:
Bienvenue à la 20
e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre des communes adopté le jeudi 10 février 2022, le Comité se réunit pour étudier le projet de loi , loi portant exécution de certaines dispositions de la mise à jour économique et budgétaire déposée au Parlement le 14 décembre 2021 et mettant en oeuvre d'autres mesures.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021. Certains membres participent en présentiel dans la salle, et d'autres le font à distance à l'aide de l'application Zoom. Les délibérations seront affichées au site Web de la Chambre des communes. Sachez que la webdiffusion montrera toujours la personne qui parle et non l'ensemble du Comité.
La réunion d'aujourd'hui se déroule également sous forme de webinaire. Les webinaires sont organisés pour les réunions publiques des comités. Ils ne sont accessibles qu'aux députés, à leur personnel et aux témoins. Les membres y deviennent tout de suite des participants actifs. Toutes les fonctionnalités des participants actifs demeurent les mêmes. Les membres du personnel seront des participants non actifs et n'auront donc que la vue de la réunion prise depuis la galerie.
Je profite de cette occasion pour rappeler à tous les participants à cette réunion qu'il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de son écran.
Comme nous sommes encore en situation de pandémie, nous respecterons les recommandations des autorités sanitaires ainsi que la directive que le Bureau de régie interne a publiée le 19 octobre 2021. Pour demeurer en santé et en sécurité, toutes les personnes qui assistent en présentiel à cette réunion doivent maintenir entre elles une distance physique de deux mètres et porter un masque non médical lorsqu'elles se déplacent dans la salle. Nous vous recommandons fortement de porter le masque en tout temps, même lorsque vous êtes assis. Nous vous demandons à tous de pratiquer une bonne hygiène des mains en utilisant le désinfectant fourni à l'entrée de la salle. Dans mes fonctions de président, je veillerai au respect de ces mesures pendant toute la réunion, et je remercie à l'avance les députés de leur collaboration.
Pour que cette réunion se déroule dans l'ordre, je vais vous rappeler quelques règles à suivre. Les députés et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Les services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Au bas de l'écran, vous pouvez choisir entre l'anglais et le français. Si vous perdez l'interprétation, veuillez m'en informer tout de suite, et nous la rétablirons avant de reprendre les travaux. Vous pouvez utiliser en tout temps la fonction « lever la main » au bas de l'écran si vous désirez parler ou faire signe à la présidence.
Les députés qui participent en présentiel pourront procéder comme nous le faisons habituellement lorsque tous les membres sont présents dans la salle de comité. N'oubliez pas les lignes directrices du Bureau de régie interne sur l'utilisation du masque et sur les protocoles de santé.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous donne la parole en vous appelant par votre nom. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Pour ceux qui sont dans la salle, votre microphone sera contrôlé comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Quand vous parlez, veuillez le faire lentement et clairement. Quand vous ne parlez pas, votre micro devrait être en sourdine.
Je vous rappelle que tous les députés et les témoins doivent adresser leurs propos à la présidence. En ce qui concerne la liste des intervenants, le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour maintenir un ordre d'intervention pour tous les membres, qu'ils participent virtuellement ou en présentiel.
Le Comité a convenu qu'au cours de ces audiences, le président appliquerait la règle voulant que la réponse d'un témoin à une question ne prenne pas plus de temps que le temps pris pour la poser. Cela dit, je demande que les députés et les témoins se traitent avec respect et décorum. Si un député pense que le témoin a dépassé la durée de sa question, il pourra l'interrompre ou poser sa prochaine question afin de respecter le temps de parole des autres membres.
Je demande aussi aux députés de ne pas dépasser le temps qui leur est alloué pour les questions. Nous ne vous interromprons pas pendant votre temps de parole, mais je tiens à vous informer que le greffier a deux horloges pour chronométrer les membres et les témoins.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins.
À titre individuel...
:
Je me tourne vers les membres. Cela prendrait une partie du temps des témoins.
Des voix: D'accord.
Le président: Il semble que les membres soient d'accord. Nous allons allouer un peu de temps à la fin de la réunion.
Merci, monsieur McLean.
Je m'excuse auprès de nos témoins pour cette courte interruption.
À titre individuel, nous avons Patrick Taillon, professeur et codirecteur du Centre d'études en droit administratif et constitutionnel de la Faculté de droit de l'Université Laval. Nous avons, de la Chambre de commerce du Canada, Mark Agnew, premier vice-président, Politiques et relations gouvernementales. Du Bureau du directeur parlementaire du budget, nous avons Yves Giroux, directeur parlementaire du budget, et Louis Perrault, directeur, Analyse économique. De Transparency International Canada, nous avons James Cohen, directeur exécutif.
Nous allons maintenant entendre les déclarations préliminaires de chacun des témoins, un représentant par groupe. Ils auront jusqu'à cinq minutes pour présenter leur exposé avant que nous passions aux questions des membres.
Nous allons commencer par Patrick Taillon, à titre individuel. Vous avez la parole, monsieur, pour cinq minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Permettez-moi d'abord de remercier les députés membres de ce comité de cette invitation.
Mon propos sera bref et il ne portera que sur la question de la taxe sur les logements sous-utilisés.
Permettez-moi d'être clair: il ne s'agit pas ici de critiquer l'opportunité politique de cette mesure. En pleine crise du logement, alors que les prix explosent, c'est probablement une bonne idée. Du moins, comme citoyen, cela me semble être une bonne idée. Je n'ai pas, comme professeur de droit public, l'expertise nécessaire pour évaluer si cette idée peut produire des résultats.
Toutefois, ce n'est pas parce que c'est une bonne idée qu'il s'agit d'un prétexte pour faire fi des principes constitutionnels qui sont les nôtres. De la Charte des droits et libertés jusqu'au partage des compétences, l'esprit et la lettre de la Constitution doivent être respectés. Or, sans consultation préalable des provinces ni conclusion d'une entente avec elles, bref, sans un certain nombre de précautions juridiques, cette bonne idée s'expose à des risques.
De toute évidence, le caractère véritable de cette loi se rattache à l'encadrement du droit du logement, et il n'y a nul doute que le logement est une compétence exclusive des provinces au chapitre du droit privé sur la « propriété et le droit civil » et plus généralement des politiques sociales et des affaires locales.
Pour esquiver cet obstacle, pour trouver une manière de contourner le partage des compétences prévu par la Constitution canadienne, les rédacteurs du projet de loi tentent ici de déguiser une mesure réglementaire, c'est-à-dire une mesure qui vise à sanctionner certaines pratiques en matière de logement, en une forme de taxe, une nouvelle taxe. C'est une taxe qui, pour la première fois dans l'histoire de la fédération, du moins, à ma connaissance, amène le gouvernement fédéral à occuper ou à envahir un type de fiscalité qu'il avait jusqu'ici eu la sagesse de laisser aux autorités locales des villes et des provinces. Je parle ici, évidemment, de la taxe foncière.
Or il y a deux scénarios possibles. Le premier consiste à qualifier cette loi comme une manière de réglementer le droit du logement, ce qui signifie que cette loi est vraisemblablement inconstitutionnelle, puisqu'elle dépasse les compétences du Parlement fédéral.
[Traduction]
En d'autres termes, le projet de loi est manifestement et directement lié à la « loi sur le logement ». Par conséquent, le projet de loi est inconstitutionnel. Le caractère essentiel du projet de loi — son essence et sa substance — est de compétence provinciale.
[Français]
Il s'agit là de la façon la plus logique de qualifier la loi. Cela dit, à terme, seuls les tribunaux peuvent, a posteriori, confirmer cette manière d'analyser la chose, et, si c'est le cas, cela conduira automatiquement à l'invalidité de la loi.
Sinon, le deuxième scénario, l'autre manière d'analyser la chose, consiste à masquer le caractère véritable de la loi derrière la sanction fiscale qui accompagne ici cette réglementation fédérale du droit du logement. Il s'agit alors de prétendre que ce n'est qu'une taxe, auquel cas il s'agit d'un dangereux précédent qui, introduit sans fédéralisme coopératif, risque d'aggraver le fragile équilibre fiscal au sein de la fédération.
[Traduction]
Autrement dit, si le projet de loi est interprété comme une nouvelle taxe, il sera injuste. Sans négociation et sans la coopération des provinces, un impôt foncier fédéral compromet notre équilibre fiscal. Depuis la Confédération, l'impôt foncier est un outil local et provincial. Ce n'est pas une bonne idée d'emprunter cet outil aux autorités locales.
[Français]
Bref, si le fédéralisme coopératif a un sens, la moindre des choses serait de consulter les provinces et de négocier des ententes pour mettre en œuvre cette politique dans le respect de l'esprit et de la lettre de la Constitution. Le dispositif coopératif devrait par ailleurs éviter de consacrer une place du fédéral dans le domaine des taxes foncières.
Certes, le fédéralisme canadien implique une concurrence fiscale. Le fédéral a le droit d'utiliser tous les outils fiscaux, mais encore faut-il que la mesure dont il est question ici soit véritablement une taxe.
Il ne suffit pas de la nommer ainsi pour que les tribunaux nous croient. Dans tous les cas, les autorités fédérales doivent agir avec un minimum de coopération de manière à laisser à chaque partenaire de la fédération un espace fiscal approprié et nécessaire à sa mission.
L'histoire nous montre que, une fois que le gouvernement fédéral occupe un type ou un champ de taxation, il n'en sort plus. Lors de la Première Guerre mondiale, l'impôt sur le revenu des sociétés devait être temporaire. Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'impôt sur le revenu des particuliers, qui avait été mis en place dans une situation exceptionnelle qui le justifiait, devait lui aussi être temporaire. Finalement, à l'usage, une fois qu'on occupe un type de champ de taxation, il est difficile de s'en retirer.
En conclusion, la fiscalité foncière est un outil très précieux, non seulement pour les provinces, mais aussi pour les administrations locales de compétence provinciale que sont les commissions scolaires et les municipalités.
L'équilibre fiscal au sein de la fédération est déjà très fragile et le sera de plus en plus au cours des prochaines années. Étant donné le sous-financement fédéral du secteur de la santé, l'explosion des besoins et les listes d'attente dues à la crise de la COVID‑19, de fortes pressions seront exercées sur les ressources financières des provinces. Ce n'est donc pas le moment de leur emprunter un de leurs outils fiscaux.
Le fédéralisme suppose le respect de la compétence provinciale exclusive en droit du logement et une obligation de coopération, a fortiori sur le plan fiscal, entre les partenaires de la fédération. De nombreuses solutions sont possibles. Elles peuvent sembler exiger plus de temps et de négociations, mais cela est toujours mieux qu'une décision ultérieure des tribunaux visant à annuler le dispositif.
Dans son état actuel, le projet de loi s'expose à des risques juridiques, et, même s'il était jugé valide par les tribunaux, il risque d'étouffer ou concurrencer la capacité fiscale fort modeste des Villes et des commissions scolaires, en plus de celle des provinces.
Je vous remercie.
:
Monsieur le président et honorables membres, c'est un plaisir d'être de retour devant ce comité.
La mise à jour économique et financière, que j'appelle la MEF, comprend un certain nombre d'éléments essentiels pour les entreprises canadiennes. J'aimerais axer mes observations sur les éléments du projet de loi et offrir une perspective plus large de la mise à jour économique et financière.
Le premier élément pour lequel je veux souligner notre ferme soutien est le financement qui a été alloué aux tests rapides. La Chambre de commerce du Canada a pu constater de visu les avantages des tests rapides grâce à son initiative de dépistage rapide qui a permis de distribuer plus de huit millions de trousses de dépistage rapide dans tout le pays directement aux petites et moyennes entreprises, par l'intermédiaire des chambres locales. Autrement dit, ces trousses aident de nombreuses entreprises à rester ouvertes, augmentant ainsi la confiance des employés et des consommateurs. Il est certain que nous pensons que les tests rapides resteront un élément essentiel de la boîte à outils tandis que nous évoluons dans le climat endémique de la COVID-19 au cours des mois et des années à venir.
Le deuxième élément que nous soutenons est lié au crédit d'impôt pour l'amélioration de la qualité de l'air des petites entreprises. Compte tenu des vecteurs de transmission de la COVID, nous devons maintenir notre soutien de l'aspect ventilation pour garantir à nouveau des lieux de travail sûrs, ce qui renforcera la confiance des consommateurs lorsque ces entreprises en contact avec les consommateurs continuent d'accroître leur capacité dans le cadre des consignes sanitaires provinciales.
Le troisième élément que je veux souligner brièvement est le crédit d'impôt remboursable pour soutenir les agriculteurs. Les répercussions des changements climatiques sur l'agriculture ont incité l'industrie à prendre des mesures, et elle est prête à agir. Cependant, les coûts inflationnistes nuisent aux agriculteurs qui font face à des besoins uniques au Canada. Le crédit prévu par le projet de loi est un bon début, mais certains membres de l'industrie auront certainement besoin de plus. Par exemple, dans les climats rigoureux, où le séchage du grain est important et où le chauffage du bétail est nécessaire, des proportions plus élevées de produits faisant appel aux hydrocarbures sont utilisées. Nous encourageons certainement les parlementaires à envisager de prendre appui dorénavant sur le projet de loi , comme pour l'étude du projet de loi .
Passant brièvement au contenu de la mise à jour économique et financière au sens large, j'aimerais souligner quelques autres points d'intérêt pour les parlementaires et le milieu des affaires canadien.
La Chambre de commerce du Canada s'est réjouie de la prolongation du Programme de crédit pour les secteurs durement touchés, compte tenu des défis auxquels les entreprises sont toujours confrontées, ainsi que de la simplification de la déduction dans le cas des exemptions pour bureaux à domicile, étant donné que nous nous attendons à ce que le travail à distance se poursuive jusqu'à la fin de l'année civile 2022 pour de nombreuses activités commerciales.
Nous avons également noté dans la mise à jour économique et financière la prolongation ultérieure qui a été annoncée pour les paiements au titre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes jusqu'en décembre 2023. C'est une étape bienvenue pour beaucoup de nos membres, et nous espérons qu'il y aura une nouvelle prolongation de 12 mois jusqu'en décembre 2024. Pour souligner ce soutien, j'aimerais signaler aux députés que nous avons tenu l'assemblée générale annuelle de notre chambre l'automne dernier, où la prolongation jusqu'en décembre 2024 a fait l'objet d'un vote et reçu un appui massif de la part des délégués de tout le pays, pour le soutien des secteurs les plus durement touchés.
Nous avons également noté dans la mise à jour économique et financière l'intention persistante du gouvernement d'aller de l'avant avec une taxe sur les services numériques, qui a été récemment affirmée dans une motion des voies et moyens déposée juste avant les Fêtes. La chambre continue d'être préoccupée non seulement par la teneur du projet de loi, mais aussi par son application rétroactive et les problèmes qu'elle pose dans nos relations avec les États-Unis. Nous espérons que le gouvernement va plutôt diriger ses efforts vers l'accord multilatéral sur la taxe sur les services numériques dont ont convenu l'OCDE et le G20.
Enfin, nous avons également noté que la mise à jour économique et financière a souligné l'intention du gouvernement d'aller de l'avant avec une incitation fiscale pour soutenir la capture, l'utilisation et le stockage du carbone. Encore une fois, c'est une bonne nouvelle pour nos membres, et à l'heure où le pays effectue une transition vers la carboneutralité d'ici 2050, il n'y a certainement pas de panacée. Avec une gamme d'outils, la capture, l'utilisation et le stockage du carbone seront cruciaux pour l'économie canadienne, non seulement pour le secteur pétrolier et gazier, mais aussi pour d'autres secteurs comme les engrais, le ciment et les services publics. La conception et les taux du crédit d'impôt doivent assurer la viabilité du crédit et, de plus, reconnaître que la capture, l'utilisation et le stockage du carbone seront un élément essentiel de la transition du Canada vers la carboneutralité d'ici 2050, ainsi que de nos objectifs climatiques à court terme pour 2030.
Merci de me donner l'occasion de parler du contenu du projet de loi et de la mise à jour économique et fiscale dans son contexte plus large.
Je répondrai avec plaisir aux questions des députés lors de la période de questions et réponses.
:
Bonjour, monsieur le président, messieurs les vice-présidents et membres du Comité.
Je vous remercie de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui.
Je suis accompagné de M. Louis Perrault, qui est directeur de l'Analyse économique.
Mon bureau a publié des notes sur l'évaluation du coût des mesures législatives portant sur plusieurs mesures de la partie 1 du projet de loi . Tout d'abord, nous avons préparé une note sur les coûts de la mesure visant à augmenter de 15 à 25 %, jusqu'à concurrence de 1000 $, le crédit d'impôt pour les fournitures scolaires qui est destiné aux éducateurs et aux enseignants admissibles. Nous avons constaté que cette mesure coûterait environ 7 millions de dollars par année.
Le 31 janvier, nous avons également publié une évaluation de la mesure relative à la taxe sur les logements sous-utilisés. En vertu de cette mesure, une taxe de 1 % serait appliquée sur la valeur des habitations appartenant à des non-Canadiens non résidents et étant considérées comme vacantes ou sous-utilisées. Nous avons estimé que cette mesure générerait 130 millions de dollars en recettes fiscales, en 2022‑2023, et un total estimé d'environ 600 millions de dollars en recettes fiscales au cours des cinq prochaines années.
[Traduction]
Nous avons également évalué le coût du crédit d'impôt pour l'amélioration de la qualité de l'air dans les petites entreprises, qui prévoit un crédit d'impôt remboursable de 25 % pour l'installation ou la modernisation de systèmes de ventilation et de filtration de l'air dans les petites et moyennes entreprises. Nous estimons que ce crédit coûterait 165 millions de dollars au cours des cinq prochaines années, à compter de l'exercice financier actuel.
Enfin, nous avons publié ce matin un rapport présentant une évaluation du prix des maisons par rapport à la capacité d'un ménage d'emprunter et de payer pour l'achat d'une maison dans certaines villes canadiennes. Nous avons constaté qu'à la fin de 2021, le prix moyen des maisons dépassait de plus de 50 % ce qu'un ménage à revenu moyen peut se permettre à Hamilton, Toronto, Halifax et Ottawa, et de plus de 30 % à 45 % ce que le ménage moyen peut se permettre à Vancouver, Victoria et Montréal.
Je me ferai un plaisir de répondre à toutes les questions que vous pourriez avoir sur notre travail dans son ensemble. Mon bureau et moi-même avons hâte de prendre connaissance de vos suggestions sur la façon dont nous pouvons mieux servir le Comité et vous aider dans votre travail d'examen du projet de loi et tout au long de la 44e législature.
Je vous remercie.
:
Monsieur le président et membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à revenir vous parler aujourd'hui.
Je m'appelle James Cohen et je suis le directeur général de Transparency International Canada. TI Canada est un organisme de bienfaisance enregistré et la section canadienne de Transparency International, le plus important mouvement de lutte contre la corruption au monde.
En ce qui concerne le projet de loi , j'aimerais concentrer mes remarques sur la partie 2, la Loi sur la taxe sur les logements sous-utilisés. J'attire ici l'attention du Comité sur la difficulté qu'aura le gouvernement à repérer ce qui est décrit dans la section « Définitions et règles d'application générales » comme étant une « personne morale canadienne déterminée ».
Les lois du Canada en matière de propriété effective sont peu rigoureuses, ce qui a permis à des gens de dissimuler leur identité derrière des sociétés anonymes, des fiducies et des prête-noms. Un acheteur étranger d'un bien immobilier canadien peut faire passer ses fonds, qu'ils soient licites ou illicites, par diverses administrations, pour finalement atterrir dans une société canadienne anonyme dont les administrateurs désignés ont le pouvoir de signature.
En 2016, le rapport de TI Canada intitulé « No Reason to Hide » a révélé que, dans le cas de 46 % des 100 propriétés les plus précieuses de Vancouver, personne ne savait vraiment qui était le propriétaire. Dans un rapport de 2016 intitulé « Opacity: Why Criminals Love Canadian Real Estate(And How to Fix It) », TI Canada et ses partenaires ont effectué une évaluation des risques de blanchiment d'argent dans le secteur immobilier de la région du Grand Toronto. Entre 2008 et 2018, nous avons constaté que les sociétés possédaient 37 % des maisons évaluées à plus de 5 millions de dollars et plus de la moitié des maisons de plus de 7 millions de dollars.
Je tiens à souligner qu'il n'y a rien d'intrinsèquement illégal à créer une société à numéro ou à acheter une propriété par son intermédiaire. Cependant, je signale ces chiffres au Comité comme un avertissement sur l'obstacle important qui se dressera devant la Loi sur la taxe sur les logements sous-utilisés.
Heureusement, on a fait des progrès en matière de transparence de la propriété effective au Canada. TI Canada a félicité le gouvernement pour avoir proposé un registre des bénéficiaires effectifs des entreprises accessible au public dans le budget 2021. Le gouvernement s'est réengagé à l'égard de cette proposition sur la scène internationale lors du sommet pour la démocratie organisé par les États-Unis en décembre dernier. Le Canada devra cependant attendre un certain temps avant de disposer de ce registre, car il a été promis pour 2025.
Tant qu'il ne sera pas opérationnel et conçu selon des normes élevées de vérification des données, le problème des sociétés anonymes utilisées pour acheter des biens immobiliers subsistera. De plus, les provinces et les territoires doivent contribuer à cet effort en légiférant également pour la transparence de la propriété effective. La Colombie-Britannique dispose d'un registre de transparence de la propriété foncière, bien qu'il présente des lacunes, et le Québec a adopté le projet de loi 78 qui rendra publics les renseignements sur la propriété effective dans son registre des sociétés.
À l'avenir, j'encouragerais tous les partis fédéraux à s'entendre sur la nécessité d'un registre public de la propriété effective et à discuter avec leurs homologues provinciaux et territoriaux pour les amener à se joindre à eux. Dans le contexte du logement, cela contribuera à accroître l'offre sans même enfoncer un clou.
Je vous remercie. Je répondrai avec plaisir aux questions des membres du Comité.
J'aimerais vous remercier tous de votre témoignage. C'est très apprécié.
Comme vous le savez tous, le projet de loi était une mise à jour de l'aide financière. Son objectif déclaré était d'aider l'économie canadienne à se remettre de la pandémie. Cependant, dans l'intervalle, nous avons connu un autre événement important. L'escalade de la protestation du gouvernement à Ottawa a conduit à l'invocation de la Loi sur les mesures d'urgence. Parmi les pouvoirs que le gouvernement s'est donnés, il y a la capacité de geler les comptes bancaires des dissidents. Je vais lire un extrait de la proclamation. Elle dit que les fournisseurs de traitement de paiement doivent:
... déclare[r] certaines opérations au Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada et pour exiger de tout fournisseur de services financiers qu’il vérifie si des biens qui sont en sa possession ou sous son contrôle appartiennent à une personne qui participe à un blocage...
Dans ses commentaires aux médias, le a clairement inclus la dissidence politique dans ces commentaires.
Ce qui m'inquiète, c'est l'économie et les conséquences économiques que cela aura.
Je vais peut-être commencer par vous, monsieur Taillon. Si, en fait, le gouvernement a été trop loin avec ces pouvoirs et que les Canadiens ont l'impression que leurs actifs sont exposés et pourraient être gelés en raison d'une dissidence politique, quelles conséquences cela pourrait-il avoir sur l'économie?
:
Merci, monsieur le président.
Premièrement, je tiens à saluer tous les témoins à les remercier de leur présence et de leur présentation.
Mes questions s'adresseront à monsieur Taillon et concerneront la taxe sur les logements sous-utilisés. Comme il l'a dit, l'idée peut être bonne si l'objectif est de modifier le comportement des propriétaires qui ont des logements vides.
Selon ce que la ministre des Finances a affirmé lors des débats à la Chambre, nous sommes aux prises avec des pénuries de logements et d'immeubles, il manque de maisons et de condos, et on cherche des moyens de faciliter l'accès à la propriété. Elle a affirmé que l'imposition d'une taxe sur les logements sous-utilisés ferait partie d'une panoplie d'outils visant à inciter les propriétaires d'immeubles à ne pas laisser des immeubles vacants.
Nous en avons parlé lors de la rencontre précédente avec les fonctionnaires. Je sais que ma collègue Mme Dzerowicz et moi-même avions rappelé que le but de la mesure était d'influencer le comportement de certains. Les propriétaires étrangers qui ont des logements, des condos ou des maisons sous-utilisés seront taxés, non pas dans le but d'aller chercher des ressources pour l'État, mais bien d'influencer le comportement. Cela dit, je vais poser ma question.
Monsieur Taillon, selon vous, si la mesure ne vise pas vraiment à financer l'État fédéral, mais à sanctionner un comportement, cela risque-t-il d'influencer les juges dans leur analyse de cette loi?
:
Oui. Il ne suffit pas de dire que ceci est un chat pour que c'en soit un véritablement. Là-dessus, ce sont les tribunaux qui ont toujours le dernier mot. Ils vont considérer l'objet et les effets réels de la loi. On peut afficher une intention et dire qu'en apparence, c'est fondamentalement une taxe. C'est peut-être le cas, mais il y a un risque.
Monsieur le président, le membre du Comité, dans sa question, a clairement souligné l'essentiel: du moment où on ne tente pas tant que cela d'aller chercher des revenus et où le but premier est d'influencer des comportements, en vérité, on est devant une mesure réglementaire, même si elle est dans une loi, qui cherche réglementer ou réguler les comportements. Il faut alors la rattacher à un champ de compétence, en l'occurrence le logement. Or le logement, c'est de la propriété, et la propriété et le droit civil sont l'affaire des provinces depuis toujours dans le fédéralisme canadien. C'est d'autant plus important qu'il en soit ainsi que la tradition bijuridique canadienne, c'est-à-dire le droit civil en droit privé au Québec, et la common law dans le reste de la fédération, repose sur ce respect du droit privé provincial.
Évidemment, le fédéral a développé toutes sortes d'outils — j'allais dire « stratégies », et c'est d'ailleurs le mot qui est utilisé dans la Stratégie nationale sur le logement — pour essayer de jouer un rôle politique en matière de logement. Ces gestes, quand ils sont posés dans une perspective coopérative, c'est-à-dire en collaboration avec les provinces, pour les aider à assumer leurs responsabilités constitutionnelles, peuvent être entérinés par les tribunaux. Cependant, dans ce cas-là, cela doit se cantonner à certaines choses.
Par exemple, dépenser de l'argent dans les champs de compétence des provinces, je ne dis pas que c'est bien, mais les tribunaux le tolèrent, pourvu que cela ne s'accompagne pas d'une volonté de réglementer et d'adopter des normes juridiques pour encourager ou imposer des comportements.
C'est donc une stratégie nationale sur le logement qui s'appuie sur le pouvoir fédéral de dépenser, car celui-ci s'applique à des aspects du logement qui concernent le fédéral, comme le logement autochtone, par exemple. Cela va de soi. Cependant, on franchit ici un pas de plus: dans une loi, on tente de régir, de réglementer, de réguler ou de favoriser des comportements et d'en décourager d'autres. Or, tant qu'on veut décourager des comportements et non les criminaliser — le droit criminel relève de la compétence du fédéral —, le législateur fédéral ne peut pas adopter de telles mesures.
Il y a donc l'idée de déguiser le tout derrière une taxe. Peut-être que les tribunaux vont dire qu'effectivement, c'est une taxe. Moi, je n'y crois pas, mais peut-être qu'ils le feront. S'ils le faisaient, il y aurait quand même l'autre problème dont je parlais, soit celui de l'équilibre fiscal. On parle du seul type de taxation qui n'est pas administré par le fédéral. Cela suppose la mise en place d'un mécanisme. À la lecture du projet de loi, on voit qu'il faut que l'agence fédérale compétente en la matière développe un certain nombre d'outils de délégation de pouvoirs vers cette administration pour être capable de gérer une taxe foncière, qui repose sur une autre mécanique que la taxe de vente, la taxe sur les bénéfices des entreprises, etc.
Une fois qu'on aura la mécanique pour administrer des taxes foncières, la tentation de trouver d'autres bonnes idées pour occuper de plus en plus cet espace sera forte, comme cela a été le cas dans l'histoire du Canada. Cela se fera inévitablement au détriment des provinces, des Villes et des commissions scolaires, qui utilisent cette taxe foncière et qui en ont grandement besoin.
:
Je peux tenter de répondre.
Nous avons publié un rapport ce matin qui indique que pour les ménages qui gagnent un revenu moyen, dans la plupart des régions urbaines du pays, il devient de plus en plus difficile d'accéder à un logement au prix moyen. Il y a clairement des déséquilibres sur le marché du logement.
Nous avons corrélé cela avec les besoins démographiques du pays, qui semblent avoir augmenté depuis 2015, mais qui n'ont pas été accompagnés d'une augmentation de l'offre. L'augmentation de la population, fondée sur les augmentations naturelles ainsi que sur l'immigration, n'a pas été suivie d'une augmentation proportionnelle de l'offre. Cela conduit à des augmentations de prix qui dépassent de loin toute croissance des revenus et accessibilité qu'offre la baisse des taux d'intérêt que nous connaissons depuis plusieurs années. Il en résulte une difficulté à trouver un logement abordable pour de nombreux ménages.
Nous avons également publié un rapport il y a plusieurs mois sur le logement dans les Premières Nations et sur les nombreux programmes mis en oeuvre par le gouvernement au cours des deux dernières années pour fournir des logements abordables. Nous avons constaté que la plupart des financements n'ont pas augmenté de manière appréciable le nombre d'unités de logement abordables, mais qu'ils ont plutôt augmenté le financement d'unités de logement qui sont loin d'être abordables.
La définition de l'abordabilité n'a pas été cohérente ou la définition utilisée par le gouvernement n'a pas été exactement celle de ce que nous trouverions normalement abordable.
:
Merci, monsieur le président.
Merci pour les applaudissements enthousiastes de mes collègues ici présents.
Je remercie tous les témoins qui comparaissent aujourd'hui. Je vous suis vraiment reconnaissant de prendre le temps de parler au Comité.
Le projet de loi est une mesure législative importante, ce qui est évident, mais je trouve intéressant... Mes questions porteront principalement sur le projet de loi C-8 et j'essaierai de m'y tenir autant que possible. Je trouve intéressant que nous nous réunissions aujourd'hui pour parler de tout sauf de la Loi sur les mesures d'urgence. J'y pense, assis ici, et j'ai pensé à cela toute la semaine, et je ne suis pas sûr que cela soit pertinent pour le projet de loi.
S'il s'agissait vraiment de sécurité nationale, pourquoi ai-je été autorisé, en tant que député, à marcher sept ou huit coins de rue au milieu des manifestants chaque soir pour prendre un taxi? Si ma vie était en danger, n'aurais-je pas des gardes armés avec moi ou un gilet pare-balles? Ne trouveraient-ils pas un autre moyen de me faire rentrer chez moi le soir?
J'ai quatre enfants, et je vais être honnête. Je traverse cette manifestation depuis deux semaines maintenant, et je ne me suis jamais, jamais senti menacé en la traversant. S'il s'agit réellement d'une question de sécurité nationale, je pense qu'il est important de noter que les membres du Parlement ne sont pas du tout protégés dans cette situation. Je voulais le dire aujourd'hui.
La partie de la loi qui m'attire le plus est la partie 2, la Loi sur la taxe sur les logements sous-utilisés. Compte tenu de mon rôle de porte-parole responsable du revenu national, ainsi que du dernier rapport sur l'inflation de Statistique Canada et de la réaffirmation par le directeur parlementaire du budget que les prix des maisons ne cessent de monter, je crains fort qu'il s'agisse simplement d'une ponction fiscale par le gouvernement, qui n'aura probablement aucun impact sur les Canadiens qui ne sont pas plus près de pouvoir s'offrir une nouvelle maison. Je crains également que d'autres pays n'imposent la même taxe aux Canadiens comme les snowbirds, qui sont déjà confrontés à l'inflation la plus élevée depuis 30 ans.
Ma question s'adresse à M. Giroux.
Je vous remercie de votre présence ici aujourd'hui. Comment en êtes-vous arrivés à la conclusion que cette taxe générerait 134 millions de dollars alors que le gouvernement laissait entendre qu'elle générerait 200 millions de dollars? De toute évidence, il y a un écart de 33 % entre les deux chiffres, et j'étais simplement curieux de voir comment vous êtes arrivé à votre chiffre et de quoi il a l'air aujourd'hui.
:
Je pensais bien que vous diriez ça, mais je n'en étais pas sûr. Je vous remercie.
Voici, une fois de plus, un exemple de la mesure dans laquelle ce gouvernement ne comprend pas les répercussions que cela aura sur les finances des Canadiens ou sur l'argent de leurs impôts.
Le rapport d'aujourd'hui du DPB confirme ce que de nombreux Canadiens savent déjà de première main, que le rêve d'être propriétaire d'une maison ou d'un logement abordable est loin d'être accessible et que la situation se détériore sous le gouvernement Trudeau. Le prix des maisons continue d'augmenter tous les mois, et depuis l'entrée en fonction du , le prix des maisons au Canada a presque doublé. Cela signifie qu'une même maison qui coûtait 300 000 $ en 2015 se vend très probablement 600 000 $ aujourd'hui, et qu'une maison d'un demi-million de dollars atteint maintenant le million de dollars.
Cette incapacité à faire face à la montée en flèche du prix des maisons a atteint des niveaux de crise après six ans seulement de gouvernement. Les maisons au Canada sont devenues complètement inabordables pour les Canadiens, et on n'en voit pas la fin. Pour les Canadiens de Hamilton, Toronto, Halifax et Ottawa, par exemple, le prix des maisons est 50 % plus élevé que le niveau abordable. Pour les Canadiens de Vancouver, Montréal et Victoria, les maisons dépassent de 45 % le niveau abordable.
Le gouvernement a eu six ans pour régler le problème. Au lieu de cela, il l'a laissé se transformer en une crise d'abordabilité et continue de s'y reporter comme étant un simple phénomène mondial. Les Canadiens qui tiennent à avoir un endroit abordable où se loger ou qui ont l'espoir d'être un jour propriétaires de leur maison ne peuvent pas se permettre de subir davantage le piètre leadership du en matière de logement.
:
Merci pour votre question.
Nous essayons d'examiner ce qui pourrait être à l'origine de l'augmentation du prix des logements. Un domaine auquel les gens s'intéressent généralement lorsqu'ils examinent la demande en logements est la constitution des ménages, donc le facteur démographique. Non seulement les gens ont besoin d'un endroit où vivre, mais ils ont aussi besoin d'un endroit où vivre s'il y a... Lorsque la population augmente ou que les gens atteignent l'âge où ils quittent normalement la maison de leurs parents, la demande de logements augmente. Nous avons également examiné l'offre.
Prenant l'aspect croissance de la population, nous avons constaté qu'il y a eu une croissance de la population effectivement . Cette croissance de la population s'est accélérée depuis 2015, mais la construction de nouveaux logements, que ce soit des appartements ou des maisons, n'a pas suivi ce rythme de pression démographique. C'est très probablement un facteur déterminant dans l'augmentation du prix des logements.
L'autre aspect est de savoir si les particuliers et les ménages ont plus d'argent à consacrer au logement, et c'est effectivement le cas. Le revenu des Canadiens a augmenté au cours des dernières années. Parallèlement, les taux d'intérêt ont baissé. Pour un ménage qui cherche à déterminer ce qu'il peut se permettre, le taux d'intérêt est un facteur déterminant dans la décision d'opter ou non pour une maison d'un certain prix, car les paiements mensuels qu'il peut se permettre varient en fonction du taux d'intérêt.
Il y a eu confluence d'événements — hausse de revenu, baisse des taux d'intérêt et pression démographique qui ne se sont pas accompagnés d'une augmentation de l'offre —, et c'est ce qui a conduit, dans de nombreuses régions du pays, aux augmentations du prix des maisons.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de nous consacrer de leur temps aujourd'hui. Nous leur sommes certainement reconnaissants de nous aider à examiner en détail le projet de loi . Je sais que tout le monde est très occupé, mais j'espère que nombre d'entre vous reviendront parler avec nous d'autres questions.
Monsieur Cohen, de Transparency International, merci infiniment de tout votre travail sur le blanchiment d'argent et de vos observations sur la taxe sur les logements sous-utilisés.
Pourriez-vous en parler quelques instants? Nous avons eu des témoignages au comité, en début de semaine, où des représentants du gouvernement ont insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une mesure qui ferait augmenter les recettes, et les députés ministériels soulignaient qu'il s'agissait aussi de soutenir l'offre sur le marché et de faire en sorte qu'il y ait plus de logements disponibles.
Voici ma question: dans ce que vous constatez, ainsi que dans le travail que vous faites en général sur le blanchiment d'argent et à voir certains des acteurs, pensez-vous qu'une taxe de 1 % sur une maison aura beaucoup d'incidence sur le comportement de certains blanchisseurs de capitaux?
:
Dans sa forme actuelle, ce serait facile parce qu'ils contournent déjà très bien tous nos indicateurs. Ils contournent les indicateurs qui nous permettent de détecter les produits de la criminalité ou le financement du terrorisme qui entrent au Canada.
Comme je l'ai dit au début — et nous l'avons vu —, certes, il est possible de créer une entreprise et de la constituer en société sous le régime fédéral ou sous le régime d'une province ou d'un territoire du Canada, mais ses fonds peuvent venir d'ailleurs, d'un autre endroit qui permet le secret des opérations. Quelqu'un pourrait vous avoir vendu une entreprise canadienne avec déjà les noms des administrateurs, des administrateurs canadiens prêts à vendre leur signature pour 200 $.
Les blanchisseurs de capitaux ont plusieurs façons de faire croire qu'ils sont en toute légitimité canadiens, et j'ai cru comprendre, à lire le projet de loi en ce qui concerne les restrictions concernant les entreprises canadiennes, qu'ils en bénéficieraient. Sans une totale transparence de la propriété effective, le gouvernement n'obtiendra probablement pas immédiatement le genre de réactions que la taxe est censée susciter. Peut-être qu'il l'obtiendra dans le cas des personnes qui ont des fonds licites investis dans une propriété, mais ceux dont les fonds sont illicites trouveront très probablement une parade.
Je parlais du registre des sociétés. Nous devons aussi parler des fiducies, qui ont leur propre situation juridique à part, ainsi que des représentants. Je tiens à souligner que le registre de la propriété effective n'est pas une panacée. Les solutions miracles n'existent pas pour lutter contre le blanchiment d'argent, mais le Canada tient là un outil extrêmement utile.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Nous avons transmis la motion. Nous avons parlé au greffier il y a deux jours. Nous avons dépassé le délai imparti de 16 minutes pour ce qui est de la présenter pour en débattre aujourd'hui.
Cependant, ce pays fait face en ce moment à une urgence. Nous débattons actuellement à la Chambre des communes de la Loi sur les mesures d'urgence.
Une partie de la Loi sur les mesures d'urgence vise, bien entendu, le système financier canadien et ce qui va arriver à la sécurité de notre système monétaire, avec le gouvernement qui impose, selon moi, n'importe comment — mais nous pouvons le vérifier —, aux banques de bloquer les comptes de personnes qu'il estime être impliquées dans les barrages, les manifestations et ainsi de suite que connaît Ottawa.
Quand j'ai posé la question à la séance d'information l'autre soir, les responsables m'ont répondu que les banques utilisent des algorithmes. Il me semble que l'utilisation d'un instrument aussi imprécis qu'un algorithme général pour bloquer les comptes bancaires de Canadiens aura des répercussions importantes sur le système financier canadien, y compris le fait que des dépôts normalement bancaires se feront au profit d'autres instruments financiers qui ne sont pas des dépôts canadiens.
La situation n'est pas simple, et je le reconnais. Je pense que le comité est à même de se pencher sur les effets de ce qui pourrait arriver avec cette mesure et que nous devrions de toute évidence l'examiner très rapidement.
Si vous souhaitez que je donne lecture de la motion, je le peux, mais vous l'avez toutes et tous sous les yeux. Il me semble que ce serait respecter le temps de tous si nous nous contentions de parler de la nature de ce que nous devons accomplir en l'espèce et si nous laissions chacun lire la motion. Elle a sa raison d'être. Nous sommes disposés à la modifier. En fait, nous aimerions nous-mêmes y apporter quelques modifications.
Étant donné le calendrier du comité et les travaux qui nous attendent, nous proposons en partie cette motion afin de gérer toutes les études du comité. Nous sommes d'avis que celle-ci devrait passer en tête de liste, vu l'urgence du sujet, et que nous devrions nous en occuper rapidement.
Très rapidement, nous pouvons dire que nous nous attendons tous à recevoir des amendements au projet de loi d'ici vendredi prochain, puis à examiner le texte article par article le lundi 28 février. Je pense que personne n'y voit d'objection.
Peut-être avons-nous entendu assez de témoins pour ce projet de loi et pouvons-nous réserver deux réunions la semaine prochaine à la première partie de cette étude, y compris aux témoins que nous convoquerons. Ce serait très instructif pour les Canadiens et pour le système financier canadien.
J'en resterai là. Je répondrai à toute question que vous pourriez avoir sur ce que le comité devrait accomplir, selon moi, au nom des Canadiens afin de nous assurer que nous n'outrepassons nos pouvoirs et, partant, que nous ne causons pas de dommages importants au système financier canadien.
:
Tout d'abord, je tiens à remercier le député d'en face d'avoir présenté cette motion. Il a raison, elle a été déposée en dehors du délai de 48 heures et même si c'était il y a 46 heures, nous ne l'avons reçue que ce matin.
La Loi sur les mesures d'urgence est certainement importante. Nous pouvons, il me semble, tous convenir que son utilisation devrait être étudiée. Il faut cependant que nous nous entendions sur la façon dont nous allons l'étudier, sur l'analyse de cette motion et sur le calendrier, toutes questions que le député vient d'exposer.
L'intention de la motion telle qu'elle est libellée — et je ne sais pas de quelles modifications le député d'en face parle — est de commencer avant le 3 mars. Je suppose que des membres du comité souhaiteraient commencer avant ou bien avant cela. Je pense que c'est à envisager, étant donné surtout tout le temps qu'il nous reste aujourd'hui, et nous pourrions utiliser quelque chose que le comité n'a encore jamais utilisé, c'est-à-dire son sous-comité pour être certains de pouvoir traiter en priorité toutes les autres questions actuelles, y compris cette motion et son texte final.
Je rappelle à mes collègues que nous avons devant nous le projet de loi , dans son libellé actuel, avec un calendrier convenu par le comité. Avec cette motion, nous avons une demande de comparution supplémentaire pour la , en plus de la demande de comparution actuelle de la vice-première ministre pour nous préparer pour le projet de loi C-8. Je crois que nous voulons tous maintenir cette comparution.
À notre dernière réunion, nous avons inclus une invitation actualisée avec un nouveau délai pour le gouverneur de la Banque du Canada. Je crois que tout le monde ici pense qu'il est important que les consultations prébudgétaires se déroulent suivant un échéancier qui nous permette non seulement de tenir compte dans le rapport final des nombreux témoignages que nous avons entendus jusqu'ici et de tout ce qui a été écrit ou reçu par le comité, mais aussi que tout cela soit reçu dans des délais qui permettent de le considérer comme en faisant dûment partie et comme ayant une incidence positive sur le budget de cette année.
Étant donné qu'il s'agit d'une motion importante et appropriée que tout le monde ici veut étudier, à mon avis, et étant donné que nous ne sommes pas les seuls à vouloir proposer des amendements, mais...
J'ai quelques remarques. Premièrement, je remercie M. McLean d'avoir présenté cette motion. Nous vivons des événements sans précédent et le gouvernement prend des mesures sans précédent. À titre de parlementaires, nous avons l'obligation d'exercer une surveillance et de le faire le plus tôt possible.
Selon ce que nous comprenons de cette étude, j'ajouterais... Je ne suis même pas certain que j'ai besoin de proposer un amendement. Il est déjà prévu dans la motion que l'étude doit englober toute question ou tout enjeu lié à l’élargissement des pouvoirs ou l’effet de ces derniers sur le système financier canadien découlant de l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence.
Ce qui m'inquiète... Ce ne serait pas la première fois qu'après avoir obtenu des pouvoirs extraordinaires, la police communique à des institutions financières les noms de personnes qui n'ont absolument rien à voir avec le convoi qui est à l'origine de l'imposition des mesures d'urgence. Des personnes peuvent figurer sur une liste de surveillance pour d'autres actions politiques et la police peut saisir l'occasion pour les cibler, obtenir de l'information à leur sujet et transmettre cette information. À titre de parlementaires, nous devons en être conscients et faire en sorte que notre étude englobe... Nous devons absolument en tenir compte dans notre travail de surveillance et obtenir des garanties — en fait, plus que des garanties, il faut des mécanismes de responsabilité concrets — pour empêcher les services policiers de ratisser trop large et les obliger à respecter les pouvoirs très restreints que leur a accordés le gouvernement en imposant des mesures d'urgence.
J'aimerais qu'on en tienne compte dans l'étude qui est proposée, si les membres du Comité y consentent, et qu'il soit entendu que cela fera partie des questions à examiner au titre du point vii de la motion. Sinon, je proposerai volontiers un amendement parce que j'estime que c'est un volet important de notre travail de surveillance.
C'est tout ce que j'avais à dire sur le fond de la motion.
Pour ce qui concerne la procédure, je ne vois vraiment pas pourquoi nous ne pouvons pas passer au vote aujourd'hui. C'est essentiel si nous voulons aller de l'avant. Nous devons régler la question aujourd'hui si nous voulons être en mesure de commencer l'étude mardi prochain.
Si le Comité s'entend pour mener cette étude, je suis d'accord avec l'idée d'une réunion en sous-comité pour déterminer comment cela s'articulera dans le calendrier et quelles seront les incidences sur les autres priorités. C'est clair qu'il faut en faire une priorité considérant que l'étude porte sur des mesures d'urgence imposées dans un contexte de crise. Nous devons trouver une façon de nous y mettre sans tarder. Si c'est impossible de nous entendre aujourd'hui sur la conduite de cette étude, l'autre possibilité serait de convoquer une réunion d'urgence du Comité pour discuter de la motion et la faire adopter afin que nous puissions aller de l'avant.
Le Sous-comité est là pour s'occuper de la planification, bien évidemment, mais je ne crois pas qu'une réunion est nécessaire... En fait, le Sous-comité ne peut pas décider que le Comité fera cette étude. C'est le Comité qui doit prendre cette décision, et le Sous-comité pourra se réunir ensuite pour établir les modalités et le calendrier de l'étude.
Merci.
Je tiens à préciser à M. Beech que nous demandons seulement que la date soit changée. Nous voudrions que l'étude commence la semaine prochaine.
Comme je l'ai dit, nous voulons proposer des aménagements pour ce qui est du projet de loi . Nous serions d'accord pour convoquer la ministre dans le cadre de cette étude plutôt que dans le cadre de l'étude du projet de loi C-8. Nous pourrions passer outre aux autres réunions prévues pour l'étude du projet de loi C-8. Il est clair que nous devrons faire des concessions sur certains points, et je crois que la convocation d'autres témoins en fait partie.
Cela dit, la date de convocation du gouverneur de la Banque du Canada devra être maintenue puisque c'était le seul moment possible. Il faut bloquer cette date. Nous souhaitons tout de même que l'étude commence la semaine prochaine.
Nous avons rédigé la motion en tenant pour acquis qu'il serait impossible de changer quoi que ce soit concernant l'étude du projet de loi , et nous avons décidé de laisser les choses suivre leur cours. Je crois que la plupart des amendements dont nous avons discuté seront soumis avant le 25 de toute façon, et que nous pourrons faire l'examen article par article selon ce qui est prévu au calendrier. Il ne sera donc pas nécessaire de faire des concessions pour ce qui est du processus de la Chambre.
Il n'y a aucun doute dans mon esprit que les Canadiens sont très conscients des répercussions sur le système financier et sur leurs relations avec les banques. C'est pourquoi j'espère que nous pourrons aller de l'avant le plus rapidement possible et passer au vote aujourd'hui même.
Je tiens à remercier M. Blaikie d'avoir pris la peine de dire que la motion telle qu'elle a été présentée permettra de tenir compte de ses préoccupations.
Le seul amendement demandé, je le répète, concerne la date. Au lieu de « au plus tard le jeudi 3 mars », nous demandons que ce soit mardi. C'est dans la partie (b). Les réunions devraient commencer le mardi 22 février. C'est tout.
J'ai quelques remarques à formuler. Tout d'abord, j'espère que les whips discutent en ce moment même de la possibilité de prolonger notre réunion. J'ai communiqué avec des gens de mon parti, pour les informer qu'une décision devra être prise concernant le prolongement de notre réunion si c'est nécessaire.
Je ne suis pas certain d'être à l'aise avec ce précédent, mais je comprends en même temps que nous vivons des temps sans précédent. J'en ai d'ailleurs eu la preuve durant les débats en Chambre aujourd'hui. Une autre possibilité s'offre à nous. Si tous les membres, et je dis bien tous les membres, sont d'accord, nous pourrions habiliter le Sous-comité à adopter une motion sur l'étude des incidences financières de la Loi sur les mesures d'urgence.
De cette façon, si le Sous-comité se réunit demain, les représentants de chaque parti pourront discuter et négocier la portée de l'étude, et prendre une décision à ce sujet. Les amendements proposés par tous les partis pourront être examinés durant cette réunion, et un vote pourra avoir lieu. L'étude pourrait être approuvée avant la fin de la journée demain si le Comité délègue son pouvoir d'approbation au Sous-comité.
Bien évidemment, c'est loin d'être une pratique exemplaire et on ne peut pas en faire un précédent. Je vous rappelle toutefois que nous parlons de mesures d'urgence et que nous sommes dans un contexte pandémique, qui nous oblige à siéger selon une formule hybride qui crée des contraintes de temps artificielles. C'est une des solutions qui s'offrent à nous pour aller de l'avant.
J'aimerais savoir ce que MM. McLean, Beech et Ste-Marie en pensent, si c'est quelque chose qui leur semble faisable. Je suis disposé à rester aussi longtemps que les whips nous le permettront pour examiner les amendements et nous entendre sur une motion d'étude qui habilitera le greffier à inviter des témoins et à programmer une réunion à ce sujet au début de la semaine prochaine.
Quelques possibilités s'offrent à nous. Nous pouvons choisir la solution proposée par M. Blaikie, qui me semble très pratique. Nous voulons commencer le plus vite possible. Je crois que nous avons tous le même but.
Je pense que ce que M. Blaikie propose est plein de bon sens. Nous pourrions commencer l'étude mardi et le Sous-comité pourra régler les détails, tout ce qui concerne entre autres le calendrier, l'établissement des priorités et les amendements.
L'autre solution suppose que le Comité examine les amendements et prenne des décisions maintenant, mais ce n'est pas si simple. Tout d'abord, de manière générale, ce n'est pas le moyen le plus efficace de régler ce genre de questions. Soyons honnêtes. Il faut examiner le calendrier et nous assurer que tout s'imbrique bien. Je doute que la meilleure méthode pour y arriver est de le faire en comité plénier. Ce serait beaucoup plus efficace et pratique de confier cet exercice au Sous-comité. Et, incidemment, cela permettrait à d'autres comités de se réunion comme prévu.
Je préfère la proposition de M. Blaikie pour la suite des choses, mais si nous décidons d'examiner maintenant les amendements proposés, cela me va aussi.
Monsieur McLean, j'en appelle à votre compréhension. Il est difficile pour nous de voter sur une motion sans avoir eu la possibilité de proposer des amendements. Essentiellement, ce que M. Beech, moi-même et tous les autres... Nous voulons faire cette étude, personne ne s'y oppose. Le problème ne vient pas de là, mais du libellé... C'est difficile pour nous de donner notre appui à quelque chose que nous voulons modifier.
Mettons-nous d'accord pour réaliser l'étude, mais il faut trouver une façon de discuter de nos propositions d'amendements.
:
Oui, j'ai quelques remarques à faire.
En premier lieu, je n'ai jamais eu l'intention d'annuler l'Invitation de la vice-première ministre. Je suis certain qu'elle sera ravie de participer à nos travaux et de discuter avec nous de ces questions. Je vous demanderais donc de ne pas interpréter les modifications mineures que nous proposons comme un refus de notre part de rencontrer la ministre. Je crois qu'il est important de la convoquer.
Le problème fondamental avec la proposition... Aucun membre du Comité, tous partis confondus, n'accepterait d'appuyer une motion avec laquelle il n'est pas d'accord même si on ajoute un énoncé concernant la possibilité qu'elle soit modifiée, ce qui n'est pas garanti. Si jamais elle n'est pas modifiée, la motion sera mise en œuvre telle qu'elle a été présentée, sans que nous puissions donner notre avis.
J'ai proposé une solution de rechange qui va complètement à l'opposé. Nous pouvons approuver maintenant ce qui fait l'unanimité, c'est-à-dire faire une étude et inviter certains témoins, et nous entendre pour tenir une réunion, d'ici à mardi, pour établir la version définitive de la motion. Je propose cette solution pour la simple et bonne raison que nous manquons de temps aujourd'hui et que le Sous-comité aura plus de temps pour faire ce travail.
Selon moi, c'est moins risqué que d'appuyer une motion avec laquelle nous ne sommes pas entièrement d'accord.
:
Je ne crois vraiment pas que ce serait redondant et superflu. À mon avis, c'est un aspect important de cette étude très importante, pour plusieurs raisons. Et n'oublions pas qu'un comité distinct sera créé pour examiner les mesures d'urgence. Il sera composé de parlementaires qui seront chargés d'examiner l'éventail complet des mesures. J'espère que cette étude contribuera de manière positive à ce débat.
Pour ce qui concerne le financement des blocus illégaux, je pense qu'il faut comprendre pourquoi la décision a été prise de prendre des mesures d'urgence et ce qui s'est passé exactement sur le terrain. Nous pourrons ensuite déterminer qui a été touché par ces mesures et de quelle façon. Si nous ne savons pas qui sont les gens qui ont fait des collectes de fonds, pour quelles raisons ils ont recueilli ces fonds, à quoi ont servi ces fonds et quelles méthodes ils ont utilisées pour les obtenir... J'ai entendu parler de toutes sortes de causes et de raisons différentes pour justifier ces collectes, allant du journalisme d'enquête au soutien d'une pléthore de causes variées.
Les mesures d'urgence auront des répercussions pour toutes ces personnes. Pour comprendre si elles sont appropriées et si elles ciblent les bonnes personnes, nous devons comprendre exactement qui sont ces personnes. Il faut commencer par là.
Le second aspect de l'ajout proposé à l'étude, qui concerne les répercussions des blocus sur l'économie canadienne et les travailleurs canadiens, est nécessaire pour comprendre le degré de tolérance à l'égard des mesures prises par le gouvernement. Il faut étudier les répercussions tel qu'il est proposé dans la motion actuellement, mais nous devons aussi nous demander si ces mesures sont appropriées.
Nous devons comprendre les répercussions économiques exactes de ces blocus pas seulement à Ottawa, pas seulement au pont Ambassador, mais également sur les familles et les travailleurs. C'est essentiel pour déterminer si, advenant un autre événement du genre à l'avenir ou si le recours à ces blocus devient récurrent — ce n'est pas la première fois que de telles tactiques sont utilisées —, les mesures prévues dans la Loi sur les mesures d'urgence sont le meilleur outil ou s'il faut chercher d'autres méthodes pour y faire face.
Je pense que les deux aspects sont importants. Premièrement, il faut examiner le financement des blocus illégaux, savoir d'où venait le financement, à quoi il a servi, comment différents organismes comme FINTRAC ont fait le suivi. C'est très pertinent dans le cadre de cette étude.
Deuxièmement, nous devons comprendre les répercussions qu'ont eues les blocus sur les Canadiens et les travailleurs canadiens. Nous avons entendu parler de travailleurs licenciés et d'usines qui ont dû cesser leurs activités. Je pense que la compréhension de ces répercussions nous permettra de bien mettre cette étude en perspective.
:
Merci, monsieur le président, et merci à tous mes collègues. Nous avons poursuivi la discussion pendant la pause.
Je vais retirer ma proposition d'amendement, et demander le consentement unanime pour apporter l'amendement suivant à la motion. Dans la partie (a), qui commence par « L'étude examine: », j'ajouterais le point i. le financement des protestations et des blocus.
Je proposerais aussi un amendement à la partie (c), qui porte sur la convocation de témoins, et plus précisément à celle qui renvoie à la et à sa comparution à titre de témoin unique pendant deux heures. Nous proposons qu'elle ne soit pas le témoin unique, et d'ajouter le ministère des Finances à la liste des ministères figurant sur la liste au point suivant.
Nous proposons d'adopter la motion ainsi amendée dans son intégralité avec dissidence.
Comme j'ai déjà la parole, je vais expliquer cet amendement maintenant, monsieur le président.
Bien entendu, une réunion en sous-comité reste nécessaire. Il faut régler certains points liés à l'organisation. Je vais croire les députés sur parole quand ils affirment que nous allons trouver une façon de faire l'étude du projet de loi et de respecter les engagements pris à l'égard de la ministre.
J'en ai parlé à tous mes collègues et nous nous sommes entendus pour procéder ainsi. Nous sortirons d'ici ce soir avec la certitude que nous allons réaliser cette étude d'une grande importance.