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Je déclare maintenant la séance ouverte.
Bon après-midi et bon lundi à tous et à toutes.
Bienvenue à la 54e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 12 décembre 2022, le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier un contrat qui a été attribué à Sinclair Technologies.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre des communes le 23 juin 2022.
Pour cette première heure, nous avons le plaisir d'avoir avec nous l'honorable Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique, que je remercie de sa présence.
Nous accueillons également deux représentants de la Gendarmerie royale du Canada: M. Bryan Larkin, sous-commissaire, Services de police spécialisés; et Mme Samantha Hazen, dirigeante principale, Finances.
Je vous remercie tous trois d'être des nôtres.
Sans plus tarder, monsieur le ministre Mendicino, je vous donne la parole pour cinq minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis très heureux de vous voir.
J'espère aussi que vous, membres du Comité, avez tous passé du bon temps avec vos familles et vos proches pendant les vacances d'hiver.
[Traduction]
Chers collègues, c'est un plaisir et un privilège pour moi de m'adresser à vous aujourd'hui et de pouvoir répondre à vos questions sur l'objet de votre étude concernant l'acquisition d'équipement par la GRC auprès de Sinclair Technologies.
Je voudrais commencer par préciser certaines choses.
Premièrement, la sécurité nationale et la protection des Canadiens sont ma priorité absolue. Nous gardons les yeux grand ouverts devant tout ce qui concerne les menaces étrangères. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place des procédures de contrôle rigoureuses lorsque nous achetons de l'équipement et des services pour soutenir nos organismes de sécurité publique.
Deuxièmement, la GRC a effectué un examen de l'acquisition, de l'installation et de l'entretien de l'équipement dans cette affaire et elle a conclu qu'elle avait suivi en tout temps les politiques et les protocoles applicables.
Troisièmement, la GRC estime également qu'il n'y a pas eu d'infraction à la sécurité en raison de l'équipement en question et que les risques au moment de l'acquisition étaient faibles et le demeurent.
[Français]
Quatrièmement, la Gendarmerie royale du Canada a suspendu l'utilisation de l'offre à commande et tous les autres contrats et transactions avec Sinclair Technologies et Norsat International jusqu'à nouvel ordre.
[Traduction]
Cinquièmement et finalement, j'ai demandé à tous les organismes de mon portefeuille d'appliquer les protocoles de contrôle relatifs à la sécurité nationale à tous les contrats d'approvisionnement avec la plus grande diligence afin de garantir l'intégrité et la protection continues de toutes les infrastructures critiques de sécurité publique.
Je vais maintenant souligner quelques faits importants qui se rapportent à votre étude.
L'offre à commandes actuelle conclue par Services publics et Approvisionnement Canada, ou SPAC, pour de l'équipement de filtrage des radiofréquences a été émise à Sinclair Technologies le 6 octobre 2021, pour une période de trois ans se terminant le 31 mars 2024. Elle comporte deux périodes d'option d'un an pour en prolonger l'utilisation jusqu'au 31 mars 2026. La valeur totale de l'offre à commandes est de 549 637 $. À ce jour, la GRC n'a effectué que 3 commandes dans le cadre de cette offre, pour un total de 55 073 $.
De plus, une offre à commandes distincte pour des antennes a été conclue par SPAC et utilisée par la GRC entre le 20 décembre 2013 et le 19 décembre 2018. Dans le cadre de cette offre, 11 commandes totalisant 188 982 $ ont été passées à Sinclair Technologies pour des antennes, des abris radio et de l'équipement de filtrage des radiofréquences.
En plus de ces offres à commandes, 11 contrats ont été signés pour des antennes, des abris radio et de l'équipement de filtrage des radiofréquences, pour un total de 234 606 $. Ainsi, au total, la GRC a passé 25 commandes et contrats auprès de Norsat, qui menait alors ses activités sous le nom de Sinclair, pour une valeur totale de 478 661 $.
À ces contrats s'ajoutent 144 paiements de faible valeur entre la GRC et Sinclair, totalisant 461 184 $, pour de l'équipement de communication radio, des pièces de rechange et d'autres produits connexes.
[Français]
Les filtres de radiofréquences permettent aux utilisateurs radio, notamment les membres de la GRC, de communiquer plus clairement en éliminant les interférences et le bruit de fond.
Le matériel acheté par la GRC dans le cadre de cette offre permanente se compose fondamentalement d'assemblages de boîtes de fer-blanc, de tiges métalliques et de câbles qui filtrent les signaux parasites et les interférences dans le but d'optimiser la performance radio.
[Traduction]
Compte tenu de ces caractéristiques, je peux vous assurer que le matériel en question n'a pas la capacité technique d'accéder aux communications radio de la GRC. De plus, les communications radio de la GRC sont protégées par chiffrement de bout en bout au moyen de la norme de chiffrement du Centre canadien pour la cybersécurité.
Même si le matériel de filtrage des radiofréquences obtenu auprès de Sinclair Technologies ne soulève aucune préoccupation en matière de sécurité étant donné sa fonction particulière, l'offre à commandes en cours a été suspendue le 9 décembre 2022. Un ordre d'arrêt des travaux pour les biens non livrés a été donné le même jour. L'unité de vérification indépendante de la GRC effectue actuellement d'autres examens.
Je le répète, il n'y a aucune raison de croire que la sécurité nationale du Canada a été menacée à quelque moment que ce soit durant le processus. Toutefois, les menaces réelles sont nombreuses.
[Français]
C'est la raison pour laquelle nous consacrons tous nos efforts à assurer l'intégrité de notre démocratie et la protection de la sécurité nationale.
Nous investissons dans la fourniture d'outils dont les divers responsables du respect de la loi et de la sécurité publique ont besoin pour nous protéger, nous les Canadiens et nos institutions, en particulier les infrastructures essentielles sur lesquelles repose la GRC.
Ces efforts sont constants et s'intègrent à nos objectifs généraux de protection de la sécurité nationale.
[Traduction]
La lutte contre l'ingérence étrangère est un défi complexe, particulièrement dans le contexte géopolitique actuel. C'est pourquoi nous la combattons sous tous les angles, en revoyant constamment notre approche, en faisant de nouveaux investissements dans les outils utilisés pour assurer la sécurité publique et en renforçant nos protocoles déjà rigoureux pour protéger la sécurité nationale du Canada.
Merci.
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Très bien, je vous remercie.
Vous savez sans doute qu'en 2017, l'Assemblée populaire nationale de la Chine a adopté une loi sur le renseignement national qui oblige tous les citoyens chinois, au pays et à l'étranger, à collaborer, sur demande, avec les agents de l'État chinois en vue de servir les intérêts de la Chine.
Plus précisément, aux termes de l'article 7: « Toute organisation ou tout citoyen doit soutenir et aider les organismes de renseignement nationaux et collaborer avec eux, conformément à la loi, et doit protéger le renseignement national ». L'article 10 ajoute: « Dans le cadre de leur travail, les organismes de renseignement nationaux doivent employer tous les moyens, tactiques et voies nécessaires pour mener des activités de renseignement [...] au pays et à l'étranger. »
Vous êtes au courant.
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Je ne faisais pas encore partie du Cabinet, mais ce détail est sans importance.
Ce qui est important, c'est que vous et les membres du Comité compreniez que pour chaque acquisition, qu'il soit question d'une pièce d'équipement, d'un service ou d'une technologie, des protocoles de contrôle rigoureux ont été mis en place pour prévenir toute ingérence étrangère.
Je tiens à vous assurer qu'en l'occurrence, la GRC a suivi la procédure requise pour faire l'acquisition, ou plutôt, excusez-moi, pour passer un contrat pour l'achat éventuel de matériel radio, d'antennes et d'équipement de filtrage, avant d'effectuer les commandes que j'ai décrites durant ma déclaration préliminaire...
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J'ai deux réponses à votre question.
Dans le premier cas, la GRC a appliqué assidûment les politiques et les protocoles applicables dans le cas de l'approvisionnement en technologie radio, en filtration et autres auprès de Sinclair. C'est une assurance que je vous donne, ainsi qu'à tous les membres de ce comité.
Deuxièmement, à l'avenir, j'ai donné l'instruction aux organismes de mon portefeuille d'appliquer, avec les normes les plus strictes, tous les protocoles relatifs à la sécurité nationale afin que nous puissions être sûrs, lorsque nous achetons des équipements, des technologies et des services, que c'est fait de manière à préserver et à protéger l'intégrité de nos infrastructures essentielles liées à la sécurité publique.
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Par votre entremise, monsieur le président, l'équipement qui est conçu, fabriqué et acheté à Sinclair Technologies, située à Aurora, en Ontario, tel que décrit, est essentiellement constitué d'une boîte de conserve qui comporte une série de tiges et de quelques câbles coaxiaux. Il est conçu pour optimiser notre système de télécommunications et de radio chiffrée, notre système de communication bidirectionnelle.
Il maximise essentiellement les membres de première ligne qui utilisent le système radio. Il filtre les autres fréquences, de sorte que la fréquence principale du canal de la GRC n'est pas perturbée et qu'il n'y a pas d'incidence réelle sur nos opérations.
C'est installé par des techniciens radio de la GRC. Il est installé sur nos tours ou sur les tours de notre pays, d'un océan à l'autre. Encore une fois, il s'agit d'un dispositif, d'une pièce d'équipement, qui n'a accès à aucun système de la GRC. Il s'agit essentiellement d'un dispositif qui filtre les autres systèmes. Il est couramment utilisé dans les équipements de communication et de diffusion et n'est pas différent des tours que nous utilisons.
Encore une fois, il n'y a pas de cryptage informatique à l'intérieur. Il n'y a pas de système à l'intérieur. Il n'y a pas de manipulation à l'intérieur. Nous contrôlons réellement cette pièce d'équipement.
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Merci, monsieur le ministre.
[Traduction]
Le système de filtration audio ne transmet pas de communications. Il est conçu pour filtrer toute interférence. Lorsque ces fréquences se croisent, il est conçu pour optimiser la fréquence que la ligne de front ou les opérations de la GRC utilisent.
Ce que je peux vous dire, toutefois, c'est qu'à la suite des renseignements qui ont été révélés, deux examens sont en cours. Il y a un examen de diligence raisonnable, qui est effectué par notre unité de vérification interne indépendante, et un examen technique.
Nous avons retiré un dispositif de filtrage radio Sinclair, qui est une pièce d'équipement, d'une tour radio en Ontario. Notre équipe l'a déconstruit pour voir s'il y avait des possibilités, s'il était compromis et s'il y avait des types de dispositifs. Je peux vous dire que ce n'est absolument pas le cas. Le dispositif était l'équipement qui serait conçu pour être utilisé dans un système de filtration.
Nous procédons également à d'autres vérifications ponctuelles aléatoires dans tout le pays. La prochaine sera en Colombie‑Britannique, et nous pourrons transmettre ces renseignements au Comité à une date ultérieure, à mesure que nous progressons dans le pays.
C'était l'examen technique, mais c'est simplement... La façon la plus simple de l'expliquer est qu'il n'y a aucune communication qui passe par le système de filtration radio. Il est conçu pour repousser les autres fréquences. Le système que nous utilisons pour la communication radio est bidirectionnel, soit presser pour parler. Il est totalement crypté et géré par nos systèmes radio de la GRC. De plus, il répond aux normes de l'établissement canadien de la cybersécurité. Nous avons donc confiance dans la technologie que nous utilisons pour assurer la sécurité nationale de notre organisation.
Monsieur Mendicino, il y a quelques semaines, la Cour fédérale d'Australie a donné raison à Motorola Solutions à la suite de sa plainte pour violation de droits d'auteur et de brevets contre Hytera Communications Corporation Limited, après que des décisions similaires eurent été rendues aux États-Unis et en Allemagne.
De nombreux pays font affaire avec Hytera et sont sollicités par des représentants de Motorola Solutions. Hytera se retrouve présentement dans plus de 80 pays dans le monde. En 2020, un jugement a été rendu contre cette entreprise en lien avec le paiement de redevances sur les ventes de produits radiotéléphoniques mobiles numériques réalisées par Hytera. Depuis, Motorola Solutions s'adresse à toutes les instances possibles pour faire appliquer ce jugement à l'extérieur du territoire américain.
Avez-vous eu des discussions avec Motorola Solutions, que ce soit avant ou après la suspension du contrat avec Hytera?
Je suis désolé de vous interrompre, mais je veux poser une dernière question d'ordre politique au ministre.
Monsieur le ministre, votre gouvernement a présenté le projet de loi , qui est un projet de loi d'une grande portée pour ce qui est des pouvoirs qu'il donnera à l'organe exécutif. Nous savons que les États-Unis ont pris des mesures similaires. Le projet de loi C‑26 exige que les exploitants désignés établissent et mettent en œuvre des programmes de sécurité et atténuent les risques liés à la chaîne d'approvisionnement et aux tiers. C'est la solution législative.
Cependant, en l'absence de ce projet de loi — parce que, bien sûr, il n'a pas encore été adopté par le Parlement —, où sont les lacunes sur lesquelles nous devons nous concentrer? Est‑ce la réponse de votre gouvernement pour combler ces lacunes?
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En plus du projet de loi — et vous en avez donné les grandes lignes —, nous travaillerons avec l'industrie et les organismes de réglementation pour protéger les infrastructures essentielles dans un certain nombre de domaines prioritaires, dont les télécommunications. Comme vous vous en souvenez peut-être, la partie 1 du projet de loi C‑26 vise à ajouter, expressément, l'objectif d'assurer la sécurité de notre secteur des télécommunications. En outre, nous avons les protocoles et les politiques qui régissent l'approvisionnement, ce que nous faisons en partenariat avec SPAC.
Nous avons également les pouvoirs accordés au service en vertu de la Loi sur le SCRS, qui comprennent les mesures de réduction de la menace que ce gouvernement a introduites en 2019, mais avec la transparence et la reddition de comptes correspondantes telles qu'accordées par l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement et le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. Il y a des examens à venir pour cette mesure législative.
Monsieur MacGregor, j'espère que c'est une chose sur laquelle vous et moi pourrons travailler, avec d'autres parlementaires.
Nous faisons des investissements supplémentaires dans l'ensemble de l'appareil de sécurité nationale et de sécurité publique afin que les Canadiens puissent être assurés que nous ferons preuve de vigilance 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour protéger nos infrastructures essentielles et nos institutions, afin de les garder en sécurité et de préserver l'intérêt canadien, ici et à l'étranger.
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À la lumière de l'examen de la GRC, je suis persuadé de pouvoir répondre par la négative, mais, cela dit, j'accueille favorablement l'étude.
Je suis ravi des questions que posent les membres de ce comité parce qu'il est important de ne ménager aucun effort, grâce à la diligence raisonnable et à un filtrage rigoureux, dans l'approvisionnement en équipement, en technologie et en services destinés à nos infrastructures critiques qui garantissent la sécurité des Canadiens.
J'ajouterais que le contexte géopolitique est fort complexe. Des acteurs hostiles veulent miner les intérêts canadiens et cherchent, pour ce faire, des vecteurs ou des points d'entrée d'où l'ingérence étrangère leur permettra de servir leurs intérêts. Or, je suis convaincu que nous avons des procédures et des protocoles appropriés en place.
Je puis vous assurer que cet approvisionnement en équipement n'a donné lieu à aucune atteinte à la sécurité, comme la GRC l'a indiqué au Comité.
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Merci, monsieur le président.
Mes questions sont dans la même veine que celles que nous venons d'entendre.
Chez nos alliés américains, la FCC, ou Commission fédérale des communications, a ajouté Hytera à sa liste et a dressé une liste de son équipement interdit pour des objectifs liés à la sécurité publique, la sécurité, les installations gouvernementales, la sécurité physique, la surveillance d'infrastructures critiques et d'autres fins entourant la sécurité nationale. Je sais très bien que l'équipement, dans le cas qui nous occupe, n'a aucunement été utilisé pour nos communications sécurisées, ce qu'a confirmé et vérifié la GRC.
Cela dit, la GRC travaille de très près avec les organismes américains d'application de la loi. Notre contrat commercial avec Sinclair — détenue par Norsat, puis Hytera — les a‑t‑il fait hésiter? Ont-ils soulevé des préoccupations de quelque nature que ce soit?
Les États-Unis ont probablement tout intérêt à s'assurer que notre sécurité nationale est adéquate. Je sais que vous avez défendu cet aspect et je conviens que le processus fonctionne, mais nos voisins du Sud ont-ils déjà soulevé des inquiétudes en raison de la collaboration unissant nos deux pays?
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Merci, monsieur le président.
D'abord, monsieur Larkin, je suis ravi de vous revoir. Lors de notre dernier échange, vous occupiez un autre poste, alors je vous suis reconnaissant de votre présence ici, aujourd'hui.
Ma question principale est la suivante. Tout ce qu'on nous a dit aujourd'hui, c'est que ce contrat précis, en fin de compte, ne concernait pas de l'équipement de nature délicate, mais l'inquiétude est née de cette préoccupation. Il est justifié que l'on s'inquiète que la GRC puisse utiliser cet équipement de manière à présenter potentiellement un risque pour la sécurité publique.
En ce qui a trait au processus d'approvisionnement et au choix des partenaires d'affaires de la GRC, y a‑t‑il une étape où elle compare ses pratiques à celles, par exemple, de nos alliés américains?
L'administration Biden, par exemple, a déployé des efforts sur une liste, d'après ce que je comprends, visant à s'assurer de ne pas faire affaire avec certaines organisations qui ne respectent pas les normes minimales des droits de la personne. Le Canada a‑t‑il une stratégie semblable? La GRC a‑t-elle une stratégie semblable?
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Je vais utiliser un exemple. Je sais que nous parlons de Sinclair aujourd'hui, mais il y a d'autres exemples. Prenons le cas de Pegasus.
Cette entreprise fournit des logiciels espions aux régimes autoritaires du monde entier. C'est problématique pour toutes sortes de raisons, je dirais. Manifestement, il s'agit d'un problème qui a des répercussions sur les droits de la personne, la liberté de presse et la société civile en général, c'est‑à‑dire la possibilité d'avoir un journalisme rigoureux, des mécanismes de reddition de comptes robustes et, tout bien considéré, des efforts en faveur de la démocratie.
À votre avis, ne serait‑il pas logique que la GRC revoie ses pratiques d'acquisition de services et apporte des ajustements à la sécurité publique, conformément à ce que les conservateurs ont proposé aujourd'hui? Par ailleurs, nous pourrions peut-être nous assurer de mettre en place des règles précisant dans quelles conditions nous n'accepterions pas de faire des affaires, et nous aurions des normes minimales sur les pratiques auxquelles se livrent des entreprises comme Pegasus, par exemple.
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Par votre entremise, monsieur le président, je remercie le député de sa question. Je vais également laisser ma collègue intervenir.
Lorsque nous faisons l'acquisition de technologies, nous obtenons l'avis des experts en la matière. Ils travaillent en partenariat avec l'équipe de notre dirigeante principale des finances pour mener à bien les acquisitions. Ils collaborent également avec notre responsable de la sécurité pour établir ces normes.
En l'occurrence, il y a eu une évaluation. Évidemment, nous attendons avec impatience l'examen de diligence raisonnable, les recommandations qui seront formulées et les discussions que nous aurons avec d'autres organismes de sécurité et de renseignement, car nous travaillons à l'échelle du gouvernement. Ainsi, nous veillerons à ce que la sécurité nationale se trouve au premier plan.
Je le répète, le risque est faible, bien qu'il y ait toujours des leçons à tirer dans le cadre de ces processus. Par exemple, le secteur que je dirige englobe les technologies. Il s'agit de travailler plus étroitement avec l'équipe de l'approvisionnement et d'améliorer les discussions avec la direction de la sécurité ministérielle — que je supervise également — afin de maintenir la confiance des gens dans nos systèmes et dans des institutions comme notre organisation.
Mme Hazen pourrait en dire plus sur le processus.
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Merci, monsieur le président.
J'ai simplement quelques réflexions à faire.
Je représente une circonscription où plus de 30 % des habitants déclarent être des Canadiens d'origine chinoise. Selon le dernier recensement, plus de 5 % de la population canadienne s'identifie ainsi.
En tant que député, j'essaie vraiment de faire la différence entre les politiques du Canada et de la Chine et les questions très épineuses qui surgissent parfois au sein de la communauté sino-canadienne. Je tiens simplement à rappeler que, même si nous demeurons très vigilants face à l'ingérence étrangère ou, pour ainsi dire, aux acteurs malveillants sur notre sol, il y a un grand nombre de Canadiens d'origine chinoise, dont des entrepreneurs, qui contribuent à notre économie, à notre chaîne d'approvisionnement et à tout le reste.
Je ne pense pas que des incidents de ce genre porteront ombrage aux entrepreneurs canadiens d'origine chinoise, car ils sont d'abord et avant tout des Canadiens. Ils font des affaires. Toutefois, je ne veux pas qu'une de ces études — et je suis sûr que mes collègues seront probablement du même avis — vienne porter atteinte de quelque façon que ce soit aux entreprises canadiennes qui pourraient ou non appartenir à des Canadiens d'origine chinoise et réduire ainsi leurs chances de fournir des biens et des services au gouvernement.
Ce n'est là qu'une réflexion.
Je comprends qu'il s'agit plus d'une observation que d'une question, mais merci d'en faire part au Comité.
S'il n'y a pas d'autres intervenants, nous en avons terminé avec les questions.
[Français]
Monsieur Larkin et madame Hazen, au nom du Comité, je vous remercie sincèrement de votre participation à cette réunion, mais également des services que vous rendez aux Canadiens par l'entremise de la Gendarmerie royale du Canada.
Sur ce, je suspends la séance.
[La séance se poursuit à huis clos.]