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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la séance numéro 40 du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité se réunit pour étudier l'objet du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 7 avril 2022 et mettant en oeuvre d'autres mesures.
La réunion d'aujourd'hui se déroule dans un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Certains membres sont présents dans la salle et d'autres participent à la réunion par l'entremise de l'application Zoom. Conformément à la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, toutes les personnes qui assistent à la réunion en personne doivent porter un masque, à l'exception des députés qui sont à leur place pendant les délibérations.
J'aimerais faire quelques observations à l'intention de tous les témoins et députés.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Pour ceux qui participent à la réunion par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro et mettez‑le en sourdine lorsque vous n'avez pas la parole. Pour accéder à l'interprétation sur Zoom, vous n'avez qu'à sélectionner, au bas de votre écran, le parquet, l'anglais ou le français. Les personnes présentes dans la salle peuvent utiliser leur casque d'écoute et sélectionner le canal désiré.
Je vous rappelle que toutes les observations doivent être adressées par l'entremise de la présidence.
Je demande aux députés qui sont dans la salle de bien vouloir lever la main. Ceux qui sont sur Zoom sont invités à utiliser la fonction « Main levée ». Le greffier et moi allons gérer l'ordre des interventions du mieux que nous le pouvons, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard.
Je demanderais aux députés et aux témoins de bien vouloir se traiter mutuellement avec respect et décorum.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins d'aujourd'hui. Nous avons un contingent de fonctionnaires avec nous aujourd'hui venant de 12 organismes et ministères. Il y a l'Agence des services transfrontaliers du Canada, l'Agence du revenu du Canada, le Service correctionnel du Canada, le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, le ministère de l'Emploi et du Développement social, le ministère des Finances, le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, le ministère de l'Industrie, le ministère des Services aux Autochtones, le ministère de la Justice, le Bureau du Conseil privé et le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Chers collègues, comme nous recevons un si grand nombre d'organismes et de ministères, si votre question s'adresse à un organisme ou à un ministère particulier, veuillez vous assurer que cet organisme ou ce ministère sachent que vous lui adressez votre question.
Avant de passer aux questions des députés, M. Nicholas Leswick va nous présenter officiellement les fonctionnaires.
Monsieur Leswick, la parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je veux juste dire exactement cela. Absolument, je suis d'accord avec M. Fast, et je pense que tout le monde ici est d'accord. La Loi d'exécution du budget est essentielle. Nous dépensons beaucoup d'argent. Il doit y avoir une surveillance adéquate et nous devons disposer de suffisamment de temps.
Je crois savoir que nous avons un plan de match pour cette semaine, monsieur le président, et je sais que jeudi, nous allons décider les réunions additionnelles que nous devons tenir. Si nous décidons que nous devons convoquer à nouveau des fonctionnaires pour examiner des dispositions autant de fois que possible, je pense que nous pourrons prendre cette décision jeudi. Je sais que je suis très ouverte à l'idée. Je conviens que nous devons nous assurer que nous sommes tout à fait satisfaits de ce qui est présenté et de ce qui est prévu dans la Loi d'exécution du budget.
Je dirais aussi, monsieur le président, que je ne siège pas au Comité depuis de nombreuses années, mais je sais que notre ministre des Finances est parfois avec nous pendant une heure, parfois pendant deux heures. Je sais que cela change en fonction du sujet à l'étude et de nos restrictions de temps.
C'est tout. Merci.
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D'accord. Je vous remercie.
Je vais maintenant parler de façon plus spécifique.
Toute l'industrie aérospatiale du Québec et du Canada ainsi que les milieux d'affaires du Québec semblent vraiment être mobilisés.
En ce qui a trait à l'application de la taxe et à son interprétation, il y a actuellement beaucoup d'inquiétude et d'incertitude au sujet des aéronefs qui seront exportés et au sujet de la partie qui concerne l'utilisation personnelle, comparativement à l'utilisation d'affaires, qui est fixée à 90 %
J'ai abordé ce sujet à quelques reprises lors des breffages sur l'avis de motion de voies et moyens. L'industrie est encore mobilisée et nous devons obtenir des réponses et des clarifications quant à l'application de cette taxe. Pour ce qui est du seuil de 90 %, on m'a beaucoup répété, lors des breffages, que cela dépendrait de l'interprétation qu'en ferait l'Agence du revenu du Canada.
Je vais répéter les exemples que le milieu m'a donnés. J'aimerais savoir si le ministère des Finances ou l'Agence du revenu peut répondre à ces interrogations. Nous devons obtenir des clarifications avant de voter sur ce projet de loi.
Présentement, le seuil de l'utilisation d'affaires est fixé à 90 %.
Admettons qu'une entreprise, que je vais appeler l'entreprise A, achète un aéronef pour une utilisation d'affaires. Lorsque l'appareil n'est pas utilisé par l'entreprise, il est laissé à une entreprise de vols nolisés, que je vais appeler l'entreprise B. Imaginons maintenant que l'entreprise B loue cet appareil pour un usage personnel.
Les fonctionnaires présents à la réunion sont-ils en mesure de dire si cela est considéré comme une utilisation à des fins personnelles ou à des fins d'affaires, vu que l'entreprise B a sous-loué l'aéronef pour qu'on l'utilise à des fins personnelles?
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Je vous remercie. C'est la première fois que nous obtenons une réponse aussi claire quant à cette inquiétude. Cependant, ce n'est pas la réponse à laquelle s'attendait l'industrie. Il y aura donc beaucoup de préoccupations en lien avec cela, mais je vais pouvoir relancer la ministre à ce sujet dans quelques minutes.
L'industrie nous dit que le fabricant de l'avion doit déjà s'assurer que l'acheteur, l'entreprise A, va l'utiliser à 90 % à des fins d'affaires. Or l'entreprise A n'est pas pleinement maître des heures d'utilisation de l'appareil, parce qu'elle fait affaire avec l'entreprise B, et celle-ci ne sait pas à l'avance quel sera le pourcentage d'utilisation.
On nous dit que ce sera très difficile à appliquer. J'espère que des modifications seront apportées rapidement, que ce soit au moyen de règlements ou d'un projet de loi. Cela permettrait de rendre le tout plus fluide et plus utilisable. Comme on le sait, l'industrie aérospatiale a été mise à mal par la pandémie.
Actuellement, le secteur de l'aviation commerciale reprend plus rapidement. Toute la grappe s'appuie donc sur cela. Maintenant, nous avons une loi qui pose beaucoup de problèmes à l'industrie.
Cela dit, je vous remercie de m'avoir donné une réponse claire.
Monsieur le président, combien de temps de parole me reste-t-il?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les hauts fonctionnaires qui se sont joints à nous aujourd'hui. La mise au point d'un projet de loi de cette taille exige beaucoup de travail. C'est l'un des projets de loi les plus volumineux que nous ayons vus, alors je vous remercie de votre travail acharné. Compte tenu du nombre de personnes que nous avons invitées, je suis heureux que nous ne soyons pas facturés à l'heure, mais il est bon que le Comité ait accès à de telles capacités intellectuelles.
Mon collègue, M. Baker, a commencé par parler un peu de la responsabilité fiscale, alors je vais peut-être profiter de l'occasion pour poser quelques questions de haut niveau à ce sujet. Quelle est la croissance prévue des dépenses de cette année, par rapport à l'année qui a précédé la pandémie de COVID‑19, c'est-à-dire l'année 2019‑2020 par rapport à l'année 2022‑2023?
Pendant que l'on vérifie, je vais vous citer les chiffres que je vois. Nous pourrons peut-être déterminer s'ils sont corrects. En 2019‑2020, ces dépenses se chiffraient à 360 milliards de dollars. En 2022, elles s'élevaient à environ 450 milliards de dollars. Je précise que j'arrondis certains de ces chiffres. Cela comprend le service de la dette. Est‑ce que ces chiffres sont à peu près exacts?
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Pas de problème. J'ai fait le calcul. Donc, si nous examinons le budget de 2021 et que nous comparons les recettes du budget de 2021 aux recettes prévues dans le budget de 2022, nous constatons que le gouvernement touchera ou devrait toucher 170 milliards de dollars de recettes supplémentaires au cours des cinq prochaines années, par rapport à ce qu'il pensait obtenir l'année dernière.
En fait, l'ensemble du plan fiscal du gouvernement est fondé sur l'inflation. Vous n'avez pas besoin de répondre à cette question. C'est une déclaration politique plutôt qu'une question assez juste pour être posée aux hauts fonctionnaires.
Toutefois, l'ensemble du plan budgétaire du gouvernement repose sur la supposition que l'inflation restera élevée, parce que c'est la seule façon que le gouvernement pourra respecter toutes ses promesses de dépenses. C'est pour moi une observation intéressante.
Compte tenu des prévisions, quel nombre brut et net de fonctionnaires avons-nous décidé d'ajouter ou prévoyons-nous d'ajouter au cours des cinq prochaines années? Est‑ce un chiffre que nous pourrions obtenir?
Je sais que mon temps est écoulé, monsieur le président, mais si nous ne pouvons pas obtenir ce chiffre aujourd'hui, il serait très utile que le Secrétariat du Conseil du Trésor nous le fasse parvenir par écrit.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je tiens également à remercier tous les fonctionnaires de leur excellent travail et de leur présence aujourd'hui.
Comme l'a déclaré M. Chambers, ces budgets représentent une énorme quantité de travail, et je remercie vraiment chacun de vous de s'être joint à nous.
D'emblée, je souhaite formuler une brève observation. Je pense que M. Chambers a posé d'excellentes questions, et je crois que nous obtiendrons des informations supplémentaires de votre part.
Pour ceux qui nous écoutent, il est vraiment important, lorsque nous faisons des comparaisons avec l'époque précédant la COVID, de prendre en considération la situation géopolitique et la crise en cours en ce moment, ainsi que les niveaux élevés d'inflation que nous connaissons actuellement et qui n'ont été pas observés depuis presque trois décennies.
Nous combattons toujours la COVID‑19. Nous continuons d'aider l'économie canadienne à se redresser de bien des façons. Quant à savoir si l'inflation restera élevée au cours des cinq prochaines années, je ne pense pas que quiconque puisse faire une quelconque prédiction à ce sujet étant donné que le monde est très imprévisible à l'heure actuelle. Je tenais simplement à vous faire part de ces commentaires supplémentaires, car je pense qu'il est important que nous les gardions en tête au cours de notre conversation.
Ma première question porte sur le marché du travail et la relance de l'emploi. Je crois comprendre que le Canada s'est plutôt bien rétabli du point de vue des emplois, par rapport au niveau d'emploi qui existait au début de la COVID‑19. Je crois savoir que nous avons récupéré environ 112 % des emplois, alors qu'aux États-Unis, je pense que leurs niveaux d'emploi sont encore 2,3 % en dessous des niveaux préalables à la pandémie.
Quelqu'un peut‑il confirmer cela, s'il vous plaît?
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Je vous remercie de votre question. Je vais essayer d'y répondre.
Vous avez tout à fait raison. La reprise du marché du travail a dépassé les attentes en ce qui concerne toutes sortes de mesures du marché du travail, qu'il s'agisse de la création d'emplois, des heures travaillées ou du taux de participation. Nous avons complètement dépassé la situation dans laquelle nous pensions être il y a six ou douze mois.
Cette situation est exacerbée par certaines des pénuries de main-d'œuvre que nous observons à l'échelle pancanadienne. À cet égard, le gouvernement a déployé des efforts sur deux fronts: l'offre de main-d'œuvre absolue, c'est-à-dire le nombre d'heures travaillées dans l'économie, et la recherche d'un équilibre entre les compétences et les pénuries de compétences dans certains domaines.
En ce qui concerne l'offre de main-d'œuvre, il y a deux ou trois aspects à mentionner. D'abord, le gouvernement a déployé des efforts considérables pour mettre en œuvre le programme national sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants l'année dernière, ce qui, espérons‑le, stimulera la participation des nouveaux parents à la main-d'œuvre. De même, il existe un programme d'immigration assez ambitieux, qui permet d'attirer de nouveaux travailleurs au Canada. Je précise encore une fois qu'ici, la question n'est envisagée que du point de vue de l'offre de main-d'œuvre absolue.
En ce qui concerne les compétences, le gouvernement a recours à une combinaison de programmes de formation professionnelle, de programmes de soutien sectoriel qui ont été annoncés dans le dernier budget, de reconnaissance des titres de compétences étrangers et de travailleurs étrangers temporaires, c'est-à-dire des mesures qui, je le sais, sont liées à la fois à l'offre de main-d'œuvre et à l'adéquation des compétences. Un certain nombre d'initiatives ont été mises en oeuvre pour faire avancer ces deux volets.
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Je vous remercie encore une fois, monsieur le président.
Je vais parler de nouveau de la taxe de luxe qui s'applique aux aéronefs utilisés à des fins personnelles.
On comprend que la taxe vise les ventes réalisées au Canada, et non aux ventes d'aéronefs qui sont exportés. Or la taxe est conçue de façon à ce que le producteur paie la taxe sur tous les avions, y compris ceux qui sont exportés; une fois qu'ils sont exportés, il se fait rembourser. Tout cela se fait sur une base trimestrielle, comme on nous l'a rappelé lors du breffage technique.
Or les représentants de l'industrie nous disent que la base trimestrielle pose problème parce que, concrètement, l'avion vendu à une personne à l'étranger peut rester au Canada plusieurs mois supplémentaires pour être modifié au goût de l'acheteur. Il ne s'agit donc pas seulement de trois mois d'attente, car cela peut être beaucoup plus long.
Pour le principal producteur qui exporte ces avions, la partie exportée représente un pourcentage très important de sa production, soit environ 90 %. Cela l'oblige donc à y consacrer son flux de trésorerie parce qu'il doit payer la taxe de luxe pour toute sa production, alors qu'une infime partie de sa production est vendue au Canada ou à des Canadiens. Cela pose un problème de liquidité.
En raison des mois d'attente, cela peut représenter, concrètement, plusieurs centaines de millions de dollars à avancer parce que la taxe est conçue de cette façon.
Ma question s'adresse aux représentants du ministère des Finances.
Est-ce que ce problème a été envisagé et quelles sont les solutions proposées?
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Merci, monsieur le président.
Merci aux fonctionnaires d'être présents aujourd'hui.
Je veux brosser un petit tableau de l'endroit où je vis — Miramichi—Grand Lake au Nouveau-Brunswick — et de l'incidence que ce budget a sur lui.
Miramichi-Grand Lake, ma circonscription, a la taille de l'Île-du-Prince-Édouard. On y trouve probablement deux endroits où l'on puisse brancher une voiture électrique. La plupart des gens qui les commandent attendent un an — et parfois deux — parce qu'ils ne peuvent pas les obtenir et, bien sûr, le gouvernement est resté les bras croisés à regarder la Chine accroître sa capacité à produire du lithium.
Là où je vis, les gens conduisent des VUS, des camions et des voitures puissantes. Ils ont des bateaux. Nous avons une marina. Nous vivons sur l'une des plus grandes rivières à saumon du monde.
Nous ne voyons pas le million d'emplois dont il est question ici aujourd'hui. C'est agréable à entendre. Nous ne les voyons pas à Miramichi-Grand Lake. À Miramichi, nous étions une installation portuaire, depuis le milieu des années 1800 et jusqu'au début des années 1990, puis les activités ont ralenti, de sorte que ces dernières années, la rivière n'a pas été draguée. Une entreprise québécoise voulait injecter 12 millions de dollars à ses frais dans le port. Il s'agissait du « Groupe Gagné ». Le rôle du gouvernement était de réparer les aides à la navigation pour 1,5 million de dollars. Il a refusé, ce qui a étouffé au moins 15 à 20 entreprises qui auraient pu produire des granulés de bois, du homard, des produits du bois, de l'acier, des produits de fabrication... Le gouvernement actuel a essentiellement étouffé toutes les possibilités économiques locales.
En ce qui concerne ce budget, l'inflation est actuellement de 6,7 %, mais elle est de 7,4 % au Nouveau-Brunswick. Elle est donc bien pire dans ma province d'origine — comme je l'ai dit — et rien ne laisse présager un ralentissement.
Je ne pense pas que ce budget apportera un soulagement immédiat aux Canadiens, mais je vais demander aux fonctionnaires présents aujourd'hui comment le projet de loi , permettra de régler la crise de l'inflation à laquelle les Canadiens et les habitants de Miramichi-Grand Lake sont actuellement confrontés.
Merci.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président et membres du Comité, de m'avoir invitée à prendre la parole au sujet du projet de loi .
Je m'excuse de me joindre à vous virtuellement. Je devais être avec vous en personne, mais mon vol a été annulé ce matin en raison du brouillard à Toronto.
Le budget que j'ai déposé le mois dernier a été publié dans le contexte de la relance remarquable et rapide du Canada après la récession causée par la COVID‑19. Le Canada a connu l'une des reprises de l'emploi les plus rapides du G7. En effet, nous avons récupéré 115 % des emplois que nous avions perdus au cours de ces terribles premiers mois. En comparaison, seulement 93 % des emplois ont été récupérés aux États‑Unis.
Plus de 3 millions d'emplois ont été créés ou récupérés. Notre taux de chômage est maintenant descendu à 5,3 %, soit le taux le plus bas depuis que nous avons commencé à recueillir des données comparables, il y a près de cinq décennies. Notre PIB réel est de 1,5 % supérieur à ce qu'il était avant la pandémie. Selon le Fonds monétaire international, le FMI, le Canada aura la croissance économique la plus forte du G7 cette année et en 2023.
J'ai une bonne nouvelle à annoncer: jeudi dernier, S&P a confirmé une fois de plus la cote de crédit AAA du Canada. Nous devons cela en partie aux mesures de soutien d'urgence que nous avons mises en place pour maintenir à flot les Canadiens et l'économie canadienne. Nous le devons aussi au courage et à la détermination remarquables dont les Canadiens ont fait preuve au cours des deux dernières années.
[Traduction]
Mais nous avons encore des difficultés à surmonter.
L'inflation, qui est un phénomène mondial, fait grimper les prix au Canada aussi. Le blocage des chaînes d'approvisionnement a fait flamber les prix à la caisse. L'achat d'une maison est inaccessible pour beaucoup trop de Canadiens. L'invasion illégale et barbare de l'Ukraine par la Russie contribue directement à la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie, tant ici qu'ailleurs dans le monde. Cet effet frappe le plus durement les plus vulnérables.
Nous devons faire mieux en tant que pays pour innover et encourager les petites entreprises à se développer. Nous devons continuer de faire face à la menace existentielle que représente le changement climatique. C'est pourquoi, grâce aux investissements décrits dans ce budget et par l'entremise du projet de loi , notre gouvernement s'efforce de faire croître notre économie et de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens.
L'un des piliers de notre plan consiste à investir dans ce qui constitue la colonne vertébrale d'un pays fort et en pleine croissance, notre population. Les personnes ont besoin de logements où vivre, mais le Canada n'en a tout simplement pas assez.
Ce budget est le plan le plus ambitieux qu'un gouvernement fédéral ait jamais présenté pour s'attaquer à ce problème fondamental, et il placera le Canada sur une trajectoire qui permettra de doubler le nombre de nouveaux logements que nous construirons au cours des 10 prochaines années.
Nous devons également rendre le marché du logement plus équitable, c'est pourquoi, par exemple, le projet de loi imposera une interdiction de deux ans aux investisseurs étrangers. Les logements doivent être destinés à être habités par des familles canadiennes. Ils ne peuvent pas être une classe d'actifs spéculatifs.
Nous veillerons également à ce que toutes les cessions d'un contrat de vente de logements nouvellement construits ou rénovés soient assujetties à la TPS et à la TVH.
En outre — et je sais que les membres de ce comité y tiennent beaucoup — le projet de loi aidera les personnes âgées et les personnes handicapées à vivre et à vieillir chez elles en doublant le plafond annuel du crédit d'impôt pour l'accessibilité domiciliaire, qui passera à 20 000 $, ce qui rendra les améliorations, comme les rampes d'accès pour fauteuils roulants plus abordables.
[Français]
Un pays et une économie en croissance exigent également une main-d'œuvre en croissance. Grâce au projet de loi , nous ferons en sorte qu'il soit plus facile pour que les immigrants qualifiés, dont notre économie a besoin, s'installent au Canada. Il permettra d'améliorer la capacité du gouvernement à sélectionner les candidats, dans le bassin du système Entrée express, qui correspondent aux besoins des entreprises canadiennes.
Nous investirons également dans les travailleurs déterminés et talentueux qui sont déjà ici. Nous rendrons plus abordable la possibilité, pour les gens qui exercent des métiers spécialisés, de déménager là où se trouvent les emplois.
Le projet de loi propose d'instaurer une déduction pour la mobilité de la main-d'œuvre pour la réinstallation temporaire de gens de métier à un lieu de travail. Cela accordera jusqu'à 4 000 $ par année en déductions fiscales pour les frais de déplacement et de réinstallation temporaire. Cette mesure s'inscrit dans le cadre des efforts visant à réduire la pénurie de main-d'œuvre dans les métiers spécialisés.
[Traduction]
Le projet de loi poursuivra également le travail du gouvernement visant à s'assurer que nous disposons d'un système fiscal robuste en vertu duquel chacun paie sa juste part. Grâce à cette loi, le gouvernement accélérera la création d'un registre public des sociétés incorporées sous juridiction fédérale avant la fin de 2023, soit deux ans plus tôt que prévu, qui contribuera à contrer les activités illégales, notamment le blanchiment d'argent, la corruption et l'évasion fiscale. J'aimerais souligner qu'il ne s'agit que d'une première étape.
Ce travail est d'autant plus urgent que le Canada travaille d'arrache-pied avec ses alliés, par l'intermédiaire du nouveau Groupe de travail sur les élites, les mandataires et les oligarques russes, pour cibler les actifs mondiaux des élites russes et des personnes qui agissent en leur nom.
J'en viens maintenant à la façon dont le projet de loi permettra au gouvernement de faire confisquer les biens détenus par les personnes et les entités sanctionnées, de les vendre, et d'utiliser ces recettes pour aider le peuple ukrainien. Le Canada joue un rôle de premier plan dans cet effort au sein d'un groupe d'alliés. Nous serions le premier membre du G7 à adopter cette mesure importante, et je ne vois guère de meilleure façon de payer la reconstruction très coûteuse de l'Ukraine que grâce aux biens saisis des dirigeants de la Russie.
[Français]
Pour gagner du temps, je vais énumérer rapidement certaines des autres mesures prévues dans le projet de loi . Ces mesures, j'en suis certaine, recevront l'appui des membres du Comité et de nos collègues de la Chambre.
Le projet de loi C‑19 prévoit instaurer une taxe sur les voitures de luxe, les avions et les bateaux.
Il prévoit aussi offrir une réduction d'impôt aux entreprises qui fabriquent des technologies carboneutres.
De plus, il prévoit accorder 10 jours de congé de maladie pour certains secteurs, comme le transport aérien, ferroviaire, routier et maritime ainsi que les banques et les services postaux et de messagerie.
Il prévoit remettre de l'argent dans les poches des Canadiens encore plus...
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Merci beaucoup. Mon horloge indique qu'il est 12 h 8 et je vais conclure.
[Français]
Il prévoit remettre de l'argent dans les poches des Canadiens encore plus souvent en modifiant la fréquence du Paiement de l'incitatif à agir pour le climat. Le Paiement sera maintenant versé tous les trois mois au lieu d'une fois par année lors de la déclaration de revenus.
Enfin, il prévoit aider les provinces et les territoires à rattraper le retard accumulé en matière d'interventions chirurgicales grâce à un supplément de 2 milliards de dollars au Transfert canadien en matière de santé.
[Traduction]
Monsieur le président, le projet de loi aura une réelle incidence sur la vie des Canadiens. Il contribuera à la croissance de l'économie et à la création de bons emplois, et nous aidera à continuer d'édifier un Canada où personne n'est laissé pour compte.
J'espère que les honorables députés ici présents soutiendront l'adoption rapide de ce projet de loi à la Chambre dans les prochaines semaines.
[Français]
Je vous remercie beaucoup.
[Traduction]
Permettez-moi de remercier les agents financiers qui sont ici avec vous. Ils ont travaillé dur à ce budget afin d'aider les Canadiens, et je les remercie de leur présence aujourd'hui.
Je répondrai à vos questions avec plaisir.
Madame la ministre, je voudrais vous poser une question sur la taxe sur le luxe. Vous connaissez, j'en suis sûr, la loi des conséquences imprévues. Or, dans les industries de la fabrication de bateaux, d'aéronefs et d'automobiles, nombreux sont ceux qui affirment que la loi des conséquences imprévues va vous rattraper en ce qui concerne la taxe sur le luxe. Cette taxe est complexe. Elle ne s'applique pas seulement aux bateaux et aux aéronefs, mais aussi aux améliorations apportées à ces produits après-coup.
Ma question est donc la suivante: on craint sérieusement que cette taxe nuise à la compétitivité de ces industries et que le moment choisi pour la mettre en œuvre entraîne la perte de contrats, puisqu'une bonne partie de ces produits sont fabriqués sur mesure selon les exigences des clients, et ces derniers commencent à annuler des contrats parce que la taxe a été appliquée après la conclusion desdits contrats.
Finances Canada a‑t‑il évalué les répercussions économiques que cette taxe aura sur les secteurs canadiens de la fabrication de bateaux, d'automobiles et d'aéronefs? Dans l'affirmative, qu'ont révélé ces évaluations?
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Je vous remercie de votre question.
Madame Chatel, je veux vous remercier du travail acharné que vous faites au sein de ce comité et dans votre circonscription rurale.
Je suis complètement d'accord sur les deux idées que vous avez proposées dans votre question.
Premièrement, la transition verte est d'une importance clé pour le Canada et pour tout le monde. Deuxièmement, il est absolument essentiel d'inclure l'économie rurale dans cette transition verte. Le budget prend tout à fait cette direction. Je veux souligner qu'il y a encore du travail à faire et que j'ai hâte de le continuer avec vous.
Je veux souligner que, à la page 84 du budget, une disposition porte sur l'économie rurale et sur les mesures que nous prenons. Nous comprenons qu'il y a des besoins particuliers.
Je vais parler de quelques mesures importantes, dont la première est la stratégie sur les minéraux critiques, qui représente un investissement de 3,8 milliards de dollars. C'est important pour tout le pays, mais surtout pour les communautés rurales. Par ailleurs, la décision de doubler la déduction fiscale pour la mobilité de la main-d'œuvre afin qu'elle atteigne 4 000 $ est très importante pour permettre aux gens de se déplacer au pays. Cette décision est très importante en ce qui concerne la pénurie de main-d'œuvre dans les communautés rurales.
Il y a beaucoup d'autres choses, mais je vais m'arrêter ici pour vous permettre de poser une autre question, si vous le voulez.
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Je vous remercie de votre question.
Pour commencer, j'aimerais dire que je suis d'accord avec vous sur le fait que le logement est une question clé pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes, que ce soit dans les grandes villes comme Toronto, où je me trouve aujourd'hui, ou dans les communautés rurales.
C'est un défi extraordinairement important, parce que le Canada est un pays qui croit à la croissance de la population. Notre pays croit que l'immigration fait partie intégrante de notre société et de notre plan pour la croissance économique. Cependant, un pays avec une population croissante doit construire plus de maisons. C'est le défi fondamental.
Certaines mesures vont vraiment aider les gens qui vivent dans une communauté rurale. Le compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété est très important pour les jeunes familles.
Je veux aussi parler d'une mesure liée à la création de fortes communautés rurales. Nous allons augmenter de 50 % le montant maximal des prêts d'étude canadiens remboursables, ce qui signifie une remise de prêt pouvant aller jusqu'à 30 000 $ pour les infirmières et jusqu'à 60 000 $ pour les médecins travaillant dans les collectivités rurales. Comme vous le savez très bien, c'est très important pour les jeunes familles qui veulent rester dans les communautés rurales et pour les aînés.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis désolé de cet inconvénient.
Bonjour, madame la ministre. Je vous remercie de votre présence et de votre présentation.
Mon équipe et moi avons commencé à étudier le projet de loi de mise en œuvre du budget. Le projet de loi est très long et très complexe, mais il contient beaucoup de mesures très intéressantes. Je vois donc ce projet de loi d'un bon œil.
Comme mon temps de parole est limité, même s'il vient d'être doublé, je vais concentrer mes questions sur ce qui pose davantage problème.
J'aimerais faire une clarification en lien avec ce qu'a dit M. Fast.
Le Bloc québécois est d'accord sur le principe de la taxe sur certains biens de luxe. Toutefois, il y a environ une heure, un représentant du ministère des Finances nous a confirmé qu'il n'y avait pas eu d'étude d'impact sur les secteurs manufacturiers qui seraient touchés par cette taxe sur le plan des ventes, des emplois et du chiffre d'affaires, donc sur le produit intérieur brut. Évidemment, nous déplorons qu'une étude n'ait pas été menée avant l'instauration d'une telle taxe.
J'aimerais maintenant parler plus précisément de la taxe de luxe qui s'applique aux aéronefs de luxe. Lorsque l'aéronef est destiné à des fins d'affaires, la taxe ne s'applique pas, mais, lorsqu'il est utilisé à des fins personnelles, la taxe s'applique. Toute l'industrie aérospatiale du Canada et du Québec ainsi que le milieu d'affaires du Québec sont mobilisés parce que, tel qu'il est rédigé, le projet de loi soulève plusieurs inquiétudes et plusieurs doutes quant à l'application de la taxe.
Ces doutes et ces inquiétudes peuvent être résumés en deux éléments. Le premier élément est le seuil de 90 % pour une utilisation à des fins d'affaires. Le deuxième élément est le fait de devoir payer la taxe sur toute la production, y compris sur ce qui sera exporté.
Je vais m'attarder sur la première partie, qui concerne le seuil de 90 %.
Ce problème a été soulevé par l'industrie. Il y a une heure, les représentants du ministère nous ont dit que, lorsqu'une entreprise A achète un avion à des fins d'affaires, elle va souvent en confier la gestion à une entreprise B lorsqu'elle n'utilise pas l'avion, étant donné le coût élevé de l'avion. Ainsi, l'entreprise B loue cet avion à d'autres clients, à des gens d'affaires. Or elle peut aussi le louer à des fins personnelles. Il y a une heure, les représentants du ministère nous ont dit que, lorsque cet avion est sous-loué à des fins personnelles, cela tombe dans le 10 % de marge de manœuvre et ce n'est pas considéré comme une utilisation d'affaires.
Est-ce exact?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Madame la ministre, je veux donner suite à une question sur la récupération du Supplément de revenu garanti, ou SRG. Je crois comprendre qu'une disposition mineure du projet de loi vise à apporter des modifications pour que les aînés ne soient pas pénalisés parce qu'ils ont reçu des prestations liées à la pandémie.
Il n'y a toutefois rien de tel pour les familles ayant des membres en âge de travailler qui dépendent de la Prestation canadienne pour enfants, ou PCE, alors que leurs prestations ont été réduites parce qu'elles avaient reçu la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU, ou d'autres formes de soutien financier pendant la pandémie. Je veux vous demander ce que votre gouvernement entend faire pour aider ces citoyens.
J'ai rencontré des parents dont la PCE avait été récupérée. Ce qui ressort clairement dans ce groupe, c'est contrairement aux aînés qui n'hésitent pas à se manifester et à relater leurs histoires, une grande partie des personnes qui reçoivent la PCE craignent de raconter leurs déboires par peur de l'opprobre et de la honte, parce qu'elles sont en âge de travailler, mais éprouvent des difficultés financières et doivent maintenant demander de l'aide. Elles ont dit craindre que les enfants qui vont à l'école avec les leurs entendent parler de leurs problèmes et se moquent de leurs enfants si leurs parents rendent leurs difficultés publiques. Cela a fait en sorte qu'il était plus difficile de faire de cette affaire une question politique pour le gouvernement, car ces personnes ne sont pas disposées à raconter leurs histoires. Leur souffrance n'en est pas moins réelle, cependant.
Je vous demande ce que le gouvernement entend faire pour aider les familles victimes de la récupération de la PCE.
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Je vous remercie beaucoup de cette question, et de votre labeur et de votre collaboration également. Merci d'avoir souligné le travail que nous avons accompli ensemble concernant le SRG et les aînés qui ont reçu la PCU. Je pense qu'au Canada, on s'entend largement pour dire que les aînés les plus vulnérables ont été frappés particulièrement fort par la pandémie et les difficultés qu'elle imposait, et qu'il importait d'agir à cet égard. Nous sommes heureux d'avoir donné suite à cette affaire.
Nous nous sommes montrés très clairs à ce sujet avant de déposer le budget. Quand il est question des autres mesures liées au soutien offert pendant la pandémie, il était très important de tourner la page dans ce budget. Il est crucial qu'il soit clair que nous avons effectué des dépenses extraordinaires pendant la pandémie. C'était la bonne chose à faire. Ces dépenses ont soutenu un grand nombre de personnes vulnérables. Nous constatons également que du point de vue économique, c'était une politique judicieuse. Nous avons évité que la pandémie ne laisse des cicatrices, et l'économie canadienne repart réellement en trombe.
Il était également très important de faire comprendre clairement dans ce budget que la période de dépenses extraordinaires est terminée, puisque nous sommes confrontés à de nouveaux défis économiques. Je suis très sensible au sort des familles et des enfants — et vous soulevez là un point très important — et à la honte sociale déplorable, mais bien réelle que les gens peuvent éprouver s'ils sont pauvres. Cette honte n'a pas lieu d'être, et je veux vous remercier d'avoir soulevé cette question.
Je dirais que ce budget vise à soutenir des travailleurs. La Prestation canadienne pour les travailleurs commencera à être versée aux bénéficiaires et aura une réelle incidence.
Enfin, je ferai remarquer que le taux de chômage — qui est de 5,3 % actuellement — n'a jamais été aussi faible depuis que l'on recueille de telles données. C'est pour notre pays un réel accomplissement qui soutient des travailleurs.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame la ministre, je ferais remarquer que vous n'avez pas répondu à la question.
De plus, parlons de ce que le projet de loi prévoit pour les établissements vinicoles. Madame la ministre, il reste neuf semaines avant le 1er juillet, date à laquelle prendra fin l'exemption sur le contenu entièrement canadien. Un très grand nombre d'établissements vinicoles qui ont ouvert leurs portes depuis 2007 n'ont jamais payé un cent de taxe d'accise et devront maintenant s'en acquitter.
Madame la ministre, dans votre projet de loi d'exécution du budget, en page 106, il est question d'un droit acquis pour les produits fabriqués avant le 1er juillet. Cependant, des problèmes d'approvisionnement empêchent les gens d'embouteiller le vin, car ils ne peuvent trouver de bouteilles. Assumez-vous une partie de la responsabilité? Appuierez-vous un amendement pour que les produits fabriqués avant le 1er juillet, mais qui n'ont pas été embouteillés, soient encore exemptés de la taxe d'accise?
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Merci beaucoup. Merci beaucoup également, madame la vice-première ministre, de votre présence.
Il y a plus de deux mois, la Russie déclenchait une nouvelle et véritable invasion de l'Ukraine. En infériorité numérique, les Ukrainiens étaient également moins bien armés. En dépit de ces désavantages, ils ont très courageusement défendu leur patrie. Leur courage a inspiré les Canadiens et d'autres nations.
Bien sûr, malgré ce courage et cette détermination, la situation des Ukrainiens est désespérée. Il y va de leur existence. C'est une catastrophe humanitaire, la Russie commettant chaque jour des crimes de guerre, un génocide, à mon avis. Non seulement l'Ukraine est menacée, mais le reste du globe et les Canadiens le sont également.
Les Ukrainiens ne se battent pas seulement pour eux‑mêmes — pour leur liberté et leur patrie —, mais pour nous tous, et nous devons combattre pour eux. Vous, madame, vous avez agi en stratège, en partie publiquement, en grande partie en coulisse, comme les ministres et premiers ministre de notre démocratie. Pour ce rôle mobilisateur, je tiens à vous dire merci.
Le budget affecte 500 millions de dollars au financement de l'aide militaire à l'Ukraine et 1 milliard en prêts à ce pays. Je tiens à vous en remercier. Le président Zelensky a dit que l'Ukraine avait un besoin urgent d'armes lourdes.
Dans combien de temps les 500 millions pourraient‑ils arriver à destination?
Merci beaucoup pour la question.
Notre Parlement, notre discours politique, au Canada, tout ça, c'est naturellement conflictuel. Cela fait partie de la vie dans une saine démocratie, mais, par ailleurs, nous sommes unanimes sur certaines questions.
Je tiens à vous remercier, monsieur Baker, pour votre travail sur l'Ukraine, mais je tiens également à reconnaître l'appui des conservateurs, du Bloc québécois et du NPD à l'adoption d'une position canadienne très ferme sur l'Ukraine, la clarté avec laquelle le Canada a reconnu l'illégalité de cette guerre, sa barbarie et la commission de crimes de guerre ainsi que leur consentement unanime à la motion relative au génocide.
J'ai discuté de toutes ces mesures et de l'appui vraiment unanime des Canadiens à l'Ukraine, directement avec le premier ministre Chmyhal, et elles font vraiment pencher la balance. Elles encouragent d'autres pays à appuyer l'Ukraine, elles annoncent aux Ukrainiens que notre pays fait bloc avec eux, et nous sommes tous d'accord là‑dessus.
Merci à vous tous.
Monsieur Baker, je suis d'accord avec vous sur l'aide militaire: ce sont les Ukrainiens qui se battent et qui meurent dans un combat qui est le nôtre. Il nous incombe de les munir des moyens nécessaires. Voilà pourquoi nous leur avons précisément destiné 500 millions de dollars, dans le budget, pour l'aide militaire. C'est l'aide du Canada. Nos alliés leur en envoient également.
La semaine dernière, la ministre a annoncé, par exemple, que le Canada avait mis la dernière main à un contrat pour la construction de huit véhicules blindés par Roshel. Vous savez aussi qu'il fournit des obusiers M777 et qu'il a fourni des munitions antiblindés Carl-Gustaf.
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Merci, monsieur le président.
D'abord, j'ai un commentaire à faire. J'ai été très ému par l'échange auquel nous venons d'assister entre la vice-première ministre et M. Baker. Évidemment, nous sommes tous solidaires du peuple ukrainien. Je ne peux pas imaginer que, encore aujourd'hui, le conflit perdure. Je parle évidemment de l'invasion de l'Ukraine par les Russes et ses répercussions sur ces millions de personnes, avec qui nous sommes de tout cœur.
Je reviens à la taxe de luxe pour les aéronefs. Le critère du seuil de 90 % d'utilisation pour affaires pose problème. Je l'ai brièvement mentionné. Il y a aussi le fait que, même si la taxe ne s'applique pas aux aéronefs qui sont exportés, elle est d'abord payée par le producteur avant de lui être remboursée sur une base trimestrielle. L'industrie nous rappelle qu'il y a souvent des délais plus longs. Par exemple, l'avion doit souvent être modifié à la satisfaction du client et doit donc rester six mois de plus au Canada avant d'être exporté. Comme l'essentiel des produits est exporté, les producteurs se retrouvent à avoir un problème très important de flux de trésorerie ou de liquidité.
La ministre croit-elle être en mesure d'apporter des réponses concrètes et satisfaisantes pour l'industrie, ainsi que pour nous, avant le vote sur le projet de loi ?
Madame la ministre, le budget réserve des milliards au financement de projets climatiques. Ceux qui, en particulier, étaient destinés à être financés demeurent quelque peu vagues, mais le budget était très précis sur l'étape obligée de l'argent. C'était par la Banque de l'infrastructure du Canada, sauf que son bilan est très peu reluisant en ce qui concerne l'exécution des projets.
De temps à autre, elle a fait savoir qu'elle n'est même pas près de commencer à dépenser le montant budgétisé pour le cycle de vie de 10 à 11 ans de son financement initial. Sa réussite, si tant est qu'elle en a eu, s'est borné à des partenariats avec des municipalités pour l'achat d'autobus électriques. Mais c'était en dehors de sa mission de partenariats public-privé. Dans ce domaine, dont il est également question dans le budget — essayer d'attirer des capitaux privés — elle a simplement fait fiasco.
Pourquoi votre gouvernement a‑t‑il choisi un instrument peu efficace de placement comme principal moyen de financement de projets visant à réduire nos émissions de gaz à effet de serre?
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Parlons un peu de l'abattement pour les agriculteurs prévu dans le projet de loi . Il sera d'environ 20 % sur le dollar versé au titre de la taxe sur le carbone. Les conservateurs ont réclamé la déduction complète, qui est déjà accordée pour les carburants diesel et ordinaire. Pour les agriculteurs, notamment Larry, de ma circonscription, pour qui la taxe sur le carbone du gaz naturel, uniquement pour le mois d'octobre, s'élevait à 13 000 $, d'où, croyez-vous, l'argent vient‑il?
De plus, nous parlons de prix qui montent sans cesse. Ne croyons-nous pas que la taxe sur le carbone conduit à des augmentations des coûts de transport, du coût des aliments?
Encore une fois, comment est‑ce possible...? Le gouvernement et vous, notamment, vous n'avez fait aucun cas des signes avant-coureurs de l'inflation, l'année dernière, malgré les avertissements répétés depuis au moins 12 mois d'un certain nombre de personnes, y compris votre mentor Larry Summers. « C'est mondial. C'est transitoire. » Visiblement, ce n'est rien de tout cela.
Le gouvernement peut appliquer des mesures simples pour rendre la vie abordable, pourtant, le lendemain du budget, les Canadiens ont appris, au réveil, qu'aucune mesure immédiate ne viendrait les soulager.
Je peux difficilement croire que le gouvernement s'obstine dans cette voie.
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Merci beaucoup. Je me réjouis de cette question, parce que je sais que vous vous y êtes dépensée énormément, notamment pour l'élaboration des mesures qui se trouvent dans le budget.
Nous avons clairement dit, en construisant le budget et en le présentant aux Canadiens, que, notamment, en ce moment même, le Canada avait besoin d'une stratégie de croissance.
J'ai fait remarquer, dans ma déclaration préliminaire, que le Fonds monétaire international considérait notre pays comme le membre du G7 qui, cette année et l'année prochaine, a et aura la croissance la plus vigoureuse. Mais nous, les Canadiens, nous devons également nous avouer en toute franchise que notre pays a besoin, à moyen et à long terme, d'intensifier sa croissance, sa productivité et ses investissements.
Voilà pourquoi le budget propose des moyens solides pour nous y aider. D'abord, le Fonds de croissance du Canada, dont nous avons discuté avec M. Blaikie. Il canalisera les investissements privés vers la transition verte. Ensuite, une nouvelle agence d'innovation et d'investissement aidera à maîtriser ce problème très canadien qui consiste à faire déboucher nos diplômes et notre excellente recherche d'envergure mondiale sur la commercialisation et des gains de productivité pour nos entreprises.
Enfin, un atout vraiment important est les 3,8 milliards de dollars que nous investissons dans notre stratégie des minéraux critiques, plus importante maintenant que jamais, en raison de la guerre des Russes en Ukraine. Le monde a besoin de ces minéraux. Le Canada en est un fournisseur important. Ils sont indispensables à la transition verte et nous investissons vraiment dans ce secteur pour le stimuler.