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Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité.
Je pense que le processus mérite d'être expliqué un peu. Selon le fonctionnement normal du Parlement, les projets de loi sont tout d'abord débattus à la Chambre des communes. Nous ne savons même pas exactement quels seront les projets de loi soumis ni quelle forme ils prendront. Ils peuvent être modifiés à la Chambre des communes. Je pense qu'il est au mieux prématuré de présumer d'une étude préalable, et le mot imprudent est peut-être préférable. Je pense que notre parti est d'avis qu'il faut bien comprendre le projet de loi avant de l'étudier.
Comme je l'ai dit, sa forme pourrait changer radicalement. Nous sommes en situation de gouvernement minoritaire. Des amendements importants pourraient certainement être apportés. Il est tout simplement insensé de l'étudier maintenant. Je pense également qu'il est important d'examiner le contexte dans lequel ce projet de loi est déposé. Nous en sommes à un record de sept ans de résultats économiques décevants après résultats économiques décevants. En fait, j'oserais dire que le vrai nom de la mise à jour financière pourrait être la mise à jour de l'échec.
Étant donné qu'il s'agit d'un document créé par un gouvernement libéral, il y est dit que nous allons avoir des taux d'intérêt élevés, que l'inflation va continuer d'être forte et qu'une récession est même prévue. Dans l'analyse du risque baissier, il y a deux trimestres négatifs, ce qui correspond à la définition technique d'une récession. Très franchement, lorsque nous examinons la situation et que nous nous penchons sur le bilan de ce gouvernement, qui n'est pas transparent et qui ne fait pas preuve d'ouverture, je ne crois pas que c'est une obstruction systématique qui est nécessaire, mais plutôt une discussion sur les enjeux, étant donné le manque de transparence.
Si nous examinons les échecs du gouvernement en matière de transparence, qu'il s'agisse de l'Aga Khan, lorsque le premier ministre a pris des vacances illégales... Il a été reconnu coupable par la commissaire à l'éthique d'avoir profité illégalement de vacances. Puis, nous continuons en parlant du manque de transparence d'un gouvernement qui était censé reconnaître ses erreurs. Nous poursuivons en examinant l'affaire SNC-Lavalin, où nous avons vu une procureure générale, une ministre de la Justice, subir des pressions pour s'ingérer dans une enquête. Ce sont des principes sacro-saints que le gouvernement continue à la fois de brandir et d'abandonner.
Vous allez devoir me pardonner, monsieur le président, si j'insiste sur la transparence et la reddition de comptes. Nous sommes la loyale opposition de Sa Majesté. Notre travail n'est pas de servir d'auditoire et de simplement applaudir échecs après échecs, après échecs, mais d'être dans l'opposition et d'insister pour que les principes de la démocratie soient respectés. Il ne fait aucun doute que certains députés d'en face, certains députés libéraux, s'opposeront au fait qu'on leur demande des comptes. Cela n'est pas une position confortable pour eux, surtout quand on pense à leur bilan d'échecs retentissants.
Puis nous passons du scandale de SNC-Lavalin au scandale de l'organisme UNIS. C'était incroyable. Alors que notre pays traversait une crise, le gouvernement a cherché à donner près d'un milliard de dollars à un organisme qui avait versé des centaines de milliers de dollars à des membres de la famille du premier ministre. Encore une fois, je suis certain que le gouvernement aurait aimé que ce projet de loi soit adopté et que l'opposition ne soit qu'un auditoire passif, fermant les yeux sur les agissements de cette organisation, qui a une histoire trouble et qui a financé la famille Trudeau. Ils auraient aimé que nous ne fassions pas ce que nous sommes censés faire et que nous ne fassions pas preuve de diligence raisonnable en tant que députés, ce qui, bien sûr, comprend la réalisation des études appropriées au moment opportun.
Une étude préalable n'est pas du tout la façon habituelle dont la Chambre fonctionne. J'ai moi-même un projet de loi d'initiative parlementaire qui vient d'être adopté en deuxième lecture. Nous aurons notre deuxième heure de débat. Nous voterons mercredi. Mais je ne pourrai pas en débattre au comité des affaires étrangères tant qu'il n'aura pas été dûment adopté, ce qui est la façon habituelle de fonctionner.
Comme je l'ai dit, il peut y avoir des amendements à la Chambre, et ce débat peut également éclairer le Comité à mesure qu'il avance dans ses travaux. Par conséquent, les conservateurs ne veulent pas simplement détourner le regard. Nous voulons mener une étude en bonne et due forme et tenir un débat en bonne et due forme. Les faits parlent d'eux-mêmes. Franchement, le gouvernement libéral n'a pas gagné notre confiance. Il continue de laisser tomber les Canadiens, qu'il s'agisse de SNC-Lavalin, du scandale UNIS ou de l'Aga Khan, et nous apprenons maintenant que le s'est payé une chambre d'hôtel à 6 000 $ — une chambre d'hôtel à 6 000 $ — à un moment où les Canadiens peinent à joindre les deux bouts.
Franchement, quand on regarde ce qui se trouve dans la mise à jour économique de l'automne, ce n'est pas ce que les gens de la circonscription que je représente demandent; les mères célibataires qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, ou les agriculteurs qui font peut-être face à des restrictions sur les produits clés dont ils ont besoin pour faire fonctionner leur ferme, qu'il s'agisse d'engrais... Ce que ces gens souhaitent aborder lorsqu'ils viennent me parler, ce n'est pas un impôt de 2 % sur le rachat d'actions. Ce n'est pas de cela qu'ils viennent me parler.
Même les étudiants, qui, j'en suis sûr... L'intérêt sur les prêts étudiants est un problème, mais ce n'est pas de cela que les gens viennent me parler. Ce qu'ils viennent me dire, c'est que contrairement à toutes les autres générations qui les ont précédés, ils n'ont pas les moyens de se payer une maison. Il y en a tellement qui vivent dans le sous-sol de leurs parents, il y a des étudiants qui fréquentent les banques alimentaires et il y a des problèmes économiques plus importants. La réalité, c'est que si nous ne maîtrisons pas l'inflation, elle aura pour effet de tout simplement éroder ou annuler toutes les bonnes mesures que le gouvernement pourra prendre.
Examinons l'impact de l'inflation sur les Canadiens, sur les Canadiens à revenu moyen. Le gouvernement est arrivé au pouvoir en promettant de faire tout ce qu'il pouvait pour la classe moyenne et pour ceux qui tentent d'en faire partie, et tout ce que la classe moyenne a vu au cours des sept dernières années, c'est sa capacité économique, sa force économique érodée, corrodée, réduite et même éliminée. Un taux d'inflation de 6, 7 ou 8 % réduit le pouvoir d'achat du Canadien moyen. Si vous gagnez 60 000 $ par année, vous perdez des milliers de dollars avec une inflation à 8 %, des milliers de dollars que vous utiliseriez pour acheter ce dont vous avez besoin. Cela s'ajoute au fait que les impôts coûtent déjà plus à un Canadien que la nourriture, le logement et le transport réunis.
Le NPD aime parler de cupidité, mais il oublie de mentionner la cupidité du gouvernement, ses recettes ayant augmenté pendant cette période d'inflation. Ses revenus ont augmenté davantage que ceux de Loblaws ou des sociétés pétrolières. C'est de la cupidité gouvernementale, mais on n'en entend pas parler. Même avec ces énormes taxes liées à l'inflation qui viennent remplir ses coffres, ce gouvernement en veut plus. Il a besoin de plus. La cupidité gouvernementale est insatiable.
L'énoncé économique de l'automne prévoit que les dépenses vont en fait augmenter de 6 milliards de dollars — 6 milliards de dollars cette année seulement — et, en plus, selon la façon dont on fait le calcul, au cours des cinq prochaines années, l'augmentation pourrait être de 23 à 53 milliards de dollars. Ce sont l'imposition et les dépenses gouvernementales qui nous ont donné un taux d'inflation élevé, des taux d'intérêt élevés et une faible croissance économique. Que propose l'énoncé économique de l'automne? C'est encore plus d'impôts et de dépenses gouvernementales. La définition de la folie, c'est de faire la même chose encore et encore et de s'attendre à des résultats différents. Pourtant, c'est la voie que le gouvernement a choisi de suivre.
Étant donné que nous en sommes maintenant à la septième année d'échec économique, compte tenu de l'énoncé d'une litanie d'échecs de cet automne, oui, nous devrions peut-être prendre le temps d'étudier cet énoncé, de faire notre travail et de suivre le processus approprié, c'est-à-dire d'en débattre à la Chambre. J'espère que nous voudrons aussi avoir un débat qui est à la fois courtois et constructif et qui fait ressortir les différentes dispositions qui pourraient peut-être améliorer ce document.
J'étais moi-même à la Chambre lors du dépôt initial et j'ai entendu beaucoup de commentaires intéressants. Même si les députés du NPD ont prêté allégeance aux libéraux, si vous écoutez leurs discours, vous ne pourrez jamais le deviner. Le NPD a formulé des critiques assez brutales à l'égard de l'énoncé économique de l'automne, mais il l'appuiera quand même.
Je pense qu'ils savent, et force est pour nous de le reconnaître, que les gens souffrent. Nous traversons une véritable crise d'abordabilité. Lorsque je vais à mon épicerie locale, que je m'arrête à une vente aux enchères de bétail locale, que je me rends au Tim Hortons du coin, ou même lorsque j'écoute la radio en me rendant à Ottawa en voiture, je n'entends personne dénoncer à cor et à cri la capitalisation de nos sociétés qu'entraînera un impôt de 2 % sur le rachat d'actions.
Ce que j'entends, ce sont des gens qui ont du mal à payer leur abonnement à Disney+. La vice-première ministre leur dit qu'ils devraient tout simplement l'annuler. Elle ne doit pas côtoyer beaucoup de familles et avoir vu les bienfaits d'une vidéo de Disney+ et les défis avec lesquels les parents ont été aux prises pendant et après la COVID-19.
Lorsque nous examinons l'énoncé économique de l'automne, nous constatons que... Nous ne voyons tout simplement pas beaucoup de mesures qui aideront les Canadiens dans la lutte contre la crise de l'abordabilité.
Il serait extrêmement utile de réduire, de suspendre ou même d'éliminer la taxe sur le carbone. Il est évident que cette taxe fait augmenter tous les coûts. Cela tient à sa conception. C'est pourquoi les libéraux ne peuvent pas faire marche arrière. C'est une sorte de politique de principe, ce qu'ils ont accompli en sept ans, cela, et peut-être la légalisation du pot. Ce sont les deux choses qu'ils ont accomplies.
Le fait est que la taxe sur le carbone a un effet dramatique.
Nous sommes tous d'accord, et j'ai dit à maintes reprises — malgré la désinformation qui circule à notre sujet — que je crois que les changements climatiques sont réels et qu'ils constituent une menace réelle. Ce que je ne crois pas, et ce que le commissaire à l'environnement a dit au comité des comptes publics lorsque j'y étais, c'est que cela a eu une incidence sur l'atteinte de nos cibles d'émissions. En fait, nous n'avons pas atteint un seul objectif, n'est-ce pas? Nous ne pouvons pas nous contenter de taxer pour stimuler la croissance économique, et nous ne pouvons pas simplement taxer pour régler les problèmes liés aux changements climatiques. Cela ne fonctionne tout simplement pas ainsi.
La taxe sur le carbone vise à inciter les gens à adopter des comportements qui réduisent leur production de carbone, mais en réalité, certains de ces comportements ne peuvent pas être modifiés. Le gouvernement aime diaboliser les pollueurs. La façon dont fonctionne cette taxe sur le carbone, c'est qu'elle ne s'attaque pas aux grandes sociétés, mais aux petites gens. On s'en prend aux mères célibataires qui veulent conduire leurs enfants à l'école. On s'en prend aux agriculteurs qui essaient de cultiver leurs champs. On s'en prend à tous les travailleurs canadiens qui essaient simplement de faire leur travail.
Très franchement, pour quelqu'un qui gagne 30 000 $ par année, acheter une Tesla de 100 000 $, comme certains députés que j'ai vus, n'est pas une option. L'équivalent actuel de « Qu'ils mangent de la brioche » est « Qu'ils achètent une voiture électrique ». Ce n'est tout simplement pas abordable pour de nombreux Canadiens.
Même si l'on est un fervent partisan de la taxe sur le carbone, et même si celle-ci nous amenait là où nous voulons aller, un peu de reconnaissance, un peu plus d'écoute à l'égard de notre situation économique, un peu de pragmatisme, un peu de recul par rapport à l'idéologie devraient nous faire dire « D'accord, le prix de l'essence grimpe déjà en flèche, alors l'idée derrière la taxe sur le carbone est d'agir sur les prix pour que les gens se tournent vers autre chose. »
Eh bien, vous savez quoi? Le marché fait déjà cela. L'incapacité du gouvernement à utiliser nos ressources pétrolières et gazières nationales a déjà cet effet. Inutile d'ajouter l'insulte à l'injure. L'effet sur les prix est suffisamment fort. Posez la question à n'importe lequel de mes électeurs. À 2 $ le litre, le message est passé...
Nous pourrions peut-être ralentir un peu les choses et dire, d'accord, faisons une pause — une simple pause — et une fois que les prix baisseront, nous reviendrons à ce message. Le but est de s'assurer que les prix de l'essence, de l'épicerie et du chauffage demeurent élevés, parce que c'est évidemment l'objectif du gouvernement libéral, mais à l'heure actuelle, ils le sont déjà assez. Donnons aux Canadiens un répit concernant cet effet à la hausse sur les prix qui fait littéralement en sorte qu'ils ne pourront pas manger cet hiver et qu'ils ne pourront pas chauffer leur maison.
Beaucoup de Canadiens se chauffent au mazout. Je suis certain que de nombreux Canadiens aimeraient bien installer une pompe géothermique, mais cela coûte des dizaines de milliers de dollars. Quelqu'un qui gagne 60 000 $ ou 70 000 $ par année sait que la moitié de cette somme va au gouvernement, puis il paie son hypothèque et les taux d'intérêt ont augmenté. Ces personnes n'ont pas assez d'argent pour se rendre à la fin du mois, encore moins pour investir dans des rénovations domiciliaires qui peuvent coûter, je crois, 40 000 $ ou 50 000 $ en ce qui a trait à l'énergie géothermique ou pour l'installation de panneaux solaires sur leur maison. Ils n'ont tout simplement pas cet argent.
Il y a une limite à l'argent que peuvent donner les Canadiens aux libéraux, qui en demandent de plus en plus. Ils ont une demande et un besoin insatiables d'argent. Leur cupidité est palpable.
Une autre façon dont ils auraient pu accorder un répit aux Canadiens dans l'énoncé économique de l'automne aurait été de réduire les charges sociales. L'une des faussetés qui circulent malheureusement, c'est que, d'une façon ou d'une autre, en réduisant les charges sociales, les prestations d'assurance-emploi ou le RPC diminuent. Ce n'est pas vrai. La réalité, c'est qu'ils sont déjà en situation d'excédent, et qu'une partie de cet excédent va déjà au Trésor et sert à alimenter la cupidité des libéraux.
En ce qui concerne la cupidité des libéraux et leur besoin d'argent de plus en plus prononcé, ce que nous avons vu, c'est une augmentation des charges sociales année après année. En fait, au cours des sept dernières années, une personne qui gagne la somme énorme de 65 000 $ par année a vu ces charges augmenter de 750 $.
Dans l'ensemble, je suis troublé par le fait que le gouvernement croit que l'argent doit aller à Ottawa avant de revenir aux Canadiens. Peu importe s'il s'agit du remboursement prévu de la taxe sur le carbone pour les agriculteurs ou des divers autres programmes, il faut toujours que l'argent passe par Ottawa. À l'époque de M. Martin, le gouvernement croyait honnêtement que si les Canadiens avaient le contrôle de leur argent, ils le dépenseraient pour de la bière et du maïs soufflé, et nous l'avons vu encore une fois avec la . Elle en est la dernière incarnation avec Disney+.
En réalité, je ferais confiance à n'importe lequel de mes électeurs plutôt qu'à n'importe qui à Ottawa pour savoir comment dépenser son argent. Les gens de la circonscription que je représente et les Canadiens de tout le pays sont tout à fait capables de gérer et de dépenser leur propre argent. Ils n'ont pas besoin d'Ottawa pour cela.
Savez-vous ce qui arrive parfois, monsieur le président? Vous ne le croirez pas. L'argent vient à Ottawa et y reste. Il ne retourne pas aux gens.
Nous avons entendu les libéraux, les uns après les autres, dire aux Canadiens que la taxe sur le carbone n'a aucune incidence sur les recettes. C'est tout simplement faux. Le gouvernement conserve 10 % des fonds, et même les 90 % qui sont redistribués le sont de façon très déséquilibrée, ce qui fait que dans ma circonscription, Northumberland—Peterborough-Sud, les gens de Cobourg et de Port Hope, et davantage encore ceux de Cramahe, Campbellford et Brighton, n'ont pas accès au transport en commun, contrairement à bien des Canadiens dans de nombreuses autres circonscriptions.
Très franchement, les choix qu'ils ont sont limités, ce qui fait que les hausses de prix qui visent à les pousser à trouver une solution de rechange moins énergivore ont l'effet contraire sur eux, parce qu'ils ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Même s'ils pouvaient acquérir un véhicule électrique après avoir économisé tous leurs sous, continué à travailler fort et pris d'excellentes décisions, le gouvernement impose 750 $ de plus en charges salariales pour quelqu'un qui ne gagne que 65 000 $ par année. Le gouvernement triple la taxe sur le carbone. Les taux d'imposition sont incroyables.
Nous faisons également face à une pénurie de main-d'œuvre. Quelle est la réponse de ce gouvernement? « Eh bien, nous allons décourager les gens de travailler. »
Les personnes âgées qui reçoivent le SRG devront payer un dollar pour chaque dollar de récupération de leurs prestations. Une fois qu'ils ont atteint l'énorme somme de 14 000 $, ils commencent à payer de l'impôt sur le revenu. De plus, ils paient la TPS. Il est vrai qu'ils récupèrent une partie de cet argent dans les déductions. Ils paient de l'impôt foncier, la taxe de vente provinciale et l'impôt provincial sur le revenu. Vous allez dire: « Eh bien, cela ne relève pas du fédéral. » Ce n'est pas ainsi que la plupart des Canadiens voient les choses. Ils voient le gouvernement comme une seule entité, qui continue d'en prendre de plus en plus. Je dirais ceci: dans ma province, l'Ontario, du moins, le gouvernement Ford est prêt à réduire ou à suspendre la taxe sur l'essence. Si vous ne voulez pas réduire ou même suspendre la taxe sur le carbone...
Que pensez-vous de cela? Pourquoi ne pas faire ce que les deux plus grands partis de l'opposition — le NPD et le Parti conservateur — réclament, c'est-à-dire éliminer la TPS? Éliminons la TPS sur l'essence et le mazout domestique. La TPS fait augmenter le coût du chauffage et de l'essence. Contrairement à la taxe sur le carbone — comme mes collègues du NPD ne manqueront pas de le souligner —, cette taxe touche les gens d'un océan à l'autre. On pourrait supprimer la TVH, au moins temporairement. On pourrait réduire cela.
Savez-vous que tous les autres pays du G7 ont réduit les taxes sur le carburant d'une façon ou d'une autre? Nous sommes les seuls à faire le contraire. Comme je l'ai dit, les coffres de l'État débordent à cause de l'inflation. Ils prennent littéralement notre argent. Savez-vous d'où vient cet argent? Les riches de notre société ont vu la valeur de leurs maisons d'un million de dollars passer à deux millions de dollars. Dans certains cas, ils ont vu leurs actions augmenter, mais maintenant, même cela diminue.
Ce sont les personnes les plus vulnérables de notre collectivité, c'est-à-dire les personnes âgées à revenu fixe et celles qui se trouvent au bas de l'échelle économique, qui sont les plus durement touchées. Si, en fait, vous gagnez 200 000 $ par année et que vos coûts augmentent de 10 %, ce n'est pas agréable, mais au moins vous pouvez manger. Si vous gagnez 30 000 $ par année et que le coût de la vie augmente de 10 %, cela signifie certainement que vous diluerez le lait de vos enfants et que vous irez à la banque alimentaire. En un mois seulement, au Canada, 1,5 million de Canadiens se sont adressés aux banques alimentaires. C'est un chiffre renversant. Un tiers d'entre eux étaient des enfants. Cela fait 500 000 enfants. En un mois, 500 000 enfants ont eu recours aux banques alimentaires.
C'est à cause de l'inflation. C'est l'éléphant dans la pièce dont l'énoncé économique de l'automne ne tient pas compte. En fait, selon leurs prévisions, l'inflation a diminué comme par magie pour s'établir à 3,5 %. Rien n'explique cette réduction, si ce n'est que cela fait mieux paraître les chiffres. Qu'arrive-t-il si l'inflation continue d'augmenter? Cette situation, combinée à deux trimestres de déclin de l'économie — ce qui est à prévoir —, est ce qu'on appelle la « stagflation ».
Savez-vous quand nous avons eu la dernière stagflation? C'était à l'époque où Pierre Elliott Trudeau était premier ministre. C'est lui qui a parlé de cela le premier. Ce sont lui et Jimmy Carter qui ont créé ce terme. Ce sont eux qui ont créé ces politiques de gauche, qui mènent toujours à la même chose. On ne peut pas à la fois imposer et dépenser et devenir prospère. Cela ne fonctionne tout simplement pas ainsi. En fait, le grand Winston Churchill disait que le recours à la taxation pour accéder à la prospérité équivalait à mettre les pieds dans un seau, à attraper la poignée et à essayer d'en sortir. Cela ne fonctionne tout simplement pas.
Qu'aurions-nous aimé voir d'autre dans l'énoncé économique de l'automne? Ils prévoient — comme je l'ai dit — une récession potentielle. On s'attendrait à ce que cet énoncé contienne quelque chose pour encourager la croissance économique. Je ne vois toujours rien qui stimule cette croissance. La croissance économique est l'élixir magique qui guérira de nombreux problèmes économiques. Lorsque nous avons une forte croissance économique, nous sommes en mesure de faire face à bon nombre de nos autres problèmes et défis.
Lorsque le gouvernement dit: « Attention, les voyants sont au rouge et au jaune, nous pouvons nous attendre à une récession potentielle », ce qui, selon leurs prévisions à la baisse...
Fait intéressant, selon leur projection normale ou leur projection de ce à quoi ils se seraient attendus, il y a un trimestre négatif et un trimestre à 0,0. C'est presque comme s'ils avaient évité de faire leurs devoirs, monsieur le président. Dans leur principale projection, ils ne parlent pas de récession. C'est bizarre. Ce n'était pas 0,1. Ce n'était pas moins 0,1. Ce n'était pas moins 0,2. C'était zéro. C'est le niveau le plus bas qu'on puisse avoir dans une projection sans prévoir de récession, ce qui est assez intéressant.
Pour revenir à ce que je disais au sujet de la croissance économique, si l'énoncé et les projections sont exacts — et de nombreux économistes du secteur privé ont dit à peu près la même chose, à savoir que nous pouvons nous attendre à un ralentissement économique, sinon à une récession complète —, on peut s'attendre à voir une croissance économique.
Selon nous, on pourrait s'attendre à des réductions d'impôt ciblées, à des mesures fiscales ciblées, pour inciter les propriétaires d'entreprise à prendre des risques et à investir dans l'économie pour atténuer ce résultat. C'est la philosophie keynésienne. Si vous savez que vous entrez dans une récession, vous réduisez les impôts.
Mes amis à ma gauche auraient sans doute dû réclamer une augmentation des dépenses pour se prémunir contre le ralentissement économique à venir. Nous n'avons pas vraiment constaté cela. Les discours du NPD à ce sujet ont semblé étrangement contradictoires, en soulignant comment cet énoncé économique était terrible, mais en ajoutant immédiatement qu'ils allaient voter pour. C'était une contradiction tellement étrange. Je suis certain que les réunions de leur caucus sont très intéressantes, compte tenu de cette énorme dissonance entre leur vote et leurs commentaires, publics et autres.
Si le NPD est sérieux dans ses propos, le Comité pourrait peut-être envisager de suspendre la TPS sur le carburant et le chauffage domestique. S'ils voulaient vraiment aider les Canadiens, ils se joindraient peut-être à nous dans cette démarche.
Comme je l'ai dit — et je vais continuer d'en parler aussi longtemps qu'il le faudra —, la réalité, c'est que les conservateurs défendront les principes de la démocratie, de la reddition de comptes et de la transparence. Nous n'approuverons tout simplement pas aveuglément les projets de loi de ce gouvernement.
Nous agirions ainsi de toute façon, parce que je n'ai aucune obligation envers les membres du Comité, le gouvernement libéral et même mon parti. C'est pour les Canadiens. Les Canadiens — les gens de Northumberland—Peterborough-Sud — m'ont envoyé ici non pas pour approuver automatiquement des projets de loi, mais pour faire mon travail, suivre la procédure parlementaire et veiller à nous faire entendre et à discuter.
Il s'agit de milliards de dollars. De dire que le 30 novembre, nous irons de l'avant, peu importe ce qui arrivera, est contraire à la démocratie. Peut-être que, sous certains gouvernements dans le monde, cela serait acceptable, mais pas ici au Canada, ni avec les conservateurs comme opposition officielle. Nous continuerons de demander des comptes au gouvernement libéral.
Je vais m'arrêter ici.
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Merci, monsieur le président.
Lorsque j'ai vu apparaître cette motion pour la première fois, j'ai été assez confus. Je fais partie de la promotion de 2019, ce qui fait que j'ai passé la moitié de mon temps ou presque en Zoom, mais d'après ce que j'ai compris depuis que je suis ici, la législation doit suivre un processus. Elle est présentée, débattue à la Chambre, puis mise aux voix pour être renvoyée au comité.
Maintenant, je suppose que le problème que j'ai avec cette motion, c'est que nous n'avons pas, à la Chambre, voté pour le renvoi du projet de loi au comité, alors je ne comprends pas très bien pourquoi cette motion est soumise. En fait, c'est un peu dérangeant. Les Canadiens ont voté lors de deux élections, l'une en 2019 et l'autre, qui n'était pas nécessaire, en 2021, ce qui a entraîné des gouvernements minoritaires. Ils ont voté — ces deux élections ont coûté des centaines de millions de dollars — pour nous envoyer ici pour étudier des projets de loi.
Je pense qu'ils auraient beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi ce comité présuppose que le projet de loi sera adopté à la Chambre. Je pense que c'est le message sous-jacent de cette motion. Vous demandez au Comité d'étudier quelque chose qui ne lui a pas été renvoyé par la Chambre.
Je trouve cela assez inhabituel. Il n'est pas approprié d'essayer de présenter cette motion au Comité avant qu'un vote ait eu lieu.
Je vais vous donner un exemple concret. Bon nombre d'entre vous connaissent mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi . Beaucoup de libéraux sont au courant de cela. J'en ai parlé à plusieurs d'entre eux, dont certains sont d'ailleurs ici aujourd'hui.
Le projet de loi a été appelé « loi visant à soutenir les organismes de bienfaisance canadiens » et visait à s'appuyer sur une loi existante pour accorder une exonération de l'impôt sur les gains en capital aux actions privées et aux biens immobiliers, comme c'est le cas actuellement pour les titres cotés en bourse. Par exemple, à l'heure actuelle, si vous voulez faire une contribution à partir de vos actions cotées en bourse au Musée canadien pour les droits de la personne de Winnipeg, vous pouvez le faire, et vous obtiendrez un reçu aux fins de l'impôt pour le montant total de la contribution, ainsi qu'une exonération de l'impôt sur les gains en capital. C'est la loi du pays depuis plus de 20 ans. Mon projet de loi visait à étendre cela au produit de la vente d'actions privées et de biens immobiliers.
La raison pour laquelle je soulève la question, c'est que j'ai suivi tous les processus appropriés. J'ai fait rédiger le projet de loi, je l'ai présenté à la Chambre, nous avons eu notre première heure de débat et nous avons eu notre deuxième heure de débat. J'ai passé des mois à discuter avec des collègues et des députés de tous les partis de la Chambre, du Parti vert au NPD, en passant par le Bloc et les libéraux, pour essayer d'obtenir des appuis pour ce projet de loi.
J'ai fait tout ce que j'étais censé faire en tant que législateur pour présenter mon projet de loi. Après la deuxième heure de débat, il a été mis aux voix. Je n'ai pas de rancœur, c'est de bonne guerre, et j'accepte la volonté du Parlement, mais le Parlement n'a pas voté pour renvoyer le projet de loi au comité. En fait, il aurait été renvoyé à ce comité s'il avait été adopté.
Avec le recul, et si c'est ainsi que les choses doivent se passer, chaque fois que je présenterai un projet de loi d'initiative parlementaire, je soumettrai une motion au comité des finances, et j'encourage tous les députés à faire de même. Il suffit de présenter une motion et de la faire examiner par le Comité avant même que la Chambre ne se prononce. Pourquoi s'embêter avec des formalités comme un vote à la Chambre des communes? Sautons tout simplement cette étape, renvoyons le projet de loi au comité et étudions-le ici.
Je me demande ce qui serait arrivé si j'avais fait cela et si le Comité avait accepté de recevoir le projet de loi avant le vote à la Chambre. Que se serait-il passé si nous avions convenu de l'étudier et si nous avions passé des semaines à faire l'étude article par article, à entendre des témoins des divers organismes de bienfaisance du pays, des comptables fiscalistes susceptibles de nous donner des conseils, de même que des représentants de la fonction publique? Et si nous l'avions fait avant le vote à la Chambre?
Vous savez ce qui serait arrivé, monsieur le président. Nous aurions perdu beaucoup de temps.
Je ne pense pas que la lacune sous-jacente de cette motion, celle de M. Beech, soit qu'elle présuppose la volonté du Parlement. On nous demande d'étudier un projet de loi dont on n'a pas appuyé le renvoi au comité, et c'est une lacune fondamentale.
J'aimerais maintenant parler un peu de mon expérience au sein de ce comité. Certains d'entre vous se souviendront peut-être que je faisais partie de ce comité au cours de ma première année ici, puis que j'ai siégé au comité des affaires étrangères. L'année où j'en faisais partie, j'ai pu parler aux gouverneurs de la banque. Le gouverneur sortant, M. Poloz, et le nouveau gouverneur, M. Macklem, ont comparu. C'était en mai et juin 2020. J'ai pu poser des questions aux deux. Le fait est que je me reporte assez souvent à ces séries de questions parce qu'elles sont très intéressantes.
Celles que j'ai posées au gouverneur Poloz ressemblaient à peu près à ceci. Ne pensez-vous pas que ce programme d'assouplissement quantitatif dans lequel vous vous engagez pour augmenter la masse monétaire pourrait provoquer une inflation, et que celle-ci pourrait entraîner une hausse des taux d'intérêt? Je lui ai donné des exemples historiques, par exemple, ce qui s'est passé en République de Weimar après la Première Guerre mondiale, lorsque le gouvernement allemand a commencé à imprimer de l'argent pour financer des indemnités de guerre et que l'hyperinflation s'est installée, les gens se rendant littéralement au marché avec des brouettes pleines d'argent, sans savoir combien leurs achats allaient leur coûter.
Savez-vous ce que M. Poloz a répondu à la question de savoir si cela entraînerait une inflation ou une hausse des taux d'intérêt? Il a dit que non, que nous étions à un niveau si bas que les parlementaires devraient s'inquiéter de la déflation, que ce serait la pire chose qui pourrait arriver. Selon lui, nous n'aurions pas d'inflation, et si les taux d'intérêt devaient augmenter un jour, ce serait une bonne chose.
Allez réécouter cet enregistrement. C'est exactement ce qu'il a dit. C'est une conversation très intéressante.
Savez-vous quoi? Un mois plus tard, le gouverneur Macklem a comparu, et je lui ai demandé la même chose. Je lui ai demandé si ce programme d'assouplissement quantitatif qu'il entreprenait allait avoir un certain effet, si l'augmentation de près de 25 % de la masse monétaire, celle-ci passant de 1,8 billion de dollars à 2,3 billions de dollars, pourrait avoir un effet sur le coût des biens dans notre économie. Eh bien, savez-vous ce qu'il a répondu? Il a répondu que non et que nous étions à un niveau si bas qu'il ne s'inquiétait pas de l'inflation, que cela n'allait pas se produire et qu'il ne s'inquiétait pas de la hausse des taux d'intérêt. Selon lui, si les taux d'intérêt devaient augmenter, ce qui était susceptible d'arriver, ce serait une bonne chose.
Voilà ce que ces deux hommes m'ont répondu.
Revenons à aujourd'hui, où les taux d'intérêt à un jour sont passés de 0,25 % à 3,75 % en environ six mois. Les paiements hypothécaires des gens ont quadruplé, ce qui s'ajoute à la taxe sur le carbone qui a triplé. Les paiements hypothécaires des gens ont littéralement quadruplé du jour au lendemain.
Revenons donc à aujourd'hui. Que disent ces mêmes personnes? Mark Carney dit que, selon lui, la Banque du Canada est allée trop loin et qu'elle aurait dû mettre fin plus tôt à son programme d'assouplissement quantitatif. Le sous-gouverneur Beaudry, qui est à la banque en ce moment même, dit des choses semblables. Même le gouverneur Macklem a maintenant le même discours. Tout cela est très inquiétant.
J'aimerais ajouter une autre chose. J'aimerais parler un instant du premier ministre Paul Martin. Avant que Paul Martin ne soit premier ministre, lorsqu'il était ministre des Finances, en 1995, il a présenté le budget le plus draconien de l'histoire de notre pays. Si vous ne savez pas de quoi je parle, je vous invite à le consulter. Il a réduit les paiements de transfert. Il a coupé dans les transferts aux provinces pour la santé et l'éducation. Pouvez-vous imaginer un gouvernement qui essaie de faire cela aujourd'hui? C'est pourtant ce qui est arrivé. Pourquoi l'a-t-il fait? Comme j'ai la parole, c'est une question de pure forme, et je vous prierais de ne pas y répondre.
Pourquoi l'a-t-il fait? Pourquoi a-t-il coupé dans les transferts aux provinces? S'est-il réveillé un matin en pensant que ce serait une bonne idée, que nous pourrions peut-être équilibrer le budget un peu plus rapidement? L'a-t-il fait parce qu'il le voulait? Eh bien, non. Nous savons qu'il ne l'a pas fait parce qu'il le voulait; il l'a fait parce qu'il y était obligé.
Pourquoi a-t-il été obligé de le faire? C'est parce que les importantes dépenses du gouvernement avaient fait grimper les taux d'intérêt dans les années 1990 à 6 ou 7 %, dont le service de la dette représentait une proportion massive — est-ce que cela vous dit quelque chose?
Ne répondez pas à cette question. C'est aussi une question rhétorique.
Les déficits gouvernementaux et la dette avaient augmenté, les taux d'intérêt avaient augmenté et le service de la dette faisait partie intégrante des obligations financières du gouvernement, tout comme maintenant. L'estimation conservatrice, qui est tirée, je crois, de la mise à jour économique de l'automne, est que l'an prochain, le service de la dette sera de 40 milliards de dollars, alors qu'il était de 23 milliards de dollars, soit presque le double et un montant presque aussi élevé que celui des transferts en santé.
Mais ce n'est pas exactement la raison pour laquelle il l'a fait. Savez-vous pourquoi il l'a fait? Il a été forcé de le faire. Il a été obligé de le faire parce que les agences de cotation des obligations ont abaissé la cote du Canada. Le Wall Street Journal ou le Washington Post, un de ces journaux, a dit du Canada qu'il était dans une situation économique désespérée, sur le point de devenir un pays du tiers monde. Ce sont les termes qui avaient été utilisés à l'époque.
Paul Martin ne l'a pas fait parce qu'il le voulait, parce que cela le rendait heureux, mais parce qu'il y était obligé. Je crains beaucoup — et j'en ai déjà parlé dans mes discours à la Chambre — que nous nous engagions dans la même voie. J'ai fait une mise en garde par le passé, car j'ai vécu les années où les taux d'intérêt étaient élevés.
Monsieur le président, je vais m'écarter un instant du sujet, si vous me le permettez. Lorsque j'ai acheté mon premier logement en 1989 à Winnipeg — c'était un condo à Osborne Village —, il m'a coûté 86 000 $. J'avais un prêt hypothécaire de 75 000 $ à la Banque TD. Savez-vous quel était le taux d'intérêt de ce prêt? C'était 12,75 %. C'était une première hypothèque. C'était un bon taux. C'était un très bon taux, et j'avais eu de la chance de l'obtenir.
Nous nous engageons sur une voie très dangereuse, et cet énoncé comporte deux mesures qui vont empirer les choses. C'est une mauvaise solution. C'est un mauvais remède pour l'économie. Quelles sont ces deux mesures? Ce sont l'augmentation des dépenses d'au moins 20 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, et l'augmentation des impôts. Ils augmentent l'impôt sur le revenu des Canadiens.
La taxe d'accise est ma bête noire. Ils veulent en fait exiger plus — 6 ou 7 % de plus — pour une bière. C'est un sacrilège au Canada. Laissez la bière tranquille. Laissons les gens prendre une bière s'ils le veulent. Malgré cela, le gouvernement pense que c'est la solution.
Ils veulent maintenant imposer les rachats d'actions. Ce que je trouve intéressant à ce sujet, c'est que lorsqu'ils ont introduit les règles de l'impôt sur le revenu fractionné, l'une des choses qu'ils ont changées est la suivante: si vous conservez dans votre entreprise un revenu que vous n'utilisez pas à des fins commerciales — ce qu'ils ont appelé le revenu passif —, nous allons augmenter votre taux d'imposition à votre taux d'imposition nominal et, essentiellement, ce revenu sera imposé comme un revenu personnel. Les intérêts que vous avez gagnés, ou les dividendes que vous avez gagnés, sur le revenu passif d'une entreprise vont être imposés à un taux plus élevé.
Pourquoi ont-ils fait cela? C'est parce qu'ils voulaient que cet argent sorte des entreprises et contribue à l'économie. C'était la raison d'être de la politique fiscale, et les gens d'affaires de tout le pays ont commencé à se débarrasser de leurs investissements passifs et à les retirer de leurs entreprises, afin de pouvoir réduire le fardeau fiscal que le gouvernement leur avait soudainement imposé. Je dis tout à coup parce que c'est exactement ce qui s'est passé. Il n'y a eu aucune consultation à ce sujet.
Maintenant, trois ans plus tard, ils adoptent une politique qui, ironiquement, vise exactement le contraire en ce qui concerne les sociétés cotées en bourse. L'impôt de 2 % sur les rachats d'actions vise à forcer les entreprises à garder leur revenu passif dans leur entreprise. Les entreprises, selon qu'elles sont privées ou publiques, ne sont pas traitées de la même façon.
Vous dites aux sociétés privées canadiennes qu'elles ne peuvent pas avoir de revenu passif, qu'elles vont payer une pénalité pour cela. Ce que l'on dit maintenant aux sociétés cotées en bourse, c'est qu'elles doivent garder cet argent dans leur entreprise parce qu'elles pourraient en avoir besoin pour étendre leurs activités.
Le gouvernement ne devrait pas dire aux sociétés cotées en bourse à quoi elles doivent consacrer leur argent. C'est une intrusion de l'État qui ne devrait jamais se produire. Ces entreprises devraient pouvoir décider elles-mêmes si elles ont besoin de ce capital ou non, mais c'est une tout autre histoire.
Je suis donc déçu, et le mot est faible pour exprimer ce que je ressens au sujet de la mise à jour économique de l'automne, mais surtout au sujet de l'injustice procédurale sous-jacente de cette motion qui présuppose la volonté de la Chambre et présume que le NPD votera comme le gouvernement à l'étape de la deuxième lecture.
Ils ne lui ont pas encore tenu tête. Il se peut que cela n'arrive jamais. Peut-être que certains d'entre eux verront enfin clair et se rendront compte de l'erreur qu'ils ont commise, de la façon dont ils ont fait fausse route en suivant ce gouvernement. Le fait est que nous ne le savons pas. Cette motion suppose que c'est effectivement le cas, et c'est tout simplement inacceptable. C'est inacceptable, mais si cette motion est adoptée, je vais suivre cet exemple tout le temps. Je vais présenter des motions concernant mes projets de loi d'initiative parlementaire. Je pense que nous devrions tous envisager de présenter des motions sur les projets de loi qui nous intéressent, afin qu'ils fassent l'objet d'une étude préalable avant d'être adoptés par la Chambre. Pourquoi pas?
C'est ce que nous faisons maintenant. Je suppose que les choses ont changé ici.
Cela dit, je suis très, très préoccupé par ce changement de processus qui, à mon avis, ne peut avoir qu'un effet délétère sur la façon dont nous envisageons... en passant, cela suppose également que le fait que nous débattions d'un projet de loi à la Chambre n'a pas d'importance. J'entends trop souvent parler d'attribution de temps. À maintes reprises, le gouvernement a coupé court aux débats à la Chambre en disant que les députés n'avaient absolument rien d'utile à dire et qu'il fallait renvoyer le projet de loi au comité, où il pourrait faire l'objet d'une véritable discussion. Cela n'est pas important. Pourquoi alors dépensons-nous des milliards et des milliards de dollars pour la Chambre? Pourquoi consacrons-nous des milliards de dollars à la rénovation de l'édifice du Centre alors que le gouvernement libéral ne cesse de répéter que cela n'est pas important? Cela n'est pas important. Les députés n'ont pas besoin d'intervenir à la Chambre. Renvoyons le projet de loi au comité avant même qu'il soit adopté, avant même de connaître la volonté des élus. Renvoyons-le au comité avant même que les votes aient lieu. Cela n'a tout simplement pas de bon sens.
Sur ce, je pense avoir fait valoir mon point de vue. Je vais céder mon temps de parole et la parole à quelqu'un d'autre, monsieur le président, mais je demande à être réinscrit sur la liste des intervenants, simplement parce que j'ai peut-être d'autres révélations importantes qui seront de la plus haute importance pour le Comité aujourd'hui.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais revenir à la question qui nous occupe, c'est-à-dire la façon dont le Comité va mener ses travaux au cours des prochaines semaines.
Cependant, j'aimerais commencer par revenir sur certaines observations qui ont été faites aujourd'hui. Je remarque qu'un député en particulier s'est dit préoccupé par la perte de temps, et je me demande si les gens qui nous regardent à la maison ou qui consulteront le compte rendu à un moment donné à l'avenir auront l'impression que nous avons fait du bon travail pour ce qui est de nous préoccuper sérieusement de la perte de temps. À la fin de la dernière réunion, j'étais frustré de voir que nous n'avions pas de plan pour la réunion d'aujourd'hui, et c'est une frustration constante de nous voir assis autour de la table à nous défouler, ce qui n'est pas une chose illégitime à faire sur la Colline du Parlement, mais en temps et lieu. Je préférerais me défouler dans le contexte d'une étude productive de quelque chose, plutôt que de tenir une discussion sans fin sur ce que nous allons inscrire à l'ordre du jour des prochaines réunions. Il me semble que ce n'est pas à ce niveau que nous devrions avoir des différends insolubles autour de cette table.
Je commencerais par signaler cela et par dire que j'ai hâte que nous en arrivions à une conclusion sur la voie à suivre pour le Comité, car je crois que nous ferons un travail plus productif, ce qui inclura l'exploration de bon nombre des mêmes questions que les députés ont abordées ici aujourd'hui, si nous le faisons dans le contexte d'une étude appropriée. Je remarque que certains députés ont dit que le projet de loi n'a pas été renvoyé par la Chambre. C'est certainement vrai. Ils disent qu'ils ne se sentent pas prêts à entreprendre une étude. Compte tenu du nombre de commentaires qui ont été faits au sujet du contenu de l'énoncé économique de l'automne et du projet de loi qui a déjà été déposé à la Chambre, il me semble que les députés autour de cette table sont bien placés pour commencer à parler du contenu du projet de loi. En fait, c'est ce qu'ils font. Ma question est la suivante: pourquoi ne pouvons-nous pas le faire dans le cadre d'une étude du projet de loi? Cela servirait ensuite à une étude en bonne et due forme, ainsi qu'aux conclusions que nous tirerons, quelles qu'elles soient, au sujet du projet de loi. Nous pourrions le faire, non seulement dans le cadre d'une étude en bonne et due forme, mais aussi en présence d'autres personnes que nous-mêmes à la table, qu'il s'agisse de fonctionnaires du ministère des Finances ou d'intervenants de la société canadienne, qui ont des préoccupations légitimes au sujet du contenu du projet de loi. Je pense que nous aurions une meilleure conversation si leur contribution faisait partie intégrante de ce que nous faisons ici aujourd'hui, et cela aurait pu être le cas si nous nous étions entendus plus tôt sur la façon dont nous voulons procéder à l'étude du projet de loi.
J'accepte la frustration de certains députés au sujet de l'idée d'une étude préliminaire. Je ne pense pas que ce soit une habitude à prendre, mais je dirais que, d'après mon expérience au Parlement, nous manquons souvent de temps. Ce sont souvent les mêmes personnes qui se plaignent plus tard de manquer de temps pour mener une étude approfondie qui sont réticentes à mener des études préliminaires.
Pour qu'il n'y ait pas de confusion, je parle précisément des conservateurs qui ne permettent que le débat se prolonge sur certains projets de loi. Puis, lorsque le projet de loi est renvoyé au comité, nous nous engageons dans ce genre de discussions interminables sur ce que nous allons étudier ou sur la pertinence d'une étude ou sur quoi que ce soit d'autre, alors qu'on fait habituellement face à certaines échéances. Je dirais que, surtout lorsqu'il s'agit d'un projet de loi d'initiative ministérielle concernant un budget ou un énoncé économique de l'automne, il y a des éléments qui changent le marché et qui auront des conséquences réelles. Je dirais que, dans le cas de ce projet de loi, nous parlons du dividende pour la relance, d'une augmentation du taux d'imposition des sociétés pour les institutions financières et de l'élimination des intérêts sur les prêts étudiants. Ce sont des choses qui devraient être en place pour la prochaine année d'imposition, et le temps presse. Nous commençons une période de cinq semaines au cours de laquelle des dispositions législatives doivent être adoptées si l'on veut qu'elles soient en vigueur l'année suivante. Non seulement elles ne seront pas en place pour le 1er janvier de l'année suivante, mais elles ne le seront pas non plus avant une bonne partie de l'année prochaine parce que le Parlement ne siégera pas avant le dernier lundi de janvier — c'est à ce moment-là que les choses redémarreront.
Le délai est donc raisonnable. Je pense qu'il incombe aux membres du Comité de s'en préoccuper, et cela signifie certaines choses pour l'adoption du projet de loi en comité, alors il est logique que nous commencions à l'étudier maintenant.
Voici un petit conseil en matière de procédure à l'intention des membres du Comité: il est impossible de modifier le contenu d'un projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, de sorte que la préoccupation selon laquelle le projet de loi pourrait changer, non seulement radicalement, mais même légèrement, n'est pas fondée. J'espère que les députés prendront bonne note de cette information sur le processus parlementaire. Il y a trois types d'amendements que vous pouvez proposer à l'étape de la deuxième lecture. Vous pouvez proposer un amendement de renvoi, un amendement motivé et une motion d'instruction au comité. Ce sont les trois types. Aucun d'entre eux ne modifie le contenu du projet de loi, lequel a fait l'objet d'une étude préalable dans la motion de voies et moyens du vendredi suivant l'énoncé économique.
Les députés qui ne sont pas certains de la position du NPD savent que nous avons voté pour cette motion de voies et moyens, qui contenait une version presque identique du projet de loi. La motion de voies et moyens doit être approuvée pour que le projet de loi puisse être déposé. Nous avons voté pour la motion de voies et moyens, qui correspondait essentiellement au contenu du projet de loi. Les députés peuvent s'attendre à ce que le projet de loi soit renvoyé au comité, d'une façon ou d'une autre, avec l'appui du NPD.
Pour certains députés, cela semble être une contradiction. Je ne suis pas du tout de cet avis. Ce n'est pas une contradiction que d'appuyer des choses qui, selon vous, ne vont pas assez loin, ou qui ne contiennent pas des choses qui, si vous en aviez le choix, seraient là, et que vous pensez qu'il y a d'autres bonnes raisons de les appuyer. Nous appuyons certaines des mesures prévues. Les néo-démocrates appuient le rachat d'actions. Nous appuyons le dividende pour la relance. En fait, c'était l'un des éléments de l'entente de soutien et de confiance. Nous avons estimé qu'il était très important que les institutions financières qui ont bénéficié considérablement des fonds publics pendant la pandémie, ce dont le chef conservateur adore parler, soient obligées de rembourser une partie de cet argent. Voilà en quoi consiste le dividende de la relance.
Franchement, j'ai été choqué par le silence du chef conservateur au sujet d'une initiative qui vise à récupérer les fonds publics, au sujet desquels il a des plaintes répétées, auprès des institutions financières pour les remettre aux Canadiens. Ce n'est pas pour que l'argent puisse servir aux largesses du gouvernement — il y a de véritables préoccupations au sujet des largesses de ce gouvernement —, mais pour qu'il puisse servir à financer des choses comme le remboursement de la TPS. J'ajouterais que tous les partis l'ont appuyé et que les néo-démocrates se battaient depuis longtemps pour cela. Lorsque le projet de loi a été déposé, il n'était pas clair que les conservateurs l'appuieraient. Ils l'ont finalement fait, et je leur en suis reconnaissant. C'était une bonne chose. Mais nous croyons aussi qu'il faut avoir les fonds nécessaires.
J'entends les conservateurs parler du fait que le gouvernement reçoit beaucoup d'argent et de ses largesses. Ils parlent aussi du fait que le gouvernement a encore un gros déficit et une dette énorme. Eh bien, d'où pensez-vous que le remboursement du déficit viendra s'il ne vient pas des recettes?
Lorsque nous parlons de choses comme le dividende de la relance, qui cible directement les gens qui se sont retrouvés plus riches qu'ils n'auraient dû, afin de remettre cet argent dans les coffres du gouvernement, qui n'a pas de budget équilibré, cela s'appelle s'attaquer à un problème. Il ne s'agit pas de largesse. Ce n'est pas du socialisme, ou un autre terme de propagande que les gens voudraient utiliser. C'est une bonne politique. Il s'agit en fait de trouver une façon de régler le problème au lieu de se plaindre continuellement en vue de se faire élire, sans vraiment proposer de véritables solutions.
C'est pourquoi nous sommes prêts à appuyer ce projet de loi. C'est parce que nous pensons qu'il y a des choses là-dedans qui feront vraiment une différence. Nous reconnaissons que ce soutien doit être fourni en temps opportun pour que les Canadiens en profitent. C'est pourquoi je suis prêt à mettre de côté mes réserves habituelles au sujet des examens préalables et à passer à autre chose. J'aimerais entendre d'autres personnes de partout au pays dire ce qu'elles pensent de ce projet de loi et voir s'il y a des possibilités de l'améliorer, avec suffisamment de temps pour le faire, au lieu de se plaindre encore du fait que nous n'avons pas eu le temps de le faire. C'est une responsabilité qui incombe aux membres de ce comité pour que nous puissions aller de l'avant.
Avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas la même chose que les projets de loi d'initiative parlementaire, qui sont importants. J'appuie la présentation d'un grand nombre de projets de loi d'initiative parlementaire à cette table. Mais ce n'est pas comme si, parce que nous allons faire une étude préliminaire d'un important projet de loi du gouvernement qui porte sur l'un des deux documents financiers de base de l'année, tout à coup, la boîte de Pandore va s'ouvrir et nous devrons faire un examen préalable de chaque projet de loi qui est présenté à la Chambre. C'est un projet de loi différent qui a des conséquences différentes et un échéancier différent.
C'est pourquoi je suis prêt à appuyer une étude préliminaire. Je suis également prêt à le faire d'une manière qui offre aux conservateurs une partie de ce qu'ils ont dit vouloir autour de cette table, y compris un retour rapide à l'étude du projet de loi , une fois que nous aurons terminé ces travaux. Je pense qu'il est important que nous prenions au sérieux les affaires émanant des députés et que cela se fasse de la bonne façon. Je serai heureux d'ajouter cela à la liste si cela signifie que nous pouvons nous entendre. Je pense que ce serait une très bonne chose.
Je note également que les conservateurs ont présenté une motion — qui n'a peut-être pas encore été officiellement annoncée, mais dont il a été question à cette table — pour inviter de nouveau la ministre des Finances et le gouverneur de la Banque du Canada. J'ai exprimé ma volonté d'appuyer cela. Je pense que c'est une bonne chose.
Mais nous aurions pu faire une partie de ce travail à ce moment-là, et je suis frustré que nous ayons une autre réunion où nous sommes tous en train de faire la causette sur tout ce que nous aimerions faire ici et que nous n'en fassions rien.
Voyons plutôt comment nous allons procéder. S'il y a moyen d'inclure dans la motion le retour rapide au projet de loi , s'il y a moyen d'avoir une entente pour traiter rapidement la motion que le porte-parole conservateur en matière de finances a présentée et pour prévoir ensuite un moment pour le faire, c'est très bien, mais adoptons un ensemble de mesures qui nous permettront d'avoir un plan pour les neuf réunions d'ici Noël et pour que nous puissions effectivement faire notre travail et régler tout cela.
Nous avons assez de temps pour que chacun puisse faire ce qui lui tient à cœur, et je pense que nous pouvons y pourvoir, mais nous allons devoir faire mieux que ce que nous avons fait aujourd'hui, faute de quoi nous allons perdre une autre réunion mercredi, ce qui serait encore plus fâcheux. Il devient difficile de prendre au sérieux les gens qui se plaignent que les choses vont trop vite et qu'ils n'ont pas assez de temps, alors que nous avons consacré deux séances à discuter de la planification des réunions. C'est ridicule.
Voilà ce que j'en pense. C'est une proposition permanente de ma part. J'espère que les gens ici présents s'en saisiront et que nous trouverons une solution aujourd'hui pour faire du vrai travail mercredi, parce que, je vous le dis, si je me présente mercredi et que nous continuons ainsi, mon humeur va continuer à se détériorer, et ce ne sera pas drôle, ni pour moi ni pour personne.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est un honneur d'être ici pour discuter avec vous.
J'aimerais aborder nos préoccupations ponctuelles concernant la prolongation des heures à la Chambre et l'étape du comité dans une perspective à long terme. Comme membre du Comité permanent des anciens combattants, je peux vous dire que je m'inquiète du temps dont nous disposons, compte tenu des sujets très sérieux dont nous discutons également.
Je m'en inquiète, parce qu'il s'agit d'un changement de procédure à un moment où beaucoup de comités se demandent de combien de temps ils disposeront pour étudier les questions dont ils sont saisis avant le congé de Noël et, bien sûr, à l'approche de la nouvelle année, comme l'a dit la députée.
J'aimerais aborder la question sous deux angles.
Premièrement, comme députée, je représente la Saskatchewan, et j'en suis très fière. Je dois parler de ce que me disent mes électeurs et de ce que je ressens à leur contact. Quand on vient d'une province qui compte un million cent mille habitants, on a une très bonne idée de ce que pense l'ensemble de la province, et l'énoncé économique de l'automne suscite beaucoup d'inquiétude. Les gens n'ont pas confiance en ce gouvernement à cause de la façon dont les choses ont tendance à se faire. Ils éprouvent de l'appréhension, surtout quand des projets de loi sont présentés tardivement à la Chambre, puis mis en veilleuse jusqu'à ce qu'ils deviennent soudainement une situation de crise. Pour moi, cela traduit une mauvaise gestion.
Il n'y a pas d'entreprise... C'est ce que me disent régulièrement les petites et moyennes entreprises de ma circonscription, tout comme les grandes sociétés dont dépendent beaucoup de collectivités de l'Ouest. Elles disent: « Il est impossible de fonctionner ainsi, et nous n'y sommes pas autorisées. »
On s'inquiète du fait que, en effet, c'est une situation de crise, mais pourquoi en est-il ainsi? Nous devons nous extraire du désespoir du moment et réfléchir aux raisons de ce désespoir. Le problème est qu'on ne peut pas dépenser plus, qu'on ne peut pas emprunter plus et que, passée une certaine limite, on ne peut imprimer plus de monnaie. C'est ce qui inquiète au sujet de l'énoncé économique de l'automne, outre le souci qu'on prenne le temps de le présenter à la Chambre et qu'on donne aux Canadiens la possibilité d'écouter les députés en parler, avant de le faire passer à l'étape du comité.
Il est effectivement important de faire de la recherche et d'écouter des experts, des professionnels, mais un troisième pilier devrait toujours être présent, et c'est l'expérience vécue par les Canadiens. Cette expérience vécue semble être largement ignorée.
Vous pouvez bien dire: « Mais nous faisons tout cela pour aider les Canadiens en ce moment. » Je pense que c'est ce qui les trouble. On parle de maintenant et de beaucoup d'argent, mais, quand on le répartit et compte tenu du fait que le soutien au logement... Ce n'est même pas suffisant pour leur donner quelques semaines de sommeil. Les gens restent éveillés la nuit. Cela cause toutes sortes de problèmes dans ma circonscription, parce que les gens n'ont pas les moyens de se procurer ce dont ils ont besoin pour répondre aux besoins fondamentaux de leur famille, même pour la nourrir.
Des personnes âgées qui chauffent leur maison à l'huile se font dire non seulement que le prix augmente, mais que leur citerne a une dizaine d'années et qu'il faut donc la remplacer. On leur dit que c'est une exigence du gouvernement fédéral. Je vais vérifier, parce que cela coûte 5 000 $ et que les gens n'en ont pas les moyens à l'heure actuelle, compte tenu de tout le reste. C'est la raison pour laquelle nous avons vraiment essayé de convaincre ce gouvernement que les Canadiens en ont assez. Nous avons besoin d'un répit. Nous avons besoin d'une pause.
Ce n'est pas comme députée, mais comme Canadienne que je vous dis que j'ai frémi quand j'ai entendu parler de « la pire inflation en 40 ans ». J'ai vécu avec mon mari ce que c'est que de passer brusquement d'une entreprise rentable dans sa cinquième année d'existence à une entreprise anéantie, véritablement anéantie par des taux d'intérêt atteignant 22 %, avec une maison que nous ne pouvions pas nous permettre et que nous ne pouvions pas vendre, et une famille de trois jeunes enfants.
Les gens commencent à revivre ces expériences, et il me semble vraiment important que le Comité prenne du recul et procède à une étude sérieuse.
Les Canadiens de ma circonscription ne cessent de me dire qu'« il y a toutes ces annonces, mais, même dans le cas du programme de lutte contre la COVID-19 publié sur le site Web, il n'y a pas de substance ». Pourquoi proposer cela s'il y a...
Je ne crois pas que le gouvernement ait dit qu'il allait prendre ces mesures et qu'il ait ensuite examiné la dynamique que cela déclencherait au-delà du moment présent, dans une perspective à plus long terme. Dès avant la pandémie de COVID-19, il manquait d'investissements partout.
Je viens d'une province qui est extraordinairement compétente et qui compte toutes sortes d'entreprises remarquables, conscientes de l'environnement et qui font de bonnes choses. Rien dans notre province n'est sans intérêt pour le pays.
Il est évidemment essentiel de reconnaître la capacité de notre pays à faire ce que le gouvernement ne peut pas faire, à savoir bâtir une économie digne de ce nom. Le gouvernement fait ce qu'il a à faire, surtout, comme l'a dit un député, en matière d'aide sociale et de défense nationale. Tout cela relève du gouvernement fédéral, mais s'ingérer, comme il l'a fait, dans la force économique de notre pays...
L'autre jour, j'ai eu l'occasion de siéger au Comité de l'industrie, où il a été question d'un projet de loi d'initiative parlementaire sur ce qu'on appelle l'écologisation des Prairies.
J'aimerais vous inviter tous à venir dans ma province et à prononcer ce mot devant ceux qui travaillent dans nos entreprises et dans notre secteur agricole, parce qu'il n'y a pas un endroit au pays qui soit plus consciencieux et qui fasse toujours plus pour verdir les Prairies. C'est le genre de déconnexion de la réalité que je constate et dont on me parle.
Il est important de faire les choses comme il faut, c'est-à-dire d'en discuter à la Chambre. Je vous invite tous à venir dans les Prairies pour découvrir où se trouve la richesse de ce pays.
Je dis parfois en plaisantant que le poids d'une circonscription devrait être fondé sur sa démographie et sur sa contribution au PIB. Cela n'arrivera jamais, bien entendu. Mais nous savons tous que, si notre pays n'a pas ce dont il a besoin pour prévoir les budgets dont le gouvernement a vraiment besoin au lieu de solutions d'urgence, qui sont importantes...
Je connais bien des gens dans ma circonscription. On pourrait comparer cela à la différence entre faire vous-même votre pain ou se voir proposer un morceau de sandwich par quelqu'un. Évidemment que vous allez l'accepter.
Voilà les circonstances qui ne faciliteront pas la situation à long terme au regard de beaucoup des mesures prévues dans l'énoncé économique de l'automne. Je veux voir ce que nous allons faire pour changer la donne et je pense que je sais ce que c'est. J'ai évidemment entendu quelques excellents discours de ce côté-ci de la Chambre, de la part d'un certain chef qui, à mon avis, encourage vraiment les Canadiens et leur donne de l'espoir.
C'est tout ce que j'ai à dire pour l'instant. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux parler davantage des difficultés que soulève ce projet de loi.
Auparavant, j'aimerais revoir un peu le processus. Il est évident qu'un gouvernement ne peut pas le modifier à la deuxième... mais il peut retirer le projet de loi, et c'est arrivé à de nombreuses reprises depuis la Confédération. Un gouvernement retire son projet de loi et le présente de nouveau avant un vote. C'est arrivé très souvent.
Excusez-moi d'avoir tenu des propos vagues. Je sais très bien comment fonctionne le Parlement.
Mais je fais remarquer que c'est parce que le Parlement n'a pas examiné la question en profondeur comme il aurait dû le faire que la poursuite contre SNC-Lavalin a pu être différée. C'est un échec du Parlement.
Je comprends très bien et je crois que tout le monde a à cœur les intérêts des Canadiens, mais je n'éviterai pas un instant, peu importe qui cela irrite ou met en colère, de faire ce que je crois juste pour les gens de Northumberland—Peterborough-Sud. À savoir: examiner le projet de loi.
Le dialogue fait partie de la démocratie. En fait, un « parlement » est littéralement une « assemblée délibérante ». C'est le sens de ce terme. Ce qui nous distingue de bien d'autres pays, c'est que nous pouvons dialoguer dans un comité du Parlement. En fait, lorsque l'ancien premier ministre Harper était au pouvoir, le NPD a très souvent critiqué l'attribution de temps, la considérant comme la plus grande atteinte qui soit à la démocratie.
Les membres du Comité eux-mêmes l'ont fait. J'aimerais bien reprendre leurs discours et les passer en revue. Je pourrais les lire mot à mot, parce qu'ils s'appliquent exactement à ce qui se passe aujourd'hui.
En ce jour où a été présentée la motion no 22, qui est un moyen, assurément, de contourner la démocratie, je serai fier de prendre la parole et de parler aussi longtemps qu'il le faudra pour mettre fin aux dépenses irresponsables du gouvernement. L'expérience prouve que, quand un gouvernement se taxe lui-même, taxe les Canadiens et taxe les gens du monde entier, il finit effectivement par aboutir à l'égalité— l'égalité dans la pauvreté. Tout le monde est plus pauvre. Les travailleurs et les gens qui vont au bureau tous les jours sont le moteur de l'économie.
Ce n'est pas une insulte à nos fonctionnaires. Il y a beaucoup de femmes et d'hommes formidables qui travaillent tous les jours, mais, au final, ce sont les agriculteurs de la Saskatchewan, les mineurs du Nord de l'Ontario et les pêcheurs de la côte Est et de la côte Ouest qui sont les moteurs de notre économie.
Quand on prend de l'argent à ces gens, on le prend sur le moteur productif pour l'apporter à Ottawa et on nuit à la croissance économique. La croissance est l'élixir magique qui règle presque tous les problèmes économiques. Pour régler l'inflation, il y a la croissance économique. Pour réduire la dette ou le déficit, il y a la croissance économique. Pour résorber le chômage, il y a la croissance économique. C'est la solution à presque tous les problèmes économiques.
Mme Dzerowicz a parlé de productivité et d'innovation, et je suis d'accord avec elle. Nous sommes déplorables à cet égard. C'est le seul mot que je puisse employer. Nous sommes déplorables. Nous sommes presque au dernier rang des pays de l'OCDE et presque au dernier rang des pays du G7 en matière d'innovation. Cet énoncé économique de l'automne, mis à part le remaniement d'un programme, ne contient pas vraiment de mesures solides et puissantes qui pourraient nous faire avancer.
S'il y en avait, la situation pourrait être différente. Nous pourrions peut-être avoir une discussion si nous envisagions sérieusement la question de la productivité.
Nous nous sommes intéressés à des pays comme l'Irlande et la Suisse qui ont pris la question au sérieux. Ils ont des plans économiques complets, qui comprennent des politiques de gauche et de droite et des réductions d'impôt ciblées pour encourager la croissance économique dans cerrtains secteurs. Certains secteurs seront effectivement au cœur de la croissance économique à venir.
Pourquoi ne pas offrir une série d'avantages techniques pour l'intelligence artificielle? Notre système RS&DE est terriblement désuet. Il ne fonctionne pas comme il le devrait.
Pourquoi ne pas saisir l'occasion et dire que nous allons connaître un ralentissement. Nous savons que la productivité du Canada, qui est mesurée en PIB par heure, est pire que celle des États-Unis et de l'Irlande. Celle de la Suisse est presque le double de la nôtre, et ce pays n'a pas les avantages que nous avons, comme nos extraordinaires ressources naturelles — et ne serait-ce que la taille de notre pays. Pourquoi ne pas s'attaquer au problème et dire « Voilà... »?
Soit dit en passant, on parle beaucoup des subventions accordées au secteur pétrolier et gazier, mais je n'irai pas de ce côté-là aujourd'hui. Saviez-vous que le Canadien moyen contribue au PIB à raison de 50 $ l'heure. Connaissez-vous le chiffre correspondant pour le pétrole et le gaz? C'est 600 $. La productivité... C'est la seule chose qui mette l'économie canadienne en difficulté, et nous allons mettre ce secteur à genoux.
L'énergie propre canadienne doit faire partie de la solution économique. Elle stimulera notre économie. À mesure que nous passons à d'autres carburants, nous ne pouvons pas basculer et dire: « Nous allons éliminer complètement un secteur qui est un chef de file en matière de productivité dans notre pays. » Nous ne pouvons pas abandonner les travailleurs de tout le pays dans le secteur de l'énergie propre et durable. Quand on considère cette perspective...
Nous devons nous améliorer sur les plans de l'innovation et de la productivité. Je suis d'accord avec Mme Dzerowicz. Il n'y a rien dans l'énoncé économique de l'automne qui ait un impact substantiel. Comme je le dis à la Chambre depuis que j'ai été élu en 2019, il faut stimuler la productivité, parce que, si nous pouvons produire et innover avec plus d'efficience et d'efficacité et plus rapidement que le reste du monde, nous serons gagnants. Nous serons tous gagnants. On n'accroît pas la richesse d'un pays en imprimant de la monnaie. Aucun pays n'est jamais devenu prospère en se taxant lui-même. Ce n'est jamais arrivé — jamais.
C'est tout à fait frustrant pour moi. Nous sommes témoins de cauchemars socialistes par-dessus cauchemars socialistes — le Venezuela, Cuba et l'Union soviétique. Nous savons où mène le socialisme. Il mène à la pauvreté. Nous prélevons impôts par-dessus impôts. Nous disons aux Canadiens qui travaillent le plus fort... Je trouve inconcevable qu'un Canadien qui débute à 14 000 $... Le gouvernement estime qu'on devrait commencer à payer de l'impôt à partir de 14 000 $. Quel est le seuil de pauvreté? Est-ce trois, quatre ou cinq fois plus? Une mesure simple pour aider les gens consiste à leur prendre moins d'argent. Cet énoncé économique de l'automne n'a rien pour soulager ce Canadien.
Je suis également d'accord avec mon collègue M. Blaikie quand il dit qu'une partie de cet argent — il peut me corriger, et je suis sûr qu'il le fera, si je me trompe — devrait servir à réduire le déficit et la dette. Je m'en voudrais de raconter des histoires, comme il me l'a déjà reproché. Un portefeuille équilibré est important pour lui. Nous sommes d'accord sur ce point.
Si le gouvernement disait « Nous avons beaucoup de revenus. Voici ce que nous allons faire. Nous allons prendre cet argent et réduire considérablement le déficit ou la dette »... Mais ce n'est pas le cas. La situation semble correcte — je le lui accorde. Le déficit est en train de diminuer. J'entends bien. Mais c'est à cause de l'inflation. Il prélève simplement plus d'argent sur les plus vulnérables, s'enrichit, puis redistribue cet argent. C'est ça, la réalité.
Le gouvernement va dépenser 6 milliards de dollars de plus. S'il avait suivi le conseil de la cheffe adjointe du Parti libéral et s'il avait suivi le système par répartition selon lequel chaque dollar dépensé doit être compensé par un dollar de réduction des dépenses... La situation serait différente. Ce n'est pas ce qui se passe. Il y a de plus en plus de dépenses.
Examinons le bilan de ce gouvernement. Il a hérité un budget équilibré du gouvernement précédent. C'est ce qu'il a hérité même après la pire crise économique d'une génération. Le gouvernement Harper a quand même réussi à équilibrer le budget — à ramener le bilan à la normale. Que s'est-il donc passé? Cent milliards de dollars de dépenses déficitaires avant la COVID-19 — 100 milliards de dollars. On vous a donné les clés du bilan, et vous l'avez lancé dans le précipice — à hauteur de 100 milliards de dollars.
On nous a dit « Tout va bien. Nous avons une solide... ». Quel était le commentaire de Bill Morneau déjà? Je crois qu'il parlait à l'époque de « puissance de feu budgétaire ». Eh bien, il s'est avéré qu'il lui manquait environ 400 milliards de dollars par rapport à ce dont le gouvernement avait besoin, et celui-ci s'est alors lancé dans un ambitieux programme d'assouplissement quantitatif. On peut s'amuser à suivre les va-et-vient de ces manœuvres, mais cela revient, en fait, à imprimer de la monnaie — 400 milliards de dollars.
Chaque fois que cela a été tenté — depuis les Romains —, chaque fois qu'un gouvernement s'est dit: « Nous avons une excellente idée. C'est fantastique. Nous contrôlons les presses à imprimer. Nous n'aurons jamais de problèmes de déficit ou de dette. Nous pouvons simplement imprimer plus de monnaie »... C'est arrivé en Yougoslavie. C'est arrivé en Argentine. C'est arrivé dans la République de Weimar. Dans les années 1970, c'est arrivé ici-même, en Amérique du Nord: on a fait tourner plus vite les presses à imprimer, et on a, une fois de plus été confronté à l'inflation.
Nous avons dépensé 100 milliards de dollars avant la COVID-19. Ensuite, selon le directeur parlementaire du budget de ce gouvernement, il y a eu 200 milliards de dollars de dépenses non liées à la COVID-19. Soit 300 milliards de dollars en tout. Cela équivaut à environ 20 000 $ pour chaque famille canadienne de quatre personnes, ou un peu plus, en fait. Ce sont 20 000 $ que les Canadiens ont reçus en dépenses déficitaires non liées à la COVID-19.
Je parle avec mes électeurs. Ils ne me disent pas qu'ils ont 20 000 $ de plus en poche après les dépenses des trois dernières années. Je n'hésiterais pas à dire que, si ces 200 milliards plus 100 milliards avaient plutôt été consacrés à la dette ou au déficit, comme l'a laissé entendre M. Blaikie — il me corrigera si je me trompe, j'en suis sûr —, cela nous aurait placés dans une bien meilleure position.
Selon l'énoncé financier, les frais actuels de la dette s'élèvent à environ 40 milliards de dollars. C'est à peu près l'équivalent des transferts en santé que le gouvernement fédéral verse chaque année. Nous n'aurions pas à payer cela si les 300 milliards de dollars — au lieu d'être dépensés pour des choses comme « ArriveScam » et d'autres projets irresponsables des libéraux, et pour Frank Baylis, entre autres, par l'entremise d'une série d'entreprises — étaient laissés dans les poches du gouvernement et que nous remboursions la dette ou compensions le déficit, sans avoir à payer les 40 milliards de dollars de frais d'intérêt, ou, mieux encore, si on laissait cet argent dans les poches des Canadiens.
En fait, si on laisse plus d'argent dans les mains de nos travailleurs et de nos créateurs d'emplois, ils vont l'investir. Mme Dzerowicz avait tout à fait raison: pour chaque dollar qu'une entreprise américaine investit en immobilisations, les Canadiens investissent 43 cents. Ce sont les statistiques. Ce sont les faits.
Je ne comprends pas que vous ne puissiez pas considérer cela comme... L'une des principales dépenses des Canadiens et de nos entreprises est l'impôt. C'est directement contrôlable par le gouvernement. Si nous réduisons notre part, il s'ensuit tout à fait logiquement que les entreprises et les particuliers auront plus d'argent à investir dans la technologie de l'avenir.
Si nous ne corrigeons pas cette situation — et je le dis très sérieusement —, nous aurons de graves problèmes plus tard. Nous n'investissons pas autant que les États-Unis dans des immobilisations. Nous n'innovons pas. Nous n'investissons pas dans l'innovation comme beaucoup de nos partenaires de l'OCDE. En fait, nous étions au dernier rang des pays de l'OCDE pour ce qui est de l'investissement en capital.
La solution n'est pas d'augmenter les impôts. C'est la partie que je ne comprends pas au sujet de l'impôt de 2 % sur le rachat d'actions. Je ne suis même pas convaincu que ce sera significatif. Je suppose que des économistes y réfléchiront et se prononceront et j'ai hâte d'entendre leurs témoignages d'experts. Cependant, à 2 %, je soupçonne que cela n'aura aucune incidence sur le comportement de qui que ce soit.
Pourquoi est-ce... Il y a toujours deux solutions. Toutes ces politiques sont assorties d'une carotte et d'un bâton. Pourquoi le gouvernement choisit-il toujours le bâton? Pourquoi ne peut-il pas donner un répit aux entreprises qui font beaucoup en matière de productivité et d'innovation? Pourquoi ne peut-il pas, même s'il tient à adopter une approche plus traditionnelle de gauche, investir dans la recherche et l'éducation?
.J'ai étudié l'économie de l'Irlande. Ce pays nous devance en matière d'innovation et de productivité. En fait, il est en avance sur nous. Sa politique économique est très souple. Comme c'est un État unitaire, c'est un peu plus facile. Aussi bien à gauche qu'à droite.
L'Irlande investit massivement et rapidement dans son système d'éducation. Elle voit dans l'intelligence artificielle et la recherche en génétique les moteurs de l'économie de l'avenir. L'État a commencé à payer pour l'éducation dans ces domaines. Il paie pour la recherche et le développement.
Pour combler l'une des grandes et durables lacunes de notre économie, nous avons besoin de quelques-uns des plus brillants cerveaux du monde entier. Nous attirons beaucoup de nouveaux arrivants formidables dans notre pays, mais nous avons besoin d'un système d'immigration qui accueille vraiment les gens. Vous n'imaginez pas le nombre de personnes qui viennent à mon bureau de circonscription, déçues et découragées par le traitement que leur a réservé le gouvernement fédéral. Que cela soit noté dans le compte rendu, je dis que nous avons besoin de nouveaux arrivants. Nous avons besoin de diversité dans notre pays. Nous avons besoin de cette matière grise. Nous avons besoin de leur force de travail. Mais il faut que les choses soient moins ardues pour eux.
Je vais vous donner un exemple. Il y avait, dans notre circonscription, une machine qui coûtait des dizaines de millions de dollars. On avait besoin d'une équipe indienne pour l'installer. Il ne s'agissait même d'immigration à long terme; ces gens venaient seulement quelques mois pour aider à mettre cette machine en route. Cette machine permet de créer des emplois et de stimuler la productivité. Il a fallu attendre des mois et des mois. Chaque jour d'inactivité coûtait des milliers de dollars, et des employés ont dû être mis à pied, parce que nous étions empétrés dans notre propre système.
Il y a des idées très gauchistes dans la bureaucratie qui pourraient aider à faire avancer les choses. Mais le gouvernement n'ira même pas par là. Il n'est même pas fidèle à sa propre idéologie.
L'Irlande prend d'autres mesures très intelligentes — comme beaucoup d'autres pays, dont les États-Unis et la Suisse —, comme les réductions d'impôt ciblées, l'allégement fiscal et la modernisation de la réglementation.
Notre Loi de l'impôt sur le revenu est complètement désuète. Nous avons besoin d'une réforme en profondeur. Le système RS&DE est défectueux. Demandez à n'importe quel expert et à n'importe qui dans le secteur de la technologie. Cela ne fonctionne pas. Cela n'aide pas à innover.
Au lieu de viser un impôt de 2 % sur le rachat d'actions, pourquoi ne pas aider ces entreprises et leur offrir un allégement ciblé qui les encouragera? Pas un allégement — comme le NPD l'a souligné à juste titre — qui leur permettrait d'engranger des profits ou de verser d'énormes dividendes tout en obtenant des subventions aux entreprises sous forme de subventions salariales ou autres. Mais un allégement fiscal ciblé et judicieux.
Il n'y a là rien de nouveau. De nombreux pays et administrations dans le monde... et même certaines de nos provinces sont des chefs de file à cet égard. Je sais que l'Ontario fait des choses formidables. L'Alberta fait des choses formidables. Pourquoi ne pas adopter les mesures prises par l'Ontario et l'Alberta pour attirer certaines de ces entreprises et accroître la productivité, qui semble être un enjeu sur lequel tout le monde ici s'entend?
Cet énoncé économique de l'automne n'a rien pour lui.
Ce qui m'inquiète — à court terme, je l'espère —, c'est la crise de l'abordabilité. Et je ne vois rien à ce sujet dans l'énoncé économique de l'automne. Comme je l'ai dit tout à l'heure, personne dans ma circonscription ne m'a appelé pour me dire: « Philip, ce qu'il nous faut, c'est une taxe de 2 % sur les rachats d'actions pour que les entreprises publiques puissent avoir plus de capital. » Je n'ai pas entendu cela une seule fois. C'est peut-être différent dans d'autres circonscriptions, mais dans Northumberland—Peterborough-Sud, personne n'en a parlé.
Mais ce que j'entends régulièrement, c'est que le coût de la vie augmente trop. Les libéraux évincent les gens de leur maison. Ils les évincent littéralement de l'épicerie et les envoient aux banques alimentaires.
Je m'intéresse énormément à la productivité et à l'innovation à long terme. J'en ai souvent parlé à la Chambre, mais il n'y a rien de vraiment substantiel dans l'énoncé économique à ce sujet.
L'un des éléments qui y manquent, et je pense que la plupart des experts en parleront, est une solution à l'écart entre nos excellents chercheurs, notre excellent enseignement postsecondaire et le produit final. Ce n'est pas le produit de la recherche qui... on peut toujours faire davantage de recherche, mais il manque le développement.
Dans le cadre des consultations prébudgétaires, j'ai l'occasion d'entendre le point de vue de nombreux secteurs d'activité et de toutes sortes d'institutions au sujet de cet écart dans l'économie canadienne. Qu'il s'agisse de fabrication automobile, d'intelligence artificielle ou de recherche sur le cancer, ils disent tous la même chose. Nous n'investissons pas dans le développement.
Cela signifie que... On fait de l'excellent travail à l'Université de Toronto, chez MaRS et à l'Université de Waterloo, où naissent des idées incroyables. Malheureusement, les gens, les idées ou les deux passent souvent la frontière au sud ou se dirigent vers l'Union européenne, et nous Canadiens ne profitons pas nécessairement de ces excellentes idées comme nous le devrions.
Nous pourrions certainement travailler ensemble de façon non partisane. Je pense que tous les partis... La plupart des experts considèrent que c'est un problème pour l'économie canadienne et, très franchement, je le constate depuis des décennies. J'espérais que le sujet serait abordé dans l'énoncé économique de l'automne. J'espérais y voir un véritable engagement à accroître la productivité et l'innovation à long terme.
Pour en revenir au processus législatif et aux raisons pour lesquelles je crois au dialogue, je ne crois pas qu'écouter M. Blaikie, M. Beech, M. Baker ou Mme Chatel soit une perte de temps. Je crois que la contribution de mes collègues est précieuse. Je crois qu'ils sont ici et que les contribuables dépensent ces milliards de dollars pour que nous puissions avoir ces débats et ces discussions.
Comme dans De la performance à l'excellence, si quelqu'un a lu le livre de Jim Collins... C'est un livre fabuleux. Je le recommande fortement. Je vois un sourire. Il dit entre autres que beaucoup d'idées sont mauvaises. Si on lance une idée, elle a plus de chances d'être mauvaise que le contraire. Pensez-y. Elle est plus susceptible de faire du tort que l'inverse. C'est la raison pour laquelle le Parlement est ainsi conçu. C'est un processus de filtrage qui permettra au Canada, grâce à quelques idées solides, de faire sien le prochain siècle.
Mais il est important de dire non. On ne peut pas simplement dire « oui, oui, oui », parce qu'une centaine de priorités équivaut à pas de priorité. Comme loyale opposition de Sa Majesté, il nous incombe de critiquer ce point de vue et d'être ceux qui disent sans crainte que ce n'est pas une bonne idée et que, en fait, cela ne convient pas.
Comme Jim Collins l'a écrit dans De la performance à l'excellence, on a de fortes chances d'avoir raison plus souvent qu'autrement quand on dit « non », et il arrive que la meilleure décision qu'un gouvernement puisse prendre est de dire « Non, ne faisons pas cela ».
Comme Edmund Burke l'a dit il y a bien longtemps, pourquoi devrait-on, sur un coup de tête, rejeter ce qui a fait ses preuves pour lui substituer quelque chose de nouveau qui n'a pas fait ses preuves? Je crois que les heures que nous passons au Parlement sont extrêmement précieuses.
Je vais continuer d'en parler sans complexe. Franchement, peu m'importe qui j'irrite ou contrarie. Je suis ici pour les gens de Northumberland—Peterborough-Sud et pour les Canadiens, et, si cela signifie irriter des gens, soit. Je le fais tout le temps avec ma fille de sept ans, et je suis heureux de le faire ici au Parlement également.
J'aimerais revenir sur quelque chose qui, je l'espère, sera un terreau fertile pour les discussions et les amendements à venir. J'avais un projet de loi d'initiative parlementaire concernant le propane et le gaz naturel pour accorder aux agriculteurs une exemption de la taxe sur le carbone. En fait, il a été proposé par M. Ben Lobb, député de Huron—Bruce. Il s'agit du projet de loi . Je pense qu'il aura d'excellentes répercussions. J'ai hâte qu'il reçoive la sanction royale, car certains agriculteurs paient des dizaines de milliers de dollars.
Dans le débat sur ce projet de loi, ce que j'ai appris de plus choquant est que nous ajoutons la TPS à la taxe sur le carbone. Où est la logique? Si une société privée faisait cela, le NPD deviendrait complètement fou. Le gouvernement impose une taxe sur une taxe. C'est insensé. Mais le plus étrange est ce que nous a dit un représentant du ministère des Finances dans le cadre des discussions du projet de loi d'initiative parlementaire. J'avais quelques questions préliminaires à lui poser. Lorsque je lui ai demandé si la TPS était appliquée à la taxe sur le carbone, il a répondu que non.
C'était un représentant du ministère des Finances. Il ne savait pas que la TPS était appliquée à la taxe sur le carbone. Évidemment, quelques mois plus tard, sans s'excuser et en guise d'explication, il nous a servi une salade complète pour finalement admettre que, en effet, la taxe sur le carbone est effectivement assujettie à la TPS.
Plus tard, quand j'ai demandé pourquoi on avait décidé d'appliquer la TPS à la taxe sur le carbone... parce que je sais que nous avons ici des experts en politique fiscale. Ils ont même travaillé pour le gouvernement fédéral et sont tenus en haute estime et considération. Ils savent que rien dans la politique fiscale ne dit que c'est une bonne politique d'imposer une taxe sur une taxe. Différentes écoles de pensée estiment que, quand la richesse d'une personne augmente, elle devrait payer une plus grande part. C'est logique. Mais la conviction qu'il faut payer plus de TPS parce qu'on paie plus de taxe sur le carbone ne tient pas la route. Cela n'a aucun sens.
Donc, une solution facile, et je pense qu'elle serait relativement conforme à ce que le NPD réclame, tout comme nous, serait la suppression de la TPS sur le chauffage résidentiel. Réduisons au moins la taxe sur le carbone de la TPS.
En passant, cela infirme également la prétention des libéraux à dire que la taxe sur le carbone est sans incidence fiscale, parce qu'on ne récupère pas la TPS. Cela ne fait pas partie du remboursement de la taxe sur le carbone. Cette TPS n'est que de l'argent qui, par la cupidité du gouvernement, se retrouve dans ses coffres. C'est cette cupidité sans cesse croissante et insatiable du gouvernement qui fait que de plus en plus de Canadiens...
Mettons les choses en contexte. Une mère célibataire commence à payer de l'impôt à partir de 14 000 $ de revenus. C'est l'exemption personnelle. Il y a par ailleurs les billionnaires et les milliardaires. Savez-vous combien de gens, parmi les noms révélés par les Panama Papers, ont payé des impôts? Personne. Savez-vous combien d'argent a été recueilli à partir des Panama Papers?
Les Panama Papers ont évidemment révélé les noms d'un certain nombre de Canadiens coupables d'évasion fiscale. Ce ne sont pas de petits chiffres. L'ARC pourrait peut-être lâcher les propriétaires de petites entreprises qui tentent de se faire une place au soleil. Dans l'énoncé économique de l'automne, au lieu de demander des milliers de dollars de plus pour payer des milliers de vérificateurs de plus, on pourrait peut-être se concentrer sur les Panama Papers. Cela remonte à plusieurs années, et on n'a pas récupéré un sou.
Je comprends qu'il soit peut-être plus facile de vérifier un propriétaire de petite entreprise qui fait de son mieux pour gagner de l'argent, mais qu'en est-il des milliardaires et des billionnaires dont les noms se trouvent dans les Panama Papers et qui n'ont toujours pas remboursé un sou? On n'a rien récupéré. Personne n'est allé en prison — personne —, et on parle ici de sommes vraiment considérables.
Attaquons-nous aux vraies cibles au lieu de sévir contre les propriétaires de petites entreprises que l'ancien ministre des Finances a traités de fraudeurs de l'impôt. Mais ses amis, les gens avec qui il passe ses vacances dans les îles de millionnaires, les îles de milliardaires, eux sont des gens très bien, vraiment très bien.
Que les Panama Papers et tous les gens qui fraudent le fisc à coups de dizaines de millions de dollars... Y a-t-il un bilan à ce sujet dans l'énoncé économique de l'automne? Je n'en ai pas vu.
J'ai entendu M. Peter Julian, du NPD, et bien d'autres — notre chef de l'opposition a toujours été clair — dire que tous les Canadiens devraient payer leur juste part. Je fais de nouveau appel à ce gouvernement. Faisons le point. Avant de faire subir une autre vérification inutile à un autre propriétaire d'entreprise canadien innocent qui travaille fort, attaquons-nous aux billionnaires. Attaquons-nous aux gens dont les noms se trouvent dans les Panama Papers pour avoir illégalement évité de payer des impôts au Canada. Ce sont ces paradis fiscaux que le gouvernement devrait cibler s'il a besoin de cet argent.
Et, quand nous aurons cet argent — nous avons des revenus records en ce moment à cause l'inflation et parce que nous prélevons beaucoup plus sur les revenus des travailleurs canadiens en pourcentage —, consacrons-le à la réduction de la dette. En fait, il faudrait commencer par la réduction du déficit, évidemment, et peut-être qu'un jour, ô miracle, nous pourrions peut-être enfin commencer à réduire la dette, ce qui nous aiderait tous. Cela aidera les Canadiens en réduisant — espérons-le — le fardeau fiscal. Cela aidera aussi les sociaux-démocrates, puisqu'ils auront plus d'argent à dépenser pour leurs projets, mais un déficit plus important — une dette plus importante — n'aide personne.
Pour l'avenir, il nous faut un énoncé économique de l'automne qui, je l'espère... En fait, je sais que, sous un gouvernement Poilievre, nous n'aurons pas un énoncé économique de l'automne en forme de litanie d'échecs. Lorsque les libéraux échouent, la bonne nouvelle est qu'ils peuvent annoncer le même programme encore et encore, et c'est bien ce que nous venons de constater.
Après sept ans de gouvernement libéral, les taux d'intérêt élevés font augmenter les coûts pour tout le monde et interdisent pratiquement à de nombreux Canadiens de se payer une maison. En fait, certains sont en train de renoncer à la possibilité de devenir propriétaires d'une maison, ce qui est vraiment triste.
L'inflation reste élevée et fait grimper tous les coûts. Les millionnaires, les milliardaires ou les billionnaires voient la valeur de certains de leurs actifs continuer d'augmenter, mais les travailleurs, des gens comme des membres de ma famille, qui travaillent sur une chaîne de production ou dans une aciérie, dans une mine ou dans une entreprise agricole, subissent les répercussions de l'inflation, et cela leur fait beaucoup de tort. Ce n'est pas seulement un chiffre sur une feuille de calcul. C'est leur capacité à nourrir leur famille. Franchement, les preuves sont là. Les banques alimentaires sont sollicitées comme jamais auparavant. Le recours aux banques alimentaires a augmenté de plus de 20 %. En un mois, 1,5 million de Canadiens, dont 500 000 enfants, ont fait appel à une banque alimentaire.
Les taux d'intérêt et l'inflation sont élevés, mais le gouvernement nous dit: « Oh, en passant, pour contrer l'inflation que nous avons créée et qui, selon l'actuel gouverneur de la Banque du Canada et le futur chef libéral Mark Carney, est un phénomène canadien » — c'est donc une inflation auto-infligée — « pour régler ce problème, nous allons aussi ralentir l'économie ». Le ralentissement économique n'est évidemment pas non plus une question de chiffres. Ce n'est pas seulement une baisse du PIB. Ce sont de bons travailleurs canadiens, hommes et femmes, qui vont perdre leur emploi.
C'est leur document. Ils l'ont produit. Ce qu'ils disent aux Canadiens, c'est qu'il faut composer avec une inflation et des taux d'intérêt élevés. Il est certain que des Canadiens vont perdre leur maison, parce que ceux qui doivent renouveler leur hypothèque à taux fixe ou qui ont une hypothèque à taux variable, selon le cas, ont probablement vu leurs paiements augmenter.
Jusqu'ici, les Canadiens étaient à 200 $ de l'insolvabilité. Devinez ce qui va se passer si le taux d'intérêt fait augmenter les paiements de 200 $? Et il continue d'augmenter. Par-dessus le marché, la croissance économique est en train de ralentir. Selon les projections, nous sommes au bord de la récession ou carrément dedans.
Les taux d'intérêt et l'inflation sont élevés, et la croissance économique diminue. C'est un triple cauchemar économique causé par sept années de gouvernement libéral. Cela évince de plus en plus les Canadiens de leur propre pays.
Monsieur le président, qui est le prochain intervenant?
:
Merci beaucoup. Je vais continuer.
Concernant le scandale UNIS, le problème est le manque de transparence. Il y a eu bien d'autres scandales qui ont vraiment nui à la crédibilité des libéraux.
Je comprends ce que vous voulez dire, monsieur le président et monsieur Baker. Mais je crois que l'élément essentiel de mes propos est que nous essayons de mettre tout cela en contexte et de déterminer pourquoi nous devrions inviter la vice-première ministre et ministre des Finances et le gouverneur de la Banque du Canada pour parler de l'inflation.
Il y a sept ans, le gouvernement est arrivé en disant: « Nous voilà. Le Canada est de retour. Nous allons nous battre pour la classe moyenne. » Eh bien, voyons ce qui s'est passé depuis.
Nous avions un déficit de 100 milliards de dollars avant que la COVID frappe notre pays. Cent milliards de dollars. À l'époque, le avait dit qu'il y aurait un tout petit déficit que l'on remarquerait à peine. Je crois que le maximum prévu était de 10 milliards de dollars. Comme on le sait, le déficit est passé à plus de 100 milliards de dollars.
C'est pour cela qu'ils ont lancé des feux d'artifice fiscaux. Le ministre des Finances de l'époque, limogé à la suite du scandale UNIS dont je viens de parler, n'avait pas la puissance de feu budgétaire qu'il prétendait avoir.
Comme je l'ai dit, le gouvernement n'a que trois façons de recueillir des fonds.
L'imposition directe en est une. Le gouvernement prélève des impôts sur les revenus des gens. Eh bien, les Canadiens sont déjà lourdement imposés. C'est ici, au Canada, qu'on prélève des impôts parmi les plus élevés au monde. On a limité le recours à ce moyen pendant la pause de la COVID, bien sûr. Tout le monde vivait une période difficile. L'économie était au ralenti. Ce n'était pas vraiment une solution réaliste pour le gouvernement.
L'autre solution consiste à emprunter de l'argent. Je ne sais pas si cela a été envisagé. Je suppose que non — ou assez peu — puisque le gouvernement a choisi la troisième voie, l'assouplissement quantitatif. Il s'agit de vendre et d'acheter des obligations. Cela revient en fait à imprimer de la monnaie. Plus vous imprimez de monnaie... En fait, cela provoque de l'inflation.
Revenons maintenant à l'énoncé économique de l'automne et aux discussions concernant la présence de la ministre des Finances Mme Freeland. Il est essentiel de comprendre d'où vient l'inflation.
C'est pourtant clair. Mark Carney et Tiff Macklem conviennent que l'inflation vient des libéraux. Et c'est un phénomène canadien.
L'inflation est restée obstinément élevée. Elle frappe la classe moyenne et plus encore les gens qui tentent d'en faire partie. Ceux qui se trouvent au bas de l'échelle économique sont en train de sombrer. Ils sont durement touchés par l'inflation. Un nombre record de Canadiens ont fréquenté les banques alimentaires en mars 2022. Ils étaient 1,5 million , dont le tiers étaient des enfants. Cela fait 500 000 enfants. Voilà l'impact.
Cela me dépasse, encore aujourd'hui. Je ne crois pas que le se soit jamais excusé d'avoir dit: « Je ne pense pas à la politique monétaire. » Il a dit cela juste avant que nous ne nous retrouvions dans l'une des pires crises monétaires de ma vie. L'inflation n'a jamais été aussi élevée depuis au moins 40 ans.
Voilà le chef d'un pays du G7 qui essaie de se présenter comme le doyen du G7. Quand nous sommes aux prises avec l'un des enjeux économiques les plus importants de notre époque, il déclare, avant même que la crise se produise, qu'il ne pense pas à la politique monétaire.
Eh bien, comme je l'ai dit à la Chambre, c'est assez évident.
La politique monétaire a pourtant un impact réel sur les Canadiens. Ce ne sont pas seulement des chiffres, des feuilles de calcul ou des concepts étudiés au Comité des finances. Ce sont des enfants qui ont faim la nuit. Des enfants. Ce sont des parents qui n'ont pas les moyens d'acheter des vêtements d'hiver à leurs enfants. L'impact est vraiment énorme.
En toute franchise, les libéraux versent vraiment des larmes crocodile et font preuve d'une incroyable mauvaise foi lorsqu'ils reprochent aux conservateurs de ne pas avoir appuyé le projet de loi et les accusent d'être des sans-cœur. Savez-vous ce que c'est, être sans-cœur? C'est rester là à ne rien faire tandis que le taux d'inflation augmente sans cesse, que des jeunes adultes n'ont pas les moyens d'acheter une maison, que des parents sont incapables de nourrir leurs enfants.
L'énoncé économique de l'automne? J'ai pris part à des discussions et j'ai suivi une partie du débat, mais personne ne m'a expliqué en quoi cet énoncé combat l'inflation. Quelle mesure vise à lutter contre l'inflation, contribue à l'atténuer? Le problème, la maladie, c'est l'inflation. L'un des symptômes, c'est la crise de l'abordabilité. Je ne vois pas en quoi l'énoncé peut agir sur l'abordabilité.
Comme je l'ai déjà dit au sujet de l'énoncé économique de l'automne, pas un seul de mes électeurs ne disait: « Vous savez ce dont nous avons vraiment besoin, monsieur Lawrence? D'une taxe de 2 % sur le rachat d'actions. » L'idée, bien sûr, c'est que les sociétés ne débloqueront pas autant d'argent, qu'elles investiront plus d'argent dans les immobilisations, et cela aura une incidence sur la crise de l'abordabilité en 2070, peut-être. Comme je l'ai déjà dit, j'attends les explications des économistes au sujet des répercussions réelles de cette taxe. Je me demande avec un certain scepticisme si une taxe de 2 % aura vraiment un effet saisissant sur les immobilisations.
J'ai quelques idées à proposer, tandis que mes collègues sont attentifs et à l'écoute, sur la façon dont nous pourrions nous y prendre. L'énoncé économique aurait pu prévoir une stratégie industrielle responsable qui aurait favorisé l'innovation et la productivité. Les libéraux ont fait reculer la productivité et l'innovation. Ils sont également arrivés au pouvoir en disant qu'ils croient en la science et en la valeur de l'innovation et de la productivité. Je me souviens que les libéraux d'autrefois, les libéraux de Paul Martin, avaient des politiques assez énergiques pour stimuler l'innovation et la productivité. Malheureusement, les libéraux d'aujourd'hui ne semblent pas intéressés par la croissance économique.
J'ai demandé au sous-ministre des Finances s'il attachait de l'importance à la croissance économique. Il est d'accord à 110 % pour reconnaître qu'elle est importante. Mais avec ces libéraux, on n'a pas l'impression que... Quelle est la grande idée qui ressort de l'énoncé économique de l'automne? Quelle est cette idée qui va propulser l'économie canadienne vers le prochain siècle? Nous avons de vrais problèmes parce que les libéraux ont nui à notre productivité. Le Canadien moyen gagne environ 50 $ l'heure par rapport au PIB. Aux États-Unis, c'est 65 $. En Irlande, c'est environ 80 $. En Suisse, c'est encore plus élevé. Il y a une corrélation directe avec le mode de vie, parce que les salaires sont directement touchés. En fait, tous ces pays se classent au même rang pour ce qui est des salaires réels.
L'énoncé économique de l'automne aurait pu être une véritable occasion de faire croître l'économie, non seulement dans l'immédiat, mais aussi à long terme. Il y a tellement de dispositions fiscales et réglementaires dépassées que l'énoncé économique de l'automne aurait pu corriger. Notre seul comité, pour ne prendre que cet exemple, réunit de grands esprits et des membres qui ont une incroyable expérience en matière de politiques fiscales. Pourquoi n'a-t-on pas fait appel à eux pour préparer l'énoncé économique? Pourquoi certaines de leurs idées n'ont-elles pas été retenues? Nous prendrions un virage important pour amener le Canada à s'approprier le prochain siècle.
Autrefois, nous avions des dirigeants qui portaient vraiment le flambeau. Wilfrid Laurier et d'autres ont présenté des propositions courageuses et audacieuses sur l'avenir du Canada. Ils ne se sont pas contentés de demi-mesures ou des mesures qui ne changent rien ni à court ni à long terme. Au lieu de cela, c'est le statu quo.
Voici quelques autres éléments qui auraient pu figurer dans l'énoncé économique et qui, à mon avis, auraient amélioré la vie des Canadiens.
Nous aurions pu influer sur le coût de l'essence, du chauffage et de l'épicerie. Comment? En réduisant les taxes sur le carburant, parce que ce sont les combustibles fossiles ou autres qui font grimper les coûts dans l'ensemble de l'économie.
Même si vous ne voulez pas toucher à la taxe, même si vous ne voulez pas vous débarrasser de la taxe sur le carbone pour quelque motif d'ordre idéologique... De toute évidence, elle n'a pas atteint son objectif. Selon le récent rapport de la COP, nous sommes au 58e rang sur 63 pays. Cette politique fiscale est un échec de la politique environnementale, et il est clair, puisque nous sommes tombés au 58e rang sur 63... Franchement, le gouvernement Harper avait un bien meilleur bilan en matière de réduction des émissions que le gouvernement Trudeau. C'est un fait. Nous avons mieux combattu les émissions sans la taxe sur le carbone que nous ne l'avons fait avec elle.
Même si vous étiez un partisan convaincu de la taxe sur le carbone et que votre idéologie l'emportait sur le bon sens et le pragmatisme, nous aurions été portés à penser que c'était là une occasion de suspendre l'application de cette taxe jusqu'à ce que l'inflation revienne dans la fourchette cible de 1 à 3 %. Il s'agit simplement de donner un léger répit aux Canadiens. Il en coûtera à ceux qui chauffent au mazout, dans ma circonscription seulement, de 5 000 $ à 10 000 $ pour chauffer leur maison. Mes collègues de la côte Est me disent que ce sera encore plus. C'est énorme. Le taux d'intérêt sur les prêts immobilier a augmenté. Ceux qui louent un logement, pour peu qu'ils puissent en trouver un, puisque le taux d'occupation avoisine les 99,5 % dans ma circonscription... En somme, il n'y a pas de logements locatifs disponibles. Ceux qui ont pu obtenir un prêt paient maintenant plus cher s'ils ont un taux variable, ou alors ils auront à payer davantage au moment du renouvellement. La vie est de plus en plus difficile pour les Canadiens à cause de cela.
De plus, l'énoncé économique annonce essentiellement une récession. Les fonctionnaires nous ont donné une ventilation trimestrielle qui ne comprend pas deux trimestres négatifs. C'est vrai. Il y a eu un trimestre négatif et un autre à 0,0 %. C'est assez bien. C'est presque comme s'ils avaient trafiqué les chiffres pour éviter de prévoir une récession.
La récession se profile à l'horizon. Les taux d'intérêt sont élevés. L'inflation aussi. Il aurait été raisonnable de suspendre, tout au moins, l'application de la taxe sur le carbone, si les libéraux se refusent à l'éliminer complètement.
Avec un peu plus de recul, on peut dire que cette taxe sur le carbone, cette politique fiscale, est une mesure emblématique; cela, et la légalisation de la marijuana, ces sept dernières années; cela, et une forte inflation jointe à des déficits élevés. Les libéraux auraient pu dire: « Nous, libéraux, refusons de céder sur ce point. Nous allons persister dans notre aveuglement idéologique. Nous pourrions peut-être simplement réduire la TVH sur le mazout domestique. » Ne serait-ce pas une solution raisonnable pour donner un répit aux Canadiens?
Ils auraient pu proposer cette mesure. Peu coûteuse pour le Trésor, elle aurait vraiment apporté un soulagement important aux Canadiens. Je peux vous dire pourquoi les libéraux ne l'ont pas prise. Ils veulent le pouvoir. Ils veulent que l'argent vienne à Ottawa pour qu'ils puissent le contrôler, pour qu'ils puissent le distribuer ensuite et s'en attribuer le mérite. Franchement, c'est tellement triste de voir les libéraux se féliciter d'avoir pris l'argent des Canadiens et de l'avoir donné à d'autres Canadiens. Ils n'ont pas gagné cet argent. Il a été gagné à Orono. À Brighton. À Campbellford. Le montant redistribué est toujours inférieur à la somme perçue. Voici un exemple.
Les dépenses non liées à la COVID-19 qui ont été financées par les déficits ont dépassé les 200 milliards de dollars, ce qui équivaut à environ 5 000 $ pour chaque femme, homme et enfant au Canada, et à 20 000 $ par famille. Que les membres du Comité aillent donc demander à leurs électeurs qui a reçu du gouvernement fédéral des prestations ou services non liés à la COVID-19 de 20 000 $ ces deux dernières années. Personne. Le gouvernement est inefficace dans l'affectation des ressources.
Il est plus logique de laisser l'argent dans les poches des contribuables au lieu de le prélever, de le confier aux bureaucrates d'Ottawa et de le redistribuer selon l'idéologie libérale.
Nous avons décidé de ne pas réduire la taxe sur le carbone. Nous n'en suspendrons pas l'application. Nous ne réduirons pas la TPS. Nous n'allons pas suspendre l'application de la TPS au chauffage domestique comme nous l'avons fait l'hiver dernier. Qu'en pensez-vous? Nous serons encore plus conciliants. Pourquoi ne pas simplement supprimer la TPS sur la taxe sur le carbone? Seulement la TPS qui frappe la taxe sur le carbone. Pourquoi cette mesure n'aurait-elle pas pu figurer dans l'énoncé économique de l'automne?
J'ai été renversé. Au Comité de l'agriculture, j'ai interrogé un fonctionnaire du ministère des Finances au sujet de la TPS imposée sur la taxe sur le carbone. Il m'a dit que non, la TPS ne s'appliquait pas à la taxe sur le carbone. Il ne savait même pas que l'État impose une taxe sur une taxe. Bien sûr, quelques semaines ou quelques mois plus tard, nous avons reçu une lettre très verbeuse [Inaudible] me donnant raison. Mais aucune excuse. Je ne réclame pas des excuses pour moi — j'ai le dos large —, mais pour les Canadiens qui suivaient les délibérations, pour ceux qui ont été induits en erreur. Il y aurait lieu de présenter des excuses parce qu'un fonctionnaire du ministère des Finances aurait dû savoir qu'une taxe est imposée sur une taxe, que la TPS est imposée sur la taxe sur le carbone.
Les montants ne sont pas énormes. Pour qui habite au centre-ville de Toronto, pour les gens comme la ministre des Finances qui ont un chauffeur et toutes sortes de commodités ou des transports en commun, c'est peut-être un montant minime. Pour un agriculteur de la Saskatchewan ou en [Inaudible] Ontario, la somme peut être plutôt importante.
Lorsque mon projet de loi d'initiative parlementaire, qui est maintenant celui de Ben Lobb, et qui vient d'être adopté par le Comité, je crois... Je recevais constamment des communications portant sur des milliers de dollars, non seulement pour la taxe sur le carbone, mais aussi pour la TPS sur la taxe sur le carbone, une taxe sur une taxe.
Ce qu'il y a de délirant à ce sujet, c'est que, lorsque j'ai demandé aux fonctionnaires pourquoi ils imposaient la TPS sur la taxe sur le carbone, ils m'ont répondu qu'il était plus facile de s'y prendre de cette façon. C'est une réponse inadmissible. À l'ère numérique, nous pouvons faire des calculs énormes et compliqués sur des millions de transactions différentes en une fraction de seconde. Le gouvernement fédéral pourrait parfaitement éviter d'imposer la TPS sur la taxe sur le carbone s'il le décidait.
Nous avons maintenant la taxe sur le carbone, l'inflation, les taux d'intérêt, tout ce fardeau qui retombe sur les Canadiens. Un autre grave problème de l'heure, c'est la pénurie de main-d'œuvre. Il me semblerait logique — à moi qui suis un type tout à fait ordinaire de la campagne ontarienne — de mettre en place les éléments propices à l'accroissement de la main-d'œuvre. il faut le favoriser au lieu de le décourager.
Il nous faut plus de main-d'œuvre. Un élément de solution serait la mise en place d'un système d'immigration pleinement fonctionnel, qui marche bien et qui est fluide, afin que nous puissions accueillir de nouveaux arrivants et les intégrer à notre économie. Nous avons absolument besoin de nouveaux arrivants pour apporter de nouveaux effectifs à notre économie. Tous ceux qui ont un bureau de circonscription, c'est-à-dire les 338 députés que nous sommes, ont éprouvé des difficultés avec les services d'immigration. Des Canadiens cherchent à faire venir des membres de leur famille qu'ils n'ont pas vus depuis des années. J'ai utilisé des boîtes et des boîtes de mouchoirs à entendre les histoires horribles de familles dont les membres n'arrivent pas à se réunifier. Il y a aussi l'impact économique que pourraient avoir des gens qui ne demandent qu'à travailler et qui ont des compétences extraordinaires.
Je parlais à un spécialiste des TI qui se trouve à l'étranger et souhaite venir chez nous. Il travaille à une technologie qui pourrait apporter des millions et des milliards de dollars à l'économie canadienne, des milliers d'emplois, mais pensez-vous que le système d'immigration peut le faire venir au Canada? Non.
Quelqu'un d'autre, dans une de nos collectivités, est un excellent médecin. Tout ce qu'il demande, pour continuer à exercer sa profession, c'est qu'on autorise sa femme à venir au Canada. Il attend depuis deux ans qu'elle obtienne cette permission. Il en est réduit à proférer des menaces: « Cela ne peut plus durer. Je ne peux pas être privé aussi longtemps de la présence de ma femme et de mes enfants. ». Tout cela parce que le système d'immigration est en train de s'effondrer.
Il y a autre chose. Nous devons encourager ceux qui vivent déjà chez nous à être le plus productifs possible et, bien franchement, les récompenser de leur apport. Je songe notamment aux aînés. Ils sont nombreux à être contraints de réintégrer le marché du travail, même s'ils n'en ont pas envie, à cause des ravages de l'inflation ou pour d'autres raisons. Ils n'ont pas le moyen de faire autrement. S'ils sont au bas de l'échelle économique, peut-être ne reçoivent-ils pas un gros chèque du RPC et n'ont-ils que la SV et le SRG. S'ils retournent sur le marché du travail, ils perdent sur leurs prestations presque autant que ce qu'ils gagnent.
Personne ne devrait voir sa situation se détériorer parce qu'il choisit de travailler. Les travailleurs devraient être célébrés, vénérés et récompensés et il ne faudrait décourager personne de travailler. Je connais les Canadiens. Nous sommes travailleurs. Même si on nous décourage de le faire, nous allons travailler, parce que nous savons que c'est ce qu'il faut faire. Le fait que le gouvernement multiplie les embûches... Le premier ministre a déjà dit, c'est notoire, que ceux qui se trouvent au bas de l'échelle économique ne paient pas d'impôt. C'est tout simplement faux.
Monsieur le président, je me permets une question oratoire. Vous ne pouvez y répondre, car j'ai la parole. Vous pourriez sans doute répondre, mais il est probable que personne d'autre ne le pourrait. L'exemption personnelle est de 14 000 $ au Canada. Le contribuable qui gagne plus de 14 000 $ commence à payer de l'impôt fédéral sur son revenu. Lorsque nous parlons de tous les grands avantages offerts aux Canadiens... Pourquoi n'arrêtons-nous pas de prendre autant d'argent aux Canadiens? Pourquoi commencer à imposer les contribuables à partir de 14 000 $? Cette exemption ne vous semble-t-elle pas un peu chiche? Il y a ensuite la récupération du SRG pour les aînés. Les Canadiens à revenu très modeste peuvent être assujettis à des taux d'imposition de 40, voire de 50 %.
Je comprends. Quiconque est reconnu coupable d'évasion fiscale à cause des révélations des Panama Papers devrait subir les rigueurs de la loi. Il ne fait aucun doute que tous les Canadiens devraient payer leur juste part d'impôt. Il y a sûrement une bonne raison — car une dizaine d'années ont passé depuis la publication des Panama Papers — si nous n'avons inculpé personne. Nous n'avons pas recueilli un seul dollar auprès de ceux qui ont été dénoncés dans les Panama Papers. Il y a assurément une bonne raison si nous imposons la mère célibataire à partir de 14 000 $ tandis que le milliardaire ou le billionnaire qui a des actifs à l'étranger et qui a été dénoncé dans les Panama Papers échappe toujours aux poursuites.
Je me souviens que M. Peter Julian, du NPD, a très habilement posé des questions à l'ARC, qui s'est fait demander à maintes reprises combien d'argent a été récupéré... combien de personnes ont été inculpées, et la réponse a été, encore et encore, rien, personne. L'ARC nous servait alors une autre salade: « C'est compliqué. C'est difficile. Nous examinons différentes avenues. Vous ne comprenez pas nécessairement. » Oui, je comprends et, pour moi, c'est incroyablement inéquitable.
Je le répète, le fisc fédéral commence à imposer le revenu des contribuables, qui triment dur, dès qu'il dépasse 14 000 $. À cela s'ajoutent la TVH et d'autres droits environnementaux et taxes. Il y a encore la taxe sur le carbone, à laquelle les Canadiens sont soumis. Il me semble hypocrite que les libéraux prétendent à la Chambre et ailleurs qu'ils ont l'appui des Canadiens. Non, vous ne l'avez pas. Vous puisez dans leur porte-monnaie et leur rendez un peu de ce que vous leur prenez, comptant qu'on vous en félicite. Pendant tout ce temps, vous accumulez le pouvoir et vous vous préparez à répandre en largesses juste avant les élections l'argent perçu auprès des contribuables.
Je vais peut-être faire une pause, mais que mes collègues se rassurent. Je sais qu'il leur tarde d'en entendre davantage. J'ai... Je pourrais continuer à parler pendant des jours. Je suis tout à fait disposé à parler suffisamment pour faire échouer la motion, mais si les libéraux voulaient bien être présents dans la salle avec nous, nous pourrions peut-être avoir des négociations fructueuses, terminer cette étude et passer à autre chose. Il est clair que tous les conservateurs sont dans la salle, prêts à négocier, prêts à parler, alors que les libéraux brillent par leur absence. Cela suffit pour se faire une idée.
Je vais faire une brève pause et j'ai hâte d'entendre mes collègues.
:
Merci, monsieur le président.
La motion à l'étude au cours de la séance... En passant, je dois dire que la situation a quelque chose de surréaliste. De l'autre côté de la salle — je le dis pour ceux qui suivent les délibérations en direct — et il y a neuf fauteuils vides qui sont normalement occupés par les libéraux. Il est dommage qu'ils ne soient pas là pour que nous puissions entreprendre l'importante étude de l'énoncé économique de l'automne.
Cela dit, je tiens à relire à haute voix la motion à l'étude au cas où certains viendraient tout juste de se joindre à nous et ne l'auraient pas entendue. La motion dit ceci:
Que le président organise une réunion pour amorcer une étude préalable de la loi visant à mettre en œuvre certaines dispositions de l'énoncé économique de l'automne le lundi 14 novembre 2022, si un projet de loi est présenté à la Chambre d'ici là, et que la vice-première ministre et ministre des Finances soit invitée à comparaître avec ses fonctionnaires au sujet du projet de loi; que tous les éléments recueillis dans le cadre de l'étude préalable soient considérés comme des témoignages lors de l'étude complète du projet de loi par le comité; et que, si le projet de loi est renvoyé au comité d'ici le jeudi 24 novembre 2022:
a. L'étude article par article du projet de loi doit commencer au plus tard le mercredi 30 novembre 2022;
b. Que les amendements au projet de loi soient soumis au plus tard à 17 h 00 HNE le jeudi 24 novembre 2022;
c. Et que le comité procède immédiatement à cette étude et entende les représentants du ministère des Finances.
Cette motion comporte en fait deux parties, d'après ce que je peux voir. La première concerne l'étude préalable. Je vais commencer par celle-là.
La toute première ligne dit: « Que le président organise une réunion ». L'une des choses que je reproche à la motion, c'est son imprécision. D'après ce que dit le directeur parlementaire du budget, le projet de loi augmentera les dépenses d'au moins 50 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Pourtant, la motion ne parle que de réunions. C'est très vague. On ne précise pas leur nombre. Est-ce une réunion? Cinq? Quand les réunions auront-elles lieu? Pas un mot à ce sujet. Il est difficile de voter pour quelque chose quand on ne sait pas sur quoi on doit se prononcer, monsieur le président.
La motion dit ensuite: « si un projet de loi est présenté à la Chambre d'ici là, et que la vice-première ministre et ministre des Finances ». Pour la gouverne des auditeurs, je dirai qu'il s'agit d'une seule personne. C'est la ministre Freeland, et elle occupe les deux postes. Elle est à la fois vice-première ministre et ministre des Finances. J'apporte cette précision pour éviter que des auditeurs ne pensent que ce sont deux personnes distinctes. Nous invitons une seule personne à comparaître devant le Comité.
La motion ajoute: « avec ses fonctionnaires », mais elle ne précise ni la durée de la comparution à laquelle la ministre est invitée ni le nombre de séances auxquelles elle est invitée. Sera-t-elle là pendant 15 minutes, 60 minutes, une heure? Sera-t-elle là pendant une heure ou plus au cours de plusieurs séances? La motion manque de clarté. C'est tout simplement ahurissant.
Il y a plus. La motion dit que la ministre est invitée à comparaître « avec ses fonctionnaires », mais là non plus, aucune précision sur l'identité de ces fonctionnaires. Nous n'en avons aucune idée, parce que la motion dit simplement « ses fonctionnaires ». Nous ne savons pas qui ils seront ni qui la ministre pourrait amener avec elle. Lorsque je me prononce sur quelque chose, je tiens à savoir de quoi il s'agit. Cette fois, je n'en sais rien, parce que la motion ne donne pas cette information.
À première vue, la première partie de la motion concernant l'étude préalable est tellement vague et imprécise qu'il serait difficile de l'appuyer, quelles que soient les circonstances.
La deuxième partie porte sur une situation où nous n'en sommes plus à l'étude préalable. Ce qui est censé se passer, pour éclairer les auditeurs, c'est que, normalement, le projet de loi est débattu à la Chambre des communes et que le plus grand nombre possible de députés en parlent. En fait, des députés ont parlé du projet de loi toute la semaine.
J'ai parlé lundi soir du projet de loi , mais une fois le débat terminé, il y a un vote à la Chambre. Si elle adopte le projet de loi, celui-ci est renvoyé à un comité. La deuxième partie de la motion à l'étude évoque une possibilité: « si le projet de loi est renvoyé au comité d'ici le jeudi 24 novembre 2022 ».
En passant, je voudrais revenir à la première partie de la motion parce que j'ai oublié quelque chose.
Il est curieux que d'autres ministres ne soient pas invités. Par exemple, compte tenu des augmentations de recettes qui figurent dans les tableaux de l'énoncé économique et des augmentations proportionnelles des dépenses et de la dette, qui s'élève maintenant à 1,2 billion de dollars, j'aurais pensé que ce serait une bonne idée que la motion prévoie une invitation pour la ministre du Revenu national.
La ministre du Revenu national a certainement un rôle important à jouer dans cette étude, mais il serait plus facile d'en discuter si nos collègues libéraux étaient présents. Ils suivent les délibérations sur un écran de télévision en ce moment. Ils ne sont pas vraiment disponibles. Quoi qu'il en soit, nous espérons qu'ils seront présents à la prochaine séance.
Pourquoi ne pas inviter la ministre du Revenu national? Nous pourrions lui poser toutes sortes de questions. Quelles recettes supplémentaires l'impôt sur le revenu des particuliers devrait-il rapporter sur une base annualisée, d'une année à l'autre, entre 2022-2023 et 2027-2028? Nous pourrions lui demander quelle augmentation du produit de l'impôt sur les sociétés l'Agence prévoit au cours de cette période.
Nous pourrions l'interroger sur les recettes supplémentaires — il serait très intéressant d'avoir cette information — si elle était invitée à comparaître, lui demander quelles recettes supplémentaires apporterait le triplement de la taxe sur le carbone et si, comme le dit le gouvernement, les Canadiens recevront des versements compensatoires. Une grande question s'impose: les remboursements seront-ils proportionnels à la taxe sur le carbone qu'ils paieront? Nous pourrions aussi lui poser des questions sur la TPS et sur les recettes qui en sont attendues.
Au bout du compte, quel que soit le nom qu'on lui donne, l'énoncé économique de l'automne ou ce mini-budget équivaut en fait à un projet de loi qui prévoit des dépenses. C'est un projet de loi de finances. Il ne suffit pas d'inviter seulement la ministre des Finances. En fait, d'autres ministres pourraient comparaître. Par exemple, l'énoncé économique parle de la création d'une agence canadienne d'innovation et d'investissement. J'ignore de quel ministre elle relèvera, mais il serait intéressant d'entendre ces ministres.
Encore une fois, la motion elle-même est tellement vague et ambiguë qu'il est impossible de voter, puisque nous ne savons pas au juste sur quoi nous devons nous prononcer.
Passons à la deuxième partie de la motion, celle dont la Chambre a débattu. Tous les députés ont fait leur devoir à la Chambre. S'ils voulaient parler du projet de loi, ils l'ont fait, et la Chambre a voté. Elle s'est prononcée en faveur du renvoi du projet de loi au Comité. Ce n'est pas sûr non plus. Je sais que le NPD soutient les libéraux en ce moment, mais il y a déjà eu plus étrange. Je me souviens très bien — j'avais 17 ans —de la chute du gouvernement de Joe Clark, sans qu'il s'y attende, à cause d'un projet de loi d'exécution du budget. C'était en novembre 1979, sauf erreur.
Je ne pense pas qu'il soit acquis que l'énoncé économique sera adopté par la Chambre. Je ne veux pas préjuger de la volonté du Parlement, mais c'est ce que fait la motion à l'étude. Elle présume de la volonté du Parlement en demandant une étude préalable. Quoi qu'il en soit, les conservateurs sont prêts à envisager une étude préalable, mais la motion est tellement ambiguë qu'il est difficile de savoir exactement ce que cette étude suppose.
On suppose beaucoup de choses. On présume que la Chambre a adopté le projet de loi. Mais soit. Mettons que le Comité soit saisi du projet de loi.
La motion dit ensuite, au point a: « L'étude article par article du projet de loi doit commencer au plus tard le mercredi 30 novembre 2022. ». C'est aujourd'hui le 16 novembre, et il s'agit d'un projet de loi qui prévoit des dépenses massives à un moment... Le fait a déjà été souligné. Nous avons demandé au gouvernement de n'augmenter ni les dépenses ni les impôts. Il a augmenté les unes et les autres.
Compte tenu de l'ampleur des dépenses, des hausses d'impôt, de l'impôt sur le rachat d'actions et de toutes ces mesures, je ne suis pas certain qu'il soit possible d'achever l'étude le 30 novembre.
Je le répète, un certain nombre de ministres devraient vraiment comparaître devant le Comité pour que nous puissions leur poser des questions. Il y a d'autres témoins experts qui peuvent nous entretenir des considérations économiques entourant l'adoption de l'énoncé économique de l'automne par le Comité et nous parler des amendements que nous pourrions envisager.
Je ne suis pas vraiment convaincu que la date butoir du 30 novembre nous laisse assez de temps.
Comme je l'ai dit, il y a au moins 50 milliards de dollars de nouvelles dépenses. L'énoncé économique de l'automne porte le déficit à plus de 1,2 billion de dollars. Ce n'est pas une question à prendre à la légère.
Je ne sais pas pourquoi cette motion propose... Je crains que, dans sa précipitation, elle ne nous prive de renseignements importants qui nous éclaireraient sur la façon dont nous devrions voter sur une question aussi importante.
L'alinéa b. dispose: « b. Que les amendements au projet de loi soient soumis au plus tard à 17 h 00 [...] le jeudi 24 novembre 2022 ». C'est encore plus tôt. Là encore, je rappellerai — car je veux m'assurer de parler directement de la motion — que c'est aujourd'hui le 16. Je ne vois pas comment nous pourrions entendre tous les ministres et témoins que nous devrions inviter avant cette date pour que des amendements mûrement réfléchis soient proposés au projet de loi, qui n'a même pas encore été adopté par la Chambre.
La motion dit ensuite: « Et que le comité procède immédiatement à cette étude et entende les représentants du ministère des Finances. » Je reviens au point que j'ai soulevé plus tôt au sujet de la première partie de la motion: qui sont ces fonctionnaires? Qui le ministère fera-t-il comparaître? Il serait utile de le savoir, afin que nous puissions préparer nos questions à l'avance et peut-être demander la comparution d'autres fonctionnaires, par exemple, des représentants de l'ARC.
Pourquoi s'agit-il seulement de fonctionnaires du ministère des Finances? Pourquoi la ministre du Revenu national ne serait-elle pas accompagnée de ses fonctionnaires? Compte tenu de l'ampleur des dépenses et des impôts prévus dans le projet de loi, je ne comprends vraiment pas pourquoi la ministre du Revenu national n'est pas invitée.
Le projet de loi pose un certain nombre de problèmes.
La ministre vient de présenter l'énoncé économique de l'automne le 3 novembre. La date a son importance, car bien souvent, on ne sait pas qu'il y a échange de correspondance entre le chef de notre parti et la ministre des Finances et vice-première ministre.
Notre chef a envoyé une lettre à la ministre des Finances le 30 octobre, soit quatre jours avant le dépôt de l'énoncé. Dans cette lettre, il a fait valoir des idées très importantes.
Je vais prendre une minute. La lettre n'est pas très longue. Environ une page et demie. Je vais en donner lecture, monsieur le président. Il est important que cette information soit du domaine public, de façon que nous puissions bien réfléchir aux suites à donner à cette question.
La lettre est datée du 30 octobre et s'adresse à l'honorable Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances de la Chambre des communes.
Voici:
Les Canadiens sont en difficulté. Beaucoup peinent à joindre les deux bouts. L’Énoncé économique d’automne de cette semaine arrive à un moment critique. En tant que chef de la loyale opposition de Sa Majesté, je vous écris pour vous faire part de nos attentes à l’égard de cet Énoncé.
Évaluons d’abord la situation dans laquelle nous nous trouvons, et comment nous en sommes arrivés là.
L’inflation est à son plus haut niveau en 40 ans. Les taux d’intérêt augmentent au rythme le plus rapide des dernières décennies. Le coût du gouvernement fait grimper le coût de la vie. Les déficits inflationnistes de Justin Trudeau, de l’ordre d’un demi-billion de dollars, se résument à plus de dépenses pour moins de biens. Cela fait grimper les prix des biens que nous achetons et les intérêts que nous payons. Les taxes inflationnistes augmentent le coût de fabrication de ces biens. Plus le gouvernement dépense, plus les choses coûtent cher. Justin Trudeau a doublé la dette du Canada et a ajouté plus de dettes que tous les autres premiers ministres canadiens réunis.
Les chèques de paie ne vont plus aussi loin qu’avant. Les Canadiens réduisent leur régime alimentaire. Nous avons récemment appris que les Canadiens ont visité des banques alimentaires 1,5 million de fois en un mois. Il s'agit d'une augmentation de 35 % depuis 2019. Les mères mettent de l’eau dans le lait de leurs enfants parce qu’elles ne peuvent pas se permettre une inflation alimentaire annuelle de 10 %. Les personnes âgées n’ont pas les moyens de chauffer leur maison, et l’hiver arrive. Le prix des maisons a doublé, si bien que les personnes de 35 ans vivent dans le sous-sol de leurs parents. Selon Bloomberg, le Canada a la deuxième bulle immobilière la plus importante au monde. Les paiements mensuels sur les prêts hypothécaires augmentent alors que les prix des maisons baissent. Les Canadiens n’ont plus d’argent. La dette des consommateurs a monté en flèche. La hausse des taux d’intérêt causée par les déficits inflationnistes signifie que cette dette coûte encore plus cher.
La bulle éclate enfin et la facture arrive enfin à échéance. Pendant des années, mes mises en garde contre les dépenses incontrôlées qui allaient faire exploser l’inflation, puis les taux d’intérêt, ont été ignorées. Maintenant, dans une lettre fuitée, le gouvernement semble être d’accord avec moi. Même le premier ministre parle maintenant de « responsabilité fiscal ».
?Si cette volte-face est sincère, il n’y a qu’un moyen de le prouver: arrêtez.
Arrêtez les impôts et les taxes: Pas de nouvelles taxes et d’impôts. Cela inclut l’annulation de toutes les hausses prévues. Annulez le triplement de la taxe sur le carbone.
Toute nouvelle dépense des ministres doit être assortie d’une économie équivalente.
J’attends avec impatience l’Énoncé économique d’automne cette semaine, madame la ministre.
La lettre est signée par l'honorable Pierre Poilievre, chef de l'opposition officielle.
Chose curieuse, maintenant que j'y pense, la ministre des Finances n'a jamais répondu au chef de l'opposition, ce qui aurait été un beau geste de politesse.
Si j'ai lu la lettre, c'est que le chef de l'opposition dit en somme que ce sont l'augmentation de la masse monétaire et les déficits massifs qui ont causé l'inflation. Les impôts ne font qu'alourdir les coûts. C'est le remède qu'il préconise auprès de la ministre des Finances. Ce sont des propositions très raisonnables. La plupart des Canadiens ordinaires, la plupart de ceux qui vont partie de la classe moyenne ou travaillent fort pour y accéder, conviendront que ce sont des idées très raisonnables. Bien sûr, ce sont les membres de la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie qui sont les plus déçus en ce moment à cause de la gestion que le gouvernement a faite de l'argent qu'ils ont gagné à la sueur de leur front.
Monsieur le président, il y a tant à dire à ce sujet. Je voudrais poursuivre, mais je vais maintenant céder la parole à quelqu'un d'autre. Je vais demander à être réinscrit sur la liste des intervenants pour pouvoir revenir sur la question et présenter d'autres révélations importantes concernant le projet de loi qui, à mon avis, doivent être faites publiquement à ce moment très important.
Merci de votre indulgence, monsieur le président. Je cède la parole.