlons de l'importance que les gens soient au courant de leurs droits et des efforts de protection des consommateurs.
Madame Syal, voudriez-vous ajouter quelque chose?
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Merci, monsieur le président.
Je serais d'accord avec ce qu'a dit Mme Romanado. Je pense qu'il serait utile que les bureaux de circonscription soient au courant, parce que, si les gens ont suivi le processus avec l'ombud d'une banque, nous ne saurions pas que ce n'est pas le dernier recours.
Sur ce, monsieur le président, j'aimerais reprendre le débat sur la motion que j'ai présentée précédemment au sujet de Stripe. Les députés se rappelleront que j'ai présenté la motion suivante:
Compte tenu des marges bénéficiaires inconnues de Stripe et de son refus de se conformer au plan de réduction des frais d'interchange du gouvernement, le Comité a ordonné la production de tous les procès-verbaux des réunions du conseil d'administration de Stripe liés à l'annonce du gouvernement du Canada de réduire les frais de carte de crédit, les bilans, les états de flux de trésorerie, et comptes de résultat depuis mars 2021, ventilés par Canada et opérations mondiales de Stripe.
Si je présente cela, nous pourrions probablement en traiter rapidement, sauf s'il y a un grand débat, et voter pour que les documents soient produits.
Stripe n'a pas été le témoin le plus coopératif, comme nous le savons compte tenu de la lettre qui a été envoyée au sujet de l'étude, mais je ne vais pas en parler encore une fois, parce que je pense que le président essaiera encore une fois de communiquer avec l'entreprise. Nous avons une ordonnance de la Chambre des communes visant la comparution de personnes précises, et nous nous attendons à ce que ces personnes comparaissent.
Entretemps, j'aimerais reprendre le débat, et j'espère pouvoir passer au vote, parce que ce sera très important dans le cadre de notre étude d'avoir cette information, puisqu'il s'agit d'une des entreprises qui refusent de respecter l'initiative du gouvernement de réduire les frais d'interchange. Cela reflète le caractère volontaire de la chose et montre qu'il ne fonctionne pas toujours.
Je vais m'arrêter ici pour le moment, monsieur le président.
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C'est une très bonne question. Pour rappel, les plaintes retenues que nous recevons des banques sont, par définition, des plaintes qui ont été traitées et auxquelles on a répondu. Notre rôle est de nous assurer qu'elles ont été traitées dans le respect des mesures de protection des consommateurs. Par exemple, les plaintes doivent être traitées dans un délai de 56 jours, et le consommateur doit recevoir une réponse écrite. S'il n'est pas satisfait, il existe un processus par paliers vers un ombud indépendant que nous appelons organisme externe de traitement des plaintes.
Du point de vue de la supervision, nous disposons de nombreuses sources d'information. Les plaintes signalées par les banques en sont une. Les plaintes reçues directement des consommateurs ou des commerçants en sont une autre. Nous effectuons nos propres évaluations des risques, examens, etc., et nous interagissons étroitement avec nos partenaires financiers.
En fin de compte, une plainte ou une série de plaintes peut mettre en relief un risque particulier au sein d'une institution qui pourrait révéler une non-conformité. Lorsqu'il y a un risque de non-conformité ou qu'une non-conformité est confirmée, nous entreprenons un travail d'enquête pour établir la nature de la non-conformité et du manquement, et nous prenons les mesures appropriées, qui peuvent aller d'un avis à la publication d'une violation avec une pénalité financière.
Dans certains cas, nous apprenons ces choses de l'organisme externe de traitement des plaintes lui-même. Dans certains scénarios, un problème particulier dans une institution s'apparente à un problème systémique, auquel cas nous communiquerons avec plusieurs institutions pour savoir s'il s'agit d'un problème systémique. Lorsque nous découvrons des cas de non-conformité, nous prenons les mesures qui s'imposent.
Pour revenir au point qui a été soulevé précédemment, je peux vous dire que les consommateurs ont reçu des millions de dollars à titre de réparation, c'est‑à‑dire qu'ils ont été dédommagés. Cependant, j'accepte la remarque du Comité selon laquelle la ligne de mire pourrait être plus précise, et notre commissaire a accepté de mettre cela sur la liste de choses à faire, à son neuvième jour de travail.