:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la huitième réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mercredi 26 janvier 2022, le Comité se réunit pour une étude de projet de rapport concernant les minéraux critiques.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 25 novembre 2021. Les membres du Comité peuvent participer en personne ou par l'application Zoom. Pour ceux qui sont en personne à Ottawa, vous connaissez les règles sanitaires en vigueur. Je vous invite à vous y conformer.
Je prends un petit instant pour remercier les nombreux témoins qui sont parmi nous aujourd'hui.
Nous accueillons, à titre personnel, M. Charles Burton, agrégé supérieur, Centre for Advancing Canada's Interests Abroad, du Macdonald-Laurier Institute; M. Karim Zaghib, professeur à l'Université Concordia et professeur praticien à l'Université McGill; M. Matthew Fortier, président de l'Alliance canadienne de la chaîne d'approvisionnement des véhicules zéro émission, ou VZE; M. Daniel Breton, président-directeur général de Mobilité électrique Canada; Mme Lisa McDonald, directrice exécutive, et M. Jeff Killeen, directeur, Politiques et programmes, tous deux de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs.
[Traduction]
Merci à tous d'être là aujourd'hui.
Mes collègues, les députés, connaissent la procédure, mais pour la gouverne de nos témoins, lorsque je brandis ce carton jaune, cela signifie qu'il reste une minute. Le carton rouge, c'est pour indiquer que le temps est écoulé.
Nous allons d'abord entendre les déclarations des témoins. Commençons par M. Burton, qui dispose de cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Le greffier du Comité, Mike MacPherson, m'a envoyé par courriel les cinq points qui font l'objet de l'étude du Comité sur les minéraux critiques, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement.
Cet après-midi, j'aimerais aborder le premier et le troisième points, qui portent respectivement sur la meilleure manière d’éviter que des actifs miniers critiques soient vendus à des entités étrangères hostiles pour assurer la sécurité du Canada, et la manière de réduire la dépendance et la vulnérabilité du Canada par rapport aux chaînes d’approvisionnement étrangères en ce qui concerne l'approvisionnement et le traitement des minéraux critiques.
Comme l'ont déjà affirmé plusieurs des témoins qui ont comparu devant le Comité, la principale entité étrangère hostile est indéniablement la République populaire de Chine.
Je peux comprendre l'idéal selon lequel le Canada devrait adopter une vision agnostique dans le cadre de toute évaluation des menaces relatives à la sécurité nationale, mais le fait est que le régime de la République populaire de Chine est un complexe dans lequel sont intégrés le parti, l'État, l'armée, la sécurité et l'industrie, comme aucun autre pays au monde en ce moment. Pour reprendre les paroles du président chinois, qui est aussi secrétaire général du parti et président de la commission militaire, c'est le parti qui dirige tout — parti, gouvernement, armée, société, éducation —, d'est en ouest, du nord au sud, en passant par le centre.
En Chine, aucune entreprise industrielle n'existe indépendamment de l'État-parti chinois. Si nous imposons une distinction entre les entreprises d'État chinoises et les entreprises ostensiblement privées... Par exemple, Huawei se décrit comme une entreprise privée. Il est dans l'intérêt stratégique de la Chine que nous percevions ces entreprises comme étant privées pour donner au Canada la fausse impression qu'une entreprise comme Huawei, par exemple, ne serait pas soumise, à titre d'entité non étatique, aux directives des services de renseignements militaires chinois. Or, toutes les entreprises chinoises, étatiques ou non, le seraient en vertu de la loi chinoise.
Les entreprises commerciales chinoises sont toutes liées à l'État. Dans leurs décisions d'affaires, la priorité est de servir les intérêts généraux du Parti communiste chinois dans le pays et les intérêts géostratégiques de la Chine à l'étranger, au lieu de maximiser les profits des actionnaires, entre autres.
Comme l'ont déjà fait remarquer certains témoins dans le cadre de cette étude, il est très difficile, voire impossible, d'établir une distinction entre les facteurs commerciaux et géostratégiques dans les acquisitions faites par le régime chinois.
Nous en avons la preuve au Canada. Par exemple, l'acquisition de Nexen par la Chine, la tentative d'achat d'Aecon ou l'offre de Shandong Gold pour la mine d'or de TMAC Resources au Nunavut ont toutes fait l'objet de soumissions dont la valeur — c'est bien établi — dépassait largement la valeur marchande.
Pourquoi la Chine paie‑t‑elle les choses plus cher que le cours du marché? C'est parce que ces acquisitions permettraient aux organismes d'État chinois de les utiliser à des fins d'espionnage grâce à un accès privilégié à la connaissance des infrastructures et aux bases de données numériques canadiennes. Ces entreprises sont fortement subventionnées, car elles servent des intérêts tant géostratégiques que commerciaux.
Le prix des logiciels et du matériel de Huawei est bien inférieur à celui de ses concurrents scandinaves et sud-coréens. Voilà un attrait pour les entreprises de télécommunications canadiennes, qui ont pour mandat de maximiser les profits pour leurs actionnaires, mais elles n'ont pas le mandat défini de protéger la sécurité nationale du Canada contre une menace étrangère.
En ce qui concerne les minéraux critiques, les mêmes principes s'appliquent. La Chine mène un grand nombre de projets de développement dans le cadre de l'initiative La Ceinture et la Route, en choisissant des pays riches en ressources comme l'Angola, Djibouti, l'Éthiopie, le Kenya et la Zambie. La possibilité que la Chine exerce une influence géostratégique sur des minéraux qui sont essentiels aux secteurs de haute technologie est, à juste titre, très préoccupante.
Nous avons déjà l'exemple d'un différend survenu en 2010, lorsque le Japon avait détenu un capitaine de chalutier chinois. Pour contraindre les autorités japonaises à le relâcher, le gouvernement chinois a bloqué pendant deux mois, en 2010, les exportations vers le Japon d'une catégorie de minéraux critiques utilisés dans des produits comme les voitures hybrides, les éoliennes et les missiles guidés. La Chine a nié avoir imposé un embargo au Japon, malgré de nombreuses preuves du contraire.
Étant donné notre expérience de la diplomatie des otages et l'imposition de barrières tarifaires injustifiées sur nos graines de canola et notre viande, ce qui enfreint les modalités contractuelles pour l'importation de ces produits canadiens par la Chine, nous ne savons que trop bien que la Chine applique la coercition économique, et c'est d'ailleurs ce qu'elle a fait pour forcer la main de notre gouvernement dans une affaire d'extradition.
Nous ne pouvons pas compter sur la Chine pour remplir ses obligations envers l'OMC. Il est important que nous collaborions avec nos alliés pour protéger les chaînes d'approvisionnement étrangères alors que les tensions s'intensifient entre la Chine et la Russie et l'alliance occidentale.
Je vous remercie.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, bonjour.
Mon expérience en matière de minerais critiques et de leur transformation en matériaux actifs pour les batteries s'étale sur plus de 36 ans. Mon équipe et moi avons rédigé plusieurs publications, chapitres de livre et brevets dans ce domaine, dont plusieurs se sont traduits en succès commerciaux. Par exemple, le sel de lithium, le fer phosphate, le graphite et l’oxyde de titane sont aujourd’hui utilisés dans plusieurs technologies de batteries pour l’électronique, le stockage d’énergie et les véhicules électriques.
De juin 2020 à décembre 2021, j’ai agi à titre de conseiller stratégique pour Investissement Québec et le gouvernement du Québec. Grâce à mon réseau international et à 36 ans d’expérience dans le domaine des batteries lithium-ion, j’ai pu ouvrir des portes partout dans le monde, à Investissement Québec et au ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec pour favoriser le démarchage et pour accélérer la reconnaissance de l’écosystème québécois, de la mine au recyclage, afin d’attirer au Québec des joueurs internationaux dans plusieurs domaines tels que les minerais, les précurseurs, les cathodes, les anodes et les cellules.
Le gouvernement québécois travaille sur plusieurs fronts afin de créer une économie circulaire verte de la batterie, en mettant l’accent sur la traçabilité quant aux gaz à effet de serre, ou GES, et sur une chaîne d’approvisionnement stable et sécuritaire au Canada.
Pour ce qui est du développement d’une batterie, il y a deux étapes, de la mine à la cellule. Il y a la transformation de la roche en minerai à la mine, puis la transformation du minerai en matériau actif, comme la cathode ou l’anode.
La première étape, qui consiste à ouvrir et à exploiter une mine, s’étale sur plusieurs années, voire plus de 10 ans. La deuxième étape, qui vise à produire un matériau déjà connu à l’échelle industrielle, prend de deux ou trois ans à sept ans. Dans le cas du développement d’un nouveau matériau, il faut plusieurs années.
[Traduction]
Afin de réduire le délai pour la première transformation, à savoir l'exploitation minière, je propose que le gouvernement fédéral crée un comité composé, entre autres, de la ministre des Finances, du ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, du ministre des Ressources naturelles et du ministre de l'Environnement et du Changement climatique, de concert avec des dirigeants des Premières Nations. Le but serait de faciliter la réduction des délais pour les évaluations environnementales et les permis requis pour ouvrir des mines, surtout dans le cas de minéraux critiques. Bien entendu, il nous faudrait constamment surveiller les vérifications des répercussions environnementales dans le cadre de ces projets. Ce comité devrait aider à financer les projets miniers dont les budgets s'élèvent à plusieurs milliards de dollars, car ces projets sont très coûteux de par leur nature.
En ce qui a trait à la deuxième transformation, je recommande la création d'un fonds et de programmes fédéraux spéciaux pour les minéraux critiques afin d'appuyer la transformation locale de ces minéraux en matériaux actifs pour des applications. Certains minéraux critiques, comme les terres rares, devraient être considérés comme des éléments de sécurité nationale. Par exemple, on trouve 16 ou 17 éléments rares dans un iPhone. Il est essentiel, pour le pays et pour la transformation locale des minéraux critiques, de les protéger des intérêts étrangers.
Le Canada doit également investir dans la relance de l'industrie nationale des puces microélectroniques fabriquées à partir du silicium local, qui est essentiel pour plusieurs composantes électroniques des véhicules électriques et des batteries. De plus, les programmes devraient inclure le financement de la recherche et de l'innovation dans les universités, les collèges, les instituts de recherche et l'industrie. Cela permettrait de réduire le temps de production. Grâce au transfert de technologies vers les entreprises locales, il se peut également que des entreprises internationales établissent des usines au Canada, ce qui placerait le pays au premier plan.
[Français]
En outre, je suggère au gouvernement du Canada la création, dans différentes régions du pays, de trois centres d'industrie et d'ingénierie minières dans le but de concevoir les prototypes de machines de transformation des minerais avec un transfert complet de technologie afin de former une nouvelle industrie de fabrication au Canada. Cette stratégie générerait de nombreux emplois et renforcerait l'indépendance industrielle du Canada.
Je vous remercie beaucoup.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
[Traduction]
Messieurs les vice-présidents, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité ici aujourd'hui.
Je suis le président d'Accélérer, une alliance d'entreprises et d'organismes qui se sont réunis pour faire avancer le développement d'une chaîne d'approvisionnement nationale des véhicules zéro émission.
Nos membres sont des entreprises et des organismes du secteur privé dans l'ensemble de l'écosystème canadien des véhicules électriques et sans émission, allant des sociétés minières aux organismes de recherche et de développement de batteries, en passant par les fabricants de pièces, les assembleurs de véhicules, les recycleurs de batteries de véhicules électriques et les entreprises de recharge des batteries électriques.
La transition vers le transport sans émission se fait rapidement — sans doute plus rapidement que la plupart d'entre nous ne l'auraient jamais imaginé. Paradoxalement, cela représente à la fois une énorme occasion et une menace pour le Canada.
[Français]
Je vais d'abord parler de la menace.
Une grande partie de notre économie repose sur le succès du secteur automobile. Il représente 10 % du PIB de notre secteur manufacturier et vient au deuxième rang de nos plus grandes industries d'exportation.
Bien qu'il y ait eu quelques annonces de mandats d'assemblage de véhicules électriques, ou VE, pour le Sud de l'Ontario, il n'est pas du tout clair que l'empreinte de l'industrie restera aussi importante qu'elle l'a été au cours des 60 dernières années. Si le Canada ne dispose pas d'une stratégie complète pour attirer et conserver les fabricants de VE, les engagements à long terme des manufacturiers envers le Canada resteront incertains.
[Traduction]
Parlons maintenant de l'occasion. Nous avons l'occasion non seulement de conserver notre empreinte dans le secteur automobile, mais aussi de l'accroître et de nous hisser plus haut dans la chaîne de valeur mondiale. C'est l'occasion d'élaborer et de mettre en œuvre une stratégie complète en matière de véhicules électriques et de profiter de la position enviable du Canada pour le rendre un chef de file dans toute la chaîne de production des véhicules électriques.
Comme les députés le savent, nous avons les minéraux critiques et les terres rares nécessaires à la fabrication des prochaines générations de batteries et de moteurs. Nous avons des projets de recherche et de développement de calibre mondial dans le domaine des batteries et des véhicules. Nous avons des fabricants de pièces qui approvisionnent les équipementiers mondiaux et, bien entendu, ces équipementiers ont des liens et des investissements au Canada. Grâce à ces investissements, nous avons des dizaines de milliers d'hommes et de femmes qualifiés qui travaillent dans cette industrie et qui ont intérêt à ce qu'elle réussisse.
La porte est ouverte pour le Canada, mais elle ne le restera pas éternellement. Votre comité a déjà beaucoup entendu parler de la domination de la Chine dans la production de minéraux, de batteries et de véhicules électriques. Il n'y a pas que la Chine. Il y a aussi l'Union européenne, l'Australie, la Corée du Sud, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis. Tous les pays qui pensent pouvoir bénéficier de la transition mondiale vers une mobilité propre sont en train d'agir. Ils élaborent des stratégies complètes pour la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques et des batteries, en plus d'effectuer des investissements considérables.
Le Canada se trouve devant une occasion en or, mais nous ne pouvons pas simplement supposer que les choses vont s'arranger. Bien que la capacité de fabrication de pièces et d'assemblage de véhicules demeure essentielle, elle ne peut constituer le seul élément pour l'avenir de notre secteur automobile. Cela ne garantit certainement pas notre succès. Autrement dit, ce qui a fonctionné jusqu'ici risque de ne plus fonctionner à l'avenir.
Qu'est‑ce qui fonctionnera? Le Canada a besoin d'une stratégie intégrée pour assurer la prospérité de sa chaîne d'approvisionnement en véhicules électriques. Notre secteur minier doit faire partie de notre secteur automobile. Nos secteurs du logiciel, de l'intelligence artificielle et des services financiers doivent également en faire partie.
Une telle approche attirera l'intérêt et les investissements du monde entier, mais cela ne se fera pas par hasard. Il faut s'y prendre de manière délibérée et intentionnelle.
[Français]
La bonne nouvelle, c'est que le gouvernement fédéral a déjà commencé à se concentrer sur cette occasion, et il notamment publié le rapport intitulé « Des mines à la mobilité: Saisir les nouvelles occasions pour le Canada que présente la chaîne de valeur mondiale des batteries ». Il a aussi financé un centre d'excellence sur les minerais critiques et favorisé la recherche d'investissements étrangers directs pour la fabrication des cellules de batteries. Toutefois, le travail doit s'intensifier.
[Traduction]
Les minéraux critiques représentent un élément fondamental de cet avenir industriel. Le secteur a besoin de beaucoup plus de projets de développement et d'investissements pour assurer le succès de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques du Canada.
Notre alliance a déjà soutenu des travaux dans ce domaine. Nous collaborons avec l'un de nos membres, Clean Energy Canada, qui dirige notre groupe de travail conjoint sur les batteries afin de travailler en consultation avec divers intervenants de l'industrie, y compris des fabricants de pièces et des équipementiers, pour faire progresser l'industrie canadienne des batteries.
Un autre de nos membres, la Battery Metals Association of Canada, a lancé une étude sur les possibilités qu'offre le secteur des minéraux et métaux critiques pour alimenter une chaîne d'approvisionnement intégrée et concurrentielle pour les véhicules électriques.
Ces travaux permettront d'établir comment le Canada peut maximiser l'exploitation de minéraux critiques et favoriser la production de matériaux actifs pour les batteries. Les rapports de ces projets, qui seront bientôt publiés, informeront les décideurs au sujet des possibilités dans les segments en amont et au milieu de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques du Canada.
[Traduction]
Je crois que je parlais de certains des travaux que nous effectuons. Nous collaborons avec quelques-uns de nos membres pour vraiment développer le secteur des batteries au Canada.
Par exemple, avec Clean Energy Canada, l'un de nos membres, nous dirigeons un groupe de travail conjoint sur les batteries qui travaille en consultation avec divers intervenants, y compris des équipementiers et des fabricants de pièces, pour faire progresser notre industrie nationale des batteries. Plus en amont, nous travaillons avec la Battery Metals Association of Canada et nous avons lancé une étude sur les possibilités qu'offre le secteur des minéraux et métaux critiques pour alimenter une chaîne d'approvisionnement intégrée des véhicules électriques.
Nous publierons bientôt des rapports sur ces produits pour informer les décideurs, comme vous, au sujet des possibilités dans les segments en amont et au milieu de la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques du Canada.
Je vais m'arrêter là. J'ai hâte de poursuivre notre conversation.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Nous tenons à remercier les membres du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de prendre le temps d'étudier nos recommandations en matière d'approvisionnement et de traitement des minerais critiques.
Fondée en 2006, Mobilité électrique Canada est l'une des toutes premières organisations du monde en électrification des transports. Nous comptons parmi nos membres des fabricants de véhicules légers, moyens, lourds et hors route, des fournisseurs d'électricité et d'infrastructures de recharge, des compagnies minières, des entreprises technologiques, des centres de recherche, des villes, des universités, des gestionnaires de flottes, des syndicats, des organisations non gouvernementales, ou ONG, environnementales, et ainsi de suite.
Bref, Mobilité électrique Canada est la voix nationale de l'électrification des transports.
[Traduction]
Il y a un an, Mobilité électrique Canada soutenait pleinement l'accord entre les gouvernements canadien et américain sur l'importance de créer un avenir axé sur les véhicules zéro émission et d'élaborer une stratégie en matière de batteries, comme convenu lors de la première réunion bilatérale tenue virtuellement entre le premier ministre canadien et le président américain Joe Biden, ainsi que leurs équipes dirigeantes.
Voici un extrait de leur déclaration officielle:
Les dirigeants ont [...] convenu de travailler en collaboration afin d'instaurer les chaînes d'approvisionnement qui feront du Canada et des États-Unis des chefs de file mondiaux dans tous les aspects du développement et de la production de batteries. À cette fin, ils ont convenu de revitaliser le Plan d'action Canada-États-Unis dans le domaine des minéraux critiques en vue de favoriser une transformation industrielle carboneutre, le développement de batteries pour véhicules sans émission et l'entreposage d'énergie renouvelable.
Bien que le Canada ne soit pas encore une superpuissance dans le domaine des minéraux critiques, le potentiel est clairement là: en effet, le Canada compte 31 minéraux jugés critiques, des équipes de recherche expérimentées comme celles de Jeff Dahn et de Karim Zaghib, ainsi qu'une main-d'œuvre qualifiée. Selon Ressources naturelles Canada, les éléments des terres rares sont utilisés dans de nombreuses applications industrielles, notamment l'électronique, l'énergie, l'aérospatiale, l'automobile — pour les véhicules électriques — et la défense.
La fabrication d'aimants permanents représente la plus grande utilisation des terres rares. Les aimants permanents sont une des composantes utilisées dans nos téléphones cellulaires, télévisions, ordinateurs, automobiles, et j'en passe. Les terres rares sont aussi largement utilisées dans les catalyseurs pour le craquage du pétrole. En 2020, 90 % des terres rares utilisées dans ces articles étaient produites et utilisées en Chine. Pour des raisons stratégiques, la Chine a rationné ses exportations de terres rares en 2013.
Selon un rapport de 2020 publié par Bloomberg New Energy Finance, la Chine contrôle 80 % du raffinage des minerais critiques, comme les matériaux à base de terres rares et d'autres minéraux critiques, et 77 % de la capacité mondiale de fabrication de cellules de batteries. Avoir le contrôle, ce n'est pas nécessairement exploiter les mines dans son pays, mais c'est aussi investir dans les mines d'autres pays. Force est de constater que la Chine a été prévoyante dans ses investissements à long terme.
En 2021, les entreprises chinoises ont produit plus de 40 % des batteries de véhicules électriques dans le monde. La Corée du Sud en a produit plus de 30 %, et le Japon, près de 15 %, mais la situation évolue rapidement. Par exemple, l'Alliance européenne pour les batteries a vu le jour en octobre 2017 dans le but de créer une chaîne de valeur concurrentielle et durable pour la fabrication de cellules de batterie en Europe.
C'est pourquoi, comme le souligne notre plan d'action pour 2030 concernant les véhicules électriques, Mobilité électrique Canada recommande au gouvernement fédéral de concentrer ses efforts sur les points suivants.
Premièrement, le gouvernement devrait attirer davantage d'investissements pour accélérer la fabrication de véhicules électriques et les industries connexes au Canada — notamment l'assemblage, les pièces, les machines, l'équipement de recharge, l'extraction et la transformation des matériaux pour batteries — grâce à une stratégie canadienne de développement économique et d'attraction des investissements pour les véhicules électriques.
Deuxièmement, le gouvernement devrait accélérer la mise au point de technologies, la recherche, le développement et la fabrication visant à réduire le coût des batteries pour véhicules et, par conséquent, le coût des véhicules par unité. La réalisation d'économies d'échelle dans la production de véhicules, de batteries et d'infrastructures de recharge contribuera également à réduire les coûts pour les consommateurs et les parcs de véhicules au Canada.
Troisièmement, il devrait collaborer avec l'administration américaine pour s'assurer que toute politique privilégiant l'achat de produits américains tient compte du marché automobile nord-américain et ne nuit pas aux entreprises et aux fournisseurs canadiens de véhicules électriques.
Quatrièmement, il devrait aider les entreprises canadiennes de recyclage de batteries pour véhicules électriques grâce à des incitatifs financiers et à un cadre réglementaire propice à l'innovation.
Cinquièmement, le gouvernement devrait soutenir l'alliance Accélérer — c'est‑à‑dire l'Alliance canadienne de la chaîne d'approvisionnement de véhicules zéro émission, représentée par mon ami, M. Fortier, et son groupe — pour aider les principaux intervenants du pays à établir une industrie florissante des véhicules électriques.
[Français]
La raison pour laquelle nous devons encourager le développement de notre propre chaîne d'approvisionnement de véhicules zéro émission, de l'exploitation minière à la mobilité, est de nous assurer que le Canada n'est pas laissé pour compte dans la révolution des véhicules électriques.
Pour des raisons économiques, environnementales, et, comme l'a bien dit M. Burton, pour des raisons géostratégiques et de sécurité nationale, le Canada peut et doit élaborer une stratégie sur les minerais critiques, qui assurera un approvisionnement suffisant pour que l'industrie canadienne des véhicules électriques ne se limite pas à l'envoi des minerais critiques à l'étranger, où les emplois à valeur ajoutée seront créés, mais bien de les créer ici. Sinon, nous manquerions une occasion historique qui n'arrive qu'une fois par génération.
Je vous remercie.
:
Merci beaucoup. Bonjour, monsieur le président, bonjour, chers membres du Comité.
Je tiens d'abord à souligner que je prends la parole depuis les terres ancestrales des Hurons, des Chippewa, des Haudenosaunee, des Wendat et des Oneida, des Anishinabes et des Mississaugas de Credit, et de toutes les Premières Nations autochtones qui ont vécu sur ces terres au cours des siècles.
Comme vous l'avez mentionné, je m'appelle Jeff Killeen, et je suis directeur des Politiques et des programmes à l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui au nom de l'industrie de l'exploration minière du Canada.
Comme vous le savez, je l'espère, l'ACPE représente des milliers de membres, qui sont des sociétés ou des particuliers et qui travaillent dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation minières au Canada et dans le monde entier.
L'ACPE exerce ses activités au moyen d'une structure de comités. Des professionnels de l'industrie et des intervenants ayant une expérience concrète sur le terrain collaborent afin d'éclairer les recommandations et les points à défendre que nous présentons aux gouvernements.
Au cours des dernières années, l'ACPE a collaboré avec le gouvernement à l'élaboration du Plan canadien pour les minéraux et les métaux et de la liste des minéraux critiques du Canada, ainsi qu'aux efforts visant à améliorer l'efficacité des programmes et des encouragements ciblés qui peuvent accélérer les découvertes de minéraux critiques à l'intérieur des frontières canadiennes.
Nous sommes certainement encouragés de voir que le gouvernement du Canada reconnaît la possibilité que nous devenions un fournisseur de choix des minéraux nécessaires à la transition vers un avenir à faibles émissions de carbone, et nous appuyons un certain nombre des engagements mentionnés dans les récentes lettres de mandat que le a adressées aux ministres du Cabinet.
Nous partageons l'enthousiasme de votre comité à l'égard des minéraux critiques, et je propose des recommandations qui visent à la fois à stimuler l'exploration des minéraux critiques au Canada et à renforcer nos capacités à mettre en oeuvre des processus scientifiques et factuels pour la prise de décisions en matière d'infrastructure, de développement et de gestion et conservation des terres.
D'après les témoignages précédents, je crois comprendre que le comité s'interroge sur l'efficacité du crédit d'impôt pour l'exploration minière, ou CIEM, qui, combiné aux actions accréditives, encourage les premiers stades de l'exploration minière à l'intérieur des frontières canadiennes.
Je peux vous affirmer catégoriquement que ce mécanisme est une raison fondamentale pour laquelle les sociétés et les projets d'exploration minière du Canada attirent plus de capitaux que ceux de tout autre pays. En 2021 seulement, les actions accréditives et le CIEM ont généré plus d'un milliard de dollars d'investissements dans des projets canadiens.
L'effet de cette activité économique est amplifié dans les régions rurales et éloignées du pays, où notre industrie exerce habituellement ses activités, et il place l'industrie minière dans une position unique pour contribuer à accélérer la reprise économique dans des régions du Canada où il existe peu de solutions de rechange.
Bien que les prix record de l'or et la tendance à la hausse des prix des métaux de base aient stimulé les activités d'exploration au Canada au cours des deux ou trois dernières années, la somme des dépenses d'exploration consacrées aux minéraux critiques comme le cobalt, le lithium, le graphite ou les terres rares représente moins de 3 % des activités nationales en 2021. Ce chiffre est fondé sur les estimations de Ressources naturelles Canada.
Pour que le Canada réussisse à effectuer une transition efficace vers un avenir à faibles émissions de carbone et à devenir un fournisseur de choix des minéraux et des métaux dont le monde entier a besoin pour effectuer un tel changement, nous devons accroître l'inventaire de gisements canadiens de minéraux critiques qui sont économiquement et socialement viables.
C'est la raison pour laquelle l'ACPE a demandé l'élargissement du crédit d'impôt pour l'exploration minière. Cette mesure vise à stimuler les activités d'exploration primaire au Canada, et nous appuyons le fait que les gouvernements demandent que le CIEM soit doublé pour l'exploration des minéraux critiques.
Nous sommes certainement désireux de proposer des moyens de mettre en œuvre et d'administrer efficacement cette expansion. De plus, nous recommandons que le CIEM soit adopté de façon permanente, au lieu de laisser cette mesure d'incitation expirer en 2024, comme c'est actuellement prévu. Nous estimons qu'il est essentiel que le crédit d'impôt soit adopté de façon permanente afin d'offrir une certitude à long terme aux investisseurs et un avantage concurrentiel pour générer des découvertes de minéraux critiques viables au Canada.
Cette étape est cruciale, notamment en raison des faibles chances que les activités d'exploration soient couronnées de succès. En général, une seule prospection sur 10 000 devient une mine et, comme cela a été mentionné, il faut dix ans ou parfois plusieurs dizaines d'années avant qu'un projet passe de la première découverte à une mine en exploitation.
Nous appuyons également le fait que le gouvernement préconise le recours à la science et à la prise de décisions fondées sur des données probantes. Cela cadre parfaitement avec notre recommandation concernant l'accroissement du financement public des géosciences et l'établissement d'un mécanisme pour aider les provinces et les territoires à mettre en oeuvre des modèles d'évaluation complète des minéraux.
Ces données probantes sont nécessaires pour éclairer la prise de décisions concernant le développement d'infrastructures, la production d'énergie, la conservation et la promotion de la réconciliation avec les Autochtones, tant à l'échelle régionale que nationale.
L'amélioration de notre base de connaissances géoscientifiques favorisera l'élaboration de politiques efficaces. Elle attirera des investissements industriels stables et favorisera l'exploration à long terme et le développement de l'infrastructure nécessaire pour combler les lacunes en amont qui existent actuellement dans la chaîne d'approvisionnement en minéraux du Canada.
Ces étapes sont nécessaires pour déterminer les futures sources nationales de minéraux critiques, pour développer notre capacité de transformation afin de réduire notre dépendance à l'égard des sources étrangères de minéraux critiques, et pour permettre à l'économie canadienne d'avoir un plus grand nombre d'activités à valeur ajoutée.
Ces choix stratégiques peuvent également faire en sorte que le Canada soit mieux placé pour déterminer son empreinte carbone future et sa capacité à exporter des pratiques et des minéraux durables vers le reste des pays du monde.
Je vous remercie infiniment de votre considération et du temps que vous avez passé à m'écouter aujourd'hui.
:
Je commencerai par dire que l'industrie canadienne de l'exploitation minière et de l'exploration minérale est presque inégalée du point de vue de la qualité, des capacités et des pratiques exemplaires que cette industrie apporte à ses activités, tant au Canada qu'à l'étranger. Lorsque nous considérons la capacité du Canada à découvrir davantage de minéraux et de métaux à l'intérieur de nos frontières et à mettre ces métaux sur le marché, nous constatons qu'elle est presque inégalée par rapport à tout autre pays. Notre écosystème est très robuste, depuis l'exploration des minéraux jusqu'à leur transformation.
Quand nous réfléchissons à ce qui manque,... À l'ACPE, nous pensons que nos membres sont principalement des petites sociétés canadiennes d'exploration et de développement, et nous pensons à ce qui peut être extrait du sol, comme vous l'avez souligné. Nos recommandations sont axées sur le concept selon lequel nous devons constituer au Canada un plus grand inventaire des ressources et des réserves connues. Il serait dans notre intérêt de comprendre où elles se trouvent, afin de pouvoir prendre des décisions de qualité en matière d'infrastructures, de comprendre quel sera notre bilan énergétique à l'avenir et de nous assurer que nous pouvons avoir accès à ces terres en tenant bien compte de l'acceptabilité sociale.
C'est vraiment là-dessus que nous concentrons nos efforts à l'heure actuelle, pour renforcer la capacité du Canada en matière de ressources. En gardant cela à l'esprit, la grande majorité des activités que nous avons observées pendant de nombreuses années en matière d'exploration au Canada a été axée sur les métaux précieux et les métaux de base plus traditionnels. Comme votre comité l'a déjà analysé, l'attention accordée au lithium ou à différentes espèces de lithium, au graphite, au cobalt ou à d'autres métaux a été relativement négligeable dans l'histoire du Canada.
Ce que je peux dire, c'est que nous sommes le deuxième plus grand pays de la planète d'un point de vue géographique. Nous disposons — dans pratiquement toutes les régions du Canada — de tous les terrains géologiques et de toutes les possibilités de découverte nécessaires pour exploiter les terres rares, le lithium, le cobalt et les ressources dont votre comité discute dans le cadre de ses études. Je dirais qu'il y a au Canada un avantage d'exploration inégalé et un vaste potentiel d'exploration que nous devons maximiser pour nous assurer que tous les problèmes en aval que nous examinons sont mis en évidence, par opposition aux parties en amont qui font peut-être défaut à l'heure actuelle.
:
Je vais répondre très rapidement.
[Français]
Le Canada a la technologie nécessaire pour développer la mine, faire la première transformation des matériaux actifs, de la cellule de batterie au module de batterie, puis au bloc-batterie. Cette technologie est développée depuis les années 1970 par Hydro‑Québec, par l'entreprise Moli Energy et par le laboratoire Jeff Dahn.
Prenons l'exemple de la voiture Tesla. On a utilisé la technologie du lithium nickel-manganèse-cobalt, ou NMC, qui a été développée par le laboratoire Jeff Dahn. La technologie du phosphate de fer lithié, ou LFP, a, quant à elle, été développée par Hydro‑Québec et ses partenaires.
La technologie est née au Canada et nous avons le capital humain. Si la voiture ne peut pas fonctionner à basse température, nous pouvons trouver des solutions grâce au capital humain, aux très bonnes universités canadiennes, à nos institutions et à l'écosystème du Canada.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais dire à Mme McDonald et à M. Killeen que j'ai participé aux deux dernières rencontres de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, ou ACPE, et que c'est avec plaisir que j'y serai en juin, à défaut d'avoir pu y participer en mars.
Ma question s'adressera à M. Breton.
Monsieur Breton, j'aimerais avoir vos commentaires sur l'urgence de légiférer dès maintenant dans le but de garder un rythme pour le développement à venir et afin d'appuyer l'industrie en lui offrant plus de prévisibilité.
Doit-on recommander qu'Environnement et Changement climatique Canada accélère le pas et dépose dès ce printemps un projet de loi sur les véhicules zéro émission afin d'atteindre les objectifs de vente de véhicules électriques?
Lorsqu'un État légifère pour améliorer l'accès aux véhicules électriques pour un citoyen, est-ce que cela a une incidence sur le marché et sur le nombre de véhicules disponibles?
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Si l'on regarde la façon dont les choses se déploient partout dans le monde, on constate que les principaux marchés de vente de véhicules électriques sont des marchés réglementés.
Le Canada n'a pas réglementation, et, au troisième trimestre de 2021, le pourcentage de vente de véhicules cent pour cent électriques ou hybrides rechargeables était de 5,4 %.
Regardons les ventes de véhicules électriques en novembre ou en décembre en Europe et en Chine. En Chine, le pourcentage était à peu près de 20 %, en Allemagne, ce pourcentage était au-dessus de 30 % et en Norvège, il était de 90 %.
Une loi fédérale sur les véhicules zéro émission permettra assurément d'accélérer la vente de véhicules électriques. Pour l'instant, les constructeurs envoient en priorité les véhicules électriques dans les marchés qui sont les mieux réglementés et qui offrent des incitatifs en matière d'installation d'infrastructures ou de production de véhicules électriques, qui offrent des rabais à l'achat ou qui mettent sur pied des campagnes de sensibilisation.
Mme Lapointe a demandé s'il était possible de se déplacer en véhicule électrique dans certaines régions au Canada. La semaine dernière, je suis parti de la campagne, au Québec, et je me suis rendu à Toronto en véhicule électrique, avec quatre personnes à bord. Tout s'est bien passé. La température était de 20 degrés Celsius sous zéro. Les gens ont souvent tendance à penser qu'un véhicule électrique dans un pays comme le Canada, cela peut poser des problèmes. Ce n'est pas vraiment un problème.
D'ailleurs, la Norvège est le premier pays du monde en ce qui a trait à l'achat de véhicules électriques, et, pourtant, ce n'est pas un pays tropical. Il y a moyen de développer l'électrification des transports dans toutes les régions du Canada. Dans les régions nordiques où la production d'électricité est hors réseau, c'est plus compliqué. Nous travaillons sur le stockage d'énergie avec des gens comme M. Karim Zaghib.
Je peux vous dire qu'il est tout à fait possible de se déplacer en véhicule électrique partout au Canada, que ce soit en véhicule léger ou lourd. Cela se fait de mieux en mieux.
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Je vous remercie, monsieur le président. Je ne peux m'empêcher d'avoir l'impression de faire partie de ceux qui jouent du violon pendant que Rome brûle. En ce moment, à environ deux kilomètres d'où je me trouve, le pont Ambassador est bloqué, et il s'agit d'une voie de communication essentielle pour l'industrie automobile au pays. Je travaille avec des députés qui encouragent ces activités en partie.
Au même moment, nous discutons des façons de sauver les investissements dans les véhicules électriques. L'usine de Stellantis à Windsor, qui fabrique la Chrysler Pacifica, un véhicule électrique, est fermée en ce moment en raison de ces activités. Je ne peux toujours pas obtenir d'aide, y compris du , qui soutient que la route qui relie la 401 au pont international qui se trouve 17 kilomètres plus loin relève du municipal.
Au moment où je vous parle, le maire demande une injonction pour remédier à cette situation, qui paralyse la seule production de véhicules électriques au pays. Même si nous créons plus d'usines pour produire des batteries et nous accroissons les investissements dans cette industrie — et même si, comme l'a proposé M. Breton, nous adoptons certaines de ces très bonnes idées sur le transfert de technologie entre industries —, tout cela ne servira à rien. Hier, le président et PDG de Stellantis était à Windsor pour planifier l'avenir, car la Pacifica aura besoin d'un nouveau produit dans la région. Il s'agit sans doute de l'usine de fabrication la plus florissante depuis la Deuxième Guerre mondiale. Jusqu'à tout récemment, elle fonctionnait sur trois quarts de travail.
J'ai aussi Ford qui transporte actuellement des produits et des pièces par avion, en désespoir de cause, pour alimenter ses usines de fabrication de moteurs, et ce sera terminé pour ces travailleurs. Je m'excuse de poursuivre, mais je profite de mon temps de parole comme député pour insister sur ce qui se passe. La plupart des gens qui se trouvent à la frontière ne viennent pas des environs. Monsieur le président, près de là se trouve un des quartiers les plus pauvres du Canada. Ce quartier s'appelle Sandwich Town, et les gens qui y habitent sont en train de perdre leur qualité de vie, et qui plus est, on y trouve des chômeurs ainsi que des étudiants et d'autres groupes qui ont été privés de leurs droits. Ironiquement, ce sont eux les victimes de ce qui se passe actuellement.
Monsieur le président, j'espère que cela peut nous servir. Je vais poser à tout le moins une question à M. Breton, très rapidement, même si j'utilise mon temps pour exprimer clairement ma frustration face à ce qui se passe ici. Je vois qu'il y a encore de l'espoir et des possibilités, et j'aimerais lui poser la question suivante: grâce à nos universités, à nos atouts — si on fait abstraction des problèmes actuels —, peut‑on renverser la vapeur et nous concentrer aussi, comme il l'a mentionné, sur les motoneiges et d'autres types de véhicules électriques, afin que l'industrie ne soit pas concentrée uniquement sur les automobiles, pour nous différencier et prospérer dans l'avenir?
Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie les membres de leur indulgence.
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Comme je l'ai dit plus tôt, je pense que la plupart des pays occidentaux n'ont vu venir ni la vitesse à laquelle se produirait la transition vers les énergies renouvelables et l'électrification des transports ni l'ampleur des besoins en minerais critiques.
Pour des raisons géostratégiques et militaires, nous avons besoin de minerais critiques et de terres rares pour ces produits. Il y a quelques années, le Pentagone l'a d'ailleurs souligné et il est important de le dire.
À mon avis, le Canada n'a pas agi assez rapidement, et les États‑Unis non plus. Au cours des dernières années, certains pays ont laissé la Chine acheter des mines un peu partout dans le monde. On a fermé des mines qui exploitaient ces minerais critiques, parce qu'on disait que le marché n'était pas au rendez-vous et qu'on voyait les choses à trop court terme. Maintenant, nous commençons à voir les implications à long terme.
La Chine a vraiment pris une longueur d'avance sur le reste de la planète. Tout le monde est en train de se réveiller en ce moment et le réveil est brutal, mais il faut justement qu'on se réveille, parce que c'est urgent.
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C'est une excellente question.
Nous en avons déjà discuté un peu aujourd'hui. La Chine, naturellement, se trouvait loin devant le reste de la planète, mais beaucoup de pays asiatiques ont pu la rejoindre. Je pense que tous les autres pays, y compris le Canada, sont en mode rattrapage.
La bonne nouvelle pour le Canada est que nous avons ces minéraux critiques. Nous sommes un des très rares pays dans l'hémisphère occidental qui dispose de la plupart d'entre eux, et comme cela a été mentionné aussi aujourd'hui, nous possédons l'un des meilleurs secteurs miniers dans le monde.
C'est donc une occasion à saisir pour le Canada. Pouvons-nous extraire ces minéraux et les transformer pour en faire les produits dont la planète a besoin? Nous le pouvons, assurément. Il y a beaucoup de travail à faire. Il faut aussi transformer ces minéraux. Nous avons besoin d'une industrie de la transformation qui peut faire en sorte que les minéraux et les métaux qui sont extraits sont transformés et ensuite intégrés dans les batteries et les autres produits importants pour effectuer la transition à venir.
Nous sommes en mode rattrapage, mais le reste de la planète l'est aussi. C'est la réalité, et je pense qu'un de mes homologues ici a mentionné que l'Europe met beaucoup l'accent sur cet enjeu, tout comme l'Australie. Ces deux pays se sont dotés de formidables stratégies pour les batteries, et comme nous le savons tous, les États-Unis sont aussi passés à l'offensive.
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Je dirais que nos membres vont en quelque sorte de la petite société d'exploration minière à la société d'exploitation, et que c'est le principal groupe.
L'incidence des changements apportés au cours des dernières années, depuis l'élaboration et la mise en œuvre de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, n'est pas encore comprise totalement. Je ne pense pas qu'il y ait eu suffisamment de projets ayant passé par le processus pour comprendre l'incidence que cela pourrait avoir sur l'élaboration des projets.
Les permis pour l'accès aux terres et la capacité de commercialiser de nouveaux produits sont certainement une source de préoccupation pour nous. Dans certaines régions du Canada, il est encore difficile pour nos membres d'avoir accès aux terres prometteuses, d'effectuer les travaux de façon continue, et d'avoir une certitude pour leurs investisseurs, et ce peut être en raison des lois fédérales ou des lois provinciales, ou de l'interaction entre les deux. Il existe différentes raisons.
Cela nous ramène à nos recommandations. L'idée à la base de celle concernant la géoscience publique est d'accroître le soutien offert aux provinces, aux municipalités et aux régions pour leur donner une meilleure idée de ce qui se trouve dans leur sous-sol. C'est uniquement ainsi qu'il est possible de réunir les personnes partageant les mêmes idées. On peut notamment se poser les questions suivantes: où aura‑t‑on besoin d'énergie? Où devra‑t‑on construire des routes? Où peut‑on, en fait, avoir du développement économique et le faire de manière engagée et dans un esprit de collaboration?
Je reviens à l'idée que la géoscience publique et son financement sont hyper importants. Comme je le dis au sujet de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, cela a été bien pensé dans une certaine mesure. Notre association a, bien entendu, collaboré avec l'Association minière du Canada pour fournir de la rétroaction tout au long de son élaboration.
Nous allons continuer de travailler avec le gouvernement au fur et à mesure que les sociétés vont passer par toutes les étapes du processus pour comprendre où des problèmes peuvent exister.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je ne sais pas si M. Masse est de retour parmi nous, mais je souhaite consigner au compte rendu que je vais transmettre son message au gouvernement. J'en profite pour lui témoigner mon admiration pour les efforts qu'il déploie pour représenter ses électeurs, saisissant toutes les occasions qui se présentent à lui pour parler en leur nom et en celui des entreprises locales. Je vous confirme que j'ai pris des notes.
Sur ce, j'aimerais maintenant faire une observation.
Il y a 20 ans, l'industrie traditionnelle des véhicules à moteur à combustion en était à ses balbutiements en Chine. C'était un acteur négligeable. Mais, très rapidement, la Chine a compris qu'elle ne pouvait pas rattraper son retard et a alors trouvé, nous pensons, un créneau très pointu dans lequel investir de façon stratégique en procédant à l'achat de mines et de tout ce qui s'y rapporte et en misant sur l'avenir des véhicules électriques et des batteries.
J'en ai tiré une leçon, soit que le rattrapage n'est jamais la meilleure option. Je sais qu'il faut passer par là, mais le Canada compte de nombreux experts dans ce secteur. Je les appelle donc à fournir davantage de conseils au gouvernement afin qu'il sache où il doit vraiment investir et sur quoi il doit se concentrer afin d'assurer son avenir. Il peut s'agir d'un très petit maillon, toutefois crucial, de la chaîne d'approvisionnement.
Ma première question s'adresse à M. Killeen, de l'ACPE.
Pouvez-vous confirmer qu'il y a un grand gisement de lithium solide au Canada? Est‑ce vrai?
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Je ne peux pas traiter de la capacité ou du potentiel d'un gisement en particulier, mais il y a sans contredit de possibles gisements de lithium solide dans tous les provinces et territoires canadiens ou presque. Il me semble qu'il y a aussi des indices affleurants ou des projets de prospection connus pour différents types de lithium dans toutes ces régions, que l'on parle du Nord du Québec, de Terre-Neuve, de l'Ontario ou de l'ensemble des territoires.
Ce que nous essayons essentiellement d'exprimer au Comité, c'est que le potentiel est immense. En gros, notre secteur s'est concentré sur autre chose pendant plus d'un siècle, que l'on pense au cuivre et au nickel, des composants indéniables des batteries et des véhicules électriques et de diverses technologies. Du point de vue des éléments marginaux dont nous avons discuté, ni le secteur canadien ni les programmes provinciaux ou fédéraux n'ont accordé d'attention aux géosciences publiques. La nuance est subtile, mais il s'agit essentiellement de recentrer les stratégies employées jusqu'ici afin d'en changer l'intensité et la visée de sorte à comprendre où se trouve le potentiel en minéraux critiques au Canada.
Vous constaterez que nos membres font de la prospection de minéraux critiques sous diverses formes partout au pays, mais, comme je l'ai souligné d'emblée, nous savons que moins de 3 % des activités nationales de l'an dernier portaient sur les terres rares, le lithium ou le cobalt, par exemple. Nous estimons qu'il faut offrir des incitatifs à ce volet de notre secteur pour tenter d'y attirer davantage l'attention.
Pour revenir à la question que vous avez posée plus tôt — veuillez m'excuser — à propos de notre capacité: il y a aujourd'hui plus de 950 sociétés cotées au TSX Venture Exchange qui œuvrent dans la prospection minière. Plus de la moitié de ces sociétés sont cotées au Canada. Si l'on prend le TSX dans son ensemble, 35 % de toutes les sociétés qui y sont cotées œuvrent dans le secteur minier, donc la capacité du secteur peut être augmentée, qu'il s'agisse de prospection ou d'extraction. La capacité est bien là du point de vue des connaissances. Il s'agit en fait d'ajouter certains de ces petits éléments qui peuvent nous aider à accélérer le rythme.
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Pour qu'il y ait un écosystème complet, il faut une exploitation minière qui connaît les délais dont nous avons parlé. C'est une pièce clé du puzzle.
Nous avons déjà une bonne partie de l'écosystème en place, ce qui est une excellente nouvelle. Nous avons les constructeurs. Nous avons cité Lion Électrique. Nous avons des constructeurs de véhicules lourds électriques et miniers. Nous avons bien sûr un secteur automobile pleinement établi.
Il faudra un certain temps pour avoir un écosystème complet, c'est certain. Le problème est en amont. C'est l'exploitation minière, le raffinage et le traitement. Mais nous en avons beaucoup entendu parler, ce qui est une excellente nouvelle. Nous avons la capacité d'y arriver, mais il nous faudra du temps, ce qui ne veut pas dire que cela n'en vaut pas la peine.
Les gens vont conduire des voitures électriques pendant de nombreuses années, ce qui est une excellente nouvelle. Nous n'avons pas besoin d'y arriver l'an prochain, ce qui ne veut pas dire que nous ne devrions pas accroître notre capacité en visant la fin de la décennie.
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Je vais revenir un peu en arrière et aussi parler des délais pour un instant.
Pour en arriver à l'extraction, il faut avant tout qu'il y ait prospection, ce qui est certes onéreux. Comme je l'ai dit plus tôt, les chances de réussite sont très faibles. C'est une opération exigeante en investissements. La majorité des sociétés de prospection actuelles n'ont pas encore réalisé de revenus. Elles ne bénéficient pas des revenus tirés d'une mine opérationnelle, donc elles dépendent des marchés financiers pour réunir des capitaux et les investir sur le terrain dans l'espoir d'y trouver quelque chose.
Le processus de prospection en tant que tel peut être très onéreux. Établir un gisement économiquement viable grâce aux techniques actuelles peut prendre de cinq à dix ans. Et il n'est question ici que du temps et des efforts nécessaires pour franchir cette étape.
Si nous mettions notre secteur en branle aujourd'hui, si nous envoyions les sociétés de prospection à un endroit précis au pays pour qu'elles y mènent des activités destinées à lancer une nouvelle production, il nous faudrait attendre une décennie pour obtenir l'inventaire dont nous avons parlé. C'est pour cette raison qu'il est absolument vital, selon nous, d'intensifier le recours aux incitatifs, de faire tourner ces foreuses et d'effectuer ce genre de travail adéquat sur le terrain.
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Le Québec est un excellent exemple en matière d’économie circulaire, à savoir de la mine à la cellule, jusqu’au recyclage de la mine urbaine. Il y a une complémentarité. Il faudrait travailler ensemble et développer cette complémentarité entre le Québec, l’Ontario et le fédéral.
Aujourd'hui, par exemple, M. Breton a parlé de la spécificité du Québec pour ce qui est des camions et des motoneiges, notamment. Il en va de même pour la spécificité de Ford et de GM en Ontario. Nous devrions travailler ensemble pour établir une propriété intellectuelle commune, une stratégie visant à établir des licences croisées, une stratégie pour changer la technologie, et ainsi de suite.
Comme je l’ai dit au sujet des centres, de façon globale, il faudrait s'occuper de notre industrie, que l'on a laissé tomber il y a longtemps. Il faudrait la rétablir et en développer la complémentarité. Le gouvernement fédéral ne devrait pas avoir d'autre choix que d'appuyer les provinces. Par exemple, si l'on ramène une compagnie qui peut fournir 25 % du financement d’une cellule, le gouvernement devrait offrir l'équivalent. Je pense que cela va dans le sens des intérêts nationaux.
Nous devrions rapidement nous positionner quant à la fabrication des matériaux actifs d'anode ou de cathode ainsi que des cellules. C’est ce qui est le plus important pour l’électrification des transports.
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Je voudrais commencer par une remarque à l'intention de M. Breton.
Monsieur Breton, vous avez entendu M. Masse parler de la diversification de l'utilisation des batteries électriques au Canada, et il a mentionné les motoneiges. J'aimerais juste parler des vélos électriques. Je suis planificateur et j'étais secrétaire parlementaire auprès de la ministre de l'Infrastructure lors de la dernière législature. J'ai dirigé l'élaboration de la première stratégie et du premier fonds national pour le transport actif au Canada. Je peux vous dire, à la lumière de la consultation nationale que nous avons effectuée dans le cadre de ces travaux, qu'il existe un appétit énorme et croissant pour les vélos électriques au Canada, et j'espère donc que ce fait sera pris en compte. Voilà ce que je voulais vous dire. Merci.
J'aimerais poser la même question à M. Zaghib et à M. Fortier, mais sous un angle différent pour chacun d'eux.
Pour ce qui est des aspirations du Canada dans ce domaine, devrions-nous nous concentrer sur la variété de lithium solide ou sur les saumures de lithium? J'aimerais que vous répondiez tous les deux à cette question.
Monsieur Zaghib, pourriez-vous axer votre réponse sur la perspective du traitement des matières premières et de la chimie électrique? Sur laquelle de ces deux variétés devrions-nous nous concentrer? Y en a‑t‑il une meilleure?
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Je vais répondre directement à cette question et dire que nous devrions extraire ces deux matières, car il nous en faut une grande quantité.
Nous avons beaucoup parlé de la dépendance à l'égard des puissances étrangères pour ces matériaux, et il s'agit d'un vrai problème, mais le problème à plus long terme est que le monde va avoir besoin de beaucoup plus de tous ces matériaux. Si nous voulons que les gens conduisent des voitures électriques, par exemple, d'ici 2035 ou 2030, nous devons avoir la capacité d'assembler ces batteries.
Le fait est qu'en tant que pays, nous devrions soutenir les entreprises qui explorent et exploitent les roches dures. Nous devrions également soutenir les entreprises qui développent des solutions innovantes liées aux saumures. Elles existent dans différentes régions de notre pays, et c'est une bonne nouvelle. Différentes régions de notre pays peuvent participer à ce processus, et c'est une excellente nouvelle. Ce besoin pourrait créer une activité économique dans tout le pays.
Je dirais également que si l'on considère que le secteur des véhicules électriques va de l'exploitation minière à la mobilité, en passant par le recyclage, il est multiplicateur sur le plan économique. Si vous avez un fabricant d'équipement d'origine qui est prêt à construire un véhicule électrique et qu'il s'approvisionne en matériaux au Canada, nous créons des emplois dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement et de la chaîne de valeur. C'est une excellente nouvelle.
Pour répondre à votre question, nous devons exploiter ces deux variétés de lithium, ainsi que le graphite, le cobalt et le manganèse — et nous pouvons le faire.
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Je dirais que le gouvernement réussit très bien à recueillir une partie de cette information. Nous avons nous-mêmes recours à Ressources naturelles Canada en tant que bonne ressource pour cerner d'éventuelles possibilités.
Si nous regardons la liste actuelle de RNCan des 100 principaux projets d'exploration au Canada, il n'y en a peut-être qu'un seul pour le lithium. Il y en a quelques‑uns pour l'uranium, mais de façon générale, vous verrez que ces projets sont plus traditionnels — par exemple pour extraire du cuivre, du nickel ou de l'or.
Quand on examine les stocks actuels du Canada, on constate qu'il y en a peu pour ce qui est de certains produits au lithium dont nous parlons, ou des terres rares. Cependant, en ce qui a trait au potentiel, nous sommes convaincus qu'il est très élevé. Ce n'est pas qu'en théorie, car nous avons un vaste territoire; c'est un fait compte tenu des résultats obtenus par des entreprises au fil des ans en explorant différents terrains au Canada. Je dirais que notre capacité à accroître nos stocks est extrême. Le potentiel est énorme. Il faut seulement se pencher sur ces segments de l'industrie et y investir de l'argent.
Pour accélérer ces démarches, nous croyons que les sciences de la Terre dans le secteur public sont importantes, car nous savons qu'il y a de plus grands enjeux pour les Canadiens en ce moment. Nous tentons de conserver 30 % de nos terres et de nos océans d'ici 2030. Nous voulons devenir carboneutres d'ici 2050. Ce sont d'énormes défis à relever en même temps alors que nous cherchons à élargir ce secteur et à créer plus de possibilités pour notre chaîne d'approvisionnement en vue d'alimenter le marché mondial.
Quand nous regroupons ces choses, nous revenons vraiment à la question centrale. Nous devons savoir où en sont les choses et comment les faire progresser, pour être en mesure d'avoir les bonnes discussions; nous devons créer l'acceptabilité sociale nécessaire aux travaux, et nous pouvons vraiment rallier tous les Canadiens au concept.