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Mesdames et messieurs, je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 33e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
[Traduction]
Conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 1er juin, le Comité se réunit pour étudier le projet de loi , Loi concernant le développement d'une économie verte dans les Prairies.
Conformément à l'ordre de la Chambre du jeudi 23 juin, la réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride.
[Français]
Les membres du Comité qui sont présents dans la salle et qui souhaitent prendre la parole doivent lever la main. Ceux qui participent à la réunion au moyen de l'application Zoom doivent utiliser la fonction « lever la main ».
C'est notre première rencontre de la saison, et je vous retrouve avec grand plaisir.
De plus, je suis très heureux de recevoir l'honorable Jim Carr.
Sans plus tarder, je cède la parole à monsieur Carr.
Je veux commencer par dire que c'est un plaisir de me présenter devant vous parce que j'ai appris, surtout au cours des derniers mois, que les comités parlementaires sont le pouls et le battement de cœur du Parlement. Je salue le travail que vous faites.
Vous pouvez penser qu'il est étrange de discuter de l'avenir des Prairies. Je vais commencer en 1901.
Nous avons passé les dernières semaines à pleurer la perte d'un monarque, mais très peu de gens savent que, le jour de la mort de la reine Victoria, Winston Churchill était à Winnipeg. Il regardait par la fenêtre vers l'ouest. Dans sa correspondance avec sa mère, ce jour de janvier 1901, il affirme qu'il viendra un temps où cette terre nourrira le monde. Il était loin de se douter que ce ne serait pas seulement à cause des cultures; qu'il n'allait pas être strictement question d'approvisionnement alimentaire — essentiel pour tous —, mais qu'un boisseau de canola pouvait être aussi puissant qu'un baril de pétrole.
C'est ce sentiment de promesse, de découverte, de construction d'une économie à partir de la base, qui a distingué la contribution du Canada des Prairies à l'économie nationale et à la réponse assidue aux besoins internationaux.
C'est une région très spéciale du pays, non seulement pour moi qui y suis né et y ai grandi, mais aussi pour les gens qui voient cette relation entre les ressources naturelles qui ont alimenté le développement économique de la région et la puissance intellectuelle qui en fait partie.
J'ai toujours pensé que les stéréotypes étaient dangereux, car ils constituent des obstacles au progrès. Si vous dites le mot Alberta ou Saskatchewan, un stéréotype vous vient peut-être à l'esprit, mais je vous parie que ce n'est pas Michael Houghton. Michael Houghton est un lauréat du prix Nobel qui travaille à l'Université de l'Alberta. Il a reçu le prix Nobel pour sa découverte des vaccins et de l'hépatite C.
Si les gens pensent à des stéréotypes pour l'Alberta, je préférerais qu'ils évoquent des lauréats du prix Nobel plutôt que toute autre chose qu'ils pourraient avoir en tête. C'est un hommage à la diversité et à la puissance intellectuelle de l'économie des Prairies.
J'ai gagné à la loterie en me présentant devant vous aujourd'hui. Je sais maintenant pourquoi, lorsque quelqu'un gagne à la loterie, il y a toutes sortes de gens qui veulent lui parler de la meilleure façon d'utiliser ses gains. Lorsqu'on a su que j'allais avoir la chance de me présenter devant vous, les gens m'ont proposé toutes sortes de façons d'utiliser cette tribune.
J'avais une idée bien à moi, et c'était de m'appuyer sur le travail que nous avions fait dans les Prairies pour voir comment nous pouvons aligner les intérêts des gouvernements, du secteur privé, des établissements universitaires et de la classe ouvrière afin d'améliorer les chances d'avancement de ce dossier.
Regardez la diversité de ce à quoi nous avons affaire ici. Il s'agit de la ressource naturelle qu'est la production d'énergie sous toutes ses formes. C'est l'agriculture et l'agriculture à valeur ajoutée. Il s'agit des sciences de la vie. C'est la façon dont nous gérons l'eau dans notre région. La seule chose qui se met en travers de notre chemin, en réalité, ce sont les limites de notre imagination et les barrières que nous nous érigeons.
C'est l'objet de ce projet de loi. Il vise à réduire ces obstacles en exigeant que les ministres du gouvernement fédéral fassent rapport au Parlement sur le cadre qu'ils ont établi afin de mieux harmoniser ces politiques. Il ne s'agit pas d'une prise de contrôle des compétences qui aurait pour fonction de devancer certaines questions. Cela relève de la compétence fédérale, le gouvernement fédéral tendant la main à ses homologues dans les provinces, aux municipalités, aux syndicats et aux ONG, car nous avons tous un intérêt à écrire le prochain chapitre de l'histoire économique des Prairies.
Je ne pense pas que le modèle de ce projet de loi soit exclusivement régional. Je pense que, s'il devient une loi canadienne — ce que j'espère —, il sera un exemple pour d'autres régions du pays dont les habitants se sentent aussi passionnés par leur région que je le suis par la mienne. Je vois cela comme une promesse, comme une possibilité de travailler non pas à couteaux tirés, en opposition, motivés par l'idéologie ou des intérêts particuliers, mais alignés autour du bien commun. Je pense que ce projet de loi est une modeste expression de ce qui est possible.
Lorsque des gens m'ont demandé pour la première fois quelle serait, selon moi, l'influence de ce projet de loi, j'ai répondu: « Quelque part entre le zéro absolu et la transformation de la façon dont nous faisons des affaires en tant que nation. » Nous verrons où se situe la vérité, mais je parie que ce sera quelque part entre les deux.
La première étape consiste à convenir que ce cadre devra faire l'objet d'un rapport au Parlement dans un délai raisonnable. Ce cadre orientera les futurs chapitres que nous écrirons ensemble en tant qu'habitants des Prairies et en tant que Canadiens. Le cadre laisse entendre que nous n'allons pas laisser les partenariats au hasard. Nous n'allons pas les laisser se former au gré des ambitions d'un gouvernement donné, d'un ordre de gouvernement donné, d'une industrie ou d'un syndicat. Son aspiration est d'aligner les intérêts de tous.
Il ne s'agit pas d'une utopie. Le cadre est pragmatique, car ce que nous cherchons à faire, c'est créer de la richesse. Dans notre pays, nous passons beaucoup de temps à discuter de la façon de distribuer la richesse. C'est une fonction essentielle du secteur public et il est important que nous ayons des débats rigoureux à ce sujet. D'où vient la richesse? Qui crée la richesse? Comment créer les conditions dans lesquelles cette richesse peut être créée de façon durable en tenant compte des tendances qui détermineront les futures politiques publiques et décisions en matière d'investissement? C'est ce que nous cherchons à réaliser.
Je sais que nous avons près d'une heure pour amorcer la discussion. Je m'en réjouis, monsieur le président. C'est l'occasion pour nous de réfléchir ensemble à la meilleure façon de réaliser cette aspiration commune.
Avec ces quelques mots de présentation, sachez que je me fais toute une joie à l'idée des échanges qui vont suivre.
Merci.
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En déterminant où nous en sommes par rapport à l'objectif que nous souhaitons atteindre, puis en harmonisant les intérêts de toutes les parties prenantes pour collaborer à la réalisation de ce but.
Les réussites sont fabuleuses. L'histoire du développement des prairies canadiennes est selon moi un modèle pour le monde entier de nombreux points de vue. Nous avons ouvert la porte au talent, à la créativité et à l'esprit d'entreprise issus de tous les continents. Nous avons la sagesse et le savoir-faire pour trouver un moyen pour que ces personnes si diverses se sentent chez elles. Le moteur a d'abord été l'agriculture, puis d'autres industries ont suivi.
Si vous étudiez l'évolution du profil démographique des prairies canadiennes, vous y constaterez une réussite qui devrait nous guider dans nos débats sur les politiques d'immigration, les questions relatives aux travailleurs étrangers temporaires et nos relations avec le reste du monde. Nous avons un rôle important à jouer, car nous devons diversifier nos partenaires commerciaux. Nous sommes encore très dépendants de notre relation avec les États-Unis. En raison de notre profil et du fait que la Saskatchewan — à titre d'exemple — est de loin la province la plus diversifiée du Canada sur le plan commercial, puisqu'elle fait des affaires avec de nombreux pays du monde entier, il y a là aussi des leçons à tirer.
Si vous conjuguez une politique d'immigration progressiste avec une politique commerciale qui tend la main aux régions du monde dans lesquelles nous n'avons pas connu de réussite, vous obtenez la recette d'un potentiel très intéressant.
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Merci, monsieur le président. Je vais prendre la parole s'il reste assez de temps.
Monsieur Carr, je suis ravi de vous voir. Je vous félicite pour ce magnifique projet de loi d'initiative parlementaire. J'ai été heureux de l'appuyer jusqu'à présent et je serai heureux de continuer à le faire.
Vous vous souvenez sans doute du jour où le gouvernement a déposé une motion déclarant une urgence climatique. J'ai écouté attentivement mes collègues des prairies lorsque nous avons débattu de cette question à la Chambre et j'ai écouté tout le débat. Il nous a appris que même si, pour de nombreux Canadiens — et même pour de nombreuses sociétés, y compris des sociétés énergétiques — la menace existentielle est le changement climatique, pour un segment de la population, qui est concentré dans les prairies, il s'agit de la perte d'emploi, de l'impossibilité de payer une hypothèque ou de nourrir sa famille. J'ai beaucoup appris en écoutant ce débat.
Vous êtes ici aujourd'hui pour convaincre les parlementaires qu'il existe une meilleure façon, plus propre et plus verte, d'effectuer la transition. Si votre projet de loi est adopté, le gouvernement et le Parlement devront travailler avec ces personnes pour les convaincre et leur indiquer une meilleure voie.
Avez-vous des conseils à nous donner dans une telle éventualité? Comment pouvons-nous amener les personnes pour qui la menace existentielle est économique à nous accompagner dans cette transition?
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Nous pourrons le faire par la force des arguments et par l'utilisation de statistiques mesurables, qui seront convaincantes pour les personnes qui ont l'esprit et le cœur ouverts.
Si elles ont pris leur décision et qu'elles ne souhaitent pas en discuter — c'est‑à‑dire qu'elles contredisent leur propre position consistant à dire « Je ne sais pas » —... Voici une question pour la postérité: Que faire dans le cadre d'une conversation dans laquelle personne ne veut vous écouter?
Je pense pour ma part — il est simplement dans ma nature de vouloir croire — que la plupart des Canadiens sont ouverts aux arguments et aux débats raisonnables. Si je me trompe, alors je nous souhaite à tous bonne chance. Je suis à peu près certain que je n'ai pas tort. J'ai beaucoup de raisons de penser que les gens peuvent changer d'avis. Ils changent d'avis lorsque les circonstances changent. S'ils ne se soucient pas des circonstances, alors je ne pense pas qu'ils aient l'esprit et le cœur ouverts.
Je resterais optimiste en me fondant sur cette présomption de la nature humaine, du caractère national canadien et en m'appuyant sur les réussites que nous avons déjà obtenues ensemble. J'espère avoir raison.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre projet de loi, monsieur Carr. On sent l'influence que votre carrière a eue sur celui-ci, mais on y voit aussi un rêve à réaliser. Ce qui me déçoit, c'est qu'il s'adresse aux Prairies. Je suis d'une région dite « ressource », et, chez nous, ce sont particulièrement les mines, la forêt et l'agriculture qui sont importantes. On pourrait y voir beaucoup de ressemblances avec l'économie des Prairies.
Je pense qu'un tel projet de loi devrait même être une ligne directrice d'un gouvernement dans laquelle il décrirait comment on doit réformer l'économie canadienne et l'économie québécoise en misant sur la force des territoires. On doit miser davantage sur les redevances que l'on peut donner à ces lieux et sur les outils de développement économique qui sont propres à chacun.
Je suis terriblement fâché de voir qu'on n'est pas capable de construire, avec l'aide du gouvernement fédéral, un simple abattoir chez nous. Cela changerait complètement la donne pour les 100 à 200 producteurs bovins en Abitibi‑Témiscamingue. Ceux-ci sont obligés de faire plus de huit heures de route et de parcourir 800 kilomètres pour faire abattre leurs bêtes. On sait que cela a une incidence sur la qualité du produit, l'environnement, etc.
Selon moi, votre projet de loi devrait avoir une portée beaucoup plus nationale, parce que cela pourrait avoir des effets un peu partout. Cependant, le Bloc québécois l'appuie en raison des pistes de solution que cela pourrait apporter. Cela pourrait entraîner d'autres réformes qui pourraient devenir des leviers de développement économique un peu partout.
J'ajouterai avec sincérité qu'un des projets du Bloc québécois, consisterait à ce que le Canada vende le fameux oléoduc de Kinder Morgan. On disait qu'il avait coûté 14 milliards de dollars, et, maintenant, on dit qu'il a coûté 18 milliards de dollars, si ce n'est pas encore plus. L'argent tiré de cette vente pourrait être utilisé pour créer un fonds de développement économique qui servirait aux Prairies.
Bien sûr, au Bloc québécois, nous dirons qu'une partie de notre argent aura servi à acheter ce pipeline, mais en même temps, si on le revendait, cela pourrait devenir un levier de développement économique permettant de financer la recherche universitaire et, plus particulièrement, les initiatives vertes, comme vous le proposez. Ce serait une piste de solution qui pourrait approfondir la mise en place d'un projet comme le vôtre.
Tout d'abord, comment voyez-vous ces outils de financement? Cela passerait-il par les banques, par les compagnies d'assurance ou par les transferts fédéraux?
Vous avez parlé de collaboration avec les provinces et les municipalités et des produits financiers, en dehors de l'industrie pétrolière, je l'espère, afin de diversifier l'économie. Comment doit-on s'y prendre?
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Le projet de loi n'est pas normatif, car une telle démarche saperait l'idée même que nous passons ces mois à déterminer quelles devraient être les priorités de l'élaboration de ce cadre. Cependant, permettez‑moi de souscrire à la prémisse de votre introduction, à savoir que cette façon de prendre des décisions et d'élaborer ce que j'espère être une politique publique éclairée n'est pas limitée à une région du pays. Si cette politique fonctionne dans les prairies, qui sont aussi diversifiées que je l'ai suggéré, pourquoi ne fonctionnerait-elle pas dans d'autres régions du pays, y compris le Québec? Je pense qu'elle fonctionnera.
On pourrait y voir un modèle, une manière d'expérimenter une nouvelle façon d'élaborer des politiques applicable de manière égale.
Je n'ai pas de commentaire à faire sur la création d'un fonds de développement économique sur la base de la vente d'un actif, mais j'espère que le cadre comprendra des commentaires sur les outils d'investissement et les façons dont nous pourrions financer correctement le prochain chapitre du développement énergétique et de la durabilité dans les prairies canadiennes.
Ce que vous faites, c'est mettre l'équipe de ministres fédéraux, étant donné le mandat qui fera partie de la loi canadienne si ce projet de loi est adopté, de mener exactement le genre d'enquêtes que vous demandez.
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Je cherche à assurer une certaine cohérence ici, et voici pourquoi. J'ai aussi un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , auquel vous vous êtes opposé. Le gouvernement, certains membres — pas tous — l'ont accusé d'être un projet descendant.
Contrairement à vous, j'ai l'appui explicite de la ville de Windsor pour ce projet de loi, y compris celui du maire et de tous les membres du conseil à l'unanimité. Il en va de même pour la ville de LaSalle. Il n'y a pas que les Premières Nations qui l'appuient explicitement. La Première Nation de Caldwell a historiquement utilisé ce projet de loi, et le mien, dans le cadre de son processus de réconciliation. La province de l'Ontario vient aussi d'adopter une motion à l'Assemblée législative au cours des premières semaines de séance de la Chambre en faveur de ce projet. J'ai des milliers de pétitionnaires. Nous travaillons depuis près de 10 ans à l'idée du parc urbain national. J'ai l'appui d'Unifor, du Windsor and District Labour Council, ainsi que de la Wildlands League et d'ONG, qui sont tous universellement favorables à ce projet. La seule opposition vient de vous et de membres du gouvernement.
Je veux que vous réfléchissiez à cela, et si vous êtes ouvert, j'aimerais savoir — en quoi le projet de loi est‑il selon vous descendant? Il semble que votre projet de loi soit un peu plus descendant que le mien, qui émane en fait de la communauté.
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Merci, monsieur le résident. C'est un plaisir de vous revoir. Je me suis réjouie de travailler avec vous au sein du Comité de la sécurité publique.
Monsieur Carr, c'est un plaisir de vous revoir. J'ai aimé travailler avec vous et contre vous à la résolution de problèmes liés aux ressources naturelles pendant les années où vous avez occupé le poste de ministre des Ressources naturelles. Je tiens également à souligner les services que vous avez rendus au Manitoba et au Canada, et je suis heureuse de vous voir en bonne santé et en personne.
Même si je suis loin d'être étonnée aujourd'hui de partager l'avis d'un député néo-démocrate de l'Ontario, je suis simplement ici pour parler au nom des électeurs de l'Alberta que je représente. Pour donner suite à l'argument de notre collègue de l'Ontario et de notre collègue conservateur de la Saskatchewan, je pense que le projet de loi, que vous présentez sept ans après l'arrivée des libéraux au pouvoir, est un commentaire assez négatif au sujet du bilan du gouvernement fédéral en matière de négociation et de consultation avec les provinces des Prairies. Il me semble qu'en présentant le projet de loi, vos aspirations et vos intentions qui, je le sais, sont bonnes, laissent entendre que les consultations menées jusqu'à maintenant entre les différents ordres de gouvernement ont été inefficaces ou insuffisantes.
Je suppose que ce que je suis curieuse de savoir, c'est comment vous réconciliez en quelque sorte ce que vous avez clairement distingué comme la nécessité d'avoir une mesure législative de ce genre pour contrer un gouvernement fédéral qui est, par exemple, aux prises avec des poursuites judiciaires intentées par les trois gouvernements provinciaux relativement à la taxe sur le carbone, au projet de loi , ou moratoire relatif aux pétroliers, au projet de loi , ou projet de loi anti-pipeline qui, bien sûr, aura également des conséquences majeures non seulement pour les projets liés aux ressources naturelles, mais pour toutes sortes d'autres développements économiques.
La grande majorité des représentants des Prairies qui se trouvent à siéger au caucus fédéral conservateur ainsi que les représentants provinciaux des Prairies disent que ces trois questions sont parmi les principaux dangers qui détruisent le développement économique de leurs provinces et les moyens de subsistance de leurs citoyens et des personnes que je représente.
Il semble simplement que vous demandiez à un comité et à des politiciens de créer un cadre et un mandat, ce qui, je suppose, va coûter quelque chose, pour permettre à un processus d'avoir lieu, un processus qui, de toute évidence, devrait déjà exister. Cependant, en réalité, nous siégeons ici en compagnie du gouvernement fédéral qui se heurte à l'opposition de ces mêmes provinces par rapport à leur programme politique et toutes sortes de textes législatifs importants.
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Nous pourrions tous regarder en arrière ensemble et déterminer là où nous avons fait fausse route, et nous pourrions même tomber d'accord à ce sujet, mais ce n'est pas ce que je veux faire. Je veux regarder vers l'avant, et je veux reconnaître les réalisations là où nous pouvons les trouver et les transformer en une sorte de feuille de route, tout en admettant que des erreurs ont été commises et que certaines relations qui auraient dû être développées ne l'ont pas été.
J'ai passé la majeure partie de deux ans au deuxième étage de ma maison à utiliser mon petit ordinateur pour parcourir les Prairies. Savez-vous ce que j'ai découvert? En dépit de tout le bruit et de toute la confusion entourant les messages politiques, j'ai distingué un alignement partout, y compris en Alberta. J'en ai été étonné, non seulement en raison de certains changements démographiques qui sont survenus au cours des dernières années, mais aussi parce que la nature même de la façon dont nous nous organisons en tant que provinces a changé.
J'ai été surpris de constater qu'au cours d'une journée, je pouvais, grâce à la magie de mon ordinateur Surface Pro, rendre visite à des éleveurs de bétail le matin, parler à la chambre de commerce pendant l'heure du dîner, puis m'entretenir avec des producteurs d'électricité pendant l'après-midi, sans prendre l'avion. À l'issue de cette journée, je déclarais que nous étions d'accord à propos de quatre ou cinq points. Pourquoi personne ne parle-t-il pas de l'entente conclue entre les syndicats, l'industrie, le milieu universitaire et les représentants du gouvernement, qui a donné lieu à de nombreuses conversations importantes avec des ministres du gouvernement de l'Alberta, des conversations portant, par exemple, sur des questions qui comptent vraiment?
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Voilà ce qui sème la confusion dans cette initiative. Les provinces, leurs représentants fédéraux, leurs représentants provinciaux et leurs citoyens, de façon générale, parlent haut et fort des aspects portant à conséquence de la pierre angulaire de l'orientation stratégique du gouvernement libéral, et on ne les écoute pas. Je suppose que les libéraux peuvent profiter de votre initiative pour mener des consultations, mais si on continue de faire fi de cette dynamique bidirectionnelle et on n'écoute pas ce qui se dit, on ne fera aucun gain.
Je pense que le problème principal de ce projet de loi, c'est que si nous en avons besoin, alors la faute revient au gouvernement actuel. Si le gouvernement veut considérer qu'il y a déjà des consultations, alors le projet de loi n'est pas nécessaire.
De plus, en ce qui concerne votre objectif... Sur le plan de l'écologisation de l'économie — vous et moi avons discuté de la question à maintes reprises —, je suis entièrement d'accord avec vous à propos des stéréotypes appliqués aux diverses provinces. Vous savez que je souhaite passionnément déboulonner les mythes à propos de l'Alberta, laquelle, bien entendu, est la première province à se doter d'un ministre de l'Environnement, à fixer une limite aux émissions, à faire rapport sur la question et à réglementer ces émissions, et à imposer aux émetteurs industriels des droits substantiels destinés à financer les technologies vertes. L'industrie pétrolière et gazière effectue 75 % des investissements dans les technologies vertes au pays. L'Alberta est la plus importante productrice d'hydrogène. C'est la première province équipée d'un système léger sur rail entièrement alimenté à l'énergie renouvelable. Elle jouit du plus vaste espace vert contigu, et possède le plus ancien parc d'éoliennes commercial et la plus ancienne et la plus grande centrale solaire commerciale.
La réalité, c'est qu'en Alberta, la gérance et le leadership environnementaux sont déjà à l'œuvre grâce à l'orientation de la politique publique des gouvernements provinciaux et à un secteur privé dynamique stimulé par l'énergie et l'agriculture. Il y a donc de l'argent à investir dans la technologie. De plus, pour en revenir à ce que vous disiez, un cadre de politique publique s'élabore conjointement pour permettre à ces initiatives de se concrétiser, exactement comme lorsque le premier ministre Chrétien a collaboré avec le premier ministre Klein afin d'instaurer des politiques fiscales pour encourager le développement de projets d'exploitation des sables bitumineux sur place.
Nous voilà maintenant avec quatre projets de pipelines tués dans l'œuf en raison des erreurs de réglementation du gouvernement libéral et 18 projets de gaz naturel liquéfié mis au rancard, réduisant à néant la possibilité que le Canada soit autosuffisant et devienne un fournisseur de gaz naturel liquéfié de calibre mondial.
Je remarque...
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C'est une excellente idée. J'espère, compte tenu de ce que je viens de dire à propos de l'importance de l'agriculture, qui est l'essence de ce que nous tentons d'accomplir ici en nommant le ministre de l'Agriculture... C'est exactement le genre d'idée qui n'a pas été pleinement débattue, selon moi. Un grand nombre d'idées ne l'ont pas été, et nous avons ici une occasion de leur accorder un peu d'attention et de réclamer des comptes. Je ne veux pas minimiser l'importance qu'il y a à vous rendre des comptes. À titre de parlementaire, je sais que si j'ai un délai à respecter et que si cela signifie que je dois me préparer pour venir parler à un comité parlementaire ou à l'ensemble du Parlement, je vais le prendre au sérieux, comme je dois et devrais le faire.
La différence avec ce que Mme Stubbs a dit sur les sept années de règne libéral, c'est que maintenant, nous sommes obligés d'agir. Si le projet de loi est adopté, nous avons le mandat et l'obligation de faire les choses qu'elle veut faire.
Soit dit en passant, au milieu de votre intervention, quand vous énumériez toutes les réalisations de l'Alberta vers un avenir énergétique durable, je hochais simplement de la tête. Pourquoi ne pouvons-nous pas en faire plus et pourquoi ces réalisations ne peuvent-elles pas être mieux connues?
C'est ce que nous faisons. Au lieu de déplorer le fait que ces choses auraient dû être faites, entendons-nous et allons de l'avant, et dans 18 — ou 12 mois si vous acceptez ce possible amendement —, la reddition de comptes s'effectuera, comme cela devrait être le cas.
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Je ne leur ai pas demandé de l'appuyer. Je présume qu'ils figureront en tête de la liste des ministres concernés si la mesure législative est adoptée.
Permettez-moi de formuler un commentaire qui pourrait vous surprendre. Vous savez, j'ai passé de nombreux mois à visiter les Prairies — quoique virtuellement — et on m'a demandé d'expliquer les piètres performances du Parti libéral dans les prairies canadiennes. C'est pour moi une source constante de frustration à titre d'habitant des Prairies et de personne ayant vécu toute sa vie dans la région, représentant une circonscription provinciale au Manitoba et une circonscription fédérale au Parlement. J'offre le même genre d'analyse logique que n'importe qui d'autre présenterait. Nous avons toujours échoué à harmoniser nos intérêts politiques avec les intérêts réels des habitants des Prairies. C'est démontrable. Il suffit d'examiner les résultats et les chiffres. Je ne tenterai pas d'enjoliver les résultats. Ils sont réels. Sur une note partisane, sachez que je suis enchanté que nous ayons ravi quelques sièges en Alberta, mais nous n'en avons pas gagné un seul en Saskatchewan.
Cela me tient éveillé la nuit. Ce n'est qu'en ouvrant nos oreilles et en mettant en œuvre les propositions de politique qui sont importantes pour la vie quotidienne des habitants de ces provinces que nous pourrons combler ce genre d'écart. Il faut se montrer et être là souvent, avec les deux oreilles grandes ouvertes. Nous ne l'avons manifestement pas fait, et nous en avons payé le prix politique encore et encore.
J'espère que nous pourrons changer la donne. Je ne suis pas ici aujourd'hui pour tenir des propos partisans, mais pour examiner les intérêts des habitants de ces provinces et pour tenter de mieux y harmoniser nos politiques afin de les aider à être plus prospères.
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Il ne doit pas augmenter la réglementation et pourrait même la réduire. Cela présuppose que le processus de consultation donnera ce résultat. La mesure législative ne vise pas à augmenter la bureaucratie. Elle indique seulement — en ce que je pense et espère être des termes assez simples — que les partenariats ne se créent pas nécessairement tout seuls.
Un ministre, une industrie ou un syndicat peut avoir la motivation ou l'ambition d'accomplir un éventail d'objectifs donné. Cependant, à moins que nous ne trouvions un moyen de rationaliser, de regrouper et d'harmoniser tous les intérêts spéciaux pour trouver un intérêt public commun, je ne pense pas que nous puissions accomplir le genre de travail qui constituera, selon moi, le meilleur résultat de ce projet de loi. Comme je l'ai indiqué à M. Masse il y a un moment, les résultats vont de rien du tout à la modification de la manière dont nous faisons les choses au pays, et comme je l'ai fait remarquer au député bloquiste, M. Lemire, cela s'applique également à d'autres régions.
Ce n'est pas juste un exercice fondé sur des aspirations naïves, soit dit en passant. C'est un exercice pragmatique, car il devrait en résulter de bons emplois pour nos citoyens. Quel intervenant, de quelque ordre de gouvernement que ce soit ou du secteur privé, ne serait pas d'accord avec cet objectif?
Cela met fin à notre dernier tour de questions.
Monsieur Carr, je vous remercie beaucoup de votre présence au Comité aujourd'hui. De plus, je vous félicite pour votre projet de loi d'intérêt privé. Celui-ci va maintenant continuer son cheminement.
Ce n'est pas la première fois que je vous entends parler des Prairies avec autant de passion, d'intelligence et d'enthousiasme. C'est toujours un plaisir de vous écouter. Nous pouvons nous en inspirer pour d'autres régions du Canada, comme on l'a mentionné durant la réunion.
Merci beaucoup.
[Traduction]
Avant de laisser partir tout le monde et de lever la séance, nous devons examiner un avis de motion, comme tous les partis le savent, je pense. Cet avis indique ce qui suit:
Que le greffier du Comité soit autorisé à donner accès au cartable numérique aux bureaux des whips de chaque parti reconnu.
Le Comité adopte‑t‑il cette motion à l'unanimité?
(La motion est adoptée.)
Le président: Parfait. Je vous remercie beaucoup.
La séance est levée.