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Bonjour, tout le monde.
Je remercie tous les témoins qui se joignent à nous aujourd'hui, de façon virtuelle pour la plupart.
La séance est ouverte.
Bienvenue à la 21e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le vendredi 8 avril 2022, nous nous réunissons pour étudier la compétitivité des petites et moyennes entreprises.
La réunion d'aujourd'hui se déroulera sous forme hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le jeudi 25 novembre 2021. Les députés peuvent participer à la réunion en personne ou au moyen de l'application Zoom. J'ai cru voir que quelques-uns de nos collègues sont en personne à Ottawa. Ils connaissent les règles sanitaires en vigueur, alors je leur demande de se comporter en conséquence.
Nous sommes très heureux d'avoir parmi nous aujourd'hui plusieurs témoins de renom. Je vous les présente sans plus tarder.
Nous accueillons Mme Vass Bednar, directrice exécutive du programme de maîtrise en politique publique dans la société numérique de l'Université McMaster, et M. Pierre Larouche, professeur en droit et innovation à la Faculté de droit de l'Université de Montréal, qui témoigneront tous deux à titre personnel.
Il y a également Mme Denise Hearn, de l'American Economic Liberties Project, qui est chercheuse principale et coresponsable de l'initiative d'accès aux marchés.
Il y a aussi Mme Dana O'Born, vice-présidente, Stratégie et plaidoyer, du Conseil canadien des innovateurs. Mme O'Born fera sa présentation en dernier, parce qu'elle a des difficultés techniques qu'on tente de résoudre.
Enfin, nous accueillons également M. Richard Kurland, avocat et analyste des politiques chez Lexbase, ainsi que Mme Lauren van den Berg, vice-présidente exécutive, Relations gouvernementales, à Restaurants Canada.
Merci à vous tous de prendre le temps de vous joindre à nous en ce beau vendredi après-midi.
[Traduction]
Sans plus attendre, nous commençons par Vass Bednar, de l'université McMaster.
La parole est à vous.
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La question qui nous intéresse est de savoir pourquoi il est si difficile pour les petites entreprises d'être compétitives, malgré les nouvelles technologies modernes qui devraient leur permettre de réussir beaucoup plus facilement.
En l'état actuel des choses, les entrepreneurs doivent trouver leur chemin dans une série d'enjeux de concurrence coûteux et quasi invisibles que les contrôleurs de l'accès numérique leur imposent. Comme les petites entreprises vendent de plus en plus en ligne sur des places de marché basées sur des plateformes, elles font affaire avec des instances de réglementation de fait privées qui dictent les conditions et imposent des péages en tant qu'intermédiaires.
Par exemple, les vendeurs d'Etsy se sont récemment mis en grève et ont fermé leurs magasins en ligne pour protester contre la hausse des frais de transaction. Meta a récemment annoncé qu'elle prendrait une part de 47,5 % de tous les biens numériques vendus sur sa plateforme Metaverse. Amazon tire désormais la plus grande partie de ses revenus des frais exigés des vendeurs, qui augmentent régulièrement chaque année. En avril dernier, Amazon a imposé aux vendeurs une surcharge de 5 % pour le carburant et l'inflation afin de compenser le ralentissement de sa croissance au premier trimestre.
Cependant, le phénomène ne se limite pas aux marchés numériques. Récemment, des fournisseurs de produits d'épicerie ont fait part de leurs préoccupations concernant l'augmentation des amendes pénalisant les retards de livraison dus à des perturbations de la chaîne d'approvisionnement qui échappaient largement à leur contrôle.
Dans le cadre de l'initiative que je codirige, Access to Markets, j'ai eu d'innombrables conversations avec des entrepreneurs de secteurs aussi variés que la musique et le divertissement, l'agriculture et le stockage en nuage. Ces entrepreneurs ne peuvent pas accéder aux marchés dans des conditions justes et égales en raison de l'existence de contrôleurs d'accès dominants. Cela signifie qu'ils ne peuvent pas être compétitifs en produisant des biens et des services de meilleure qualité. De nombreuses entreprises craignent, à juste titre, de s'exprimer par peur de représailles ou de répercussions sur leur entreprise.
À l'heure actuelle, les petites et moyennes entreprises doivent composer de manière indépendante avec ces tactiques anticoncurrentielles et d'autres tactiques qui peuvent aller jusqu'à des clauses contractuelles coercitives, injustes ou peu claires, souvent appelées « contrats d'adhésion ». Il s'agit d'accords à prendre ou à laisser qui engendrent des déséquilibres de pouvoir inhérent. Ces conditions contractuelles sont de plus en plus utilisées pour affaiblir le pouvoir de négociation des petits fournisseurs ou des parties contractantes, des travailleurs et des consommateurs. Des dispositions comme l'arbitrage obligatoire, les clauses de non-dénigrement, les revendications perpétuelles sur la propriété intellectuelle et d'autres conditions de cette nature peuvent réduire au silence les parties prenantes, limiter leurs options de recours juridiques ou leurs droits, entraver les transactions équitables, restreindre la liberté de fixer les prix et soutirer des bénéfices ou des renseignements à des entreprises indépendantes.
Les entreprises peuvent aussi voir leur produit copié ou leur propriété intellectuelle volée. Elles trouvent peu de voies de recours auprès des plateformes, car en réalité, les plateformes peuvent être les auteurs de la copie.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de l’invitation à comparaître devant votre comité.
Je vais vous dire quelques mots sur mon parcours, puis faire quelques déclarations plus générales sur le sujet d’aujourd’hui. Je crois que le reste viendra durant la discussion.
Je suis professeur en droit et innovation et vice-doyen au développement et à la qualité des programmes à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Plus largement, à la base, je suis un spécialiste en droit de la concurrence et en réglementation économique, soit l’ensemble des lois qui visent à s’assurer que les marchés produisent les résultats attendus.
Mes recherches plus récentes ont porté beaucoup sur l’interaction entre le droit et l’innovation. Je ne suis pas très connu encore au Canada, parce que j’ai fait ma carrière en Europe. J’ai passé 25 ans en Europe, surtout aux Pays‑Bas. J’ai aussi travaillé aux États‑Unis et en Asie. Je suis de retour au Canada depuis cinq ans.
Je vais concentrer mes remarques sur le droit de la concurrence et la réglementation économique, parmi les nombreux thèmes qui sont à l’ordre du jour de votre comité. Puisqu’on se concentre aujourd’hui sur l’approche ou la perspective des PME, je vais essayer de mettre cela au centre de mes remarques, tout en faisant une distinction entre la PME traditionnelle et la PME émergente.
La PME traditionnelle est une entreprise généralement un peu plus grande qu'une entreprise en démarrage. Elle cherche à se maintenir au fil du temps, à garder sa place sur le marché et à croître. L'entreprise en démarrage, quant à elle, est généralement une petite PME qui vise une croissance assez rapide pour atteindre un niveau qui, souvent, lui permet d’être rachetée par une entreprise plus grande. Je vais donc séparer ces deux cas de figure.
La PME traditionnelle est une entreprise qui, généralement, n'existe pas en vase clos. Il faut comprendre qu’elle est dans un tissu ou un écosystème constitué d’autres entreprises, souvent des PME, qui lui offrent des services connexes ou qui sont des fournisseurs ou des clients.
Comme mes collègues l’ont déjà fait remarquer, le problème actuel est lié à la pénurie de main-d'œuvre, dont il est question dans les documents, et, plus largement, à tout le contexte économique difficile dans lequel nous nous trouvons. Tout cela rend la vie difficile aux PME et a un effet de cascade sur l’ensemble du tissu et de l’écosystème des PME. Par conséquent, cela pousse les PME à avoir recours à des partenaires de plus grande taille pour leurs activités. Souvent, ce sont des plateformes qui, typiquement, vont offrir des services infonuagiques, des plateformes pour la distribution des produits, et ainsi de suite. Cela crée un problème pour les PME, évidemment, comme mes collègues l’ont mentionné il y a quelques minutes, parce qu'il se crée ainsi une inégalité flagrante entre les petites entreprises basées au Canada et les plateformes qui, pour leur part, ont une portée mondiale et sont souvent basées aux États‑Unis.
Mes collègues ont parlé des problèmes qui surviennent et qui peuvent être dus au fait que la plateforme contrôle les données de la PME, ce qui crée une dépendance et empêche la PME d’aller ailleurs. Souvent, cela lui rend la vie difficile, car cela ne lui permet pas vraiment de savoir ce qui se passe dans ses propres opérations.
Un phénomène qu’on voit souvent aussi chez les PME innovatrices, c'est la confiscation des innovations par la plateforme. Ce phénomène est surtout associé à Amazon, mais pas seulement à celle-ci. Amazon est bien connue pour utiliser les informations sur sa plateforme de vente électronique pour voir ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins bien. Un mois ou deux après l'arrivée d'un produit qui fonctionne bien, celui-ci va devenir un produit Amazon Basics, qui va être vendu en concurrence avec l’entreprise qui a eu la bonne idée. Il est donc très difficile pour les petites entreprises de faire affaire avec les plateformes sur une base égale et équitable.
Il y a des initiatives en cours, dont je me ferai un plaisir de vous entretenir lors de la discussion. Je continue de suivre de très près ce qui se passe en Europe et aux États‑Unis. J’ai travaillé beaucoup, ces dernières années, sur les initiatives qui sont en cours en Europe et aux États‑Unis pour remédier à ce problème. Ce sont les Européens qui sont les plus avancés. Ils ont deux initiatives en particulier.
Tout d'abord, il y a ce qui s’appelle la loi sur les marchés numériques, qui va être adoptée. L'accord est fait. C'est une question de jours ou de semaines avant que la loi soit adoptée officiellement. Cela va changer complètement l'environnement juridique des grandes plateformes, qu'on appelle les GAFAM.
Il y a une autre proposition, qui est rendue moins loin, mais qui devrait quand même se rendre à terme: il s'agit du règlement sur les données. Ce règlement aussi va permettre aux entreprises de mieux contrôler les données qu'elles communiquent aux plateformes et leur donner le pouvoir de changer de fournisseur, de récupérer des données, et ainsi de suite.
Nous pourrons discuter de tout cela et je me ferai un plaisir de vous donner plus de détails. En bref, le Canada devrait s'inspirer de ces initiatives.
La réforme du droit de la concurrence au Canada pose deux problèmes. D'abord, dans son état actuel, la Loi sur la concurrence du Canada est déjà un peu décalée par rapport à ce qui se fait dans le monde. Je vous ai envoyé un document que j'ai préparé récemment sur ce sujet. Ensuite, même si on se met au diapason de tous les autres pays, il reste que l'Europe et les États‑Unis sont déjà en train d'améliorer leur réglementation économique pour mieux résoudre les problèmes liés aux grandes plateformes. Le Canada a donc deux choses à faire.
Je vais terminer mes remarques en parlant du deuxième type de PME, soit les PME en démarrage. Ces PME doivent toujours avoir une stratégie de sortie; c'est leur principal souci. Soit elles croissent jusqu'à ce qu'elles soient acquises par quelqu'un d'autre, soit elles croissent et deviennent de grandes entreprises. Au Canada, le sentier de la croissance pour devenir une grande entreprise est très difficile à mettre en œuvre. Je crois que d'autres témoins vous en ont déjà parlé. Il manque de capital de risque et il y a des problèmes associés à la montée en taille. C'est donc la stratégie de l'acquisition qui est dominante au Canada. Là aussi, on sait qu'il y a des difficultés. Souvent, les grandes plateformes achètent des entreprises en démarrage simplement pour les mettre dans les boules à mites. Autrement dit, elles les ferment pour ensuite s'approprier l'innovation.
Là encore, c'est une chose qui a attiré l'attention en Europe et aux États‑Unis. Les Américains sont un peu en avance sur ce qui se fait en Europe, mais, dans les deux cas, on suit la situation de très près et on s'efforce de renforcer le contrôle des fusionnements, pour empêcher les grandes plateformes d'acheter des PME dans le seul but de s'en débarrasser parce qu'elles pourraient constituer une menace pour elles. Évidemment, du point de vue canadien, c'est indésirable. Même une acquisition moins nocive, pour ainsi dire, pourrait aussi entraîner un transfert de technologie du Canada vers les États‑Unis et la fermeture d'une entreprise canadienne.
C'est un autre dossier sur lequel le Canada devrait se pencher. Il devrait regarder plus attentivement le contrôle des fusionnements, lorsqu'une plateforme acquiert une entreprise en démarrage.
Je vais m'arrêter ici. Je serai ravi de répondre à vos questions durant la discussion. Je peux le faire en français comme en anglais, cela ne me pose aucun problème.
Je vous remercie.
Lexbase fournit des renseignements stratégiques et opérationnels sur des questions d'immigration ainsi que les décisions de la Cour fédérale rendues dans les 30 jours précédents, depuis 1989. Dans le secteur public, nous nous adressons, entre autres, à l'ASFC, à la CISR, au ministère de la Justice, à IRCC, aux systèmes d'immigration provinciaux et, dans le secteur privé, à la plupart des avocats et des consultants en immigration.
J'en viens au fait, c'est-à-dire à la Loi sur les frais de service. Les petites et moyennes entreprises ont besoin de permis de travail pour alimenter leur croissance et les permis de travail sont en déclin en ce qui concerne les délais de traitement, au point où les petites et moyennes entreprises en souffrent.
La Loi sur les frais de service est peu connue. En bref, elle prévoit des normes de délai de traitement pour un service gouvernemental comme une demande de permis de travail. Elle a du mordant. L'inobservation de la Loi entraîne un remboursement automatique ou partiel directement à l'utilisateur. En outre, elle incite les ministères comme Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, IRCC, à fournir des services dans des délais prévisibles pour les petites et moyennes entreprises.
À l'heure actuelle, la politique de remise du ministère est autorisée en vertu de l'article 7 de la Loi sur les frais de service, conformément, si vous voulez des chiffres, à l'article 4.2.4 de la Directive sur l'imputation et les autorisations financières spéciales du Conseil du Trésor.
En ce qui concerne ma recommandation, à l'heure actuelle, IRCC a peu utilisé la Loi sur les frais de service conformément à cette politique. En assujettissant les permis de travail à la Loi sur les frais de service, nous pouvons motiver le gouvernement à délivrer des permis de travail aux petites et moyennes entreprises de manière opportune et prévisible. C'est énorme si vous en parlez aux membres de ces organisations par rapport aux résultats. C'est le premier point.
Le deuxième est ce qu'on appelle l'étude d'impact sur le marché du travail. Nous n'en avons pas besoin dans la province de Québec. Le Québec fait déjà cette étude. C'est un exemple classique de redondance et de gaspillage gouvernementaux. Si le Québec assure déjà le service, pourquoi le faire à nouveau? On asphalte la route une fois, pas deux.
Le troisième point, et je terminerai là‑dessus, concerne la TI, la technologie de l'information. Ce petit correctif va se répercuter sur d'autres ministères qu'IRCC. Nous avons besoin ici d'une interface de programmation d'application, ou IPA, soit un pont qui rend possible la communication entre des progiciels indépendants. Vous pouvez envoyer et recevoir des données avec une IPA. L'ARC, l'Agence du revenu du Canada, le fait déjà. Elle compte sur des producteurs de logiciels indépendants à l'extérieur du gouvernement qui permettent aux utilisateurs, aux entreprises contribuables, de communiquer directement avec le système de l'ARC.
Nous n'avons pas cela au ministère de l'Immigration ni dans d'autres ministères. Nous n'avons pas cela au sein de l'ensemble des systèmes des candidats des provinces et notre propre gouvernement fédéral. Si nous permettons cette capacité, les petites et moyennes entreprises ne gaspilleront pas leur temps et leurs efforts à transmettre la même information à deux ordres de gouvernement; c'est du gaspillage. De même, au gouvernement, vous réduirez le double emploi en fournissant des renseignements partagés, des renseignements communs.
Je suis sûr qu'il y aura des questions à ce sujet. IRCC est notoirement réticent à céder son pouvoir et son contrôle sur ses délais de traitement, et c'est cette voie que nous devons emprunter.
Pour le Québec, le dernier point serait le suivant: franchement, pourquoi les gens d'une province — il pourrait s'agir de n'importe quelle province — devraient-ils composer avec des délais de traitement plus longs que ceux des autres provinces? La Loi sur les frais de service peut établir des normes. Vous combinez les délais de traitement provinciaux et fédéraux en un seul délai de traitement pour un service. S'il y a un écart, disons de plus de 60 jours pour une demande de statut temporaire, ou plus de 3 mois pour une demande de résidence permanente, les responsables devront verser de l'argent directement aux demandeurs — et non à l'intérieur du gouvernement — pour avoir outrepassé les délais de traitement uniformes et cohérents.
Il n'y a aucune raison pour qu'une province comme le Québec, par exemple, soit lésée pour avoir exercé les droits du Québec en matière d'immigration. C'est ce que prévoit l'article 95 de notre Loi constitutionnelle. Il s'agit ici de comptabiliser ensemble les délais de traitement, ceux du Québec et du fédéral, ou de la Colombie-Britannique et du fédéral, ou du Nouveau-Brunswick et du fédéral, afin de fournir un critère ou un étalon uniforme et cohérent pour la prestation de ce service gouvernemental.
Je suis prêt à répondre à vos questions quand vous voulez.
[Français]
Merci.
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Bonjour. Merci beaucoup de me recevoir, monsieur le président. C'est agréable de voir des visages familiers sur Zoom.
Étant consciente de l'ampleur et de la portée de votre étude, j'aimerais utiliser mon temps pour me concentrer sur les priorités les plus pressantes de notre secteur: les pénuries de main-d'œuvre et l'inflation.
Je vais vous donner un aperçu de ce que le secteur de la restauration a vécu depuis le début de cette apocalypse et de ce que cela signifie pour nos économies locales à travers le pays alors que le Canada commence à se reconstruire.
Les restaurants et les nombreuses petites et moyennes entreprises qui composent le secteur de la restauration canadien sont un pilier essentiel de notre culture, de notre économie et de nos collectivités locales. Avant que la pandémie ne frappe, notre secteur comptait plus de 98 000 établissements d'un océan à l'autre, représentant 4 % du PIB national et servant environ 22 millions de clients chaque jour. En fait, avant la pandémie, le secteur de la restauration était le quatrième employeur en importance au Canada, employant directement 1,2 million de personnes.
Cependant, notre secteur a perdu plus d'emplois dans les six premières semaines de la pandémie que l'ensemble de l'économie canadienne pendant la récession de 2008‑2009. Aucun autre secteur n'est venu près de faire face à un tel manque à gagner. Il y a toujours plus de 195 000 emplois de moins dans le secteur de la restauration canadien qu'en février 2020. Pendant ce temps, la plupart des autres secteurs sont presque entièrement revenus à leurs niveaux prépandémiques ou les ont dépassés.
La réalité est que le service alimentaire est un secteur à très forte intensité de main-d'œuvre. Avant même le début de la pandémie, il était déjà très difficile pour notre secteur de trouver du personnel, sans parler de personnel ayant les compétences et l'expérience requises. Après plus de deux ans de défis sans précédent et de fermetures répétées des restaurants, les restaurateurs de tout le pays ont encore du mal à trouver suffisamment de personnel pour maintenir des opérations régulières.
Les résultats de notre plus récent sondage sur les perspectives des restaurants révèlent que les ventes de la grande majorité des établissements de restauration demeurent inférieures aux niveaux prépandémiques et que les pénuries chroniques de main-d'œuvre compliquent grandement la tâche des exploitants de répondre à la demande croissance de clients affamés. Certains restaurants cherchent à ajouter plus de technologie et d'automatisation dans les années à venir, mais des solutions comme les serveurs-robots ne sont pas au menu de tous, si vous me permettez le jeu de mots.
En réalité, bon nombre de ces solutions technologies exceptionnelles ne permettraient tout simplement pas d'offrir les rapports humains et le niveau de service personnalisé que les clients attendent lorsqu'ils sortent au restaurant. Après tout, nous prenons l'hospitalité très au sérieux.
Par ailleurs, les résultats de notre sondage révèlent qu'avec la pénurie de main-d'œuvre et la hausse des coûts, de nombreux exploitants de services de restauration n'ont pas le choix. L'investissement dans les nouvelles technologies et l'automatisation est peut-être leur seul moyen de survivre. Pour aider le secteur de la restauration à surmonter les pénuries de main-d'œuvre qui ont été exacerbées par la pandémie de la COVID‑19, Restaurants Canada a élaboré une stratégie nationale de main-d'œuvre dans le secteur de la restauration, que je serai heureuse de vous communiquer intégralement après notre discussion.
Je tiens aussi à reconnaître que bien que les modifications du programme des travailleurs étrangers temporaires récemment annoncées constituent un excellent premier pas, certaines modifications les plus cruciales pour notre secteur ne sont valides que pour un an. Comme le processus de demande peut prendre de 12 à 18 mois du début à la fin, la marge de manœuvre n'est tout simplement pas suffisante dans le cycle économique pour assurer une solution durable à cette crise de la main-d'œuvre.
L'inflation monte en flèche, ce qui ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu lorsqu'il s'agit de reconstruire une entreprise après deux années de confinements et de restrictions à répétition. Il s'agirait d'une tendance constante et de plus en plus inquiétante. On craint vraiment que les céréales, surtout les aliments pour animaux, qui ont une incidence directe sur les prix des produits, continuent à faire grimper les coûts. L'invasion en cours de l'Ukraine menace d'affaiblir encore davantage les marchés céréaliers et nous avons déjà vu des gens faire des réserves d'aliments des animaux, ce qui a un effet punitif sur les prix des aliments pour nos membres. Cela s'ajoute aux augmentations radicales des prix de protéines clés comme le poulet à 10,4 %, le bœuf à 16,8 % et le porc à 9,3 %.
Tout cela a des répercussions très réelles et concrètes sur nos membres. La quasi-totalité des répondants à notre sondage, soit 96 %, font état d'une certaine perturbation de l'approvisionnement alimentaire. En réaction à cette perturbation, plus de la moitié de nos répondants réduisent le nombre d'articles à leur menu et près de la moitié des restaurants à service rapide et 40 % des restaurants à service aux tables s'attendent à ce que les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ne fassent qu'empirer au cours des six prochains mois.
Voilà pourquoi l'inflation vient juste après les pénuries de main-d'œuvre parmi les facteurs qui empêchent mes membres et mon équipe de dormir la nuit.
Je sais que je vous ai lancé beaucoup de chiffres et, bien sûr, je suis plus qu'heureuse de vous en parler en détail, mais j'aimerais conclure ma déclaration officielle en disant que même si les restaurateurs sont innovateurs et pleins de ressources, la crise de la COVID‑19 a absolument taxé leur résilience à ces limites. Depuis près de deux ans maintenant, les plus de 90 000 petites et moyennes entreprises qui composent notre secteur crucial se démènent pour garder leurs portes ouvertes et elles méritent des programmes de soutien fédéraux comme la stratégie nationale de main-d'œuvre pour les services de restauration qui les aideront à continuer à contribuer au tissu social et économique de leurs collectivités.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup pour cette question.
À propos de la politique qui évite de causer du tort, je pense qu'à la sortie de cette apocalypse... et je l'appelle ainsi non pas pour plaisanter, mais parce que c'est vraiment ce que ressentent bon nombre de nos membres et de petites entreprises à travers le pays. Ils ont lutté si longtemps, en se serrant les coudes pour garder leurs portes ouvertes, et maintenant, enfin, en croisant les doigts, en touchant tous les différents articles en bois, ils vont pouvoir rester ouverts. Il s'agit maintenant de savoir comment ils pourront garder les lumières allumées et cela est lié à la pénurie de main-d'œuvre, absolument, mais aussi à la hausse des prix des aliments, à l'inflation et au coût d'exploitation général lorsque vous avez une montagne de dettes derrière vous à cause de ces restrictions et de ces confinements épisodiques.
Lorsque nous demandons au gouvernement de ne pas faire de tort, nous voulons dire que nous avons besoin d'un cadre réglementaire qui n'impose pas de coûts supplémentaires à un secteur qui continue à survivre au prix de sacrifices surhumains. Même si nous voyons une lumière au bout du tunnel de la pandémie, nous sommes toujours dans le tunnel. Beaucoup de nos membres fondent tous leurs espoirs et leurs rêves sur la saison des terrasses. Nous sommes optimistes et nous pensons que les ventes vont s'améliorer, mais comme je l'ai dit dans ma déclaration, nous ne sommes pas encore aux niveaux des ventes prépandémiques.
Nous demandons au gouvernement d'aider à rétablir la confiance du public, non seulement lorsqu'il s'agit de prendre l'initiative de sortir au restaurant et d'aider le secteur de l'accueil à retrouver des niveaux d'exploitation prépandémiques. Nous devons créer les meilleures conditions de relance possible pour les entreprises qui ont passé deux ans à perdre de l'argent ou à atteindre à peine le seuil de rentabilité.
Nous devons adopter une approche qui évite de faire du tort en matière de fiscalité, de frais et de réglementations, qu'il s'agisse d'articles à usage unique, d'un gel de toutes les autres taxes d'accise ou d'un plafonnement des frais de transaction sur les cartes de crédit ou de débit. Je ne veux pas les qualifier de fruits mûrs pour diminuer l'effet qu'elles auront, mais chaque sou compte en ce moment.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Pour le premier tour, mes premières questions s'adresseront à M. Kurland.
Compte tenu des remarques préliminaires que vous avez faites, il est dommage que vous ne soyez pas le ministre en titre. Je pense que cela règlerait beaucoup de problèmes et de difficultés.
J'aimerais vous entendre parler davantage de la crise importante en matière de pénurie de la main‑d'œuvre, pour laquelle il faut mettre en place une combinaison de solutions. On s'entend là-dessus. Au cours de cette étude, plusieurs pistes ont été recommandées. J'ai relu des témoignages et, selon un témoin, cette crise a occasionné des pertes de 18 milliards de dollars aux entreprises du Québec. Devant un enjeu aussi important, on ne peut pas rester les bras croisés.
Que peut-on faire dans l'immédiat au niveau fédéral? Avez-vous des idées, des mesures qui pourraient être mises en place, maintenant, pour combler le besoin en main‑d'œuvre?
Le vrai problème réside dans la volonté politique à Ottawa. Quelqu'un devrait au moins s'apercevoir du problème de fond et attribuer les ressources nécessaires pour faciliter la délivrance des permis aux personnes qui en ont besoin.
[Traduction]
C'est exactement ce que nous avons entendu de la part de restaurateurs et d'autres témoins. L'industrie du camionnage et nos routiers, où sont-ils? Il s'agit d'un problème notoire de la chaîne d'approvisionnement. Même si nous disposons des ressources... Nous avons des travailleurs fantastiques au sein d'IRCC qui peuvent faire leur travail si on les laisse le faire. En augmentant les ressources, en embauchant plus de fonctionnaires, en mobilisant plus de technologies pour permettre le traitement de demandes en tout temps dans le monde entier et en transférant les fichiers par voie électronique dans le monde entier, nous pouvons augmenter les débits. En ce moment, nous utilisons l'intelligence artificielle pour prendre de nouvelles décisions à haut volume de façon efficace et rentable. Où sont les économies?
En outre, une plus grande transparence dans les données de production et de fonctionnement permettra aux critiques comme moi, qui ne se présenteront pas aux élections, malheureusement, car il nous faudra alors travailler pour vivre, de fournir des avis parallèles au cabinet d'un ministre, en plus des renseignements qu'il reçoit du ministère.
Il y a une culture organisationnelle que nous devons changer maintenant, une culture organisationnelle au sein du ministère de l'Immigration fondée sur le contrôle, le secret et le manque de transparence, et je ne parle que du statut temporaire. Je pourrais poursuivre en ce qui concerne les résidents permanents. Nous perdons des acteurs clés ici au Canada à cause des délais de traitement des demandes de résidence permanente qui ne cessent de s'allonger, et cela n'est pas dû à une pandémie. Il n'y a aucune explication.
Notre technologie de l'information est là pour traiter les dossiers des personnes dont nous avons besoin pour poursuivre notre croissance d'un océan à l'autre et nous ferions mieux de le faire maintenant, car voici la mise en garde. En raison des événements actuels en Ukraine et en Russie, l'offre canadienne de biens et de services sera plus en demande que jamais, à partir de 2023, car les pays se détourneront de l'Ukraine, de la Russie et de leurs semblables pour trouver des fournisseurs comme le Canada.
À votre avis, qu'arrivera‑t‑il à notre demande de main-d'œuvre quand nous devrons composer avec des demandes de biens et de services supplémentaires? De plus, notre modèle de capital humain pour accroître notre population consiste à sélectionner les plus brillants et les meilleurs parmi les gens qui sont ici, les jeunes. Nous ne pouvons pas attirer suffisamment de jeunes travailleurs et d'étudiants pour reconstituer notre main-d'œuvre comme notre démographie nous dit que nous devons faire, à moins de resserrer l'administration de notre système d'immigration, d'ajouter les ressources nécessaires pour maîtriser les délais de traitement et simplement appliquer la loi en vigueur, la Loi sur les frais de service.
Pour ce faire, il faudra déclarer des délais de traitement uniformes et cohérents et imposer des sanctions — pécuniaires — en cas de non-conformité aux normes. C'est ce que nous devons faire.
:
Je vous remercie de votre question.
Madame Hearn, je vous cède la parole dans quelques instants.
Je crois que vous avez beaucoup entendu parler des problèmes des contrôleurs d'accès dans le secteur privé. Quand la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante vous a parlé des lourdeurs administratives il y a quelques jours, ce n'était pas sans ambiguïté. Selon nous, ces lourdeurs administratives sont en partie imposées par les grandes entreprises privées.
Il y a un rapport dont je serais ravie de parler avec vous. Il est sorti l'an dernier. Son titre, « Amazon's Toll Road ». L'auteure y constate qu'en 2014, les vendeurs remettaient à Amazon 19 $ pour 100 $ de ventes. Aujourd'hui, c'est 34 $. Il existe bel et bien des exemples où cela est compté et quantifié. Cette commission n'est pas négociable pour les petits tiers vendeurs.
D'autres exemples vous concernent, selon moi, madame van den Berg ainsi que vos collègues. La commission de 30 % sur la livraison de nourriture est un sujet apparemment très délicat et elle est, d'une certaine manière, contraire aux normes en matière de concurrence. Normalement, quand un nouvel arrivant fait son entrée sur le marché, nous nous attendrions à voir contester les 30 % de commission. Au lieu de cela, nous constatons que lorsque DoorDash, par exemple, s'implante sur un marché où Uber Eats est peut-être déjà présent, la commission de 30 % reste de rigueur. Pendant la pandémie, des mesures législatives d'urgence, temporaires, ont été adoptées. Certaines étaient provinciales au Canada. Ainsi, la charge des restaurants a été temporairement allégée. Cela montre le pouvoir du gouvernement de jouer un rôle de modérateur entre ces tarifs et les taxes.
Madame Hearn, qu'ai‑je oublié?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
D'ailleurs, je répèterais bien les propos que vous avez eus en introduction tout à l'heure, en mentionnant que nous avions des invités fort prestigieux et pertinents aujourd'hui, comme d'habitude. Cependant, cette fois‑ci, c'est encore plus relevé. Vous, les témoins, en faites la preuve aujourd'hui.
Monsieur Kurland, je m'adresserai d'abord à vous. Je sais que vous avez dit ne pas souhaiter faire de la politique, c'est bien. Cependant, vous avez relevé quelque chose d'assez important qui est l'immigration.
Je suis actuellement dans mon bureau de circonscription, comme notre président, M. Masse et M. Williams; nous sommes plusieurs dans nos bureaux de circonscription en ce vendredi. Je suis sûr que mes collègues vont vous dire la même chose: nous avons un très grand nombre de nouveaux cas d'immigration tous les jours.
J'aimerais vous entendre parler des mesures que l'on pourrait suggérer au gouvernement pour rendre le système beaucoup plus souple et efficace, et pour permettre à plus de gens à travers le monde de devenir des Canadiens.
:
Tout d'abord, nous avons trouvé 40 millions de dollars que le ministère de l'Immigration a pris à des petites et moyennes entreprises. Comme vous le savez, faire une offre d'emploi à un travailleur étranger coûte 230 $. Il y a un petit problème, cependant. Dans ses dossiers financiers internes, le ministère reconnaît sur plusieurs années une infraction constante à la Loi sur la gestion des finances publiques de ce pays. En effet, le ministère réalise des bénéfices et il n'en informe pas le Parlement. Il enfreint l'article 19.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques.
Il existe des ressources, s'il est possible de les trouver. Il faut surmonter la culture du secret et le manque de transparence. C'est la première tâche.
Quand vous savez, quand vous jetez un coup d'oeil dans la fourmilière, alors, vous pouvez régler les problèmes. Par exemple, les petites et moyennes entreprises, les employeurs et les propriétaires d'entreprise peuvent préinscrire leur entreprise auprès des autorités de l'immigration pour réduire les délais et faire économiser de l'argent au gouvernement, c'est-à-dire au contribuable. On peut faire la même chose pour les personnes qui souhaiteraient venir un jour au Canada ou y immigrer. Faites les vérifications qui s'imposent. Vérifiez tout de suite leurs antécédents, indépendamment d'une demande d'immigration, de sorte qu'ils aient une approbation préalable. Ensuite, il est possible de donner suite instantanément, de manière fluide, au souhait d'un propriétaire d'entreprise canadien de faire venir un travailleur étranger dans des délais minimaux, le tout payé par le travailleur étranger, par le propriétaire d'entreprise, pas par le contribuable. En procédant ainsi, on libérerait plus de ressources, ce qui permettrait de financer comme il convient les activités du ministère de l'Immigration.
Il y a d'autres choses. Commencez à utiliser plus de technologie, plus de technologie en ligne. Que s'est‑il passé? Le ministère de l'Immigration faisait partie des quelques ministères canadiens capables d'offrir des services pendant la COVID à cause du dossier des réfugiés syriens. Pour faire venir 40 000 personnes rapidement, la technologie de l'information a été changée, ainsi que la façon de procéder en matière d'immigration pour accélérer et faciliter, à un coût moindre, le travail des services d'immigration. Quand la COVID est arrivée, IRCC était là, préparée au télétravail.
Surtout, pour le sujet qui nous occupe aujourd'hui, commencez à partager les outils avec les provinces. Pourquoi voulez-vous que les entreprises et les personnes téléchargent deux fois l'information? Ce sont les mêmes 60 questions. Reproduisez‑la au niveau provincial et fédéral. Si la constitution prévoit le partage de la compétence, il devrait en aller de même des programmes de TI. Enfin, en agissant ainsi, vous faciliterez l'application de la loi. Personne n'aime parler de l'application des dispositions sur l'immigration, mais en ayant cet outil, vous dissuaderez des gens malveillants de faire des choses répréhensibles. C'est à un niveau un peu plus élevé, mais c'est simple.
De manière générale, si je devais recommander quelque chose, ce serait d'avoir un mécanisme de surveillance. Où est le mécanisme de surveillance d'IRCC? Nous en avons un, par exemple, pour la GRC et pour les organismes de renseignement. Où est le mécanisme de surveillance d'IRCC? Il devra avoir accès aux renseignements opérationnels du gouvernement, aux bases de données, et nous éliminerons le monopole détenu par les fonctionnaires d'IRCC et forcerons à une réflexion indépendante, à l'efficacité et à la transparence. Il nous faut un mécanisme de surveillance.
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Certainement. Je répondrai aussi vite que possible.
Les programmes de soutien fédéraux étaient absolument essentiels à notre survie. Dans la restauration, neuf entreprises sur dix ont compté, par exemple, sur les subventions salariales et sur l'aide au loyer pour survivre à la pandémie. Ces mesures étaient tout à fait cruciales pour tenir aussi longtemps que nous l'avons fait, et si nous avons pu tenir, c'est grâce à ces programmes.
Les subventions étaient particulièrement utiles pour nous parce qu'emprunter pour rembourser des prêts est la pire chose à faire. C'est même la raison pour laquelle tellement d'entreprises se trouvent maintenant devant la montagne de dettes dont je parlais.
À ma connaissance, certains pays ont adopté des politiques de remboursement de prêt semblables. Je serai incapable de parler des pourcentages de subvention offerts. Je mentionnerai, cependant, que d'autres pays ont investi dans la relance économique et démontré avant tout comme il est fantastique d'aller de nouveau manger au restaurant. Ce type de leadership palpable est quelque chose que nous avons vu se manifester dans d'autres pays dans le monde entier.
Je vous invite tous à aller de nouveau vous asseoir à une terrasse.
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... et la communiquer au Comité pour information.
Il me semble que vous avez parlé de l'importance du tourisme en ce moment même. Si vous comparez les ventes mensuelles, nous allons entrer dans une phase très importante de la reprise qui a beaucoup à voir avec le tourisme. Si vous avez des propositions quant à ce que le gouvernement fédéral devrait faire pour promouvoir le tourisme — nous attendons tous le maximum —, ce serait très utile aussi. Je vous remercie.
Je vais passer à M. Kurland.
D'après Statistique Canada, en mars 2022, nous avons enregistré un taux de chômage au plus bas, soit 5,3 %. Cependant, il est de 6,1 % pour les minorités visibles et de 4,5 % pour le reste de la population. Le taux de chômage dans la population noire est de 8,4 % et dans la population arabe, de 8,2 %, ce qui est élevé dans les deux cas. Qu'en dites-vous et quelles mesures devrait‑on prendre, selon vous, pour faire baisser ces taux?
Une expérience canadienne est exigée. Est‑il vrai que les minorités visibles sont victimes de discrimination sur le marché de l'emploi aujourd'hui?
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Merci, monsieur le président.
Comme on le sait, la pénurie de main-d'œuvre frappe tous les secteurs, et même Service Canada. Conséquemment, il y a des délais de traitement très lourds dans à peu près tous les secteurs, particulièrement dans le traitement des études d'impact sur le marché du travail, ou EIMT.
Dans ce contexte, il doit être particulièrement frustrant pour un entrepreneur du domaine de la restauration, par exemple, de devoir démontrer qu'il y a une pénurie de main-d'œuvre, puisqu'il doit gérer son restaurant et n'a pas le temps de remplir de la paperasse.
Madame van den Berg, dans le contexte actuel, n'y aurait-il pas lieu d'annuler, voire de suspendre les demandes d'EIMT, puisqu'elles constituent un processus administratif qui alourdit les délais et qui, finalement, empêche la main-d'œuvre étrangère de contribuer à la productivité de nos restaurants?
Je vais poser une autre question à M. Kurland.
Dans le contexte actuel, n'y aurait-il pas lieu d'apporter une solution très simple aux processus inutiles et redondants du gouvernement fédéral?
D'une part, le gouvernement fédéral pourrait s'occuper du volet de la sécurité, notamment des données biométriques. Il s'agit d'un élément important, à mon avis.
D'autre part, comme vous l'avez mentionné, chaque province devrait être traitée équitablement, mais, en même temps, je ne pense pas qu'il faille niveler par le bas. Conséquemment, ne devrait-on pas donner au gouvernement du Québec la responsabilité de l'immigration, puisque le problème actuel est lié à la main-d'œuvre, qui est de compétence provinciale? Ensuite, ne devrait-on pas permettre au gouvernement du Québec de faire ce qu'il veut faire, c'est-à-dire la régionalisation de l'immigration? Cela permettrait aussi à nos régions d'obtenir la main-d'œuvre nécessaire pour leurs entreprises.
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Oui, vous avez carrément raison.
[Traduction]
Vous savez, je suis cela depuis plus de trois décennies. Le Québec est un chef de file, sinon le chef de file de la création et de la mise en oeuvre réussie d'une politique d'immigration qui est bonne non seulement pour la région du Québec, mais aussi pour les régions voisines par des effets d'entraînement. Viennent ensuite d'autres provinces, comme l'Alberta et la Colombie-Britannique, qui répondent aussi à leurs besoins en matière d'immigration, à leurs besoins de main-d'oeuvre et aux besoins de leurs entreprises.
La situation est la suivante. Si le Québec fait bien, si ce n'est parfaitement, les choses, pourquoi ajoutons-nous des paliers de formalités administratives inutiles, ce qui revient à gaspiller l'argent du contribuable, à ralentir les processus et à retarder les réponses aux besoins des entreprises, ce qui nuit à la concurrence? Ce n'est pas logique.
Prenez un risque. Éliminez les études d'impact sur le marché du travail si le Québec en fait déjà. Si vous ne voulez pas de tout le gâteau, prenez-en une petite part. Essayez pendant un an, comparez les résultats, puis prenez la décision éclairée de supprimer les études d'impact sur le marché du travail pour la région du Québec. Elle en fait déjà. Arrêtez, Ottawa, s'il vous plaît.
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Je vous remercie. Oui, j'allais dire, en réponse aux commentaires formulés, qu'ils appliquent tous la part de 30 % que vous mentionniez — Uber, Apple, Google. C'est la commission habituelle pour tout ce qui passe par les plateformes.
Si nous nous opposons plus agressivement aux plateformes — et nous le voyons dans le monde entier —, c'est parce que nous avons le sentiment qu'elles n'innovent plus autant. Quand vous regardez les documents émanant de toutes les autorités, ils disent tous qu'ils aimaient ces entreprises dans les années 2000, mais qu'elles ne font plus ce qu'elles faisaient avant. Ce ne sont plus les mêmes entreprises. La situation que nous voyons, que vous mentionniez, avec les amendes et leur montant, je peux vous dire, pour être proche d'avocats un peu partout, qu'aujourd'hui, les entreprises consacrent essentiellement les ressources massives de leurs plateformes à toutes sortes de procédures et de litiges. C'est très difficile pour les autorités chargées de l'application de la loi. Pas seulement notre Bureau de la concurrence, mais aussi la Commission européenne qui a aussi du mal, même si elle peut imposer pour des milliards de dollars ou d'euros d'amendes.
Vous mentionniez dans vos observations que le pouvoir du marché est tellement concentré entre leurs mains que les entreprises peuvent augmenter les prix. C'est un problème général. Nous nous montrons relativement laxistes — en fait, trop laxistes — dans le contrôle des concentrations depuis quelques décennies, et nous avons partout des marchés qui sont très concentrés. Quand ils sont très concentrés, les entreprises n'ont pas besoin de discuter. Elles n'ont pas à s'asseoir dans un restaurant et à se mettre d'accord sur leur conduite. Elles se contentent de capter les signaux. Quand il n'y a que deux ou trois autres entreprises sur le marché, elles peuvent lire facilement ce qui se passe et rester au même niveau.
Quand DoorDash arrive sur un marché et qu'Uber s'y trouve déjà, DoorDash sait comment Uber travaille et connaît aussi ses tarifs. Alors, elle pratique les mêmes. Pourquoi s'embêteraient-ils? C'est très difficile de lutter contre ce système. Nulle part dans le monde le droit de la concurrence n'a vraiment prise dessus, mais dans l'immédiat, les solutions consistent à renforcer le contrôle des concentrations et, ensuite, à faire en sorte qu'il n'y ait pas de coordination entre les entreprises. C'est plus facile lorsque les marchés sont concentrés, mais ce n'est pas encore automatique. Généralement, les entreprises doivent faire quelque chose, échanger des renseignements et communiquer, et il faut sanctionner ces pratiques. Pour cela aussi, il nous faut une loi assez générale qui permette au Bureau de la concurrence de trouver les problèmes.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins.
Mes questions vont s'adresser à Mmes Bednar et Hearn ainsi qu'à M. Larouche. Je vais leur accorder presque l'entièreté de mes cinq minutes, parce que je trouve leurs propos très intéressants.
Mesdames, je voudrais connaître votre définition de « gatekeeper ». Ce mot est très utilisé actuellement par quelqu'un que je connais bien dans mon parti politique, et je veux m'assurer de bien le comprendre. Vous avez parlé des gatekeepers autant dans le secteur privé qu'au sein du gouvernement fédéral. Quelle est la différence entre les deux, si vous en voyez une?
Monsieur Larouche, d'après ce que nous entendons aujourd'hui, c'est comme si le gouvernement fédéral était devenu un bateau tellement gros qu'il était maintenant incapable de virer sur un 10 ¢, ou même sur un 10 $. Cela prend trop de temps pour s'adapter aux technologies qui permettraient de donner des services adéquats aux gens.
Je vous laisse la parole, mesdames.
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Je pense que c'est là que nous commençons à aborder l'intersection du droit de la concurrence, de la vie privée et de la gestion des données. Nous voyons cela se produire dans un contexte analogique. Je suis désolée de donner un exemple américain, mais Target s'approprie également des marques à succès, les copie, les place sous sa propre marque et force ces entreprises à sortir de son écosystème et à mettre fin à ses contrats avec elles. C'est du copiage dans un espace analogique.
Nous pouvons envisager des réglementations sectorielles spécifiques. Nous pouvons adopter l'approche de la protection des consommateurs, ce qui, encore une fois, nous oblige à être plus holistiques ou intégrés lorsque nous réfléchissons à la façon de moderniser notre approche de la concurrence au Canada, avec la loi, bien sûr, à la base de tout cela, mais aussi en allant au‑delà. De plus, quels sont les outils que nous avons à notre disposition? Au cœur du copiage, il y a aussi la question de la propriété intellectuelle.
Je terminerai cette trop longue réponse en disant que l'accord que les marchands tiers sont obligés d'accepter dans ces conditions générales n'est peut-être même pas explicite. Le prix de la concurrence sur ce marché les rend vulnérables à l'escroquerie et à l'expulsion de ce marché, car il n'y a pas que la reproduction. Les contrefaçons font partie de l'histoire et du commerce depuis toujours. Il s'agit de cette discipline supplémentaire qui consiste à être soumis à une discipline de prix et à être exclu ou même à se faire dire tout simplement: « Vous ne pouvez pas participer à ce marché. »
Nous soulevons ce point en particulier parce que le gouvernement a adopté une modeste politique. Nous avons encouragé les entreprises à passer au numérique. Cela a été fantastique pour le commerce électronique — et la pandémie a accéléré les choses —, mais si nous n'examinons pas très attentivement les conditions de la concurrence pour savoir ce que cela signifie d'être compétitif en ligne, nous rendons un très mauvais service à toutes nos PME et peut-être même le rendons trompeur, en quelque sorte, en fin de compte.
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Bien sûr, avec AmazonBasics, elle est en concurrence directe avec des produits tiers présents sur son marché. Félicitations quand un produit est étiqueté AmazonBasics. Dans d'autres cas, lorsque nous voyons ce genre de copiage et de réplication, il y a parfois la superposition d'une marque privée ou d'un nom de société différent, de sorte que cela semble très distinct.
En ce qui concerne d'autres exemples, il est facile de parler de la façon dont Amazon utilise les données et l'information, peut-être même dans certaines de ses propres plateformes. Il y a des abonnements, des frais récurrents et des revenus qui verrouillent les gens, comme Amazon Prime, par exemple. Amazon recueille des renseignements sur nous lorsqu'elle choisit de commander ou d'investir dans le domaine de la télévision ou de la vidéo, car elle sait aussi, grâce à Kindle, quels livres les gens commandent d'avance, à quelle vitesse ils les lisent et ce qu'ils font ressortir. Elle possède Goodreads, qui lui permet de savoir ce dont les gens parlent lorsqu'il s'agit de livres. Elle possède IMDb, qui lui permet de savoir qui sont les réalisateurs, les acteurs et les actrices les plus populaires.
Cela lui permet, dans un contexte culturel plus large, de ne pas prendre de risques dans ses décisions et de s'orienter vers le modèle des Spice Girls, qui chantent « tell me what you want, what you really, really want », et de changer la façon dont nous créons la valeur artistique et qui bénéficie d'une possibilité. Je sais que ce gouvernement se soucie beaucoup de la création de contenus canadiens et du soutien aux artistes. Amazon est certainement un facteur à prendre en compte, là aussi.
Je crains d'avoir un peu dévié de AmazonBasics dans ma réponse, mais c'est une entreprise fascinante à étudier sur le plan des comportements, car elle établit une norme. D'autres entreprises reproduisent la façon dont elles sont en concurrence, parce que cette entreprise change les conditions de la concurrence numérique; voilà pourquoi nous devons l'étudier.
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En ce qui concerne la réplication, ils le font peut-être. Là encore, c'est la raison pour laquelle il y a lieu de penser au comportement lui-même et à ses ramifications pour les entreprises et les consommateurs.
C'est unique au Canada. Plus tôt, l'un de vos collègues a posé une question sur la mise en contexte du Canada dans ce contexte mondial. Ce qu'il y a de particulier au Canada, c'est le fait que nous avons dissocié la Loi sur la concurrence et la concurrence à l'échelon fédéral des considérations de protection des consommateurs à l'échelon provincial. En Australie, ces deux éléments se confondent.
En retirant le point de vue du consommateur des questions de concurrence, il devient un peu plus difficile pour nous de parler de certaines de ces questions, car vous avez raison: d'autres plateformes font-elles cela? Oui, mais c'est plus difficile de le savoir. Cela demande beaucoup de travail et de recherche.
Les petites entreprises peuvent le sentir, et elles le font. Le travail de Mme Hearn aux États-Unis a fait ressortir le fait que, souvent, ces petites entreprises indépendantes ont peur de parler et de révéler non seulement le fait qu'elles ont peut-être été copiées, mais aussi toutes les autres conditions contractuelles coercitives que nous avons mentionnées dans nos exposés, en raison des ramifications que cela pourrait avoir pour leur entreprise.
Je ne sais pas, madame Hearn, si vous voulez poursuivre sur ce point.
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Disons que les lois sont mal adaptées pour ce qui est des PME, parce que la Loi sur la concurrence du Canada donne beaucoup de place à la défense. Il est très facile pour les entreprises défenderesses de s'en sortir.
Il a été question en long et en large de la dépendance des PME relativement aux plateformes. Or, à l'heure actuelle, la loi canadienne manque de mordant. Elle ne donne pas vraiment la possibilité de faire quoi que ce soit. C'est un aspect qui va devoir être considéré dans la réforme de la Loi sur la concurrence. Encore une fois, nous avons intérêt à nous inspirer de ce qui se fait en Europe et aux États‑Unis.
En passant, je voudrais m'excuser auprès de M. Généreux. Je n'ai pas répondu correctement à sa question. En effet, le projet de loi , de façon générale, est un bon projet de loi.
Pour revenir à votre question et aux PME, je dirais qu'il faut oser faire des choses, mais d'une manière différente. La Loi sur la concurrence, dans sa forme actuelle, repose sur le fait que le Parlement essaie toujours de régler des problèmes précis. Les autres pays ont une approche qui laisse plus de marge de manœuvre aux autorités compétentes en matière de concurrence.
Les autorités compétentes en cette matière s'occupent de cela 24 heures sur 24. Ce sont des experts. Si l'on veut que les intérêts des petites entreprises soient pris en compte, il faut simplement leur signaler que c'est important et elles vont en tenir compte. C'est de cette façon que les choses fonctionnent ailleurs dans le monde.
Pour ma part, c'est ce que j’aimerais voir dans la nouvelle mouture de la Loi sur la concurrence. J'aimerais que le Bureau de la concurrence ait les coudées franches et qu'il puisse s'occuper des problèmes. Il faudrait simplement leur préciser quels sont les problèmes et éviter d'avoir à les résoudre en recourant à des dispositions de la Loi.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'aujourd'hui. Je les remercie chaleureusement de leur témoignage et de leur temps.
J'ai beaucoup aimé ce document. Je vous en remercie. C'est la stratégie du CCI en matière de talents et de compétences. J'espère que mes collègues, les membres du Comité, plongeront dans ce document comme je l'ai fait. J'étais vraiment fasciné. J'avais besoin de pop-corn pour l'accompagner. Merci pour ce travail important.
Je pense que le moment le plus important pour moi a été la notion selon laquelle la création de talents plutôt que la création d'emplois est le mot d'ordre tandis que nous essayons de bâtir et faire croître notre économie de l'innovation ici, au Canada. Cela a été le genre de moments où l'on change sa façon de penser, alors merci d'avoir changé ma façon de penser à ce sujet. Je vous en suis très reconnaissant.
Vous reconnaissez dans ce document que le gouvernement ne peut pas résoudre tous les problèmes. Par exemple, il est très clair que les entreprises canadiennes doivent verser des salaires compétitifs pour améliorer la situation, mais nous pouvons faire certaines choses. C'est à nous, à mon avis, que revient la responsabilité de faire certaines des choses que vous avez recommandées.
Je note cette idée de mettre en place un visa technologique, et c'est fascinant. Je prends note de l'idée d'accélérer la reconnaissance des titres de compétences étrangers. C'est fascinant. Cela signifie travailler avec toutes sortes d'organisations différentes, les collèges des médecins et chirurgiens, et autres, pour que cela fonctionne mieux. Un plus grand nombre de stages coopératifs est vraiment une bonne chose.
Le point sur lequel j'aimerais revenir, et les questions s'adressent à Mme Bednar et Mme Hearn, concerne la stratégie des nomades numériques.
Je veux en venir à vous, mais pour brosser le tableau pour mes collègues, j'ai une amie qui est fondatrice d'une entreprise en démarrage. Elle vit avec son ordinateur portable au Royaume-Uni. Elle va en Espagne, voyage avec son ordinateur portable et fait toutes sortes de choses. Il y a environ un mois, elle est rentrée au Royaume-Uni pour continuer à travailler dans son Airbnb pour lancer sa société, mais elle a été arrêtée par les services frontaliers anglais qui lui ont dit: « Que faites-vous à travailler ici? Vous n'avez pas de visa. Nous ne savons pas si vous allez partir. » Le Canada n'est pas le seul pays à avoir un système d'immigration dépassé qui ne permet pas les nomades numériques.
Je me demande si vous pourriez nous parler un peu de ce que serait une stratégie pour les nomades numériques au Canada.
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Je suis Canadienne de naissance, c'est pourquoi je suis si heureuse de pouvoir ajouter ma voix à cette conversation au Canada.
Nous avons vu aux États-Unis, où je suis actuellement établie, le récent décret de M. Biden en juillet de l'année dernière qui a vraiment constitué une approche pangouvernementale. Il a chargé différentes agences — le ministère de la Défense, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l'Agriculture et d'autres — de jeter un regard critique sur la manière dont les comportements anticoncurrentiels avaient des répercussions dans leur secteur et de faire rapport à ce sujet. Beaucoup d'entre eux ont effectivement fait rapport, mais le ministère de la Défense a déclaré que le nombre élevé de cas de fournisseurs uniques en faisait, en fait, une question de sécurité nationale [difficultés techniques] et ainsi de suite. Le ministère du Trésor a expliqué dans son rapport comment cela se répercutait sur la main-d'œuvre.
Ce n'est pas une chose, à mon avis, qui devrait être limitée au Bureau de la concurrence. Le Canada doit juger cette question comme étant fondamentale pour ses perspectives d'innovation. Le Conference Board du Canada continue de classer le Canada très bas sur le plan des perspectives d'innovation. Nos taux de croissance et d'entrepreneuriat sont en baisse depuis longtemps et, selon l'OCDE, cela est dû principalement à un usage supérieur à la moyenne des dérogations aux règles antitrust qui favorise les entreprises en place. Il ne s'agit pas seulement de soutenir les entreprises ordinaires. C'est une question de perspectives économiques pour le Canada, que le gouvernement tout entier doit donc prendre au sérieux.
C'est ce sur quoi nous aimerions laisser tout le monde aujourd'hui.