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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de me donner la parole. Je vais dire quelques mots et ensuite proposer la motion d'étude, que nous pouvons faire circuler entretemps.
L'article 2, qui porte sur l'objet de la Loi sur Investissement Canada, stipule ceci:
[...] la présente loi vise à instituer un mécanisme d’examen des investissements importants effectués au Canada par des non-Canadiens de manière à encourager les investissements au Canada et à contribuer à la croissance de l’économie et à la création d’emplois, de même qu’un mécanisme d’examen des investissements effectués au Canada par des non-Canadiens et susceptibles de porter atteinte à la sécurité nationale.
Aussi, l'article 25.2 de cette même loi affirme que « S’il a des motifs raisonnables de croire que l’investissement pourrait porter atteinte à la sécurité nationale, le ministre peut, » — on parle ici du ministre de l'Industrie — « dans le délai réglementaire, aviser l’investisseur non canadien de la possibilité que l’investissement fasse l’objet d’un décret d’examen » en application de ce paragraphe.
D'autre part, la loi définit une « entreprise d'État » comme étant « une unité contrôlée ou influencée, directement ou indirectement, par un gouvernement ou un organisme ».
Quel est le rapport avec le contrat passé par la Gendarmerie royale du Canada avec la société Sinclair Technologies d'Aurora, en Ontario, pour qu'elle lui fournisse un système de filtrage des fréquences radio, contrat que l'entreprise a obtenu en étant le soumissionnaire le moins cher de l'appel d'offres avec une proposition d'environ 60 000 $ en deçà de celle d'une entreprise québécoise? C'est parce que Sinclair Technologies, autrefois une entreprise canadienne, est devenue une filiale à part entière de Norsat International en 2011.
À l'origine, Norsat International était elle aussi une entreprise canadienne — fondée et basée à Richmond, en Colombie-Britannique —, mais elle est passée aux mains d'Hytera Communications en 2017, une société qui a son siège social à Shenzhen, en Chine, et qui est partiellement détenue par une société de portefeuille de la République populaire de Chine. Hytera est un fournisseur important du ministère chinois de la Sécurité publique.
L'acquisition de la société mère de Sinclair, Norsat, par une société basée en Chine et détenue en partie par l'État chinois n'a pas fait l'objet d'un examen officiel et complet en matière de sécurité nationale par le , conformément aux pouvoirs que lui confère la Loi sur Investissement Canada.
L'année où Hytera a fait l'acquisition de Norsat, le Congrès national du peuple chinois a adopté la Loi sur le renseignement national de 2017, laquelle oblige tous les ressortissants chinois, au pays comme à l'étranger, à collaborer sur demande avec les agents de l'État chinois pour faire avancer les intérêts de la Chine. Plus précisément, l'article 7 de cette loi stipule que toutes les organisations et tous les citoyens doivent soutenir et appuyer les efforts des institutions actives dans le domaine du renseignement national, coopérer avec ces dernières et en protéger les secrets dont ils ont connaissance.
En outre, l'article 10 de la Loi sur le renseignement national stipule que, dans le cadre de leur travail, les institutions actives dans le domaine du renseignement national doivent utiliser les moyens, les tactiques et les canaux nécessaires pour mener à bien les efforts de renseignement en sol chinois et à l'étranger. Cela signifie que toutes les entreprises qui ont leur siège social en Chine sont une extension du réseau de renseignement et d'espionnage du Parti communiste chinois.
En février de cette année, le ministère de la Justice des États-Unis a déposé 21 plaintes contre Hytera, au motif qu'elle avait volé la technologie de radiocommunication mobile de Motorola. En novembre, le président Joe Biden a signé une loi afin d'empêcher Hytera et d'autres entreprises chinoises considérées comme des menaces pour la sécurité — comme Huawei Technologies — de recevoir de nouvelles licences d'équipement des organismes de réglementation américains.
Le Bureau de la sécurité publique et intérieure des États-Unis a publié une liste des équipements et services de communication qui présentaient des risques inacceptables pour la sécurité nationale du pays ou pour celle de ses citoyens. Toujours aux États-Unis, la Federal Communications Commission a dressé la liste des équipements de vidéosurveillance et de télécommunications produits par Hytera Communications Corporation et utilisés aux fins de sécurité publique, de sécurité des installations gouvernementales, de surveillance de la sécurité physique des infrastructures névralgiques et à d'autres fins de sécurité nationale. Cette liste englobait aussi les services de vidéosurveillance et de télécommunications fournis par cette société. L'utilisation de ces équipements d'Hytera est interdite aux États-Unis.
Toute cette information est accessible au public. Pourtant, le gouvernement libéral n'a pas utilisé le pouvoir que lui confère la Loi sur Investissement Canada d'interdire à Hytera et à ses filiales de soumissionner et de recevoir des contrats gouvernementaux. Les libéraux n'ont pas non plus effectué d'examen officiel et complet des risques que représentait pour la sécurité nationale la propriété de ces actifs canadiens par Hytera.
Pour résumer, la GRC a attribué un contrat portant sur la fourniture de matériel névralgique pour ses systèmes de communication à une entreprise appartenant à des intérêts étatiques du gouvernement chinois — plutôt qu'à une entreprise basée au Québec et détenue par des Canadiens —, entreprise dont la société mère a été inscrite sur une liste noire et accusée d'espionnage et de vol de secrets aux États-Unis.
Le n'a jamais effectué d'examen officiel des risques que représentait pour la sécurité nationale la prise de contrôle de la société mère de Sinclair et de Norsat par la société chinoise Hytera. Rappelons que la Loi sur Investissement Canada définit une entreprise d'État comme étant « une unité contrôlée ou influencée, directement ou indirectement, par un gouvernement ou un organisme ».
Il est clair que Norsat et, par extension, Sinclair répondent à cette définition. N'oublions pas non plus que la loi donne au ministre le pouvoir et je dirais même la responsabilité de demander un examen officiel et complet des risques que représente pour la sécurité nationale la prise de contrôle d'une société canadienne par une entreprise d'État, et en particulier lorsqu'il s'agit de sociétés œuvrant dans l'industrie des télécommunications au Canada.
Encore une fois, voici ce que dit la loi:
S’il a des motifs raisonnables de croire que l’investissement pourrait porter atteinte à la sécurité nationale, le ministre peut, dans le délai réglementaire, aviser l’investisseur non canadien de la possibilité que l’investissement fasse l’objet d’un décret d’examen en application du paragraphe 25.3(1).
Le ministre n'a pas fait cela.
Pourquoi le gouvernement n'a‑t‑il pas procédé à un examen complet en matière de sécurité et rejeté la prise de contrôle d'une entreprise de télécommunications canadienne par une entreprise d'État du gouvernement chinois?
Ce comité et le public ont besoin de savoir. Pourquoi le gouvernement du Canada n'a‑t‑il pas dit à chaque ministère, à chaque société d'État, à chaque conseil ou organisme gouvernemental qu'en vertu de la Loi sur Investissement Canada, toutes les acquisitions d'entreprises canadiennes par des entreprises d'État chinoises sont assujetties à un examen complet au chapitre de la sécurité nationale? D'autant plus que le gouvernement chinois exige à même ses lois que les entreprises basées en Chine se considèrent comme des extensions de l'État chinois et qu'à ce titre, pour paraphraser à nouveau cette loi, les institutions actives dans le domaine du renseignement national doivent utiliser les moyens, les tactiques et les canaux nécessaires pour mener à bien les efforts de renseignement en sol chinois et à l'étranger.
Pourquoi toutes les offres de ces entités pour répondre aux besoins du gouvernement canadien ne sont-elles pas signalées et soumises à un examen de sécurité complet en vertu de la Loi sur Investissement Canada avant l'adjudication d'un marché? Pourquoi le a‑t‑il fait preuve d'un tel laxisme dans l'observation de la Loi sur Investissement Canada et n'a‑t‑il pas procédé à un examen complet en matière de sécurité nationale des actifs canadiens, permettant ainsi à des entreprises d'État de pays non démocratiques de fournir des services à des gouvernements canadiens?
N'oubliez pas que les entreprises d'État chinoises sont fortement subventionnées par leur gouvernement, ce qui leur permet de soumissionner des projets gouvernementaux à un prix inférieur au prix coûtant, ce que les entreprises canadiennes à but lucratif ne peuvent pas faire. C'est la raison pour laquelle ces sociétés remportent des appels d'offres au Canada. Hytera perd de l'argent chaque année. Or, pour qu'une entreprise appartenant à un gouvernement non démocratique et perdant de l'argent la plupart des années soumissionne à un prix inférieur au coût des travaux, elle doit de toute évidence avoir d'autres motivations et objectifs.
Le Comité doit examiner le fait que le gouvernement n'a pas respecté ses obligations aux termes de la Loi sur Investissement Canada et qu'il n'a pas protégé les Canadiens et les entreprises canadiennes contre le préjudice que ces entités causent au Canada en matière de sécurité nationale. La sécurité du Canada est une préoccupation sérieuse et pressante à la vue de la tendance établie par le gouvernement d'accorder des contrats de nature sensible à des entreprises d'État chinoises, comme cela s'est fait en 2021 lorsque le ministre libéral des Affaires mondiales a retenu les services d'une autre entreprise d'État chinoise pour fournir du matériel de sécurité névralgique à toutes les missions du Canada à l'étranger.
Cela fait suite aux problèmes que le gouvernement libéral a eus concernant l'accès de la Chine aux travaux de laboratoire biologique sensibles que le Canada effectuait à Winnipeg, et au marché exclusif accordé au début de la pandémie pour acquérir uniquement des vaccins anti-COVID d'une entreprise gouvernementale chinoise appelée CanSino, marché sur lequel ce comité s'est penché.
Ce comité doit comprendre pourquoi le ministre et le gouvernement n'ont pas assumé leurs responsabilités aux termes de la Loi sur Investissement Canada dans le cadre d'un marché qui concernait une entreprise d'État et une entreprise de télécommunications canadienne œuvrant dans un domaine sensible. Le Comité doit examiner pourquoi la GRC — le principal organe d'application de la loi au Canada — n'a pas été avisée par le , le et la de ne pas recourir à ces entreprises contrôlées par le Parti communiste chinois pour répondre à ses besoins.
Il s'agit d'une question pressante. C'est pourquoi j'ai présenté la motion que nous venons de distribuer pour la tenue immédiate d'audiences sur l'adjudication de marchés par la GRC à une entreprise qui est obligée, en vertu de la loi chinoise sur le renseignement national, d'utiliser tous les outils à sa disposition pour espionner les ressortissants étrangers et acquérir des renseignements, des données et des technologies pour le gouvernement de la République populaire de Chine. Le fait que le n'ait pas utilisé son pouvoir et la responsabilité qui lui incombe aux termes de la Loi sur Investissement Canada pour empêcher les Canadiens de subir un préjudice dommageable mérite un examen.
Sur ce, monsieur le président, j'ai une motion vraiment longue à proposer, mais si vous le voulez bien, je vais la lire. Elle va comme suit:
Que le Comité, conformément à l’article 108 (2) du Règlement, entreprenne une étude concernant le contrat attribué à Sinclair Technologies, une filiale de la société de télécommunications chinoise Hytera, une entreprise partiellement étatique, pour construire et entretenir un système de filtrage des radiofréquences pour la Gendarmerie royale du Canada. Considérant que le Congrès national du peuple chinois a adopté la loi sur le renseignement national en 2017 pour obliger tous les ressortissants chinois, dans le pays et à l'étranger, à collaborer avec des agents de l'État chinois sur demande, afin de promouvoir les intérêts de l'État chinois en s’appropriant des données confidentielles et en s'engageant à compromettre des infrastructures autour du monde; et attendu qu'une firme québécoise dotée d'une technologie canadienne n'a pas été retenue lors du processus d'appel d'offres par la GRC; et tandis que l'acquisition de Norsat par Hystera en 2017 n'a pas fait l'objet d'un examen de sécurité nationale et que l'article 2 de la Loi sur Investissement Canada exigeant la protection de la sécurité nationale du Canada a été ignoré par le gouvernement ; et tandis que la Loi sur l'investissement au Canada définit en outre une entreprise d'État comme une entité qui est contrôlée ou influencée, directement ou indirectement, par un gouvernement ou un organisme; et alors que ,
a) le Comité tienne le nombre nécessaire de réunions pour examiner en détail comment le processus de la Loi sur Investissement Canada a porté atteinte à la sécurité nationale, que cette étude soit priorisée par le Comité et que la première réunion ait lieu le mardi 13 décembre et le mercredi 14 décembre 2022
(i) l’honorable François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie,
(ii) l’honorable Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique,
(iii) l’honorable Helena Jaczek, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement,
(iv) l’honorable Carla Qualtrough, ancienne ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et de l’Accessibilité,
(v) Brenda Lucki, commissaire de la Gendarmerie royale du Canada,
(vi) Rhonda Blackmore, commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada,
(vii) Jody Thomas, conseillère à la sécurité nationale et au renseignement auprès du premier ministre,
(viii) des hauts fonctionnaires du Centre de la sécurité des télécommunications,
(ix) des hauts fonctionnaires du Service canadien du renseignement de sécurité, et
(x) Aimee Chan, présidente et chef de la direction de Sinclair Technologies ;
c) le Comité ordonne la production de toutes les notes d'information, de tous les mémorandums et de tous les documents pertinents qui sont en la possession du ministère de l'Industrie, du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, de la Gendarmerie royale du Canada, du Centre de la sécurité des télécommunications et du Service canadien du renseignement de sécurité, à condition que
(i) ces documents soient déposés auprès du Bureau du légiste et conseiller parlementaire, dans les deux langues officielles, dans les quatre semaines suivant l'adoption du présent décret,
(ii) qu'une copie de ces documents soit également déposée auprès du Bureau du légiste et conseiller parlementaire, dans les deux langues officielles, dans les quatre semaines suivant l'adoption de la présente ordonnance, avec toute rédaction proposée de renseignements qui, de l'avis du gouvernement, pourraient raisonnablement compromettre la sécurité nationale,
(iii) le Bureau du légiste et conseiller parlementaire doit, sans délai, indiquer au président s'il est convaincu que les documents demandés ont été produits conformément à l'ordonnance et, dans la négative, le président doit être chargé de présenter immédiatement, au nom du Comité, un rapport à la Chambre décrivant les faits importants de la situation,
(iv) le Bureau du légiste et conseiller parlementaire fournit les documents, tels qu'expurgés conformément au sous-alinéa (ii), au greffier du Comité, qui les distribue aux membres du Comité et les publie sans délai sur le site Web du Comité,
(v) e Bureau du légiste et le conseiller parlementaire discutent avec le Comité, lors d'une réunion à huis clos, dans les deux semaines suivant la distribution des documents expurgés conformément au sous-alinéa (iv), de leur accord ou non avec les expurgations proposées par le gouvernement conformément au sous-alinéa (ii), et
(vi) le Comité peut, après avoir entendu le Bureau du légiste et conseiller parlementaire, conformément au sous-alinéa (v), accepter les expurgations proposées ou en rejeter une partie ou la totalité et demander la production des documents non expurgés de la manière qu'il détermine.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme je le disais, je suis la vice-présidente du comité de la sécurité publique et nationale, et c'est un réel plaisir d'être avec le Comité de l'industrie aujourd'hui. Je remercie et j'applaudis mes collègues d'avoir proposé cette motion très complète dont le but est d'étudier un enjeu très critique qui, je crois, retient l'attention de nombreux Canadiens. Le , bien sûr, s'est prononcé sur la question, tout comme le .
J'aimerais que le nous en dise plus, étant donné qu'il est le ministre responsable de l'industrie, bien sûr. Je pense que cette affaire a des répercussions sur un certain nombre de secteurs différents du gouvernement, sur la sécurité nationale et, bien entendu, sur l'industrie. Nous pouvons également nous pencher sur le précédent que cela créera si nous permettons à ces types de contrats de perdurer.
Le gouvernement a déclaré qu'il suspendait ce contrat, mais je trouve préoccupant que la société qui a obtenu le contrat appartienne en partie à la société Hytera, une société basée en République populaire de Chine, comme l'a mentionné mon collègue. Nous savons qu'une partie de la technologie visée par ce contrat est déjà implantée en Ontario et en Saskatchewan. Je n'ai pas entendu le , le ou le dire si cette pause dans le contrat signifie que le gouvernement insistera sur le retrait de cette technologie qui est déjà en place, encore une fois, à des fins de surveillance, pour la GRC. C'est assez choquant quand on sait que la société mère, qui appartient en partie à la République populaire de Chine, est maintenant en quelque sorte responsable de la technologie de surveillance de notre GRC.
J'aurais pensé que ce serait l'une des premières choses auxquelles ils se seraient engagés. S'il y a une menace pour notre sécurité nationale et qu'on risque de créer un précédent dans l'industrie de la surveillance au Canada, que ce soit pour la sécurité nationale ou dans le cadre de nos télécommunications utilisées, par exemple, par le ministère de la Défense nationale, on pourrait penser qu'ils établiraient une norme claire indiquant que c'est inacceptable et qu'il faut retirer cette technologie immédiatement.
Nous avons vu que le gouvernement libéral a mis environ cinq ans à s'engager à retirer la technologie Huawei et que, parce qu'il a tant tardé, c'est le consommateur, au bout du compte, qui devra payer des centaines de millions de dollars supplémentaires. Huawei et la technologie 5G sont tellement intégrées à nos systèmes de télécommunications qu'il sera très difficile de les en retirer.
J'ai les mêmes préoccupations concernant ce qui se passe dans le cas présent. Comme mon collègue l'a mentionné, vers le début de l'année, le 22 février je crois, le ministère américain de la Justice a dévoilé un acte d'accusation fédéral montrant que Hytera faisait l'objet de 21 chefs d'accusation de complot pour vol de secrets commerciaux.
Nous constatons qu'aux États-Unis, les autorités se montrent très vigoureuses et transparentes face à la menace que représente Hytera, qui est en quelque sorte la société mère de la société mère qui possède Sinclair. Nous constatons que les Américains prennent des mesures très fermes à cet égard, mais le , le ou le n'ont pas encore affirmé très clairement que la technologie de surveillance fournie par cette société appartenant à la Chine, pour ainsi dire, sera retirée en Ontario et en Saskatchewan.
J'aimerais entendre cela, et j'aimerais que le et le comparaissent devant le Comité et prennent cet engagement.
En outre, monsieur le président, je suis préoccupée par la possibilité qu'il existe d'autres contrats de ce type et que cela n'ait pas été précisé. Ce contrat a été découvert grâce à un journalisme très solide dans ce pays. C'est très bien, mais est‑ce qu'il y en a d'autres? On pourrait penser que s'il y en a un, il y en a probablement d'autres. Nous savons que la a récemment présenté sa stratégie pour l'Indo-Pacifique, qui relève du comité Canada-Chine auquel je siège également.
On approuve évidemment la position plus stricte qui a été communiquée dans cette stratégie pour l'Indo-Pacifique, mais je souligne que le gouvernement, d'un côté, affirme que le système d'approvisionnement est indépendant. Il rejette la faute sur le système indépendant d'approvisionnement de ce gouvernement. Le gouvernement dit que le système d'approvisionnement est indépendant et qu'il n'est pas d'accord avec ce qu'il fait, mais qu'il est indépendant. Il rejette en quelque sorte sur les autres la responsabilité de ce qui s'est passé alors qu'il est aux commandes. Ce que je dirais, c'est que chaque organisme indépendant du gouvernement doit absolument adhérer à l'éthique et aux valeurs défendues par le et son cabinet.
Je dirais que, si la stratégie pour l'Indo-Pacifique, que les conservateurs réclament depuis un certain temps, avait été présentée plus tôt, l'organisation responsable des marchés publics aurait mieux compris l'analyse de la menace que représente la Chine et les entreprises qui appartiennent en partie à la Chine et qui fournissent des technologies de surveillance, entre autres. Elle aurait peut-être pu examiner ce contrat sous cet angle.
Je ne pense pas qu'il soit approprié pour le de renvoyer la balle à l'organisme indépendant chargé des marchés publics et de lui dire que tout est de sa faute. Si le gouvernement avait présenté plus tôt la Stratégie pour l'Indo-Pacifique, qui précise l'analyse de la menace que représente la Chine, l'organisme d'approvisionnement indépendant aurait peut-être eu une idée plus claire de la situation, ce qui lui aurait permis d'avoir les yeux grands ouverts au moment de conclure des marchés avec des entreprises comme celle‑ci.
Je sais qu'on se demande en ce moment si cela relève de la Sécurité publique, des Affaires étrangères, du comité sur la Chine ou de l'Industrie. En tout cas, le propose des projets de loi comme le projet de loi , qui est en partie lié au projet de loi du . Le projet de loi C‑26 porte en fait sur les télécommunications dans ce pays et sur d'autres entreprises qui fournissent des services liés à l'infrastructure essentielle à la sécurité nationale.
Je dirais que les deux comités et les deux ministres ont un rôle à jouer. Étant donné que les projets de loi et sont étroitement liés à certains égards, et compte tenu de ce que je sais du Comité de l'industrie, je pense qu'il serait logique et pertinent de demander aux ministres de comparaître devant ce comité.
J'espère que les membres du Comité vont envisager cela, étant donné qu'il peut s'agir d'un problème qui touche l'ensemble de l'industrie et qui va même au‑delà des télécommunications et de la surveillance. Cela pourrait se produire dans la gestion des données. Pensons aux services de santé et aux renseignements personnels qui y sont liés. Il y a d'innombrables secteurs d'activité au Canada pour lesquels il se peut très bien que des contrats aient été conclus avec des entreprises appartenant en partie ou en totalité à la République populaire de Chine.
Nous parlons d'un enjeu de sécurité nationale. Ce que je veux dire, c'est que cela a également des répercussions sur diverses industries, et c'est la raison pour laquelle nous voyons des projets de loi similaires proposés par le et le .
Je crois vraiment que le Comité de l'industrie doit établir la norme pour l'industrie, à savoir que ces types de contrats ne seront plus tolérés. Nous devons évidemment porter à l'attention de la et des autres ministres concernés la nécessité d'adopter une approche pangouvernementale pour l'examen de tous les contrats, compte tenu du message très clair — ou plutôt du message plus clair — énoncé dans la Stratégie pour l'Indo-Pacifique.
La dernière chose que je veux souligner, c'est qu'il n'y a pas que les contrats gouvernementaux qui posent problème. Il y a d'autres contrats privés qui sont préoccupants dans de multiples industries différentes. C'est possible. Si le processus de vérification des marchés publics du gouvernement du Canada a laissé passer un contrat de ce genre, il est très probable que des entités privées, dans diverses industries, ont des contrats qui pourraient nuire à notre sécurité nationale.
Je me réjouis de la motion très détaillée qui a été proposée conformément au paragraphe 106(4) du Règlement. Elle est vraiment complète, et je pense que c'est important, car nous voulons éliminer tout risque de faille. Il est très important que nous nous assurions de lever le voile sur cette question, pour ainsi dire. En adoptant cette motion proposée conformément au paragraphe 106(4) du Règlement, le Comité de l'industrie envoie un message très clair à toutes les industries susceptibles d'avoir des contrats avec la République populaire de Chine pour qu'elles soient mises en garde, car cela pourrait affecter la sécurité des données et la surveillance, entre autres. En prenant le leadership dans ce domaine, le Comité de l'industrie envoie, je pense, un message très fort à tous les secteurs qui sont essentiels à notre sécurité nationale.
J'espère que le Comité va y réfléchir. J'espère qu'il envisage de prendre le leadership et de donner l'exemple en adoptant un ton très ferme, de sorte que toute industrie touchée par les questions de sécurité nationale soit informée.
Voilà ce que je voulais dire. Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie la porte-parole pour la sécurité publique de son intervention. J'observe de loin son action, dont je lui sais gré, mais je n'ai pas eu l'occasion de travailler avec elle.
J'ai lu les reportages des médias et j'ai exprimé mes préoccupations. Sachant que le gouvernement avait rapidement suspendu le contrat, j'ai été un peu surpris lorsque nous avons reçu la lettre comportant une demande en vertu du paragraphe 106(4) du Règlement, car je me demandais en quoi cela pouvait concerner l'industrie.
Dans la motion, il n'y a qu'un seul témoin de la liste qui est pertinent pour ce comité, et c'est le . En fin de compte, si je comprends le lien avec le Comité de l'industrie, il est question d'une transaction de 2017 relevant de la Loi sur Investissement Canada, et c'est ce que nous examinerions ici.
Je dois dire aux collègues qui ne connaissent pas le Comité de l'industrie que nous avons étudié la Loi sur Investissement Canada, non seulement de façon générale au cours d'une législature précédente — et nous avons déposé le rapport en février 2021 —, mais aussi de façon plus précise, à propos d'une transaction dans le cadre de laquelle une société minière a été acquise par une société en grande partie détenue par une entreprise d'État chinoise. Nous avons donc examiné cette question précise en rapport avec la Loi sur Investissement Canada à plus d'une occasion.
Je suppose que j'ai du mal à comprendre en quoi il s'agit vraiment d'une situation relevant de l'industrie, étant donné que la porte-parole en matière de sécurité publique est ici parce qu'il s'agit d'une question de sécurité publique. Je n'ai rien contre l'idée d'étudier cette question en général, mais j'aimerais aller voir le Comité de la sécurité publique pour qu'il étudie la question plutôt que de voir la porte-parole en matière de sécurité publique venir au Comité de l'industrie pour lui demander de l'étudier.
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Merci, monsieur le président. Je suis ravi d'être ici pour parler de cet enjeu.
Tout d'abord, je tiens à souligner que les comités sont maîtres de leurs propres travaux, ce qui, à mon avis, est un point très important dans ce dossier. Il s'agit d'un problème lié à la Loi sur Investissement Canada. C'est assurément une question qui concerne l'industrie, en particulier et surtout parce que, comme l'a mentionné le député qui m'a précédé, nous avons eu à plusieurs reprises l'occasion de nous pencher sur certaines de ces questions — la question de Neo Lithium et d'autres entreprises —, mais nous n'avons tout simplement pas bien fait les choses.
Surtout en ce moment, avec le lancement par le gouvernement de la nouvelle Stratégie pour l'Indo-Pacifique, il est certain que nous avons tous entendu parler de prétendus postes de police chinois. Nous pouvons remonter aussi loin que nous le souhaitons. J'ai un bureau dans un ancien bâtiment de Nortel à Belleville. C'était une très grande entreprise, à l'époque. Je sais que le ministère de la Défense nationale a aussi un bâtiment de Nortel, à Kanata. On parle toujours de la nécessité de faire un grand nettoyage et d'en retirer un nombre important de micros qui y sont cachés.
Nous avons de l'interférence depuis longtemps. Que le gouvernement fasse savoir maintenant que le problème est plus grave ou qu'il change de stratégie, il est certain que, lorsqu'il s'agit de la Loi sur Investissement Canada et de la protection de notre sécurité, que cela concerne les minéraux critiques ou les télécommunications dans leur ensemble, je pense que tous les membres de ce comité devraient reconnaître qu'à ce stade, il faut étudier la question. Il est important d'étudier cette question, non seulement parce que cette information ne provient pas du gouvernement ou parce qu'elle a été découverte sans détour, mais parce que c'est la presse qui l'a révélée.
Mon collègue a soulevé la question de savoir s'il s'agit du seul cas. Il y a bien eu, en 2017, un examen gouvernemental de la vente approuvée de Norsat International, basée à Vancouver, à Hytera. À ce moment‑là, en 2017, les députés avaient remis en question cette décision. Nous sommes maintenant en 2022, bientôt 2023, presque six ans plus tard, et les mêmes questions se posent. Dire que nous avons étudié ce dossier...
Il est évident que, pendant deux séances, pendant deux jours, étant donné la gravité des conséquences de cette découverte, étant donné l'importance de renforcer la Loi sur Investissement Canada, étant donné l'importance de protéger nos données, nos entreprises et notre souveraineté dans ce pays, il est certainement opportun que le Comité de l'industrie pose ces questions.
Le gouvernement a déjà suspendu le contrat. Des mesures ont déjà été prises. Par conséquent, nous devrions être entièrement d'accord pour examiner comment cela s'est produit et comment cela ne peut pas se produire à nouveau, et ce, pour plusieurs raisons. La première est l'importance de ce qui se passe, et ce que cela signifie pour notre nation. La deuxième est l'avenir de ce comité et de l'approvisionnement des entreprises, et la nécessité de renforcer la Loi sur Investissement Canada pour éviter que cela se produise à nouveau.
Cela va au‑delà du principe qui veut que celui qui nous trompe une fois abuse de notre naïveté, et que celui qui nous trompe deux fois abuse de notre bêtise. Nous en sommes à trois ou quatre fois. Nous devons absolument aller au fond des choses.
Je ne vois pas pourquoi ne pas consacrer deux jours à faire comparaître les témoins pertinents devant ce comité, puis déposer un rapport au Parlement, à un moment où nous essayons d'améliorer tous les autres projets de loi... Mon collègue a mentionné le projet de loi . Le gouvernement a certainement parlé d'améliorer la Loi sur Investissement Canada. Maintenant que le gouvernement a présenté, bien que tardivement, la Stratégie pour l'Indo-Pacifique, c'est certainement le bon moment, à mon avis, pour consacrer deux jours à cet enjeu.
Étudions ce qui s'est passé. L'entreprise qui a été écartée à la suite de cet appel d'offres est québécoise. Pourquoi une entreprise canadienne a‑t‑elle été écartée à la suite de cet appel d'offres? Comme mon collègue l'a mentionné, qu'est‑ce qu'il faudra pour défaire ce que nous avons déjà mis en place? Le contrat est‑il toujours en place? Qu'est‑ce qu'il comporte? Comment pouvons-nous faire en sorte qu'un nouvel appel d'offres soit lancé, ce qui pourrait profiter au Québec en fin de compte?
Je crois qu'il y a beaucoup de bonnes raisons de s'attaquer à ce dossier. Merci beaucoup, monsieur le président.
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Il y a quelques éléments qui se conjuguent pour expliquer notre démarche devant le Comité en ce moment.
Au cours des deux dernières semaines, le gouvernement du Canada est venu souligner dans ma province, à Vancouver, que les efforts que la Chine déploie avec outrecuidance pour atteindre ses objectifs en matière d'économie et de sécurité, pour faire avancer ses revendications unilatérales, pour s'ingérer dans des affaires étrangères et pour traiter de manière de plus en plus coercitive d'autres pays et économies ont des répercussions importantes au Canada. C'est la position du gouvernement du Canada.
Le 7 décembre, le a énoncé, dans son document explicatif, la façon dont nous devions modifier la Loi sur Investissement Canada afin de donner au ministre le pouvoir de procéder à des examens au titre de la sécurité nationale en ce qui concerne les investissements. Depuis le 1er décembre, le gouvernement du Canada a déclaré, premièrement, que la menace de la Chine au Canada est très réelle et très concrète et, deuxièmement, que la Loi sur Investissement Canada n'est pas assez musclée pour protéger la souveraineté canadienne et qu'il faut en faire plus pour s'assurer que notre souveraineté est protégée, en amplifiant à la fois les pouvoirs du ministre et notre capacité de mener des examens. J'ajouterai un troisième point: le gouvernement des États-Unis a déjà pris des mesures similaires à l'encontre de l'entreprise dont nous discutons aujourd'hui.
Le gouvernement du Canada a également souligné que, compte tenu de la modernisation rapide et spectaculaire de la Chine et du fait qu'elle s'affirme davantage, le Canada doit devenir un partenaire fiable dans la région indopacifique afin de promouvoir la sécurité et la stabilité. Cela nous amène à notre comité aujourd'hui.
Nous avons l'occasion, en toute bonne foi et en quelques séances seulement, d'examiner de très près une décision que le gouvernement a prise. Le gouvernement a, à juste titre, reconnu qu'il fallait examiner cela et a pris des mesures à cet égard. Nous devons savoir ce qui a motivé cette décision et nous devons nous assurer de faire mieux, en tant que pays, pour cesser d'attribuer des contrats à des entreprises liées à l'Armée populaire de libération ou au gouvernement de la Chine.
Nous pouvons faire mieux, et le Comité a la responsabilité directe d'examiner de très près ce qui s'est passé. Les annonces ne suffisent pas. Le Comité peut susciter des actions concrètes et une meilleure protection de la souveraineté canadienne. En tant que Britanno-Colombien, je ferai remarquer qu'il y a une raison pour laquelle le gouvernement est venu en Colombie-Britannique. C'est parce que la Colombie-Britannique est la porte d'entrée de la région indopacifique. En tant que député de la Colombie-Britannique, je dirai que beaucoup de gens sont très préoccupés par ces questions, aussi bien en ce qui concerne l'intégrité de nos institutions que notre économie, et ils veulent que le Comité de l'industrie examine la situation de près.
Je pense que tous les membres du Comité devraient travailler en étroite collaboration. Procédons à une étude rapide. Améliorons la façon dont nous protégeons la souveraineté canadienne. Nous avons le devoir de le faire.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
J'ai déjà été maire d'une ville et, à ce moment, on avait implanté une politique d'achat local. Ici, on a une situation où deux compagnies, une chinoise et une québécoise, se font concurrence. Pour une différence d'environ 60 000 $ entre les deux soumissions, le contrat a été accordé au plus bas soumissionnaire.
Étant donné les parties en jeu et l'importance de ce contrat, il est fondamental que nous puissions questionner l'ensemble des ministres qui sont sur la liste pour en connaître davantage sur le processus ayant permis de donner un contrat à une compagnie chinoise plutôt qu'à une entreprise québécoise, alors que la différence de prix était négligeable, mais que les conséquences en matière de sécurité étaient très importantes.
J'invite l'ensemble des membres du Comité à considérer le fait que, si l'entreprise québécoise répondait aux exigences pour offrir ces services à la GRC, cela veut dire que nous avons au Canada les technologies nécessaires pour effectuer ce genre de travail. Nous devons assurément poser des questions aux ministres. Comment se fait-il qu'on n'ait pas déjà implanté au Canada des solutions permettant de favoriser l'achat canadien pour l'avancement de nos technologies dans l'ensemble de notre secteur de la sécurité nationale? Je pense que la question est tout à fait légitime.
Il y a beaucoup de noms sur la liste, mais, si nous faisons cela de façon professionnelle, je pense que nous pouvons rapidement passer à travers l'ensemble de ces personnes pour avoir les réponses à nos questions.
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Merci, monsieur le président.
Effectivement, la situation entourant ce contrat est plutôt complexe et nous rend tous mal à l'aise. Nous comprenons tous l'importance de pouvoir aller au fond des choses et apprendre des leçons de ce qui s'est passé. Par contre, nous ne sommes pas prêts à faire cette étude en répondant à l'ensemble des éléments demandés, et ce, pour différentes raisons qui ont déjà été mentionnées à ce comité.
Je vous propose une motion de compromis, qui viserait d'abord à ce que le Comité entreprenne l'étude. On maintiendrait donc la première phrase de la motion proposée, c'est-à-dire la suivante:
Que le Comité, conformément à l’article 108(2) du Règlement, entreprenne une étude concernant le contrat attribué à Sinclair Technologies, une filiale de la société de télécommunications chinoise Hytera, une entreprise partiellement étatique, pour construire et entretenir un système de filtrage des radiofréquences pour la Gendarmerie royale du Canada.
De plus, je propose que le Comité invite l'honorable , à comparaître devant le Comité pour répondre aux questions en lien avec ce contrat. Cela ne nous empêchera pas d'ajouter des éléments par la suite, en fonction de ce qui ressortira peut-être du Comité permanent de la sécurité publique ou d'autres comités, ou de ce qui figurera dans le rapport découlant de l'enquête interne. Si nous souhaitons aller plus loin à ce moment, nous pourrons le faire.
Dans un premier temps, je propose donc que nous invitions le ministre . Dans un deuxième temps, il pourrait y avoir une deuxième motion pour inviter...
Je suppose qu'avec toutes les discussions qui ont eu lieu, cela me laisse un peu perplexe, car le mandat de ce comité est la Loi sur Investissement Canada, et il me semble étrange que le ministre responsable de la Loi sur Investissement Canada ne réponde pas des décisions prises en vertu de cette loi.
Je suis on ne peut plus heureux que le ministre vienne parler des prévisions budgétaires à tout moment, même si elles ont déjà été déposées à la Chambre, mais je pense qu'il s'agit d'une séance distincte, par rapport à cette question particulière. J'ai du mal à comprendre l'intérêt de dire que nous allons demander au , qui joue un rôle dans ce dossier, mais n'est pas associé à la demande, de procéder à un examen complet de la sécurité nationale en vertu de la Loi sur Investissement Canada.
En tout cas, de mon point de vue, je préférerais que la deuxième motion dise que le ministre revient pour parler du budget des dépenses, ce qui était l'intention initiale aujourd'hui; que la comparution des deux ministres lors de deux séances distinctes soit maintenue dans la motion, comme je croyais que nous le disions; que la possibilité de tenir d'autres séances sur ce sujet reste ouverte après ce témoignage, évidemment; et que cela se fasse le plus rapidement possible. Si je comprends bien, selon le contexte de la Chambre, il y a un créneau disponible demain soir.