Bienvenue à la 110e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(2) et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 21 septembre 2023, le Comité reprend son étude sur les décisions relatives aux politiques gouvernementales et sur les forces du marché qui ont entraîné l'augmentation des coûts liés à l'achat ou à la location d'un logement au Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement. Les membres participent en personne dans la salle ou virtuellement en utilisant l'application Zoom.
Je ferai quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme pour prendre la parole. Pour les personnes qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro et veuillez le mettre en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole.
En ce qui concerne l'interprétation, les personnes sur Zoom ont le choix en bas de leur écran entre le parquet, l'anglais ou le français. Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser les écouteurs et sélectionner le canal souhaité.
Bien que cette salle soit équipée d'un système audio performant, des effets Larsen sont possibles. Ils peuvent être très dangereux pour les interprètes et causer de graves lésions. La cause la plus courante de l'effet Larsen est une oreillette portée trop près d'un microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire bien attention quand ils manient les écouteurs, surtout lorsque leur microphone ou celui de leur voisin est allumé. Afin d'éviter des incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à veiller à utiliser le microphone auquel leurs écouteurs sont raccordés et à poser leurs écouteurs-boutons sur la table, loin du microphone, pour éviter de les manipuler quand ils ne les utilisent pas.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés au président. Je demande aux membres présents dans la pièce de bien vouloir lever la main s'ils souhaitent parler. Je demande aux membres sur Zoom d'utiliser la fonction « Lever la main ». Le greffier et moi-même gérerons de notre mieux l'ordre d'intervention, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Je vais maintenant accueillir nos témoins.
Nous recevons aujourd'hui, à titre personnel, M. Steve Pomeroy, qui est professeur de l'industrie à l'Université McMaster et conseiller exécutif du Collectif canadien pour la recherche sur le logement.
Nous recevons également, de l'Association canadienne de l'immeuble, M. Michael Bourque, qui est accompagné de M. Shaun Cathcart, directeur et économiste principal, Données sur l'habitation et analyse du marché.
Nous recevons aussi M. Cam Guthrie, maire de Guelph. Soyez le bienvenu, votre honneur.
Nous recevons enfin le président-directeur général de l'Institut économique de Montréal, M. Daniel Dufort.
Nous allons commencer par M. Steve Pomeroy, à titre personnel. Je vous en prie.
Vous disposez de cinq minutes pour présenter vos observations préliminaires. Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Merci de m'avoir invité à comparaître devant le Comité aujourd'hui.
Je fais des recherches approfondies dans ce domaine et j'ai publié plusieurs articles, y compris cet été dans Housing Finance International. Je fournis des liens dans mon mémoire.
Je n'ai été invité que jeudi dernier. Je ne pense donc pas que vous ayez déjà reçu mon mémoire, mais vous devriez le recevoir une fois qu'il aura été traduit.
Je vais vous en exposer rapidement quelques points saillants.
Premièrement, le prix des logements n'augmente pas pour rien. Il augmente parce que les consommateurs et les investisseurs le font augmenter, aidés en cela par les conditions de crédit.
Au cours des 20 dernières années, nous avons assisté à une croissance relativement régulière des revenus et à une baisse très nette des taux d'intérêt hypothécaires, ce qui, combiné, fait augmenter, par dollar gagné, la somme que l'on peut emprunter. Cette somme a, de fait, augmenté au cours de cette période. C'est ce que j'appelle l'« effet de levier ».
Dans le mémoire, je présente quelques graphiques. Quand vous suivez chaque année le montant que l'on peut emprunter au taux d'intérêt en vigueur et le revenu médian courant et que vous comparez ces données à l'indice composé du prix des propriétés MLS, vous voyez qu'ils suivent presque la même trajectoire. Le prix des logements correspond, en fait, à la capacité de paiement du ménage médian, mais pas nécessairement de tous les ménages. La baisse des taux d'intérêt a beaucoup accentué cette tendance.
En bref, les prix ont augmenté parce que les consommateurs et les investisseurs étaient en mesure de les faire grimper, au moins jusqu'au printemps 2022, moment où les taux d'intérêt ont été relevés.
L'appréciation est un autre phénomène important survenu au cours de cette période. Or, l'appréciation engendre l'appréciation. Les propriétaires ont vu leur patrimoine considérablement augmenter. Entre deux tiers et trois quarts des acheteurs sont déjà propriétaires et ils utilisent la valeur nette accumulée existante pour leur prochain achat, que ce soit pour eux-mêmes ou comme investissement.
Ce que nous avons, essentiellement, ce sont des personnes qui ont un capital important, ou beaucoup d'argent, à investir dans des transactions immobilières et qui font concurrence à des primo-accédants qui n'ont pas le même pouvoir d'achat qu'eux. Cela crée réellement une inégalité entre les deux groupes.
Si nous prenons cette capacité de payer plus et l'augmentation du capital, ajoutées au parc très réduit de propriétés à vendre pendant la COVID, il en résulte évidemment une escalade des prix de l'immobilier.
Ces prix élevés compliquent de plus en plus la tâche des primo-accédants, qui sont aussi victimes des politiques publiques. Les politiques macroprudentielles adoptées limitent l'accès au crédit et empêchent de jeunes familles d'acheter leur première maison.
En vérité, ces politiques ne ciblent pas les bons acteurs dans le système. Au lieu de limiter le comportement inflationniste des acheteurs et des investisseurs déjà propriétaires, elles punissent les primo-accédants. Je pense que nous devons revoir et améliorer certaines de ces politiques, et envisager un impôt sur les gains exceptionnels provenant de produits de vente excessifs afin de limiter cette capacité de payer.
Je passe rapidement aux locataires. Dans la décennie allant de 2011 à 2021, le taux de propriété au Canada atteignait 69 % en 2011, mais n'était plus que de 65,5 % en 2021. Si le taux était resté à 69 %, 400 000 ménages locataires seraient devenus propriétaires, ce qui aurait nettement réduit la pression sur le marché locatif. Cependant, comme ils n'ont pas pu accéder à la propriété, cette pression s'est maintenue. En fait, elle est accentuée par la nette augmentation de l'immigration, notamment d'étudiants étrangers et de travailleurs étrangers temporaires, qui est une partie à la fois relativement incontrôlée du système d'immigration et distincte des nouveaux résidents permanents. La combinaison de ce million de personnes et des 400 000 ménages que je mentionnais représente une demande importante qui réduit considérablement les taux d'inoccupation et fait augmenter les loyers.
L'enjeu stratégique crucial dans ce domaine n'est pas tant fédéral que provincial. Le problème, c'est la réglementation qui lève le contrôle des loyers dans pratiquement toutes les provinces. Avec l'énorme pression actuelle et la possibilité d'augmenter le loyer des logements vacants, nous voyons dans la plupart de nos villes des augmentations de loyer à deux chiffres .
S'il est absolument nécessaire d'élargir l'offre pour répondre à la demande croissante de la population et à la croissance des ménages, cette solution ne suffit pas à court terme à régler la question de l'abordabilité. Nous ne pouvons pas vraiment construire de maison avant quatre ans, ce qui veut dire qu'il n'y aura pas vraiment d'aide à court terme.
En plus de ces solutions à plus long terme, nous avons besoin immédiatement d'initiatives et de changements de politique. Il faudrait notamment gérer plus prudemment la croissance démographique, notamment en ce qui concerne le nombre de permis d'études, et repenser la réglementation des loyers et le mécanisme qui permet de lever le contrôle des loyers sur les logements vacants. Le sujet relève de la compétence provinciale, mais il existe un précédent historique qui permet au gouvernement fédéral d'encourager les provinces à réviser leur réglementation des loyers, comme elles l'ont fait en 1975. L'inflation était également élevée à l'époque.
Dans le mémoire, je formule cinq recommandations précises à l'intention du Comité. Je ne pense pas avoir le temps d'en parler, mais j'y reviendrai volontiers pendant la période des questions.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Merci de nous avoir invités à comparaître devant le Comité aujourd'hui.
Nous avons rencontré beaucoup d'entre vous récemment, à l'occasion de nos journées du CAP, c'est-à-dire des journées du Comité d'action politique, et nous avons un mémoire contenant quelques recommandations que je peux vous laisser.
Je parlerai de manière générale de la crise du logement et je présenterai quelques-unes de nos idées pour en sortir.
Tout d'abord, il est très important de reconnaître que nous avons une crise du logement et qu'elle touche tous les Canadiens, dans tout l'éventail des logements.
M. Pomeroy a parlé de la propriété. Les Canadiens souhaitent toujours devenir propriétaires. Il y a quelques années, nous avons fait quantité d'études sur la génération du millénaire qui ont, à mon avis, fait voler en éclats pas mal de mythes. Nous avons découvert que cette génération n'était pas préparée à vivre en appartement et à manger des rôties à l'avocat, mais qu'elle aspirait à devenir propriétaire.
Aujourd'hui, nous constatons que près de 30 % des personnes qui ne sont pas propriétaires croient qu'elles ne le seront jamais, et c'est pourquoi tellement d'entre elles sont en colère.
Pour ce qui est de ce que nous devons faire, je pense qu'il nous faut un leadership, en particulier du palier fédéral. Il nous faut un leadership éclairé. Il nous faut le leadership nécessaire pour réunir les autres paliers de gouvernement et les intervenants. Nous devons procéder de manière très systématique afin de pouvoir travailler ensemble sur des solutions qui sont nécessaires à tous les paliers de gouvernement pour créer des incitations, éliminer des obstacles et collaborer pour empêcher que ce genre de crise se reproduise. Elle ne sera pas réglée rapidement ou facilement. Nous devrions donc, une fois que nous en serons venus à bout — ce qui prendra des années —, créer des solutions permanentes pour qu'elle ne se reproduise pas.
Le gouvernement fédéral dispose, notamment, d'un levier important qui est le financement des infrastructures, et je suis très heureux de voir qu'il a réuni en un les portefeuilles du logement et de l'infrastructure. Le programme qui existe pour les infrastructures est un très bon début, et nous aimerions voir une accélération des projets qu'il finance.
Nous pensons également que le système d'immigration gagnerait à être modifié afin de faire venir des compétences qui correspondent mieux à nos besoins en matière de construction de logements. Nous devrions, évidemment, chercher à attirer dans ce pays les meilleurs et les plus brillants, mais nous devons aussi attirer les personnes qui vont construire des logements. Nous devrions donc examiner le système actuel et y apporter les changements voulus pour inciter des travailleurs spécialisés à immigrer au Canada.
Cela dit, nous n'allons jamais embaucher les 4 500 charpentiers dont nous avons besoin chaque année. Ce n'est tout simplement pas faisable, et nous allons devoir trouver de nouvelles méthodes novatrices pour construire des logements. Encore une fois, le gouvernement fédéral est particulièrement bien placé pour encourager la recherche dans ce domaine afin de trouver des moyens plus efficaces de construire des logements à grande échelle.
De même, nous avons besoin d'innovation en matière de financement, afin qu'il y ait plus d'incitations à la location avec option d'achat avec des prêts hypothécaires à plus long terme à des taux plus faibles. Nous pouvons nous montrer plus novateurs de bien des façons en matière de financement.
Enfin, je dirai au nom des membres de notre association qu'ils sont sur le terrain — 165 000 sur le terrain — à travailler tous les jours avec des personnes qui souhaitent avoir un toit sur la tête. Nous croyons en la propriété, mais nous croyons aussi que les locations sont très importantes. Nous voyons les chiffres des nouvelles constructions destinées à la location et constatons que l'on continue de produire le mauvais type de parc immobilier. Nous nous réjouissons donc d'initiatives comme la suppression de la TPS sur les locations parce que nous avons besoin de plus de logements locatifs dans l'offre générale de logements.
Cela dit, je serai heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je crois sincèrement que l'heure de vérité est arrivée, ou presque, en ce qui concerne l'abordabilité et les logements pour les citoyens de tout ce pays. Je tiens seulement à encourager tout le monde — moi compris — à comprendre que le temps des palabres est terminé. Maintenant, il faut agir et vite.
Les maires ont l'honneur d'être au plus près de la population qu'ils servent. Chaque jour, nous parcourons nos centres-villes ou nous participons à des activités et nous avons l'occasion de communiquer avec les habitants de nos collectivités.
J'ai vraiment besoin que vous m'écoutiez. Depuis près de 10 ans que je suis maire, je n'ai jamais vu une telle crise de l'abordabilité des logements.
Les familles sont aux abois. Les jeunes se sentent impuissants. Les nouveaux arrivants, surtout les réfugiés, qui sont venus ici enthousiastes à l'idée d'une nouvelle vie au Canada, sont angoissés par les problèmes de logement et d'abordabilité. Les entreprises ont du mal à être productives et à prendre de l'expansion parce que leurs propres employés ne trouvent pas de logement abordable. Les paiements hypothécaires sont sur le point de doubler, et certaines personnes qui occupent leur logement depuis des années sont maintenant en proie à des difficultés. Elles sont acculées à la faillite. Elles se sentent impuissantes et, à vrai dire, c'est parce qu'elles le sont. Telle est notre réalité. Je ne parle pas seulement de Guelph, mais de tout le pays.
La bonne nouvelle est que nous avons tous été élus pour trouver des solutions à ce problème ensemble. Il va vraiment falloir travailler en collaboration. Je tiens à remercier notre député, , d'aider notre ville en ce qui a trait aux logements.
Je tiens aussi à remercier le gouvernement fédéral des nombreux leviers financiers qu'il a mis en place pour les municipalités pour leurs priorités en matière d'infrastructures. Le Fonds pour le développement des collectivités du Canada, qui aide les municipalités par l'intermédiaire des provinces, en est un exemple.
Dans le budget de 2023, des fonds étaient prévus pour lutter contre la crise du logement, il y avait notamment le Fonds pour accélérer la construction de logements. Je tiens à remercier le d'avoir choisi d'en faire l'annonce dans ma ville. En fait, elle a été faite à Grace Gardens, qui est un complexe de logements supervisés permanents. Cela témoigne d'un véritable partenariat entre les paliers de gouvernement pour que les choses bougent.
Le Fonds pour accélérer la construction de logements donnera la motivation financière d'augmenter encore l'offre de logements et d'en créer au moins 100 000 nouveaux nets sur l'ensemble du Canada. La demande présentée par ma ville va encourager à construire près de 1 000 logements avec des contributions financières d'un peu plus de 28 millions de dollars pour soutenir le logement. J'allais dire « quand nous les recevrons », mais je dirai que je sais que nous allons obtenir ces fonds.
Entre autres initiatives entreprises par la Ville de Guelph, il y a une compensation pour le stationnement, la gestion des eaux pluviales et l'aménagement de parcs; la définition de cadres d'évaluation afin d'optimiser des terrains municipaux pour des logements supervisés; et des mesures incitatives pour attirer différents types de logements. Si la demande de Guelph aboutit, nous espérons recevoir cet automne le financement du Fonds pour accélérer la construction de logements.
Par ailleurs, pas plus tard que mardi dernier, ma ville a adopté à l'unanimité une motion demandant au personnel de créer quatre unités « de plein droit ». Je sais que c'est une mesure fondamentale pour le .
Je crois — nous croyons tous — que le logement fait partie des droits de la personne. Il devrait être abordable et accessible pour tous, mais il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande de logements qui contribue à de nombreux problèmes, notamment le coût des logements locatifs.
Le marché, parallèlement aux programmes de financement gouvernementaux existants et à différents leviers politiques, ne propose pas suffisamment de logements abordables pour répondre aux besoins des collectivités. Au cours de l'année écoulée, les loyers ont augmenté de 27 % à Guelph pour des logements moyens d'une chambre. Ce qui était relativement abordable dépasse maintenant les 2 000 $ par mois. D'après rentals.ca, Guelph occupe à présent le 10e rang au classement des 35 villes les plus chères du Canada en ce qui concerne les loyers mensuels. En septembre, le prix moyen des logements vendus à Guelph s'élevait à 916 000 $.
Notre ville entend continuer de collaborer à la recherche de solutions à la crise du logement. Il y a quelques mois, nous avons rédigé et signé l'engagement provincial à l'égard du logement qui prévoit d'aider à construire 18 000 logements d'ici 2031, comme le demande la province. Pour atteindre cet objectif, nous devrons construire plus de 2 000 logements par an d'ici là. Il n'y a jamais eu auparavant de chantier de cette ampleur.
De plus, cet engagement met en lumière de nombreux défis parmi lesquels le coût élevé de l'aménagement d'infrastructures, comme les routes, les trottoirs, les canalisations d'eau et les canalisations d'égouts. S'ajoutent à cela les stratégies de financement municipal permanent à long terme, notamment en ce qui concerne les projets d'infrastructure essentiels liés à la croissance dont nous avons besoin.
Autre difficulté, le coût important qui est reporté sur les propriétaires et les entreprises actuels et futurs à Guelph à cause du projet de loi C‑23 qui réduit les recettes des redevances d'aménagement nécessaires pour construire des infrastructures de soutien.
Il y a également un faible taux d'inoccupation persistant, malsain et déséquilibré de 3 % des logements locatifs qui est directement lié au manque de construction locative au cours de la dernière décennie.
L'offre instable et le coût élevé des matériaux de construction et les coûts d'emprunt élevés des promoteurs, dont j'entends souvent parler, n'arrangent rien. Il en résulte que la construction prend beaucoup de temps. Nous entendons aussi parler, évidemment, d'un manque de travailleurs qualifiés.
À tout cela s'ajoute le fait que les municipalités sont limitées par un cadre financier obsolète, étant donné les réalités de 2023. Je sais que la Fédération canadienne des municipalités a vraiment mis cela en évidence.
Je tiens à vous remercier de cette occasion de discuter de ces idées avec vous aujourd'hui. À mon avis, nous n'avons pas de temps à perdre. Nous sommes en pleine crise du logement et nous devons agir maintenant et ensemble.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de venir vous parler aujourd'hui d'un sujet important pour l'Institut économique de Montréal, mais également pour l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes.
Je tiens également à souligner la présence du maire de Guelph, M. Cam Guthrie, qui se démarque par son dynamisme et son dévouement pour mettre en place le type de politiques susceptibles de représenter une véritable solution aux problèmes d'habitation.
Au cours des dernières années, tant le coût d'achat que le coût de location des logements ont augmenté de façon vertigineuse, ce qui exerce une pression importante sur le budget des familles canadiennes. Ces dernières doivent déjà composer avec les répercussions de l'inflation et de l'augmentation des taux d'intérêt qui l'accompagne. Dans un tel contexte, le rêve de devenir propriétaire ressemble de plus en plus à un mirage pour un grand nombre de jeunes et de moins jeunes.
Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, nous aurons besoin de pas moins de 5,11 millions de nouvelles maisons au cours des huit prochaines années afin de renouer avec le niveau d'abordabilité de 2004. En d'autres mots, nous devrons construire en huit ans autant de logements que nous en avons construit en 24 ans. Si la tâche semble insurmontable, cela ne signifie pas pour autant que nous ne pouvons améliorer notre sort de façon considérable. Pour ce faire, cependant, nous devrons agir rapidement.
Le contrôle bureaucratique du type d'habitation construite représente une nuisance d'un océan à l'autre. En fait, des études économiques montrent que, peu importe le prix de l'habitation qui est construite, elle génère une chaîne de déplacements qui libère des logements dans chaque gamme de prix, y compris celles abordables pour les gens faisant partie du quintile le moins nanti.
Selon une étude du professeur Evan Mast, de la University of Notre Dame, chaque fois que 100 habitations de luxe sont construites, cela finit par libérer 45 logements abordables pour les gens qui gagnent le salaire médian, dont 17 pour ceux qui sont dans le dernier quintile. D'ailleurs, c'est une estimation plutôt modeste. C'est même l'estimation la plus modeste dans cette étude.
Bien entendu, les provinces et les municipalités ont la responsabilité des politiques d'habitation et de zonage, qui restreignent l'offre. En effet, les raisons pour restreindre le développement immobilier ne manquent pas. On voudra parfois favoriser des villes dites à échelle humaine, ou bien on voudra freiner l'étalement urbain, à titre d'exemple. Il n'en demeure pas moins que, chaque fois que l'on rejette des projets, que l'on prolonge des délais ou que l'on rajoute des frais, on augmente forcément le prix de l'habitation. La logique est implacable.
Le gouvernement fédéral a un pouvoir d'action limité en ces matières, mais il peut fournir des mesures incitatives puissantes et jouer un rôle rassembleur. Je noterai d'ailleurs qu'au cours des dernières années, plusieurs politiciens bien en vue à Ottawa ont mis en avant cette idée et qu'elle commence à être mise en place.
Il ne faut toutefois pas sombrer dans les fausses solutions populistes à courte vue, comme l'idée de limiter le droit d'effectuer des locations à court terme. Une telle intrusion du fédéral dans le droit privé peut s'avérer populaire auprès d'une poignée d'activistes, mais elle n'engendrera aucun résultat probant, tout en nous laissant moins libres de prendre les décisions qui sont les meilleures pour nous.
En conclusion, je me permets de rappeler que nous faisons face à un problème lié à l'offre, laquelle n'est tout simplement pas assez abondante. On peut dire que l’on construit aujourd'hui des logements au même rythme qu'en 1973, alors que la population s'est accrue de 78 %. Autrement dit, la population a augmenté de 78 % et le rythme de construction a augmenté de 0 %. C'est un problème d'offre.
C'est en permettant aux promoteurs immobiliers de bâtir plus de logements de toutes sortes que nous pourrons améliorer notre sort.
Merci beaucoup. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Je vous remercie tous de votre présence aujourd'hui.
Je représente la circonscription d'Etobicoke-Centre, qui se trouve dans la banlieue Ouest de Toronto. Mes concitoyens me disent régulièrement qu'eux-mêmes ou des membres de leur famille n'ont pas les moyens d'acheter un logement ou encore de louer un logement convenable.
Le gouvernement fédéral a pris un certain nombre de mesures. Plusieurs d'entre vous ont parlé de mesures prises récemment, à savoir la suppression de la TPS sur la construction d'appartements destinés à la location et la création du Fonds pour accélérer la construction de logements qui est doté d'une enveloppe de 4 milliards de dollars. Pour lutter contre la spéculation sur le marché, nous avons interdit aux non-résidents du Canada d'acheter des logements. Nous avons mis en place plusieurs programmes pour aider les citoyens à épargner pour l'achat d'un logement ou pour les aider à payer leur loyer. Le gouvernement fédéral a pris plusieurs mesures pour s'attaquer à ce problème, tant en augmentant l'offre qu'en aidant les gens à accéder à un logement, que ce soit en l'achetant ou en le louant.
Monsieur Guthrie, je commencerai par vous.
Quel est le rôle du gouvernement provincial dans le logement?
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Je vous remercie et je répondrai, par votre intermédiaire, monsieur le président, qu'il a un rôle immense à jouer.
Tout d'abord, en venant à la table de façon appropriée et respectueuse et dans un esprit de collaboration. Il me semble que tout le monde, à tous les paliers de gouvernement, a dit que nous ne pouvons pas vraiment nous attaquer à cette crise si nous ne sommes pas décidés à collaborer.
J'ai le sentiment, pour être très franc avec vous, que le gouvernement provincial a créé beaucoup de difficultés qui n'ont pas très bien tourné. Les municipalités, en particulier le caucus des maires des grandes villes de l'Ontario... Je ne connais pas de maire qui ne soit pas déterminé à essayer d'aider en matière de logement, mais l'avalanche de changements réglementaires et législatifs que l'on déverse sur les municipalités n'aide pas vraiment à beaucoup augmenter l'offre. Je dis respectueusement que nous devons surmonter les difficultés que nous avons à recentrer le gouvernement afin qu'il essaie d'aider, notamment en matière d'infrastructures.
Quand les municipalités ne reçoivent pas de fonds pour les infrastructures, cette même somme d'argent doit être répartie sur toute l'assiette fiscale, qui est déjà chargée à l'heure actuelle. Nous sommes ici pour parler de l'abordabilité. C'est une question à laquelle toutes les municipalités font face avec leurs budgets qui arrivent maintenant. On se décharge, en quelque sorte, sur les municipalités et elles peinent avec leurs budgets à trouver comment concilier les choses et créer des infrastructures afin que des logements se construisent, parce qu'elles s'y sont engagées. Nous avons l'impression de tourner continuellement en rond.
À mon avis, la province a un rôle important à jouer, et à Guelph comme dans d'autres villes, nous sommes prêts à collaborer avec elle, comme nous le ferions avec le gouvernement fédéral.
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Certainement. La première chose serait de débloquer les infrastructures. Si vous voulez que l'on construise des logements, aidez-nous avec les infrastructures. Ce serait probablement la première chose que je demanderais.
Tout près en numéro deux, des logements supervisés et/ou des logements de transition pour lutter contre le sans-abrisme aideraient vraiment les plus vulnérables dans notre collectivité. Les municipalités, surtout en milieu urbain, ploient sous l'augmentation de l'itinérance, des problèmes de santé mentale et des dépendances qui vont de pair avec. Si nous n'obtenons pas d'aide pour faire face à ce problème aussi... Nous avons des tonnes de gens qui ont des problèmes de sans-abrisme, et les municipalités ont vraiment besoin d'aide face à cela.
La dernière chose, si je peux en ajouter une troisième, ce sont les changements constamment apportés à la réglementation qui ne cessent de s'accumuler. Si le gouvernement provincial apportait juste les changements qu'il souhaite — parce qu'il a le droit de le faire — et qu'il nous laissait les mettre en œuvre et cessait d'intervenir, non seulement cela aiderait les municipalités dans le cadre réglementaire, mais cela enverrait un signal aux promoteurs qui sauraient quelles règles suivre et pourraient se mettre à l'oeuvre. Cependant, les changements constants, tout le temps, ne font que créer quantité d'obstacles.
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Je vous remercie de votre question.
Par votre intermédiaire, monsieur le président, je répondrai que le Programme de la statistique du logement canadien a produit plusieurs rapports statistiques qui mentionnent le nombre d'acheteurs qui sont, en fait, des investisseurs. Il me semble que le dernier que j'ai consulté mentionnait que 31 % des achats effectués en 2022 sur le marché du logement l'ont été par des investisseurs.
Il faut cependant se montrer prudent à ce sujet, car pour avoir un marché locatif, il faut des investisseurs, puisque quelqu'un doit produire les biens que les locataires occuperont.
Cela dit, en ce qui concerne les craintes exprimées il y a quelques années que les investisseurs étrangers faisaient monter le prix des logements, ce sont en fait les investisseurs canadiens qui font monter les prix. J'expliquais dans mon exposé qu'il s'agit, pour nombre d'entre eux, de petits investisseurs. Ils voient que le prix des logements augmente de 20 %. Ils comparent avec ce que leur rapportent les marchés boursiers et ils se disent, pourquoi ne pas acheter une autre maison avec ce capital et devenir propriétaire? Nous constatons une augmentation sensible du nombre de petits investisseurs sur le marché.
Comme je le dis, il faut que quelqu'un soit propriétaire des logements et les mette en location, mais les logements sont devenus une marchandise et un instrument de placement, pas un lieu où vivre. Si ces investisseurs évincent du marché les familles qui cherchent à acheter un logement, je crois que la seule chose que nous pouvons faire, c'est... Ils achètent ces logements parce qu'ils espèrent de gros gains en capital. Peut-être que vous pourrez lui demander la semaine prochaine, mais la Banque du Canada semble faire un bon travail pour ce qui est de limiter cet avantage particulier.
Par ailleurs, il y a ce tas d'argent dont j'ai parlé qui leur permet d'acheter. Peut-être que nous devrions envisager un impôt sur les gains exceptionnels. Quand le prix des propriétés augmente de 20 % par an et que les propriétaires augmentent parallèlement les loyers de 20 %, limiter ces gains doit faire partie de la solution politique.
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Je formule dans le mémoire cinq recommandations précises qui concernent les questions que je soulève.
La première invite à revoir les politiques macroprudentielles qui punissent les primo-accédants. Je pense que la crainte était qu'en aidant les primo-accédants, nous jetions de l'huile sur le feu et nous faisions encore plus grimper les prix. Je suis d'avis que nous pouvons atténuer cet effet, et il me semble crucial de permettre à ces primo-accédants de devenir propriétaires en raison de tous les avantages que cela représente et que nous pouvons tous comprendre, mais surtout, parce que cet engorgement du marché locatif, ces 400 000 locataires attendent. Cela aurait été comme construire 40 000 logements par an, s'ils avaient accédé à la propriété.
Selon moi, essayer de faciliter l'accès et recourir à des simulations de crise et à des critères d'admissibilité à un prêt hypothécaire limite considérablement ledit accès, et nous devons nous pencher sur la question.
La deuxième recommandation, comme je l'ai déjà mentionné, porte sur un impôt sur les gains exceptionnels ou des droits de cession immobilière fédéraux. Tout le monde est soucieux de ne pas imposer la plus-value sur une résidence principale, mais à son adoption en 1972, la politique reconnaissait que la maison sert de domicile et nous ne voulions pas imposer le domicile des Canadiens. À présent que les maisons sont devenues des investissements, nous devons repenser le fondement original de l'exonération d'impôt sur les gains en capital pour la résidence principale.
Lorsque ces gains sont énormes, les partager en partie... Si les prix grimpent de 20 %, payer des droits de cession immobilière fédéraux de 2 % ou 3 % ne représenterait pas vraiment une punition pour le vendeur et le gouvernement fédéral en retirerait des recettes pour financer d'autres initiatives.
La troisième recommandation concerne, comme je le mentionnais, une question très épineuse, celle de la réglementation des loyers. Comme je le rappelais, dans le passé, le gouvernement fédéral a encouragé les provinces à y recourir. Des augmentations de loyer de 20 % sont tout simplement inacceptables. Nous devons, en fait, essayer d'y mettre fin.
Je suis depuis longtemps partisan d'une déréglementation du loyer des logements vacants contrebalancée par une réglementation du loyer des locataires existants, mais il me semble que nous pouvons, dans la situation actuelle, remettre temporairement en place un mécanisme et demander aux provinces d'éliminer pendant quelques années la déréglementation des loyers, le temps de rattraper le retard en matière de logements locatifs.
Le président me fait signe de la tête. Je poursuivrai donc à ma prochaine intervention.
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Je vous remercie de m'en donner le temps.
Par votre intermédiaire, monsieur le président, la cinquième recommandation vise à établir, en ce qui concerne les visas de travailleur étranger temporaire et les étudiants étrangers, des directives et des objectifs explicites qui correspondent mieux à l'offre existante de logements locatifs sur les différents marchés locaux où ces personnes résideront en fonction de leurs permis.
L'intention n'est ni désobligeante ni discriminatoire. Ce que je dis, c'est que nous avons un système très bien géré pour les nouveaux résidents permanents, mais que nous n'avons pas pour ce groupe.
Ce qui suit concerne également les étudiants étrangers. Dans l'analyse que j'ai faite du rendement, il est extrêmement viable de construire des logements destinés aux étudiants sur une base viable à but lucratif, sans subvention de l'État. Si beaucoup de nouveaux arrivants viennent en tant qu'étudiants, l'utilisation du mécanisme de financement de l’initiative Financement de la construction de logements locatifs — qui, de toute façon, fait l'objet d'un examen actuellement — pour encourager les promoteurs privés à construire des logements pour étudiants, potentiellement, mais pas forcément en partenariat avec les universités, aiderait à répondre à la demande des étudiants.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais déposer à présent un avis de motion.
La semaine dernière, le Bureau de la concurrence du Canada a fait savoir que la concurrence est en baisse, les secteurs d'activité à forte concentration devenant encore plus concentrés et les entreprises étant moins nombreuses à chercher à se faire une place dans des secteurs d'activité déjà peu concurrentiels.
Le secteur financier canadien fait partie de ces secteurs d'activité. À propos de la fusion entre RBC et HSBC, je propose que le Comité permanent des finances fasse rapport à la Chambre de ce qui suit:
a) après huit ans de gouvernement Trudeau, le Bureau de la concurrence Canada constate un déclin de l’intensité concurrentielle du Canada, déclin dont témoignent tous les indicateurs mesurés par le Bureau;
b) on compte déjà très peu d’établissements financiers dans le secteur bancaire du Canada, ce qui traduit un manque de concurrence;
c) l’affaiblissement de la concurrence dans le secteur financier pourrait susciter une hausse des frais de banque des Canadiens, alors que ces frais sont déjà élevés en raison du manque de concurrence dans le secteur;
le Comité appelle la ministre des Finances à rejeter la fusion de la Banque royale et de HSBC.
Après huit années de , les Canadiens paient des frais bancaires parmi les plus élevés du monde. Seule la concurrence permet d'avoir de meilleurs prix et de meilleurs produits, pas moins de concurrence. La fusion de RBC et HSBC prouve une fois de plus que le gouvernement libéral est incapable de protéger les Canadiens des oligopoles et de la hausse des prix. Dans le secteur bancaire canadien, de très vieux, très gros oligopoles sont protégés par le gouvernement. Le rapport du Bureau de la concurrence sur cette fusion mentionne que les marchés des services financiers sont concentrés. Il y a des obstacles importants à l'entrée et à l'expansion, et certaines conditions facilitent un comportement coordonné entre concurrents.
Les cinq grandes banques — RBC, TD, BMO, la Banque Scotia et CIBC — ainsi que HSBC et la Banque nationale contrôlent 93 % des actifs bancaires canadiens et 87 % des prêts hypothécaires. Si la plus grande banque canadienne est autorisée à absorber la septième banque du pays, il n'y a aucun espoir d'avoir un jour plus de concurrence dans le secteur bancaire canadien.
HSBC offre des avantages tarifaires en comparaison de RBC. Le Bureau de la concurrence reconnaît même la place particulière que HSBC occupe dans le système bancaire et le marché hypothécaire canadiens. HSBC accorde presque tous ses prêts hypothécaires à Vancouver et dans la région métropolitaine de Toronto. Vancouver se classe troisième au classement mondial des marchés du logement surévalués. Quant à Toronto, elle affiche la plus grosse bulle immobilière du monde.
À l'heure actuelle, la moitié des meilleurs taux hypothécaires non assurés annoncés au Canada sont des produits de HSBC. Si HSBC est éliminée du marché, son rôle unique de banque périphérique offrant des services hypothécaires abordables, surtout dans deux des villes les plus chères du Canada, disparaîtra et il n'y aura personne pour combler le vide qu'elle laissera. HSBC compte environ 800 000 clients qui deviendront par force clients de RBC, sans qu'on leur offre rien pour leur clientèle ou qu'on leur donne le choix.
Huit années au cours desquelles a emprunté et alourdi la dette plus que tous les autres gouvernements avant le sien combinés se soldent par une inflation au plus haut en 40 ans, et à présent, les Canadiens voient se multiplier comme jamais les hausses de taux hypothécaires. Aujourd'hui, le FMI estime que le Canada est le pays du G7 le plus exposé au risque d'une crise du crédit hypothécaire.
Par exemple, il y aura sur les 12 prochains mois quelque 70 000 renouvellements de prêts hypothécaires par mois. HSBC offre aujourd'hui un taux de 6,4 %, tandis que RBC offre un taux de 7,15 %, ce qui fait une nette différence dans les paiements hypothécaires mensuels. Si quelqu'un a contracté un prêt hypothécaire il y a cinq ans, il peut s'attendre, au minimum, à voir doubler son taux d'intérêt. Pour certaines personnes, cela peut représenter 1 000 $ ou plus par mois rien qu'en paiements hypothécaires.
L'élimination de HSBC du marché hypothécaire entraînera une perte de pression à la baisse sur les taux d'intérêt et obligera les clients canadiens à payer encore plus.
Certains clients de HSBC sont de nouveaux arrivants au Canada. En fait, c'est le cas de nombre d'entre eux. En tant que conservateurs, nous pensons que les gros poissons devraient se livrer concurrence entre eux et pas se contenter d'avaler les petits poissons.
La a le pouvoir d'arrêter cette fusion. La balle est dans son camp. Nous voulons savoir si elle se rangera du côté de ses amis de Bay Street ou si elle fera ce qu'il faut pour les Canadiens et rejettera la fusion afin que les frais bancaires n'augmentent pas et que les Canadiens puissent avoir le choix entre plus de produits.
Après huit années au pouvoir, ce n'en vaut pas le coût. Je demande instamment à tous les membres du Comité d'agir dans l'intérêt des Canadiens et de demander avec nous à la d'arrêter la fusion de RBC et HSBA.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je pense que mon intervention ira dans le sens de certains témoignages entendus aujourd'hui. Je remercie ces témoins.
La crise du logement et la crise de la concurrence qui sévissent au pays nous frappent comme des boulets de démolition. Nous avons un grave problème dans le domaine de la concurrence. Cette semaine, le Bureau de la concurrence a publié un rapport qui confirme ce que nous savons depuis 25 ans. La situation de la concurrence est au plus mal au Canada. Les prix que nous payons pour la téléphonie cellulaire, l'épicerie, les voyages en avion et les services bancaires sont parmi les plus élevés au monde.
Les activités bancaires sont fortement concentrées. Ce secteur est sous l'emprise d'une poignée d'acteurs puissants et oligopolistiques.
Nous avons aussi des problèmes liés à la réforme de la concurrence et aux politiques. Ces problèmes ont d'ailleurs forcé le gouvernement fédéral à présenter le projet de loi , qui porte sur la réforme de la concurrence, et le chef du NPD a également présenté un projet de loi d'initiative parlementaire. Nous avons un problème de concurrence et il faut trouver des solutions.
Parallèlement, on nous propose une fusion. La banque la plus importante du pays, qui détient 23 % du marché des prêts hypothécaires, veut acheter la septième banque du Canada, qui a consenti 800 000 prêts hypothécaires, la plupart à Vancouver et à Toronto.
Pour vous donner une idée, la HSBC a consenti 10 % des prêts en vigueur à Vancouver et à peu près 5 % à Toronto.
Si on compare les prêts hypothécaires souscrits à Vancouver et à Toronto… Pour un prêt hypothécaire de 500 000 $, ce qui est beaucoup moins élevé que les prêts souscrits par la plupart des ménages, le taux variable affiché par la HSBC aujourd'hui est de 6,4 %, contre 7,15 % à la RBC. C'est une différence de 75 points de base. La différence n'avait pas vraiment d'importance il y a 2 ans, durant la pandémie, mais les taux d'intérêt ont grimpé et 75 points de base représentent une bonne somme pour beaucoup de familles.
Plus exactement, pour une famille qui doit rembourser un prêt hypothécaire de 500 000 $, cette différence entre les points de base représente 300 $ de plus. En comparaison, une famille qui paie actuellement des intérêts de 1,8 ou 2 % et qui doit renégocier son prêt hypothécaire, comme 70 000 familles le font tous les mois actuellement… Vous pouvez imaginer à quel point ce fardeau compliquera leur planification budgétaire et leur vie en général. Il ne faut pas se surprendre que tant de familles soient aux abois dans toutes les villes canadiennes et se demandent comment elles vont boucler leur budget.
Pour ce qui concerne la fusion elle-même, la HSBC est pugnace et ses taux d'intérêt sont très concurrentiels dans le marché. Cela dit, le Bureau de la concurrence a pris la peine de mentionner qu'il doit appliquer les règles actuelles pour l'approbation et que la réforme de la concurrence devra englober une réforme de la Loi sur la concurrence.
Le gouvernement a entrepris une réforme de la concurrence sur laquelle tous les partis ont accepté de se pencher. Pour ce qui est de la crise du logement… Pour reprendre les paroles du maire Guthrie, l'heure de vérité a sonné, et le gouvernement en place doit intervenir sans tarder pour éviter la disparition du marché d'un concurrent pugnace qui offre des taux hypothécaires plus avantageux aux Canadiens. Si ce concurrent disparaît, les familles et les consommateurs canadiens devront payer des frais hypothécaires et des taux d'intérêt plus élevés, le pire cauchemar pour eux.
Nous demandons à la de rejeter la proposition de fusion et nous demandons au Comité d'appuyer la motion.
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Merci, monsieur le président.
Le Bureau de la concurrence a affirmé récemment qu'en raison de la faiblesse record de la concurrence en 25 ans, les consommateurs paient des prix plus élevés et les grandes sociétés oligarchiques font plus de profits. Le Bureau ajoute que l'intensité concurrentielle est en déclin.
Aujourd'hui, après huit longues années de règne, le gouvernement libéral étudie la possibilité d'autoriser la plus grande banque du pays à engloutir la septième banque, ce qui aura pour conséquence d'éliminer la concurrence dans un secteur où elle est déjà insuffisante, et donc de faire grimper les taux hypothécaires alors que les Canadiens peinent déjà à payer leurs factures.
J'ai aussi fait une recherche sur les taux hypothécaires offerts par la HSBC et la RBC aujourd'hui. À la HSBC, pour un prêt hypothécaire de 2 ans, le taux fixe est inférieur de 40 points de base par rapport à celui de la RBC, et il est inférieur de 35 points de base pour le prêt de 5 ans.
La concurrence donne de bons résultats. Le Canada a besoin de banques qui rivalisent entre elles pour attirer les clients. Il n'a pas besoin d'encourager les acquisitions. Si nous laissons les plus grandes banques canadiennes acheter leurs concurrents en pleine croissance, il faudra dire adieu à une intensification de la concurrence. Il y a déjà trop peu d'établissements financiers dans le secteur bancaire.
Le Bureau de la concurrence a conclu que la HSBC joue le rôle d'un trouble-fête dans le marché canadien des prêts hypothécaires. La disparition de cette concurrence risquerait de faire augmenter les frais bancaires dans un contexte où le coût de la vie est déjà inabordable. Si un concurrent plus petit contribue à la baisse des taux, nous devrions tout faire pour qu'il continue d'exister. Ce n'est pas ce qui se produira si nous autorisons la fusion proposée puisque la plus grande banque canadienne mettra le grappin sur 800 000 clients sans qu'ils obtiennent quoi que ce soit en contrepartie. Pire encore, quand ces clients devront faire affaire avec la Banque Royale du Canada et qu'ils voudront renouveler leur prêt hypothécaire, ils devront payer les taux plus élevés que j'ai mentionnés.
Si le gouvernement protège les grandes industries nationales, nous devons veiller à ce qu'il existe entre elles une vraie concurrence et qu'elles se constituent une clientèle en leur offrant des produits et des prix attirants, pas en concentrant les pouvoirs à son détriment.
Monsieur le président, si 70 000 prêts hypothécaires sont renouvelés tous les mois à des taux plus élevés, nous aurons une vague de défauts de paiement et de plus en plus de gens perdront leur maison. C'est pourquoi nous avons besoin de la concurrence pour garder les taux les plus bas possible et c'est pourquoi le Parti conservateur demande que la fusion soit refusée. Nous demandons à la d'empêcher cette fusion anticoncurrentielle.
Merci, monsieur le président.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je crois bien que nous sommes plusieurs à vouloir entendre les experts qui sont devant nous et qui sont venus à Ottawa pour témoigner devant notre comité.
[Traduction]
J'ai écouté attentivement les discours politiques des conservateurs, bien entendu, mais je vous rappelle que nous recevons des témoins. Je ne comprends pas C'est quand même contradictoire que ces messieurs, qui insistent sur l'importance de la crise du logement, veuillent maintenant empiéter sur le temps des témoins plutôt que d'attendre la fin de la réunion pour avoir ce débat.
Monsieur le président, je propose d'ajourner ce débat pour que les témoins puissent continuer de nous faire profiter de leurs précieux éclairages et de répondre à nos questions. Nous pourrons reprendre le débat sur la motion à la fin de la réunion, après notre discussion avec les témoins.
Monsieur le président, je m'en remets à vous et au greffier pour nous indiquer la meilleure façon de procéder.
[Français]
Monsieur le greffier, si j'ai besoin de proposer une motion officielle afin que le débat sur la motion soit reporté à la fin de la rencontre, je suis à l'écoute.
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Récemment, j'ai actualisé cette étude pour y inclure les données de 2011 à 2021. Les pertes se chiffrent à 550 000 de 2011 à 2021. Il y a un recul, comme vous pouvez le constater, parce qu'il reste moins de logements loués à moins de 750 $ qui peuvent disparaître, d'une part et, de l'autre, parce que cette érosion a gagné la fourchette supérieure de loyers, soit de 750 à 1 000 $.
Ce phénomène s'explique par divers facteurs. Il y a tout d'abord les pertes réelles. Dans certains cas, des logements disparaissent à cause de la densification? De nombreuses villes ont des projets de construction dans les secteurs centraux, où sont concentrés les logements locatifs plus anciens qui datent des années 1960 et 1970. Ces logements sont démolis et remplacés. C'est un secteur où on enregistre des pertes, mais elles sont plutôt minimes.
D'autres pertes pourraient aussi être attribuables, comme nous en avons discuté précédemment, au marché de la location à court terme.
Dans la grande majorité des cas, il ne s'agit pas de pertes réelles puisque les logements existent encore, mais les loyers considérablement plus élevés les placent dans une gamme supérieure du marché. Des hausses de loyer de 18, 19 ou 20 % font passer rapidement ces logements à une autre gamme.
Nous avons pu observer des pratiques déloyales de la part de certains investisseurs et de diverses sociétés de gestion d'actifs dont l'objectif est de mettre la main sur des logements à faible loyer et d'accroître le rendement en repositionnant ces logements dans le marché pour en augmenter les loyers. C'est le but de ce type de pratiques et, comme je l'ai mentionné dans ma déclaration, elles existent parce qu'elles sont tout à fait légitimes et légales aux yeux de la réglementation des loyers actuelle, et surtout en raison de l'abolition des contrôles sur les loyers des logements vacants et des taux de roulement.
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Merci, monsieur le président.
Si M. Pomeroy est encore des nôtres, je vais en profiter pour lui poser une dernière question.
La Banque TD a estimé qu'entre 2023 et 2025, il pourrait manquer environ 215 000 logements pour que le Canada parvienne à répondre à la demande de logements en fonction de la croissance démographique. La pénurie pourrait s'élever à un demi-million de logements, si la très forte croissance démographique se maintenait.
Récemment, l'arrivée d'immigrants et de résidents non permanents a connu des niveaux records. Selon votre analyse, quels en sont les effets sur les marchés du logement au Canada, en particulier sur le marché locatif? De plus, quelles difficultés ces personnes rencontrent-elles lorsqu'elles doivent trouver un logement adéquat?
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Votre question a un lien avec les témoignages que vous avez reçus ces dernières semaines, et notamment de la part de la SCHL, concernant le nombre de logements qu'il faudra construire au Canada.
Je trouve important de préciser la nature du rapport de la SCHL et des prévisions de la Banque TD sur l'offre de logements en fonction des besoins. L'offre de logements est tributaire de deux facteurs. Le facteur fondamental est la croissance de la population, c'est-à-dire le nombre de personnes qui arrivent sur le marché et le taux de formation des ménages par suite à la fois de l'immigration et du nombre d'enfants qui partent de la maison pour créer leur propre ménage. Selon les estimations de la SCHL, nous aurons besoin de 240 000 à 250 000 nouveaux logements par année. Elle a estimé par ailleurs que nous aurons besoin de 3,5 millions de logements supplémentaires pour inonder le marché et exercer une pression à la baisse sur les prix.
Cette étude est empirique, économétrique et théorique. Elle nous indique ce qu'il faudrait faire pour arriver à ce résultat, mais le marché ne fonctionne pas de cette façon dans la réalité. Les constructeurs ne construisent pas de logements qu'ils ne peuvent pas vendre. La SCHL elle-même ne consentira pas d'assurance hypothécaire pour des préventes. Elle exige un certain niveau… S'il n'y a pas d'acheteurs finals, c'est un objectif irréaliste.
À mon avis, il faut revoir ces estimations. Ce serait plus réaliste de dire que considérant l'importante croissance de la population, il faut revoir les estimations du nombre de logements réellement nécessaires en fonction de la croissance des ménages. On peut penser que ce chiffre se situe entre 240 000 et 500 000. Ce travail n'a pas été fait et je pense que c'est primordial de s'y attaquer pour avoir une meilleure idée.
Il ne faut pas se borner à estimer le nombre absolu de logements qui seront nécessaires. Il faut aussi réfléchir au type de logements qui devront être créés, comme l'a mentionné M. Bourque. Il faut que l'offre soit adéquate. La construction de logements de poche dans des tours d'habitation pour des investisseurs qui les louent à court terme ne suffit pas. Il faut construire les logements dont les Canadiens ont besoin et il faut revoir ces estimations.
Je ne sais pas si ma réponse est assez détaillée, mais je crois que…
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Oui, j'aurais des recommandations. C'est une bonne question.
C'est un des objectifs de la Stratégie nationale sur le logement. Cette stratégie a deux objectifs, soit la préservation du parc existant et l'ajout de nouveaux logements. C'est beaucoup moins cher de faire des rénovations de 20 000, 30 000 ou 40 000 $ dans des logements sociaux existants que de verser une subvention de 400 000 $ pour une nouvelle construction. C'est clair que c'est quelque chose à envisager.
Il faut réfléchir à la part du financement versé au titre des ententes bilatérales signées avec les provinces et les territoires qui devra être réservée aux organismes sans but lucratif et aux exploitants de coopératives de logement. En premier lieu, cet argent leur permettra de maintenir les loyers modiques actuels quand l'entente de subvention arrivera à échéance, comme ils le font depuis quelques années.
En second lieu, beaucoup de ces immeubles ont 35 ou 40 ans et requièrent d'importantes dépenses en immobilisations. Il faut prévoir des fonds d'immobilisation suffisants pour moderniser les immeubles. Le programme existe. Il faut s'assurer que les ressources seront suffisantes pour parer à l'usure progressive des logements.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je souligne à mon tour l'excellence de cette réunion.
Je suis désolée que M. Pomeroy ait dû nous quitter, mais il me reste amplement de questions pour vous tous.
Monsieur Dufort, je suis très heureuse de vous entendre parler d'innovation. La semaine dernière, nous avons reçu Kevin Lee, de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations, et je lui ai demandé pourquoi il ne nous avait pas parlé de l'innovation dans le secteur. Je lui ai dit que j'aimerais en entendre davantage sur ce qui se passe à ce sujet. Je suis allée le voir à ce sujet après la réunion et je lui ai demandé de soumettre sa réponse au Comité. Je vais faire un suivi avec lui. Je tiens à ce qu'il soit inscrit au compte rendu que je vais faire ce suivi parce que j'estime que c'est un aspect capital dont nous devons parler.
Je vais m'adresser en premier lieu à M. Bourque.
Monsieur Bourque, vous avez dit entre autres — je tiens aussi à ce que ce soit inscrit au compte rendu — que la production continue d'être mal adaptée aux besoins. Pouvez-vous préciser rapidement ce que vous entendez par là?
Nous parlons de logements construits depuis les dernières… En fait, nous parlons de décennies. Je participe constamment à des tables rondes, où j'entends invariablement qu'il faut mettre l'accent sur les logements locatifs et les logements sociaux, que c'est important de se souvenir que tout le monde n'a pas les moyens d'acheter une maison. C'est très sensé, mais c'est quelque chose qu'on aurait pu dire il y a 10 ou 15 ans.
À mon avis, la seule chose que le boom des prix et de la demande a fait exploser dans le secteur immobilier depuis 2016… Il y en a eu un autre au début des années 2000, et un autre également à la fin des années 1980… Habituellement, il y a de fortes hausses dans la construction mais, traditionnellement, on a construit surtout des maisons unifamiliales isolées et beaucoup d'appartements. Cette fois‑ci… La construction de maisons unifamiliales isolées est au ralenti depuis 20 ans, passant de 60 % des logements achevés à 20 % actuellement. Le « chaînon manquant » n'a toujours pas été comblé. Les maisons en rangée, qui de l'avis de tous allaient combler ce manque, n'ont pas été la panacée attendue. Nous sommes passés tout droit aux appartements.
Les gens l'ignorent mais, depuis cinq ans, le seul secteur qui a explosé et qui donne vraiment les résultats attendus pour tous les éléments du continuum a été la construction de logements locatifs. C'est en pleine explosion actuellement, avec 34 % des logements achevés. Il faudra vraiment augmenter la cadence dans tous les autres segments parce qu'à l'heure actuelle, non seulement les logements sont trop chers pour les nouveaux acheteurs — même s'ils sont aussi nombreux à vouloir accéder à la propriété —, mais les logements nouvellement construits ne sont pas faits pour être achetés. C'est une partie de l'explication.
Nous nous battons pour que les efforts soient mis sur le chaînon manquant. Je sais que M. Pomeroy et M. Bourque ont parlé des quartiers comme le mien, où quatre ou cinq, voire six maisons en rangée pourraient être construites sur le terrain où ma petite maison a été bâtie en 1958. Il faudra faire du réaménagement. On commence d'ailleurs à construire des logements intercalaires, et certaines réformes des règlements de zonage vont favoriser ce genre de projets.
Nos membres nous ont parlé d'un autre problème qui vient de la faible rentabilité de certains projets de construction. Les terrains intercalaires sont utilisés pour construire des gros manoirs pour les plus fortunés ou des projets axés sur une densité très élevée avec des appartements de 600 pieds carrés. Dans ces cas, il y a un transit d'argent entre le promoteur et l'investisseur, qui ni l'un ni l'autre ne vont habiter à ces endroits.
C'est l'offre de logements intermédiaires qui fait défaut. Comme je l'ai dit, ils représentent quelque chose comme 10 % des logements achevés. Ce genre de logements conviendraient parfaitement à beaucoup de Néo-Canadiens et de jeunes Canadiens de la génération du millénaire, qui avancent en âge, qui pourraient y élever leur famille et profiter d'un petit terrain devant et derrière. Malheureusement, ce n'est pas ce qu'on leur offre actuellement.
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Avant mon arrivée à ce poste, je travaillais dans le secteur ferroviaire. Le gouvernement fédéral utilise de manière remarquable ses pouvoirs pour réunir les acteurs de la chaîne d'approvisionnement afin qu'ils règlent ensemble les problèmes. Quand des navires attendent au port de Vancouver et qu'il faut accroître… Les autoroutes, les chemins de fer, la ville sont touchés, et le fédéral fait de l'excellent travail quand vient le temps de réunir les parties intéressées.
Quand je suis arrivé dans le secteur de l'immobilier, cela ne se faisait pas, et c'est toujours le cas. Il y a trop de réunions ponctuelles et de tables rondes. Nous sommes toujours contents d'y être invités, mais il faut aussi que les ministres se rencontrent dans le cadre d'un sommet national et qu'ils invitent les parties intéressées à leur faire part de leurs idées. Ces idées existent. Inutile de réinventer la roue.
Je vous renvoie aux travaux du groupe de travail sur le logement créé par le gouvernement Ford. Ce groupe a formulé 55 recommandations, dont certaines s'appliquent probablement partout au pays. Nous n'avons pas besoin de nouvelles idées. Ce dont nous avons besoin, c'est de collaboration et de structures qui permettront d'établir les priorités et d'aller de l'avant pour les mettre à exécution.
C'est pourquoi nous militons pour la création d'une structure plus permanente. Nous avons besoin d'une table ronde dynamique et du leadership du gouvernement fédéral pour que les choses avancent. Ce que nous disent les maires, et M. Guthrie en est un bon exemple, c'est qu'ils sont prêts à collaborer, mais il faut du leadership pour que cela soit possible.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons vraiment un excellent groupe de témoins. Merci à vous tous pour vos observations très pertinentes.
Monsieur Guthrie, j'ai quelques questions pour vous.
J'ai siégé au comité de direction des politiques du maire Bowman pendant quatre ans. Je présidais le comité des finances et le comité des infrastructures et des travaux publics de la Ville de Winnipeg. Je comprends donc les enjeux d'aménagement et les défis des municipalités.
Cela dit, j'ai vu passer une nouvelle qui a piqué ma curiosité… En avril dernier, j'ai lu qu'une entreprise de chez vous, Fusion Homes, avait mis en veilleuse un projet d'immeuble de 23 étages qui devait abriter 250 appartements en copropriété. Est‑ce exact?
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Je peux dire que grâce à l'initiative de construction rapide de logements que le gouvernement fédéral a lancée il y a quelques années, trois projets de logements avec services de soutien ont été mis en chantier et commenceront leurs activités cette année, dont un très bientôt.
J'ai indiqué en introduction que l'annonce liée au Fonds pour accélérer la construction de logements a été faite à Grace Gardens, un de nos projets de logements avec services de soutien. Je crois que le gouvernement fédéral a versé plus de 6 millions de dollars uniquement pour ce projet.
Notre portefeuille de logements pour les sans-abri comporte 3 projets distincts qui seront prêts dans l'année à venir et qui accueilleront plus de 100 personnes de notre ville en situation de vulnérabilité ou d'itinérance. Ces trois projets ont tous bénéficié d'une forme d'aide du fédéral.
Pour ce qui concerne plus précisément l'annonce faite à Guelph concernant le Fonds pour accélérer la construction de logements, nous ne connaissons pas encore les résultats. Nous avons très hâte d'en savoir davantage, et le plus vite sera le mieux parce que ce financement va nous permettre d'améliorer encore plus nos procédures internes à l'hôtel de ville et, je l'espère, de mettre en place des mesures pour stimuler la construction de logements.
Est‑ce que les choses pourraient aller plus vite? Tout à fait, personne ne vous dira le contraire. Elles doivent bouger plus rapidement à tous les échelons de gouvernement, et je m'inclus dans cela.
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Tout d'abord, merci pour ce financement.
Je suis particulièrement ravi de savoir que le Fonds pour accélérer la construction de logements va faciliter les procédures internes à l'hôtel de ville.
Un élément du Fonds, ou un volet du financement, va nous faciliter les choses pour ce qui est des activités de construction elles-mêmes, pour la mise en place d'infrastructures. C'est très important, mais je suis aussi très heureux que ce financement va favoriser des changements structurels internes dans les administrations municipales. Je sais que mon personnel est aussi enthousiaste que moi. Par exemple, nous allons pouvoir engager du nouveau personnel et améliorer nos ressources technologiques pour aller plus rapidement et accélérer les procédures.
Ces changements structurels vont nous aider à construire les logements dont nous avons besoin actuellement, mais aussi ceux dont nous aurons besoin demain, le mois prochain, l'année prochaine et les années suivantes. C'est en partie à cela que serviront les fonds que nous allons recevoir, du moins je l'espère. Je souhaite vraiment que le va m'entendre et que les choses vont bouger.
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Franchement, je ne comprends pas ce qui les retient, mais s'ils ne demandent pas cette aide, il y aura plus d'argent pour Guelph, alors tant mieux.
Je crois que les administrations municipales ont vraiment des problèmes structurels, et je le dis en toute déférence. Elles ne le font pas exprès. Certains problèmes viennent simplement des procédures elles-mêmes et du manque de ressources technologiques, comme je l'ai dit.
Si les procédures sont plus rapides et plus efficientes, tout le monde y gagnera au change, autant les familles qui veulent diviser leur maison pour ajouter 3 appartements que les grands promoteurs qui veulent construire un immeuble de 500 appartements. Ces changements internes peuvent vraiment aider les gens, et j'encourage tout le monde à tirer profit des différents programmes de soutien au logement.
Nous avons besoin d'autres mesures comme le Fonds pour accélérer la construction de logements, si vous me permettez cette petite remarque. Cela dit, il aussi que les gens en tirent profit. Ils sont là pour nous aider.
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Merci, monsieur le président.
Je vais voter en faveur de la motion de M. Hallan, mais j'aimerais rappeler certaines choses.
Je comprends la nécessité de cette fusion. HSBC a le droit de vouloir vendre ses activités au Canada. Ma formation politique et moi y sommes sensibles. Cela dit, nous savons aussi que le secteur banquier canadien présente un équilibre parmi ses grandes institutions financières, qui sont à peu près d'égale taille. Le fait que ce soit la banque la plus grande, en l'occurrence la Banque Royale, qui veuille acheter HSBC soulève chez moi une grande inquiétude, parce qu'il s'agit d'un pas vers le déséquilibre du marché des banques.
De plus, nous savons que les politiques environnementales de HSBC sont plus contraignantes que celles de la Banque Royale. L'acquisition de HSBC par la Banque Royale pourrait donc amoindrir les engagements du secteur financier au Canada quant aux changements climatiques, ce qui m'inquiète aussi.
J'aimerais soulever un autre élément qui m'apparaît très important. Présentement, le projet de loi est débattu devant la Chambre. La partie 2 de ce projet de loi vise un élargissement des pouvoirs du Bureau de la concurrence pour ce qui est d'évaluer les transactions. L'évaluation visant à déterminer si la Banque Royale pouvait acheter HSBC a donc été faite par une version édentée du Bureau de la concurrence, qui n'a pas de véritables pouvoirs, comme nous avons pu le constater au cours des dernières années. À mon avis, une option qui serait très intéressante et qui pourrait nous rassurer consisterait à demander au Bureau de la concurrence de réévaluer cette possible transaction une fois que le projet de loi aura été adopté et mis en œuvre et que le Bureau sera plus efficace. Idéalement, nous aurions une autre institution financière qui se porterait acquéreuse des activités de HSBC au Canada.
Voilà pourquoi, grosso modo, je vais appuyer la proposition de mon collègue M. Hallan.
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Merci, monsieur le président, et merci à M. Ste‑Marie de m'avoir préparé le terrain. Je vais faire miennes certaines choses qu'il a dites.
On parle beaucoup ces temps‑ci de notre régime de concurrence, à très juste titre. Le gouvernement en a pris acte en proposant le projet de loi . Le chef du NPD, , a proposé des modifications encore plus substantielles à la Loi sur la concurrence du Canada.
Je ne pense pas être le seul député à avoir reçu les plaintes de clients mécontents de la fusion de Rogers et de Shaw et de la manière dont les choses se passent actuellement. Bien entendu, quand il y a un projet de fusion, on entend toujours le même boniment comme quoi elle sera avantageuse pour les clients et que tout sera pour le mieux. J'ai assez vu neiger pour savoir que ces fusions ont des contrecoups, que ce soit celle de Rogers et de Shaw ou celle de Bell et de MTS dans ma province du Manitoba. Pour les Manitobains, cette fusion a entraîné une baisse marquée, pour ne pas dire une détérioration des services, ce qui n'a rien d'étonnant.
La première discussion dont je me souviens concernant la fusion de banques remonte à1998. C'était avec mon père, qui était alors un député néo-démocrate et qui s'opposait aux projets de fusions bancaires de l'époque. Je suis très content de voir que d'autres partis politiques se joignent à nous pour dénoncer ce genre de fusions. Bienvenue dans le club.
Je trouve important de souligner également que la HSBC a été comparée aux grandes banques. C'est une mise en garde importante, monsieur le président, mais il ne faut pas oublier qu'elle a fait office de pionnière sur les questions de finance verte auxquelles le Comité s'est intéressé, et que son portefeuille est plus diversifié. À l'opposé, la Banque Royale compte parmi les principaux investisseurs canadiens dans le secteur des énergies fossiles. Elle arrive au deuxième rang après le gouvernement fédéral au chapitre de la participation au projet de pipeline Trans Mountain. Ce serait tragique de ne rien faire pour empêcher qu'un établissement financier qui semble faire des efforts pour diversifier ses activités et injecter du capital dans l'économie des nouvelles énergies soit englouti par une plus grande banque qui n'a montré aucun intérêt pour le financement de ce type de projets. Je rappelle que ces projets vont offrir beaucoup de bons emplois syndiqués et bien rémunérés aux Canadiens.
Beaucoup d'éléments doivent être pris en considération, mais au vu de ce que nous savons pour l'instant, c'est évident que cette fusion ne doit pas se faire. C'est pourquoi je serai heureux de voter en faveur de la motion telle qu'elle a été présentée.