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Bienvenue à la 48
e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du 10 mai 2022, le Comité se réunit pour étudier le projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 7 avril 2022 et mettant en œuvre d'autres mesures.
La réunion se déroulera suivant une formule hybride, conformément à l'ordre pris par la Chambre le 25 novembre 2021. Certains membres assistent à la réunion en personne et d'autres y participent par la voie de l'application Zoom. Conformément à la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, les personnes présentes dans la salle sont priées de porter un masque, exception faite des membres qui sont assis à leur fauteuil au cours des délibérations.
J'ai quelques consignes à donner aux témoins et aux députés. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous nous joignez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer, et désactivez-le quand vous n'intervenez pas. Les services d'interprétation sont accessibles pour les personnes qui utilisent l'application Zoom. Au bas de votre écran, sélectionnez le parquet, l'anglais ou le français. Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser leur oreillette et sélectionner le canal voulu.
Toutes vos interventions doivent s'adresser à la présidence. Si vous êtes dans la salle, levez la main pour demander la parole et, si vous passez par l'application Zoom, utilisez la fonction de main levée. Le greffier et moi-même ferons de notre mieux pour respecter la liste d'intervention. Nous vous remercions à l'avance de votre patience et de votre compréhension.
Sans plus tarder, je souhaite la bienvenue à nos témoins. Du Conseil canadien des innovateurs, nous accueillons Mme Dana O'Born, la vice-présidente, Stratégie et plaidoyer, ainsi que M. Nicholas Schiavo, le directeur, Affaires fédérales. Nous recevons aussi, de FRDJ Canada, M. Dave Prowten, le président et chef de la direction, et M. Matt Stimpson. L'Association des femmes autochtones du Canada sera représentée par M. Christian Boucher, le directeur principal, Relations gouvernementales, et Mme Lynne Groulx, la directrice générale. Enfin, de La Bourse du Samaritain Canada, nous avons avec nous M. John Clayton, le directeur des programmes et des projets.
Nous allons maintenant entendre les exposés des témoins, qui disposent de cinq minutes chacun.
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J'aimerais faire un bref rappel au Règlement.
Je ne veux vraiment pas en faire une question politique, mais j'aimerais saluer le travail d'une personne, d'un ami.
Au cours des derniers mois, M. Fast, notre collègue à ce comité, a fait un travail exceptionnel. Il était toujours très travaillant et bien préparé, et il posait des questions réfléchies. Il m'a beaucoup inspiré pendant les mois où il a siégé à ce comité, et même avant la dernière élection. Je veux simplement le remercier pour sa contribution à ce comité. Je lui tire mon chapeau.
Merci, monsieur le président.
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Bonjour, monsieur le président et messieurs les vice-présidents, et bonjour, distingués membres du Comité permanent des finances. Merci de me donner la possibilité de me prononcer sur le projet de loi et la mise à exécution de certaines dispositions du budget de 2022.
Je m'appelle Nick Schiavo. Je suis ici aujourd'hui à titre de directeur, Affaires fédérales, du Conseil canadien des innovateurs, le CCI. Je suis accompagné de notre vice-présidente, Stratégie et plaidoyer, Mme Dana O'Born.
Le CCI est un organisme national représentant 150 des entreprises qui connaissent actuellement la croissance la plus rapide au pays. Elles ont toutes leur siège social au Canada, elles emploient plus de 52 000 personnes et sont des chefs de file notamment dans les secteurs de la santé, des technologies propres et financières, ainsi que de la cybersécurité.
Quand il a été présenté, le CCI s'est réjoui que le budget de 2022 propose des investissements importants dans l'innovation canadienne. Nous étions très satisfaits de la place de premier plan accordée au soutien des innovateurs canadiens et de la création de propriété intellectuelle, la PI, à la stimulation de la croissance économique propre et à l'intensification des appuis aux secteurs connaissant la croissance la plus rapide au Canada. Ces investissements sont essentiels pour soutenir notre secteur de l'innovation en pleine croissance et favoriser un véritable essor de l'économie fondée sur le savoir et les données.
Le gouvernement pourrait toutefois faire davantage pour aider les entreprises novatrices à poursuivre leur expansion et à demeurer concurrentielles dans une économie mondiale en constante évolution. Tout d'abord, notre secteur de la haute technologie est aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre hautement qualifiée d'une ampleur telle qu'elle risque de stopper l'élan des innovateurs et de ralentir la création de nouveaux emplois. Il y a urgence de renouveler les stratégies et les investissements pour former, attirer et retenir les meilleurs talents. Des mesures éclairées permettront au Canada d'optimiser les produits de l'innovation.
Les nouvelles modalités de travail à distance, surtout dans le secteur de la haute technologie, font en sorte que le marché de la main-d'œuvre qualifiée s'est mondialisé et que les frontières n'ont plus d'importance. Les innovateurs canadiens doivent rivaliser avec des géantes étrangères très rentables du secteur de la haute technologie, qui peuvent offrir des salaires beaucoup plus alléchants à un bassin de travailleurs qui ne connaît plus de frontières.
En avril, le CCI a présenté une stratégie en matière de gestion des talents et des compétences qui contient 13 recommandations pour combler les besoins des entreprises les plus dynamiques au Canada. Dans les grandes lignes, ces recommandations proposent des idées pour attirer, former et retenir la main-d'œuvre hautement qualifiée au Canada.
Le gouvernement fédéral a commencé à investir de manière importante dans le perfectionnement, une première étape cruciale pour former des travailleurs qualifiés. Dans les prochains mois, il faudra donner la priorité à des stratégies de financement dont les innovateurs pourront tirer un maximum de bénéfices. Ces derniers temps, des entreprises canadiennes de haute technologie ont pris l'initiative d'établir leurs propres programmes de perfectionnement des compétences. Le gouvernement fédéral doit encourager ce genre d'initiatives et faire en sorte que le financement favorise l'acquisition au sein des entreprises de compétences axées sur les besoins du marché.
Le gouvernement devrait également appuyer le financement de programmes de perfectionnement des compétences par des politiques visant à faciliter l'immigration des travailleurs qualifiés. L'immigration est le moyen le plus rapide d'augmenter le bassin de main-d'œuvre qualifiée au Canada, et le gouvernement fédéral devrait instaurer un programme de visas pour les travailleurs des secteurs technologiques à haut potentiel et une stratégie axée sur les nomades numériques.
En second lieu, j'aimerais parler du programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental, que nous surnommons affectueusement RS et DE dans l'écosystème de l'innovation. Ce programme de 3 milliards de dollars a pour objectif d'encourager la recherche et le développement mais, dans les faits, il est beaucoup trop complexe, bureaucratique et restrictif. Nous avons été ravis de voir dans le budget de 2022 que le gouvernement projette une réforme afin de moderniser et de simplifier le programme de RS et DE. Nous travaillons actuellement à des recommandations détaillées et de fond pour assurer que le programme de RS et DE remplit son objectif.
De manière générale, nous pensons que la réforme du programme doit viser à élargir le crédit fiscal à la propriété intellectuelle parce qu'elle constitue une composante centrale de la recherche et du développement. Dans l'économie fondée sur le savoir du XXIe siècle, les brevets et autres formes de PI représentent les principales sources d'avantage concurrentiel pour les entreprises et les économies.
En 2020, plus de 91 % de la valeur du S&P 500 provenait d'actifs incorporels. Avec l'accélération de la numérisation dans la foulée de la pandémie, on peut penser que les algorithmes, les brevets, les données et les autres types d'actifs incorporels occuperont une place de plus en plus importante. Dans l'économie postpandémique, il se créera de plus en plus de PI au Canada sous l'impulsion de mesures comme le programme de RS et DE.
L'intégration d'une mesure fiscale du type « régime privilégié des brevets » au programme de RS et DE serait un grand pas dans la bonne direction pour que la PI canadienne reste chez nous, et nous avons été ravis que l'idée soit évoquée dans le budget de 2022. Nous pensons aussi que les coûts de développement et de mise en application de la PI devraient être admissibles au programme de RS et DE.
Notre dernière recommandation, mais non la moindre, vise la simplification et la clarification des critères d'admissibilité et des processus du programme de RS et DE. Actuellement, les entreprises de haute technologie sont nombreuses à engager à grands frais des consultants qui les aident à s'y retrouver dans ce programme. Nous y gagnerions tous au change si cet argent était investi directement dans l'innovation plutôt que dans l'embauche de professionnels qui essaient tant bien que mal de nous guider dans le maquis d'une réglementation alambiquée.
Bref, nous sommes heureux de voir que le budget de 2022 prévoit des investissements judicieux dans l'écosystème canadien de l'innovation. C'est un signe encourageant que le gouvernement cherche à positionner au mieux le Canada dans l'économie du XXIe siècle. Pour que les politiques annoncées aient le maximum d'effet sur notre prospérité collective, leur mise en œuvre devra être efficace et stratégique, et nous comptons sur le gouvernement pour y voir.
Merci. Nous sommes impatients de répondre à vos questions.
Bonjour à tous. Je m'appelle Dave Prowten et je suis le président et chef de la direction de FRDJ Canada, le principal bailleur de fonds philanthropique de la recherche sur le diabète de type 1. Je suis accompagné de M. Matt Stimpson, qui vit avec le diabète de type 1 et qui est aussi l'heureux père d'une jeune fille merveilleuse, Tilly, qui a 14 ans et qui en est aussi atteinte.
Je tiens tout d'abord à remercier le Comité de cette nouvelle invitation. Nous venons vous redemander de modifier la afin d'y supprimer l'exigence des 14 heures de soins thérapeutiques essentiels pour être admissible au crédit d'impôt pour personnes handicapées, ou de réduire cette exigence. Il en résulterait une amélioration des conditions de vie de 300 000 Canadiens qui doivent composer avec cette maladie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
L'exigence des 14 heures de traitement, aussi arbitraire qu'archaïque, n'a pas changé depuis 1988. Pendant toutes ces années, la gestion du diabète a beaucoup évolué et la vie des diabétiques s'est nettement améliorée, mais ils ont besoin de toutes sortes d'aides et de technologies.
Le diabète de type 1 reste une maladie très coûteuse pour les personnes atteintes, leur famille, le système de santé et l'ensemble de la société. Pour cette raison, nous implorons le Comité de proposer la modification de la en supprimant l'exigence de 14 heures, ou à tout le moins de la réduire à 7 heures pour assurer l'admissibilité d'un plus grand nombre de Canadiens atteints du diabète de type 1.
Nous savons qu'il y a une volonté d'apporter cette modification. Il est proposé d'élargir les critères pour favoriser l'admissibilité de plus de personnes, mais les règles sur la fréquence des soins dans une semaine continuent de prêter à interprétation. Notre proposition de supprimer l'exigence ou de la réduire à sept heures par semaine n'est vraiment pas arbitraire. Elle vise à rendre cette règle claire et limpide, et à simplifier de beaucoup le processus de certification pour les professionnels de la santé afin que le régime soit plus juste pour les personnes atteintes du diabète de type 1.
L'objet du crédit d'impôt pour personnes handicapées est d'alléger leur fardeau financier. L'exigence arbitraire et archaïque de 14 heures prive un très grand nombre de personnes atteintes du diabète de type 1 de se prévaloir de ce crédit. Il est clair que cette politique ne remplit pas son objectif. Il faut la moderniser pour permettre à des Canadiens parmi les plus vulnérables de bénéficier d'une aide dont ils besoin maintenant.
La modification que nous proposons est nécessaire et essentielle, et c'est maintenant qu'il faut y voir. FRDJ milite pour l'amélioration du crédit d'impôt pour personnes handicapées depuis 2017, c'est-à-dire depuis cinq ans déjà, et le temps est venu d'apporter les correctifs qui s'imposent.
Je vais céder la parole à M. Stimpson, qui va vous donner un aperçu de son expérience personnelle du crédit d'impôt pour personnes handicapées.
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Merci, monsieur Prowten.
Je m'appelle Matt Stimpson. Bonjour tout le monde.
Je suis ici pour vous parler des difficultés importantes que j'ai rencontrées relativement au crédit d'impôt pour personnes handicapées tel qu'il s'applique actuellement.
Je vais commencer par quelques éléments de contexte. j'ai reçu un diagnostic de diabète de type 1 en 2005. Le personnel infirmier du centre d'enseignement sur le diabète pour adultes de l'hôpital de même que mon comptable m'ont conseillé de demander ce crédit parce que, à titre de travailleur autonome, je n'avais pas d'assurance-maladie. Ma fille a reçu son diagnostic à deux ans et demi. Comme l'a mentionné M. Prowten, elle a maintenant 14 ans, ce qui signifie que pendant toute la période de son enfance dont elle se souvient, elle a vécu avec le diabète de type 1. Mon épouse n'a pas eu une bonne nuit de sommeil depuis plus de 10 ans parce qu'elle s'inquiète des baisses de glycémie durant la nuit.
Le diabète de type 1 fait partie de nos vies depuis aussi longtemps que je me souvienne. Depuis des années, nous payons pour l'insuline, des glucomètres de pointe, les pompes à insuline. C'est angoissant. Nous payons ces factures, peu importe le temps consacré à la gestion de la maladie dans une semaine. Que je consacre 14 heures ou 100 heures par semaine à la gestion de mon diabète ne change rien au fait que mon état de santé et celui de ma fille sont une préoccupation constante. Nous vivons avec la maladie 24 heures par jour, 7 jours par semaine et 365 jours par année.
Pour gérer le diabète, nous dépensons 1 500 $ environ en fournitures que le régime public ne rembourse pas. Comme je l'ai déjà dit, je suis propriétaire d'une petite entreprise et je n'ai pas d'assurance privée. Les fournitures d'une pompe coûtent 300 $ par mois. L'insuline coûte 120 $ par mois. Nous utilisons des glucomètres par capteur parce qu'ils sont moins chers que d'autres glucomètres plus évolués, mais ils coûtent quand même 190 $ par mois. Les bandelettes réactives coûtent 60 $ par mois, le Glucagon 300 $ par année, les bandelettes de mesure de cétone coûtent 25 $ par boîte. Il faut aussi acheter des comprimés de dextrose en cas de chute de la glycémie durant la journée.
Au début, mon médecin de famille refusait de signer les formulaires pour la simple raison qu'il ne pensait pas que je consacrais 14 heures par semaine à la gestion de mon diabète. Il n'a pourtant aucunement hésité à signer les formulaires de Tilly, alors que nous avons exactement la même maladie. Ce n'est pas juste. Il est difficile de comprendre pourquoi des personnes qui ont la même maladie n'ont pas la même facilité à faire certifier leur admissibilité.
Malheureusement, les personnes qui ne savent pas comment se battre ou se défendre sont désavantagées. Le processus actuel d'admissibilité est ni plus ni moins un cauchemar administratif. Je maintiens et je maintiendrai toujours que le temps consacré à la gestion du diabète de type 1 n'a rien à voir puisque la réalité est que ma famille et moi devons dépenser bon an mal an des milliers de dollars pour assurer notre survie.
Pour terminer, je tiens à remercier FRDJ de défendre sans relâche nos intérêts.
Je vous suis reconnaissant de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité. J'espère vraiment que vous allez donner votre appui à la proposition de supprimer ou de réduire l'exigence de 14 heures afin de rendre le crédit d'impôt pour personnes handicapées plus juste et plus accessible pour tous les Canadiens qui doivent composer avec le diabète de type 1.
Merci.
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Merci,
meegwetch, monsieur le président et membres du Comité, de m'avoir invitée à vous parler aujourd'hui.
Je tiens à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe, qui vit sur cette terre depuis des temps immémoriaux.
Je m'appelle Lynne Groulx et je suis la cheffe de la direction de l'Association des femmes autochtones du Canada, ou l'AFAC. Je suis accompagnée aujourd'hui de M. Christian Boucher, directeur des relations gouvernementales.
L'AFAC est l'organisation autochtone nationale et la voix politique des femmes, des filles et des personnes autochtones de diverses identités de genre au Canada, y compris les Premières Nations vivant dans les réserves et hors réserve, inscrites et non inscrites, ainsi que les personnes privées de leurs droits, les Métis et les Inuits. L'AFAC est le plus grand groupe de femmes autochtones au Canada.
[Traduction]
Depuis 48 ans, l'AFAC réunit des femmes autochtones de l'ensemble des provinces et des territoires du Canada qui partagent la même volonté d'améliorer, de faire valoir et de défendre les droits fondamentaux en matière sociale, politique, économique, culturelle et de bien-être des femmes autochtones, de leurs familles et de leurs communautés.
Chaque jour, nos activités de défense des intérêts, d'analyse législative, d'appui aux politiques et aux programmes, ainsi que nos services directs visent à préserver la culture autochtone, à améliorer le bien-être des femmes autochtones et à dénoncer toutes les formes de racisme, de discrimination et de violence.
Le budget de 2022 prévoit des investissements importants et très attendus, mais l'AFAC s'attend à beaucoup plus si nous voulons mettre fin à la violence systémique et aux atteintes flagrantes aux droits fondamentaux des femmes, des filles et des membres de la communauté 2SLGBTQIA autochtones.
Je voudrais aujourd'hui aborder cinq grands enjeux, soit les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, le logement, l'infrastructure de santé, la sécurité alimentaire et la surincarcération. Vous remarquerez que tous ces enjeux touchent les droits de la personne.
Sur la question des femmes, des filles et des personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées, nous nous expliquons difficilement que le budget de 2022 ne prévoie aucun nouveau financement qui permettrait de poser des gestes concrets. Il y est question d'engagements pris dans le budget de 2021, mais il est assez effarent de constater l'absence totale de reconnaissance et d'investissements pour donner suite aux 231 appels à la justice. En fait, il est impossible de savoir si le financement promis en 2021 a été versé et, s'il l'a été, comment il a été utilisé.
À l'issue de l'Enquête nationale, 231 impératifs juridiques ont été édictés. Pas 231 recommandations ou 231 suggestions, mais 231 obligations légales. La disparition et l'assassinat de femmes et de filles autochtones équivalent à des actes génocidaires. C'est la conclusion d'une enquête qui a coûté 92 millions de dollars, pendant laquelle des milliers d'heures de témoignages ont été recueillis et au terme de laquelle un rapport de plus de 1 000 pages a été produit. Nous nous attendions à ce que le gouvernement fédéral annonce des actions concrètes dans le budget qu'il vient de présenter, qu'il s'engage à verser du financement supplémentaire et nécessaire pour que cesse le génocide des femmes et des filles autochtones.
Il est tout aussi difficile de comprendre pourquoi il n'a aucunement été question des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, ou des femmes autochtones tout court dans le discours sur son bilan que le ministre a prononcé le 7 février dernier pour marquer ses 100 jours au poste de ministre des Relations Couronne-Autochtones. Tout ce que souhaite l'ANAC, c'est assurer la sécurité des femmes, et nous avons besoin de ressources pour que ce soit possible.
Le deuxième enjeu dont je veux parler est celui du logement. Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, c'est un secteur qui a été grandement sous-financé. Le comité consultatif national du logement a recommandé d'investir plus de 4 milliards de dollars par année pendant 10 ans pour régler la crise du logement une fois pour toute. Toutefois, le budget qui vient d'être présenté prévoit seulement 4 milliards de dollars sur une période de 7 ans. Bien entendu, cet argent ne sera pas perdu, mais il faudra beaucoup plus pour remédier aux difficultés des Autochtones à se loger, et surtout pour ce qui est des membres des communautés éloignées et isolées, où les coûts de construction et d'entretien de logements sont plus élevés.
On n'insistera jamais assez sur ce que signifie l'accès à un logement décent pour assurer la sécurité, la sûreté et la santé des femmes autochtones et de leurs familles. La pénurie de logements dans de nombreuses communautés autochtones a beaucoup trop duré. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés devant les maisons délabrées, envahies par la moisissure et surpeuplées, et les listes d'attente sans fin.
Il faut aussi régler les problèmes liés aux logements de passage et à l'itinérance. Des enfants sont encore chassés des maisons parce qu'ils n'ont pas de chambre.
Le troisième enjeu dont je veux parler est celui de l'infrastructure de la santé. Le budget de 2022 prévoit une hausse des investissements visant à améliorer la situation sanitaire dans les communautés de Premières Nations en région rurale et nordique pour une année alors qu'il faut des engagements à long terme.
Aux yeux de l'ANAC, il faut investir à plus long terme dans l'infrastructure de santé dans toutes les communautés autochtones. La manière atroce dont Joyce Echaquan a été traitée avant son décès nous a cruellement fait comprendre les conséquences de ne pas faire ces investissements. Les Autochtones qui ont besoin de soins de santé doivent pouvoir les recevoir dans un environnement où ils se sentent en confiance et en sécurité, et qui est adapté à leur culture. Cela dit, il faut avant tout que ces soins leur soient offerts.
La pandémie de COVID-19 a révélé les profondes injustices socioéconomiques et sanitaires auxquelles font face les Autochtones au Canada. Il n'est plus possible de nier ou d'ignorer ces injustices. Le budget de 2022 et la loi d'exécution n'offrent malheureusement pas grand-chose pour répondre aux besoins des Autochtones et de leurs communautés à cet égard.
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Monsieur le président et distingués membres du comité des finances, je vous remercie de me donner la possibilité de comparaître devant vous relativement au projet de loi et à la loi portant exécution du budget. Je vais me concentrer sur les dispositions qui touchent les organismes de bienfaisance.
Je travaille depuis 30 ans dans le secteur de la bienfaisance. En août 2019, La Bourse du Samaritain a étudié le rapport du Sénat sur le secteur de la bienfaisance, en portant une attention spéciale aux pages traitant du traitement accordé par l'Agence du revenu du Canada, l'ARC, aux dispositions sur la direction et le contrôle. Nous avons décidé de demander des modifications à la Loi de l'impôt sur le revenu, la LIR, essentielles selon nous pour remédier aux difficultés que nous et beaucoup d'organismes de bienfaisance canadiens avons rencontrées. La Bourse du Samaritain a depuis intégré Coopération Canada. Je préside actuellement le groupe de travail sur la direction et le contrôle.
Je ne connais pas les détails, mais je sais qu'il y a 70 ans environ, le gouvernement du Canada a intégré des dispositions à la LIR qui permettaient aux organismes de bienfaisance de mener leurs activités, mais suivant un critère dit de leurs propres activités. C'est ce principe qui a servi de base aux politiques de l'ARC.
Je tiens à souligner que le Canada est le seul pays à appliquer le principe des propres activités. Tous les autres pays ont trouvé des moyens autres que cette règle pour responsabiliser les organismes sans but lucratif. Elle nous complique beaucoup l'existence et nous estimons que son application dans la loi d'exécution du budget est problématique.
Coopération Canada, Imagine Canada et Fondations philanthropiques du Canada, de concert avec un groupe d'avocats représentant des organismes de bienfaisance importants ainsi que la sénatrice Omidvar ont collaboré pendant deux ans à la préparation du projet de loi . Ce projet de loi aurait éliminé le critère de ses propres activités. Toutefois, ces derniers jours et après deux années de démarches pour obtenir la réforme de la Loi de l'impôt sur le revenu, nous avons constaté dans le budget que les préoccupations du secteur de la bienfaisance ont été entendues. Nous étions très reconnaissants de voir que nos efforts avaient porté leurs fruits.
Cette euphorie s'est vite estompée quand nous avons pris connaissance du texte détaillé de la loi d'exécution du budget, qui propose de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu en ajoutant des règles. Plus précisément, il est proposé que les organismes de bienfaisance pourront effectuer des « versements admissibles » ou verser des subventions à des donataires non reconnus. Dans les faits, ce mécanisme ne règle rien aux problèmes que nous impose le critère de ses propres activités. Selon la loi d'exécution du budget, le mécanisme de financement proposé permettra aux organismes de bienfaisance de collaborer avec des organismes d'autres secteurs, dans le même esprit que ce que proposait le projet de loi . Ce n'est pas du tout le cas. Contrairement à ce que proposait le projet de loi S-216, la loi d'exécution ajoute 800 mots à la LIR qui nous imposent des conditions bien définies, strictes et contraignantes.
Le mécanisme de versements admissibles prévu dans la loi d'exécution du budget ne sera pas efficace et ne sera pas utilisé par les organismes de bienfaisance. Ils doivent collaborer avec des organismes à but lucratif, autant au Canada et qu'ailleurs dans le monde. L'établissement de partenariats et d'ententes est complexe et ils sont tributaires du contexte, des événements, des cultures et de beaucoup d'autres facteurs.
Je vais vous donner des exemples. Le mois dernier, La Bourse du Samaritain, mon organisme, et de nombreux autres organismes sont intervenus en Ukraine. Actuellement, nous travaillons avec 17 partenaires locaux en Europe qui viennent en aide aux réfugiés ukrainiens. Quand nous travaillons à l'étranger, nous collaborons avec des organismes de bienfaisance qui souvent sont affiliés à de plus grands réseaux. Quand ils unissent leurs efforts pour intervenir dans des événements comme la crise en Ukraine, il doit être facile pour eux de mobiliser leurs ressources communes. C'est une question d'efficacité et d'efficience. D'autres organismes de bienfaisance mènent des projets de développement à long terme pour lesquels ils collaborent avec de multiples partenaires, des programmes complexes, des bailleurs de fonds et des gouvernements locaux. Je vais vous donner un dernier exemple qui concerne notre propre pays. Le gouvernement canadien verse du financement aux organismes de bienfaisance et s'attend à ce qu'ils collaborent avec des groupes communautaires, des groupes représentant des personnes marginalisées ou racialisées, ou des personnes autochtones, ainsi que d'autres organismes à but lucratif.
Je dois insister sur le fait que les conditions rigides proposées dans la loi d'exécution du budget ne seront pas applicables dans aucun des contextes dont je viens de parler. Le mécanisme de versements admissibles est une mesure réglementaire trop stricte et trop rigide, qui ne tient aucunement compte de la réalité. Une telle approche empire les problèmes liés au critère des propres activités. Les organismes de bienfaisance ne voudront pas se prévaloir de ce mécanisme et de ses règles codifiées dans la LIR parce qu'ils ne voudront pas risquer de perdre leur statut si jamais ils ne se conforment pas parfaitement aux exigences.
Si la loi d'exécution du budget est appliquée telle qu'elle est présentée, nous devrons composer avec une réglementation de l'impôt sur le revenu, des politiques de l'ARC et une hiérarchie réglementaire complexes et confuses. C'est quelque chose qu'il faut éviter à tout prix.
Si nous voulons vraiment régler les problèmes créés par le critère des propres activités, il faut modifier la loi d'exécution du budget pour que le mécanisme des versements admissibles tienne compte de la réalité et des activités concrètes des organismes de bienfaisance. Nous sommes tous d'accord pour rendre des comptes. L'ARC doit être en mesure d'exercer une surveillance et d'assurer la conformité à ses politiques quand une aide financière non imposable est en jeu. Les organismes de bienfaisance eux-mêmes tiennent à préserver leur image d'intégrité et la confiance du public s'ils veulent garder leurs donataires.
Personne ne réclame un assouplissement ou un allégement de l'obligation de rendre des comptes. Nous avons besoin de règles judicieuses pour assurer un cadre pratique et viable de collaboration avec les donataires non reconnus. Dans sa forme actuelle, la loi d'exécution du budget n'offre pas un tel cadre. Le Comité a déjà entendu Bruce MacDonald, d'Imagine Canada, au début de la semaine, et il a reçu un exposé détaillé de trois organismes, Imagine Canada, Coopération Canada et Fondations philanthropiques du Canada, qui a été signé par 66 organismes de bienfaisance importants au Canada.
S'il me reste du temps, je vais reformuler les trois modifications demandées. Premièrement, il faut peaufiner…
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins pour leur très importante contribution à nos délibérations.
Avant de poser mes questions, je voudrais à mon tour rendre hommage à , et le remercier de ce qu'il a fait pour le Comité. Il nous manquera. Je tenais à le mentionner.
J'adresserai toutes mes questions au Conseil canadien des innovateurs.
Monsieur Schiavo, vous avez dit entre autres qu'il faut revoir les voies d'immigration pour les travailleurs qualifiés.
Pouvez-vous nous donner la définition que donne le Conseil canadien des innovateurs à la notion de travailleur qualifié, ou nous dire plus précisément quel type de travailleurs qualifiés vous recherchez et ce que vous voudriez voir changer dans le système d'immigration?
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Merci de poser cette question.
Comme je l'ai mentionné, nous avons formulé diverses recommandations visant à attirer plus de travailleurs qualifiés au Canada. En plus du perfectionnement des compétences, nous pensons que la façon la plus rapide pour répondre aux besoins des innovateurs en matière de travailleurs qualifiés est l'immigration.
Nous sommes un partenaire désigné du Volet des talents mondiaux et, à ce titre, nous avons l'habitude de collaborer avec le gouvernement pour faire en sorte que les bonnes personnes se retrouvent au bon endroit. Malheureusement, certaines restrictions associées à ces programmes empêchent d'aller assez loin.
Je précise que nous que nous sommes très conscients, parce que les gens d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, IRCC, nous l'ont dit, de l'énorme arriéré accumulé à cause de la pandémie.
Pour revenir à votre question, nous recommandons notamment la mise en place d'une stratégie axée sur les nomades numériques et la délivrance de visas à des travailleurs de secteurs de haute technologie à haut potentiel.
Ce n'est toutefois pas la panacée pour ce qui est de recruter les meilleurs talents. Toutefois, ces deux avenues permettraient de faire venir plus facilement des travailleurs qualifiés au Canada et d'accroître la densité de cette main-d'œuvre. Plus le bassin de travailleurs qualifiés gagnera en importance autour des innovateurs canadiens, plus ils seront enclins à s'intégrer à nos communautés et à nos économies et, dans l'idéal, à choisir de travailler dans des entreprises canadiennes.
Ce serait une énorme satisfaction pour nous si ces deux stratégies très novatrices étaient mises en place, et je crois qu'elles s'inscrivent tout à fait dans l'esprit du budget de 2022.
Nous aimerions aussi qu'IRCC fasse preuve d'un peu plus d'ambition. Pourquoi ne pas réduire à 48 heures le délai de deux semaines actuellement prévu dans le Volet des talents mondiaux? Pourquoi ne pas instaurer un service de guide-expert pour simplifier l'accès des travailleurs qualifiés à la résidence permanente? Les solutions sont nombreuses…
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Merci, monsieur le président.
Je tiens d'abord à souhaiter à tous mes collègues une bonne journée de la Vyshyvanka. Nous n'oublions pas que la guerre en Ukraine se poursuit, alors nous réitérons toute notre solidarité envers le peuple ukrainien. Nous leur souhaitons la paix dans les meilleurs délais.
Par ailleurs, je salue votre stagiaire ukrainienne qui est avec nous aujourd'hui. J'ai eu brièvement l'occasion de m'entretenir avec elle, et son français est impeccable. Elle maîtrise parfaitement cinq langues et elle m'a parlé de la situation de sa famille. Nous exprimons donc toute notre solidarité envers le peuple ukrainien en cette journée de la Vyshyvanka.
Je voudrais faire un commentaire à l'intention de M. Clayton, de la Bourse du Samaritain Canada.
Monsieur Clayton, je vous remercie de vos explications très claires. Comme vous l'avez dit, nous avons reçu d'autres témoins, comme M. Macdonald, qui a clairement démontré le problème, et je souhaite de tout cœur que ce comité puisse apporter les amendements qui régleraient la situation.
Comme vous l'avez dit, monsieur le président, les représentants de l'Association des femmes autochtones du Canada doivent nous quitter bientôt. Alors, je voudrais saluer M. Boucher et Mme Groulx. Kwe.
J'aimerais laisser à Mme Groulx le temps compléter sa présentation, si elle le désire.
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C'est vraiment gentil. Je vous remercie beaucoup de me donner cette chance.
[Traduction]
Je vais poursuivre. On m'a donné l'occasion de poursuivre sur quelques éléments dont je voulais vous faire part.
Un élément concernait la sécurité alimentaire. La sécurité alimentaire a été un problème permanent et grave dans les communautés autochtones et la pandémie de la COVID-19 n'a fait que l'exacerber. Aujourd'hui, les communautés sont en difficulté en raison de l'augmentation des coûts due à l'inflation. Le budget de 2021 prévoyait des fonds pour élargir le programme Nutrition Nord Canada, mais le budget de 2022 ne prévoit aucun nouvel investissement pour renforcer la sécurité alimentaire dans les communautés autochtones. Alors que les prix des aliments montent en flèche partout au pays, nous avons désespérément besoin de plus de fonds pour bien faire face à cette crise. Dans la langue métisse que nous parlons, il y a une limite à manger du macaroni.
Il faut faire quelque chose. Nos communautés tombent malades à cause du type de nourriture qu'elles consomment. Ce n'est pas de la nourriture de qualité. Le problème est bien réel.
Enfin, je tenais à parler un peu plus longuement de l'incarcération. Nous savons que la situation est complètement incontrôlée. On publie des rapports les uns après les autres. Les femmes autochtones représentent 50 % de la population des pénitenciers fédéraux même si elles ne représentent que 4 % de la population générale. Au Manitoba et en Saskatchewan, il est absolument choquant que les femmes autochtones représentent 85 % de la population de ces pénitenciers. Une injustice à grande échelle est perpétrée au Canada. Nous avons un pipeline qui va des pensionnats aux pénitenciers.
La surincarcération des femmes a été reconnue comme une crise, même à l'échelle internationale par le rapporteur spécial de l'ONU. C'est une forme de violence faite aux femmes. Nous devons commencer à démêler cet enchevêtrement que nous avons appelé « colonisation ». Quand et comment allons-nous commencer?
Il faut investir dans les communautés. Nous devons fournir des ressources aux communautés afin que nous puissions prendre en main certaines de ces situations et disposer de programmes — des programmes de guérison — pour garder nos femmes hors des prisons et, si possible, le faire dans la communauté.
Voilà les éléments que je voulais aborder. Je vous suis reconnaissante du temps supplémentaire que vous m'avez accordé. Merci.
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Merci, madame Groulx.
Meegwetch.
Vous avez souligné cinq préoccupations extrêmement importantes. Nous les avons bien notées. Je vous remercie de nous en avoir fait part.
Avec les gens de votre organisme, avez-vous eu le temps d'étudier le projet de loi et ses 440 pages?
Vous avez bien exposé ce qui peut manquer au projet de loi et ce que sont vos préoccupations, en général. Dans le projet de loi C‑19, y a-t-il des éléments auxquels vous tenez? Avez-vous pu voir si des amendements pourraient être apportés afin de le bonifier?
Enfin, pourriez-vous nous rappeler quels sont les bons coups du budget et ce qu'il serait urgent d'y ajouter, plus précisément?
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Merci. C'est une grande question. Nous avons effectivement eu l'occasion de regarder un peu le projet de loi.
L'essentiel, pour nous, porte sur tout ce qui doit être fait en lien avec les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, ou FFADA. Il faut vraiment qu'un investissement soit fait, sous quelque forme que ce soit. C'est urgent. Dans les communautés, des programmes pourraient fonctionner à un coût qui n'est pas excessivement élevé. On doit vraiment faire un retour sur cela. Je le répète, c'est urgent.
Des statistiques viennent d'être publiées concernant les femmes incarcérées, mais, en ce qui concerne les femmes assassinées et disparues, les choses se poursuivent. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Il faut redonner le pouvoir à nos femmes et à nos communautés pour mettre en place ces programmes. Nous avons besoin de ressources pour ce faire.
Je tiens vraiment à insister sur ce point. Dans le budget, on ne retrouve rien concernant ces ressources. Serait-ce possible que vous ou le Comité portiez une attention particulière à cette préoccupation?
Madame Groulx, je sais que ce n'était pas l'objet de votre déclaration, mais l'une des affirmations qui ont été faites à propos des dispositions de la loi d'exécution du budget en ce qui concerne la direction et le contrôle des organismes de bienfaisance, c'est qu'elles font en sorte qu'il est plus difficile pour les organismes de bienfaisance de s'associer à des organisations autochtones.
Je me demande si vous avez des exemples, tirés de votre propre expérience et de celle de votre organisation, où les règles en vigueur en matière de bienfaisance ont entravé le financement de projets. Si vous n'en avez pas, ce n'est pas grave. Comme je l'ai dit, je suis conscient que ce n'était pas le sujet principal de votre déclaration, mais si vous avez un exemple, je serais heureux que vous nous en fassiez part.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mes questions porteront sur les activités propres, la direction et le contrôle, et les organismes de bienfaisance.
Merci, monsieur Clayton, pour l'excellent travail que vous faites, et pas seulement avec la Bourse du Samaritain. Je sais que vous êtes actif depuis de nombreuses années sur ce front de la direction et du contrôle.
Je tiens à préciser une chose. J'ai eu une discussion similaire avec Bruce MacDonald, à propos de l'idée que l'amendement que vous suggéreriez ne réduirait pas la reddition de comptes et la transparence et qu'en fait, il pourrait même les renforcer.
Vous tentez d'instaurer un type différent de responsabilisation, un type qui privilégie le fond par rapport à la forme, en ce sens que si les 800 mots vont nécessiter beaucoup de formulaires, de frais d'avocat et de bureaucrates, ils n'augmenteront aucunement l'examen de fond, la transparence ou la reddition de comptes.
Ai-je raison de dire cela, monsieur Clayton?
Je pense que nous avons eu cette discussion lors de la consultation prébudgétaire sur la création de certaines structures et de cadres du marché qui nécessiteront un financement du gouvernement pour profiter aux Canadiens.
En ce qui concerne l'agence d'investissement, nous attendons toujours les détails, tout en reconnaissant que la a dit que nous en verrons davantage dans l'énoncé économique de l'automne. Je pense que cela suscite une discussion sur les retombées et la maximisation des investissements pour les entreprises canadiennes par rapport à l'attraction d'investissements étrangers directs au Canada. Parfois, ces stratégies finissent par nuire aux entreprises canadiennes.
Puisque nous parlons d'attirer des investissements, j'utiliserai l'exemple très parfait d'Amazon. Lorsque la société faisait de la prospection à l'échelle internationale en vue d'installer son deuxième siège social, plusieurs entreprises canadiennes se sont manifestées pour dire qu'elles ne comprenaient pas pourquoi les gouvernements, pas seulement le gouvernement canadien, mais aussi les gouvernements municipaux et provinciaux, déroulaient le tapis rouge pour attirer ce type d'investissement qui ne fera que dévorer nos talents, aspirer nos clients et rendre le marché moins concurrentiel pour nos entreprises.
Nous sommes certainement conscients que l'agence d'investissement fait partie du budget de 2022 et nous sommes impatients d'en connaître les détails, mais il serait essentiel de vérifier la structure de ces modalités pour que cet investissement vienne au Canada… et pour produire les résultats économiques dont nous avons besoin pour la prospérité, la productivité, etc.
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C'est une question vraiment intéressante et je pense qu'elle est encore plus pertinente à ce moment précis, parce que probablement beaucoup d'entre vous voient le marché s'effondrer et les marchés boursiers, et beaucoup d'entreprises technologiques qui ont été valorisés à des prix très élevés il y a seulement six mois sont en dessous du prix de leur action lors de leur réintroduction en bourse.
Je suis désolée, mon chien essaie de se joindre à la séance…
Si nous réfléchissons à la façon dont nous devons attirer des investissements au Canada, nous devrons aussi mettre en place certains des cadres du marché dont j'ai parlé. L'un de vos collègues a posé des questions aujourd'hui sur la nécessité de mettre en place des stratégies en matière de PI et des cadres de données et de marchés adéquats, c'est-à-dire sur ce qu'il advient d'une entreprise étrangère qui vient établir une succursale au Canada. Comment créer ces structures? Continuons-nous à leur accorder des crédits d'impôt pour les activités de RS et DE et leur permettons-nous de venir exploiter des données pour en tirer un avantage commercial sans payer d'impôt sur ces données?
Je pense que le concept de l'IED est très large. Il s'agit d'investissements, d'exploitations de succursales, d'activités économiques réalisées à l'extérieur des organisations. Simplement dit et depuis toujours, notre mandat et notre mission ont été d'uniformiser les règles du jeu, car pendant longtemps, les entreprises canadiennes ont eu vraiment beaucoup de mal à être compétitives sur leur propre territoire.
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Merci, monsieur le président.
Mes questions vont aussi s'adresser au Conseil canadien des innovateurs, soit à M. Schiavo ou à Mme O'Born.
Monsieur Schiavo, dans votre présentation, vous avez dit que les programmes sont difficiles, longs et fastidieux. C'est aussi ce qu'a dit Mme O'Born.
Pouvez-vous nous donner des exemples et nous dire ce qui pourrait être changé?
Mon temps de parole n'est que de deux minutes et demie, et j'aimerais vous poser une autre question.
Dans le projet de loi , où pourrait-on faire des propositions d'amendements visant à mieux soutenir l'innovation?
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C'est vrai, elle partait à midi.
Je vais quand même formuler ma question et on pourra la lui transmettre par écrit.
Il y a deux réserves autochtones dans ma circonscription. Le budget de l'année dernière prévoyait 2,2 milliards de dollars pour accélérer les travaux du plan d'action national en réponse aux appels à la justice de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et à la mise en œuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Cet argent a servi et va servir à financer des projets de revitalisation et de préservation de la culture, à lutter contre le racisme et la discrimination dans le système de santé, entre autres, à créer des services de police adaptés à la culture, à améliorer l'accès à la justice des peuples autochtones et à soutenir les familles et les survivants.
Peut-on transmettre ma question à Mme Groulx? C'est très important pour moi. Est-ce qu'elle voit les effets de cet investissement dans les communautés autochtones?
Je vais maintenant m'adresser à M. Schiavo.
[Traduction]
Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur l'effet qu'aurait, selon vous, le Conseil canadien des conseillers économiques proposé?
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Merci, monsieur Schiavo.
C'est une mesure que le CCI réclame depuis longtemps. En général, il s'agit de renforcer les capacités et nous avons donc eu plusieurs initiatives de la part de l'ensemble du gouvernement concernant l'innovation avec la création des groupes d'experts en économie.
Nous avons assisté à la création de la table sur la stratégie économique qui a formulé les recommandations en 2018. Ensuite, nous avons assisté à la création du groupe de Dominic Barton qui a aussi formulé les recommandations sur la finance, l'économie et l'innovation. Puis, nous avons assisté à la création du groupe d'experts en économie dirigé par Monique Leroux. Tous ces groupes d'experts avaient été effectivement mis sur pied pour formuler des recommandations au gouvernement, ce qui a probablement servi ses fins à ce moment-là, au moment de la relance de la COVID, etc.
L'occasion qu'offre ce conseil est de créer quelque chose de permanent qui puisse en fait être une sorte de caisse de résonance pour le gouvernement sur la prise de décisions liées à l'économie et à l'écosystème de l'innovation fondée sur des données sur une base régulière. Contrairement aux programmes ou modèles précédents que nous avons vus avec le gouvernement sur des initiatives liées à ce sujet, nous espérons que ce conseil rassemblera des experts de tous les domaines.
En particulier, nous encourageons le gouvernement à réunir des experts qui étudient vraiment l'économie axée sur les données et l'économie du XXIe siècle pour faire partie de ce conseil économique. Nous comprenons qu'il y aura plus de détails dans l'énoncé économique de l'automne et nous avons hâte d'en discuter avec le gouvernement.
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L'Alberta est un cas d'utilisation très intéressant en ce moment. Son taux de chômage dans le secteur de la technologie est à zéro et elle recherche désespérément des talents dans ce domaine.
En Alberta, le ministre Schweitzer a fait un assez bon travail en collaborant avec des innovateurs de tous les secteurs, et on reconnaît qu'une transition doit se faire de l'ancienne économie à la nouvelle. Il faut rendre à César ce qui appartient à César, ils ont lancé plusieurs initiatives, y compris une stratégie en matière de données et une stratégie en matière de PI, en réfléchissant à la façon de faire participer les investisseurs en capital de risque et en commençant à discuter du paysage des investissements là-bas. Comme je l'ai dit aujourd'hui et lors de plusieurs séances du Comité, cela crée des cadres de marché pour permettre aux investissements étrangers directs de s'établir en Alberta et, pour être honnête, de défendre les entreprises technologiques locales.
AltaML est une excellente entreprise de l'Alberta qui a ouvert la voie en prenant de jeunes entreprises sous son aile et en créant cet écosystème d'effet de réseau qui est vraiment essentiel.
Pour résumer le tout, je dirais qu'il s'agit vraiment de se faire le champion des entreprises technologiques locales et de dire que nous sommes prêts à faire des affaires, que nous sommes ouverts.
En ce qui concerne votre question sur l'allégement du fardeau réglementaire, il y a eu un certain nombre de discussions sur ce que cela signifie. Je pense que ces discussions doivent se poursuivre à mesure que les choses avancent en Alberta et, bien sûr, avec le gouvernement fédéral également.
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J'ai une question en deux parties pour vous. La première est assez simple et consiste à savoir quelle est l'importance de la large bande pour l'innovation?
Pour la deuxième, nous avons vu de nombreuses annonces de financement pour la large bande, ce qui est bien. Il semble qu'il y ait eu sans cesse des annonces, encore et encore, mais en parcourant le Canada rural et en parlant à des collègues de tout le pays, il semble que nous n'ayons pas vraiment vu beaucoup d'évolution dans l'accès à la large bande. Au cours des deux dernières années, nous avons vraiment constaté l'exacerbation du besoin d'un accès très solide et robuste à la large bande.
Je me demande si vous souhaitez aborder ce sujet, car je pense que le budget a réservé 2,75 milliards de dollars. Que devons-nous faire pour laisser le champ libre au secteur privé afin qu'il puisse mettre ces fonds en production pour que les gens aient accès à la large bande?
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Certainement. Vous avez raison. Nous l'avons dit publiquement. Notre communiqué de presse disait bien « de bout en bout ». Je pense que le message qui sous-tendait l'intention derrière notre volonté de célébrer ce budget était vraiment de dire qu'il donne un signal à l'économie, et plus particulièrement à l'économie de l'innovation, que nous avons franchi une étape sur la voie de la relance. Nous avons franchi une étape par rapport à la COVID. Nous ne disons pas qu'elle est tout à fait terminée pour bien des endroits à travers le pays, mais il y a une reconnaissance que nous commençons à tourner notre regard en tant que pays vers cette idée que nous devons commencer à nous creuser les méninges et à penser à ce qui est bon pour la prospérité du Canada.
Je pense qu'il était vraiment intéressant de voir dans les commentaires que la a faits dans les médias sur le budget, après son discours à la Chambre, la reconnaissance que le Canada a un problème de productivité. Je pense que c'est simplement le fruit d'une politique archaïque en matière d'innovation. Le phénomène a évidemment été exacerbé par l'accélération rapide du télétravail et ce que cela engendre par rapport à l'économie numérique.
Nous avons certainement été très heureux de voir plusieurs initiatives dans le budget, comme mon collègue, Nick Schiavo, l'a mentionné. La réforme relative aux activités de RS et DE est un élément important, tout comme le financement de la cybersécurité, que le gouvernement reconnaît maintenant comme un problème sérieux, je pense, ainsi que les considérations relatives à la formation, au recyclage, à l'amélioration des compétences et à l'attraction de talents et une plus grande attention accordée à la PI, puis bien sûr, quelques clins d'oeil aux secteurs des technologies financières et des technologies propres.
Nous disons toujours que le diable est dans les détails et que c'est au fruit qu'on juge l'arbre, et je sais que certaines initiatives doivent être mises en oeuvre de façon séquentielle. Nous attendons de plus amples détails dans l'énoncé économique de l'automne, mais nous avons été très heureux de voir un certain nombre d'initiatives dans ce budget. Nous tenons à souligner qu'il est extrêmement important de consulter les innovateurs canadiens pour s'assurer qu'une grande partie de la mise en oeuvre est effectuée de manière à soutenir la croissance de l'écosystème d'innovation du Canada.
Nous regroupons toujours nos activités de représentation dans quatre catégories principales: l'accès au talent, l'accès au capital, l'accès aux clients, ce qui concerne l'approvisionnement et les possibilités d'échanges commerciaux internationaux, et les cadres du marché dont j'ai parlé aujourd'hui.
En commençant par le dernier, le cadre de réglementation du marché, comme je l'ai dit, dans les secteurs du numérique, on trouve l'initiative relative aux technologies financières pour lancer un examen législatif du secteur financier axé sur la numérisation de l'argent, à savoir les monnaies numériques. Fait intéressant, à ce moment précis, cela comprendra les cryptomonnaies et les monnaies numériques stables.
Il y a aussi certaines initiatives en matière de technologies propres visant la création de taxes à l'investissement pour les organisations qui se concentrent sur les technologies carboneutres et le stockage sur accumulateurs. Dans le domaine de la cybersécurité, un investissement massif de 875 millions de dollars sur cinq ans est prévu. Cela indique clairement au marché que le gouvernement prend la cybersécurité au sérieux. Les mises à jour fiscales relatives aux activités de RS et DE sont toujours en cours. Ensuite, il y a l'accès aux clients et la création de nouveaux outils et de nouvelles lignes directrices pour favoriser l'approvisionnement écologique, ainsi que les fonds destinés à l'acquisition de technologies de la santé, ce qui constitue un obstacle énorme pour les sociétés technologiques canadiennes du secteur de la santé par rapport à l'accès à leurs propres marchés. L'accès au capital était intéressant et je pense que nous avons déjà parlé de l'agence pour l'innovation et de la très grande importance de la mettre sur pied convenablement. L'un de vos collègues a aussi parlé plus tôt aujourd'hui du fonds de croissance du Canada, qui vise à attirer le bon type d'investissement au Canada, et il sera aussi très important.
J'espère que cette liste est utile à cet égard.
:
Merci, monsieur le président.
Je m'adresserai maintenant aux représentants du Conseil canadien des innovateurs. Mes questions porteront sur l'écosystème des entreprises en démarrage.
Premièrement, comment les entreprises en démarrage ont-elles traversé la pandémie et le confinement? On sait qu'elles ont eu beaucoup de difficultés.
Deuxièmement, comment peut-on mieux les accompagner? Plusieurs de mes collègues soulèvent l'importance de les faire passer à un niveau supérieur. Selon le modèle actuel, on finance ces entreprises par capital de risque et on les encourage à faire des innovations. Quand une innovation est faite, l'entreprise en démarrage la vend souvent à une entreprise américaine afin de rembourser le capital de risque.
Serait-il pertinent de mettre en place un système de capital patient pour accompagner les entreprises en démarrage à un autre niveau?
:
Je répondrai à la première question en anglais, puis je confierai la deuxième à mon collègue pour qu'il y réponde en français.
En ce qui concerne les entreprises en démarrage, les entreprises en expansion et les entreprises technologiques de tous les secteurs, les tout premiers jours de la pandémie en mode « panique » ont été très effrayants, évidemment.
Je dirai que la première version de la subvention salariale qui a été mise en oeuvre a fermé la porte à 80 % de l'économie de l'innovation. Nous sommes rapidement retournés à la planche à dessin et nous avons fait des commentaires au gouvernement. Des modifications ont été apportées et nous avons constaté que les nouvelles subventions salariales étaient alors disponibles par l'entremise de différents organismes de développement régional et du PARI, etc. Je crois que nous avons réussi à faire avancer les choses pour mettre en place certains éléments afin de soutenir l'économie sur ce front.
Pour la plupart des entreprises, ce fut une période très difficile et instable. Tout d'un coup, il y a eu un revirement de situation très rapide pour un certain nombre d'entreprises du numérique qui savaient qu'elles devaient soit s'adapter, soit prendre des mesures pour soutenir les activités de travailleurs à domicile. Certaines entreprises s'en sont très bien sorties, mais bien sûr, comme beaucoup de petites entreprises au Canada, d'autres ont beaucoup souffert.
La situation n'était pas très rose au début, puis elle s'est améliorée assez rapidement. Le fait est que nous n'avions aucune idée de ce qui se passait ni de la direction que les choses prendraient, une incertitude qui a été ressentie à l'échelle mondiale.
Je vais maintenant confier la deuxième question à mon collègue qui y répondra en français.
Je suis censé parler en français, mais, si cela ne vous ennuie pas, je vais répondre à la question en anglais.
[Traduction]
J'ai perdu le fil de la question, mais je pense qu'une chose qui distingue le CCI, c'est que nous représentons explicitement la communauté des entreprises en expansion au Canada, c'est-à-dire les entreprises en expansion qui ont leur siège social ici au Canada.
Pour répondre à votre deuxième question, je voudrais simplement réitérer ce que nous avons dit aujourd'hui, c'est-à-dire de veiller à mettre en place les bons cadres de marché. La liberté d'agir de nos entreprises en expansion est essentielle. S'assurer qu'elles sont en mesure de commercialiser et de dépasser la phase de démarrage est une étape avec laquelle nous éprouvons vraiment beaucoup de difficultés au Canada.
En plus d'un régime de PI solide, les autres éléments dont nous avons parlé — une stratégie nationale en matière de données, une révision de la Loi sur la concurrence et des cadres de services bancaires ouverts dans lesquels nous jouons un rôle actif — sont tous des règlements qui aident nos entreprises à grandir. La clarté des règles et des responsabilités permet au bout du compte d'uniformiser les règles du jeu.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais simplement poursuivre dans la même veine que M. Ste-Marie qui, je crois, posait une question sur les besoins en capitaux pour l'expansion. Souvent, le modèle au Canada semble être que les entreprises mettent au point un produit jusqu'à ce qu'il soit prêt à être commercialisé à plus grande échelle, puis elles le vendent à une société — américaine ou étrangère — qui se charge ensuite du reste.
Il demandait s'il était judicieux d'avoir du capital patient, une traduction approximative, mais l'expression est peut-être similaire en anglais — et ce qui pourrait être fait pour le mettre en place afin qu'une meilleure infrastructure de financement soit déjà établie et accessible lorsque les produits sont prêts à être mis à l'échelle.
Je me demande si vous pouvez nous en parler ou si vous pensez que ce n'est pas là l'enjeu principal et que nous devrions plutôt nous attarder à certains des autres facteurs que vous avez évoqués.
:
Je suis désolée, je ne savais pas si la question s'adressait à nous ou à un autre collègue.
Oui, en ce qui concerne le capital patient, c'est drôle parce que les gens pensent que le mot « patient » renvoie aux personnes dans les hôpitaux. Ce n'est pas le cas. Le capital patient est un investissement à long terme, un pari sur le long terme.
Nous voyons souvent que les investisseurs de capital de risque aiment obtenir un rendement à deux chiffres en trois ou quatre ans. Avec les hauts et les bas que nous avons connus dans l'économie ces dernières années à cause de la COVID et ce creux du marché que nous connaissons actuellement, je pense absolument que le capital patient doit constituer une part importante du mélange.
Nous avons vu aussi que le gouvernement a annoncé cette semaine le financement de l'Initiative de catalyse du capital de risque, l'ICCR. Les mesures d'encouragement de cette nature incitent les sociétés de capital de risque et d'autres investisseurs à s'asseoir à la table et donnent l'assurance qu'il y aura une occasion à un peu plus long terme.
Chaque fois que le gouvernement met la main à la pâte et dit qu'il veut jouer un rôle, il y a un peu plus de garanties que le capital patient peut persister. Cela donne à nos investisseurs extérieurs du secteur privé un peu d'assurance que si le gouvernement est à la table, il est là pour le long terme.
Dans ce concept du capital patient, il est vraiment intéressant de constater qu'il dépend vraiment du secteur. Nous voyons des entreprises de technologies propres qui nécessitent beaucoup de capital parce qu'elles investissent dans l'équipement, la fabrication et beaucoup de recherche et développement pour obtenir, prenons un exemple simple, un panneau solaire prêt à être commercialisé, par opposition à une entreprise de logiciel en tant que service où tout peut être fait dans le nuage et où une bande de jeunes, en culottes courtes, travaillent sur des ordinateurs portables dans des espaces de travail partagés ou à la maison. La capacité d'expansion d'une entreprise qui a tous ses actifs ici et qui opère ici et la capacité de fabriquer le matériel et de le tester pour le marché sont deux choses très différentes.
Dans le secteur des technologies propres et, dans une certaine mesure, dans celui des technologies de la santé, lorsque nous parlons de dispositifs médicaux, le capital patient est essentiel pour que les produits puissent lentement cheminer jusqu'au marché.
Le revers de la médaille est qu'avec les investissements en capital patient, on se heurte souvent à d'importants obstacles réglementaires. Les investisseurs doivent reconnaître que parfois, lorsqu'il s'agit de surmonter les exigences liées aux approbations de la FDA, de Santé Canada ou de normes applicables à certains produits de technologies propres, ce capital patient est une partie très importante de l'équation.
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Je vous remercie de votre réponse. Merci.
Comme je l'ai dit l'autre jour lorsque vous étiez ici, j'ai grandi en connaissant pas mal de personnes atteintes du diabète de type 1. J'ai certainement vu la lutte que les parents et les adultes atteints de cette maladie doivent mener au fur et à mesure qu'ils prennent de l'âge, dans ce pays. Je crois qu'il est important pour la FRDJ de savoir qu'un ancien dirigeant a proposé une mesure semblable pour aider dans le domaine du crédit d'impôt pour personnes handicapées. Je suis pour que ce soit supprimé entièrement pour les personnes atteintes du diabète de type 1, et je sais que je parle au nom des membres de mon parti également. Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous présenterons quelque chose, mais pas aujourd'hui. C'est un autre aspect du Comité. À mon avis, cela aurait dû être fait depuis longtemps pour ces personnes.
Votre collègue a mentionné à quel point sa femme manque de sommeil. Je connais des gens dans cette situation. Des mères se réveillent constamment à trois ou quatre heures du matin. J'en connais quelques-unes et je sais à quel point elles sont stressées.
Ce sont vraiment toutes mes questions pour aujourd'hui. Je crois simplement qu'il est important pour la FRDJ de savoir que je suis pour la suppression totale de cette disposition afin que toutes les personnes atteintes du diabète de type 1 puissent être automatiquement admissibles au crédit d'impôt pour personnes handicapées. Les membres de mon parti sont d'accord avec cela. Quelque chose s'annonce. J'espère vraiment que tous les membres de ce comité, tous partis confondus, l'appuieront. Au sein de ce comité, nous avons le pouvoir de prendre des décisions et d'apporter des changements qui peuvent toucher les Canadiens. Je voulais simplement que vous sachiez que cela se fera.
Ce sont là toutes mes questions. Si j'ai plus de temps, je pourrais le céder à d'autres.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de parler de notre travail en Ukraine.
J'ai eu le privilège, dimanche à 14 heures, à l'aéroport international Pearson, d'accueillir 28 Ukrainiens à bord d'un avion que nous avions en provenance de Pologne et qui a atterri à Toronto. J'ai pu passer tout l'après-midi avec eux à l'aéroport. Ils sont maintenant à Vegreville, en Alberta, où se trouve le plus gros oeuf de Pâques du monde — ils sont donc en territoire familier — et avec des gens merveilleux. Nous prévoyons d'acueillir 21 autres personnes demain, vendredi.
Nous continuons à être actifs. Je sais qu'il y a beaucoup d'autres organisations qui sont très actives dans toute l'Ukraine et la périphérie, donc nos activités actuelles, en utilisant le soutien des donateurs que nous avons, sont dans les 17 projets que nous finançons actuellement en Pologne et dans un certain nombre d'autres pays européens pour soutenir les Ukrainiens déplacés et réfugiés qui ont traversé l'Europe. Nous sommes très actifs dans ce domaine.
Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est la direction et le contrôle, les « activités propres » et les dispositions particulières de la . J'espère que vous avez pris connaissance des amendements précis que nous demandons — ou nous pouvons les mettre à votre disposition. J'ai déjà parlé avec M. Lawrence. Nous considérons qu'il est très important pour nous de faire en sorte que notre secteur caritatif et la façon dont nous pouvons fonctionner soient modernisés et à jour. C'est ce que nous recherchons.
C'est vraiment formidable d'entendre que vous reconnaissez notre travail. Nous avons beaucoup de Canadiens — 70 Canadiens, je pense — qui ont servi en Ukraine dans notre hôpital de campagne et contribué au travail que nous faisons partout au pays. Il se passe énormément de choses, et le Canada joue un rôle important dans l'ensemble du secteur caritatif en Ukraine.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Mes questions s'adressent à la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile.
Je tiens tout d'abord à vous saluer, monsieur Stimpson. Votre témoignage était des plus touchants, et il nous aide à imaginer à quel point il est difficile de vivre avec le diabète de type 1. Nous souhaitons donc de tout cœur que la recherche permette de mieux vivre avec le diabète, voire de l'éliminer complètement.
En attendant, je trouve que la proposition de notre collègue M. Stewart est pleine de bon sens. Nous aurons sûrement à nous pencher sur cette question et je l'appuierai certainement.
Ma question s'adresse à M. Prowten, à qui je demande de bien vouloir nous donner une idée du point où en est la recherche. Comment la recherche au Canada se compare-t-elle à ce qui se fait dans d'autres pays? Comment le gouvernement fédéral pourrait-il mieux soutenir la recherche sur le diabète juvénile?
:
Tout d'abord, je vous remercie de votre question et de votre appui à l'amendement visant à faciliter l'obtention du crédit d'impôt pour personnes handicapées. C'est fantastique.
Je dirais que depuis que Banting et Best ont découvert l'insuline, le Canada a frappé fort dans la recherche sur le diabète. Nous sommes des chefs de file dans le domaine des cellules souches qui transforment les cellules souches en cellules productrices d'insuline.
J'ai écouté certains collègues, comme Mme O'Born et M. Schiavo, parler d'entreprises innovantes. C'est un secteur dans lequel nous aimerions nous développer et croître au Canada également. Nous pensons que c'est une occasion vraiment importante pour nous. Je crois que le gouvernement pourrait continuer à investir dans, je dirais, la recherche fondamentale dans les universités et les hôpitaux et jusqu'à la commercialisation parce qu'en fin de compte, nous voulons que les patients puissent bénéficier de nouveaux traitements.
Il s'agit de soutenir toutes les sphères de la recherche au Canada.
:
Merci, monsieur Blaikie.
Je veux simplement dire à nos témoins que le Comité des finances est un comité rapide, un comité occupé. Je sais que les choses changent très vite, et nous tenons à vous remercier d'être venus à très court préavis et très vite. En l'espace de 24 heures, vous avez été en mesure de vous adapter et de vous présenter devant nous pour répondre à toutes ces questions grâce à votre savoir. Au nom des membres du Comité, je vous remercie.
Merci, monsieur le greffier, pour tous les efforts que vous avez déployés pour que cela se produise. Les analystes, les interprètes et tous les autres, merci beaucoup. Nous vous sommes très reconnaissants.
Passez une excellente journée.
Merci.