:
Soyez tous les bienvenus. Il y a une très grande foule dans la salle. Je suis heureuse que tout le monde soit là. Nous amorçons aujourd’hui une nouvelle étude mais, avant d'entamer l’audience elle-même, nous devons nous occuper de quelques travaux du Comité.
Toutefois, avant de passer à cela, j’aimerais souligner que nous nous rencontrons aujourd’hui en territoire algonquin non cédé. Une partie du processus auquel un nombre de plus en plus important de Canadiens participent consiste à reconnaître les territoires autochtones où nous tenons des audiences publiques ou des cérémonies. Cette reconnaissance s’inscrit dans le cadre du processus de vérité et de réconciliation.
Conformément à l’ordre de renvoi du mercredi 7 février 2018, nous sommes saisis aujourd'hui du projet de loi , Loi visant à assurer l’harmonie des lois fédérales avec la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
Avant d'amorcer les exposés, j’aimerais demander aux membres du Comité d’examiner le budget présenté. Nous devons approuver un budget de 1 700 $ pour terminer notre étude sur les territoires. Mike propose que nous approuvions le budget, et Gary appuie la motion.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Merci.
Notre ordre du jour est chargé, et nous accueillons de nombreux experts dans la salle. Nous tenons à entendre vos témoignages. De nombreux Canadiens s’intéressent à ce sujet et, en particulier, l’un des membres de notre comité, Romeo Saganash, qui est le parrain du projet de loi et qui le présente pour faire avancer le Canada.
Nous allons commencer par entendre le ministère de la Justice. Nous recevons deux de ses représentants. Compte tenu de la façon dont nous fonctionnons, vous ferez un exposé pendant 10 minutes, puis nous passerons au ministère des Affaires autochtones et du Nord, qui sera suivi du ministère du Patrimoine canadien. Chaque groupe disposera de 10 minutes, après quoi nous amorcerons les séries de questions.
Je vous remercie beaucoup de votre attention. Nous allons commencer par le ministère de la Justice, dont les représentants sont Ana Stuhec et Stefan Matiation.
:
Avant de commencer, j’aimerais souligner que nous nous rencontrons en territoire algonquin.
Nous aimerions remercier le Comité d’avoir invité le ministère de la Justice à comparaître aujourd’hui devant lui relativement au projet de loi émanant d'un député. Comme vous le savez, en mai 2016, le gouvernement du Canada a annoncé son appui sans réserve à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et s’est engagé à sa pleine mise en oeuvre, en partenariat avec les peuples autochtones.
Depuis, le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour mettre en oeuvre la déclaration des Nations unies; cette mise en oeuvre a été décrite à plusieurs reprises par la comme étant un élément important de la transformation que le gouvernement fédéral souhaite entreprendre dans le contexte du renouvellement de sa relation avec les peuples autochtones.
[Français]
La création du groupe de travail de ministres chargé d'examiner les lois, les politiques et les pratiques opérationnelles concernant les peuples autochtones a été une étape cruciale de ce processus.
En annonçant la création du groupe de travail, en février 2017, le a précisé que son objectif était de s'assurer que la Couronne s'acquitte de ses obligations constitutionnelles en ce qui concerne les droits ancestraux et les droits issus de traités, respecte les normes internationales en matière de droits de la personne, y compris la Déclaration des Nations unies, et appuie la mise en oeuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation.
[Traduction]
De plus, en juillet 2017, le gouvernement du Canada a adopté et rendu publics les « Principes régissant la relation du Gouvernement du Canada avec les peuples autochtones ». Ces principes sont fondés sur l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et la déclaration des Nations unies, et éclairés par le Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Les principes, ainsi que la déclaration des Nations unies, orientent les présents travaux dans le contexte de l’examen des lois, politiques et pratiques opérationnelles, et constitueront le fondement pour transformer la manière dont le gouvernement fédéral appuie les peuples et gouvernements autochtones.
Dans le cadre de son mandat, le groupe de travail a aussi entendu les points de vue de nombreux dirigeants et organisations autochtones à l’égard de leur vision quant à la manière dont le Canada devrait adopter et mettre en oeuvre la déclaration des Nations unies, en partenariat avec les peuples autochtones. Comme l’a expliqué la lorsqu’elle a annoncé l’appui du gouvernement au projet de loi , ce projet est aussi largement aligné avec l’engagement du gouvernement à mettre en oeuvre la déclaration de Nations unies et à transformer les relations entre la Couronne et les Autochtones. Il représente un aspect essentiel du changement devant être effectué afin de transformer les relations entre les Autochtones et la Couronne, en se fondant sur la reconnaissance et la mise en oeuvre des droits ancestraux.
Le projet de loi appelle à l’harmonisation des lois fédérales avec la déclaration des Nations unies. La démarche proposée dans le projet de loi, qui est similaire à celle adoptée jusqu’à maintenant par le gouvernement fédéral, témoigne de la reconnaissance de la nécessité de mettre en oeuvre la déclaration de manière progressive, en coopération et collaboration avec les peuples autochtones, à travers un éventail de mesures, notamment des mesures législatives, politiques et administratives. La nature, la portée et le type de la démarche adoptée varieront nécessairement en fonction des domaines en question.
[Français]
Le projet de loi reflète également l'article 38 de la Déclaration des Nations unies, qui stipule ceci:
Les États prennent, en consultation et en coopération avec les peuples autochtones, les mesures appropriées, y compris législatives, pour atteindre les buts de la présente Déclaration.
Pour ce motif, et comme plusieurs l'ont fait remarquer, le projet de loi lui-même ne permettra pas d'accomplir la mise en oeuvre intégrale de la Déclaration des Nations unies. Une démarche exhaustive comprenant des efforts et des mesures supplémentaires en vue de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies sera nécessaire.
[Traduction]
Le 14 février 2018, le gouvernement fédéral a pris des mesures supplémentaires afin de faire progresser cette mise en oeuvre. Le a fait une déclaration sur la reconnaissance et mise en oeuvre des droits ancestraux à la Chambre des communes confirmant la reconnaissance d’une approche à l’égard des relations avec les peuples autochtones fondée sur les droits et l’élaboration de nouvelles lois et politiques dans le contexte d’un nouveau cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits ancestraux.
Les mesures proposées dans le projet de loi , ainsi que les discussions importantes que le projet de loi suscitera devant ce comité et dans l'ensemble du pays, contribueront à accélérer la transition vers la reconnaissance de relations fondées sur les droits.
Madame la présidente, c’est avec un grand plaisir que nous répondrons aux questions des membres du Comité au sujet du projet de loi d’initiative parlementaire . Merci.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à tous.
J'aimerais tout d'abord souligner que nous nous rencontrons aujourd'hui en territoire algonquin non cédé.
[Traduction]
Merci d’avoir invité le ministère à discuter du projet de loi . Aujourd’hui, je ferai surtout le point sur les efforts déployés par le gouvernement du Canada pour s’assurer que nous n’entravons pas la mise en oeuvre des droits des Autochtones, y compris les travaux relatifs à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Fondamentalement, la déclaration affirme que les peuples autochtones ont le droit de vivre, de se développer et de prospérer selon leurs particularités et leurs priorités, de décider eux-mêmes de leur avenir.
Depuis longtemps, nous travaillons au renforcement de l’autodétermination et à l’amélioration du bien-être des Autochtones. Depuis plus de 30 ans, on déploie des efforts motivés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, qui reconnaît et protège les droits ancestraux.
[Français]
Par exemple, la négociation de traités modernes et d'ententes sur l'autonomie gouvernementale fait progresser la mise en oeuvre des articles 3, 4 et 5 de la Déclaration des Nations unies, qui affirment les droits des peuples autochtones à l'autodétermination et à l'autonomie gouvernementale.
[Traduction]
Depuis 2015, nous avons également entamé des discussions sur la reconnaissance des droits ancestraux et l’autodétermination. Dans le cadre de ces discussions, nous nous sommes réunis avec des groupes autochtones en fonction de la façon dont ils voulaient s’organiser, et nous avons commencé par la reconnaissance de leurs droits. Nous entretenons des discussions continues sur la reconnaissance des droits avec les collectivités, les conseils tribaux, les groupes issus de traités historiques et les organisations métisses, ainsi que d’autres organismes communautaires qui se réunissent pour reconstruire leurs nations de la manière dont elles l’entendent.
Dans le cadre de ces discussions, nous étudions les priorités communes mentionnées par nos partenaires autochtones. Nous nous rencontrons sans mandat prédéterminé et nous collaborons afin de tracer la voie à suivre pour atteindre les résultats qui importent aux collectivités autochtones. Nous nous efforçons d’établir des ententes souples et d’aider les collectivités autochtones à parvenir à l’autodétermination de la manière dont elles le souhaitent, qui peut évoluer parallèlement à nos relations. Grâce à ce processus novateur, nous concrétisons notre engagement en matière d’élaboration conjointe de politiques, qui est illustré à l’article 18 de la déclaration, selon laquelle les peuples autochtones ont le droit de participer à la prise de décisions concernant des questions qui touchent leurs droits, par l’entremise de leurs propres représentants.
La collaboration avec des groupes autonomes pour faire progresser les priorités communes, y compris le renforcement et la gouvernance des nations, donne également suite aux articles 3 et 9, qui font valoir les droits des peuples autochtones relatifs à la détermination de leurs communautés, nations et entités politiques ainsi qu’à l’appartenance à ces dernières.
[Français]
La Déclaration contient également des appels répétés demandant le respect du principe du consentement libre, préalable et éclairé lorsque des décisions touchent les peuples autochtones.
Dans cette optique, l'article 35 et l'obligation de consulter servent à protéger les droits ancestraux contre la conduite de la Couronne et à concilier les droits des peuples autochtones avec ceux de la société en général.
[Traduction]
Nous avons encore du travail à faire pour pleinement mettre en oeuvre la notion de consentement libre, préalable et éclairé. Le Canada a adopté une approche pangouvernementale à l’égard de ces obligations en réponse aux décisions des tribunaux et aux pratiques exemplaires établies par les ministères et organismes fédéraux afin de répondre à leurs besoins particuliers.
Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses façons dont notre travail a fait progresser, et continue de faire progresser, la mise en oeuvre de la déclaration.
Plus récemment, le gouvernement du Canada a pris de nouvelles mesures audacieuses afin de diriger des efforts de collaboration qui soutiennent les droits issus de traités des Autochtones et leurs droits inhérents, tels que reconnus à l’article 35, tout en respectant les objectifs énoncés dans la déclaration.
[Français]
Le 14 février, le a annoncé que le gouvernement du Canada allait élaborer un Cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits des Autochtones en partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis.
Pour véritablement établir une nouvelle relation entre le Canada et les peuples autochtones, le gouvernement du Canada fera de la reconnaissance et de la mise en oeuvre des droits le fondement de toute relation entre les peuples autochtones et le gouvernement fédéral.
[Traduction]
C’est au coeur de ce que la déclaration cherche à accomplir; cette dernière constitue d’ailleurs un élément fondamental du futur cadre. Même si, jusqu’à présent, notre travail a grandement contribué à mettre en oeuvre des éléments de la déclaration, nous savons qu’il y a encore beaucoup à faire. Le cadre pour la reconnaissance et la mise en oeuvre des droits des Autochtones établira les mécanismes nécessaires afin que tous les ministères fédéraux respectent l’engagement pris en vue de reconnaître et de mettre en oeuvre ces droits, ce qui facilitera la mise en oeuvre d’une approche pangouvernementale fondée sur la loi et la politique.
Pour déterminer le contenu du cadre, la mène une mobilisation nationale avec les partenaires inuits, métis et des Premières Nations, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes, les jeunes et les aînés. Cette mobilisation fera également intervenir l’industrie, le grand public et nos partenaires provinciaux et territoriaux afin de soutenir un engagement pancanadien à l’égard de la reconnaissance et de la mise en oeuvre des droits.
N’oublions pas que nos partenaires dans ce processus sont les détenteurs de droits et non les intervenants.
Nous travaillerons en partenariat avec les peuples autochtones pour déterminer à quoi ressemblera la nouvelle relation entre la Couronne et les Autochtones.
Dans le cadre de ce processus, nous mettons en pratique l'appel du projet de loi à travailler en consultation et en collaboration avec les peuples autochtones pour mettre en oeuvre leurs droits dans les lois canadiennes. Ce que nous apprenons grâce à la mobilisation renforce également les sources de connaissances existantes, comme le Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones, le rapport Penner et le travail sans relâche de nombreux défenseurs des droits des Autochtones.
Pour reprendre le libellé du projet de loi , il s'agit de notre « plan d'action national » pour faire avancer les droits ancestraux et atteindre les objectifs de la déclaration. D'après les premières observations, le futur cadre pourra comprendre des éléments tels que: une loi qui officialise la norme de reconnaissance des droits ancestraux et en fait le fondement de toutes les relations gouvernementales avec les peuples autochtones; une nouvelle politique qui tient compte des besoins particuliers des Premières Nations, des Inuits et des Métis en vue de remplacer la politique sur les revendications territoriales globales et la politique sur le droit inhérent; une réforme des politiques et des pratiques gouvernementales afin d'appuyer la mise en oeuvre des traités et des ententes d'autonomie gouvernementale; des mécanismes qui soutiennent le rétablissement des nations et des gouvernementaux autochtones, et qui appuient l'autodétermination des Autochtones ainsi que le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale; la création de nouveaux modes de règlement des différends afin de résoudre les problèmes liés aux droits, y compris le chevauchement des territoires, la mise en oeuvre des traités et les griefs historiques, et de nous éloigner du conflit pour nous rapprocher de la collaboration; des outils pour renforcer une culture de responsabilisation au sein du gouvernement fédéral et renforcer le lien de confiance entre les peuples autochtones et le gouvernement fédéral; une loi qui remplace Affaires autochtones et du Nord Canada par deux ministères qui répondent mieux aux besoins distincts des Premières Nations, des Inuits et des Métis.
Ces premières composantes sont le résultat de notre réflexion préliminaire sur la forme que pourra prendre le cadre et elles donnent directement suite aux éléments clés de la déclaration. L'objectif est de tracer une nouvelle collaboration entre le gouvernement du Canada et les Premières Nations, les Inuits et les Métis, et de mettre fin à des décennies de méfiance, de pauvreté, de promesses brisées et d'injustice.
Il est essentiel de collaborer avec les partenaires des Premières Nations, inuits et métis pour définir la façon dont nous reconnaissons et mettons en oeuvre les droits des Autochtones dans les lois et les politiques fédérales si nous voulons surmonter notre héritage de colonialisme et rétablir les nations et les gouvernements autochtones. Cette transformation marquée de notre relation ne se fera pas du jour au lendemain — nous nous efforçons de créer une vision à plus long terme pour un Canada meilleur où des nations autochtones saines, prospères et autonomes sont des partenaires clés.
Le projet de loi reprend cet objectif pour nous aider à concrétiser la vision de la déclaration et la promesse de l'article 35.
[Français]
Nous nous engageons à produire des résultats tangibles qui améliorent le bien-être des Autochtones et rassemblent les Canadiens dans une société plus juste afin que nous puissions poursuivre notre parcours vers la réconciliation.
Merci.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à toutes vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Je tiens d'abord à reconnaître que nous sommes sur les terres ancestrales des Algonquins Anishinaabeg, et j'aimerais remercier le Comité d'offrir à Patrimoine canadien l'occasion de fournir des renseignements sur le projet de loi .
Mes brefs remarques décriront comment des projets actuels de Patrimoine canadien concordent avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Je traiterai des langues autochtones, dont il est question à l'article 13 de la déclaration, puis du patrimoine culturel, auxquels réfèrent les articles 11 et 12.
[Français]
En décembre 2016, devant l'assemblée générale annuelle de l'Assemblée des Premières Nations, le s'est engagé à ce que le gouvernement promulgue une loi visant à préserver, promouvoir et revitaliser les langues autochtones. Le premier ministre a également déclaré que la loi en question serait élaborée conjointement avec les peuples autochtones.
À la suite de cela, en juin 2017, la , s'est jointe au chef national Bellegarde de l'Assemblée des Premières Nations, au président Obed de l'Inuit Tapiriit Kanatami et au président Chartier du Ralliement national des Métis pour annoncer le lancement d'un processus d'élaboration conjointe de cette loi.
Depuis ce temps, les quatre parties ont travaillé avec diligence en collaborant au codéveloppement de la loi. J'aimerais ajouter que ces groupes ne sont pas les seuls qui seront consultés, évidemment. L'ensemble des titulaires de droits feront l'objet de consultations.
En aidant à préserver et à restaurer les langues autochtones, Patrimoine Canadien poursuit l'engagement du gouvernement à mettre en oeuvre les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation dans un esprit de réconciliation.
En ce qui concerne les programmes de soutien financier, Patrimoine canadien livre un volet du Programme des Autochtones qui s'appelle l'Initiative des langues autochtones. Ce volet appuie des projets communautaires dirigés par des Autochtones axés sur la revitalisation, la préservation et la promotion des langues autochtones. Les ressources financières de ce volet du Programme ont été accrues récemment, passant de 5 millions à 19 millions de dollars, à la suite du budget de 2017. Patrimoine canadien offre également un volet du Programme appelé Radiodiffusion autochtone dans le Nord, dont l'objet fait écho à l'article 16 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
[Traduction]
Les articles 11 et 12 de la déclaration portent sur l'accès, la préservation et le rapatriement des biens culturels et des restes humains, en particulier ceux qui sont en possession des États. Actuellement, Patrimoine canadien offre un soutien financier aux communautés autochtones et aux musées canadiens admissibles pour aider les communautés à avoir accès à leur patrimoine, le préserver et le transmettre aux générations futures.
Un montant modeste de financement est également disponible pour soutenir le rapatriement. Le ministère travaille à la révision des détails de ses programmes de financement afin de mieux répondre aux besoins liés au rapatriement dans les communautés autochtones, par exemple, en élargissant les types d'établissements admissibles et en incluant différents types de dépenses admissibles. Le rapatriement depuis les collections publiques telles que celles des musées nationaux tombe sous la responsabilité de ces établissements, qui sont indépendants du gouvernement.
En réponse à l'appel à l'action 67 de la Commission de vérité et réconciliation, le ministère du Patrimoine canadien fournit des fonds à l'Association des musées canadiens pour entreprendre, en collaboration avec les peuples autochtones, un examen national des politiques muséales et des pratiques exemplaires afin de déterminer le niveau de conformité à la déclaration des Nations unies et de faire des recommandations.
Voilà qui conclut mes propos.
:
À mes yeux et du point de vue de bon nombre des collectivités des Premières Nations, la signification à donner au concept de consentement apparaît certes très claire. Je répète que Palm Palmater avait sans doute raison.
Par ailleurs, cette notion de consentement va intervenir dans la mise en oeuvre des lois d'application générale, en plus d'influer sur des enjeux importants comme l'exploitation des ressources naturelles et l'utilisation des terres.
Pour ce qui est des lois d'application générale, je pourrais prendre l'exemple du projet de loi qui vise la légalisation du cannabis. Comment allez-vous obtenir le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause si cette loi est adoptée?
L'application générale de cette nouvelle loi sur le cannabis va avoir des répercussions dans les collectivités des Premières Nations, cela ne fait aucun doute dans mon esprit. La ministre a bien indiqué que ce sont les lois d'application générale qui sont en cause.
Comment votre ministère va-t-il obtenir le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause pour une mesure comme le projet de loi ? En effet, vous n'avez pas pour l'instant un tel consentement.
Le sénateur Patterson revient à peine du Nord. Les gens là-bas sont très inquiets. Ils disent n'avoir été consultés d'aucune manière concernant le projet de loi . Peut-être pourriez-vous nous dire comment vous allez vous y prendre pour obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des Inuits, des Métis et des Premières Nations de tout le Canada.
:
En plus des discussions qui ont cours au sujet des langues, de la culture et des systèmes traditionnels pour la prise de décisions et la gouvernance, il est de plus en plus question sur toutes les tribunes canadiennes de la volonté de revitaliser les systèmes traditionnels de droit des Autochtones et d'en arriver à mieux les comprendre. Nous nous penchons sur les divers concepts entourant l'autodétermination et sa perception par les différentes collectivités, en même temps que sur les enjeux touchant l'autonomie gouvernementale.
Il y a assurément des activités en cours dans différentes régions du pays pour tirer ces questions au clair. Je veux surtout vous dire que les ententes que nous avons conclues avec les gouvernements et les nations autochtones devraient en fait être vues comme des ponts entre les perspectives, la culture, les langues, les systèmes de gouvernance, les processus décisionnels et les lois autochtones et leurs équivalents à l'échelon fédéral au Canada.
Si nous voulons des ententes qui servent véritablement de ponts entre ces systèmes, il importe de faire le nécessaire pour aider les collectivités et les nations autochtones, lesquelles doivent surmonter plus de 150 ans de colonialisme, à bien comprendre ce que ces concepts signifient pour eux dans le monde actuel.
Ils sont d'ailleurs nombreux à très bien le comprendre. Je ne veux laisser entendre d'aucune manière que ces concepts échappent à toutes les collectivités autochtones. Plusieurs en ont une compréhension très profonde, mais il y en a beaucoup qui ont de la difficulté à récupérer bon nombre des acquis qui ont été perdus, dégradés ou mutilés en raison des torts causés par les tactiques d'assimilation déployées par les gouvernements au fil de plusieurs décennies.
Des efforts sont donc consentis. Certaines facultés de droit collaborent de près avec les collectivités pour les aider à consigner par écrit le fonctionnement de leur régime de droit dans le but de pouvoir le remettre en pratique. Nous essayons par la suite de voir comment il est possible de conclure un accord aux fins de l'autonomie gouvernementale pouvant fonctionner aussi bien à l'intérieur de leur régime juridique que dans les limites du nôtre.
Je pense que ce sont là des mesures d'une grande importance.
J'aimerais souligner que nous nous trouvons sur des terres non cédées du peuple algonquin.
Je m’appelle Dominique Blanchard. Je suis sous-ministre adjointe de la Direction générale des affaires publiques et autochtones et des services ministériels d’Environnement et Changement climatique Canada. Je suis accompagnée aujourd’hui de mon collègue, M. Brent Parker, de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.
Je remercie le Comité d’avoir invité mon ministère à participer à la présente séance sur le projet de loi . Dans ma déclaration préliminaire, je parlerai des gestes que pose Environnement et Changement climatique Canada pour faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones ainsi que pour donner suite à l’engagement du gouvernement à l’égard de l’adoption et de la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Je parlerai du travail qui est déjà en cours de même que des occasions qui, à notre avis, pourraient permettre de renforcer les liens entre notre ministère et les peuples autochtones et les gouvernements.
[Français]
Les peuples autochtones sont des chefs de file en matière de conservation. Ils protègent l'environnement depuis fort longtemps et ils se sont dotés de droits bien établis à l'égard de l'utilisation des terres, de l'eau, des glaciers et de la faune. Ils possèdent une connaissance de l'environnement qui a été acquise au fil des générations.
Le mandat d'Environnement et Changement climatique Canada est de protéger l'environnement et de conserver le patrimoine naturel du pays. Nous intervenons sur le plan des prévisions météorologiques, de la conservation de la faune, de la surveillance et de la protection de la qualité de l'air et de l'eau et de la surveillance de la quantité d'eau pour des décisions éclairées en matière de gestion de l'eau. De plus, nous contribuons à des mesures qui atténuent les conséquences des changements climatiques et s'y adaptent, et nous en assurons la supervision.
Il est donc extrêmement important pour Environnement et Changement climatique Canada de maintenir et de constituer des relations et des partenariats solides et positifs avec les peuples autochtones, en plus de collaborer à définir notre avenir sur le plan environnemental. Cette responsabilité s'étend à chacune des parties de notre ministère.
[Traduction]
Nous possédons des antécédents en matière d’établissement et de soutien de partenariats qui nous permettent de tenir compte du point de vue des peuples autochtones dans la réalisation de notre mandat. Nous sommes fiers des efforts que nous avons engagés récemment en vue d'approfondir ces relations à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale. À titre d’exemple, nous avons créé des tables bilatérales conjointes de haut niveau fondées sur les distinctions afin d’aider à renforcer les relations de nation à nation, de gouvernement à gouvernement et entre les Inuits et la Couronne sur les questions relatives à la mise en oeuvre du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. De plus, nous collaborons avec les peuples autochtones à des projets qui visent à appuyer la gestion des ressources naturelles, dont la cogestion d’aires de conservation, des conseils de gestion de la faune et des projets dirigés par des Autochtones appuyés par le Fonds autochtone pour les espèces en péril.
À l’échelle internationale, le Canada a été reconnu pour le leadership dont il fait preuve s’agissant de faire avancer la plateforme sur les communautés locales et les peuples autochtones dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les peuples autochtones se sont joints à nous pour représenter le Canada au sein des délégations participant à ce forum de même qu’à d’autres forums internationaux comme celui de la Convention sur la diversité biologique ou du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Nous établissons également de multiples partenariats à l'échelle locale et régionale. À titre d’exemple, le Service canadien des glaces unit ses forces à celles des communautés inuites afin de comprendre les besoins en matière d’information sur les glaces de mer à la lumière du mouvement des glaces dans le Nord. Nous collaborons avec les Premières Nations à un projet qui vise à créer un programme de formation sur le thème de la surveillance environnementale. En outre, nous appuyons les efforts engagés par des Autochtones en vue d’intervenir à l'égard des défis environnementaux qui touchent les Grands Lacs.
Enfin, de concert avec l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, de même qu’avec d’autres partenaires fédéraux ici présents, nous avons travaillé en étroite collaboration avec des partenaires autochtones à l’élaboration du projet de loi , qui a récemment été déposé et qui met de l’avant d’importantes exigences concernant la mobilisation des peuples autochtones dans le processus d’examen environnemental, et qui impose le recours aux connaissances traditionnelles pour éclairer la prise de décisions.
[Français]
Pour améliorer les partenariats de cette nature et en assurer la viabilité, en plus d'appuyer les travaux de portée plus générale entrepris dans l'ensemble du gouvernement pour faire progresser la réconciliation, Environnement et Changement climatique Canada a également dû faire de l'introspection.
L'an dernier, en mai, notre ministère a mis sur pied une nouvelle direction générale, que je dirige. Mon mandat comprend notamment la cohésion et l'organisation des activités entourant les affaires autochtones et la réconciliation au sein du ministère, ainsi que la réalisation d'efforts à plus grande échelle du gouvernement à ces égards au sein de notre ministère.
[Traduction]
Dans cet ordre d’idées, nous élaborons des structures de gouvernance pour assurer une collaboration efficace entre les ministères; nous mettons au point des outils pour favoriser une plus grande mobilisation des partenaires autochtones et des consultations plus vastes auprès d'eux; et nous offrons de la formation et des occasions de sensibilisation afin d’accroître les compétences interculturelles de nos employés.
En outre, nous travaillons en étroite collaboration avec bon nombre de collègues dont vous avez déjà entendu parler ou dont vous entendrez parler aujourd’hui afin de mettre en application les mesures relevées dans le cadre de la Commission de vérité et réconciliation, les Principes régissant la relation du Gouvernement du Canada avec les peuples autochtones et la déclaration des Nations unies, laquelle est tout particulièrement pertinente pour la discussion d’aujourd’hui.
Nous sommes d’avis que l’adaptation de notre travail en fonction des dispositions de la déclaration des Nations unies constitue une occasion importante que nous devons saisir pour établir des liens de confiance avec nos partenaires autochtones; accroître le niveau d’intégrité des politiques élaborées, de la recherche et de l’analyse; ainsi que pour obtenir de meilleurs résultats en matière d’environnement pour tous les Canadiens. Plusieurs articles de la déclaration des Nations unies sont étroitement liés à notre mandat, du fait qu’ils reflètent les droits des autochtones en matière de gestion de l’environnement. Par exemple, l’article 24 porte sur les droits liés à la préservation des plantes médicinales, des animaux et des minéraux. L’article 31 traite de la préservation et de la manifestation du savoir traditionnel, notamment en ce qui a trait à la flore et à la faune. L’article 32 soutient d’ailleurs que les Autochtones ont le droit de définir et d’établir des priorités et des stratégies pour la mise en valeur et l’utilisation de leurs terres et des ressources.
En ce qui a trait à ces articles, Environnement et Changement climatique Canada peut s’appuyer sur ses pratiques et ses relations existantes. Dans le cadre de notre participation au processus de négociation de divers traités et autres mécanismes, nous collaborons avec des partenaires autochtones pour préserver et protéger la faune et les ressources environnementales. De plus, notre ministère a une vocation scientifique, et nous veillons à intégrer le savoir traditionnel dans nos travaux et nous révisons notre approche afin que ces connaissances ancestrales, librement transmises, complètent mieux la recherche scientifique moderne en vue d’éclairer le processus décisionnel. Nous nous efforçons par ailleurs de mettre en place des processus de consultation transparents et rigoureux fondés sur le respect des droits des peuples autochtones à déterminer comment seront exploités les territoires et les ressources.
[Français]
Environnement et Changement climatique Canada reconnaît qu'il reste encore beaucoup de travail à faire en ce sens. Nous devrons notamment évaluer de manière continue notre contribution au programme de réconciliation du gouvernement, y compris en ce qui a trait à la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies. Nous devrons également renforcer notre engagement auprès de nos partenaires autochtones et étudier les possibilités d'harmonisation des programmes, politiques, lois et règlements ministériels avec les droits et intérêts autochtones. Enfin, nous devrons redoubler d'efforts à l'interne pour sensibiliser nos employés aux droits et intérêts autochtones ainsi qu'aux responsabilités qui en résultent pour nous.
[Traduction]
Pour conclure, j’aimerais vous remercier de l’occasion offerte de souligner certaines des initiatives que mène actuellement Environnement et Changement climatique Canada afin de respecter son engagement dans l’effort de réconciliation avec les peuples autochtones, notamment par la mise en oeuvre de la déclaration des Nations unies. Notre ministère est résolument déterminé à contribuer à accomplir ce travail fondamental.
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J'aimerais moi aussi souligner que nous nous trouvons sur des terres non cédées du peuple algonquin.
Je tiens à remercier la présidente, les vice-présidents et les membres du Comité de nous avoir invités à contribuer à l'étude du projet de loi du Comité et de nous donner l’occasion de parler en détail des programmes, des politiques et des initiatives législatives qui relèvent du , qui ont fait progresser la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada et qui continueront de le faire.
Je m’appelle Robert Lamirande et je suis directeur général de la Direction des affaires autochtones et de la réconciliation de Pêches et Océans Canada. J’aimerais vous présenter mon collègue, M. Marc Sanderson, directeur général par intérim, Stratégies nationales de la Garde côtière canadienne.
Ma direction est chargée de ce qui suit: fournir des conseils stratégiques sur la pêche autochtone et d'autres questions visant à favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones; négocier et mettre en oeuvre le programme, le traité et d’autres ententes constructives sur la gestion des pêches et des océans; promouvoir les possibilités économiques liées aux pêches en créant des programmes pour appuyer la capacité des Autochtones à pêcher efficacement et en toute sécurité; et établir des relations et des partenariats avec les communautés autochtones par des engagements efficaces, ce que nous faisons en partenariat avec la Direction générale des stratégies nationales de la Garde côtière canadienne.
[Français]
Nous faisons ce travail parce que l'utilisation durable des ressources halieutiques, la protection du poisson et de l'habitat du poisson, la conservation et la gestion de nos océans ainsi que la sécurité de celles et ceux qui naviguent sont une priorité du ministère, une priorité que nous partageons avec les communautés autochtones.
Étant donné la présence de Pêches et Océans Canada et de la Garde côtière canadienne dans de nombreuses collectivités côtières et rurales partout au Canada, nous avons beaucoup travaillé avec les communautés et groupes autochtones pour collaborer et créer des partenariats touchant tous les aspects de nos opérations. Ces relations sont approfondies, complexes et dynamiques. Elles s'adaptent à la capacité de chaque communauté ou groupe autochtone de saisir les occasions économiques et de participer à la cogestion.
[Traduction]
Nous sommes désormais bien engagés sur le chemin d'une relation renouvelée, de nation à nation, entre l'État et les Inuits et de gouvernement à gouvernement. Cette relation s'appuie sur les relations et partenariats établis ces dernières décennies. Ces relations avec les communautés autochtones sont les points sensibles grâce auxquels nous collaborerons pour définir la réconciliation dans le contexte du portefeuille du ministre LeBlanc.
Il y sera ainsi question des modifications à apporter aux programmes, aux politiques et aux lois pour démontrer que nous allons vers la réconciliation avec les peuples autochtones. Cet engagement envers la réconciliation est guidé par les principes régissant la relation du gouvernement du Canada avec les peuples autochtones. Ces principes, comme vous le savez, sont eux-mêmes guidés par la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Je tiens à souligner comment Pêches et Océans Canada a travaillé en collaboration et en partenariat avec de nombreuses communautés autochtones. Grâce aux initiatives innovatrices et efficaces des pêches commerciales intégrées de l'Atlantique et du Pacifique, Pêches et Océans Canada facilite l'accès à la pêche commerciale, le renforcement de la capacité de gestion opérationnelle et l'accès à la formation nécessaire pour établir des entreprises autochtones de pêche commerciale qui sont autosuffisantes.
Grâce au programme de la Stratégie relative aux pêches autochtones et au Programme autochtone de gestion des ressources aquatiques et océaniques, Pêches et Océans Canada aide les groupes autochtones à acquérir la capacité, les moyens et la formation scientifiques et techniques pour participer de manière significative à la gestion collaborative des pêches, des océans et de l'habitat, en employant notamment des gardes-pêches autochtones.
L'an dernier, le budget de 2017 a donné à ces programmes un formidable élan avec un investissement de plus de 250 millions de dollars sur cinq ans et 62 millions de dollars par année par la suite. Cela comprend un financement continu pour les initiatives des pêches commerciales intégrées de l'Atlantique et du Pacifique et l'expansion vers le Nord, grâce à une nouvelle initiative des pêches commerciales intégrées du Nord.
Alors que nous entreprenons le renouvellement de ces programmes, nous lançons également un examen pour voir où et comment les renforcer en collaboration avec l’Institut national des pêches autochtones, une organisation technique créée en mai 2017 dont le conseil d'administration est composé d'experts issus d'organisations autochtones nationales et régionales. Cet institut permet l’élaboration, la conception et la prestation conjointes de nos programmes autochtones.
Toutefois, le travail en collaboration et en partenariat avec les communautés autochtones ne se concentre pas uniquement sur les pêches.
[Français]
À titre d'exemple, le Plan de protection des océans permet aux communautés et groupes autochtones de participer de manière concrète au système de sécurité maritime du Canada et de s'y associer. Cela s'étend de la gestion des voies navigables jusqu'à la préparation et l'intervention en cas d'urgence.
Nous collaborons avec des communautés et des partenaires autochtones pour créer une nouvelle section autochtone de la Garde côtière auxiliaire canadienne en Colombie-Britannique. Nos discussions avec d'autres communautés autochtones nous permettent d'explorer les occasions de créer des unités auxiliaires supplémentaires dans l'Arctique et en Colombie-Britannique afin de renforcer les interventions en cas d'urgence et d'incident de pollution.
Une stratégie nationale relative aux bateaux abandonnés et aux épaves permettra de créer un répertoire de ces navires problématiques ainsi qu'une méthodologie d'évaluation des risques. Les communautés autochtones seront alors invitées à participer à ces évaluations et à aider à établir l'ordre de priorité des interventions.
[Traduction]
Mobilisée auprès des communautés autochtones de Colombie-Britannique, la Garde côtière canadienne a lancé une campagne de recrutement d'agents d'intervention environnementale. Nous sommes également sur le point d'achever un processus de recrutement d'étudiants inuits pour une nouvelle station d'embarcations de sauvetage à Rankin Inlet, au Nunavut.
Les programmes de formation continue partout au pays apporteront aux participants les connaissances, les compétences et l'expérience pratique qui leur permettront de jouer un plus grand rôle dans la sécurité maritime au sein de leur collectivité, de manière sécuritaire et efficace.
Comme vous le savez, la réconciliation suppose aussi de permettre l'autodétermination des communautés autochtones, souvent, mais pas exclusivement, par la négociation et la mise en oeuvre de traités. Pêches et Océans Canada participe actuellement à plus de 40 négociations de réconciliation des droits et d'autonomie gouvernementale avec des communautés autochtones concernant des questions liées aux pêches et aux océans.
Pêches et Océans Canada apporte également des modifications systémiques pour renforcer les partenariats collaboratifs avec les peuples autochtones. Nous y sommes parvenus grâce aux propositions de modifications législatives d'envergure suivantes: le projet de loi ; le projet de loi ; le projet de loi . Les propositions de modification de la Loi sur les océans renforceront, entre autres, la capacité de désigner provisoirement des zones de protection marine. Et comme pour toutes les désignations de zones de protection marine, les partenariats avec les communautés autochtones sont essentiels à la protection réussie de ces écosystèmes aquatiques uniques.
La proposée, supervisée par le et le et la Garde côtière canadienne, permettrait, entre autres, de conclure des ententes avec un gouvernement, un conseil ou une autre entité autorisée à agir au nom d'un groupe autochtone pour exercer les pouvoirs et effectuer certaines tâches ou fonctions relevant du ministre.
Les propositions de modification de la Loi sur les pêches, et les programmes rendus possibles par ces changements, incluent certaines modifications visant précisément à faire progresser la réconciliation, notamment de nouveaux outils pour améliorer les occasions de collaborer avec les peuples autochtones pour la conservation et la protection du poisson, de son habitat et des rivages, et des dispositions modifiées pour permettre des ententes avec des corps dirigeants autochtones, et tout organisme, y compris un organisme de cogestion crée en vertu d'une entente de revendications territoriales, pour atteindre les objectifs de la Loi. De telles ententes pourraient aussi permettre à un corps dirigeant autochtone de formuler une déclaration sur le droit, notamment un règlement administratif dont l'effet équivaut à un règlement en vertu de la Loi sur les pêches.
Pêches et Océans Canada et la Garde côtière canadienne ont fait progresser la réconciliation, et continueront de le faire, grâce à des modifications concrètes des programmes, des pratiques opérationnelles et des cadres législatifs, qui offrent une tribune à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Et nous nous appuierons sur nos relations et partenariats avec les communautés autochtones pour créer des relations renouvelées, de nation à nation, avec les peuples autochtones, en respectant les mandats de Pêches et Océans Canada et de la Garde côtière canadienne.
Merci.
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Bonjour. Je vous remercie de votre attention.
Comme mes collègues, j'aimerais reconnaître que nous sommes sur un territoire non cédé du peuple algonquin.
Je vous remercie de m'avoir invitée à vous parler dans le cadre de votre étude sur le projet de loi .
Je m'appelle Genevieve Carr. Je suis la directrice générale par intérim de Politiques autochtones et Coordination, une nouvelle unité du ministère des Ressources naturelles qui relève directement de la sous-ministre et qui a été formée pour soutenir les efforts de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.
Je désire signaler la présence de mon collègue, M. Terry Hubbard, qui m'accompagne aujourd'hui. Il est directeur général de la Direction des ressources pétrolières du Secteur de l’énergie de Ressources naturelles Canada.
[Français]
Aujourd'hui, mes remarques porteront sur certains des domaines où Ressources naturelles Canada travaille de manière proactive pour que ses politiques, ses programmes et ses lois concordent avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Mon ministère transforme ses activités et sa culture internes en révisant ses politiques et ses pratiques et en collaborant avec l'ensemble de l'appareil gouvernemental pour s'aligner sur les principes et les normes de la Déclaration des Nations unies.
[Traduction]
Nous appuyons — je dois préciser que nous n'avons aucun lien de parenté, malgré notre nom de famille — dans ses fonctions de membre du Groupe de travail des ministres chargés d’examiner les lois et les politiques concernant les peuples autochtones. Nous collaborons étroitement avec nos collègues du gouvernement pour appuyer la mobilisation horizontale et les initiatives politiques telles que les mécanismes bilatéraux permanents mis en place avec les organisations nationales des Inuits, des Premières Nations et des Métis, les réponses fédérales aux appels à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation et le lancement récent d’une mobilisation autour de la création d’un cadre de reconnaissance et de mise en oeuvre des droits.
Nous favorisons aussi un changement organisationnel dans notre organisation pour accroître les compétences culturelles de tous les employés au sein du ministère et pour aider à transformer celui-ci en un employeur de choix pour les Canadiens autochtones.
Ressources naturelles Canada change sa façon de fonctionner et de travailler en partenariat avec les peuples autochtones, et met l’accent sur la création de relations durables qui respectent et reconnaissent les droits des peuples autochtones. À titre d'exemple, mentionnons le dialogue Génération Énergie du ministère au sujet de la transition vers un avenir sobre en carbone, qui a été fortement influencé par les consultations menées auprès des peuples autochtones de partout au Canada et par les vues exprimées par ceux-ci.
Ces consultations se poursuivent pendant la mise en oeuvre de la vision qui a émergé de Génération Énergie. RNCan encourage l’inclusion du leadership autochtone dans les forums conjoints du fédéral, des provinces et des territoires, tels que la Conférence des ministres de l’Énergie et des Mines et le Conseil canadien des ministres des forêts, ainsi que les délégations de commerce extérieur, pour faciliter la collaboration avec les instances qui exercent un contrôle sur plusieurs des leviers de mise en valeur des ressources. Le Programme de géocartographie de l’énergie et des minéraux a octroyé près d’un million de dollars aux organisations autochtones du Nord pour développer les outils et renforcer les capacités qui leur permettront d’intégrer les connaissances scientifiques aux prises de décisions prises par les habitants du Nord pour les habitants du Nord.
Ressources naturelles Canada prend aussi des mesures pour soutenir l’autodétermination par la voie de l’égalité complète des chances des peuples autochtones dans leur participation à l’économie des ressources naturelles. À titre d’exemple, mentionnons la création d’un partenariat économique pour donner aux groupes autochtones susceptibles d’être touchés par les grands projets pipeliniers un accès plus facile aux programmes fédéraux actuels, et pour les aider à profiter des possibilités de formation professionnelle et des perspectives commerciales. Il y a également l’Initiative de foresterie autochtone, ou l'IFA, qui appuie le développement économique autochtone fondé sur la foresterie partout au Canada. Cette année, cette initiative versera plus de 2,5 millions de dollars aux communautés et aux organisations autochtones pour le renforcement des capacités et le développement commercial. L’IFA explore les possibilités d’adopter un modèle de gouvernance partagée avec les peuples autochtones.
Dans le cadre de l'Initiative Emplois verts du Programme de stages en sciences et technologie, on commence à prendre des mesures qui ciblent les possibilités de carrière à l'intention des jeunes autochtones, car on reconnaît l’importance des débouchés d’emploi pour ces jeunes autochtones dans le secteur des ressources naturelles.
L’approche provisoire pour l’examen des grands projets a permis au ministère d’accroître la participation du public et des Autochtones dans les projets examinés par l’Office national de l’énergie. Dans le cadre de cette approche provisoire, a nommé un comité de trois personnes, dont l’une est autochtone, dans le but exprès de permettre que des points de vue qui n’ont pas encore été entendus par le gouvernement sur le projet d’agrandissement du pipeline de Trans Mountain puissent être exprimés. La participation accrue des Autochtones, par l'entremise du processus d'examen, a mené à un investissement fédéral de 86 millions de dollars pour la création et la mise sur pied conjointes de deux comités consultatifs et de surveillance autochtones des pipelines régis par l’Office national de l’énergie. Ces comités, qui travaillent activement avec l’Office durant la mise en oeuvre des projets, illustrent bien la manière dont la conjugaison de nos efforts peut nous faire progresser dans la réalisation de nos objectifs communs de sécurité, de protection de l’environnement et des intérêts autochtones en ce qui concerne les projets sous autorité fédérale.
Enfin, le ministère a entrepris de modifier les lois et les politiques afin de mettre en place une nouvelle approche, dans le secteur public comme dans le secteur privé, pour la mise en valeur de nos ressources. La participation active des organisations et des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis de tout le Canada s’est avérée essentielle à nos efforts en vue de moderniser l’Office national de l’énergie au vu des préoccupations entourant la nature de la participation des peuples autochtones et le processus suivi à cet égard dans la réglementation des pipelines sous autorité fédérale.
Il convient de noter que deux des cinq membres du comité d’experts sur la modernisation de l’ONE étaient autochtones. Formé par , le comité avait pour tâche de diriger un examen ciblé de la structure, de la fonction et du mandat de l’Office. Ressources naturelles Canada a versé, au total, 4 millions de dollars en aide financière aux participants de 157 groupes autochtones sur une période de deux ans aux fins de leur participation à l’examen de modernisation de l’Office national de l’énergie.
Les expériences vécues pendant l’approche intérimaire et les leçons apprises durant le processus de modernisation de l’ONE ont été essentielles à la formulation de la proposition de la nouvelle Régie canadienne de l’énergie dans le cadre du projet de loi déposé le mois dernier au Parlement. La Régie aidera à superviser un secteur de l’énergie solide, durable et sécuritaire pendant la transition de notre pays vers une économie sobre en carbone. Elle procédera à des examens plus ouverts, plus accessibles, plus inclusifs et plus transparents. Cela donnera aux communautés et aux peuples autochtones une voix plus forte relativement à leur avenir.
[Français]
J'ai présenté un aperçu de certaines des tâches entreprises par mon ministère afin de s'aligner sur la Déclaration des Nations unies, en faisant ressortir les points suivants: les changements organisationnels internes et le soutien aux priorités du gouvernement dans son ensemble, les changements apportés à nos partenariats externes afin de bâtir des relations substantielles et d'offrir des chances égales à l'égard des perspectives économiques, ainsi que l'application des leçons et des expériences des deux dernières années à notre projet de loi sur la réglementation de l'énergie au Canada.
[Traduction]
Le gouvernement actuel a tracé une nouvelle voie dans ses relations avec les peuples autochtones. Notre travail n'est pas terminé et nous continuerons donc de travailler étroitement avec d'autres ministères aux programmes, aux politiques et aux initiatives qui concordent avec les grands principes de la Déclaration. Nous continuerons également d'appuyer l'autodétermination et la participation grâce à des programmes de développement des capacités, afin que les peuples autochtones soient présents dans le secteur des ressources naturelles et tirent parti de la richesse ainsi créée pour oeuvrer à leurs propres priorités. Nous continuerons de collaborer étroitement avec les peuples autochtones pour faire progresser les politiques, les programmes et les règlements nécessaires, notamment la prise en compte et la protection des connaissances autochtones dans l'examen des projets énergétiques sous autorité fédérale; l'exposé des conditions qui permettront la mobilisation et la planification d'entrée de jeu, ainsi que la définition des fonctions de surveillance et de suivi; la conclusion d'accords de collaboration dans les examens de projet et l'assurance d'une représentation autochtone appropriée au sein des divers conseils et comités.
Je vous remercie de votre attention. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Je veux entrer directement dans le vif du sujet, parce que mon expérience aux comités et aux caucus auxquels je siège me permet de dire que je suis très heureux de l'ensemble du processus. Je pense à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et à l'établissement de la culture et des principes comme nous avons vu le premier ministre le faire depuis environ un an, voire plus, mais je pense aussi à M. Saganash et à l'orientation qu'il a prise avec son projet de loi d'initiative parlementaire, soit le projet de loi . Je tiens à le féliciter à ce sujet, parce que cela accélère le processus, comme nous l'avons entendu plus tôt.
Cela étant dit, il est maintenant temps de passer à la vitesse supérieure et de nous pencher sur l'éducation, ce qui est, à mon avis, primordial. Lorsque je parle d'éducation, je ne pense pas à l'éducation des communautés autochtones. Je pense à éduquer le gouvernement et le grand public: comprendre les résultats, les établir, chercher à les atteindre et bien entendu les reconnaître.
La deuxième partie consiste à élaborer des stratégies et le plan. Nous devons déterminer comment nous fonctionnerons, comment nous irons de l'avant de nation à nation, comment nous établirons la stratégie, les objectifs et les plans d'action ayant trait à ces objectifs et surtout comment nous mettrons en oeuvre ces plans d'action.
Comme vous l'avez déjà mentionné, le troisième aspect est d'assurer l'harmonie avec cette culture.
Nous avons le ministère des Pêches, le ministère des Transports, le ministère des Ressources naturelles et le ministère de la Justice. Lequel de ces ministères s'occupera de la stratégie et établira par conséquent les résultats, puis viendra y greffer les plans d'action et les mettra en oeuvre? Nous savons que dans les hautes sphères des gouvernements — aux échelles fédérale, provinciale et territoriale — les choses tournent parfois mal, parce que la collaboration intergouvernementale n'est pas facilitée.
La partie la plus importante est de déterminer ce succès et évidemment les résultats finaux. Qui viendra faciliter le tout? L'étape suivante est le plan, la stratégie. Qui s'en occupera? Par conséquent, cela devient la réalité plutôt qu'une simple culture.
La question s'adresse à tous les témoins. Bonne chance.