:
J'ouvre maintenant la séance.
Je vous souhaite la bienvenue à la 150e réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Avant de commencer, j'aimerais demander à tous les députés ainsi qu'aux témoins qui se joignent à nous en personne de bien vouloir prendre connaissance des directives concernant les procédures à suivre eu égard à l'utilisation des microphones et des oreillettes. Il en va de la santé et de la sécurité de tous, particulièrement de celles des interprètes, que je remercie au passage.
[Traduction]
Conformément à la motion adoptée le jeudi 19 septembre 2024 et à l'ordre de la Chambre renvoyant le vingtième rapport du Comité intitulé « Les comportements anticoncurrentiels potentiels dans l'écosystème des virements électroniques au Canada », le Comité reprend son étude sur les pratiques des cartes de crédit et leur réglementation au Canada.
Nous sommes heureux d'accueillir nos témoins aujourd'hui.
Nous avons Ali Abou Daya, chef des opérations, de CanPay Software Inc., qui se joint à nous en ligne. Merci d'être ici.
Nous recevons Michael Jenkin, vice-président du Conseil des consommateurs du Canada. Il se joint à nous en personne, à Ottawa.
Nous accueillons Edward Kholodenko, président-directeur général; et Tanya Woods, directrice générale, Affaires gouvernementales et réglementaires, de Questrade Financial Group. Merci de vous joindre à nous.
Vous aurez chacun cinq minutes pour présenter votre déclaration liminaire. Il y aura ensuite une discussion.
Sans plus tarder, je cède la parole à M. Ali Abou Daya, de CanPay.
[Français]
Bonjour à tous. Je vous remercie de cette invitation, aujourd'hui.
[Traduction]
Je vais continuer en anglais parce que je suis plus à l'aise.
Je m'appelle Ali Abou Daya et je représente CanPay, une équipe qui vise à améliorer le paysage financier du Canada. Notre entreprise est actuellement en cours de développement, et l'équipe CanPay accueille un groupe de Canadiens qui travaillent fort et qui ont permis de réaliser des transactions évaluées à plus de 100 milliards de dollars à l'échelle mondiale au cours des trois dernières années. Je suis un ingénieur informatique aussi diplômé en administration et je possède 16 ans d'expérience dans la commercialisation des technologies, dont l'automatisation, l'intelligence artificielle et la chaîne de blocs.
Le travail que votre comité entreprend est très important pour les Canadiens, les innovateurs et les entreprises locales. Nous vous en remercions.
Je suis ici aujourd'hui pour discuter de la nécessité d'une solution de rechange moderne et moins coûteuse au réseau de paiements dominant, Interac. Bien que les positions dominantes sur le marché tiennent habituellement à des performances compétitives, ce n'est pas le cas d'Interac, simplement à cause du fait qu'il est extrêmement difficile, voire impossible, pour les joueurs externes de proposer aujourd'hui une solution de virement bancaire sans recourir à Interac.
Les banques possèdent un accès exclusif aux comptes des clients. Lorsque cet accès est demandé, elles désignent Interac comme la solution titulaire et approuvée, ce qui oblige les preneurs à payer la technologie et les frais connexes. Sachant que les banques représentent la majorité des actionnaires d'Interac, ni les banques ni Interac ne souhaitent moderniser leurs systèmes à la vitesse requise pour suivre le rythme du reste du monde. Comme l'expérience le montre, le manque de compétition cède le pas à la complaisance.
De plus, les structures tarifaires pour les actionnaires d'Interac ne sont pas publiques. On s'attendrait à plus de transparence de la part d'un service tellement répandu qu'il ressemble aux services publics. Pour prendre un exemple personnel, je trouve intrigant que les frais des virements électroniques de valeur similaire effectués par l'intermédiaire d'institutions différentes varient entre zéro et 1,05 $. Si nous les comparons aux frais que nous payons lorsque nous échangeons de l'argent, l'écart devient plus apparent. De même, les entreprises paient des frais divers pour utiliser Interac en plus des frais de service qu'elles paient aux banques. Ces coûts finissent par se répercuter sur le consommateur.
En outre, il semble que les offres d'Interac ne progressent pas à un rythme comparable à celui d'autres fournisseurs de paiement notables dans le monde. En comparant Interac avec des fournisseurs du Royaume-Uni, de la Suède, de l'Inde et du Brésil, par exemple, nous avons découvert que, en moins de trois ans, ces pays avaient déployé des solutions de rechange munies de multiples fonctions moins chères, plus rapides et plus modernes dans leurs réseaux de paiements existants sans occasionner de perturbations importantes.
En octobre dernier, le Consumer Financial Protection Bureau des États-Unis a mis au point une règle selon laquelle les fournisseurs financiers doivent rendre disponibles les renseignements transactionnels, les renseignements sur le solde du compte, l'information concernant les paiements, les renseignements de la facture et la vérification du compte de base sans facturer de frais. Cette règle, en plus de la volonté de la nouvelle administration de réduire les coûts pour ses citoyens, fera sans aucun doute passer les États-Unis à un système bancaire ouvert concurrentiel en 2025. Nous devons agir, et nous devons le faire rapidement.
Au cours des deux dernières années, notre équipe a établi le fondement d'un réseau de paiements unifié canadien, portant le code CanPay, qui accorde la priorité aux besoins des consommateurs, réduit les frais globaux des consommateurs et des opérations et facilite les opérations financières des petites et moyennes entreprises sans aucune perturbation du réseau de paiements actuel du Canada, Interac. Simplement dit, à mesure que notre monde devient de plus en plus numérique, nous devrions nous attendre à payer les mêmes frais pour envoyer un courriel que pour envoyer de l'argent.
Les répercussions économiques potentielles de CanPay sont importantes. Pour ce qui est des seules réductions des frais de service pour les virements en ligne, notre solution redonnerait au moins 1 milliard de dollars aux Canadiens pendant la première année d'activité, en plus de générer 1,5 milliard de dollars indirectement à cause des économies de temps dues à l'augmentation des limites de transaction, de la diminution des coûts opérationnels pour les institutions financières et de l'augmentation de l'inclusion financière. Si nous tenons compte des améliorations supplémentaires apportées aux virements internationaux, les répercussions globales doubleront d'environ 5 milliards de dollars annuellement d'ici cinq ans.
Nous aimerions recommander au Comité que, sans pour autant renoncer à la sécurité et aux protections, il accélère la mise en œuvre d'une réglementation sur un système bancaire ouvert, à tout le moins, pour suivre le rythme de notre plus important homologue bancaire dans le Sud; accueille et renforce la concurrence dans le secteur financier pour garantir l'amélioration continue du coût de la vie des consommateurs; et fortifie la résilience des infrastructures financières du Canada en permettant des réseaux de paiement et de règlement parallèles.
Merci à tous les membres du Comité de faire preuve de leadership dans ce dossier très important de politique sur le coût de la vie des Canadiens.
[Français]
Je vous remercie de tout ce que vous faites.
[Traduction]
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, mesdames et messieurs, de nous avoir invités à présenter nos points de vue personnels sur les cartes de crédit et les clients.
Vous remarquerez que mon exposé est peut-être un peu différent de celui de certains des fournisseurs actuels ou potentiels qui viennent s'adresser au Comité. Nous allons nous concentrer sur les problèmes actuels qui touchent les cartes de crédit et sur les difficultés auxquelles les clients font face. Celles‑ci sont plus économiques que technologiques, alors vous nous excuserez si nous mettons l'accent ailleurs.
Le Conseil des consommateurs du Canada est une organisation à but non lucratif qui existe depuis bien plus de 20 ans. Il s'agit de la principale organisation de défense des consommateurs du Canada anglais. Elle s'occupe d'un éventail de questions qui touchent les consommateurs, et cela va des services financiers aux marchés énergétiques, en passant par le redressement des marchés et les règles régissant la vente, les garanties, etc., des biens et des services, à l'échelle tant fédérale que provinciale.
J'aimerais juste dire une chose avant d'entrer dans les détails de l'exposé. Les cartes de crédit, qui ont retenu notre attention dernièrement, sont des instruments financiers très inhabituels. Elles sont à la fois un mécanisme de paiement et un mécanisme de crédit. Elles confondent la question de savoir comment payer quelque chose et celle de savoir si vous en avez les moyens. Une conséquence de cela, c'est que les enjeux en cause oscillent entre les questions d'abordabilité — qui sont particulièrement importantes aujourd'hui, parce que les consommateurs subissent un stress financier important — et les questions de commodité, de sécurité et de probité dans l'utilisation du mécanisme de paiement lui-même.
Voilà un paquet de questions très compliquées, auxquelles nous devons accorder beaucoup plus d'attention que ce qu'elles reçoivent des décideurs, des organismes de réglementation et, effectivement, de vous, les parlementaires.
Les cartes de crédit deviennent un mode de paiement très populaire. En ce moment, leur taux de croissance augmente. Environ les deux tiers de toutes les transactions d'achats de plus de 50 $ par client sont maintenant effectuées à l'aide d'une carte de crédit. C'est le moyen de paiement prédominant des consommateurs, plutôt que la carte de débit ou l'argent comptant.
Selon la Banque du Canada, nous aimons nos cartes de crédit, et neuf consommateurs sur dix en possèdent au moins une. Toujours selon la banque, la moyenne est d'environ 2,5 cartes par client; on peut donc dire que c'est un mécanisme de paiement très bien distribué et très bien adopté. Environ six milliards de transactions par année, représentant près de 600 milliards d'achats, sont effectuées à l'aide des cartes de crédit. On estime que le consommateur moyen dépense environ 2 200 $ par mois sur sa carte de crédit dans le cadre de ses transactions.
Il s'agit d'un mécanisme de paiement important pour les consommateurs qui devient de plus en plus important. De toute évidence, pour les consommateurs, les protections des consommateurs offertes pour ces mécanismes de paiement sont très importantes et doivent être mises à jour. Il y a de bonnes protections, mais elles ne sont pas unifiées. Elles sont dispersées dans un certain nombre de textes de loi et de pratiques, et nous pensons qu'il est grand temps de les centraliser et de bien les concevoir. L'une de nos recommandations concerne directement cette question.
Bien sûr, l'autre moitié de l'équation est la source importante de crédit au détail que permettent les cartes de crédit et, surtout, par ricochet, le fardeau de la dette qu'elles représentent pour les consommateurs. Les cartes de crédit sont l'une des catégories les plus importantes de dette après les hypothèques et les paiements de voiture. C'est une question importante.
En 2023, on a estimé la dette totale des cartes de crédit à environ 97 milliards de dollars et évalué que 43 % des titulaires de carte avaient un certain montant de dette sur leur carte de crédit. Parmi ces derniers, 40 % estimaient avoir besoin de six mois ou plus pour la rembourser. Un pourcentage incroyable de 11 % n'avaient aucune idée du moment où ils pourraient rembourser leur dette. Les questions liées à la gestion de la dette deviennent un enjeu important.
À l'automne, le gouverneur de la Banque du Canada a noté que, parmi les consommateurs qui n'ont pas d'hypothèque, le nombre de personnes qui avaient utilisé au moins 90 % de leur limite de marge de crédit — autrement dit, s'approchant très près du maximum — augmentait et avait atteint des niveaux historiques sans précédent. C'est là que nous voyons s'entremêler la question de la gestion de la dette et de l'instrument de paiement.
Dans l'exposé que nous avons présenté au Comité le 14 novembre, nous avons recensé quatre questions particulières qui sont importantes à nos yeux.
La première est le caractère évidemment coûteux du crédit qui est accordé. Les soldes qui sont reportés sont généralement assujettis à des taux d'intérêt de 19 % à 21 %. Dans certains cas, c'est plus, comme pour les retraits au guichet automatique. C'est un crédit très coûteux, surtout si l'on tient compte du fait que le crédit à la consommation non garanti des mêmes institutions financières qui vendent ces mécanismes de paiement peut être deux fois moins élevé pour une marge de crédit à la consommation non garantie, par exemple. Il s'agit d'un problème très important.
En outre, beaucoup de frais et de coûts non évidents liés à l'utilisation d'une carte de crédit peuvent être imposés, soit tout ce qui va des frais annuels liés à l'utilisation de la carte, qui peuvent représenter 150 $ ou plus, selon les fonctions de la carte, jusqu'aux frais élevés et aux frais d'intérêt portés sur les retraits au guichet automatique, le taux de change exact utilisé lorsque vous achetez des articles à l'étranger et les frais d'intérêt sur un solde reporté, qui, comme je l'ai mentionné, sont élevés. De plus, une fois que le solde a été remboursé, il y a souvent une période de un ou deux mois où votre institution financière continue de vous facturer un intérêt sur le coût des transactions de crédit que vous avez accumulées ce mois‑là, même si vous pourriez peut-être les rembourser. Il y a beaucoup de questions en suspens qui doivent être examinées.
Les titulaires de carte, bien sûr, sont exposés à la fraude et au vol d'identité simplement du fait qu'ils possèdent une carte. C'est là un domaine populaire et très rentable de l'activité criminelle. Même si nous reconnaissons que les banques font de leur mieux et ne tiennent pas les consommateurs responsables des transactions frauduleuses, néanmoins, le risque que vos renseignements financiers tombent dans les mains d'organisations criminelles est une très grande source d'inquiétude pour la population, et de plus en plus à cause du fait qu'ils sont si rentables.
Les consommateurs font aussi face…
En tant qu'entreprise de services financiers engagée à fournir aux Canadiens des solutions à faible coût, Questrade a longtemps défendu une plus grande concurrence et une plus grande équité pour le secteur des services financiers, une transparence accrue à l'endroit des consommateurs et une diversification des efforts en matière de littératie financière.
Je dirige Questrade depuis 25 ans et, ces derniers temps, j'ai été témoin d'une innovation notable dans l'industrie des services financiers. J'ai également joué un rôle de premier plan dans l'introduction de produits et de services numériques à faible coût pour les Canadiens, ainsi que de produits d'initiative gouvernementale, comme le premier compte d'épargne-logement, que nous avons été les premiers à lancer l'an dernier pour venir en aide aux Canadiens.
Au fil des ans, j'ai pris de plus en plus conscience des coûts évitables et de la faible concurrence dans de nombreux recoins de l'industrie des services financiers. Cela finit par toucher les Canadiens, dont un grand nombre ont du mal à comprendre ce qu'ils paient vraiment dans leurs produits et leurs services.
Certains d'entre vous ont peut-être vu nos annonces et savent qu'ils peuvent prendre leur retraite en étant 50 % plus riches sans payer des commissions de suivi élevées et historiquement cachées pour leurs fonds communs de placement. Ces frais sont parmi les plus élevés au monde et, pendant longtemps, n'étaient pas bien compris des consommateurs. Les frais d'interchange au Canada maintiennent un statut semblable. Ils sont élevés et ne sont pas bien compris de nombreux consommateurs canadiens.
Nous soutenons les recommandations d'augmenter la transparence générale des frais directs et indirects cachés qui ont une incidence sur le bien-être financier global des Canadiens. Une divulgation en langage clair et simplifié des conditions liées aux services financiers et aux produits devrait également être la priorité, et l'on doit examiner les règles réglementaires actuelles à ce sujet pour apporter des améliorations permettant de renforcer les connaissances des consommateurs et leur accessibilité, de sorte que les Canadiens soient en mesure de prendre les meilleures décisions possibles en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs.
Nous pensons qu'il est temps d'innover du point de vue réglementaire et du point de vue des produits pour stimuler une plus grande valeur pour les Canadiens. Pour améliorer la concurrence et créer des réductions globales des coûts pour les Canadiens, il faudra plus que des améliorations de la transparence. Il importe de reconnaître que les fournisseurs de services et de produits financiers continuent d'évoluer dans un environnement qui perpétue les difficultés liées à l'efficacité des coûts et à la concurrence, ce qui finit par augmenter les coûts pour les Canadiens.
Étant donné que les exigences réglementaires ne sont souvent pas harmonisées entre les paliers fédéral et provincial, il y a une augmentation des coûts en matière de conformité. Les règles et les cadres ne sont pas toujours adaptés aux réalités des petites organisations, ce qui entraîne des répercussions financières disproportionnées ou les décourage de se livrer à la concurrence. De plus, les améliorations systémiques, comme l'extraction de l'historique des virements, prennent du temps pour atteindre les marchés, ce qui retarde les économies pour les consommateurs et les entreprises.
Le rythme de l'innovation mondiale complique davantage cet environnement, car les processus législatifs et stratégiques ont du mal à suivre le rythme des demandes rapides de solutions novatrices. Aussi, de nouveaux cadres et systèmes de paiements et de services financiers sont élaborés aujourd'hui au Canada et risquent d'exacerber encore ces difficultés. Ces nouveaux cadres et systèmes comprennent des solutions de paiements modernisées, des voies de paiement en temps réel et des solutions bancaires axées sur le consommateur. Dans ces cas, les détails, y compris l'établissement des prix et certains éléments du cadre, ne sont pas encore établis. C'est pourquoi cette possibilité d'examen est cruciale et arrive à point nommé.
Si ces considérations ne font pas l'objet d'un examen systématique, les nouveaux cadres et systèmes pourraient nuire à une concurrence équitable et renforcée et empêcher les acteurs non historiques du marché de proposer des solutions novatrices et moins coûteuses aux Canadiens.
Par conséquent, nous recommandons au Comité de proposer un cadre d'examen de la compétition pour protéger les Canadiens et les adversaires de l'industrie contre les conséquences négatives où les acteurs historiques et dominants du marché disposent d'un contrôle et d'une influence notables. Cela pourrait comprendre un examen régulier de tous les éléments clés du cadre, y compris des exigences technologiques, des normes et des choix de conception, des exigences restrictives en matière d'expérience des consommateurs et de l'établissement des prix pour les participants.
Cela devrait également comprendre un examen des intermédiaires choisis ou dominants de l'écosystème pour déterminer s'ils sont régis et s'ils fonctionnent dans le système en tant qu'acteurs commerciaux véritablement indépendants ou s'ils sont désavantagés pour fonctionner davantage comme un service public, avec peu ou pas de concurrence, mais un mandat clair pour favoriser les secteurs financiers clés pour les Canadiens et les concurrents de l'industrie.
Établir un examen de cette nature aidera à rehausser la compétition dans l'écosystème des services financiers du Canada, à repérer les frais disproportionnés et injustes facturés aux intervenants de l'industrie par les intermédiaires dominants, à égaliser les règles du jeu pour les concurrents et, au bout du compte, à réduire les coûts pour les Canadiens.
Nous pensons qu'un écosystème de paiements transparent, équitable et compétitif et de services financiers axés sur les consommateurs est essentiel pour une économie canadienne saine et est dans l'intérêt des consommateurs canadiens.
Nous remercions le Comité de nous avoir fourni l'occasion de nous présenter et sommes impatients de connaître les prochaines étapes.
Pour ce qui est de l'offre de prix précise, comme je l'ai mentionné dans la lettre, ce n'est pas public. Je ne sais pas exactement qui se voit offrir quel montant. Nous traitons avec quelques petites entreprises du pays, qui paient des frais différents pour faire ces virements. Elles disent que c'est tarifé en fonction du volume ou fondé sur le volume. Si c'est fondé sur le volume, cela désavantage, dans un sens, les petites et moyennes entreprises.
Dans les administrations que j'ai mentionnées, le Royaume-Uni, la Suède, l'Inde et le Brésil, pour ne nommer que celles‑là, ce que les gens obtiennent — pour séparer les gens des consommateurs — c'est que tous les virements sont gratuits, ils peuvent déplacer de l'argent entre leurs comptes sans frais. Puis, pour les petites et moyennes entreprises, en fonction de certains seuils, les virements peuvent être gratuits ou même encore moins coûteux que ce que doivent payer les petites entreprises ici.
Puis, pour ce qui est de l'interface avec d'autres fonctions modernes qui deviennent plus ou moins obligatoires aujourd'hui, ce n'est pas tout le monde qui est passé à la chaîne de blocs. Il y a beaucoup de travail qui est fait, surtout que nous sommes à l'époque de l'adoption de la technologie dans certains de ces pays. Le simple fait de pouvoir connecter de nombreux systèmes différents… Dans ce cas‑ci, je vais mentionner l'UPI, qui est l'Inde. Elle a même facilité le passage au paiement des services de télécommunication au sein de ces réseaux, en tirant parti de cette possibilité pour transférer des fonds également.
Il y a beaucoup de fonctions et de capacités qui sont possibles et ont été réalisées — cette information est publique — en moins de trois ans dans tous ces cas. Nous n'avons pas accès à ces fonctions aujourd'hui au Canada.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie l'ensemble des témoins de leurs présentations.
Ma question s'adressera à M. Jenkin, du Conseil des consommateurs du Canada.
D'abord, je vous remercie de votre présence.
Selon vous, les institutions et les acteurs financiers investissent-ils suffisamment dans l'éducation et la diffusion d'informations sur la littératie financière, notamment sur le coût engendré par l'utilisation des cartes de crédit? Celles-ci diffèrent des autres modes de paiement, tels que la carte de débit et l'argent comptant, notamment en raison de leur taux d'intérêt très élevé.
Fait-on assez de sensibilisation à ce sujet? Investit-on assez dans ce que j'oserais même appeler la prévention?
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Merci, monsieur Savard‑Tremblay, de votre question.
Les banques ne sont pas négligentes dans la communication d'information à leurs clients, mais l'efficacité de ces efforts est une autre histoire.
Nous nous sommes concentrés sur les cartes de crédit, mais nos propres observations sont plus générales. Globalement, la littératie financière des consommateurs est un enjeu très important. C'est un enjeu d'intérêt public auquel le gouvernement doit également s'attaquer.
Malheureusement, il existe de nombreux problèmes liés à la littératie financière. Des études ont montré que, même avec une bonne éducation financière — souvent en raison des préjugés des consommateurs ou des comportements qu'ils manifestent lorsqu'ils traitent avec de l'argent en général et avec les institutions financières en particulier —, les consommateurs agissent souvent contre leurs propres intérêts. On a constaté que la littératie financière n'est pas toujours aussi efficace en soi que les gens l'espèrent. C'est pourquoi le soutien réglementaire est vraiment important ici, c'est‑à‑dire qu'il existe des mesures de protection qui ne reposent pas sur le fait que le consommateur connaît en détail le fonctionnement des systèmes et les risques en cause.
En réalité, jusqu'à un certain point, les consommateurs ont souvent besoin d'être protégés contre eux-mêmes, car ils peuvent avoir spontanément recours à des pratiques qui ne leur conviennent pas forcément. Il est donc important de disposer d'un ensemble de mesures de protection et de règles très claires, concises et unifiées sur ce qui peut ou ne peut pas être fait lorsque les consommateurs utilisent des systèmes de paiement électronique en particulier qui, malgré le manque d'innovation au Canada, deviennent de plus en plus complexes, se diversifient et se multiplient. Les gens ne les connaissent pas aussi bien que les instruments de paiement traditionnels comme l'argent comptant et, dans une certaine mesure, les cartes de débit, les chèques, etc.
Nous avons besoin d'un ensemble unifié de mesures de protection des consommateurs pour tous les types de virement électronique et de mécanisme de paiement, et pas seulement pour le système fragmenté que nous avons actuellement. Dans certains cas, les mesures de protection qui sont offertes pour un mécanisme de paiement ne le sont pas pour un autre, ou les seuils sont différents.
Il est très important que nous comprenions bien ce qui doit être protégé pour les consommateurs et que nous le rendions disponible pour tous les canaux de paiement. Si nous ne le faisons pas, les consommateurs n'auront aucun espoir de comprendre quels sont leurs droits et ce dont ils doivent se préoccuper.
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Eh bien, ce que je dis, c'est qu'elles ont, dans une certaine mesure, des objectifs contradictoires, ou du moins des intérêts contradictoires. Elles ne veulent pas que de nombreux consommateurs s'endettent sérieusement et ne soient pas en mesure de rembourser les dettes qu'ils accumulent sur leurs cartes de crédit ou tout autre instrument financier, d'ailleurs.
Par ailleurs, comme les cartes de crédit ont des taux d'intérêt anormalement élevés, elles constituent une gamme de produits très rentables pour les banques. Je suppose donc que le monde idéal dans leur cas serait que les gens aient beaucoup de dettes, mais que personne ne soit vraiment en train de faire faillite pour le moment.
Ce n'est clairement pas dans l'intérêt des consommateurs. Le problème avec les cartes de crédit, et peut-être les nouveaux mécanismes de paiement ou de crédit, c'est que les consommateurs accumulent des dettes qui ne sont pas structurées de manière à les faire réfléchir. C'est pourquoi nous avons recommandé dans notre rapport la nécessité d'un ensemble de politiques et de processus beaucoup plus proactifs pour les consommateurs qui rencontrent des difficultés financières ou dont les antécédents de paiement ou d'accumulation de dettes indiquent qu'ils pourraient être en difficulté financière à un moment donné dans l'avenir. Les banques devraient intervenir et aider ces personnes à accéder à des instruments de crédit moins coûteux et elles devraient également utiliser des mesures d'incitation automatiques, comme on les appelle dans le secteur, pour encourager les consommateurs à payer non pas une partie de la facture mensuelle, mais la totalité, dans la mesure du possible.
À l'heure actuelle, par exemple, si vous recevez une facture de la banque, vous recevrez un avis écrit en petits caractères indiquant que, si vous effectuez le paiement minimum ce mois‑ci, il vous faudra, disons, plusieurs années pour rembourser la dette, mais cet avis est perdu dans les documents administratifs. Nous avons besoin de mesures plus efficaces de ce type qui alerteraient les consommateurs quant au fait qu'ils se livrent à des activités problématiques et que, s'ils ne changent pas leurs pratiques, ils se retrouveront dans de graves difficultés.
Pour l'instant, toutefois, ce petit élément d'économie comportementale qui se trouve dans la facturation est perdu pour la plupart des gens. Il ne se remarque pas.
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Absolument. Monsieur Masse, je peux au moins faire des comparaisons.
Dans de nombreuses administrations où nous exerçons nos activités, ces frais n'existent pas. Une fois que vous observez une tendance, si par exemple, une personne est autorisée à faire quelque chose, beaucoup d'autres personnes lui emboîteront le pas, cette tendance sera de plus en plus normalisée, et vous commencerez à accepter davantage de ces fuites — appelons‑les ainsi — dans le flux de vos finances, à l'échelle de l'individu ou de l'entreprise. À partir de là, vous avez plus de pertes d'efficacité.
En ce qui concerne les virements bancaires pour les entreprises, une fois que vous limitez la somme maximale du virement dans un certain système à, disons, 2 000 $ par jour et que, parfois, vous devez faire des virements de 10 000 $, 20 000 $, 30 000 $, vous devez vous tourner vers d'autres moyens, en sachant que ces virements occasionnent des frais... des virements bancaires qui coûtent 10 $, 20 $, 25 $ chacun. Tous ces frais s'accumulent. Je n'ai pas vu de rapports complets sur ce que ce chiffre représente au total, pour l'ensemble des Canadiens, mais à mon avis, il est considérable.
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Merci beaucoup, à tout le monde, d'être ici, aujourd'hui. Je suis reconnaissant de ce que tout le monde a apporté à la discussion.
CanPay, je me demandais si vous pouviez fournir un peu plus d'explications ici, parce que nous voyons vraiment le manque de concurrence, de vraie concurrence, en ce qui a trait au système de paiement en ligne. Il semble que l'autoroute appartient à Interac, qui est le seul à l'emprunter; faute de meilleure analogie, j'utilise celle‑ci.
Comment faire en sorte qu'il y ait davantage de concurrence? Nous voyons que les grandes banques font partie, dans l'ensemble, du conseil d'Interac, donc évidemment, elles ne veulent pas que votre entreprise arrive dans le décor pour devenir une autre option. Pouvez-vous nous parler du processus consistant à faire construire une autre autoroute pour des entreprises comme la vôtre, ou même pour qu'il y ait un autre véhicule sur l'autoroute? Pouvez-vous nous en dire plus sur le sujet?
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L'une des façons les plus faciles, c'est au moins d'accroître la surveillance par des comités tels que le vôtre, pour avoir une idée de ce qui se passe au sein des conseils de ce genre d'entreprises, et pour observer leurs processus. Cela permettrait d'ouvrir la porte à de plus amples analyses et recommandations.
Ce qu'il faut comprendre avec Interac, c'est qu'ils ont conçu cette technologie à un moment où il fallait une solution, et cette technologie a résolu un grand problème pour les Canadiens. Évidemment, en ce qui concerne la technologie, les choses ralentissent avec le temps, et ces systèmes deviennent encombrants à gérer, car ils dépendent de vieilles technologies. En ouvrant la porte aux fournisseurs comme nous, et si les bons règlements sont en place — pour nous, nous devons être correctement réglementés — nous pouvons fournir une technologie moderne, qui rend les choses beaucoup plus faciles. Et c'est justement l'autre autoroute dont vous parlez.
Nous pouvons voir ce qui s'est récemment passé aux États‑Unis, avec la mise en application du système bancaire ouvert, car la technologie est omniprésente. Il y a de nombreuses options là‑bas. Nous pouvons, en tant que Canadiens, et si les bons règlements sont adoptés, choisir ce qui est meilleur pour nous. Le fait de présenter un nouveau texte de loi qui ouvre l'accès aux données des consommateurs, ce qui habilite le consommateur à partager cette information bancaire avec des fournisseurs qui sont proprement réglementés, comme nous, ouvre la porte à davantage de concurrence. Et comme nous le savons, lorsque la concurrence s'installe, c'est généralement le consommateur qui gagne le plus dans ces situations.
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Nous l'avons réalisée essentiellement à une échelle plus large, mais nous pouvons la transférer à l'échelle du consommateur spécifique. Je peux vous parler de mon exemple personnel.
Au total, rien que pour les frais de virements électroniques, si ces virements devenaient gratuits pour tous les Canadiens, et que les frais pour les entreprises qui utilisent Interac diminuaient, d'après nos prévisions, au moins 1 milliard de dollars dans la première année reviendraient dans les poches des Canadiens. Si vous ajoutez les frais, par exemple, pour les virements télégraphiques, si votre limite est plus élevée… Par exemple, contrairement aux limites de virements que Interac nous impose, l'initiative FPS au Royaume‑Uni permet aux entreprises de virer jusqu'à un million de livres sterling dans leur système. Ces frais de virement, coûtant de 10 $ à 20 $, s'accumulent de manière importante, donc vous pouvez au moins doubler ce chiffre et atteindre 2 milliards, ou 2,5 milliards, voire beaucoup plus.
Il y a une troisième option, les virements internationaux de fonds. C'est un domaine assez compliqué, donc il faudrait plus de temps pour expliquer les choses.
Si vous regardez la situation ici au Canada, nous avons des entreprises internationales comme Wise, qui exercent leurs activités au Canada et qui offrent des virements internationaux de fonds très compétitifs. Cela peut également doubler le total des économies pour les consommateurs.
Pour résumer, cela représente un total d'environ 1 milliard de dollars annuellement, rien que pour les frais de virement. Puisque cela permettra de favoriser la croissance, en cinq ans, ce chiffre pourra facilement augmenter à 5 milliards, voire 10 milliards de dollars, compte tenu de la population totale du Canada.
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Nous avons vu le travail que votre comité a effectué. Il s'agit véritablement d'une étape importante qui nous permettra d'en faire plus.
Tout ce que vous avez mentionné est justifié. La chaîne de blocs offre de nombreux gains d'efficience, en ce qui concerne le déplacement et le règlement des opérations, ainsi que la tenue de l'ensemble des données dans les grands livres.
À l'école d'ingénieurs, nous avions l'habitude de plaisanter sur le fait que si quelqu'un voulait trouver un code super vieux, il suffisait d'aller chercher dans les banques, car certaines d'entre elles utilisaient du code écrit en Cobol. C'était nécessaire et justifié. À l'époque, c'était la meilleure solution.
Alors, pour ce qui est de la chaîne en blocs, un grand nombre des conditions préalables pour concevoir un système bancaire efficace sont intégrées dans la technologie. La chaîne de blocs est hébergée dans une infrastructure moins dispendieuse, et elle dispose des mécanismes de protection nécessaires pour vous prémunir contre la fraude et la manipulation.
Évidemment, dans le cas des pays où la transition immédiate et rapide comporte des risques, un plan d'adoption et de migration soigneusement élaboré des technologies de chaînes de blocs, en tant que modules intégrés au système bancaire dans son ensemble est véritablement ce qui nous rendra plus compétitifs en tant que nation sur l'échelle mondiale.
À ce propos, le fait d'observer la façon dont d'autres pays ont commencé à expérimenter et à introduire ces nouvelles technologies dans leurs systèmes souverains ou dans des secteurs très spécifiques, selon leurs besoins, est une excellente façon de faire en sorte que nous soyons très compétitifs à l'avenir.
Le dernier point, c'est la transparence. La chaîne de blocs garantit énormément de transparence. Ces grands livres sont très transparents, donc ils sont vraiment d'une grande aide dans des situations où l'opacité est susceptible de nuire au consommateur final.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins de leur présence aujourd'hui, dans cette étude importante.
Monsieur Jenkin, je vais commencer par vous.
J'aimerais vous poser des questions au sujet de la domination sur le marché, dans le cas des virements électroniques. Je pense que c'est ce dont il s'agit. Il s'agit d'observer la concurrence dans l'environnement et la structure actuelle du marché, qui semble restreindre certains des acteurs susceptibles de le perturber, ce qui serait probablement dans l'intérêt des consommateurs.
Il semble que d'après ce qui est dit, certains des plus petits acteurs dans ce domaine, qui innovent et qui perturbent, ou essaient de le faire, se font bloquer. Il semble que la concentration du pouvoir est essentielle pour favoriser la domination sur le marché.
Selon vous, monsieur Jenkin, quels sont les signes que la domination sur le marché est le problème ici? Pouvez-vous nous donner des exemples?
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Vous n'avez pas besoin d'être un technocrate du Bureau de la concurrence pour observer le paysage et voir qu'il n'y a pas... Ce n'est évidemment pas un marché monopolistique ou duopolistique, mais il y a quelques très grands concurrents intégrés que nous connaissons tous. Ironiquement, le phénomène a été renforcé par la technologie, à un certain niveau en raison de l'augmentation des économies d'échelle dans les réseaux électroniques, et les banques en sont largement sorties gagnantes, c'est‑à‑dire qu'elles pouvaient continuer de jouer un rôle dominant.
Les consommateurs nous disent — et notre travail nous a appris — que les gens rêvent d'avoir accès à des structures, des mécanismes de paiement et des instruments financiers novateurs. Ils savent que l'offre est extrêmement limitée.
Le problème est que — et c'est difficile à gérer — lorsque les consommateurs font des transferts d'argent, ils sont nécessairement très prudents. La grande majorité des consommateurs sont peu familiers avec bon nombre de ces nouvelles technologies, et c'est également un problème.
L'autre problème, que j'ai abordé tout à l'heure, c'est que, si nous voulons que les consommateurs fassent confiance aux nouvelles technologies, aux nouveaux fournisseurs de services de paiement et aux nouveaux systèmes, et qu'ils les utilisent, parce que nous savons qu'ils permettent de gagner en efficacité et de réduire les coûts pour les consommateurs, nous devons aussi prêter attention aux cadres de protection qui seront mis en place.
Nous sommes en terrain inconnu, donc il y a deux types d'enjeux. Quelles nouvelles mesures de protection doivent être mises en place, compte tenu de la nature évolutive des technologies concernées et de l'évolution subséquente des procédures? Quels sont les risques que nous devons atténuer du point de vue des consommateurs? C'est une question de prudence, car le risque de fraude pourrait augmenter. Nous voulons également nous assurer que ces nouveaux fournisseurs sont stables financièrement.
Présentement, le problème est que ce qui existe est trop souvent limité et cloisonné. Ce qu'il faut, c'est une approche de protection des consommateurs intégrée et holistique et suffisamment flexible pour répondre aux problèmes imprévus qui surgiront au fil de l'évolution des technologies, parce que, sans cela, les gens seront réticents à utiliser les nouvelles technologies — si nous ne mettons pas en place un solide régime de protection axé sur l'avenir —, et il y aura trop de mauvaises expériences s'il n'y a pas de mesures de protection et si nous n'anticipons pas bien les risques du point de vue des consommateurs.
Il sera impossible d'innover si de nombreux consommateurs subissent des préjudices quand ils évoluent dans de nouveaux mécanismes mal encadrés. Selon moi, il est important non seulement de nous assurer que les nouvelles firmes et les nouvelles technologies peuvent s'installer sur le marché et être concurrentielles, ce que des règles adaptées favorisent, mais aussi de mettre en place des mesures de protection et de sécurité pour les consommateurs, afin qu'ils utilisent ces nouvelles méthodes de virement avec enthousiasme et en toute confiance, et ainsi faciliter leurs activités bancaires.
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Nous sommes proconsommateurs. Nous avons toujours défendu les consommateurs pour assurer la réussite et la sécurité financières des Canadiens, donc cela cadre avec notre approche.
Je suis d'accord avec presque tout ce qui a été dit. J'aimerais ajouter, toutefois, que, selon nous, les opérateurs actuels ont réussi à solidement implanter les frais d'interchange. Les frais d'interchange sont fixés à un niveau tel que les consommateurs ont l'impression de recevoir des avantages en retour sous forme d'Air Miles ou d'autres points de récompenses de ce genre. Les points de récompenses les attachent à ces fournisseurs, et ils continuent de dépenser de l'argent parce qu'ils croient qu'ils gagnent des points. Au bout du compte, ils paient d'énormes frais d'interchange pour gagner ces points.
Toutes ces technologies travaillent de concert pour obliger les consommateurs à évoluer dans un environnement anticoncurrentiel. Il est très difficile de concurrencer cela, parce qu'on a répété aux Canadiens que plus ils dépensent, plus ils gagnent de points, ce qui veut dire qu'ils peuvent voyager gratuitement. Eh bien, rien n'est gratuit. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
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Nous l'avons souligné dans le document que nous avons remis au Comité à la mi-novembre.
Nous nous préoccupons grandement de ces tendances où les instruments compris habituellement par les consommateurs... Les cartes de crédit étaient utilisées pour des achats moins fréquents, plus importants, pour lesquels il fallait épargner... Désormais, les conçus pour ce genre de marché sont maintenant utilisés pour payer l'épicerie.
Traditionnellement, si les gens utilisent le virement électronique pour payer leur épicerie, ils utilisent leur carte de débit. L'argent est tout de suite débité de leur compte, et il n'y a pas de risque d'accumuler des dettes. Maintenant, les consommateurs utilisent une foule d'instruments divers pour des raisons complètement différentes d'il y a 15 ans.
C'est pourquoi nous disons qu'il est important, à l'heure actuelle, de réévaluer les régimes de protection en place et, dans une certaine mesure, de rééduquer les consommateurs sur les dettes qu'ils vont accumuler s'ils utilisent des cartes de crédit pour payer des dépenses quotidiennes, parce qu'on les pousse à le faire.
Nous l'avons vu ces deux ou trois dernières années, avec la pandémie. Cela a eu des répercussions sur le budget des ménages, qui est devenu plus restreint pour des choses essentielles comme la nourriture, l'énergie, le logement et ainsi de suite. Les gens sont maintenant tentés d'utiliser des instruments de crédit, comme les cartes, qui sont maintenant omniprésents, et ces dépenses quotidiennes deviennent des dettes qui s'accumulent.
C'est très inquiétant. Je crois que c'est l'une des choses auxquelles nous devons faire face maintenant. Le monde est bien différent d'il y a seulement cinq ans.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins. Cette discussion est très intéressante.
Monsieur Kholodenko, je vais continuer dans la même veine que mes collègues. Chez Questrade, selon votre site Web, vous faites des transactions d'une valeur minimale de 4,95 $.
J'aime les exemples concrets. Imaginons que j'ai 200 000 $ dans des REER actuellement et que je vous confie cet argent. Combien vais-je payer en frais de transaction ou de gestion? En ce moment, cela me coûte plusieurs centaines de dollars. J'imagine que cela va dépendre de chaque transaction que je ferai. En effet, si j'ai bien compris, chez vous, ce sont les clients qui doivent faire leurs propres transactions; ils décident quelles actions ou quels fonds de placement négociés en Bourse ils achètent.
D'après ce que vous avez dit dans votre allocution, l'argent qu'on ne paie pas en frais s'ajoute à nos économies, ce qui les fait prospérer. Pouvez-vous m'expliquer comment je peux épargner si j'ai recours à vos services?
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Encore une fois, nous sommes fiers de rejoindre directement des consommateurs et d'offrir le meilleur rapport qualité-prix pour nos services. Nos frais sont beaucoup moins élevés que ceux des autres fournisseurs. Vous économisez l'incrément, ce que vous auriez à payer si vous utilisez un fonds commun de placement ordinaire, dont les frais ne sont pas transparents.
Comme je l'ai dit précédemment, les frais d'interchange, les frais des fonds communs de placement, sont payés en aval et empochés par l'institution financière émettrice du fonds. Les frais de fonds communs de placement sont parmi les plus élevés dans le monde, et peuvent atteindre jusqu'à 2,5 %. Vous avez raison, notre entreprise permet aux consommateurs d'investir eux-mêmes dans des produits financiers, des actions ou des FNB, qui s'apparentent aux fonds communs de placement, mais les consommateurs peuvent choisir d'utiliser notre service de gestion avec des frais beaucoup moins élevés que ceux d'un fournisseur de services intégral.
Les économies réalisées peuvent être réinvesties dans vos REER, et, comme nous le disons, elles pourraient doubler.
Je vais répondre pour commencer à votre question sur l'interopérabilité.
Actuellement, pour utiliser le système, vous devez utiliser Interac. Interac limite ce que vous pouvez utiliser et quand et comment vous pouvez l'utiliser, même si c'est inefficace et ne donne pas les résultats souhaités pour tenir les promesses faites aux consommateurs, qui ont fait, ailleurs, votre notoriété.
Comme je l'ai noté, forcer le recours à la technologie est en soi extrêmement contraignant, et la technologie elle-même, l'accès garanti par les API, les interfaces de programmation d'applications, n'est pas comparable à ce qui est offert ailleurs dans le monde. C'est pourquoi il doit y avoir des innovations dans le système lui-même, et, s'il n'y en a pas, nous devrons offrir une solution de rechange ou un système de virement parallèle.
Pour ce qui est des frais, vous avez raison, les frais sont opaques, et la grille tarifaire est opaque. Nous avons parlé à des propriétaires d'entreprises et au grand public, et nous savons qu'ils ne paient pas les mêmes frais que les grandes institutions. Comme M. Kholodenko l'a mentionné précédemment, cela met des bâtons dans les roues d'une entreprise qui veut pénétrer le marché. Si elle ne sait pas ce que paient les autres, comment peut-elle savoir si elle est aussi compétitive et si elle peut proposer quelque chose de plus compétitif?
Ma réponse est donc oui aux deux questions.
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Monsieur le président, nous avions commencé à parler de cette motion dans une de nos réunions précédentes. Je crois que j'ai bien fait comprendre mon point de vue, soit que j'appuyais la teneur générale de la motion, mais pas vraiment la partie où il est indiqué qu'il fallait « faire rapport à la Chambre ».
J'aimerais que nous nous concentrions sur les solutions. Je crois que notre étude et nos travaux sont généralement très collégiaux. C'est l'une des rares occasions où la plupart des partis s'entendent.
Je ne veux pas vraiment que cela devienne une question de partisanerie. Je crois que la proposition actuelle, c'est de pouvoir faire rapport à la Chambre, afin que les conservateurs puissent cesser de faire de l'obstruction, que tenir à la Chambre des propos qui, selon moi... Nous avons déjà entendu cela des conservateurs, leurs arguments selon lesquels le gouvernement ne s'occupe pas suffisamment de la concurrence, etc.
Cela devient un peu une attaque partisane contre le gouvernement. J'aimerais que nous continuions de chercher des solutions.
J'aimerais proposer un amendement qui, je crois, va au cœur de ce que nous tentons de faire et qui ferait de la motion une motion très constructive.
J'aimerais proposer l'amendement suivant, dans l'espoir que nous nous entendions: « Que le Comité condamne Rogers Communications pour ne pas avoir divulgué de façon proactive les coûts réels de ses produits et services aux consommateurs, et qu'il fasse observer les effets négatifs, sur les consommateurs canadiens, du manque de concurrence dans le secteur des télécommunications, qu'il demande au CRTC de procéder à un examen complet de la question de la certitude des prix et des frais inattendus dans les contrats à durée déterminée, et le prie instamment de prendre des mesures réglementaires. »
C'est notre comité qui en ferait la demande au CRTC, donc cela ajoute vraiment...
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Je pense que mon amendement ne modifie pas beaucoup l'esprit de la motion présentée par Mme Michelle Rempel Garner au cours de notre dernière réunion.
Je pense qu'il modifie sa substance, dans la mesure où il demande au CRTC d'agir. Je pense qu'il ne modifie pas nécessairement l'ensemble... Je crois que c'est un amendement, comme n'importe quel autre amendement présenté devant un comité, qui ajoute quelque chose d'important. Toutefois, je pense que cela change aussi la question de savoir s'il faut faire rapport à la Chambre.
À la dernière réunion, j'ai proposé de ne pas faire rapport à la Chambre, et le Comité a pris une décision. Nous avons pris une décision en fonction de la façon dont nous comprenions la motion, sans recommander de solution ni demander au CRTC d'agir.
Je crois que, maintenant que je propose un amendement orienté vers une solution, cela a une incidence sur la question de savoir si nous devons ou non faire rapport à la Chambre, donc je pense...