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La séance est ouverte. Bonjour, tout le monde.
Bienvenue à la 42e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
[Français]
Conformément à l'ordre de renvoi adopté par la Chambre le mercredi 5 octobre, le Comité se réunit pour entamer l'étude du projet de loi .
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le jeudi 23 juin.
Pour commencer cette étude, nous entendrons le député de Richmond‑Centre, M. Wilson Miao.
Sans plus tarder, cher collègue, je vous cède la parole. Vous disposez de cinq à dix minutes pour nous parler de votre projet de loi.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les membres du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de m'accueillir aujourd'hui pour parler de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi .
Je serais honoré de voir ce projet de loi adopté à l'unanimité à la Chambre. Je tiens à remercier tous ceux et celles qui l'ont appuyé et grâce à qui on en discute et on l'étudie aujourd'hui en comité permanent.
Ce projet de loi a déjà été déposé lors de la dernière législature par le député de , qui est maintenant secrétaire parlementaire de la ministre de la Défense nationale. Je profite de l'occasion pour le remercier de son travail.
Il faut reconnaître l'importance de ce projet de loi et savoir qu'il pourrait être avantageux pour tous les consommateurs au Canada. On ne dira jamais assez tout l'effet qu'il aura sur les Canadiens, les consommateurs et notre environnement.
La Loi sur le droit d'auteur, dans sa forme actuelle, déborde de sa portée par l'interprétation qu'on en fait. Le projet de loi répond à des préoccupations qui sont de plus en plus fréquentes dans le monde d'aujourd'hui. Dans notre vie quotidienne, nous comptons de plus en plus sur des produits numériques pour obtenir des services courants, mais en même temps, l'obsolescence programmée réduit de façon spectaculaire la durée de vie réelle de l'électronique, ce qui finit par coûter plus cher aux consommateurs et peser plus lourd sur notre environnement.
La raison d'être du droit d'auteur est de protéger la propriété intellectuelle et l'œuvre originale de son créateur, non d'empêcher le droit de réparer même si rien n'est copié ou distribué. La Loi sur le droit d'auteur actuelle contient des dispositions qui rendent extrêmement difficile à quiconque de réparer légalement un produit, quand elles ne l'empêchent pas totalement. C'est ainsi que les Canadiens n'ont pas de solutions de rechange pour faire réparer et souvent pas d'autre choix que de jeter leur nouvel achat à cause d'une petite défectuosité ou d'un dommage mineur.
À mesure que la technologie se perfectionne, on y intègre des mesures techniques de protection, ou MTP, habituellement sous la forme d'une restriction technique, pour barrer l'accès à l'œuvre originale. Il peut d'agir d'un verrou numérique, d'un code chiffré ou même d'une vis de conception spéciale. On en trouve dans les machines lourdes, depuis les tracteurs jusqu'aux scooters électriques, dans les téléphones portables et jusque dans des appareils médicaux qui sauvent des vies humaines. Ce ne sont là que quelques exemples des nombreux produits qui ont une MTP intégrée.
Il y a des exceptions, comme la Norme canadienne visant les renseignements sur l'entretien des véhicules automobiles, un accord volontaire conclu en 2009 dans l'industrie automobile qui garantit que les constructeurs et les concessionnaires donnent accès à l'information sur l'entretien et les réparations aux ateliers de mécanique automobile partout au Canada.
Il est illégal de contourner une MTP. Ce projet de loi fait en sorte que tout contournement dans le seul but de diagnostiquer, d'entretenir et de réparer un produit ne contrevienne pas à la Loi sur le droit d'auteur.
Compte tenu des restrictions qu'impose actuellement la Loi sur le droit d'auteur au Canada, le projet de loi modifierait la définition d'une mesure technique de protection en l'appliquant au logiciel et au programme d'ordinateur intégrés au produit, de sorte que le consommateur puisse contourner la MTP aux seules fins de diagnostic, d'entretien et de réparation. Le consommateur canadien redevient maître du produit qu'il achète.
Le projet de loi est important parce qu'il règle un élément de responsabilité fédérale avant que toute loi sur le droit à la réparation puisse s'appliquer au Canada. Il ne récrit pas la Loi sur le droit d'auteur, mais sans lui, toute autre loi ou modification par voie de règlement n'aura pas l'effet souhaité et on ne pourra pas contourner les MTP pour faire réparer des produits. Quiconque décide de contourner une MTP à l'heure actuelle peut s'attendre à en subir les conséquences juridiques.
Il est temps de redonner aux Canadiens une certaine emprise sur les produits qu'ils achètent. Ils devraient avoir le droit de les faire réparer. Avec ce projet de loi, nous travaillons à un avenir plus vert en réduisant les déchets dans nos sites d'enfouissement et en prolongeant la durée de vie des produits.
J'ai hâte d'entendre vos commentaires et de répondre à vos questions.
Je serai très heureux de discuter de tout amendement visant à prévenir des conséquences imprévues et à renforcer la durabilité et l'efficacité du projet de loi.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens d'abord à remercier M. Miao de présenter ce projet de loi. Nous sommes tous d'accord pour dire qu'une économie circulaire, qui permet au plus grand nombre possible d'entreprises de se faire concurrence, est une excellente chose.
J'ai quelques questions à vous poser ce matin, monsieur.
Je vais commencer par les garanties. Vous parlez du contournement des mesures techniques de protection et de faire en sorte que les entreprises ne puissent pas s'y soustraire en vertu de la Loi sur le droit d'auteur. Qu'en est‑il des garanties? Une entreprise accorde une garantie sur un produit, mais en cas d'altération du produit ou de contournement d'une MTP, elle peut annuler cette garantie. Est‑ce que votre projet de loi tient compte de cela? Que pouvons-nous faire à ce sujet?
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Bien sûr, je pense qu'il y a encore amplement lieu d'améliorer ce projet de loi. Par exemple, j'ai parlé à Stryker, une entreprise qui met au point des appareils médicaux, et sa plus grande crainte est qu'un profane se mette à jouer dans la machine et cause un décès. C'est critique.
Bien sûr, quand on parle d'amendements, il y a des exceptions à considérer en particulier, en raison d'autres conséquences qui pourraient survenir.
S'il est question de vie ou de mort, par exemple, nous nous retrouvons devant un dilemme. Pendant la pandémie, des techniciens n'ont pas pu entrer dans des établissements de santé pour réparer ou diagnostiquer un appareil médical. Que se passe‑t‑il dans ces circonstances?
Ce sont les situations dont nous devrons tenir compte à mesure que nous avancerons vers un cadre législatif du droit à la réparation.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Miao. Je vous félicite pour votre leadership et pour la confiance que vous démontrez en défendant votre projet de loi sur des aspects techniques. C'est toujours agréable de voir des députés prendre autant à cœur leur projet de loi.
L'article 41.21 de la Loi sur le droit d'auteur permet au gouverneur en conseil de prendre des règlements pour modifier certains aspects du cadre anticontournement de la Loi, notamment en prévoyant d'autres exceptions aux règles anticontournement.
Lorsqu'on veut permettre à une personne de contourner une mesure technique de protection, ou MTP, pour diagnostiquer, entretenir ou réparer un produit, en quoi inscrire cela dans une loi est-il une meilleure façon de faire que de procéder par voie de règlement? Pourquoi légiférer? Selon vous, pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas adopté de tels règlements?
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Je pense que les deux sont importants. C'est très important parce qu'à l'heure actuelle, il n'y a rien au Canada qui protège les droits des consommateurs et qui leur offre le choix de faire réparer au lieu de remplacer, ce qui nuit par ailleurs très gravement à notre environnement.
Ce projet de loi permettrait non seulement de contourner les MTP, mais il serait aussi bénéfique pour l'environnement, parce que les consommateurs font face à un très grand dilemme de nos jours, quand la plupart des appareils sont fabriqués avec une obsolescence programmée pour en limiter la durée de vie. Moi-même, j'ai déjà eu un produit que je pourrais facilement réparer avec une pièce que je pourrais trouver, mais seuls les concessionnaires autorisés l'ont en stock. Si vous l'obtenez d'ailleurs et que vous l'installez, l'appareil détecte quelque chose qui ne fait pas partie de l'original et vous dit que vous ne pouvez pas l'utiliser.
La plupart du temps, le consommateur décide qu'au lieu de le réparer, il va s'en procurer un neuf. Le vieux finit au dépotoir ou dans un pays du tiers monde qui n'a pas le privilège de démonter ces appareils ou de les recycler à d'autres fins.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue au Comité. Nous sommes heureux de vous accueillir du côté des témoins.
J'aimerais revenir sur les bonnes questions de M. Lemire au sujet de l'industrie automobile.
En 2007, 2008 et 2009, j'ai parcouru le pays pour faire valoir le droit à la réparation dans le secteur de l'automobile, et j'ai présenté ensuite un projet de loi qui est actuellement devant la Chambre. L'entente NCREVA, la Norme canadienne visant les renseignements sur l'entretien des véhicules automobiles, a été conclue après que mon projet de loi a franchi l'étape de la première lecture à la Chambre des communes et qu'il s'en allait en deuxième et troisième lectures. C'est à ce moment‑là qu'est intervenue l'entente volontaire.
Quelle incidence ce projet de loi aurait‑il sur l'entente volontaire, à votre avis?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Miao, d'être ici aujourd'hui. Vous nous donnez certainement matière à réflexion. Il s'agit d'une modification mineure aux conséquences majeures.
Cet été, j'ai consulté des concessionnaires de tracteurs et le secteur agricole en général au sujet de ce projet de loi. Il suscite beaucoup d'attention en Colombie-Britannique. Un des concessionnaires avec qui je me suis entretenu, Matsqui Ag Repair, est autorisé par divers fabricants de tracteurs à effectuer des réparations en leur nom, et une des choses qu'il a mentionnées, et qui est importante à mon avis, c'est la somme de temps, d'énergie et d'argent qu'il doit consacrer à son personnel pour le tenir au courant de tous les programmes d'ordinateur qui assurent la bonne marche des tracteurs modernes. Les entreprises qui font de la réparation de tracteurs investissent beaucoup là‑dedans. Je voulais juste ajouter cet élément au débat.
Le deuxième point qu'il a soulevé, c'est que ce projet de loi aura de graves conséquences environnementales, parce qu'à l'heure actuelle, le carburant coûte très cher aux agriculteurs dans tout le Canada. Une chose avec laquelle il doit déjà composer en vertu des normes de fabrication des véhicules au Canada et peut-être en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, qui doit encore être modifiée à cet égard, c'est que les agriculteurs trouvent des façons de couper leurs dépenses en passant outre aux programmes d'ordinateur parce qu'ils ne peuvent pas nécessairement se permettre, ou ne veulent pas se permettre, tous les coûts des intrants pour faire leurs récoltes.
Il a donné l'exemple d'un carburateur. Il est facile dans certains cas à un agriculteur de passer outre au logiciel pour essentiellement réduire l'efficacité du carburateur.
Avez-vous entendu parler de cas semblables dans vos consultations sur les conséquences environnementales possiblement néfastes de ce projet de loi, pour ce qui est de déjouer des programmes d'ordinateur pour éviter des coûts d'intrants trop élevés?
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Merci de vos commentaires.
C'est une très bonne question, parce que, oui, j'ai entendu parler de répercussions négatives pour l'environnement, mais j'ai aussi une question pour vous.
Au prix que coûte un tracteur, imaginez un peu la situation suivante: l'agriculteur qui se passe du compresseur pour obtenir un rendement maximal et qui altère ce que je considère aussi comme une MTP non seulement fait quelque chose d'illégal, mais il risque aussi de voir annuler la garantie éventuelle chez le concessionnaire.
Qu'advient‑il alors de cet investissement coûteux qui ne sert plus à rien et qui reste là sur la terre agricole? Il se peut même que l'agriculteur achète un autre véhicule, ce qui suppose d'exploiter encore des matières premières et toute la technologie nécessaire, sans parler d'investir peut-être dans de nouvelles recherches pour recycler au mieux ce vestige de la technologie.
Pour ce qui est des préoccupations environnementales, oui, nous avons toutes ces ressources dans notre sous-sol, mais en même temps, les environnementalistes vont demander pourquoi nous exploitons plus de ressources alors que nous pouvons recycler l'équipement que nous avons déjà.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens également à féliciter le député Miao d'avoir présenté son premier projet de loi d'initiative parlementaire à la Chambre.
C'est un sujet très intéressant. Merci beaucoup d'avoir attiré l'attention sur cette question.
J'ai étudié ce projet de loi et examiné les différents documents d'information et analyses, et il me semble important d'instaurer, d'une part, un équilibre entre la maximisation de l'efficience de notre économie et l'incitation à l'innovation et, d'autre part, un équilibre entre la protection des consommateurs ou de leurs droits et leur sécurité. La protection de la vie privée est un sujet d'actualité.
Je me suis mis à réfléchir à rebours. À l'époque de l'élaboration de la Loi sur le droit d'auteur, l'interdiction des MTP avait certainement une raison. J'aimerais savoir ce que vous en pensez. Selon vous, pourquoi les mesures techniques de protection ne devraient-elles pas être contournées dans le contexte actuel de la Loi sur le droit d'auteur?
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Merci de vos questions.
Il y a effectivement des préoccupations à régler, selon le produit et selon ce qu'il est permis de contourner. La Loi sur le droit d'auteur comporte des risques, entre autres pour la santé, la sécurité, la cybersécurité et la protection des renseignements personnels.
En général, les gens ne pensent pas au droit de réparer dans le contexte du droit d'auteur. Et pourtant, pour réparer un produit, il faut y avoir accès. À l'heure actuelle, d'après ce que je vois, il existe des programmes informatiques qui limitent l'accès qui permettrait le diagnostic, la réparation ou l'entretien.
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J'ai seulement besoin de clarifier. Si je comprends bien, à l'époque où le projet de loi a été élaboré, on n'a pas suffisamment tenu compte du droit de réparer et de la vitesse d'évolution de la technologie. Il y a des choses qu'on peut apprendre sur YouTube, des choses simples, et, de nos jours, les gens sont plus outillés pour réparer eux-mêmes.
J'ai beaucoup entendu parler de l'accord avec les constructeurs automobiles. Je me souviens de l'époque où on se demandait ce qu'il en coûtait d'acheter un téléphone avec ou sans contrat. Le principal obstacle était que, si on achetait un téléphone sans contrat, il fallait trouver quelqu'un pour le déverrouiller si on devait voyager. Nous n'avons plus ce souci.
Je vois bien l'avantage de ce dont vous parlez. Mais je me demande s'il ne faudrait pas limiter les types de produits ou de secteurs d'activité, parce qu'il semble bien que les professionnels dûment formés soient inquiets, eux aussi.
Peut-être pensez-vous que n'importe qui peut effectuer des réparations ou contourner les mesures de protection? Est‑ce que seuls les techniciens qui ont reçu une certaine formation devraient être autorisés à contourner les MTP? Qu'en pensez-vous?
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Je vais vous interrompre très brièvement.
Ma question portait précisément sur nos obligations multilatérales. L'ACEUM est évidemment un accord trilatéral entre le Canada, le Mexique et les États-Unis, mais nous avons toute une série de partenaires commerciaux partout dans le monde dans le cadre de l'OMC. Beaucoup d'entre eux ont signé les traités de l'OMPI. Puis‑je vous demander de revenir nous voir ou, du moins, de nous fournir des renseignements supplémentaires sur la conformité à ces traités?
Ma prochaine question concerne les garanties et fait suite à ce que plusieurs de mes collègues ont déjà abordé.
Si je devais conseiller un fabricant d'équipement d'origine, je lui dirais d'utiliser des garanties pour contourner l'esprit et l'intention de votre projet de loi. Est‑ce que ce projet de loi prévoit des dispositions précises sur l'utilisation de garanties comme moyen de contournement?
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Bonjour à tous. Bienvenue au Comité permanent de l'industrie et de la technologie.
Pour notre deuxième heure de réunion, nous accueillons M. Craig Drury, ancien président d'Associated Equipment Distributors.
Nous accueillons également Alana Baker, directrice principale des relations gouvernementales à l'Association des industries de l'automobile du Canada.
[Français]
L'Association est également représentée par Sylvain Séguin, président du Réseau Fix Canada.
De plus, nous recevons M. David Adams, président et chef de la direction des Constructeurs mondiaux d'automobiles du Canada.
Sans plus tarder, je cède la parole à M. Drury pour cinq minutes.
Bonjour. Je vous remercie d'avoir invité Associated Equipment Distributors à présenter son point de vue sur le projet de loi . C'est un honneur pour moi de comparaître devant vous aujourd'hui comme président sortant d'AED et vice-président des opérations de Vermeer Canada.
AED est une association commerciale internationale représentant des entreprises qui vendent, louent, entretiennent et fabriquent de l'équipement de construction et de l'équipement agricole, minier, énergétique, forestier et industriel, ainsi que des fournitures connexes. Les entreprises membres d'AED au Canada représentent plus de 8,7 milliards de dollars de ventes et de services annuels et emploient plus de 27 000 travailleurs dans 400 endroits au pays.
Le « droit de réparer » est un slogan simple. Mais les politiques proposées à cet égard sont complexes et ont des conséquences importantes.
Je tiens d'abord à préciser que les membres d'AED appuient le droit des clients de réparer leurs machines et le droit des distributeurs de mettre à leur disposition des outils de diagnostic, de l'information sur les réparations, des pièces et du soutien à distance. Du matériel inactif et non fonctionnel est synonyme de perte de temps et d'argent. Qu'il s'agisse de matériel agricole pendant la récolte ou d'équipement dans le cadre d'un projet de construction de routes, il n'y a aucune raison de ne pas faire tout en notre pouvoir, nous les distributeurs et fabricants d'équipement, pour veiller au bon fonctionnement des machines. Les réparations peuvent être effectuées par un technicien du distributeur, du client ou d'un fournisseur tiers. Le secteur de l'équipement est très concurrentiel. Si Vermeer Canada ne fournit pas un service satisfaisant et rapide, rien n'empêche le client de se tourner vers l'un de nos nombreux concurrents et ses produits.
Mais nous ne sommes pas en faveur d'un accès sans entrave à des logiciels de bord essentiels et à l'information concernant les mesures de protection de l'environnement et de la sécurité ou d'importantes fonctions opérationnelles, contrairement à ce que prévoit le projet de loi . Les clients peuvent effectuer la plupart des réparations sur leurs machines, mais les fonctions de protection de l'environnement et de la sécurité, ainsi que les moyens technologiques de pointe qui permettent d'améliorer l'efficacité et la productivité de l'équipement, exigent des restrictions d'accès au code source et aux logiciels qui garantissent que d'importantes fonctions opérationnelles ne soient pas modifiées ou désactivées.
Les fabricants d'équipement s'appuient sur un réseau de petites et moyennes entreprises indépendantes, dont beaucoup sont des entreprises familiales, pour vendre, louer et entretenir l'équipement. Ces distributeurs investissent des sommes importantes dans leurs employés, notamment en formant des techniciens aptes à réparer et à entretenir la machinerie de pointe. Beaucoup de membres d'AED sont installés dans des régions rurales et mal desservies et y créent des emplois bien rémunérés et des possibilités économiques.
Le secteur de l'équipement a investi beaucoup de temps et de ressources dans des mesures d'atténuation des dommages environnementaux et ainsi favorisé une réduction importante des émissions. Nous sommes très inquiets du fait que le projet de loi menace d'importants gains environnementaux, puisqu'il permettrait d'accéder sans restrictions aux logiciels intégrés et de contourner les mesures de protection contre les émissions.
L'équipement moderne comporte aussi de nombreux dispositifs de sécurité pour protéger à la fois les opérateurs de l'équipement et les passants qui longent souvent des chantiers de construction et d'autres zones pendant que des machines sont en marche. En accordant l'accès par le contournement de dispositifs de sécurité, comme le permettrait le projet de loi , on ferait courir un risque inacceptable aux opérateurs et à la population.
De plus, les distributeurs d'équipement investissent énormément de ressources pour former des techniciens certifiés qui travailleront sur des machines complexes. En ayant accès au code source intégré, les personnes non qualifiées qui tenteront de réparer l'équipement le plus perfectionné au monde s'exposeront à des risques importants et en feront courir aux opérateurs et à la population.
Ce qui précède soulève la question suivante: pourquoi voudrait‑on contourner les mesures de protection relatives aux émissions ou à la sécurité? La réponse est simple: pour améliorer le rendement des machines. Il est nécessaire de limiter la puissance de la machine ou d'autres fonctions qu'elle serait susceptible d'exécuter pour veiller à ce que l'équipement soit écologique et sûr. Une simple recherche dans Google permet de trouver une pléthore de distributeurs offrant des produits et des services pour aider les propriétaires d'équipement à modifier leurs machines. Le fait d'exiger l'accès au code source et aux logiciels intégrés ne fera que multiplier cette pratique et aura des répercussions négatives importantes sur l'environnement et la sécurité.
Les partisans du projet de loi vantent ses avantages sur le plan environnemental, puisque les consommateurs seront moins enclins à jeter des produits aussi facilement s'ils sont capables de les réparer eux-mêmes. Cependant, l'équipement lourd est l'un des produits manufacturés les plus durables sur le marché. Il est souvent vendu à un client, puis échangé quand celui‑ci en achète un autre, et revendu ou loué par la suite. Un entretien insuffisant ou des modifications permises par un accès sans entrave au code source mettent en péril le fonctionnement et la longévité d'une machine, et cela peut avoir des répercussions négatives sur l'environnement et sur la sécurité et réduire sa durée de vie productive.
Pour le dire simplement, du point de vue du secteur de l'équipement, les propositions relatives au droit de réparer sont une solution en quête d'un problème. Les membres d'AED fournissent aux clients et aux fournisseurs de services de réparation tiers des pièces, des outils et d'autres ressources pour effectuer la majeure partie des réparations. Ce ne serait pas une bonne affaire de ne pas le faire. L'équipement hors service n'est pas seulement un inconvénient; il peut ruiner la récolte d'un agriculteur ou retarder l'achèvement d'un pont ou d'une route.
Merci encore de l'honneur qui m'est fait de comparaître devant vous aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Merci, honorables membres du Comité, de me donner l'occasion de comparaître devant vous pour parler du projet de loi .
[Français]
Je vais faire ma présentation en anglais, mais nous serons heureux de répondre également aux questions en français.
[Traduction]
Je m'appelle Alana Baker et je suis la directrice principale des relations gouvernementales à l'Association des industries de l'automobile du Canada, autrement désignée comme AIA Canada.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Sylvain Séguin, président de Fix Network Canada, chef de file mondial dans le domaine des services de réparation après collision, de réparation de vitres et de réparation mécanique, qui exploite plus de 2 000 points de service dans le monde.
AIA Canada représente, appuie et dirige l'innovation dans le secteur canadien de l'entretien automobile, qui produit des recettes de 32,2 milliards de dollars. Nos plus de 4 000 membres, répartis dans toutes les circonscriptions du Canada, contribuent à entretenir le parc de véhicules du pays, qui en compte près de 30 millions. Qu'il s'agisse de réparer votre véhicule après une collision ou que celui‑ci ait besoin d'entretien, nos entreprises prolongent la vie des véhicules, les rendent moins polluants et protègent les conducteurs canadiens en leur offrant les produits ou services dont ils ont besoin dès qu'ils sortent leur véhicule de chez le concessionnaire.
Je tiens d'abord à dire clairement que le marché secondaire de l'automobile appuie l'intention et les principes énoncés dans ce projet de loi. Le projet de loi est un pas dans la bonne direction du point de vue de l'uniformisation des règles du jeu en matière d'entretien et de réparation des biens de consommation, et c'est important non seulement pour le secteur de l'automobile, mais pour bien d'autres.
La possibilité de réparer vos biens ou de les faire entretenir par des fournisseurs tiers est cruciale pour les consommateurs avertis, puisque cela permet aux Canadiens de magasiner pour obtenir des prix concurrentiels. Compte tenu des niveaux persistants d'inflation, le fait d'assurer un marché concurrentiel n'aide pas seulement les entreprises, mais aussi les consommateurs.
Ce projet de loi arrive à un moment critique où les fabricants, notamment les constructeurs automobiles, savent de mieux en mieux créer un circuit fermé pour les services de diagnostic, d'entretien et de réparation. Plus un produit est complexe à réparer, plus il est difficile à entretenir. C'est de plus en plus le cas des véhicules qui roulent sur nos routes et qui sont, en fait, des ordinateurs sur roues.
Cela dit, il est effectivement important de s'attaquer aux verrouillages numériques, mais il existe encore des échappatoires que les fabricants peuvent exploiter pour empêcher des tiers de réparer ou d'entretenir des produits. Toute mesure législative proposée à cet égard devrait contenir un libellé clair empêchant les fabricants de contourner le partage de données dans le but d'empêcher des ateliers indépendants d'obtenir des renseignements relatifs au diagnostic, à la réparation ou à l'entretien à des fins légitimes.
C'est pourquoi il faudrait, selon nous, apporter des amendements à ce projet de loi pour consolider son intention et vraiment ouvrir la voie au droit de réparer au Canada. Ces amendements, qui comprendraient des modifications parallèles à la Loi sur la concurrence, contribueraient à solidifier l'obligation du fabricant de permettre l'accès aux données des véhicules. Je me ferai un plaisir d'en parler plus en détail pendant la période de questions.
Sans accès aux données diagnostiques d'un véhicule, les ateliers indépendants de réparation automobile ne peuvent pas en faire l'entretien. Il devient donc plus difficile de s'assurer que les véhicules fonctionnent le plus efficacement possible, et, à notre avis, le problème va s'aggraver considérablement dans les prochaines années. À moins d'une intervention, les constructeurs automobiles continueront de contrôler les conditions d'accès à ces données pour les ateliers indépendants.
Les législateurs du monde entier ont pris acte de l'importance du droit de réparer, notamment sous la forme de lois donnant aux consommateurs le droit de réparer leur véhicule, et 83 % des Canadiens sont d'avis que les constructeurs automobiles devraient être légalement tenus de communiquer des données aux ateliers de réparation indépendants. Le Canada ne peut pas se permettre de rester à l'écart. Le gouvernement doit agir rapidement pour faire avancer les principes du droit à la réparation par des mesures législatives.
C'est tous les jours que nos membres nous parlent de leur incapacité à entretenir des véhicules parce que les constructeurs font en sorte qu'il soit difficile, et parfois impossible, d'accéder aux données et aux renseignements essentiels. Un autre député en a récemment donné un exemple au cours de notre journée de sensibilisation. L'atelier de réparation automobile dont ce député est un client habituel avait acheté des plaquettes de frein pour réparer son véhicule, mais il n'a pas pu accéder aux renseignements du fabricant, Volvo en l'occurrence, pour effectuer la réparation. L'atelier a donc remis au député les plaquettes de frein qu'il avait achetées et a fait remorquer la voiture chez le concessionnaire. Celui‑ci a alors expliqué au client qu'il ne réparerait pas la voiture avec des plaquettes de frein achetées sur le marché secondaire. Autrement dit, le client devait payer plus cher pour obtenir les pièces d'origine du fabricant.
Des histoires comme celle‑ci sont trop fréquentes, et elles deviendront plus courantes à moins de mesures législatives. Il est indispensable que les propriétaires de véhicules, et non pas les constructeurs automobiles, soient les propriétaires des données de leur véhicule afin qu'ils puissent continuer à choisir l'endroit où ils le font réparer. En réglant ce problème, on permettra à nos petites et moyennes entreprises de rester concurrentielles et de rester les principaux fournisseurs de services automobiles essentiels pour les Canadiens.
Je tiens à remercier encore une fois le député Wilson Miao de son travail sur ce projet de loi et les membres du Comité de m'avoir donné l'occasion de témoigner aujourd'hui.
Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président et merci aux membres du Comité de me donner l'occasion de vous parler au nom des 15 entreprises membres de Global Automakers of Canada.
Nos entreprises manufacturières, Honda et Toyota, représentaient 55 % de la production canadienne de véhicules légers en septembre 2022, et toutes les entreprises membres, comme distributeurs canadiens exclusifs de certains des plus grands constructeurs automobiles du monde, représentaient 62 % des ventes canadiennes en 2021.
Nos entreprises sont conscientes de l'importance d'un secteur de la réparation ouvert, équitable et concurrentiel, mais aussi de normes de sécurité et de qualité pour le bien des consommateurs. C'est ce que prévoit la Norme canadienne visant les renseignements sur l'entretien des véhicules automobiles pour le secteur automobile.
Cela dit, certaines entreprises du marché secondaire de l'automobile ont utilisé ce projet de loi pour essayer d'obtenir plus de droits, et c'est ce que nous essayons encore de comprendre. Le projet de loi nous inquiète beaucoup, parce qu'il expose les véhicules au risque de vol, de piratage et de compromission de la sécurité et des normes d'émissions auxquelles les fabricants sont rigoureusement assujettis avant de pouvoir mettre un véhicule en circulation et par la suite. Le projet de loi permet le contournement des mesures techniques de protection d'un programme informatique si ce contournement ne vise que le diagnostic, l'entretien ou la réparation. Concrètement, comment une personne ordinaire peut-elle contourner des mesures techniques de protection? Et, surtout, quelles seraient les conséquences de l'autorisation générale de contournement légal des MTP pour quelque raison que ce soit?
Les risques de blessures ou de décès associés à une automobile roulant à grande vitesse sur une voie publique sont évidemment, pour l'utilisateur et pour la population en général, exponentiellement supérieurs à ceux qui sont associés à d'autres produits quand les MTP sont retirées. Surtout, comment un consommateur, le fabricant ou même les tribunaux pourraient-ils savoir qui a contourné les MTP et pour quelles raisons? Quelle diligence raisonnable faudrait‑il appliquer pour s'assurer que la personne qui contourne les MTP possède la certification et la formation qui conviennent pour effectuer un diagnostic ou des réparations? Le contournement des MTP sera‑t‑il inscrit sur l'acte de vente du consommateur pour que celui‑ci comprenne les recours auxquels il a droit dans le cadre de la protection du consommateur? Le réparateur assumera‑t‑il également la responsabilité associée au contournement des MTP? Fournira‑t‑il au fabricant un registre complet des travaux de réparation entrepris afin de garantir la continuité du service en cas de problèmes de responsabilité en matière de sécurité, de non-conformité aux normes d'émissions ou d'atteinte à la cybersécurité?
Lorsque le a présenté une version antérieure de ce projet de loi, il avait été précisé que le secteur automobile n'était pas visé, parce que nous avions déjà une solution qui fonctionne depuis 2010, à savoir la Norme canadienne visant les renseignements sur l'entretien des véhicules automobiles, en bref la CASIS. En vertu de cette entente volontaire, les constructeurs sont tenus de fournir l'information sur le service, les outils de formation et l'équipement au marché secondaire pour que n'importe quel mécanicien qualifié puisse réparer le véhicule d'un consommateur. Nous sommes fiers du soutien, des conseils spécialisés et des services d'assistance que notre secteur met à la disposition des mécaniciens automobiles partout au pays. Nous sommes disposés à examiner les moyens d'améliorer la situation.
Pour le secteur automobile, le droit de réparer existe sans équivoque. Les statistiques sur les réparations le confirment quand on compare les réparations effectuées par des entreprises du marché secondaire et par des concessionnaires de FEO. Autrement dit, les entreprises du marché secondaire de l'automobile ont exercé des pressions vigoureuses pour obtenir des soi-disant « droits » qui existent déjà.
Enfin, le Parlement est saisi du projet de loi , Loi concernant la cybersécurité. Cette loi imposera des normes et des mesures de surveillance plus rigoureuses pour s'assurer que les Canadiens soient protégés contre les risques et les menaces en matière de cybersécurité. Pourtant, le projet de loi dont le Comité est saisi ferait courir des risques liés à la cybersécurité et au piratage. C'est non seulement incompatible, mais cela expose les consommateurs à des risques inutiles.
En effet, la protection des consommateurs est au cœur de cette question. Ceux‑ci doivent avoir l'assurance que l'entretien et la réparation de leur véhicule se fassent conformément aux normes du FEO et que les personnes qui réparent le véhicule sont responsables et imputables devant le consommateur et les organismes de réglementation.
Nous sommes d'accord avec les solutions relatives au droit de réparer. Nous le sommes depuis une douzaine d'années, depuis la création de la CASIS. Cette solution profite aux consommateurs et au marché secondaire sans créer de vulnérabilités dangereuses en matière de sécurité et de cybersécurité.
Merci beaucoup de votre temps. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Pour commencer, on entend beaucoup parler de protection de la vie privée et de cybersécurité. Cela a toujours été une priorité pour le marché secondaire. La cybersécurité et la protection des renseignements personnels ne devraient pas devenir des raisons de justifier la limitation de la capacité d'entretien. À titre d'exemple notable, la National Highway Traffic Safety Administration des États-Unis a récemment publié une mise à jour des pratiques en matière de cybersécurité pour les véhicules automobiles et a recommandé que le secteur automobile offre de solides mesures de protection de la cybersécurité des véhicules sans restreindre indûment l'accès pour les services de réparation tiers autorisés par le propriétaire du véhicule. Le marché secondaire souhaite que les informations relatives aux réparations soient accessibles par le biais d'un système ouvert, normalisé et interopérable.
Il faut aussi souligner que, parmi les experts en TI, certains estiment qu'une architecture multiniveaux de systèmes ouverts interopérables pourrait offrir une meilleure protection contre les atteintes à la cybersécurité dans les systèmes fermés.
De plus, les risques liés à la cybersécurité et à la protection des renseignements personnels peuvent être gérés. Ils peuvent être gérés tout au long du cycle de vie du véhicule grâce à la collaboration entre les constructeurs automobiles, le marché secondaire et les experts de l'industrie et de la réglementation. Je dirais que la mise en œuvre de normes industrielles peut être sécuritaire. On peut créer un accès sécurisé, direct et normalisé aux données du véhicule, qui peuvent ensuite être acheminées aux installations de réparation choisies par le consommateur. Au final, cela revient au choix du consommateur.
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Je ne travaille pas directement dans le secteur minier et je vais donc vous en parler de façon générale. Par exemple, il y a un projet en cours à Fort McMurray, dans le cadre duquel un certain nombre de flottes de camions autonomes utilisent des logiciels et des systèmes de contrôle très complexes pour fonctionner de façon sûre.
J'aimerais également faire une autre remarque de nature générale. Je suis certain que, de nos jours, il y a des logiciels qui vont et viennent dans toutes les exploitations minières au Canada. Des techniciens dûment formés seront affectés à ces postes pour le compte des FEO, des concessionnaires et des clients eux-mêmes, pour s'assurer que ces machines sont aussi productives que possible. Les entreprises minières sont probablement celles où la production compte énormément. Simplement en termes de chiffres, si des machines tombent en panne, c'est grave. Il y a beaucoup de mesures de soutien pour qu'elles fonctionnent.
Du point de vue économique, d'après ce que j'ai entendu, cela crée des emplois pour les trois — les concessionnaires, les FEO et les sites eux-mêmes.
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Je dirais que nous observons des progrès rapides dans la technologie des véhicules.
Comme je l'ai dit, les véhicules sur les routes d'aujourd'hui sont en fait des ordinateurs sur roues. Les voitures sont équipées de systèmes télématiques. Ces systèmes font référence au matériel informatique intégré à un véhicule. Il recueille, stocke et traite toutes les données sur l'état des systèmes du véhicule, y compris les données nécessaires au diagnostic et à la réparation. Ces données sont ensuite transmises directement du véhicule à un serveur dorsal, sans fil, qui relève du constructeur et qui lui appartient.
Le problème que nous observons maintenant, c'est que les systèmes télématiques installés dans les véhicules par les constructeurs automobiles vont remplacer les diagnostics de bord comme source de données de diagnostic des véhicules. Étant donné que les constructeurs automobiles possèdent les systèmes télématiques par lesquels ces données sont recueillies, stockées, traitées et transmises sans fil, ils sont les propriétaires de facto des données et en contrôlent l'accès. En ce qui concerne le consommateur, il n'a pas le choix de l'endroit où, en fin de compte, il apporte son véhicule pour l'entretien et la réparation. Si nos ateliers n'ont pas accès à ces données, ils ne peuvent tout simplement pas réparer la voiture.
Aujourd'hui, seulement 30 % des véhicules que nous réparons dans notre réseau sont équipés de systèmes avancés d'aide à la conduite, ce qu'on appelle les ADAS.
Il y aura de plus en plus de véhicules électriques, et les nouvelles technologies qui y sont associées vont engendrer un coût immense pour les réseaux, que l'on parle de la sécurité, de l'équipement ou de la formation. D'ailleurs, les réseaux ne sont pas prêts actuellement à répondre à cette demande. Il y a déjà un manque important de main-d'œuvre et d'équipement. Les investissements, les certifications et les formations nécessaires vont limiter davantage la capacité et faire augmenter les coûts et les retards, et ce, dans un très proche avenir.
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Je vais passer à Mme Baker.
L'une des choses qui me préoccupent... J'ai un concessionnaire. Je vais chez un concessionnaire Ford. Je vais aussi au marché secondaire. Je peux vous dire que j'entends suffisamment de témoignages de gens qui ne peuvent pas obtenir les renseignements, et j'en ai été effectivement la victime.
Qu'est-ce que cela signifie pour les jeunes qui veulent exercer cette profession à l'avenir? Au fur et à mesure que les véhicules changent, ce qui me préoccupe, c'est que les concessionnaires savent qu'ils ne peuvent pas effectuer tous les travaux d'entretien et toutes les choses qui sont nécessaires, et le marché secondaire est essentiel.
Je m'inquiète pour les jeunes qui assument le coût des études et qui consacrent le temps nécessaire pour entrer dans un marché instable. C'est l'une des raisons pour lesquelles je pense que l'entente relative à la NCREVA doit au moins être modernisée ou appliquée.
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Je suis d'accord pour ce qui est de la NCREVA. Encore une fois, cette entente est maintenant désuète. Elle existe depuis plus de 10 ans, et l'accès à l'information doit suivre le rythme des progrès technologiques. Aujourd'hui, nous voyons des professionnels de l'automobile qui s'occupent de systèmes et de composantes de véhicules qui n'existaient tout simplement pas en 2009, lorsque la NCREVA a été créée.
Contrairement à ce que vous entendez, la NCREVA ne fonctionne pas et ne règle pas le problème, et ce, pour plusieurs raisons.
Premièrement, elle n'est pas exécutoire. Il n'existe aucun mécanisme d'application juridiquement contraignant.
Deuxièmement, comme vous l'avez mentionné, les constructeurs automobiles ne sont pas tenus de participer et certains, comme Tesla, ne le font pas.
Troisièmement, elle s'applique aux systèmes de diagnostic embarqués, ou OBD. C'est une technologie qui devient désuète. Tesla est un autre exemple. Certains modèles Tesla ne sont pas équipés d'équipement OBD standard. La NCREVA ne s'applique pas aux systèmes télématiques des véhicules, dont j'ai parlé plus tôt. C'est une technologie que l'on retrouve dans 60 % des véhicules dans le monde, et on estime que ce sera dans 95 % d'ici 2030.
Enfin, je dirais que l'entente fournit un cadre permettant aux constructeurs automobiles de partager des renseignements sur les réparations avec l'industrie des soins d'entretien automobile à un niveau équivalant à celui de leurs concessionnaires agréés; cependant, certains constructeurs automobiles sont passés à un modèle de vente directe, ce qui élimine complètement les concessionnaires traditionnels, ainsi que leur obligation envers les garages indépendants.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence et de leurs témoignages très intéressants. C'est très important pour nous d'entendre le point de vue de tout le monde.
Madame Baker et monsieur Séguin, qu'en est-il des garanties? C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.
Lorsqu'on achète un véhicule, il est assorti d'une garantie de trois, quatre ou cinq ans, par exemple. On peut aussi acheter une garantie prolongée pour certains types de véhicules.
Si une personne fait réparer sa voiture ailleurs qu'à l'endroit où elle l'a achetée ou que chez le concessionnaire, qu'en est-il de la garantie, à l'heure actuelle?
Dans l'avenir, qu'arrivera-t-il de cette garantie si c'est un tiers qui répare le véhicule, et ce, en utilisant des pièces d'origine? C'est important de le préciser, car il y a aussi des pièces qui ne sont pas d'origine. Selon vous, la garantie tiendra-t-elle toujours?
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Présentement, les programmes de certification sont faits pour cela. Plusieurs manufacturiers y participent. Ils vont transmettre l'information et appuyer la formation pour s'assurer que le véhicule est réparé selon les spécifications du manufacturier. Cela fonctionne très bien.
J'aimerais cependant soulever un autre élément. À la suite d'une collision, souvent le concessionnaire ne possède pas nécessairement tout ce qu'il faut pour réparer la carrosserie. Dans ce cas, il signe une entente avec un réparateur indépendant ou avec un de nos membres pour faire réparer la carrosserie ou pour traiter la rouille, par exemple. Il n'y a jamais de problèmes de ce côté, la personne qui fera la réparation aura toujours accès aux normes du manufacturier quant à la façon dont le véhicule doit être réparé. Comme je vous le dis, plusieurs manufacturiers travaillent avec nous et nous donnent accès à l'information. Malheureusement, certains ne le font pas, et c'est là qu'un problème se pose.
Pour ce qui est des garanties, tant que les réparations sont faites selon les spécifications du manufacturier, la garantie est approuvée.
Depuis un siècle, soit depuis son invention, essentiellement, l'automobile a vécu une grande évolution. Nous nous dirigeons inévitablement vers une période où toutes les automobiles utiliseront les nouvelles technologies. En fait, c'est déjà le cas aujourd'hui pour la quasi-totalité d'entre elles. Comme vous l'avez dit, les automobiles sont des ordinateurs sur quatre roues.
Personnellement, l'endroit où je vais faire réparer mon auto est situé à deux minutes de chez moi. Je vais chez le mécanicien du coin, qui a pris la relève de son père et qui essaie de faire fonctionner son garage du mieux qu'il peut. Je ne le lui ai pas demandé, mais j'imagine qu'il est membre d'une association comme les vôtres et qu'il suit des formations.
Comme on le sait, de nouvelles technologies vont être utilisées un jour ou l'autre. Comme l'a dit tantôt M. Miao, le parrain du projet de loi, même son réfrigérateur est devenu un ordinateur sur quatre pattes. Je n'arrive pas à comprendre comment on pourra réparer tous ces équipements, dont ces ordinateurs sur quatre roues que sont les automobiles, si on ne possède pas l'information qui est fondamentale.
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Je suis d'accord avec vous. Il est important d'avoir l'information, mais aussi la formation.
Je tiens à dire que votre garagiste du coin doit être formé et avoir l'équipement nécessaire pour être capable de réparer le véhicule. Cependant, l'accès à l'information doit être offert à un coût raisonnable. Un peu comme le disait Mme Baker tantôt, on devrait offrir un programme de certification un peu plus généralisé, au lieu que chaque manufacturier utilise ses outils et ses équipements, ce qui génère de plus en plus de coûts.
J'ai eu une conversation avec un manufacturier, la semaine passée. Il me disait que seulement 30 % de ses véhicules, à la suite d'une collision, étaient réparés selon les spécifications du manufacturier, et ce, parce qu'on n'a pas la capacité nécessaire et que son programme est extrêmement coûteux.
Je comprends que le manufacturier veuille contrôler l'aspect du marketing, mais, s'il ne nous donne pas plus facilement accès à la formation et aux équipements comme nous le souhaitons en ce moment, ce sera difficile de réparer les véhicules comme il faut.
Nous savons, par exemple, que les procédures d'étalonnage des systèmes avancés d'assistance à la conduite peuvent être très coûteuses dans le cas des véhicules. Par exemple, le processus d'étalonnage de certaines Audi prend huit heures. Si on applique un coût horaire de 125 $, cela représente plus de 1 000 $.
Je pense que M. Masse a soulevé la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui. Ne convenez-vous pas que la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui, ce sont les coûts? Comparativement aux ateliers de réparation indépendants, les concessionnaires facturent 36 % de plus aux consommateurs pour les réparations.
Ma question s'adresse à tous les témoins.
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Je pourrais peut-être commencer.
Si vous regardez la représentation actuelle sur le marché des pièces installées, vous voyez que les concessionnaires détiennent 28 % de ce marché et le marché secondaire, 59 %. Pour ce qui est des pièces de bricolage, les concessionnaires détiennent 4,5 % de ce marché et le marché secondaire, 67,6 %. Si vous examinez la composition actuelle du marché et sa croissance, vous constatez qu'il ne s'agit pas de savoir s'il y a de la concurrence ou non. Il y a clairement de la concurrence.
Les questions ont été posées plus tôt: pourquoi sommes-nous tous ici? Qu'est-ce qui nous préoccupe tous? Je pense que, fondamentalement, la question concerne davantage l'avenir et ce qui va se passer. C'est inquiétant. Je pense que tout le monde dans l'industrie automobile s'inquiète de ce qui va se passer à l'avenir, parce que la technologie évolue si rapidement, peu importe que vous soyez un constructeur, un concessionnaire de ce constructeur ou un élément du marché secondaire.
La solution n'est pas de mettre en place un projet de loi comme celui dont nous parlons aujourd'hui, qui expose non seulement le consommateur, mais aussi la société à des risques beaucoup plus grands associés à la cybersécurité, à la sécurité et aux émissions. Cela a déjà été mentionné.
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Si vous pouvez trouver une façon de régler les préoccupations de cybersécurité...
Permettez-moi de reformuler. Si le marché secondaire de l'automobile est prêt à accepter toute la responsabilité associée aux droits que vous suggérez, alors l'équation est complètement différente.
À l'heure actuelle, dans bien des cas, les véhicules se rendent au marché secondaire pour y être réparés. Le consommateur ne retourne pas chez le concessionnaire du marché secondaire lorsqu'il a un problème avec son véhicule; il retourne chez le constructeur. Comment pouvons-nous avoir un registre de tous les travaux d'entretien effectués à l'égard de ce véhicule lorsque ces renseignements ne sont pas communiqués entre le concessionnaire du marché secondaire et le constructeur?
Nous sommes tous en faveur de la capacité du consommateur de faire réparer son véhicule, mais les droits et les responsabilités doivent être équilibrés.
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Bien sûr. Je vous remercie de la question.
Permettez-moi de dire quelques mots sur le coût et l'abordabilité dont vous avez parlé. Nous savons déjà que les Canadiens sont aux prises avec les augmentations du coût de la vie. Vous avez donné une statistique selon laquelle les concessionnaires exigent 36 % de plus pour les réparations, ce que j'ai aussi constaté. Nous sommes heureux de vous faire part de nombreux exemples de consommateurs qui montrent que le fait de ne pas pouvoir faire l'entretien de la voiture entraîne une augmentation des coûts.
Imaginez que vous devez faire remorquer votre voiture jusque chez un concessionnaire. Si vous avez un accident à Thunder Bay avec votre Tesla, par exemple, et que vous devez la faire remorquer jusqu'à Toronto, cela représente un coût accru. C'est la même chose si vous devez vous tourner vers des pièces FEO plus coûteuses plutôt que vers des pièces du marché secondaire. À mesure que la technologie automobile progresse, le coût de l'entretien des véhicules augmente. Le fait que les consommateurs aient un choix aide les Canadiens à accéder à des services d'entretien et de réparation offrant un plus large éventail de prix.
J'ajouterais que les propriétaires de garages indépendants sont des petites entreprises. Ils ont tout investi dans ces ateliers. Ce sont des entreprises familiales. Il s'agit des deuxième et troisième générations, souvent avec une quatrième génération qui se joint. Faire en sorte que ce soit un fardeau d'offrir un service aux gens de leur quartier qui viennent là où ils veulent faire affaire, où ils font affaire depuis un certain temps et où ils se sentent à l'aise... Lorsqu'on leur dit que l'atelier n'a pas les données nécessaires pour régler le problème ou qu'ils n'ont pas accès à la technologie utilisée dans le véhicule, cela met en péril les emplois des petites entreprises et rend leur modèle d'affaires difficile.
C'est une préoccupation pour l'avenir. Nous savons que c'est ce qui se passe, et cela ne fera qu'augmenter.
Cela met fin à notre deuxième heure de questions.
Je remercie tous nos témoins de leur présence aujourd'hui.
[Français]
Je vous remercie d'avoir pris de votre temps pour venir nous parler du projet de loi .
De plus, je remercie grandement les interprètes, les analystes, le greffier et tout le personnel de soutien.
Sur ce, la séance est levée.