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Bonjour à tous et à toutes. Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 114e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous format hybride, conformément au Règlement.
Conformément à la motion adoptée par le Comité le mardi 26 septembre 2023, ainsi qu'à la motion adoptée le lundi 5 février 2024, le Comité reprend aujourd'hui son étude sur l'accessibilité et l'abordabilité des services sans fil et à large bande au Canada.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins qui se joignent à nous aujourd'hui et les remercier d'être des nôtres. Nous accueillons M. Mirko Bibic, président et chef de la direction de BCE inc.. Nous recevons également M. Tony Staffieri, président et chef de la direction de Rogers Communications inc., qui est accompagné de M. Phil Hartling, président de la division des services sans fil. Nous accueillons enfin M. Darren Entwistle, président et chef de la direction de la société TELUS Communications.
Sans plus tarder, je cède la parole à M. Bibic pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également les membres du Comité.
Je veux d'abord prendre quelques instants pour reconnaître que je me trouve sur les terres autochtones non cédées de la nation kanien'kehá:ka, considérée comme la gardienne des eaux et des terres d'où je vous parle aujourd'hui.
À Bell, notre raison d'être est de transformer la façon dont les Canadiens communiquent entre eux et avec le reste du monde. Pour y arriver, nous offrons à nos clients l'accès au meilleur réseau à des prix attrayants, prix qui sont aujourd'hui significativement plus bas qu'aux États‑Unis.
À la fin de l'année, Bell aura investi 23 milliards de dollars — je dis bien 23 milliards de dollars — dans l'élargissement de ses réseaux Internet pure fibre et 5G depuis 2020. Pendant la crise de la COVID‑19, de très nombreuses entreprises ont décidé de réduire leurs investissements. Nous, au contraire, avons construit davantage.
Plus tôt ce mois-ci, Opensignal a reconnu Bell, la seule entreprise canadienne, comme un chef de file mondial en matière d'expérience de vitesse de réseau. De plus, pour la troisième année consécutive, Global Wireless Solutions a classé le réseau 5G de Bell comme étant le plus rapide au pays. Le service Internet pure fibre de Bell offre quant à lui la meilleure technologie Internet au monde, et il est reconnu pour fournir les services Internet et WiFi les plus rapides au pays.
Nous avons investi dans la construction de ces réseaux non seulement pour nos clients à Montréal, à Toronto, à Québec et à Halifax, mais aussi pour les Canadiens dans des endroits comme Churchill, Happy Valley‑Goose Bay, Lac‑Beauport, Trois‑Pistoles et Welland.
Nous travaillons également sans relâche sur l'amélioration de l'expérience client. Selon la Commission des plaintes relatives aux services de télécom-télévision, Bell a mieux fait que tous ses concurrents nationaux, ayant réduit sa part globale des plaintes de 6 %. C'est la huitième année consécutive où notre part diminue.
Nous continuons d'améliorer nos services pour offrir à nos clients une plus grande flexibilité grâce à nos outils numériques. Notre application mobile primée MonBell permet à nos clients de gérer plus facilement leurs services en ligne. De plus, notre outil de réparation virtuelle corrige les problèmes courants à partir de l'application MonBell.
Qui plus est, nos investissements dans la fibre optique, s'étendant du Manitoba à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, nous ont permis de faire concurrence aux câblodistributeurs qui dominent le marché des services Internet depuis bien trop longtemps. Au Québec, par exemple, nous avons déployé la fibre optique auprès de 2,7 millions de foyers et d'entreprises, apportant ainsi une connectivité de fibre fiable à des clients qui n'avaient pas ou que peu de choix auparavant.
[Traduction]
Cette concurrence accrue se traduit par une baisse de prix pour les Canadiens. Les données de Statistique Canada démontrent que les Canadiens paient aujourd'hui beaucoup moins cher pour les services sans fil et Internet que ce qu'ils payaient il y a quelques années.
De 2019 à janvier 2024, les prix des services sans fil ont diminué de plus de 47 % et ceux des services Internet de près de 8 %. En revanche, les Canadiens ont payé jusqu'à 18,5 % plus cher pour tous les biens et services depuis 2019, notamment l'essence, l'énergie et le logement.
Parallèlement à la baisse du prix de ses services, Bell a considérablement augmenté la quantité de données offerte à ses clients chaque mois. Pour un Canadien qui utilise entre cinq et sept gigaoctets de données sans fil par mois, les prix des services de notre marque Virgin Plus ont diminué de près de 30 %, soit 13 $ par mois, depuis 2020. De plus, l'utilisateur obtient maintenant 50 gigaoctets de données pour ce prix, alors qu'auparavant, il avait accès à 5 gigaoctets.
Au cours des cinq dernières années, les prix des services sans fil sont en baisse au Canada, mais stables aux États-Unis et en hausse de 24 % au Royaume-Uni. En outre, les Canadiens déboursent maintenant moins d'argent pour les services sans fil que les Américains. Le forfait de 50 gigaoctets pour 34 $ de Virgin est sept dollars moins chers que le forfait de 10 gigaoctets de la marque Cricket d'AT&T. Le client paie donc 7 $ de moins pour obtenir cinq fois plus de données.
Du côté d'Internet, Virgin Plus offre l'Internet à 300 mégaoctets par seconde pour 55 $. Le même forfait serait à 74 $ aux États-Unis.
[Français]
Les prix au Canada baissent, et ce, malgré les prix du spectre imposés par le gouvernement, qui se classent parmi les plus élevés au monde. Plus récemment, les fournisseurs canadiens ont payé au gouvernement fédéral 8,9 milliards de dollars pour leurs licences de spectre de la bande de 3,5 GHz, alors qu'en Australie, les fournisseurs ont payé un dixième de ce montant.
Si les prix du spectre imposés par le gouvernement au Canada suivaient la moyenne mondiale, le montant de la facture des Canadiens pour les services sans fil diminuerait de 5 $ par mois. Nous servons bien les Canadiens en offrant des réseaux de premier plan, en nous concentrant sur l'expérience client et en proposant des prix cocurrentiels à l'échelle mondiale.
[Traduction]
Le terme « réduflation » est très présent dans les discussions en ce moment. De plus en plus, les Canadiens paient davantage et obtiennent moins de services. Mais chez Bell, comme le montrent les données, les Canadiens paient moins et profitent de meilleures offres.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité.
[Français]
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Aujourd'hui, j'illustrerai le fait que les prix des services sans fil ont baissé considérablement, car notre industrie des télécommunications offre plus de valeur aux Canadiens, et ce, malgré l'escalade des facteurs liés aux coûts de production que connaît notre industrie. De plus, j'insisterai sur le rôle essentiel que notre industrie joue dans l'économie et les sociétés canadiennes.
Premièrement, selon Statistique Canada, le prix des services sans fil a diminué de 50,4 % entre 2018 et 2023. Au cours de cette même période, la consommation moyenne de données a augmenté de 200 %, selon le CRTC. Notamment, pendant la période des Fêtes de 2023, les prix étaient 97 % moins chers qu'en 2020. De plus, par rapport aux pays du G7 et de l'Australie, le Canada offre la meilleure proposition de valeur, avec des prix de près de 5 % inférieurs au prix moyen que les fournisseurs étrangers exigeraient pour le même service.
Deuxièmement, alors que les prix des services sans fil diminuent, les prix des autres biens au Canada sont en hausse. Entre 2018 et 2023, le coût des loyers, des transports, de l'énergie, du logement et de la nourriture à augmenté de 22 à 27 %. Au cours de cette même période, notre gouvernement canadien a confirmé que les prix des services sans fil ont diminué plus rapidement que ceux de toute autre catégorie de biens et de services de consommation.
Troisièmement, alors que les prix des services sans fil diminuent, les coûts de construction et d'exploitation des réseaux sans fil augmentent considérablement. Le coût des équipements de télécommunications, payés principalement en dollars américains, a augmenté de plus de 24 % entre 2020 et 2023, et les hausses de prix des fournisseurs s'accélèrent. Les coûts de la main-d'œuvre au Canada ont augmenté de 17 %. Les services publics et l'électricité ont augmenté de 15 %, tandis que les prix des carburants ont grimpé en flèche de 54 %. Par ailleurs, les fournisseurs canadiens paient déjà les coûts du spectre les plus élevés de l'OCDE. Au cours des 10 dernières années, les fournisseurs ont payé 29 milliards de dollars pour des licences d'utilisation du spectre. En effet, la seule vente aux enchères du spectre de 3 500 mégahertz au Canada, si important pour les réseaux 5G, a rapporté un montant record de 9 milliards de dollars aux exploitants de services de télécommunications. En revanche, au Japon et en Corée du Sud, le spectre a été cédé afin que les exploitants puissent concentrer leurs dépenses sur le déploiement. En 2021, ces droits d'utilisation du spectre représentaient 100 $ sur la facture annuelle de téléphonie sans fil de chaque Canadien.
Quatrièmement, bien que ces facteurs liés aux coûts au Canada soient 103 % plus élevés que ceux des pays du G7 et de l'Australie, nous continuons d'investir et d'exploiter les réseaux de la meilleure qualité au monde. Telus a investi 259 milliards de dollars dans l'infrastructure et l'exploitation du réseau au cours des 24 dernières années. Cela a contribué à ce que les réseaux sans fil se classent régulièrement parmi les meilleurs au monde — pour ce qui est de la vitesse, de la qualité, de l'expérience de l'utilisateur et de la couverture, selon l'OCDE. Le secteur des télécommunications a également fait progresser rapidement la couverture 5G, atteignant 90 % de notre population et continuant de croître.
Ensuite, Telus offre aux Canadiens à faible revenu un accès hautement subventionné à une connectivité à haute vitesse. Dans le cadre du programme de Telus « Connectés pour l'avenir », nous offrons des services Internet et sans fil à très bas prix à 1,1 million de familles et de personnes âgées canadiennes mal desservies.
En effet, notre industrie devrait être une source de fierté nationale, étant donné qu'elle est le moteur de l'économie numérique du Canada et de nos sociétés numériques. De 2009 à 2019, la connectivité à large bande a permis de réaliser près de 20 % de la productivité du travail au Canada. Selon Statistique Canada et PricewaterhouseCoopers, notre industrie a généré près de 77 milliards de dollars en PIB direct pour le Canada en 2022 seulement. De plus, notre industrie soutient 724 000 emplois, dont les salaires sont 42 % plus élevés que ceux des services.
Chez Telus, notre soutien caritatif et social pour les Canadiens est vraiment inégalé.
Depuis 2000, nous avons versé 1,7 milliard de dollars à nos communautés et aux citoyens dans le besoin. Cela inclut 2,2 millions de jours de service, soit plus que toute autre entreprise dans le monde.
Par l'entremise de Telus Santé et Telus Agriculture, nous tirons parti des technologies à large bande pour répondre aux défis les plus pressants de la société dans la transformation des systèmes de soins de santé et la sécurité alimentaire.
Il est important de noter que nous soutenons également la prospérité et les moyens de subsistance de millions de Canadiens qui détiennent des parts dans Telus. Cela inclut les personnes âgées qui dépendent de nos dividendes pour les revenus qui leur permettent de vivre. Bien entendu, cela inclut les membres de l'équipe de Telus qui, collectivement, représentent notre quatrième actionnaire en importance.
Il est clair que l'industrie des télécommunications offre une valeur ajoutée et des prix plus bas aux Canadiens et qu'elle joue un rôle de premier plan pour renforcer l'économie nationale.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président, et bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité. Je vous remercie de l'invitation aujourd'hui.
Je suis accompagné de Phil Hartling, président de notre division du sans-fil.
J'ai suivi les travaux de ce comité, et je suis heureux d'apporter des faits et de corriger certaines hypothèses inexactes.
L'abordabilité est un problème au Canada, un problème réel et ressenti par de nombreux Canadiens. D'autres industries profitent de la tendance à l'inflation au Canada pour offrir aux Canadiens la même chose ou moins à des prix plus élevés. Rogers fait exactement le contraire. Nous baissons nos prix et offrons plus aux Canadiens. Les entreprises des autres secteurs ne peuvent tout simplement pas en dire autant.
Je pense que notre discussion d'aujourd'hui doit se fonder sur des faits, et en voici quelques-uns.
Notre réseau sans fil touche 99 % de la population, mais ne couvre que 12 % de notre territoire. Nous investissons dans la technologie satellite-mobile pour connecter toutes les régions du pays. Notre zone de couverture d'Internet atteint aujourd'hui 60 % des ménages. Nous investissons pour atteindre tous les foyers.
Au cours de la dernière décennie, Rogers a investi plus de 40 milliards de dollars dans ses réseaux. Pour mettre les choses en contexte, c'est plus que les 39 milliards de dollars d'engagements financiers annoncés par le gouvernement fédéral pour la Stratégie nationale pour le logement. L'an dernier, nous avons notamment investi plus de 1 milliard de dollars pour gérer l'énorme augmentation de l'utilisation des données sans fil.
Chaque année, nous réinvestissons 90 % de nos profits au Canada. Il s'agit d'investissements dans les infrastructures, les emplois et l'économie du Canada. Nous réalisons ces investissements records alors que l'inflation fait grimper le coût des matières premières et de la main-d'œuvre.
En outre, le gouvernement fédéral impose aux entreprises de services sans fil des coûts plus élevés que dans de nombreux autres pays. Nous avons payé sept fois plus que les entreprises américaines pour le spectre de 3 500 mégahertz. Pour les bandes basses de cinq gigaoctets, nous avons payé plus de 50 % de plus. Les droits annuels liés aux fréquences au Canada sont parmi les plus élevées au monde. Ils ont augmenté de 15 % en trois ans. Malgré tout cela, nous baissons les prix pour les Canadiens.
Les données de Statistique Canada fournies par le gouvernement fédéral montrent que les prix des services sans fil ont baissé de près de 50 % au cours des cinq dernières années. Rien que l'année dernière, ils ont baissé de 16 %.
Rogers a été le chef de file de cette tendance. Nous avons réduit de plus de 70 % le coût des données pour notre forfait de cinq gigaoctets le plus populaire. Nous avons été les premiers à baisser le prix d'entrée de notre forfait de cinq gigaoctets de plus de 40 % pour le ramener à 50 $. Nous avons lancé le programme national de services sans fil « Connectés pour l'avenir » avec un téléphone intelligent gratuit de cinq gigaoctets et un forfait de cinq gigaoctets à 25 $ pour plus de 2,5 millions de Canadiens à faible revenu admissibles. Nous offrons 50 gigaoctets pour 34 $ avec notre marque Fido, tout cela au cours de l'année écoulée depuis notre collaboration avec Shaw.
Les clients obtiennent plus pour moins, en chiffres absolus et par gigaoctet.
Il y a peu d'industries de nos jours où l'on constate des investissements sans précédent et où les consommateurs reçoivent plus, souvent à un coût moindre. C'est le résultat d'une concurrence rigoureuse. L'année dernière, il y avait environ 3 000 plans tarifaires sur le marché, et 4,9 millions de Canadiens ont changé de fournisseur.
Qu'est‑ce que cela signifie? Cela signifie qu'il y a plus de choix.
On ne peut pas en dire autant du Royaume‑Uni ou des États‑Unis. L'indice des prix à la consommation des services sans fil au Royaume‑Uni a augmenté de 24 % au cours des cinq dernières années. Aux États‑Unis, il a augmenté de 1,5 %. Les prix des services sans fil sont plus élevés aux États‑Unis qu'au Canada.
Je me réjouis de notre discussion d'aujourd'hui, mais je veux m'assurer que nous nous appuyons sur des faits.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes ici parce que les Canadiens nous font part de statistiques différentes de celles que nous entendons aujourd'hui. Ils nous disent qu'ils continuent de payer des prix de téléphone cellulaire parmi les plus élevés au monde. Après huit ans de gouvernement libéral, le coût de presque tout a augmenté, comme l'ont déjà mentionné nos témoins. Lorsque nous avons examiné les prix de l'épicerie, nous avons examiné la banque d'alimentation Daily Bread du Grand Toronto, et 300 000 personnes fréquentent cette banque alimentaire. Les cellulaires ne sont plus un luxe. Ils sont essentiels.
Si on examine certains des faits, on constate que les vols de voitures ont augmenté de 300 % à Toronto seulement. Les gens utilisent maintenant des cellulaires pour installer des dispositifs AirTag d'Apple pour savoir où leurs voitures vont. Ils ont des caméras de sonnette parce qu'ils cherchent à prévenir les invasions de domicile. Les gens utilisent leur cellulaire pour trouver des coupons pour aller à l'épicerie.
Les téléphones cellulaires ne sont pas un luxe. Ils sont essentiels, et que se passe‑t‑il lorsque les Canadiens utilisent de plus en plus de téléphones cellulaires? Ils utilisent plus de données. Si on regarde les faits, d'ici 2026, les Canadiens auront besoin en moyenne d'environ 50 gigaoctets par mois rien que pour utiliser les fonctions essentielles sur leur téléphone cellulaire, et nous ne parlons même pas des médias sociaux et d'autres utilisations.
Nous examinons les autres pays et nous comparons les prix avec ceux des autres pays. Nous avons constaté que la concurrence est plus forte aux États-Unis. Elle est aussi plus forte en Australie. Ce qui se passe, c'est que les prix ont baissé. M. Staffieri et M. Hartling nous ont dit que les prix chez Rogers étaient inférieurs à ceux aux États-Unis et en Australie.
Maintenez-vous cette affirmation?
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Merci beaucoup, monsieur Staffieri.
Je vais comparer les prix de Fido avec ceux d'autres fournisseurs. Fido est une marque de Rogers. C'est votre marque la moins chère. Il y a des Canadiens qui ont de la difficulté à subvenir à leurs besoins. Ils recherchent un forfait qui leur offre le plus de données pour le prix le moins cher. Fido coûte environ 34 $ par mois, alors que Mint Mobile aux États-Unis et Moose, un excellent fournisseur en Australie, offrent tous les deux des forfaits meilleur marché. Qui plus est, ces deux fournisseurs proposent des forfaits 5G. Il importe que les Canadiens le sachent.
Rogers, Telus et Bell nous rappellent que le réseau 5G a été déployé presque partout au Canada. Nous avons l'un des réseaux les plus avancés, et pourtant Fido est seulement offert en 4G.
D'après moi, si nous avions au Canada des opérateurs comme Mint Mobile aux États-Unis, les prix pour un forfait 5G seraient moins chers. L'Australie jouit de plusieurs opérateurs de téléphonie mobile sans réseau, ou ORVM, à faible prix sur le réseau 5G. Pensez-vous que le marché est suffisamment concurrentiel au Canada? Fido proposerait‑il des forfaits 5G s'il y avait plus de concurrence?
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue, messieurs, à ce groupe de témoins et à notre comité.
La première chose que je veux dire s'adresse à chacun des PDG.
Bon nombre des observations que nous avons entendues dans cette salle sur la dynamique concurrentielle du marché canadien du sans-fil ou des télécommunications ont été accueillies avec un certain scepticisme et peut-être quelques rires. Je tiens à ce que ce soit consigné au compte rendu.
Nous pouvons débattre de la dynamique concurrentielle et de son évolution sur le marché canadien du sans-fil au cours des 20 ou 30 dernières années. J'ai été analyste de recherche pendant de nombreuses années. J'ai couvert un grand nombre de vos entreprises. Je comprends bien la dynamique.
Ma première question s'adresse aux représentants de Rogers. Elle porte sur l'annonce de la hausse des prix, que ce soit 7, 9 ou 10 $ ou de n'importe quel autre chiffre. Dans le contexte de la crise de l'abordabilité que connaissent de nombreux Canadiens, admettriez-vous que le moment n'était pas bien choisi? Si je peux utiliser l'expression « faire la sourde oreille », pour les clients et la population canadienne, ce n'était probablement pas la bonne annonce à faire à ce moment‑là.
Cela s'adresse à M. Staffieri.
Nous avons modifié notre plan de tarification en janvier de cette année. Ces modifications visaient un petit pourcentage de notre clientèle. La moyenne était de 5 $. Pour la plupart de ces clients, c'était 4 $ ou moins. Je répète qu'il s'agit d'un petit pourcentage de notre clientèle totale.
L'autre point important à signaler est qu'il s'agit de clients qui bénéficient d'anciens plans dont le contrat a expiré. Les clients pouvaient aller en ligne — en deux clics, ils pouvaient souscrire à un plan qui était sur le marché et qui leur offrait le meilleur rapport qualité-prix dans leur situation — ou ils pouvaient nous appeler et nous pouvions travailler avec eux. C'était vraiment l'aspect le plus important pour nous.
Cela dit, c'est dans le contexte des plans de tarification qui sont sur le marché et qui continuent de baisser mois après mois et année après année. J'ai mentionné précédemment qu'en moyenne, 3 000 plans de tarification et promotions ont été commercialisés l'an dernier. C'est plus de 250 par mois.
Nous constatons qu'un grand nombre de nos clients — plus de 20 % en fait — cherchent continuellement à obtenir le meilleur rapport qualité-prix. Notre environnement concurrentiel nous pousse à proposer des plans et des offres qui vont nous permettre de gagner la confiance des Canadiens.
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Merci, monsieur Staffieri, de ces observations.
Je vais m'adresser à M. Bibic, de Bell.
J'aurais pu le faire pour chacune des entités. J'ai choisi Bell ce matin. J'ai sorti votre 20‑F et votre formulaire d'information annuel. J'ai regardé certains chiffres de la division mobile. Vous bénéficiez d'une marge bénéficiaire avant intérêts, impôts et amortissements, ou BAIIA, de 40 %. Vous bénéficiez tous d'une bonne marge sur votre BAIIA en ce qui concerne vos activités sans fil.
Oui, il y a un taux de désabonnement chez Bell en particulier. Je n'ai pas regardé pour Rogers et Telus ce matin. Je présume que c'est la même chose.
Vos mesures du revenu moyen par utilisateur, ou RMPU, continuent d'augmenter. Je présume que c'est dû aux plans de données que les gens utilisent. Ils montent dans la chaîne de valeur, ce qui est un peu plus cher.
Si vous êtes si convaincus que les prix ont baissé, pourquoi y a‑t‑il tant de scepticisme sur le marché? Est‑ce parce que vous ne communiquez pas correctement? Est‑ce parce que les données statistiques ne sont pas correctes? Pourquoi y a‑t‑il tant de scepticisme sain sur le marché?
Je vais commencer avec le président de BCE, puis je m'adresserai à M. Entwistle de Telus, je vous prie.
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Je pense que nous assistons à une augmentation massive de la consommation de données. Les Canadiens font partie des plus grands consommateurs de données dans le monde. Ils en consomment presque deux fois plus que les Allemands et plus de deux fois plus que les Italiens. Voilà qui témoigne de la valeur énorme du sans-fil pour les Canadiens, car cette technologie leur permet de gérer les aspects logistiques de leur vie de manière plus efficace et efficiente. Le sans-fil tient une grande place dans la réalité des Canadiens.
Je ne vais pas répéter les commentaires au sujet des prix moins élevés. Je vais plutôt vous reporter aux études de Statistique Canada, au rapport réalisé par Wall Communications pour Innovation, Sciences et Développement économique et aux publications de l'OCDE.
L'autre élément qui n'est pas pris en compte à mon avis est le coût des appareils. Nous ne contrôlons pas les conséquences économiques de cette part de notre offre de service. Ces conséquences économiques sont déterminées par les fabricants et constituent un facteur important du coût payé par les consommateurs canadiens.
Finalement, pour revenir à la rentabilité et au commentaire du député, la rentabilité est une de nos principales responsabilités à l'égard de nos parties prenantes. Cet aspect est primordial, car nous réinvestissons les profits dans le déploiement de réseaux à large bande de calibre mondial dont profitent grandement les Canadiens. Les profits nous permettent également de rembourser la dette contractée pour la construction de ces réseaux. La dette est en hausse de 50 % dans le secteur. Ces profits sont remis aux Canadiens sous forme de taxes. Depuis mon arrivée chez Telus, la société a payé plus de 57 milliards de dollars en taxes et en remises du spectre. Les profits aident aussi à financer les programmes Connectés pour l'avenir, qui sont destinés aux Canadiens mal desservis par les services de télécommunication. Ces programmes fortement subventionnés offrent des services à bas prix à 1,1 million d'abonnés au pays.
En somme, il y a une symétrie du profit et il est important de le comprendre.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord présenter mes excuses aux témoins, puisque je vais demander à mes collègues de débattre d'une motion urgente que j'ai déposée le 14 mars et qui porte sur Rio Tinto. J'espère que nous serons en mesure de l'adopter rapidement. Elle traite d'un événement qui a causé une onde de choc importante au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean et qui pourrait compromettre un nombre important d'emplois au cours des prochaines années. Je vais vous lire la motion, dont mes collègues ont reçu le texte:
Considérant que le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie a accordé en mai 2018 et en juin 2021 un financement totalisant 80 M$ à Rio Tinto et Alcoa pour le développement et le déploiement de la technologie ELYSIS au sein d'alumineries existantes de l'industrie pour une production d'aluminium carboneutre;
Considérant que cet investissement visait, en plus de rendre ce secteur de la production plus Vert, la création et le maintien de milliers d'emplois notamment au Québec dans la région du Saguenay—Lac‑Saint‑Jean;
Considérant que les travaux liés à la commercialisation du procédé devaient être réalisés à compter de 2024, mais que l'entreprise a récemment annoncé que l'implantation de la technologie ELYSIS ne serait disponible qu'au milieu des années 2030 et qu'elle prévoyait des dépassements de coûts au budget initial de 240 M$;
Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité invite à comparaître dans un premier temps, Jérôme Pécresse, chef de la direction Aluminium de Rio Tinto, et par la suite le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, monsieur François‑Philippe Champagne, à raison de deux heures chacun, au sujet de la faisabilité et de l'échéance prévue pour l'implantation de la technologie ELYSIS au sein des installations de l'entreprise, des coûts supplémentaires anticipés et des retombées économiques estimées.
J'ai deux éléments à ajouter en guise de contexte. D'abord, il en va de l'avenir de cette industrie au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean. On sait l'importance de la réduction des émissions de carbone et de cette industrie au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean. Cette annonce de Rio Tinto Alcan selon laquelle elle va repousser à une très longue échéance le déploiement de cette technologie a causé une onde de choc importante dans la région.
Deuxièmement, indépendamment de certains éléments des plateformes électorales de l'ensemble des partis ici présents concernant l'environnement, qu'il s'agisse de la tarification du carbone ou d'autre chose, nous nous entendons tous sur la nécessité de réduire les émissions de carbone et de recourir à de nouvelles technologies pour ce faire. Par conséquent, nous devrions être en mesure d'adopter rapidement cette motion, qui est fondamentale pour le Québec.
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Merci, monsieur Garon, de présenter cette motion sur un sujet qui mérite certainement notre attention.
Je voudrais rapidement préciser deux choses.
Il faudrait d'abord préciser que la motion n'aurait pas pour effet de retarder l'étude du projet de loi , mais quelle serait examinée à l'issue de nos travaux sur cette mesure.
Ensuite, un autre petit changement que je voudrais proposer serait de supprimer le terme « each » dans le dernier paragraphe de la version anglaise de manière à indiquer la tenue d'une seule réunion de deux heures. Selon mon interprétation, la version actuelle indique la tenue de deux réunions de deux heures, ce qui fait au total quatre heures.
Si M. Garon est disposé à apporter cette modification mineure et à préciser que le sujet de la motion serait étudié après les travaux liés au projet de loi , je vais certainement donner mon appui, et nous pouvons probablement en dire autant des autres députés de ce côté‑ci de la table.
Merci.
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Je comprends la mauvaise habitude qu'on a de se comparer aux pires. Je l'apprécie peu, mais je comprends que c'est une habitude des grands joueurs.
Prenons l'exemple de Vidéotron. Des représentants sont venus témoigner publiquement devant le Comité, et ils nous ont dit qu'ils essayaient de négocier des frais d'itinérance plus bas afin de percer certains marchés. Ils nous ont aussi dit ne pas avoir les infrastructures nécessaires, notamment dans l'Ouest du pays.
Sauf erreur, je crois que Bell a fait appel d'une décision d'arbitrage. Effectivement, comme vous l'avez dit, vous avez investi massivement dans les infrastructures, ce que nous reconnaissons, et vous avez donc des infrastructures de calibre mondial. Or, il me semble qu'il y a des capacités qui sont sous-utilisées. De plus, selon vos concurrents, notamment Vidéotron, toutes les manœuvres sont bonnes pour écarter ces concurrents. Que répondez-vous à cela?
Les grands fournisseurs de téléphonie cellulaire nous ont dit que les frais avaient diminué au fil des ans, et c'est vrai. D'ailleurs, mon collègue conservateur y a fait allusion tout à l'heure. Par contre, ces frais ont diminué dans tous les pays développés, comme c'est le cas une fois n'importe quelle technologie adoptée par un grand nombre de personnes.
Quand nous avons reçu les représentants du Bureau de la concurrence et du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, nous leur avons demandé si les frais avaient baissé davantage au Canada que dans les autres pays dont vous avez parlé. Bien que ces frais aient baissé au Canada, nous faisons quand même piètre figure, puisque ces frais ont davantage baissé dans ces autres pays.
Je comprends que la concurrence n'est peut-être pas parfaite et qu'il y a des instances réglementaires qui essaient d'augmenter le niveau de concurrence. Cela dit, êtes-vous d'avis que, dans les prochaines années, il va falloir continuer à baisser les frais, pour que les pourcentages de ces réductions soient supérieurs à ceux des grands pays auxquels vous vous comparez?
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Bell a connu un début d'année très difficile. Nous n'avons pas pris cette décision à la légère.
Tout d'abord, je tiens à remercier les employés à qui on a demandé de partir de leur excellente contribution au cours des années qu'ils ont passées chez Bell. Nous avons donné à tous les employés des indemnités de départ justes et raisonnables et nous leur avons fourni des services de réorientation professionnelle.
Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls qui ont dû prendre des décisions déchirantes. En fait, mes concurrents ont dû s'y résoudre récemment, tout comme des organisations telles que Québecor, TVA, Corus et CBC/Radio-Canada. Ce sont tous des concurrents directs. Aux États‑Unis, Meta, Google et Microsoft — des concurrents directs eux aussi — ont mis en œuvre des décisions analogues qui ont été très lourdes de conséquences.
Tout a été bien soupesé. Nous devions prendre ces décisions...
Vous avez aussi indiqué avoir accru considérablement vos investissements dans les infrastructures, ce qui représente de très grosses sommes d'argent et des engagements importants. Est‑ce que chacun d'entre vous pourrait également nous communiquer les sommes investies par son entreprise dans les infrastructures, année après année, et ce, pour les cinq dernières années?
Vous pouvez simplement me faire un signe de tête si vous êtes prêt à le faire — et je pense que vous le ferez probablement.
C'est très bien. J'estime que notre comité sera ainsi mieux apte à rédiger son rapport en toute connaissance de cause.
Monsieur Staffieri, je voulais vous poser une question sur la fusion Rogers-Shaw. Nous avons entendu les conservateurs affirmer à maintes reprises que cette fusion a fait augmenter les prix. D'après ce que je comprends, depuis cette fusion, les prix ont chuté et les forfaits de Rogers sont moins chers. Est‑ce vrai, monsieur Staffieri?
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Premièrement, je ne pense pas que notre industrie ait fait un très bon travail de communication auprès du grand public en ce qui concerne la valeur de ce que nous offrons et le coût de nos services.
Deuxièmement, les chiffres ne mentent pas. Si vous réduisez vos tarifs de moitié, mais que le client utilise deux fois plus de données qu'auparavant, le montant de sa facture va demeurer inchangé.
Troisièmement, nous n'avons aucun contrôle sur le coût des appareils. En l'espèce, nous sommes des preneurs de prix, plutôt que des décideurs. Il s'agit d'une composante importante de nos coûts qui peut parfois compter pour près de 50 % de la facture totale.
Je pense que ces trois facteurs ont eu une incidence sur les perceptions des Canadiens.
Par ailleurs, nous n'avons pas non plus mis en lumière la valeur ajoutée que nous apportons en rendant ainsi de plus grandes quantités de données accessibles. Dans mes observations préliminaires, j'ai souligné que nos progrès technologiques et notre déploiement d'infrastructures et de services ont contribué au PIB du Canada à hauteur de 77 milliards de dollars en 2022 seulement. Je ne crois pas que notre industrie a vraiment fait le nécessaire pour que les consommateurs saisissent bien l'importance de notre apport pour notre économie et notre société. Nous devons mieux faire à ce chapitre.
Enfin, nous faisons de grandes choses sur le plan de l'abordabilité pour les Canadiens mal desservis — une initiative à grande échelle, soit dit en passant. Il y a ainsi 1,1 million de Canadiens — des jeunes qui dépassent l’âge de la prise en charge jusqu'aux femmes autochtones, en passant par les familles et les aînés à faible revenu, et les immigrants récents soutenus par le gouvernement canadien — qui bénéficient de services fortement subventionnés par Telus en payant moins que notre coût de revient. Je pense qu'il nous incombe de mieux faire connaître nos efforts en ce sens.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Staffieri, je trouve très intéressant que vous ayez dit à mes collègues conservateurs qu'il fallait comparer des pommes à des pommes. Les pommes suscitent pas mal d'enthousiasme chez nos collègues conservateurs depuis un bon bout de temps.
Je vais maintenant vous poser une question sur les frais d'itinérance. Tantôt, j'ai fait l'erreur, de bonne foi, de dire que c'était Bell qui avait interjeté appel de la décision d'arbitrage sur les frais d'itinérance avec Vidéotron. En fait, c'est vous qui avez interjeté appel de cette décision d'arbitrage. Je comprends que c'est une décision commerciale qui soulève des questions juridiques, et je comprends que vous ne voulez pas nécessairement discuter de tous ces détails au Comité aujourd'hui.
Cela étant dit, comprenez-vous que, d'un point de vue externe, du point de vue des consommateurs, des parlementaires et des concurrents, ça peut être perçu comme une volonté de votre part de réduire fortement la concurrence et de chasser une compagnie rivale de vos marchés?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie aussi les témoins.
Monsieur Bibic, si j'ai bien compris, Bell a investi 23 milliards de dollars au cours des quatre dernières années et Rogers a investi à peu près 40 milliards de dollars. Je n'ai pas eu le montant exact pour Telus, mais j'imagine que, au total, ça représente à peu près 75 milliards de dollars.
Or, je comprends que vous avez pris la décision de vous désengager des investissements que vous alliez faire dans l'immédiat, et peut-être à l'avenir aussi, parce que le gouvernement, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes ou l'ensemble des parties ne vous permettait pas d'avoir un environnement propice à l'investissement. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous voulez dire par « un environnement propice à l'investissement »?
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Je vous remercie beaucoup de cette question d'une importance fondamentale.
Comme je l'ai mentionné au tout début, nous injectons cinq milliards de dollars par année dans l'économie du Québec. J'ai mentionné l'exemple de la fibre optique que nous avons déployée à Trois-Pistoles, à Saint-Côme et à Lac-Beauport, et partout ailleurs au Québec, comme à Shawinigan, au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean ou à Thérèse‑De Blainville. La liste est très longue.
Nous voulons en faire plus, mais le CRTC a imposé récemment une décision qui nous force à donner à nos concurrents, même dominants, au Québec et partout ailleurs, accès à nos infrastructures.
Au Québec, il y a deux câblodistributeurs importants qui dominent le marché des services Internet. Ils ont de loin la plus grosse part de marché. Ce que nous essayons de faire, c'est d'installer la fibre optique pour permettre la concurrence dans les collectivités partout au Québec et ailleurs au Canada. Le CRTC nous dit d'investir des dizaines de millions de dollars d'une collectivité à l'autre, puis de laisser un concurrent utiliser notre réseau une fois que nous l'avons mis en place et ainsi nous faire concurrence, sans que nous ayons un seul abonné. Cela élimine la rentabilité des investissements, que nous avons dû réduire en conséquence.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de comparaître devant le Comité.
Nous savons que les prix des services sans fil sont en baisse. Les données le montrent. C'est pratiquement indéniable. J'en remercie les témoins. Je crois qu'il faut rendre à César ce qui appartient à César. Je félicite également l'actuel et son prédécesseur pour leur travail dans ce dossier.
Ma question s'adresse à M. Bibic et concerne Bell Média. Plus tôt cette année, nous avons appris que Bell Média supprimait 4 800 emplois. L'entreprise a annoncé vendre 45 de ses stations de radio. Cela s'ajoute aux compressions de juin dernier, dans la foulée desquelles 1 300 emplois ont été supprimés et, si je ne m'abuse, 9 stations de radio différentes. La direction de Bell Média a déclaré publiquement qu'elle jetait le blâme sur les organismes de réglementation et les décideurs pour ces compressions. J'ai eu l'impression qu'elle cherchait un peu un bouc émissaire.
En cette ère de mésinformation et de désinformation, où nous observons un recul de la démocratie dans le monde, où les démocraties sont la cible de la désinformation, ne convenez-vous pas, monsieur Bibic, que les entreprises de médias ont un rôle à jouer là‑dedans? Vous faites encore des milliards de dollars de profits. Ces entreprises sont très rentables. Ne convenez-vous pas que les entreprises ont un certain rôle à jouer pour s'assurer que notre infrastructure de nouvelles reste intacte afin que nous puissions lutter contre cette mésinformation et cette désinformation?
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C'est un excellent point, et il est fondamental d'avoir des nouvelles crédibles à l'ère de la désinformation.
J'aimerais toutefois rectifier les faits en ce qui concerne Bell Média. Pas moins de 10 % des mises à pied les plus récentes ont été effectuées dans la division des médias, mais la grande majorité des emplois qui ont malheureusement été supprimés ne l'ont pas été dans les médias. Il en va de même pour les compressions effectuées en 2023. Vous avez fait mention de 1 300 emplois. Ces coupes sont toutes bien malheureuses, mais elles n'ont pas toutes été faites chez Bell Média. En fait, une minorité des emplois supprimés étaient chez Bell Média.
Le fait est que dans le secteur des médias en général et des nouvelles également, ce qui fonctionnait il y a 3 ans, 5 ans ou 10 ans au Canada ne fonctionne plus, si bien que nous devons nous adapter. Nos revenus publicitaires ont fondu de 140 millions de dollars en 2023 par rapport à 2022. Il s'agit d'une perte massive de revenus. Notre réseau CTV a subi des pertes d'exploitation de 185 millions de dollars à l'échelle du pays l'an dernier, malgré le fait que CTV est le réseau de nouvelles le plus regardé. J'ai communiqué publiquement la statistique suivante à maintes reprises: nous subissons des pertes de plus de 40 millions de dollars en utilisation par année.
Malgré cela, nous continuons d'investir dans les nouvelles et dans notre division des médias. Nous diffusons plus de nouvelles que ce qu'exige la réglementation et nous venons de changer notre façon de présenter les nouvelles. Nous en diffusons maintenant en tout temps. Nous nous assurons de diffuser les nouvelles de nos journalistes qualifiés à tout moment de la journée sur nos plateformes de nouvelles numériques, puis à des moments particuliers de la journée sur notre réseau de radiodiffusion traditionnel. Nous sommes absolument déterminés à continuer de produire des nouvelles de calibre mondial et à être les meilleurs, mais nous avons dû adapter notre mode de fonctionnement.
Nous évoluons actuellement dans un environnement où nos concurrents ne sont plus les concurrents habituels auxquels on pourrait penser. Habituellement, on pense à Global et à CBC/Radio-Canada. Dans le domaine des nouvelles, nous sommes maintenant en concurrence avec Meta, Google, Facebook — c'est‑à‑dire Meta —, Snapchat, etc.
Lorsque j'ai parlé de l'environnement réglementaire, au moment où nous avons annoncé nos compressions, c'était pour faire valoir qu'au Canada, les radiodiffuseurs classiques sont assujettis à de lourdes exigences réglementaires. BCE paie près de 2 milliards de dollars par année en droits réglementaires. Les Meta, Google, Disney Plus, Paramount et Netflix sont tous en activité au Canada. Ils génèrent des milliards de dollars de revenus des téléspectateurs et consommateurs canadiens, mais ne paient rien de tel.
Il faut remédier à la situation. Il s'agit simplement d'uniformiser les règles du jeu. C'est tout.
Pour revenir au préambule de la question, l'analogie la plus appropriée pour la décision du CRTC serait de voir l'un des fabricants d'automobiles mentionnés construire une usine qui coûte des milliards de dollars. Puis, l'organisme de réglementation dirait ensuite qu'elle doit donner accès à cette usine à un fabricant d'automobiles concurrent, afin qu'il puisse construire ses propres automobiles à l'aide de sa technologie et de son usine.
C'est exactement ce qu'a décidé le CRTC. En fait, dans le domaine des télécommunications, la raison pour laquelle le Canada a si bien réussi à offrir une plus grande accessibilité... Ce vaste pays compte maintenant une large couverture de réseaux de haute qualité, de calibre mondial, à des prix plus bas, parce que chacun des acteurs qui sont ici aujourd'hui, ainsi que d'autres qui ont comparu, a dû construire ses propres réseaux. Un élément fondamental de la concurrence au Canada est la concurrence entre les réseaux, les services que nous pouvons offrir sur ces réseaux et l'innovation qui accompagne ces réseaux. Nous réduisons ensuite les prix en conséquence.
C'est ce que nous devrions appuyer au Canada. C'est d'une importance fondamentale.
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Je remercie tous nos témoins de comparaître aujourd'hui. Je ne manque pas d'excellentes questions, mais j'aimerais discuter d'autre chose: la motion que j'ai déposée devant tous les comités et qui a été reçue vendredi.
Je ne peux passer sous silence le fait que le gouvernement prévoit augmenter la taxe sur le carbone de 23 % à compter du 1 er avril. Je ne peux passer sous silence le fait que les libéraux doivent encore aux entreprises plus de 2,5 milliards de dollars en revenus tirés de la tarification du carbone au cours des cinq premières années du programme et qu'ils refusent de dire quand l'argent sera versé. Je ne peux passer sous silence le fait que le gouvernement réduit l'aide financière qu'il avait promise aux petites entreprises en période d'inflation et de taux d'intérêt élevés et de pénurie de main-d'œuvre.
Je ne peux passer sous silence le fait que, selon le surintendant des faillites, les entreprises ont connu en janvier 2024 une augmentation de 48,8 % de l'insolvabilité d'une année à l'autre. Plus précisément, les cas d'insolvabilité ont augmenté de 92,9 % dans les secteurs de l'extraction minière, pétrolière et gazière et de 70,6 % dans ceux des services professionnels, scientifiques et techniques.
Je ne peux passer sous silence le fait que, selon Statistique Canada, novembre 2023 a été le cinquième mois d'affilé au cours duquel il y a eu moins d'entreprises qui ont ouvert leurs portes que d'entreprises qui ont mis la clé sous la porte au Canada. Je ne peux passer sous silence le fait qu'en 2023, le Mexique a détrôné le Canada en tant que principal partenaire commercial des États‑Unis. Laissez percoler cette information un instant.
Je ne peux passer sous silence le fait que la a déclaré à Sudbury la semaine dernière qu'elle ferait part à Ottawa des préoccupations des petites entreprises au sujet de la taxe sur le carbone, et je ne peux passer sous silence le fait que la ministre a déclaré au Comité de la condition féminine que son gouvernement réduisait les taxes pour les petites entreprises alors que c'est en fait exactement le contraire qui va se produire le 1 er avril.
Par conséquent, je propose ce qui suit:
Étant donné que le gouvernement fédéral perçoit la taxe sur le carbone auprès de petites et moyennes entreprises depuis 2019; que malgré des promesses répétées de retourner plus de 2,5 milliards de dollars des revenus provenant de la taxe sur le carbone aux petites entreprises, le gouvernement ne l'a pas fait; que de nombreuses petites et moyennes entreprises dans divers secteurs de l'économie canadienne deviennent insolvables; et que sept premiers ministres provinciaux, dont le premier ministre libéral Furey, et plus de 70 % des Canadiens s'opposent à une autre hausse de 23 % de la taxe sur le carbone à compter du 1er avril; le Comité demande la tenue immédiate de six réunions et invite les témoins suivants:
Ministre de l'Environnement et du Changement climatique,
Ministre de la Petite Entreprise,
Ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie,
Diverses petites et moyennes entreprises et des représentants du secteur privé
et que le Comité entende des témoins sur l'ampleur des dommages causés à l'économie par la taxe sur le carbone et des fonctionnaires du gouvernement sur l'échéancier de restitution des sommes dues aux petites entreprises et pour geler la taxe sur le carbone à son taux actuel et qu'il fasse rapport à la Chambre.
Je propose cette motion aujourd'hui, monsieur le président, parce que j'ai passé beaucoup de temps à parler au cours des dernières semaines, et c'est le principal sujet dont les petites entreprises me parlent. Nous tous, ici présents, entendons la même chose de la part des petites entreprises: elles ne peuvent pas supporter une autre hausse de la taxe.
Merci, monsieur le président.
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Eh bien, pour commencer, je ne suis pas certain d'avoir vu une version écrite. Il serait vraiment utile d'en avoir copie. Si la greffière a cela, j'aimerais la lire.
Évidemment, sur le plan idéologique, les conservateurs ne croient pas aux changements climatiques. Ils veulent réduire les remboursements offerts aux Canadiens. Ils semblent présenter constamment des contrevérités en niant le fait que huit familles sur dix reçoivent plus d'argent qu'elles n'en paient, mais la question n'est pas là.
Je crois savoir que nous nous sommes entendus sur un programme lors de la réunion de notre sous-comité. Le rapport a été déposé au Comité dans son ensemble. Nous l'avons approuvé à l'unanimité. Notre programme comprend diverses priorités, mais cette étude précise n'est pas en tête de liste. Je pense que nous avions convenu de suivre le plan établi. À maintes reprises, nous avons vu les conservateurs tenter d'ajouter des études au programme, ce qui est très bien — c'est leur prérogative —, mais ils semblent avoir tant de priorités concurrentes qu'ils n'arrivent pas à choisir par laquelle commencer.
À mon avis, nous devons terminer notre étude du projet de loi , qui est notre grande priorité. Je pense que tout le monde reconnaît l'importance de ce projet de loi. Nous savons, en général, que les projets de loi émanant du gouvernement sont censés être prioritaires, même si les comités sont maîtres de leurs travaux, évidemment, mais c'est ce dont nous avons convenu. Je pense que nous devons aux Canadiens, à juste titre, de mettre à jour la législation sur la protection des renseignements personnels, qui date de 20 ans, et de créer un cadre de réglementation de l'intelligence artificielle. Je pense que cela devrait être la principale priorité.
Lorsque ce sera terminé, si les conservateurs veulent changer l'ordre des autres priorités qu'ils ont définies et donner la priorité à cette motion précise, nous pourrons peut-être en débattre à ce moment‑là, mais pour le moment, je ne vois pas comment cela pourrait être intégré. En outre, il n'est pas logique que cela ait préséance sur les autres priorités déjà établies et inscrites au calendrier des travaux du Comité, calendrier qui doit demeurer inchangé, à mon avis. Des témoins sont prévus et l'horaire des séances du Comité est établi. Nous nous préparons tous en conséquence, puis nous aurons l'étude article par article du projet de loi .
Voilà mon point de vue. Je suis convaincu que les autres membres du Comité feront connaître le leur.