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La séance est ouverte. Bienvenue à la 69
e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mercredi 16 novembre 2022, nous nous réunissons aujourd'hui pour étudier le projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions de l'énoncé économique de l'automne déposé au Parlement le 3 novembre 2022 et de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 7 avril 2022.
La réunion se déroule selon une formule hybride, suivant l'ordre pris par la Chambre le 23 juin 2022. Des députés siègent en personne et d'autres siègent à distance par l'intermédiaire de l'application Zoom.
J'ai quelques consignes à donner aux députés et aux témoins.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous nous joignez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer, et mettez‑le en sourdine si vous n'avez pas la parole. Pour entendre les interprètes si vous utilisez Zoom, sélectionnez le parquet, l'anglais ou le français. Si vous êtes dans la salle, utilisez l'oreillette mise à votre disposition et sélectionnez le canal voulu. Je vous rappelle de toujours vous adresser à la présidence.
Les députés présents dans la salle peuvent lever la main pour demander la parole. Ceux qui utilisent l'application Zoom peuvent le faire au moyen de la fonction de main levée. Le greffier et moi ferons de notre mieux pour respecter l'ordre d'intervention. Merci à l'avance de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Sans plus tarder, je souhaite la bienvenue à la vice-première ministre et ministre des Finances, l'honorable Chrystia Freeland. Elle est accompagnée de ses collaborateurs du ministère des Finances, M. Nicholas Leswick, le sous-ministre délégué, ainsi que M. Miodrag Jovanovic, le sous-ministre adjoint, Direction de la politique de l'impôt.
Merci de vous joindre à nous.
Madame la ministre, nous sommes prêts à entendre votre déclaration préliminaire.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci, distingués membres du Comité.
Je tiens à remercier également MM. Leswick et Jovanovic de m'accompagner aujourd'hui. Tous les deux, de concert avec l'ensemble des fonctionnaires du ministère des Finances, ont abattu un travail colossal et je leur en suis profondément reconnaissante.
[Français]
Monsieur le président, je suis heureuse de comparaître devant vous et les membres du Comité pour discuter du projet de loi .
J'aimerais vous expliquer pourquoi il est si important que nous travaillions ensemble pour faire adopter ce projet de loi.
Tout d'abord, nous éliminons de façon permanente les intérêts sur les prêts canadiens aux étudiants et les prêts canadiens aux apprentis, ce qui permettra aux jeunes d'économiser 410 $, en moyenne. De plus, nous avons prévu les fonds nécessaires pour que les étudiants du Québec puissent également profiter de cette mesure.
[Traduction]
Nous réduisons le taux d'imposition des petites entreprises en croissance de 15 à 9 %, conformément à un des principaux engagements pris ce printemps.
Nous augmentons de façon permanente le taux d'imposition du revenu des groupes de banques et d'assureurs-vie de 1,5 %, et nous introduisons le dividende pour la relance du Canada, au titre duquel ces groupes paieront un impôt ponctuel de 15 % sur le revenu ayant excédé 1 milliard de dollars. Cette mesure vise à soutenir la relance du Canada après la COVID.
[Français]
Le projet de loi C‑32 nous permet également de réaliser notre plan visant à rendre le logement plus abordable.
Nous créons le Compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété. Ce compte aidera les Canadiens à effectuer une mise de fonds plus rapidement en permettant aux acheteurs d'une première habitation d'épargner jusqu'à 40 000 $ à cette fin.
Nous offrons un crédit d'impôt pour la rénovation d'habitations multigénérationnelles pouvant atteindre 7 500 $, afin que les familles canadiennes puissent accueillir un grand-parent ou un membre de la famille en situation de handicap qui décide de retourner vivre avec elles.
En veillant à ce que les profits tirés de la revente de propriétés détenues depuis moins de 12 mois soient pleinement imposés, nous contribuerons ainsi à faire que les maisons servent de domicile aux Canadiens et non d'actifs d'investissement dont on se débarrasse fréquemment.
Nous aidons de plus à réduire les frais de clôture en doublant le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation afin de fournir 1 500 $ pour compenser l'augmentation des frais de clôture liés à l'achat d'une première habitation.
[Traduction]
Un des piliers de l'Énoncé économique de l'automne portait sur la croissance de l'économie et la création de bons emplois, et ce projet de loi nous aidera à concrétiser cet engagement.
Nous lançons le Fonds de croissance du Canada afin d'attirer des milliards de dollars de nouveaux capitaux privés qui seront nécessaires pour réduire nos émissions, stimuler l'économie et créer de bons emplois. De plus, nous établissons un crédit d'impôt pour l'exploration de minéraux critiques de 30 % afin de faire du Canada un chef de file mondial d'un secteur névralgique pour la production d'un vaste éventail de biens allant des véhicules électriques aux téléphones cellulaires.
Avant de terminer, monsieur le président, je crois savoir que des témoins vont venir vous parler de l'Allocation canadienne pour les travailleurs, et j'aimerais glisser un mot à ce sujet. L'allocation comblera les revenus des Canadiens moins bien rémunérés qui souvent font un travail essentiel. Il n'est pas normal que des personnes qui travaillent 40 heures par semaine se demandent si elles pourront régler les factures et payer l'épicerie. Dans le budget de 2021, nous avons majoré l'Allocation canadienne pour les travailleurs et élargi l'accès aux trois millions de Canadiens faiblement rémunérés même s'ils occupent des emplois importants. L'allocation peut représenter jusqu'à 2 400 $ par année pour un couple de travailleurs.
Actuellement, l'Allocation canadienne pour les travailleurs est versée sur la base de la déclaration d'impôt. Autrement dit, les Canadiens admissibles doivent attendre la fin de l'année d'imposition pour toucher des sommes déjà gagnées. Or, les factures à régler s'empilent tout au long de l'année. C'est pourquoi nous avons amélioré l'allocation dans l'Énoncé économique de l'automne. Nous l'avons élargie afin qu'elle bénéficie à 1,2 million de travailleurs vaillants de plus dont le revenu est faible ou modeste. Il s'agit d'un choix stratégique intentionnel, qui fera en sorte que l'allocation permettra à 4,2 millions de travailleurs canadiens les moins bien rémunérés de compléter leur revenu.
À l'avenir, les travailleurs admissibles toucheront des paiements anticipés en fonction du revenu de l'année précédente. Ces versements anticipés auront lieu en juillet, en octobre et en janvier.
[Français]
Monsieur le président, membres du Comité, le Canada a le plus faible déficit et le plus faible ratio de la dette au PIB de tous les pays du G7.
Quelques heures après le dépôt de l'Énoncé économique de l'automne 2022, Moody's a reconfirmé notre cote de crédit AAA avec des perspectives stables. En octobre seulement, 108 000 emplois ont été créés au Canada, ce qui signifie que 513 000 Canadiens de plus travaillent aujourd'hui qu'avant la pandémie de la COVID‑19. Notre économie est maintenant de 103 % de ce qu'elle était avant la pandémie et, depuis le début de l'année, notre croissance économique est la plus forte de tous les pays du G7.
Les Canadiens ne se laissent pas abattre et l'économie du pays est résiliente. C'est pourquoi nous pouvons tous avoir la certitude que nous nous en sortirons, tout comme nous avons réussi à nous sortir des deux dernières années et demie.
Je vous remercie et je serai heureuse de répondre à vos questions.
[Traduction]
Madame la ministre, merci pour ces remarques.
Je sais que les députés ont de nombreuses questions pour vous, et je vais donc leur céder la parole pour qu'ils puissent vous les poser.
Pour votre gouverne, madame la ministre, je vous informe que les députés disposeront chacun de segments de six minutes.
Nous entendrons tout d'abord les questions du représentant du Parti conservateur, M. Hallan. Vous avez six minutes.
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Merci, monsieur le président.
Merci également à la ministre et à ses collaborateurs d'être des nôtres.
Madame la ministre, la conjoncture économique nous inquiète tous. Votre gouvernement est responsable de la pire poussée inflationniste depuis 40 ans. Avant la COVID, il avait déjà ajouté 110 milliards de dollars à la dette nationale et elle a gonflé de 500 milliards de dollars depuis deux ans, dont 40 % n'étaient pas liés à la pandémie.
Quand notre chef, , mettait en garde votre gouvernement contre l'inflation, vous lui répondiez qu'il y aurait plutôt un problème de déflation. Quand l'inflation s'est mise à grimper, vous avez prétendu que ce serait temporaire. Le taux d'inflation dépasse la cible depuis février 2020. Vous avez demandé à vos collègues du Cabinet de trouver des moyens d'épargner 1 $ par dollar dépensé, mais vous avez quand même ajouté 52,2 milliards de nouvelles dépenses inflationnistes dans l'Énoncé économique de l'automne.
Et tant qu'à faire, vous vous êtes dit que les taux d'intérêt étaient trop bas pour ne pas en profiter pour emprunter. Malheureusement, vous n'avez rien fait pour geler ces taux, et ils atteignent aujourd'hui des sommets à cause de l'inflation que vous avez provoquée. Le gouverneur de la Banque du Canada a affirmé devant le Comité que les dépenses des libéraux avaient contribué à l'inflation et qu'il n'a pas le choix de maintenir des taux élevés.
Comment les Canadiens peuvent-ils croire que votre gouvernement peut faire quoi que ce soit de raisonnable en matière financière?
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Monsieur le président, la ministre parle de problèmes mondiaux et semble nous dire que les libéraux peuvent s'en laver les mains. C'est pourtant totalement l'inverse, et je peux assurer la ministre que pour la majorité des Canadiens, une cote accordée sur Bay Street est le dernier de leurs soucis. En fait, beaucoup ne savent absolument pas de quoi elle parle. Tout ce qu'ils savent, c'est que les dépenses inflationnistes de son gouvernement poussent un plus grand nombre d'entre eux vers les banques alimentaires, qu'elles ont fait grimper leurs paiements hypothécaires et leur font redouter la faillite. Le gouverneur de la Banque du Canada a affirmé devant le Comité que le taux d'inflation proche de 7 % attribuable à son gouvernement coûtera 3 500 $ à chaque Canadien l'an prochain. Là encore, ils préfèrent accuser tous les autres facteurs plutôt que de regarder la situation en face.
La semaine dernière, le gouverneur a également affirmé devant le Comité que si ce gouvernement avait été moins prodigue, l'inflation ne serait pas aussi élevée. Il a souligné qu'un taux d'inflation avoisinant 7 % coûterait 3 500 $ à chaque Canadien. Comme la moitié des prêts hypothécaires à taux variable atteignent le seuil de déclenchement, un Canadien sur cinq doit sauter des repas ou manger moins, et la majorité des Canadiens qui ont répondu à un sondage ont indiqué qu'ils ne pourraient pas survivre à une récession de plus de quelques mois. C'est votre gouvernement qui a mis les Canadiens dans cette situation, et même votre futur adversaire dans la course à la direction du Parti libéral, Mark Carney, a admis devant un comité sénatorial que l'inflation était d'origine intérieure et non extérieure.
Nous savons que l'inflation va engloutir les sommes versées au titre des mesures annoncées dans le projet de loi , le projet de loi et l'Énoncé économique de l'automne. Pourquoi le gouvernement ne fait‑il rien pour s'attaquer à la cause réelle du gâchis dont il est seul responsable?
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Monsieur le président, je vais commencer par le début de cette très longue liste de remarques.
Tout d'abord, je suis pour ma part convaincue que la cote AAA du Canada intéresse les Canadiens. Ce sont des gens intelligents, qui comprennent que la cote de crédit AAA du Canada équivaut à un verdict non partisan sur la gestion des finances du gouvernement. Elle nous indique qu'une agence professionnelle d'évaluation du crédit, dont le travail est d'établir si l'approche de notre gouvernement est financièrement viable, a rendu un verdict favorable. Par-delà la fureur et le bruit partisans, je crois que les Canadiens comprennent que c'est quelque chose de vraiment important.
J'aimerais faire part aux Canadiens à l'écoute d'un autre verdict objectif et non partisan concernant l'énoncé économique. Ce verdict vient d'un article du Globe and Mail, qui n'est pas toujours d'accord avec les politiques de notre gouvernement. Selon cet article, l'approche du gouvernement est juste dans l'ensemble. Le déficit public du Canada est le plus faible parmi les pays du G7. Pour ce qui est de la lutte contre l'inflation, la politique budgétaire des libéraux semble assez efficace, surtout si on la compare à celles d'autres gouvernements.
Il s'agit d'un jugement objectif et non partisan, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup, madame la ministre, d'être avec nous aujourd'hui.
Avant de poser mes questions, j'aimerais revenir sur une affirmation du député Hallan. Nous savons que l'inflation sévit partout dans le monde. Nous le savons parce que nous voyons d'autres pays aux prises avec l'inflation. Nous en connaissons les causes. D'innombrables économistes et experts crédibles et objectifs, qui étudient ces phénomènes, ont recensé un certain nombre de causes. Parmi les causes principales, ils ont pointé les engorgements dans les chaînes d'approvisionnement à cause des mesures de confinement liées à la COVID‑19 et de la guerre en Ukraine. Ces deux facteurs ont provoqué une hausse de prix des aliments et de l'énergie partout dans le monde. Comme les marchés des produits alimentaires et énergétiques sont mondiaux, la hausse des coûts à un bout de la planète peut se répercuter à l'autre bout.
Nous connaissons les causes de l'inflation. Nous savons qu'elle est mondiale. Nous savons que l'inflation au Canada est moins élevée que dans la plupart des pays comparables. Par conséquent, nous savons que l'assertion de M. Hallan et du Parti conservateur comme quoi l'inflation est d'origine intérieure ne tient aucunement la route, qu'elle est illogique et qu'elle contredit les faits.
Je voulais simplement partager ce point de vue, madame la ministre.
Quand vous avez présenté l'Énoncé économique de l'automne à la Chambre, c'était évident pour moi qu'il visait à stimuler la croissance de l'économie, à ouvrir des débouchés pour les travailleurs canadiens, à attirer des investissements et à accroître la productivité du Canada. J'ai compris aussi que votre intention était d'aider les Canadiens, comme vous l'avez évoqué dans votre déclaration préliminaire, qui ont du mal à joindre les deux bouts en raison de la hausse des coûts.
Plusieurs politiques ont été présentées dans l'Énoncé économique de l'automne. Je ne les citerai pas toutes, mais j'aimerais énoncer quelques points saillants très importants pour mes électeurs d'Etobicoke Centre. Je pense à l'élimination des intérêts sur les prêts aux étudiants. Je pense au compte d'épargne pour les acheteurs d'une première habitation, qui leur permettra d'épargner jusqu'à 40 000 $ à l'abri de l'impôt. Je pense à l'introduction d'une taxe visant à lutter contre les reventes précipitées, qui sera particulièrement bienvenue pour beaucoup de monde dans ma communauté. Je crois sincèrement que nous devons tous, peu importe notre allégeance politique, et les membres du Comité, faire en sorte que ces mesures soient adoptées le plus rapidement possible afin que les Canadiens durement touchés par l'inflation reçoivent cette aide et ce soutien aussi vite que possible.
Madame la ministre, de nombreux électeurs de ma circonscription m'ont dit qu'ils souhaitent que nous aidions les Canadiens en ces temps difficiles, mais qu'ils attendent aussi de nous que nous dépensions à la mesure de nos moyens et que nous soyons financièrement responsables. Pouvez-vous nous parler des indicateurs les plus utiles selon vous pour évaluer notre santé financière? Quel est notre rendement pour chacun de ces indicateurs comparativement à ce qu'il était auparavant, mais également par rapport à d'autres pays?
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Merci beaucoup, monsieur Baker, pour vos observations, votre travail acharné au sein du Comité et en soutien à l'Ukraine.
Pour ce qui est des indicateurs, ceux qui nous intéressent au premier plan sont le ratio de la dette au PIB, notamment par rapport à des pays du G7 comparables au Canada. Notre ratio est le plus faible dans ce groupe. Il faut aussi prendre en compte le déficit national, qui est le plus faible par rapport aux pays comparables du G7. De plus, notre cote de crédit AAA est selon moi très pertinente. C'est un repère objectif.
Nous tous ici sommes très conscients des difficultés que l'inflation inflige aux Canadiens. Les temps sont durs, d'autant plus que nous sortons d'un combat épique contre une pandémie qui a duré deux ans. Cependant, nous ne rendrions pas service aux Canadiens en dissociant notre expérience du contexte mondial. Les Canadiens ont le droit de savoir ce que nous observons ailleurs dans le monde.
Si vous me le permettez, je vais vous lire les données du mois d'octobre sur l'inflation dans quelques pays auxquels nous nous comparons. Au Canada, le taux d'inflation s'établissait à 6,9 % en octobre, ce qui est beaucoup trop élevé. C'était le quatrième mois consécutif au cours duquel le taux d'inflation est resté stable ou a baissé. Voici les taux dans quelques autres pays: 14,3 % aux Pays-Bas; 11,1 % au Royaume-Uni; 10,7 % dans l'ensemble de la zone euro; 10,4 % en Allemagne et 7,7 % aux États-Unis.
C'est clair que le contexte mondial doit être pris en compte.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous offre mes salutations et vous remercie de votre présence cet après-midi au Comité permanent des finances.
Lors de notre rencontre de mercredi dernier, nous avons reçu le gouverneur de la Banque du Canada, M. Macklem. Un des éléments qu'il a soulevés est la question de la concurrence entre les entreprises. Il s'inquiétait du fait que les mécanismes de concurrence ne jouent possiblement pas pleinement leur rôle, étant donné que les entreprises, dans la crise inflationniste actuelle, arrivent à faire passer l'ensemble de l'augmentation des coûts de leurs intrants dans les prix de vente des produits ou des services.
Qu'est-ce que votre gouvernement entend faire pour régler ce problème?
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Merci de votre importante question, monsieur St‑Denis.
C'est une préoccupation vraiment importante, et je vous répondrais deux choses.
Premièrement, votre question fait ressortir l'importance de lutter contre l'inflation. Je pense que tous et toutes sont d'accord pour dire que le taux d'inflation est aujourd'hui trop élevé et qu'il est important pour nous tous d'aider à lutter contre cette dernière. C'est la raison pour laquelle nous avons choisi une approche fiscale responsable pour ne pas nuire au travail de la Banque du Canada contre l'inflation.
Deuxièmement, en ce qui concerne la concurrence, je suis pleinement d'accord avec vous pour dire que, pour le bon fonctionnement du marché, nous avons besoin de concurrence entre les entreprises. C'est l'une des raisons pour lesquelles notre gouvernement a ciblé dans sa politique économique des dossiers comme la transition verte et la productivité.
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Il n'y a aucun problème.
Augmenter la productivité et favoriser la transition verte, c'est bien. Cependant, si on prend l'exemple des chaînes de distribution alimentaire, celles-ci réussissent à refiler la facture aux clients, c'est-à-dire aux consommateurs. Selon ce que j'ai compris des propos du gouverneur de la Banque du Canada, le mécanisme de compétitivité n'est pas assez efficace. Le signal qu'il envoie, c'est que les prix sont refilés aux consommateurs. J'ai parlé de ce secteur précis, mais il y en a plusieurs autres.
Au Canada, il y a la Loi sur la concurrence et le Bureau de la concurrence. Qu'est-ce que le gouvernement entend faire pour rééquilibrer les forces entre les entreprises et les consommateurs?
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Je m'attends à des mesures concrètes de la part du gouvernement. Ce que rappelle le gouverneur de la Banque du Canada, c'est que les institutions et les mécanismes actuels ne jouent pas bien leur rôle et qu'il y a un problème dans le système actuel de concurrence.
Mercredi dernier, le gouverneur de la Banque du Canada nous a rappelé qu'il s'intéresse à l'inflation et à la croissance de l'économie. Lors des crises économiques ou dans des situations comme celle que nous vivons actuellement, il y a un arbitrage à faire et ce n'est vraiment pas facile ou évident. Le gouverneur s'intéresse aussi aux taux d'emploi et de chômage, mais pas aux inégalités. Or, s'il y a bien une leçon qu'on a apprise de chaque crise économique, qu'elle soit causée par l'inflation ou une récession, c'est que, chaque fois qu'il y a une crise, les inégalités augmentent et ce sont les gagne-petit, les moins nantis, qui sont les premiers à en payer le prix.
Certaines mesures comprises dans la mise à jour économique, l'énoncé économique et le budget du printemps dernier visent à soutenir les moins nantis. De façon plus large et plus générale, que compte faire votre gouvernement à plus long terme pour réduire ces inégalités, qui augmentent à chaque nouvelle crise économique?
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Monsieur Ste‑Marie, je vous remercie de votre importante question.
Personnellement, je trouve que le problème des inégalités est très important en ce qui a trait à l'économie canadienne. Je suis fière que notre gouvernement ait réussi, depuis 2015, à contrer les inégalités au moyen de mesures permanentes comme l'Allocation canadienne pour enfants ou notre projet national de services de garde d'enfants.
Pendant la pandémie, nous avons beaucoup réfléchi à cette question, et c'est une des raisons pour lesquelles il était important que nous mettions en place d'importantes mesures pour appuyer tous les Canadiens durant cette crise nationale. Comme vous l'avez aussi souligné, dans l'Énoncé économique de l'automne 2022, en adoptant une approche équilibrée alliant responsabilité fiscale et compassion, nous avons décidé de cibler les Canadiens les moins nantis avec nos mesures d'aide, notamment avec la taxe sur les produits et services, l'aide aux étudiants, l'aide au logement et les soins dentaires. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il reste évidemment du travail à faire, mais je pense que nous allons dans la bonne direction.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, de vous présenter devant le Comité.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez mentionné des mesures déjà adoptées par votre gouvernement pour soulager financièrement les Canadiens. Certaines de ces mesures sont tirées de l'entente de soutien et de confiance, dont l'aide pour les soins dentaires, l'Allocation canadienne pour le logement et le doublement du crédit d'impôt pour la TPS. Les néo-démocrates ont réclamé ces mesures pendant une bonne partie de l'année avant que vous preniez enfin la décision de les mettre en place.
Les néo-démocrates ont aussi fait des pressions pour que le gouvernement ajoute l'abolition de la TPS sur les frais de chauffage domestique dans son programme d'aide financière. À ce jour, le gouvernement n'a pas pris d'engagement à cet égard, ni devant la Chambre ni dans l'Énoncé économique de l'automne et la loi connexe.
Pouvez-vous expliquer au Comité pourquoi votre gouvernement ne semble pas ouvert à l'idée d'accorder un allégement de la TPS sur le chauffage domestique?
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Premièrement, si je peux me permettre, vous avez évoqué l'aide pour les soins dentaires et le logement… On dit que la défaite est orpheline, mais que la victoire a de nombreux pères, ou de nombreuses mères, peu importe. Elle a toujours beaucoup de parents. L'aide au logement est certainement nécessaire, et je suis très fière que nous puissions l'offrir maintenant.
Pour ce qui est des soins dentaires, c'est à mon avis une mesure historique et je suis contente que nous puissions collaborer avec le Nouveau Parti démocratique pour offrir cette aide. Je vais vous dire ce que je pense sincèrement. Je pense que quand les prochaines générations de Canadiens vont regarder en arrière, ils vont certainement trouver que la mise en place a été beaucoup trop tardive, mais ils vont être contents que cette mesure existe. C'est ce que les gens me disent.
Concernant votre question sur le chauffage domestique, je crois qu'il vaut mieux offrir du soutien ciblé aux Canadiens qui en ont le plus besoin et les laisser décider ce qu'ils feront avec cet argent.
Nous avons beaucoup parlé de l'importance de la responsabilité financière. C'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Je suis très consciente que l'argent ne pousse pas dans les arbres, et que si nous voulons aider les Canadiens en ces temps très difficiles, le mieux est de déterminer qui sont ceux qui en ont le plus besoin, de leur verser directement cet argent et de les laisser décider ce qu'ils en feront.
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L'hiver s'installe et les gens vont commencer à recevoir leur facture de chauffage. J'ai très hâte d'avoir une proposition concrète de votre gouvernement concernant d'autres mesures d'aide que celles qui ont déjà été annoncées pour les Canadiens les plus durement touchés par les hausses de coûts.
J'aimerais parler un peu des plus fortunés. Je pense entre autres à Loblaws, mais il y en a d'autres. Les sociétés pétrolières et gazières font des profits records. Les magasins à grande surface ont aussi fait des profits records durant la pandémie.
Ce projet de loi propose un nouveau dividende pour la relance du Canada. Vous y avez fait référence dans votre déclaration préliminaire. C'est un autre engagement qui découle de l'entente de soutien et de confiance. Nous n'avons jamais caché notre souhait que cette mesure s'applique au secteur pétrolier et gazier et aux magasins à grande surface. Vous avez soutenu que dans certains cas, il serait injuste d'élargir le dividende pour la relance du Canada à ces sociétés. Pourtant, elles ont tiré parti du fait que certains secteurs fournissent des biens essentiels aux Canadiens pour accroître leurs profits durant cette période.
Dans leurs rapports respectifs, si je me souviens bien, le Centre canadien de politiques alternatives et l'organisme Canadiens pour une fiscalité équitable ont estimé que dans une proportion d'au moins 25 %, l'inflation est attribuable aux hausses de prix supérieures à la hausse des coûts. On ne parle pas de répercuter les coûts sur les consommateurs. On parle de hausses de prix astronomiques qui ont gonflé les profits.
Quel principe d'équité justifie selon vous que des entreprises qui ont pris les Canadiens à la gorge, pour ainsi dire, que ce soit dans le secteur de l'alimentation, de l'énergie… Pourquoi serait‑il injuste de leur demander de payer beaucoup plus, ou à la mesure de leurs profits, pour aider le gouvernement à soutenir des gens très durement éprouvés?
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Je vous remercie de cette question.
Pour faire suite à la question de M. Ste-Marie sur l'inégalité, nous sommes nombreux ici à convenir que payer sa juste part est un principe social et économique important au Canada. Je dirais que notre gouvernement a pris des mesures réelles et significatives dans ce domaine. J'ai mentionné, dans ma déclaration liminaire, la taxe permanente de 1,5 % sur les banques et les assureurs, le dividende pour la relance après la COVID de 15 % et la taxe permanente sur les produits de luxe. Nous introduisons maintenant de nouvelles mesures. Je pense que la taxe de 2 % sur les rachats d'actions est une bonne mesure pour relever certains des défis dont vous avez parlé.
De mon point de vue, la taxe sur les rachats d'actions comporte deux éléments qui en font la bonne approche pour le Canada. Premièrement, elle incite les entreprises à faire ce que je crois être la bonne chose à faire, c'est‑à‑dire investir davantage dans leur productivité et leurs travailleurs. Le deuxième élément qui, selon moi, la rend intéressante pour le Canada, compte tenu de notre situation géographique, est que c'est aussi une taxe que les États-Unis ont mise en vigueur avec la loi sur la réduction de l'inflation. Pour ces deux raisons, nous avons pensé que c'était une bonne approche à adopter pour le Canada.
Je tiens également à souligner que nous présentons, dans ce projet de loi, de nombreuses autres mesures fiscales, dont certaines font moins les manchettes, mais qui n'en sont pas moins importantes. Je veux profiter de l'occasion pour remercier M. Jovanovic et son équipe, car il s'agit d'un travail très poussé — des choses comme les Normes internationales d'information financière 17, ou IFRS 17 et ainsi de suite.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, votre gouvernement prévoit que, l'an prochain, le Canada aura une croissance de 0,7 % seulement de son PIB. Votre gouvernement avait 15 bons projets de GNL sur la table lorsqu'il a pris le pouvoir en 2015. Pas un seul n'a été mené à bien. Vous avez supervisé l'annulation des projets Northern Gateway, Energy East et Keystone XL. Votre gouvernement a présenté le projet de loi , le projet de loi anti-pipelines, et le projet de loi , l'interdiction des pétroliers, qui ont fermé la porte à la capacité du Canada d'approvisionner le monde avec le pétrole et le gaz responsables du Canada, en des temps de pauvreté énergétique dans le monde. Le coût du chauffage domestique a presque doublé à cause de cette interdiction.
Rien qu'en 2020, 28 000 emplois directs et 107 000 emplois indirects ont été perdus dans le secteur de l'énergie, selon l'Association canadienne des producteurs pétroliers. La taxe sur le carbone tue le secteur de l'énergie, qui est maintenant incapable d'investir une plus grande partie de son capital dans les technologies propres et la réduction des émissions. Les libéraux diabolisent le secteur de l'énergie, ce même secteur qui a contribué à toute croissance dans les livres du gouvernement. C'est assez ironique. Par ailleurs, l'OCDE a prédit que le Canada sera l'économie avancée la moins performante de 2020 à 2030.
Convenez-vous que, sans le succès de la croissance du secteur énergétique canadien, la croissance serait bien inférieure à 0,7 %?
Merci, madame la ministre, d'être venue aujourd'hui. Nous serons ravis de vous revoir tous les trimestres.
Le Globe and Mail a également fait une autre remarque sur l'article d'Andrew Coyne. Il a dit: « Quel est l'objectif de publier des prévisions qui ne ressemblent en rien à la réalité? Je vais vous le dire: la tromperie. » Budget après budget, a‑t‑il dit, nous avons vu que le gouvernement n'a pas réussi à atteindre ses prévisions.
Compte tenu de cette remarque et de la question, le gouvernement s'engagera‑t‑il aujourd'hui — oui ou non — à ne pas creuser le déficit plus que ce qui est prévu dans l'Énoncé économique de l'automne?
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier, madame la ministre, d'être des nôtres aujourd'hui pour parler du projet de loi .
Je suis contente que vous ayez parlé de l'immigration et de l'importance des immigrants pour l'économie du Canada dans notre société. Comme vous le savez, j'ai toujours été une ardente défenseure des immigrants et d'une immigration accrue, car je crois sincèrement que c'est la clé de la croissance économique et de la prospérité futures du Canada. Dans ma circonscription de Davenport, l'immigration est également importante, notamment parce que 45 % des habitants de ma circonscription sont des immigrants de première génération, et aussi parce que de nombreuses entreprises de ma circonscription ont vraiment du mal à pourvoir les postes vacants et à trouver les talents qui leur permettront de faire croître leurs entreprises.
Pouvez-vous nous parler de ce que le gouvernement fédéral a fait en matière d'immigration et de la façon dont l'Énoncé économique de l'automne, le projet de loi , continue de prendre appui sur ce travail?
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Oui. Je connais très bien votre circonscription, madame Dzerowicz, car nos circonscriptions sont voisines. C'est une communauté merveilleuse et dynamique qui a la chance d'accueillir de nombreux nouveaux Canadiens.
Je pense que l'une des forces de notre pays est que, malgré les différences partisanes très légitimes et importantes que nous entendons aujourd'hui, nous avons un fort consensus national en faveur de l'immigration. En tant que Canadienne, en tant que citoyenne, en tant que personne, je crois vraiment que l'immigration enrichit notre pays sur le plan culturel et social. En tant que ministre des Finances, je suis absolument convaincue que l'immigration et l'ouverture de notre pays à l'immigration constituent une force économique puissante. Cela a été le cas tout au long de l'histoire du Canada. C'est particulièrement le cas aujourd'hui, tandis que les sociétés occidentales industrialisées, y compris la nôtre, connaissent un véritable défi démographique qui se manifeste par des pénuries de main-d'oeuvre.
Je pense qu'il serait juste de dire qu'aucun pays industrialisé dans le monde n'accueille les immigrants autant que le Canada. C'est une énorme force économique. Cela nous donne d'énormes avantages lorsqu'il s'agit de relever le défi démographique. Si je peux, pour un instant, m'adresser à tout le monde ici et à tous les Canadiens... Je crois que nous ne pouvons pas tenir pour acquis notre succès jusqu'à présent dans l'accueil des immigrants. En tant que pays, nous devons comprendre à quel point notre bien-être et notre prospérité se sont bâtis sur une société qui accueille les immigrants, et nous devons toujours penser à la façon de maintenir cela.
Certaines des mesures relatives au logement contenues dans ce projet de loi sont vraiment importantes à cet égard. Notre pays est en pleine croissance. Nous devons construire des maisons pour les nouveaux Canadiens, et nous devons nous assurer que les Canadiens qui sont déjà ici ont aussi un endroit où vivre.
Je crois qu'il y a aussi 1,6 milliard de dollars qui ont été alloués pour aider à soutenir les nouveaux niveaux d'immigration prévus dans les années à venir, ainsi que quelques dollars supplémentaires pour éliminer certains arriérés. Je tiens à vous en remercier, car je pense que c'est important pour toutes les raisons que vous avez mentionnées.
J'aimerais passer rapidement aux investissements des entreprises. Malgré de faibles impôts sur le revenu des sociétés et une main-d'œuvre qualifiée, le Canada continue à démontrer de faibles investissements commerciaux. Je trouve cela particulièrement troublant. Vous mentionnez dans la préface de l'Énoncé économique de l'automne que nous vivons une période de grande transformation « d'une ampleur comparable à celle de la révolution industrielle elle-même ».
Qu'y a‑t‑il dans l'Énoncé économique de l'automne qui attirera les investissements des entreprises ici, au Canada, et pourquoi pensez-vous que c'est nécessaire?
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Merci de cette question, juste et importante.
Vous et moi sommes d'accord sur beaucoup de dossiers, mais peut-être pas sur celui de l'énergie nucléaire.
Je comprends les inquiétudes des Canadiens et des Canadiennes, mais je suis convaincue que l'énergie nucléaire doit faire partie de notre transition verte. La demande et les besoins en énergie sont si forts que l'énergie nucléaire est et sera essentielle. Le Canada a la chance d'être un chef de file mondial en matière d'énergie nucléaire et d'avoir les capacités technologiques pour la développer. Nous avons aussi, ici au Canada, les ressources naturelles qui nous permettent d'avoir une industrie nucléaire.
Je sais qu'il y a des inquiétudes. Je pense donc qu'il faut avoir des inspections, des mesures et des règlements stricts. À mon avis, si on croit vraiment que la transition verte est nécessaire, le secteur nucléaire doit faire partie de la solution énergétique du Canada.
Quand je discute de ce dossier avec la France, nos homologues français sont d'accord avec nous. C'est une des raisons pour lesquelles la crise énergétique en Europe ne frappe pas la France de façon aussi importante que d'autres pays européens.
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Merci, monsieur le président.
Je veux juxtaposer deux situations. D'une part, Loblaws réalise un million de dollars par jour de plus de bénéfices que lors de son année record historique. Ce n'est pas un million de dollars de bénéfices par jour. C'est un million de dollars de bénéfices de plus par rapport à son année la plus rentable à ce jour.
D'autre part, plus de Canadiens que jamais ont recours aux banques alimentaires. Dans ce contexte, votre gouvernement a décidé de limiter son Dividende pour la relance du Canada, ou son impôt sur les bénéfices exceptionnels, ce que d'autres pourraient l'appeler, uniquement au secteur financier, alors que nous avons vu d'autres pays appliquer un impôt sur les bénéfices exceptionnels à une base plus large, et en dépit du fait que vous avez un partenaire de travail au Parlement qui serait prêt à travailler avec vous afin de mettre en œuvre un impôt sur les bénéfices exceptionnels plus large.
Sur quel principe le gouvernement s'est‑il appuyé pour décider de ne pas adopter une approche plus large pour l'application d'un impôt sur les bénéfices exceptionnels, alors que nous savons qu'il y a des entreprises qui recueillent d'énormes bénéfices supplémentaires sur les produits essentiels que les Canadiens ont de la difficulté à se payer?
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Je vous remercie de cette question, qui est importante. Le ministère des Finances a beaucoup réfléchi à la question. Je commencerai par réitérer ce dont nous avons parlé plus tôt: notre gouvernement croit en l'équité fiscale, et nous pensons qu'au Canada, chacun doit payer sa juste part.
En ce qui concerne le principe précis et la question précise concernant le dividende de relance après la COVID et à quels secteurs il devrait s'appliquer, nous avons été prudents et disciplinés dans ce processus de réflexion. Il est très important, de notre point de vue, que pour un impôt exceptionnel comme celui‑ci, il y ait une justification intellectuelle logique claire — une justification intellectuelle et une justification fondée sur les faits.
En ce qui concerne le dividende de relance après la COVID, la justification était la suivante. Lorsque la COVID a frappé le Canada, lorsque l'économie de notre pays s'est arrêtée en conséquence, le gouvernement a pris des mesures économiques d'urgence. Nous avons essentiellement mis un plancher sous l'ensemble de l'économie canadienne, et tous les Canadiens ont payé pour cela. Un secteur particulier a bénéficié de cette action gouvernementale, un secteur particulier de l'économie, et c'était le secteur financier. Il aurait beaucoup souffert si le gouvernement n'avait pas agi, si nous n'avions pas arrêté la récession causée par la COVID dans son élan.
Pour cette raison, nous avons estimé qu'il était économiquement rationnel et justifié de mettre en place le dividende de relance après la COVID. Tel était notre raisonnement. À mon avis, il est solide et il tient la route. Je crois fermement à l'équité fiscale. De mon point de vue, un élément de l'équité fiscale est le fait que nous devons être très prudents lorsqu'il s'agit de politique fiscale, afin de nous assurer qu'il existe une justification claire et solide pour un nouvel impôt, en particulier un impôt unique.
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Merci, monsieur le président. Je suis très heureux que la ministre soit parmi nous aujourd'hui.
Assis ici, j'écoute les questions et, en tant que député relativement nouveau, je suis heureux que vous ayez mentionné la COVID‑19, car je pense que vous avez dirigé le navire pendant la période probablement la plus turbulente de l'histoire de notre pays. Je pense que vous et votre équipe méritez tout notre respect pour cela. Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. Nous le comprenons, mais avec tout ce qui se passe dans le monde et notre placement parmi les différents niveaux de valeur économique, cela a été extrêmement bon. Je répète, nous devons poursuivre.
Comme de nombreux partenaires du G7, nous connaissons un degré élevé d'inflation en raison d'une combinaison unique de facteurs mondiaux, évidemment, avec l'invasion de l'Ukraine, ou les chaînes d'approvisionnement et la demande refoulée. Bien que le Canada se soit mieux tiré d'affaire que de nombreux pays en ce qui concerne l'inflation, nous devons veiller à ce que les mesures que nous prenons pour soutenir les Canadiens n'aggravent pas par inadvertance le problème de l'inflation.
Nous avons parlé d'investissements ciblés. La mesure visant à annuler l'intérêt sur les prêts étudiants apportera un soulagement financier aux étudiants, tout en évitant de stimuler excessivement l'économie, comme le feraient des chèques à grande échelle, ce qui s'est produit dans certaines provinces. La décision de prendre cette mesure d'annulation de la dette sur les prêts étudiants et les prêts d'apprentissage a‑t‑elle été choisie en partie en raison de sa capacité à fournir un soulagement à ceux qui en ont besoin sans courir le risque de défis inflationnistes?
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C'est absolument vrai, monsieur MacDonald. Je veux commencer par le début de votre question, c'est‑à‑dire parler de la COVID‑19, de la récession causée par la COVID‑19 et des mesures extraordinaires que notre gouvernement et, en fait, tous les Canadiens, ont adoptées.
Il est vraiment important de souligner que nos mesures ont été couronnées de succès sur le plan économique. La reprise de l'emploi est particulièrement forte au Canada, et chaque personne qui a un emploi aujourd'hui... c'est tellement important pour une famille.
Il y a une autre chose que nous avons faite. Nous avons sauvé beaucoup de vies. Si le Canada avait eu le taux de mortalité des États‑Unis, 70 000 Canadiens de plus seraient morts. C'est toute la population de Fredericton. C'est le Comité des finances. Nous parlons de dollars et de cents, et c'est important, mais ces 70 000 personnes comprennent des voisins, des parents et des grands-parents. Je repense aux jours les plus sombres de la pandémie. Nous n'étions pas parfaits. Le Canada n'était pas parfait, mais nous avons fait un assez bon travail. Nos mesures ont contribué à sauver des vies, et je pense qu'il est important pour nous tous de s'en souvenir.
Rapidement, en ce qui concerne les prêts étudiants — très important — les données du ministère des Finances montrent que parmi les personnes qui font face aux plus grands défis actuellement avec l'inflation élevée, il y a les étudiants — nos jeunes — donc, l'élimination permanente des prêts étudiants soulage les jeunes Canadiens aujourd'hui. Je suis la députée de University—Rosedale, et il y a beaucoup d'étudiants dans ma circonscription. Des gens m'ont dit directement que le fait de savoir que cette mesure est permanente est un réel soulagement. Je pense que nous devons cela aux jeunes Canadiens. Je suis heureuse que nous soyons en mesure de le faire.
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Bonjour, monsieur le président et membres du Comité. Nous vous remercions de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui.
Nous sommes heureux d'être ici pour discuter de notre analyse du projet de loi , Loi d'exécution de l'énoncé économique de l'automne 2022, qui a été abordée dans notre rapport intitulé Énoncé économique de l'automne 2022 — Enjeux pour les parlementaires, publié le 15 novembre 2022.
En outre, mon bureau a publié ce matin trois Notes sur l'évaluation du coût d'une mesure législative dans lesquelles nous analysons la règle sur les reventes précipitées de biens immobiliers résidentiels, la multiplication par deux du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation et l'élimination des intérêts sur les prêts fédéraux consentis aux étudiants et aux apprentis.
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Kristina Grinshpoon, notre directrice de l'analyse financière.
Conformément au mandat législatif du directeur parlementaire du budget de fournir des analyses indépendantes et non partisanes afin d'aider les parlementaires à remplir leur rôle constitutionnel, qui est de demander des comptes au gouvernement, notre rapport sur l'Énoncé économique de l'automne fait ressortir les faits saillants afin d'aider les parlementaires dans leurs délibérations budgétaires.
Pour ce qui est du financement et des nouvelles mesures budgétaires, les révisions apportées aux perspectives économiques du secteur privé et à l'évolution budgétaire dans l'Énoncé procurent une nouvelle marge de manœuvre financière de 81,2 milliards de dollars, ce qui permet de financer 52,2 milliards de dollars en nouvelles mesures nettes de 2022-2023 à 2027-2028.
Il convient de souligner la bonification de 4 milliards de dollars apportée par le gouvernement à l'Allocation canadienne pour travailleurs, qui permettra de verser automatiquement des paiements anticipés aux particuliers qui étaient admissibles au cours de l'année d'imposition précédente. Le coût substantiel de cette mesure est en grande partie attribuable à la décision du gouvernement de ne pas recouvrer ces paiements anticipés lorsque les bénéficiaires ne sont plus admissibles aux prestations, ou qu'ils y sont à un niveau inférieur. Le fait de ne pas exiger le remboursement des prestations fédérales pour les particuliers non admissibles constitue un écart marqué par rapport au régime fédéral d'imposition et de transferts actuel. Ce changement politique coûteux n'est mentionné nulle part dans l'Énoncé.
[Français]
En outre, le gouvernement a annoncé 14,2 milliards de dollars en nouvelles mesures sans fournir de détails sur ces dépenses, qui représentent 27 % de toutes les nouvelles mesures de 52,2 milliards de dollars de l'Énoncé économique de l'automne 2022. Ce manque de transparence présente des défis pour les parlementaires et les membres du public au cours de l'examen des plans de dépenses du gouvernement.
La ponctualité des rapports financiers continue également de poser des défis. Cette année, les Comptes publics du Canada ont été déposés le 27 octobre, soit sept mois après la clôture de l'exercice. Le Canada ne respecte toujours pas la norme de pratique avancée des lignes directrices du Fonds monétaire international en matière de rapports financiers, où il est recommandé aux gouvernements de publier leurs états financiers annuels dans un délai de six mois. Les parlementaires voudront peut-être demander au gouvernement de publier les Comptes publics du Canada et les Rapports sur les résultats ministériels, ces derniers n'ayant toujours pas été publiés, dans les six mois suivant la clôture de l'exercice. Des modifications législatives pourraient être appropriées.
Finalement, le gouvernement a souligné qu'il avait dépassé sa première cible d'examen des dépenses de 3 milliards de dollars en réalisant des économies de 3,8 milliards de dollars grâce à des dépenses moins élevées que prévu pour certaines mesures de soutien liées à la COVID‑19 au cours de l'exercice 2021‑2022. Toutefois, ni la source ni l'échéancier de ces économies ne sont conformes aux annonces du budget de 2022. L'Énoncé n'a fourni aucune explication. Cela remet en question la crédibilité de l'examen exhaustif des politiques stratégiques, qui doit encore être lancé et qui est censé générer des économies de 6 milliards de dollars d'ici 2026‑2027 et de 3 milliards de dollars par an par la suite.
Mme Grinshpoon et moi nous ferons un plaisir de répondre à vos questions sur notre analyse de l'Énoncé économique de l'automne 2022 ou sur tout autre aspect du travail du Bureau du directeur parlementaire du budget.
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Votre question comporte deux ou trois éléments.
Tout d'abord, est‑ce que je dirais qu'il s'agit d'une croissance limitée des dépenses? La réponse est, sans surprise, non. Lorsque le gouvernement dispose d'une marge de manœuvre financière de 81 milliards de dollars et qu'il en dépense 52 milliards, même en tenant compte des nouvelles mesures fiscales, ce n'est pas ce que l'on peut qualifier de modération. C'est une façon de le dire. Je l'ai déjà dit, alors ce n'est rien de nouveau.
Nous n'avons pas analysé ce que pourraient signifier les conséquences de toutes les autres pressions sur les résultats financiers du gouvernement, car un gouvernement peut répondre à ces pressions de plusieurs façons. Par exemple, les pays de l'OTAN se sont engagés à consacrer au moins 2 % de leur PIB à la défense nationale. Nous avons publié il y a plusieurs mois une analyse indiquant ce que cela signifierait en dollars, mais cela ne veut pas dire que le gouvernement doit le faire ou qu'il le fera rapidement. Il pourrait choisir de procéder à un rythme différent.
Les premiers ministres exercent également des pressions pour obtenir des fonds supplémentaires pour les soins de santé. Encore une fois, ce sont des pressions. Le gouvernement peut répondre de différentes façons. Il peut choisir de les ignorer. Il peut décider de fournir tout le financement demandé par les premiers ministres ou tout autre financement intermédiaire.
Tout cela pour dire que nous n'avons pas analysé ce que cela signifierait.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie d'être des nôtres, monsieur Giroux.
Il est évident que, pour plusieurs Canadiens, les temps sont difficiles en raison de l'inflation mondiale. Dans les communautés que je représente, certaines personnes vivent d'une paie à l'autre. Cela devient de plus en plus difficile pour eux.
Il y a quand même une belle lueur d'espoir à l'horizon. Quand on lit vos perspectives économiques, on voit plus d'espoir dans votre énoncé que dans le nôtre. En effet, vous prévoyez pour 2023 une baisse de l'inflation jusqu'à 1,9 %. C'est donc une chute radicale et importante, ainsi qu'un retour à un taux d'inflation stable.
Est-ce que vous pourriez nous en parler, monsieur Giroux?
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Je peux vous en parler, bien sûr.
Nous avons publié nos perspectives économiques et budgétaires à la fin du mois d'octobre. Dans ces perspectives économiques, nous prenons l'hypothèse que la Banque du Canada et les banques centrales du monde ne restreindront pas la politique monétaire au-delà de ce qui est nécessaire.
En octobre, nous estimions que le taux directeur requis de la Banque du Canada pour maîtriser l'inflation devrait se situer autour de 4 %. C'est encore notre avis. Un taux de 4 % serait suffisant pour ramener l'inflation à environ 2,3 % en 2024. Ensuite, elle serait de 2 % à partir de 2025 et les années suivantes.
Dans un scénario où les banques centrales, incluant la Banque du Canada, contraindraient davantage la politique monétaire, donc, si elles accroissaient les taux d'intérêt plus que nécessaire, le taux d'inflation baisserait un peu plus rapidement. Cela entraînerait cependant des coûts importants.
Selon notre scénario de base, qui est celui où la Banque du Canada et les autres banques centrales font ce qui est nécessaire sans en faire trop, l'inflation redescendrait au cours des prochaines années. La croissance économique prendrait une légère pause en 2023, puis reprendrait graduellement en 2024 et dans les années suivantes.
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Quand on se compare, on se console. Ce n'est pas très joli dans les autres pays, dont ceux du G7, entre autres. Ceux-ci, en ce moment, souffrent encore plus de l'inflation et ils n'ont pas de scénarios qui donnent autant d'espoir. Je vous remercie donc de cela.
Nous parlions beaucoup de responsabilité fiscale. Dans ces moments difficiles, il convient de mettre en œuvre des mesures visant ceux qui en ont le plus besoin, afin que personne ne bascule dans la pauvreté au Canada. C'est ce que le gouvernement tente de faire en énonçant des mesures qui ciblent vraiment des ménages à plus faible revenu.
Vous avez justement montré dans votre analyse que l'aide apportée aux plus démunis de notre société, à ceux qui en ont le plus besoin, aux familles et aux travailleurs à faible revenu, ne demandera qu'un engagement minime. Nous allons les aider pendant cette période difficile et la pression sur l'inflation sera minime.
Est-ce que vous pouvez nous parler de ces mesures plus ciblées et de leurs répercussions?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Giroux et madame Grinshpoon. Je vous remercie d'avoir accepté de comparaître devant le Comité permanent des finances à si court préavis. Nous vous en sommes très reconnaissants. Je vous remercie également des trois études que vous avez publiées ce matin. Elles nous sont très utiles.
La prochaine réunion du Comité sera déjà celle où nous procéderons à l'étude article par article du projet de loi . Le comité n'aura donc consacré que deux séances à l'étude de ce projet de loi: une séance avec les fonctionnaires des ministères concernés et celle d'aujourd'hui.
Mes premières questions porteront sur des éléments de votre allocution, monsieur Giroux.
Vous avez dit notamment que le gouvernement avait annoncé des dépenses de 14,2 milliards de dollars sans fournir de détails sur ces dépenses, qui représentent 27 % des nouvelles mesures de l'Énoncé économique de l'automne 2022.
Pouvez-vous nous expliquer davantage comment cela est présenté? Selon vous, pourquoi n'y a-t-il pas plus de détails?
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Merci de votre question.
Le versement des 14,2 milliards de dollars dont j'ai parlé dans mon allocution d'ouverture s'étalera sur une période de six exercices financiers à compter de l'exercice en cours, et ce, sous deux rubriques: des initiatives de défense qui n'ont pas encore été annoncées, mais aussi les pressions anticipées à court terme, soit les six prochaines années.
Nous supposons que les fonds serviront pour des mesures que le gouvernement prévoit annoncer au cours des prochains mois. Quant aux pressions anticipées, elles semblent assez bien connues et bien chiffrées, puisque les chiffres ne semblent pas être arrondis. Encore là, cependant, nous n'avons pas de détails.
Lorsque mon bureau et moi avons posé des questions aux fonctionnaires du ministère des Finances, on nous a essentiellement lu les titres des rubriques. Ce ne sont donc pas des renseignements qui nous ont été très utiles. Selon moi, cela soulève des questions quant à la transparence de la mise à jour économique et budgétaire de l'automne 2022.
Le gouvernement semble connaître en bonne partie les mesures qui seront financées, mais il ne les dévoile pas encore. C'est donc la raison pour laquelle nous avons mentionné que ces montants semblaient être assez précis.
Le risque que je vois, c'est qu'une fois les mesures annoncées, il sera difficile de déterminer où le financement annoncé sous ces deux rubriques un peu mystérieuses aura été mentionné: dans le budget de 2022, dans celui de 2021, ou dans la mise à jour économique et budgétaire de l'automne 2022.
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Merci beaucoup de vos explications.
Nous allons faire la lumière sur la question. Je vois que le , M. Beech, est des nôtres aujourd'hui. Je voudrais simplement l'avertir que nous allons questionner le gouvernement à ce sujet. Il n'est pas acceptable que ce document ne fournisse pas plus de détails que cela.
Je reviens à votre allocution, dont la dernière partie m'a aussi étonné. Le gouvernement signale avoir dépassé de 3 milliards de dollars sa première cible d'examen des dépenses, mais l'énoncé ne fournit ni explications, ni source, ni date.
Pouvez-vous nous expliquer cela plus en détail?
Dans le budget de 2022 présenté en avril dernier, le gouvernement s'était engagé à faire deux types d'examen des dépenses.
Si je me souviens bien, le premier devait se concentrer sur les dépenses liées à la COVID‑19 et engagées après le dépôt du budget. Le gouvernement avait mentionné qu'il allait essayer de réduire ces dépenses pour l'exercice 2022‑2023 ou 2023‑2024, je pense.
Dans son Énoncé économique de l'automne 2022, en novembre, le gouvernement a crié victoire parce qu'il avait réduit ses dépenses pour l'exercice financier, alors que celui-ci était déjà terminé lorsque le budget d'avril avait été déposé. En s'attribuant le mérite pour des choses arrivées dans le passé et qui devaient pour la plupart être déjà connues lorsque le budget d'avril a été déposé, le gouvernement semble vouloir éviter d'avoir à faire un examen rigoureux des dépenses comme il s'y était engagé en avril.
Cela remet en question la crédibilité de l'examen des dépenses stratégiques à venir, s'il y en a un. Celui-ci est censé générer des économies de 6 milliards de dollars par année d'ici 2026‑2027, et de 3 milliards de dollars par année par la suite.
Il est donc un peu difficile de suivre le raisonnement retenu par le gouvernement pour crier victoire sur la base de cet examen initial.
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Il ne s'agit pas de nouvelles recommandations du Fonds monétaire international. Cela fait partie des meilleures pratiques en matière de reddition de comptes. Je n'ai pas fait un examen exhaustif de ce que font les autres pays du G7, du G20 ou même de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE. Je ne crois pas que le Canada soit le pire pays, mais je ne crois pas qu'il soit le meilleur non plus, pour ce qui est du temps qu'il laisse s'écouler entre la fin de l'exercice financier et la publication de ses états financiers.
Par contre, je sais qu'une bonne partie des provinces sont capables de faire un meilleur travail que le gouvernement fédéral. À cet égard, j'ai entendu des fonctionnaires dire que le gouvernement fédéral publiait beaucoup plus de pages que les provinces: c'est vrai, mais le gouvernement fédéral dispose aussi de beaucoup plus de fonctionnaires que les provinces pour s'atteler à la même tâche.
Le gouvernement fédéral pourrait donc faire beaucoup mieux en matière de reddition de comptes. Cela vous permettrait, en tant que parlementaires, de faire un meilleur travail. Vous sauriez ainsi quel est le déficit ou le surplus de l'exercice financier précédent alors que l'année est bien entamée pour vous. Cela s'applique aussi aux rapports sur les résultats ministériels, que ni vous ni moi n'avons encore reçus, alors que nous sommes presque au mois de décembre et que l'année s'achève.
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Merci, monsieur Blaikie.
Nous avons largement dépassé le temps alloué, mais c'est la fin de notre première série de questions.
Chers collègues, compte tenu de l'heure et du deuxième tour, je vais être généreux, mais nous allons répartir le temps également entre les partis. Si vous voulez vous préparer, au cas où vous auriez deux membres et que vous voudriez partager votre temps, nous allons commencer. Chaque parti disposera d'environ cinq minutes.
Nous allons commencer par les conservateurs. Monsieur Morantz, vous avez la parole pour environ cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je vais partager mon temps avec M. Lawrence.
Je vous remercie d'être avec nous. J'aime toujours entendre votre point de vue sur ces questions.
J'aimerais vous poser une question au sujet des 14,2 milliards de dollars. L'une des fonctions de votre bureau est de veiller à ce que le gouvernement fasse preuve de transparence avec les Canadiens pour ce qui est de la répartition de leurs impôts. Nous avons reçu la il y a quelques minutes; vous étiez dans la salle. Je lui ai posé des questions à ce sujet, et elle m'a répondu en disant qu'il fallait tenter de voir ce qui s'annonce. Je lui ai demandé si elle allait déposer les détails de ces dépenses, et elle n'a pas accepté.
Êtes-vous inquiet? Nous parlons de 14,2 milliards de dollars, je pense parfois que nous sommes insensibles à ces chiffres lorsque nous entendons parler de déficits de 500 milliards de dollars et d'une dette de 1,2 billion de dollars, mais 14,2 milliards de dollars, c'est quand même beaucoup d'argent.
Êtes-vous préoccupé et avez-vous informé le gouvernement qu'il n'est pas aussi transparent qu'il devrait l'être relativement à ce genre de dépenses?
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Merci beaucoup. Je vous remercie de cette réponse.
Nous avons reçu le gouverneur de la banque du Canada il y a quelques jours et j'ai eu l'occasion de lui poser des questions. Je lui ai notamment demandé si le déficit avait été moins élevé au cours des deux dernières années, l'inflation aurait-elle été moins élevée?
La raison pour laquelle je lui ai posé cette question, c'est que le gouvernement a toujours maintenu que l'inflation est un problème mondial qui se fait sentir dans de nombreux pays, et qu'elle est un peu plus élevée dans certains cas et moins dans d'autres. Ce que j'ai demandé au gouverneur, c'est d'examiner ce facteur particulier. Les dépenses du gouvernement sont-elles un facteur d'inflation? L'inflation serait-elle moins élevée si les dépenses du gouvernement étaient moins élevées? L'inflation serait-elle plus élevée si les dépenses du gouvernement étaient plus élevées? Il a reconnu que la réduction des dépenses gouvernementales aurait eu un effet positif. Autrement dit, le taux d'inflation aurait été un peu moins élevé.
Je sais que votre mandat n'est pas seulement de faire des analyses financières, mais aussi des analyses économiques. Êtes-vous d'accord avec la réponse du gouverneur aux questions que je lui ai posées pendant cette réunion?
J'ai une brève question sur l'effet inflationniste de la taxe sur le carbone.
Tiff Macklem disait que lorsque cette taxe était à 40 $ la tonne, l'effet inflationniste sur l'essence, le gaz naturel et le mazout était d'environ 0,4 %. Nous voyons maintenant qu'elle passe à 65 $ la tonne. Cela représente une augmentation d'environ 60 % de la taxe sur le carbone.
Serait‑il juste de dire — selon l'analyse de Tiff Macklem et la vôtre — qu'il serait possible de réduire l'inflation de plus de 1 % si, en fait, la taxe sur le carbone était supprimée? Si vous n'êtes pas en mesure de répondre immédiatement, ce n'est pas grave. Vous pourrez nous transmettre votre réponse plus tard.
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D'accord. C'est très clair, je vous remercie.
Votre troisième étude, sur la multiplication par deux du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation, ne semble pas comporter d'aspect comportemental, elle non plus.
Selon vous, est-ce que le fait de doubler le crédit d'impôt, soit de le faire passer de 5 000 $ à 10 000 $, pourrait inciter un plus grand nombre de personnes à acheter une première habitation? Ou bien, étant donné le prix de l'immobilier résidentiel actuellement, est-ce que cela serait trop marginal pour modifier le comportement des gens et que, en fait, cela n'aiderait que les personnes qui auraient quand même acheté leur première habitation?
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D'accord. Merci beaucoup.
Je crois que vous trouverez la réponse dans le fait que cet investissement passe par le Compte du Canada, ce qui n'allège pas le fardeau des contribuables, mais libère le gouvernement de l'obligation de consigner cette dépense là où tout le monde peut la voir et l'appliquer aux chiffres que nous étudions ici, dans le cadre de nos travaux.
Malgré le fait que ce projet continue de représenter une accumulation de dépenses plus importantes pour les contribuables canadiens — et je pense que beaucoup sont maintenant d'avis que non seulement cela va coûter plus cher aux contribuables, mais que le rabais auquel le gouvernement finira par vendre ce pipeline augmente sans cesse — ces conclusions et ces chiffres ne parviennent jamais à notre table. Ils ne se rendent pas à la table du Comité des opérations gouvernementales. Il n'y a aucun endroit au Parlement où ces chiffres peuvent être étudiés ou discutés.
Je remarque que si vous ajoutez environ 22 milliards de dollars aux 54 milliards de dollars, les recettes supplémentaires du gouvernement sont essentiellement entièrement dépensées. Environ le tiers de ces dépenses est consacré au pipeline TMX. Nous faisons tout un plat des 54 milliards de dollars, mais je crois que le plus gros problème dont nous ne parlons pas assez, c'est que près de la moitié de cette somme est injectée dans le pipeline TMX. Il n'en est presque jamais question ici au Parlement en raison de ce que je qualifierais d'astuces comptables du gouvernement.
Je ne vous demanderai pas de commenter cette situation, mais je remercie le Comité de m'avoir donné l'occasion de le dire officiellement.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci, monsieur Blaikie. Voilà qui conclut notre période de questions.
Nous tenons à remercier le directeur parlementaire du budget, M. Yves Giroux, et Mme Kristina Grinshpoon. Je vous remercie d'avoir témoigné et répondu aux nombreuses questions que nous voulions vous poser dans le cadre de notre étude.
Chers collègues, comme j'ai attiré votre attention, nos greffiers ont publié un avis de convocation pour la réunion de mercredi, pendant laquelle nous procéderons à l'étude article par article. Si tout se passe bien mercredi, nous pourrions alors passer lundi à l'étude article par article du projet de loi .
Chers collègues, si vous avez des amendements à proposer au projet de loi , je vous demanderais de les soumettre d'ici jeudi midi. Je pense que tout le monde est d'accord.
Merci aux membres. Devrions-nous lever la séance?
La séance est levée.