Bienvenue à la 35e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 12 janvier 2022, le Comité se réunit pour discuter de l'inflation dans l'économie canadienne actuelle.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride. Conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021, des députés assistent en personne dans la salle et d'autres à distance au moyen de l'application Zoom. Conformément à la directive du Bureau de régie interne du 10 mars 2022, toutes les personnes qui assistent à la réunion en personne doivent porter un masque, à l'exception des membres qui sont à leur place pendant les délibérations.
J'ai quelques remarques à faire à l'intention des témoins et des membres. Attendez que je vous accorde la parole avant de parler. Si vous assistez à la séance par vidéoconférence, cliquez sur l'icône de microphone pour activer votre micro. Veuillez couper mettre votre micro en sourdine lorsque vous ne parlez pas. Des services d'interprétation sont offerts. Pour ceux qui sont sur Zoom, vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Pour ceux qui sont dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et sélectionner le canal souhaité.
Je vous rappelle que toutes les interventions des députés et des témoins doivent s'adresser à la présidence. Pour les membres dans la salle, si vous souhaitez prendre la parole, veuillez lever la main. Pour les membres sur Zoom, veuillez utiliser la fonction « lever la main ».
Le greffier du Comité et moi-même gérerons l'ordre des interventions de notre mieux, et nous vous remercions de votre patience et de votre compréhension à cet égard. En ce qui concerne la liste des interventions, le greffier et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir un ordre global d'intervention pour tous les membres, qu'ils assistent de manière virtuelle ou en personne.
Le Comité a convenu qu'au cours des audiences, le président appliquera la règle voulant que la réponse d'un témoin à une question ne prenne pas plus de temps que la question elle-même.
Cela dit, je demande aux députés et aux témoins de se traiter mutuellement avec respect et d'observer le décorum. Si vous pensez que le témoin a dépassé le temps alloué, c'est la prérogative du député de l'interrompre ou de poser une autre question afin de respecter le temps de parole des autres membres.
Je demande également aux membres de ne pas dépasser de beaucoup le temps qui leur est alloué pour poser des questions. Même si nous n'interromprons pas un membre pendant le temps qui lui est alloué, je tiens à vous informer que notre greffier dispose de deux horloges pour chronométrer nos membres et nos témoins.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Nous avons avec nous, de Statistique Canada, Haig McCarrell, directeur de la Division des investissements, des sciences et de la technologie; Heidi Ertl, directrice de la Division des prix à la consommation; Taylor Mitchell, économiste principal, Indice des prix à la consommation; et, pour compléter l'équipe, Greg Peterson, statisticien en chef adjoint, Statistique économique.
Statistique Canada présentera maintenant une déclaration préliminaire. Je crois savoir que c'est M. Peterson qui la prononcera.
La parole est à vous, monsieur Peterson.
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Merci, monsieur le président et membres du Comité des finances. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui avec notre équipe.
Depuis la dernière fois que nous nous sommes adressés au Comité en janvier, les défis au pays et à l’échelle internationale ont continué d’avoir des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement et sur les coûts connexes.
Nous sommes tous dans un état d’alerte élevé en raison des multiples incertitudes et risques qui nous entourent. Dans ce climat, Statistique Canada prend plus au sérieux que jamais son devoir de présenter les faits aux Canadiens.
L’Indice des prix à la consommation continue d’être un mécanisme solide pour évaluer l’incidence des événements qui se produisent au pays et dans le monde sur l’inflation des prix à la consommation et l’évolution des habitudes de consommation des Canadiens.
[Français]
Lors de notre dernière présentation devant le Comité, nous avons dit que l'IPC, l'Indice des prix à la consommation, avait progressé de 4,7 % d'une année à l'autre, en novembre. Ce chiffre a augmenté et a atteint 5,1 % en janvier et 5,7 % en février. Nous n'avons pas vu de hausses aussi importantes en 30 ans. Les augmentations de prix sont généralisées. Les principaux facteurs qui expliquent ces augmentations sont l'essence, les aliments, les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement et le fait que le marché du logement est en effervescence.
Permettez-moi de fournir quelques nouveaux renseignements.
Le prix de l'essence a augmenté de près de 7 % de janvier à février, en raison de la demande accrue et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les automobilistes canadiens ont dû débourser un tiers de plus à la pompe comparativement à février dernier. Si nous enlevions l'essence de l'équation, l'IPC de février serait plus bas d'un point de pourcentage.
Les factures d'épicerie augmentent aussi rapidement. Nous avons constaté une augmentation de 6,5 % en janvier et une autre de 7,4 % en février. C'est la plus importante hausse sur 12 mois depuis 2009. L'augmentation du prix des entrées et la hausse des frais de transport sont parmi les facteurs les plus importants. De plus, 2021 a été une année particulièrement mauvaise sur le plan de la production alimentaire; nous constatons souvent les incidences liées au climat.
Je sais que le Comité a des préoccupations au sujet de l'abordabilité des logements. Les frais de logement ont augmenté de 6,6 % en février, ce qui représente l'augmentation la plus importante en près de 40 ans.
[Traduction]
Certains ont demandé pourquoi l'IPC n'est pas encore plus élevé compte tenu de ces augmentations marquées. Tout d’abord, l’indice représente la moyenne à l’échelle canadienne, représentant les dix provinces ainsi que les capitales du Nord. L’IPC peut ne pas toujours rendre compte de l’expérience exacte des personnes, des ménages ou même des régions au Canada. Les différences sont attribuables aux variations géographiques et aux différents choix des consommateurs.
Nous avons expliqué la dernière fois que l’IPC est un indice fondé sur la consommation qui mesure les frais mensuels liés à la propriété, y compris les coûts de l’intérêt hypothécaire. Il ne comprend pas la partie du paiement de l’hypothèque qui rembourse le capital, puisque cette partie est considérée comme un investissement dans un actif dont la valeur va sans doute augmenter au fil du temps.
Toutefois, l’IPC est influencé par les prix des logements les plus récents et les taux d’intérêt, et nous intégrerons bientôt des améliorations, que je mentionnerai sous peu. L’IPC tient également compte des baisses de prix dans des domaines comme les intérêts hypothécaires, les services cellulaires et les primes d’assurance-automobile, ainsi que les frais de garde par suite de l’introduction d’une subvention pour la garde d’enfants dans certaines provinces. Et il tient compte de l’amélioration de la qualité pour les articles dont le prix augmente.
Statistique Canada s’engage à faire en sorte que l’IPC demeure à jour et pertinent. Pour notre prochaine diffusion en avril, une nouvelle source de données sur les prix de revente des logements ainsi que l’Indice des prix des logements neufs, seront utilisés pour calculer les coûts de l’intérêt hypothécaire. Le changement améliorera l’actualité et la couverture des prix de revente des logements dans l’IPC.
Nous partageons aussi les meilleures pratiques avec les organismes internationaux sur la façon optimale de mesurer le logement dans l’IPC et de s’y harmoniser et nous étudions les façons de tirer parti de nos autres indicateurs de logement. Les dépenses associées aux véhicules d’occasion sont déjà prises en compte dans l’IPC, le prix des véhicules neufs servant d’indicateur. Mais nous publierons bientôt notre plan visant à ajouter les prix des véhicules d’occasion à l’IPC. Nous inviterons les utilisateurs à donner leurs commentaires.
Le 15 juin, nous procéderons à notre mise à jour annuelle des pondérations du panier utilisées pour calculer l’IPC.
À l’avenir, l’IPC est susceptible de demeurer élevé. Les inquiétudes concernant l’approvisionnement mondial en pétrole ont entraîné une flambée des prix au début de mars, lorsque l’invasion de l’Ukraine par la Russie s’est envenimée. Nous nous attendons à ce que l’augmentation des prix de l’essence ait une incidence considérable sur l’IPC de mars, à moins que la situation change rapidement.
La crise en Europe de l’Est pourrait également avoir une incidence sur les prix des appareils électroménagers et des appareils électroniques, en raison de la hausse des prix des principales matières premières et de l’augmentation des pressions sur les chaînes d’approvisionnement.
Enfin, comme l’Ukraine est un important exportateur de grains et d’huiles végétales, une baisse de la production de ces produits et des perturbations des expéditions feront probablement monter le prix de nombreux aliments de tous les jours.
Sur ce, monsieur le président, nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier l'équipe de Statistique Canada d'être ici aujourd'hui. Veuillez transmettre mes salutations au statisticien en chef.
L'une des choses dont j'espérais que nous pourrions discuter aujourd'hui était l'inflation. Je doute qu'il y ait une question qui influe plus sur la santé financière des Canadiens aujourd'hui que l'inflation. Votre exposé, monsieur, a illustré bon nombre des défis auxquels les Canadiens sont confrontés.
Comme le panier de biens utilisé pour mesurer l'IPC a changé depuis 1991, et qu'il est dit ici dans la note d'information parlementaire que nous sommes témoin des niveaux les plus élevés depuis août 1991, il serait utile pour mes électeurs d'avoir une comparaison pommes à pommes lorsqu'on parle de la façon dont nous suivons l'inflation.
Pourriez-vous, monsieur, par l'intermédiaire de Statistique Canada — je ne m'attends pas à ce que ce soit sur-le-champ — fournir au Comité une analyse qui mesure le taux d'inflation dans le panier de l'IPC d'août 1991 par rapport à celui que vous préparez régulièrement pour les Canadiens?
:
Je remercie grandement toute l'équipe de Statistique Canada.
Votre travail est très important, car il permet de s'assurer qu'on a de bonnes données qui serviront à concevoir de bonnes politiques. Je vous remercie donc de votre excellent travail.
[Traduction]
J'ai deux questions, une en anglais et une en français.
Dans votre communiqué de février sur l'IPC, vous indiquez que les conflits géopolitiques en Europe de l'Est, principalement en Ukraine, et aussi au Moyen-Orient influent grandement sur l'augmentation du prix du carburant. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
:
Je vous remercie de votre question.
Quand nous mesurons quelque chose à l'aide de l'IPC, notre objectif est de mesurer les mêmes produits au fil du temps.
Je vais donner l'exemple des boîtes de céréales.
[Traduction]
Si le poids d'une boîte de céréales change, nous devons ajuster le prix, compte tenu du changement de poids.
[Français]
C'est la même chose pour ce qui est des services de télécommunication. Pendant la pandémie, un grand nombre de fournisseurs de services de télécommunication ont augmenté les données dans leurs plans de télécommunication. Les consommateurs ont donc reçu plus de services pour le même prix. Nous ajustons la qualité [difficultés techniques]. On rapporte une diminution de prix relativement à ces services.
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Merci, monsieur le président.
Je salue toute l'équipe de Statistique Canada, ainsi que toutes celles et tous ceux qui nous écoutent.
Je tiens d'abord à vous remercier de votre travail très important. Il aidera les législateurs à prendre des décisions, surtout en ce temps de crise. Évidemment, la question de l'inflation nous préoccupe grandement, et c'est à partir des données que vous nous fournissez que nous prenons nos décisions.
Je vais commencer par la question du logement.
Monsieur Peterson, dans votre présentation, vous rappelez que les frais de logement ont augmenté de 6,6 % en février. Il s'agit de l'augmentation la plus importante en près de 40 ans.
J'ai une série de questions à vous poser. D'abord, prévoyez-vous que cela va continuer d'augmenter au mois de mars et au cours des mois suivants?
Ensuite, qu'en est-il pour le Québec?
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Je vous remercie tous les trois de vos réponses. J'ai hâte de voir cela.
J'aimerais vous poser des questions sur la qualité des données que vous utilisez en matière de logement, particulièrement pour ce qui est du Québec.
Selon vous, ces données sont-elles de qualité adéquate?
Avez-vous la possibilité de mesurer l'impact de la surenchère? Lors de la vente d'un immeuble, d'un condo ou d'une maison, entre autres, il y a un phénomène de surenchère, c'est-à-dire que les gens offrent plus que le prix affiché.
Avez-vous accès à ces données?
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Dans ce cas, je pense que vous faites référence à la surenchère lorsqu'un logement se vend à un prix supérieur au prix demandé. Ce phénomène est pris en compte lorsque nous citons le prix de revente des logements dans la composante logement du logement en propriété. Il apparaît dans deux composantes: le taux d'intérêt hypothécaire, les frais de commission immobilière et la taxe de transfert de biens fonciers. Nous fondons tous les prix de revente des logements qui figurent dans la composante logement sur le prix de vente et non sur le prix demandé.
Dans le cas des logements neufs et des prix que nous obtenons pour l'indice des prix des logements neufs, qui alimente bien sûr une composante différente, les coûts de remplacement sont fournis par les constructeurs. Il s'agit de maisons neuves que les constructeurs construisent, et ils nous fournissent les prix. Dans ce cas, le prix est le prix affiché de la maison neuve et n'est pas nécessairement un prix de transaction, selon qu'il s'agit d'une vente immédiate, avant que les maisons ne soient construites, ou après coup, sur le site du service interagences.
C'est un peu embrouillé, mais je peux souligner l'argument de M. Peterson selon lequel la qualité des données pour les logements au Québec, ainsi que dans toutes les autres provinces et les capitales territoriales, est de la plus haute fiabilité. Dans la plupart des cas, il s'agit de prix de transaction qui proviennent tous de données administratives.
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Je ne pense pas que l'on puisse regarder un seul indicateur économique et dire qu'il est la panacée qui décrit absolument tout. Comme je l'ai expliqué dans mon exposé, l'indice des prix à la consommation vise à mesurer ce qu'il en coûte aux consommateurs pour posséder une maison. Bien sûr, vous incluez le coût de l'intérêt hypothécaire. Il est certain que certains aspects du prix de la maison vont être pris en compte. Il existe d'autres indices de prix, comme notre indice des prix de l'immobilier résidentiel, qui mesure le prix d'achat de la maison. C'est l'indice qu'il conviendrait d'utiliser si l'on voulait examiner les prix auxquels les consommateurs sont confrontés lorsqu'ils achètent une maison individuelle.
De même, j'examinerais les comptes du bilan national pour voir l'endettement global des ménages et la dette hypothécaire contractée par les propriétaires. J'examinerais également l'évolution de la richesse des ménages au fil du temps dans les comptes du bilan national.
Pour dresser un tableau complet, l'IPC a deux raisons d'être. Premièrement, être un moyen d'indexer des choses comme l'augmentation du coût de la vie dans les contrats et des choses comme ça, et deuxièmement, être un outil pour aider à informer la politique monétaire.
Si vous voulez une description plus large des problèmes auxquels les Canadiens sont confrontés, je ne pense pas que nous puissions la réduire à un seul indicateur.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aux fonctionnaires.
Monsieur Peterson, je suis heureux de vous voir, vous et vos collègues, aujourd'hui. Merci d'être revenu pour cette étude très importante.
J'espère pouvoir obtenir réponse à cinq questions, et si nous pouvions limiter les réponses à 30 à 45 secondes, ce serait parfait.
J'aimerais compléter la demande de mon collègue au premier tour en ce qui concerne la méthodologie. Il serait utile pour ce comité, ou du moins pour moi dans mon rôle ici, d'examiner ce que le taux d'inflation aurait été en 2000, en utilisant la méthodologie de 2000, ainsi qu'en 1990 et 1980. Si nous pouvions faire cela, je pense que cela nous aiderait à comparer des pommes avec des pommes lorsque nous regardons en arrière.
Est-ce une chose que l'on pourrait obtenir?
Je vous remercie. Je vous sais gré de cette précision, et de toute mise en garde qui va de pair avec.
Nous avons eu un échange très intéressant la dernière fois sur les voitures d'occasion, et je me réjouis qu'on se penche sur ce sujet, de même que sur celui des appareils électroménagers, comme vous l'avez mentionné dans vos observations préliminaires. La Banque Scotia prévoit, ou du moins estime, que d'ici l'été, si nous incluons les voitures d'occasion, le taux d'inflation avoisinera les 8 %.
Est-ce que cela correspond à vos propres prévisions, étant donné vos calculs approximatifs à ce stade? Êtes-vous en mesure de nous le dire aujourd'hui?
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Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie vivement Statistique Canada d'être des nôtres aujourd'hui. Le service que vous offrez est inestimable. Je vous remercie donc du service que vous rendez à notre pays.
Les choses ont tellement changé au cours des dernières années. Nous vivons une époque tellement imprévisible que parfois, nous devons nous le rappeler.
M. Adam Tooze, qui est professeur à l'Université Columbia, est un de mes historiens de l'économie préférés. Il vient d'écrire un livre intitulé Shutdown.
Il explique, en gros, qu'avec cette pandémie, et dans la seule première moitié de 2020, il y a eu une contraction simultanée de 95 % de l'économie mondiale. Selon lui, ce n'est jamais arrivé avant. Il explique que trois milliards d'adultes ont été mis à pied provisoirement ou ont essayé de travailler de chez eux. Cela non plus n'était jamais arrivé avant, dit-il. De plus, la scolarité de plus de 1,5 milliard de jeunes a été interrompue et, par ailleurs, la perte de revenus rien que pour les six premiers mois de la pandémie s'élevait, au total, à 10 billions de dollars américains, soit plus du dixième du PIB mondial.
Nous avons reçu une mise à jour de l'IPC en février 2022, et je sais qu'il y a eu des augmentations, ce qui est historique, dans les 30 dernières années.
Je tiens à m'assurer de considérer les choses dans le contexte de ce qui se passe en ce moment. Serait-il juste de dire que nous vivons à l'heure actuelle une période sans précédent ou, à tout le moins, une situation jamais vue depuis une centaine d'années probablement?
Deux de mes collègues ont demandé de comparer ce qui est comparable entre l'IPC d'il y a 30 ans et l'IPC d'aujourd'hui. Je demanderai, si cette comparaison est fournie, d'y ajouter quelques autres éléments.
Je suis d'avis que nous devrions y inclure le taux de chômage. Quel était alors le taux de chômage, et aussi la conjoncture mondiale? C'est important, si nous voulons comparer ce qui est comparable, de ne pas nous contenter des chiffres de l'IPC, mais de comprendre également le contexte. Par ailleurs, les chiffres de l'emploi sont également un indicateur important.
Si vous pouviez ajouter ces éléments, ce serait formidable.
Voici ma question suivante. Vous avez publié aujourd'hui de nouvelles données montrant le huitième mois consécutif de croissance du PIB canadien, mais nous assistons également à un net redressement de l'emploi, avec plus de 337 000 emplois créés en février, ce qui équivaut à 112 % des emplois perdus au plus fort de la pandémie. Pouvez-vous nous expliquer l'interaction entre cette forte progression du PIB et de l'emploi et l'inflation?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Peterson, dans la conclusion de votre présentation, vous dites vous inquiéter d'une hausse possible du prix de nombreux aliments, étant donné que l'Ukraine est un important exportateur de grains et d'huile végétale, comme vous le rappeliez.
En fait, lorsque nous analysons aujourd'hui les transactions sur les marchés de l'alimentation, nous observons une importante augmentation du prix du blé, par exemple, pour les récoltes prévues cet été. Le prix auquel ces récoltes seront achetées en septembre prochain est donc déjà transigé.
Analysez-vous ce genre de statistiques?
Tout à l'heure, dans vos observations, vous mentionniez que l'IPC est, en fait, un indice composite qui ne rend compte de la situation de personne en particulier. Pour que l'IPC dresse un tableau exact de ce que vit une personne ou un groupe, il faut que beaucoup de facteurs soient réunis. En tout cas, parmi les choses dont j'entends beaucoup parler depuis six ans et demi que je suis député, il y a le fait que les aînés pensent vraiment que l'indexation de leur régime de retraite public sur l'IPC ne correspond pas aux augmentations de coûts auxquelles ils font face.
Y a-t-il des études ou pensez-vous qu'il soit possible — ou en fait souhaitable, si vous êtes prêts à aller aussi loin —, d'avoir quelque chose comme un indice des prix pour les aînés canadiens qui serait un meilleur outil pour l'augmentation du revenu de retraite des aînés et des prestations de soutien du revenu, et qui rendrait mieux compte des pressions sur les financières auxquelles font face les aînés?
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Merci, monsieur le président et bon après-midi aux gens de Statistique Canada.
J'aime beaucoup lire « Le Quotidien », la publication sur le site Web. Le numéro de ce matin portait sur le produit intérieur brut du Canada. Je crois que c'était pour le mois de février, où nous avons vu l'économie canadienne continuer à dépasser les attentes. Elle continue de croître alors que nous continuons à lutter contre la pandémie, mais que nous nous en rétablissons et que nous composons avec les événements mondiaux. Il est bon de voir l'économie canadienne continuer de croître. Elle est maintenant plus importante qu'avant la pandémie.
Pour ma première question, je veux simplement aborder les taux de réponse. Je sais que ce n'est pas directement lié à la mesure de l'inflation. Vous avez aussi publié aujourd'hui l'enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail. Il est intéressant de la consulter. J'aimerais qu'elle soit un peu plus à jour au lieu d'être un indicateur décalé.
Quels sont les taux de réponse pour la mesure des indicateurs économiques que nous avons de Statistique Canada?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Peterson, certains économistes, comme M. Nouriel Roubini, affirment que, présentement, étant donné la conjoncture particulière à l'échelle internationale, le risque de stagflation, disons à l'échelle occidentale, est beaucoup plus élevé. Nous parlons actuellement des données sur l'inflation. Mon collègue M. Sorbara a parlé de la croissance économique au Canada.
Chez Statistique Canada, observez-vous présentement des indicateurs de la croissance réelle qui pourraient faire craindre un ralentissement de celle-ci, pour l'ensemble de l'économie, pour certains secteurs ou pour certaines provinces?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Sans vouloir minimiser la gravité des questions que nous abordons aujourd'hui, on serait tenté de demander combien d'employés Statistique Canada pense devoir embaucher pour répondre aux demandes émanant du Comité des finances.
Des voix: Oh, oh!
M. Daniel Blaikie: Je ne posais pas la question, monsieur le président, car je comprends que le calcul peut prendre un certain temps. C'est peut-être une question qu'il vaut mieux poser plus tard dans le cadre de l'étude du budget des dépenses.
Je veux prendre un moment pour vous signaler, bien sûr, que la date du budget ayant été annoncée, nous allons perdre notre réunion du 7 avril. Nous avions convenu de discuter des travaux du Comité à cette occasion. Je me demande si nous ne pourrions pas réserver un peu de temps lundi, à la fin de notre réunion, pour essayer de nous mettre d'accord sur ce que nous avons l'intention de faire à notre retour. Je sais qu'il était prévu que nous parlions un peu de l'étude de la Loi sur les mesures d'urgence sur laquelle le Comité se penche encore le jeudi 7, alors nous pourrions peut-être commencer par ce sujet le lundi après notre retour. Je pense qu'il serait utile que nous ayons un peu de temps pour discuter de certaines de ces choses.
En remerciant nos témoins de leur patience, je cède volontiers la parole au député suivant pour qu'il pose ses questions.
:
D'accord. Merci, monsieur Blaikie.
Sur ce point, oui, nous ne tiendrons pas notre réunion le jour du budget. Nous écouterons le budget à la Chambre.
Pour ce qui est de la possibilité d'allouer du temps à cette discussion lors de la réunion de lundi prochain, je me tourne vers les membres.
Oui, il semble que tout le monde y consent.
Monsieur Blaikie, vous avez cédé votre temps. C'est exact? D'accord.
Nous passons aux conservateurs et à M. Albas. Comme vous le savez, M. Albas m'a dit que nous disons toujours que nous disposons d'un temps « alloué », mais que nous n'avons pas de temps « à louer ».
Des voix: Oh, oh!
Le président: Je vous en remercie, monsieur Albas. Vous disposez effectivement des cinq minutes qui vous sont allouées.
:
Je vous en remercie, monsieur le président.
Monsieur Peterson et votre équipe, je tiens à vous remercier encore une fois d'être venus. Rien qu'en tenant compte de certaines annonces que vous avez faites dans vos notes et dans votre déclaration liminaire aujourd'hui, j'aimerais certainement vous réinviter pour nous en dire plus sur certaines initiatives à mesure qu'elles se concrétiseront.
J'aimerais parler un peu de l'Enquête canadienne sur la situation des entreprises au premier trimestre de 2022.
Maintenant, monsieur le président, j'espère qu'elle sera considérée comme un élément clé de l'IPC, car ces données finissent par y être intégrées.
Je pourrais peut-être vous demander, monsieur Peterson ou n'importe quel membre de votre équipe, de nous parler de certains des principaux obstacles auxquels les entreprises sont confrontées selon votre étude.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
J'aimerais me faire l'écho de mon collègue, le député Blaikie.
En tant qu'ex-fonctionnaire du ministère des Finances, lorsque nous recevions des questions du Comité, elles étaient prioritaires. Lorsque certaines demandes exigeaient beaucoup de travail, nous mettions de côté d'autres travaux très importants. Compte tenu de la pénurie de main-d'oeuvre, j'invite mon collègue à faire attention à ce que nous demandons.
Monsieur Peterson, quelle est votre estimation du temps qu'il faudra à Statistique Canada pour mener à bien les études que nous demandons aujourd'hui?
:
Merci de me donner l'occasion de faire cette précision.
Tout d'abord, comme M. Peterson l'a mentionné, le tableau des prix moyens est distinct de l'IPC et je veux m'assurer que tous les membres et les spectateurs le comprennent bien. Il n'y a absolument aucun changement dans la façon dont nous mesurons ou publions les indices des aliments dans le cadre de l'IPC.
Pour le tableau des prix moyens, nous regroupons deux tableaux, de sorte que les téléspectateurs et les utilisateurs de données disposeront des prix moyens nationaux et des prix moyens provinciaux en un seul endroit commode. La qualité des données sera améliorée, car nous nous appuierons sur nos données d'analyse de l'environnement, soit les données des points de vente de 21 chaînes d'épicerie à travers le pays.
Dans la mesure du possible, nous tenterons d'inclure des renseignements historiques pour les nouvelles séries introduites, mais il n'y aura certainement pas de suppression de l'ancienne base de données. Des notes méthodologiques seront fournies pour permettre aux utilisateurs d'interpréter et d'utiliser les données dans le format approprié.
J'aimerais mentionner que nous avons fait preuve d'une transparence totale à propos de ce changement en l'annonçant d'abord en février, puis en mars et enfin directement à nos parties prenantes et à nos utilisateurs de données par courriel.
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Je pense que l'observation est juste.
Lorsque nous produisons l'indice des prix à la consommation, nous cherchons à mesurer le même panier de biens sur une période donnée. Si vous prenez les services de télécommunications, vous prenez un forfait qui comporte tant de données, tant de voix, tant de temps et tant de caractéristiques [Difficultés techniques] de temps.
Bien sûr, lorsque j'ouvre ma facture de télécommunications, je ne me dis pas: « Wow, c'est génial. Je paie moins ». Il y a une différence entre ce que les ménages dépensent pour ces choses, la variation des prix et le comportement de l'IPC.
L'IPC est en fait ce panier de biens contrôlés au titre de la qualité que nous comparons sur une période donnée. Cela ne veut pas dire que les Canadiens ne souffrent pas. Ils paient beaucoup, non seulement pour les services de télécommunications, mais aussi pour le logement et pour la nourriture et toute une gamme d'autres produits.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais commencer par un bref commentaire.
Monsieur Peterson, évidemment, j'ai bien apprécié la blague qu'a lancée mon collègue en vous demandant le nombre de ressources qui seraient mobilisées pour répondre aux questions du Comité. Cependant, de façon plus sérieuse, je tiens quand même à rappeler l'importance de reconnaître tout le travail que vous effectuez. Pour une démocratie en santé, c'est important que le gouvernement puisse avoir réponse à ses questions, mais aussi l'ensemble des législateurs. Pour cela, je vous tire mon chapeau et vous remercie.
Pour ce dernier tour de parole, j'aimerais vous questionner sur l'évolution des salaires en lien avec l'inflation. On voit une inflation plus élevée qu'à la normale, une inflation historique. Le niveau des salaires suit-il cette inflation? Comment fluctue-t-il?
Peut-on dire que, en moyenne, les travailleuses et les travailleurs vont s'appauvrir en raison de cette inflation, ou ont-ils su négocier des augmentations salariales pour compenser cette inflation?
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Je vous remercie de votre réponse.
Je pousserai ma question un peu plus loin.
Dans vos données, avez-vous observé des tendances relatives aux niveaux de rémunération?
Si on faisait une ventilation des revenus par quintile ou par centile, par exemple, pourriez-vous dire que ce sont les gens du quantile supérieur qui ont mieux su accroître leurs salaires pour combattre l'effet de l'inflation, ou est-il impossible de faire une ventilation par décile, centile ou quintile, à l'heure actuelle?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Au cours de ma carrière parlementaire, si nous pouvons parler de carrière, je pense qu'il est juste de dire que je n'ai jamais hésité à mettre en évidence les différences et à insister sur les enjeux qui me semblent importants, mais je suis aussi toujours prêt à collaborer et à coopérer, dans la mesure du possible, par-delà les lignes de parti. Dans le cadre de ce travail, j'ai bénéficié à plusieurs reprises, en comité, de l'aide des conservateurs qui étaient prêts à partager leur temps avec moi lorsqu'une question revêtait une importance particulière pour moi.
Je sais que certains de nos membres conservateurs ont déjà suggéré de réinviter Statistique Canada. Je serais heureux de céder mon temps à un collègue conservateur qui aurait d'autres questions à poser à nos témoins aujourd'hui.
Avant de céder la parole, j'aimerais reprendre à mon compte les remerciements de M. Ste-Marie à nos témoins pour leur présence et pour leurs réponses pertinentes à nos questions.
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Merci, monsieur Albas. Le temps passe très vite, comme vous pouvez le constater.
À tous nos témoins de Statistique Canada, vous avez beaucoup d'admirateurs dans la salle et nous sommes conscients du grand et important travail que vous accomplissez, de la façon dont il aide le gouvernement, notre économie et les Canadiens dans leur ensemble. Nous l'apprécions vraiment, comme la façon dont vous allez éclairer notre étude, à tel point que vous êtes des témoins récurrents. Vous êtes revenus. Il semblerait même que vous souhaitiez être réinvités à notre comité, même si nous savons que vous avez beaucoup de pain sur la planche et beaucoup de travail important à faire.
Nous voulons remercier au nom de tous les membres, du greffier, des analystes, des interprètes et de tout le monde ici au Comité.
J'aimerais revenir à M. Blaikie au sujet du temps que nous allouons à la fin de notre réunion de lundi pour nous réunir à huis clos. Le greffier me demandait si nous allions le faire à huis clos.