:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 102e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Mesdames et messieurs les députés, nous avons quelques questions d'ordre administratif à régler. Vous devriez tous avoir reçu hier soir un budget en provenance du bureau du greffier. Je cherche à savoir s'il plaît au Comité d'adopter le budget supplémentaire de déplacement.
(La motion est adoptée.)
Le président: Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion qu'il a adoptée le jeudi 21 septembre 2023, le Comité entame son étude des décisions relatives aux politiques gouvernementales et sur les forces du marché qui ont entraîné l'augmentation des coûts liés à l'achat ou à la location d'un logement au Canada.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement. Les membres participent en personne, dans la salle, et à distance, grâce à l'application Zoom.
J'ai quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent avec vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer et mettez‑le en sourdine lorsque vous ne parlez pas.
En ce qui concerne l'interprétation, elle est également offerte sur Zoom. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir entre le parquet, l’anglais et le français. Les membres présents dans la salle peuvent se servir de l'oreillette et sélectionner le canal désiré.
Même si la salle est équipée d'un puissant système audio, des réactions acoustiques sont possibles. Ces sons peuvent être extrêmement dommageables pour les interprètes et leur causer des blessures graves. Le plus souvent, ils se produisent lorsqu'une oreillette est trop près d'un microphone. Nous demandons donc à tous les participants de faire preuve d'une grande prudence lorsqu'ils manipulent les oreillettes, surtout lorsque votre microphone ou celui de votre voisin est allumé. Afin de prévenir les incidents et de protéger la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à parler dans le microphone dans lequel leur casque d'écoute est branché, à éviter de manipuler les oreillettes, puis à les déposer sur la table, loin du microphone, lorsqu'elles ne servent pas.
Je rappelle à tous qu'il faut toujours s'adresser à la présidence.
Les membres dans la salle qui souhaitent prendre la parole doivent lever la main. Les membres sur Zoom doivent utiliser la fonction « lever la main ». Le greffier et moi-même gérerons l'ordre des interventions de notre mieux. Nous vous remercions à l'avance de faire preuve de patience et d'indulgence à cet égard.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons les représentants de la Société canadienne d'hypothèques et de logement: l'économiste en chef Bob Dugan; l'économiste en chef adjoint Aled ab Iorwerth; et le directeur du Développement de la clientèle et des relations gouvernementales Chris Woodcock.
Nous recevons également les représentants du ministère des Finances: Alison McDermott, sous-ministre adjointe déléguée à la Direction des relations fédérales-provinciales et de la politique sociale; Nicolas Moreau, sous-ministre adjoint délégué à la Direction de la politique du secteur financier; M. Jovanovic, sous-ministre adjoint à la Direction de la politique de l'impôt; et Julie Turcotte, sous-ministre adjointe par intérim à la Direction de la politique économique.
Nous accueillons également Janet Goulding, sous-ministre adjointe principale à la Direction générale des politiques et des programmes destinés aux collectivités.
Nous allons commencer par des déclarations liminaires d'un maximum de cinq minutes.
Je crois que nous allons commencer par M. Bob Dugan, de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invité à m'adresser à nouveau à votre comité au nom de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL.
[Français]
La SCHL est heureuse d'offrir au Comité son expertise, son expérience et ses connaissances fiables sur le marché de l'habitation.
Comme le Comité le sait certainement, les Canadiens ont du mal à payer leur hypothèque ou leur loyer. Les prix de l'immobilier augmentent depuis un certain temps. Aujourd'hui, l'inflation, la hausse des taux d'intérêt et les niveaux records d'endettement des ménages aggravent la situation.
De plus en plus d'acheteurs potentiels restent dans le marché locatif. Cela a conduit à des taux d'inoccupation extrêmement bas dans la plupart des villes et municipalités et, par conséquent, à une augmentation considérable des loyers.
De nombreux facteurs expliquent les problèmes d'abordabilité du logement au Canada, mais le principal facteur est la grave pénurie de logements.
[Traduction]
À l’heure actuelle, il nous manque environ 2 millions de logements. Les principes économiques fondamentaux de l’offre et de la demande entrent en jeu ici et font grimper les prix de l’immobilier et les loyers. Nos études montrent que pour atteindre l’abordabilité d’ici 2030, nous avons besoin de 3,5 millions de logements de plus que ce que nous sommes déjà en train de construire. Mais construire autant de logements coûterait au moins mille milliards de dollars. C’est plus que ce que les gouvernements pourraient espérer dépenser.
Oui, le gouvernement fédéral peut continuer à jouer un rôle majeur en soutenant davantage de logements communautaires ou sociaux pour les Canadiens à faible revenu. Mais nous avons besoin de capitaux du secteur privé et les gouvernements doivent donc créer les conditions nécessaires pour attirer ces investissements dans le logement.
Certains programmes fédéraux sont en place pour encourager cela. Par exemple, le Financement de la construction de logements locatifs offre des prêts à faible taux d’intérêt aux promoteurs dès les premiers stades du projet. De nouvelles mesures comme le Fonds pour accélérer la construction de logements, la nouvelle exemption de TPS pour la construction de logements locatifs et le déblocage de nouveaux financements à cet effet grâce aux Obligations hypothécaires du Canada sont autant d'exemples de ces initiatives.
Il nous reste néanmoins beaucoup de pain sur la planche, et nous devons le faire en collaboration avec le secteur privé, qui fournit actuellement plus de 96 % des logements locatifs. Les ménages locataires rencontrent certainement des problèmes, comme les rénovictions et la sécurité d’occupation. Nous ne pouvons pas les minimiser, ou suggérer qu’il s’agit simplement du coût de faire des affaires. Ce n’est pas le cas: chacun de ces cas est une crise personnelle pour un vrai foyer.
Ce sont tous des symptômes du problème plus vaste de la pénurie d’approvisionnement. Ce dont nous avons réellement besoin, c’est que tous les niveaux de gouvernement se réunissent autour d’un cadre politique qui encourage le secteur privé à produire le bon type d’approvisionnement, tout en respectant les préoccupations et les intérêts fondamentaux des locataires. Ces politiques doivent également s’attaquer à d’autres obstacles à l’approvisionnement. Par exemple, ils peuvent encourager le secteur de la construction à innover en améliorant les techniques de construction, à rendre les chaînes d’approvisionnement plus fiables et à remédier à la pénurie de main-d’œuvre.
Comme de nombreuses personnes l’ont dit, l’abordabilité du logement est un problème complexe. Cibler les investisseurs qui fournissent la grande majorité du parc immobilier au Canada n’est pas une solution. Nous avons plutôt besoin d’un effort global et coordonné combinant investissement privé, responsabilité sociale et solutions gouvernementales. La combinaison parfaite de ces trois éléments peut provoquer un changement transformateur et améliorer l’abordabilité du logement pour tous ceux qui vivent au Canada, aujourd’hui et demain.
Je serai maintenant ravi de répondre à toutes les questions du Comité.
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Merci de me donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
Les présentations ont déjà été faites, alors je vais commencer mon allocution.
Nous sommes heureux d'être ici pour discuter avec vous de la question de l'augmentation des coûts du logement et des mesures de politique publique visant à résoudre ce problème.
[Traduction]
L'abordabilité du logement est manifestement un problème majeur au Canada. Même si l'enjeu comporte de nombreuses facettes, nous estimons globalement que l'abordabilité est poussée à sa limite principalement parce que l'offre n'a pas tenu le rythme de la forte demande, ce qui correspond au point de vue de M. Dugan.
Il est encourageant de constater qu'un nombre sans précédent de nouveaux logements est en construction dans de nombreuses villes du Canada, ce qui signifie que les constructeurs répondent à l'appel. Toutefois, l'ampleur du problème est considérable. Vous avez entendu les chiffres de M. Dugan concernant les 3,5 millions de logements supplémentaires qu'il faudrait construire pour rétablir l'abordabilité d'ici 2030.
Cet objectif sera difficile à réaliser et nécessitera de surmonter des obstacles considérables pour accélérer la construction. Il est de notoriété publique que les règles et pratiques municipales telles que le zonage restrictif, les frais de développement élevés et les longs délais d'approbation sont des obstacles majeurs à l'offre des logements requis. Les goulots d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement et les pénuries de main-d'œuvre augmentent également le coût et le délai de construction d'une maison.
[Français]
Nous savons que ce défi ne peut pas être résolu par un seul ordre de gouvernement. Cela nécessitera des efforts à la fois solides et coordonnés de la part des constructeurs d'habitations et de tous les gouvernements concernés. Le gouvernement fédéral a pris une série complète de mesures afin de relever ces défis et d'être en mesure d'offrir de nouveaux logements abordables à la population canadienne. Toutefois, ces mesures visant à stimuler l'offre mettront du temps à produire tous leurs effets.
Afin d'aider à résoudre le problème des obstacles municipaux, entre autres initiatives, le gouvernement a lancé le Fonds pour accélérer la construction de logements, ou FACL, doté de 4 milliards de dollars, qui incite et aide les municipalités à éliminer les obstacles municipaux au logement et à stimuler la création de nouveaux logements.
Comme vous le savez, le gouvernement a également déposé récemment un projet de loi pour mettre en œuvre un changement fiscal majeur visant à accroître l'offre de logements locatifs. La proposition éliminerait temporairement la TPS sur les nouveaux logements locatifs construits à cet effet. Cette mesure est en vigueur depuis le 14 septembre 2023, sous réserve de l'adoption du projet de loi.
[Traduction]
Comme le Comité FINA le sait très bien, l'abordabilité du logement est un problème complexe qui touche tous les Canadiens. Le ministère étudie sans cesse les enjeux afférents et les effets qu'ils peuvent avoir sur la stabilité financière et le coût du logement.
Pour répondre aux préoccupations soulevées selon lesquelles la revente précipitée de propriétés fait augmenter le coût du logement, le budget de 2022 a introduit de nouvelles règles. Ainsi, les bénéfices tirés de la vente d'une propriété détenue moins de 12 mois sont entièrement imposables, sauf certaines exceptions liées aux événements imprévus de la vie.
[Français]
Afin de garantir que les logements allaient appartenir à des Canadiens plutôt qu'à des investisseurs étrangers, le gouvernement a annoncé, dans le budget de 2022, une interdiction d'achat de propriétés résidentielles au Canada par des non-Canadiens, pour une durée de deux ans. L'interdiction est entrée en vigueur le 1er janvier 2023.
Le budget de 2022 comprenait également des mesures fiscales visant à rendre le logement plus abordable pour les premiers acheteurs de maison. Il a bonifié le crédit d'impôt pour l'achat d'une première maison et a instauré le nouveau compte d'épargne pour l'achat d'une première propriété, que les institutions financières ont commencé à proposer cette année.
[Traduction]
Le financement à l'habitation est un autre volet important de l'arsenal de solutions proposées par le gouvernement pour construire plus de logements au Canada. Plus tôt cette semaine, la a annoncé que la limite annuelle des Obligations hypothécaires du Canada allait passer de 40 à 60 milliards de dollars, et que l'outil servira exclusivement à financer les prêts hypothécaires de projets d'immeubles locatifs à logements multiples assurés par la SCHL. Grâce à cette mesure, les promoteurs et les constructeurs auront plus facilement accès à un financement rentable pour la construction d'immeubles locatifs à logements multiples, ce qui contribuera à atteindre l'objectif d'environ 30 000 appartements locatifs supplémentaires par année.
Le gouvernement admet qu'en raison des hausses rapides des taux d'intérêt, certains Canadiens ont du mal à faire leurs paiements hypothécaires. C'est pourquoi il a pris des mesures pour s'assurer que les institutions financières sous réglementation fédérale offrent aux Canadiens un accès juste et équitable à des mesures d'allègement de la dette hypothécaire adaptées à la situation des emprunteurs. Notamment, en juillet 2023, l'Agence de la consommation en matière financière du Canada a publié ses Lignes directrices sur les prêts hypothécaires existants des consommateurs dans des circonstances exceptionnelles, à la suite d'un processus de consultation publique, qui aideront les institutions financières à être justes et uniformes lorsqu'elles offrent des mesures d'allègement aux consommateurs canadiens.
Enfin, le gouvernement continue d'investir dans le logement abordable dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement de plus de 82 milliards de dollars. Elle comprend une aide fédérale de plus de 48 milliards de dollars pour la construction et la réparation de logements locatifs, de logements abordables et de refuges; plus de 15 milliards de dollars de financement conjoint alloué aux provinces et aux territoires; plus de 11 milliards de dollars pour soutenir les logements communautaires et sociaux; près de 4 milliards de dollars alloués à Vers un chez-soi: la stratégie canadienne de lutte contre l'itinérance; et plus de 3 milliards de dollars en soutien supplémentaire à la Stratégie nationale sur le logement, ce qui comprend le supplément unique de l'Allocation canadienne pour le logement.
[Français]
Comme vous pouvez le constater, le gouvernement a mis en œuvre une vaste gamme de mesures visant à résoudre divers aspects de la question du logement abordable. Je suis heureuse d'être accompagnée de collègues de la Société canadienne d'hypothèques et de logement et d'Infrastructure Canada, qui dirigent les programmes de la Stratégie nationale sur le logement, ainsi que des collègues mentionnés plus tôt.
Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
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Je vous remercie, madame McDermott.
De nombreux fonctionnaires sont avec nous aujourd'hui. Avant d'entamer les questions des députés, si une question ne s'adresse pas à un témoin donné, je demanderais à la personne la mieux placée pour y répondre de le faire. Veuillez répondre et dire votre nom et le ministère que vous représentez.
Sur ce, nous allons commencer notre premier tour. Chaque parti dispose de six minutes.
Ce sont les conservateurs qui ouvrent le bal. Le député Morantz, je crois, est le premier à prendre la parole.
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Je vous remercie, monsieur le président. Je tiens à remercier tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
J'ai devant moi un rapport de l'Alliance canadienne pour mettre fin à l'itinérance, qui s'intitule Une approche multisectorielle pour mettre fin à la crise du logement locatif au Canada. Certains d'entre vous connaissent-ils ce document?
Il est fort intéressant. Je dois admettre que je ne l'ai pas encore lu au complet, mais je suis en train de le parcourir. Un des auteurs est Tim Richter, le président et PDG de l'Alliance canadienne pour mettre fin à l'itinérance. Naheed Nenshi, l'ancien maire de Calgary, a lui aussi participé au rapport. Le texte contient un certain nombre de recommandations, mais c'est la 3e qui a retenu mon attention. Je vais simplement vous la lire. Elle dit ceci:
Le gouvernement fédéral devrait contribuer à la réforme des frais de la SCHL et du système fiscal fédéral, notamment en modifiant les dispositions relatives au coût du capital et en éliminant la TPS/TVH sur les logements construits pour la location afin d’encourager la construction de logements construits pour la location.
Des détails sont ensuite donnés aux points « a. » à « f. ». Le point « a. » consiste à supprimer la TPS sur les logements construits pour la location, ce que le gouvernement a introduit dans un projet de loi.
Il y a d'autres recommandations sur lesquelles j'aimerais obtenir votre avis. J'aimerais savoir si vous avez analysé ces recommandations. Par exemple, l'une d'entre elles dit ceci:
Reporter l’impôt sur les plus-values et la récupération des amortissements dus lors de la vente d’un projet existant de logements construits pour la location, à condition que le produit de la vente soit réinvesti dans le développement de nouveaux logements construits pour la location.
Cette recommandation est tirée d'un rapport intitulé Encouraging Construction and Retention of Purpose-Build Rental Housing in Canada.
Que pensez-vous de cette mesure? Avez-vous effectué une analyse?
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Je vous remercie, monsieur le président. C'est une excellente question.
À notre avis, sur le fondement de l'analyse que nous avons effectuée, cela tient en grande partie au fait que l'offre n'a pas suivi la demande de logements au cours des dernières années. Nous estimons qu'en 2004… C'est le point de départ d'une grande partie de notre étude sur le déficit de l’offre de logements, car à l'époque, les logements étaient relativement abordables partout au Canada, du moins dans une perspective historique. Depuis, le déficit de l'offre s'est creusé pour atteindre environ deux millions d'unités aujourd'hui, et nous prévoyons que ce déficit augmentera dans les années à venir pour atteindre environ 3,5 millions d'unités d'ici 2030.
Ce déficit de l'offre est l'une des principales raisons pour lesquelles nous assistons à une détérioration de l'abordabilité des logements. Si rien n'est fait pour remédier à la situation, je pense que vous devrez continuer à répondre aux questions de vos électeurs dans les années à venir. À mesure que le déficit de l'offre se creusera, il sera plus difficile d'avoir accès à la propriété, mais aussi au marché locatif. Ne l'oublions pas.
Nous recueillons actuellement de nouvelles données sur les loyers, et pas seulement sur les loyers moyens. Nous examinons les loyers exigés pour les appartements dont l'occupant ne change pas par rapport aux loyers exigés pour les appartements qui accueilleront de nouveaux occupants. L'année dernière, à Toronto, le loyer d'une personne qui restait dans son appartement a augmenté de 2,3 %. Par contre, si un nouveau locataire s'installait dans un logement, l'augmentation de loyer était un peu plus de 29 %. Cela vous donne une idée de ce qui arrive sur un marché où l'offre est limitée. Les gens doivent changer de logement pour une raison ou une autre ou de nouvelles personnes arrivent sur le marché locatif, où l'offre est très limitée, ce qui fait grimper les coûts.
C'est un gros problème, et la solution réside dans l'offre de logements.
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Oui, les prix ne sont pas abordables pour les personnes qui souhaitent acheter une propriété et pour celles qui cherchent un logement à louer. C'est le fond du problème. Nous devons construire davantage de logements pour qu'ils deviennent plus abordables dans ces deux catégories.
Permettez-moi de poser une autre question, car il me reste deux minutes. J'aimerais m'adresser aux représentants du ministère des Finances, si vous me le permettez.
Dans le contexte de la discussion en cours, le gouvernement a récemment proposé, entre autres mesures, le remboursement de la TPS sur la construction de nouveaux logements. Pourriez-vous expliquer, encore une fois pour les électeurs de ma circonscription qui nous regardent, comment cela va aider ou comment cela est censé aider à résoudre les problèmes liés à l'abordabilité et au déficit de l'offre dont nous venons de parler?
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Je vous remercie de votre question. Je suis Miodrag Jovanovic, de la Direction de la politique de l'impôt.
C'est une question importante. C'est aussi une mesure importante. Je dirais qu'elle vise principalement à réduire le coût de la construction d'immeubles locatifs et de logements locatifs. Pour atteindre cet objectif, on offre une exemption à la TPS lorsque la construction de l'un de ces immeubles est terminée, ce qui est essentiellement la façon dont fonctionne le système actuel.
Selon que le remboursement de 36 % qui est actuellement offert est demandé ou non, le taux actuel de la TPS peut varier de 3,2 à 5 %, ce que la mesure proposée éliminerait. La mesure proposée éliminerait donc ce problème. Elle offrirait effectivement un allégement de 3,2 à 5 %.
Il est également important de comprendre que la TPS est actuellement calculée en fonction de la juste valeur marchande de l'immeuble au moment de sa construction, et non en fonction des coûts de construction. On peut présumer que la juste valeur marchande est plus élevée que les coûts de construction. Par conséquent, si l'on se fonde maintenant sur les coûts de construction, cet avantage pourrait augmenter de façon importante.
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Merci, monsieur le président.
Je salue tout d'abord mes collègues, particulièrement M. Mike Morrice, du Parti vert, qui se joint à nous, ainsi que M. Francesco Sorbara et M. Peter Fragiskatos.
Monsieur Fragiskatos, cela a été un plaisir de siéger avec vous au Comité, il y a quelque temps, avant que vous ayez des promotions. C'est donc un plaisir de vous retrouver.
C'est la même chose pour vous, monsieur Sorbara. J'espère qu'il n'y aura pas d'obstruction, puisque vous êtes un maître en la matière.
Je remercie tous les témoins de leur présence. Évidemment, la question du logement est cruciale et nous inquiète beaucoup. Mes questions s'adresseront donc aux représentants de la SCHL.
Premièrement, j'ai quelques questions techniques concernant vos plus récentes prévisions du nombre de logements qu'il sera nécessaire de bâtir d'ici 2030, qui ont été publiées il y a quelques jours.
Dans votre scénario de base, vous prenez la croissance moyenne de la population au cours de la dernière décennie, environ. Or, selon les statistiques, cette moyenne semble avoir changé, et ce, de façon permanente. Par exemple, aujourd'hui La Presse titre: « Croissance de la population canadienne: du jamais vu depuis le baby-boom ». Il faut remonter à 1957 pour voir des hausses aussi élevées, surtout quand on tient compte des travailleurs et travailleuses temporaires et des étudiants étrangers.
Monsieur Dugan, jugez-vous que les prévisions du scénario de base quant à l'immigration, ou quant à la croissance de la population, plutôt, sont déjà dépassées?
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Je vous remercie, monsieur le président. Je suis Bob Dugan, de la SCHL.
Je vais commencer, puis je donnerai la parole à mon collègue, M. Aled Ab Iorweth, l'auteur de ce rapport.
En ce qui concerne l'approche que nous utilisons pour estimer le déficit de l'offre, vous soulevez un point important lorsque vous parlez de la croissance démographique, car c'est une variable incontournable. Notre approche est aussi fondée en grande partie sur l'inclusion de variables économiques, car traditionnellement, lorsque l'on se contente d'utiliser les données démographiques pour prévoir les besoins matière de logement, les résultats ont toujours tendance à être en‑deçà de la réalité. Nous tentons donc d'enrichir cette approche en utilisant des facteurs économiques tels que la croissance des revenus, les taux d'intérêt et ce genre de choses pour obtenir une meilleure estimation du déficit de l'offre.
Si l'on pense à l'avenir... Lorsque nous avons établi nos projections démographiques, nous avons utilisé les renseignements dont nous disposions sur les objectifs existants en matière d'immigration. En outre, nous nous sommes appuyés sur les projections démographiques de Statistique Canada, mais nous avons tenté d'examiner d'autres scénarios, dont l'un prévoyait une croissance démographique plus forte, afin d'évaluer les risques posés par l'accroissement du déficit de l'offre si la croissance démographique était plus forte. Nous avons également établi un scénario de croissance plus faible pour obtenir une estimation de ce qui pourrait se passer si la croissance économique ralentissait dans les années à venir, car c'est également important.
Nous incluons donc ces projections économiques, ce qui pourrait ajouter une certaine volatilité à nos estimations. Il est toutefois utile de disposer d'une telle fourchette de possibilités, car selon moi, cela permet d'obtenir une meilleure estimation que lorsque l'on ne tient pas compte des facteurs économiques.
Monsieur Aled ab Iorwerth, je vous donne la parole, si vous souhaitez ajouter quelque chose au sujet de nos projections.
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Je vous remercie, monsieur Dugan.
On compare habituellement le coût de financement des OHC — les Obligations hypothécaires du Canada — au taux de celles du gouvernement du Canada. Ces taux se négocient actuellement, pour un prêt sur cinq ans, à environ 30 points de base au‑dessus, soit 0,3 points de pourcentage, et à 40 points de base s'il s'agit d'un prêt sur 10 ans. Il faut comprendre que les Obligations hypothécaires du Canada sont généralement financées dans des segments de cinq ans et dix ans. Les segments de dix ans visent principalement les projets d'immeubles à logements multiples et les segments de cinq ans visent les propriétés résidentielles.
Les Obligations d'épargne du Canada ont été complètement éliminées il y a de nombreuses années. En effet, le gouvernement fédéral n'émet plus d'Obligations d'épargne du Canada. Ainsi, il n'y a qu'un nombre limité d'Obligations d'épargne du Canada sur le marché, et ce nombre diminue progressivement.
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En effet. Je suis tout à fait d'accord avec vous, mais je pense que nous en sommes à un point où tout le monde reconnaît qu'il y a une crise et qu'une mise sur le marché ponctuelle... Certaines études laissent entendre que dans la seule ville de Toronto — parce que la ville a commencé à réglementer les locations à court terme —, 10 000 unités ont été mises sur le marché.
Si vous me dites que le gouvernement n'a pas cette information et qu'il aimerait l'avoir, c'est peut-être quelque chose que le Comité pourrait demander. J'aimerais entendre le point de vue de certains exploitants de logements locatifs à court terme. Il s'agit de personnes qui parfois louent des logements dans des maisons unifamiliales individuelles. Ce ne sont pas toujours des condos. Oui, cela en fait partie, et je suis sûr que c'est un élément important.
Je vais continuer avec vous, monsieur Dugan, si cela vous convient.
La deuxième question est la suivante: la SCHL a‑t‑elle fait une analyse des récents changements apportés au code du bâtiment ou des changements proposés par Ressources naturelles Canada sur le plan du coût supplémentaire par unité?
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Puis‑je faire une suggestion?
Nous devrions vouloir savoir quel est le coût supplémentaire par unité qui est imposé en raison de la réglementation gouvernementale. Je ne dis pas que la réglementation n'est pas nécessaire, mais nous devrions comprendre et faire un compromis.
Nous parlons de réduire la TPS pour les logements locatifs, et ce sera un changement monumental de 5 %. Certaines études laissent entendre que les changements apportés par Ressources naturelles Canada entraîneront des coûts supplémentaires de 30 000 $ par unité. C'est un montant important qui sera entièrement assumé par l'acheteur. Je dirais que c'est un élément à analyser qui serait très utile au Comité.
J'aimerais revenir sur les questions de M. Blaikie au sujet du programme Obligations hypothécaires du Canada, monsieur Moreau.
Le ministère des Finances a‑t‑il fait une analyse ou une projection de ce qu'il adviendra des prix avec l'injection de liquidités dans le marché?
Je vais poursuivre avec le ministère des Finances.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez mentionné certaines des mesures fiscales et d'autres mesures qui ont été mises en place pour régler le problème de la financiarisation du logement, comme la taxe sur la revente précipitée de propriétés et l'interdiction des achats étrangers pendant deux ans. Il y a aussi, bien sûr, la taxe sur les cessions de contrats de vente.
J'aimerais que vous nous parliez un peu plus des répercussions que vous prévoyez et de l'expérience actuelle, étant donné que bon nombre de ces mesures sont entrées en vigueur le 1er janvier de cette année.
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En ce qui concerne les cessions de contrats de vente, il y a deux mesures en place qui ont une incidence sur le traitement fiscal.
Premièrement, en ce qui a trait à l'application de la TPS, le gouvernement a précisé que la TPS s'appliquera à toutes les cessions de contrats de vente. C'est un premier point.
Pour ce qui est du traitement fiscal des cessions de contrats de vente effectuées dans un délai de 12 mois, cet aspect a également été clarifié. Dans toutes les situations, une telle cession serait considérée comme un revenu d'entreprise pleinement imposé, au lieu de bénéficier éventuellement du traitement relatif aux gains en capital.
S'agissant de l'effet de ces mesures sur les cessions de contrats de vente, il est trop tôt pour se prononcer. Comme vous l'avez mentionné, ces mesures ont été mises en place assez récemment, alors nous n'avons pas encore de données à leur sujet.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Dugan, je vais changer de sujet. Je vais vous faire part d'un cas précis, pour ensuite vous poser une question d'ordre plus général.
À Joliette, il y a présentement des projets de logements sociaux. Dans un des cas, l'immeuble serait construit sur un terrain enclavé cogéré par la Société d'habitation du Québec, c'est-à-dire la SHQ, et la SCHL. La SCHL a l'ordre de vendre le terrain à sa valeur marchande, ce qui, dans le montage financier, empêche le développement de ce projet. Présentement, c'est un des écueils. Selon ce que nous avons entendu, la SHQ est prête à donner le terrain. Il s'agit d'un terrain enclavé qui ne peut servir à rien d'autre que cela, dans les circonstances.
Comme je le disais, la question que je veux vous poser est d'ordre général. Lorsque vous avez l'ordre de céder un terrain à sa valeur marchande, qu'il vous appartienne ou pas, est-ce que, selon la Loi sur la gestion des finances publiques, vous pouvez céder le terrain ou le vendre en bas de sa valeur marchande si le ministre vous en donne l'autorisation?
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Merci, monsieur le président. Je remercie les témoins qui comparaissent aujourd'hui.
Je vais lire un extrait du mandat de la SCHL: « encourager le fonctionnement efficace et la compétitivité du marché du financement de l'habitation ».
Bien que je sois heureux que nous ayons reconnu le problème, un problème que notre parti signale depuis un certain temps, je ne suis pas aussi heureux — en fait, je suis profondément déçu — que nous en soyons arrivés là. Nous accusons un retard de deux millions de logements, et ce chiffre grimpera à trois millions et demie.
Est‑ce que la SCHL ou le ministère des Finances a avisé le gouvernement, il y a huit ans, que ce problème se poserait?
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C'est énorme, 3,5 millions de logements. Ce n'est pas quelque chose que la SCHL ou le gouvernement fédéral peut réaliser seul. Pour ce faire, il faudra que le secteur privé et tous les ordres de gouvernement unissent leurs efforts.
C'est un objectif fort ambitieux qui sera difficile à réaliser. Je ne vois pas comment nous le ferons dans l'environnement actuel. Les taux d'intérêt ainsi que le coût des matériaux sont élevés. Malgré une petite hausse, le taux de chômage reste à 5,5 %, ce qui est très bas. Le marché de la main-d'œuvre est tendu.
Nous devons trouver des façons novatrices de construire des logements en utilisant les capitaux et la main-d'œuvre disponibles. Sans innovation, il sera difficile de trouver une solution. Ce sera une tâche ardue, mais j'espère que nous pourrons relever le défi, car l'abordabilité est essentielle.
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Je suis d'accord avec votre définition. Un exemple de la financiarisation du logement serait quelqu'un qui achète une maison à titre d'investissement, plutôt que de s'en servir comme habitation.
Il existe de nombreuses définitions qui sont utilisées par divers acteurs. J'utilise une version semblable à la vôtre. Il serait probablement utile de trouver une définition standard sur laquelle tout le monde s'entend.
Pour ce qui est de la financiarisation, il faut se souvenir qu'environ 95 % du parc locatif appartient aux investisseurs. Les unités d'habitation sont fournies par les investisseurs, et non le gouvernement, et c'est la partie la plus abordable du marché immobilier.
Il nous faut plus de financiarisation. Il nous faut plus d'investissements pour agrandir le parc locatif, car c'est là où la crise de l'abordabilité se fait le plus ressentir.
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Ce que nous attendons du secteur privé, ce sont des investissements qui servent à construire plus d'unités d'habitation.
J'ajouterais que les gens ont tendance à attribuer l'érosion de l'abordabilité à la financiarisation, mais en fait, c'est l'offre limitée qui constitue le facteur principal à l'origine de la crise de l'abordabilité. Nous devons favoriser les investissements afin de surmonter le problème et accroître l'offre, afin qu'il y ait suffisamment de logements sur le marché pour réaligner les loyers sur les revenus et rendre les logements abordables de nouveau.
Je crains que si nous retenons des solutions qui n'encouragent pas les investissements, nous réaliserons peut-être des améliorations à court terme sur le plan de l'abordabilité, mais à long terme, sans investissements, nous n'améliorerons jamais suffisamment l'offre pour rendre le logement abordable de façon durable.
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Merci, monsieur le président. Je remercie les témoins de leur présence aujourd'hui.
Ma première question porte sur l'annonce faite par le FMI, selon laquelle le Canada n'a pas seulement le plus grand nombre de foyers endettés au monde, mais court également un risque réel de subir une crise de défaut de paiement hypothécaire.
Le gouverneur de la Banque du Canada a prévenu que les déficits gouvernementaux gênent la lutte contre l'inflation. De plus, la actuelle a reconnu que les déficits alimentent l'inflation, ce qui fait grimper les taux d'intérêt. Nous avons vu des hausses successives du taux d'inflation, jusqu'à 4 %, le double de ce que l'on voudrait voir actuellement. Cela pourrait avoir comme corollaire une autre flambée des taux d'intérêt.
J'aimerais savoir ce que pensent les représentants du ministère des Finances et de la SCHL de cette crise imminente, qui risque d'être énorme.
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Je peux commencer. Je suis Bob Dugan, de la SCHL.
Vous avez soulevé des préoccupations qui sont également les nôtres. Nous surveillons de près ces facteurs, surtout l'endettement des ménages.
Si nous surveillons ce facteur, c'est parce que de nombreux ménages canadiens sont fortement endettés comparativement à ceux d'autres pays. Cela peut nous rendre plus vulnérables lors d'un ralentissement économique. S'il y avait un choc quelconque qui faisait grimper le taux de chômage au Canada, l'endettement élevé des ménages pourrait aggraver le ralentissement beaucoup plus au Canada que dans un pays où les ménages sont moins endettés. C'est une préoccupation pour nous aussi.
Fort heureusement, le taux de report des versements hypothécaires demeure très bas. Je crois que le dernier chiffre est d'environ 0,25 %.
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Merci beaucoup de la question. J'allais justement en parler.
La Banque du Canada a augmenté son taux d'intérêt d'environ 0,25 % depuis mars 2022. Le taux est maintenant fixé à 5 %, et il pourrait certainement augmenter encore si l'inflation persiste. Ce sont des mesures qui ont déjà mené à des hausses des taux d'intérêt variables des hypothèques et continueront de le faire, ce qui amènera les gens au taux limite de leur hypothèque: ils auront alors à assumer des paiements plus élevés, ou rallonger la période d'amortissement de leur hypothèque.
À la longue, certains ménages devront revoir leurs paiements hypothécaires. Fort heureusement, nous avons prévu une simulation de crise liée à l'hypothèque qui protégera une partie des ménages contre la hausse. La plupart des ménages qui ont contracté une hypothèque au cours des quatre ou cinq dernières années, car la date exacte m'échappe, ont dû satisfaire à des critères situés à environ 200 points de base au‑dessus du taux du marché…
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C'est une excellente question.
Les taux d'intérêt ont grimpé, bien sûr, ce qui a ralenti la demande, surtout chez les acheteurs de maison. Comme les taux d'intérêt ont monté, nous observons une certaine pression baissière sur le prix des maisons depuis un an environ. Cela ne veut pas dire que les maisons sont devenues plus abordables, car la hausse des taux d'intérêt a fait augmenter les frais de remboursement hypothécaire.
Si l'on veut parler du cycle immobilier, ce qui m'inquiète à court terme, c'est qus le marché du logement risque d'être affaibli à cause des taux d'intérêt élevés, comparativement à la période marquée par des taux plus bas. À plus long terme, cependant, je suis surtout inquiété par l'offre insuffisante. On prévoit une détérioration de l'abordabilité à long terme, car les loyers et les prix continueront d'augmenter.
À court terme, il pourrait y avoir une légère embellie, mais à long terme, je m'inquiéterais de l'abordabilité et de la hausse des prix en raison de l'offre insuffisante.
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Merci, monsieur le président.
J'ai d'autres questions pour les gens de la SCHL.
J'aimerais que vous nous fournissiez des données, ventilées par province, qui brosseraient le portrait actuel des programmes que vous gérez.
D'abord, combien de projets ont été annoncés? Parmi ceux-ci, combien sont actuellement en construction? Ensuite, combien de logements et combien d'argent cela représente-t-il?
Nous vous serions reconnaissants de fournir ces données au Comité.
J'ai une autre question pour vous. J'y ai fait référence un peu plus tôt. Le gouvernement vous demande de gérer une panoplie de programmes pour la construction de logements. Historiquement, il me semble que ce n'est pas ce que la SCHL faisait essentiellement. C'est nouveau, de mon point de vue. Par déduction, j'imagine que cela prend énormément de ressources et nécessite de trouver de nouvelles façons de faire. Je crains que la SCHL n'ait pas suffisamment de ressources pour mener à bien tous ces nouveaux mandats.
Par exemple, les projets en région, donc ceux qui sont à l'extérieur des centres urbains, pourraient être défavorisés parce qu'il faudrait trop de temps pour aller analyser chaque petit projet dans le détail et que, comme solution pour pallier le manque de ressources et gagner du temps, on aurait décidé de s'occuper des plus gros projets. Pouvez-vous nous rassurer en nous confirmant que ce n'est pas le cas ou, au contraire, nous dire qu'il y a une inquiétude et que vous n'avez pas assez de ressources pour répondre aux besoins?
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Je m'appelle Chris Woodcock et je travaille aux programmes de logement de la SCHL.
Il y avait beaucoup d'éléments dans cette question.
Tout d'abord, il est certain que nous examinons nos ressources de façon continue. Nous avons très bien réussi à déplacer des ressources internes d'un programme à l'autre. Par exemple, à titre d'anecdote, à la fin de la mise en œuvre de l'Initiative pour la création rapide de logements cette année, nous sommes très bien parvenus à former et à redéployer un nombre important de membres du personnel qui y travaillaient afin de soutenir le Fonds pour accélérer la construction de logements et à élaborer une formation à l'appui de ce travail, et le moment convenait. C'est le type de planification des effectifs que nous envisageons globalement pour nous assurer que nous mobilisons les ressources dont nous disposons de la meilleure façon possible et que nous utilisons notre capacité de la manière la plus souple possible pour appuyer les différents programmes que nous mettons en œuvre.
Je suis tout à fait d'accord avec vous. Ces dernières années, nous avons en effet mis en œuvre de nombreux programmes pour le logement qui sont différents des programmes auxquels nous avons travaillé auparavant. Le plus récent, le Fonds pour accélérer la construction de logements, est un type de programme bien différent. Il fait intervenir des processus et des règlements municipaux, ce qui est très nouveau pour nous, et il s'agit certainement d'un processus d'apprentissage. Si l'on remonte à quelques années, le fonds de co‑investissement et l'initiative Financement de la construction de logements locatifs étaient également des programmes très nouveaux pour la SCHL et nous avons été en mesure d'agir très rapidement. Là encore, des leçons ont été tirées et il est certainement possible de continuer d'améliorer les choses, mais c'est un processus continu.
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Merci beaucoup de la question.
Je peux confirmer que la proportion que représente ce parc de logements est faible. Les logements sociaux représentent, je crois, environ 4 % du parc de logements au Canada, ce qui est bien inférieur aux moyennes des pays de l'OCDE. Je suis tout à fait d'accord avec vous. Il est nécessaire de construire davantage de logements sociaux, ainsi qu'un ensemble de logements, afin d'améliorer l'abordabilité des logements pour tous les Canadiens. Il s'agit sans aucun doute d'un aspect important.
En ce qui concerne les mécanismes, ce n'est pas mon domaine d'expertise, mais je peux confirmer que le nombre de logements est faible et que c'est un aspect que nous devrions améliorer afin de favoriser l'abordabilité, en particulier pour les ménages les plus vulnérables au Canada.
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D'accord, alors j'attendrai que vous nous informiez.
Monsieur Dugan, à propos des défauts de paiement, encore une fois, le FMI et The Economist ont tous deux indiqué que de tous les pays du G7, le Canada présente le risque de défaut de paiement le plus élevé. La situation est très grave.
Je souligne que plus tôt cette année, la Banque Royale du Canada a publié un « Point clé » dans lequel on indique que la situation présente un risque particulier en 2025‑2027 pour un groupe précis d'emprunteurs, que « [c]eux qui ont acheté une maison entre la fin de 2020 et le début de 2022, alors que le marché était à son sommet et les taux d'intérêt à leur creux, devront composer avec ce risque particulier. »
Puisque vous assurez les hypothèques, cela doit être sur votre écran radar. Dans quelle mesure cela vous préoccupe‑t‑il? Par ailleurs, la SCHL a‑t‑elle procédé à une analyse de ce que pourraient représenter les pertes sur prêts? Augmentez-vous votre provision pour pertes sur prêts pour la suite des choses, compte tenu de ce qui pourrait se produire au cours des deux ou trois prochaines années?
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Merci. Si vous pouviez trouver quelque chose à soumettre au Comité à ce sujet, ce serait très intéressant.
Lors de ma première intervention, j'ai interrogé les représentants du ministère des Finances sur les différentes mesures fiscales qui stimuleraient la construction de logements. Après avoir entendu vos observations, je pense que c'est ce qui vous préoccupe en premier lieu. Vous voulez que l'on construise plus de logements le plus rapidement possible.
Je me souviens qu'à l'époque où j'étais un jeune avocat, il y avait entre autres le programme IRM, soit le Programme des immeubles résidentiels à logements multiples, qui permettait essentiellement aux investisseurs qui risquaient leur capital dans de nouvelles constructions de déduire les coûts périphériques de leur revenu personnel ou professionnel et de bénéficier d'une déduction pour amortissement. Dans les années 1970 et 1980, ce programme a permis de construire des centaines de milliers de logements. C'est pourquoi j'insiste sur les recommandations du rapport de M. Richter. Il me semble que, même si c'est une bonne chose que le gouvernement élimine la TPS sur la construction de logements locatifs, il y a tellement d'autres choses que l'on pourrait faire avec les reports d'impôt sur les gains en capital et les divers crédits d'impôt dont il est question dans le rapport.
Je sais que le ministère des Finances ne veut pas en parler, mais je me demande si vous pourriez nous faire part de vos réflexions sur ce type de mesures.
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Je vous remercie de votre question.
Je vais d'abord vous donner une réponse plus générale.
La proposition d'exemption de la TPS présentée par le gouvernement est relativement simple. Il s'agit simplement d'une exemption temporaire et générale. Il n'y a pas de réduction progressive. Il n'y a pas de conditions précises à remplir, si ce n'est qu'il faut s'assurer que l'exemption s'applique aux constructions de logements locatifs, par exemple. L'intention est d'avoir une mesure qui n'est pas compliquée et qui donne plus de certitude aux investisseurs. L'objectif est d'être le plus efficace possible.
Si vous ajoutez des conditions à une mesure, elle devient plus complexe et entraîne plus d'incertitude chez les investisseurs. Ils ne peuvent plus nécessairement savoir à l'avance s'ils vont obtenir une exemption ou non, et cela peut grandement réduire l'efficacité de la mesure.
C'est ma réponse.
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J'aimerais vous poser une autre question.
Nous sommes au comité des finances de la Chambre des communes, et vous représentez... Vous travaillez au sein du gouvernement fédéral. J'ai déjà été député provincial de l'Ontario et je me souviens d'avoir traité de quelques initiatives liées au logement lorsque j'occupais ce poste. Il s'agissait, par exemple, de règles concernant l'aménagement et les plans de croissance, ou de règles imposées aux municipalités en matière de construction, etc. Il y avait toutes sortes de mesures. Il y avait des mesures incitatives à la construction de logements et bien d'autres choses. Cela m'amène à dire que le logement relève largement des provinces et des municipalités, car ce sont elles qui prennent les décisions — au sujet de la réglementation ou des mesures incitatives — qui auront une réelle incidence sur le nombre de logements qui seront construits.
Ma question comporte deux volets, et il me reste environ 60 secondes. Ai‑je raison de dire que ce sont les municipalités et les provinces qui auront la plus grande incidence sur le nombre de logements que nous pourrons construire au Canada dans les années à venir pour nous aider à combler la pénurie de logements? Si c'est le cas, que peuvent-elles faire pour veiller à ce que nous construisions plus de logements pour que les logements deviennent plus abordables pour les Canadiens?
Je pense qu'il me reste environ 60 secondes.
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La réponse courte à votre question est oui. Je suis d'accord. Ce sont surtout les provinces et les municipalités qui peuvent changer la donne. Ce sont elles qui adoptent les règles et la réglementation qui déterminent, grosso modo, le nombre de logements qui seront construits.
Bien entendu, le secteur privé effectue beaucoup d'investissements et veut construire beaucoup de logements. Toutefois, les règles du jeu sont établies, en grande partie, par les provinces et les municipalités. C'est la raison pour laquelle nous avons réalisé un sondage, de concert avec Statistique Canada. Les résultats ont été publiés en juin ou en juillet. Le sondage portait sur le fardeau réglementaire dans l'ensemble du Canada, et il a révélé que le fardeau était plutôt lourd dans la région de Toronto et dans la région de Vancouver. Nous pouvons établir un lien direct entre la lourdeur du fardeau réglementaire et la pénurie de logements abordables dans ces régions.
De toute évidence, tout ce qui peut accélérer les approbations, les processus ou renforcer la certitude — toutes ces mesures — serait très utile. Par contre, même si des dispositions fiscales étaient proposées, les promoteurs seraient toujours confrontés à l'incertitude qui découle des processus réglementaires à l'échelle locale. Il s'agit d'une préoccupation.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous remercie de votre efficacité.
Monsieur Dugan, j'aimerais conclure en vous soumettant une idée.
Aujourd'hui, 40 cents de chaque dollar sont déjà investis dans le marché de l'immobilier. Nous avons un problème de productivité au Canada. Si nous attirons plus d'investissements dans le marché de l'immobilier, d'autres problèmes apparaîtront.
Nous devrions examiner le niveau d'activité des investisseurs particuliers sur le marché de l'immobilier. Si nous souhaitons y mettre fin et rendre des logements disponibles, il nous faut oublier les nouvelles constructions pendant un moment. Pourquoi autorisons-nous encore que des mises de fonds soient payées à l'aide d'un prêt? Si nous mettions fin à ces pratiques aujourd'hui, nous éliminerions une tonne d'activités d'investissement de particuliers et nous libérerions des logements — des logements déjà construits —, sur le marché.
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Je vous remercie, c'est très gentil.
Je voudrais commencer par un bref commentaire. Je suis préoccupé par le fait que, dans nos délibérations, le terme « financiarisation » a été confondu avec les investissements dans le marché du logement. La financiarisation a entraîné la perte de 15 logements abordables pour chaque nouveau logement construit.
Ma question s'adresse aux représentants de la SCHL.
Dans ma collectivité, un organisme local attend une réponse à propos du programme APH Select depuis juillet 2022. Cela compromet l'utilisation d'un immeuble, qui a été acheté par la collectivité, dont 60 % des logements seraient abordables. Au même moment, de grands fonds d'investissement immobilier ont reçu plus d'un milliard de dollars en prêts par l'intermédiaire de l'initiative Financement de la construction de logements locatifs — la FCLL —, et 80 % des logements pourraient être inabordables.
Ma question est la suivante: que peut faire la SCHL pour donner un sens aux programmes qu'elle offre afin que les collectivités comme la mienne partout au pays puissent dire qu'on en fait plus pour résoudre la crise de l'abordabilité?
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Je vous remercie. Merci, monsieur Blaikie.
Je remercie les fonctionnaires qui ont témoigné aujourd'hui et qui ont répondu aux nombreuses questions des députés.
Nous avions quelques invités à notre comité. M. Morrice, M. Sorbara, ainsi que le secrétaire parlementaire, M. Fragiskatos, se sont joints aux membres du Comité. Nous vous remercions de votre contribution à notre première réunion sur notre étude qui porte sur le logement.
Nous allons maintenant suspendre la séance avant de passer à huis clos.
[La séance se poursuit à huis clos.]